Chapitre 7 - Tellement jolie et juteuse

- Oh oui ! Oh oui ! Encore… Plus fort !

- Tu m’as provoqué, non ?

- Oui, et je ne le regrette absolument pas.

- Et bien, tu vas bientôt le regretter, ma chère.

- Cesse de parler, ma brute, et continue de me martyriser.

- Grrr ‼!

 

Je l’avoue avec toute la honte du monde, j’avais perdu le contrôle de la situation. L’idiote de la veille avait monté une combine vieille comme le monde - combine que n’importe qui aurait pu brillamment éviter – et avait réussi à m’apprivoiser ainsi qu’à obtenir tout ce qu’elle voulait de moi.

- Je vais te dompter, mon bison.

- Je ne crois pas, non. Un monstre des savanes comme moi ne se laisse pas faire si facilement.

- Je vais y arriver.

- En attendant, je vais continuer de te brutaliser.

- Aïe ! Aïe ! Aïe !

- Je t’avais prévenu.

J’ai honte… terriblement honte de moi-même.

 

Je savais bien que je ne devais pas être à cet endroit, dans une chambre du nightclub, et encore moins en train commettre une bêtise qui serait susceptible d’être la plus grosse de toute ma vie.

À côté de ça, mon départ de la maison familiale et ma petite crise de folie ne sont que de vulgaires canulars.

Oui, parce que des jeunes qui veulent prendre leur envol, on en voit tous les jours.  Et le taux de réussite de cette initiative est peu décevant. Mais, des jeunes qui s’envoie en l’air dans une boîte de nuit, au petit matin, en oubliant qu’il y sont venus avec un pote et qu’ils ont déjà une femme dans leur vie, on en voit également tous les jours. Pourtant, les chances de s’en sortir après avoir commis une erreur pareilles sont, elles, quasi inexistantes.

 

- Aïe !

- Grrr !

- Aïe ! Ma brute, mon bis…

- Grrr ! Grrr !

- J’ai… j’ai m…

- C’est comme ça que tu me voulais, non ? Alors, est-ce que ça te plaît, maintenant ?

- Tu m’étouf…

- Argh ‼!

 

📢 Pim pom ‼! 📢 Pim pom ‼! 📢

⛑️Sirène d’ambulance⛑️

 

Je sais. Là, cette fois, j’avais encore déconné.

Et, ce n’est pas la suite des évènements qui allait dire le contraire.

 

- Tu peux me dire ce que tu as foutu, Ethan ?

- Jonathan, tu es… tu es là ?

- Déjà qu’hier, j’ai passé toute la soirée à te chercher comme un fou et aujourd’hui, je te retrouve au commissariat. Qu’est-ce que tu me prépares cette fois-ci ?

- Jo, je peux tout t’expliquer.

- Tu vas tout m’expliquer une fois dehors. Vas-y, lève-toi et on se tire. J’ai payé ta caution.

 

- Donc, c’est comme ça que ça s’est déroulé.

- Tu te fous de moi, pas vrai ?

- Hein ! Non, j’suis sérieux.

- J’en doute.

- Pourquoi tu dis ça ?

- Parce que je t’ai clairement dit que j’allais prendre un peu d’air dehors et tu sais combien je me sens à l’étroit dans les espaces clos. Je t’ai même invité à même suivre et tu as dit que tu étais bien assis, là-bas.

- !

- Et bim ! Je reviens, trois minutes après, et le bon monsieur n’est plus là où il se sentait ‘‘aussi bien’’.

Ah ! Je ne me souvenais vraiment pas de cette partie-là.

 

- Tu as raison. J’ai peut-être un peu trop bu, mais si je l’ai fait…

- Rien du tout !

À ce moment-là, Jonathan rentrait dans une colère rouge. Une de celles que l’on voit chez lui une fois tous les dix mois.

Et, malheureusement, je fie de même.

 

- Hey ! Je ne te permets pas, balançais-je, également tout rouge. J’ai un trou de mémoire. C’est quelque chose de reçurent quand on a passé la veille à consommer de l’alcool et tu le sais aussi très bien. D’ailleurs, je ne me suis jamais autant plain que tu t’affale sur les canapés d’un nightclub et que tu dormes et me laisse seul avec la honte. Pourtant, tu le fais tout le temps.

- Et ben ! Pas hier, visiblement.

- Mais oui, qu’as-tu consommé, hier ? Une vodka avec un assaisonnement aux fruits d’agrumes ? Qui peut saouler un truc pareil si ce ne sont des gonzesses ?

- Bah ! Je n’avais pas envie d’être saoul, justement.

- Ah oui ? Et, tu avais envie de quoi, exactement ? N’est-ce pas toi qui m’as dit, un peu plus tôt, que tu ne voulais plus penser à rien, hein ? Le meilleur moyen de ne plus penser à ses soucis c’est quoi, dis-moi ?

- Oui, c’est bien moi qui t’ai dit que je ne voulais plus penser à rien. Mais, je ne t’ai pas non plus dit que j’avais envie de boire.

- Désolé, mais d’habitude, quand on se retrouve dans des situations pareilles, on sait très bien ce que ça signifie de ne plus vouloir penser. En plus, si l’idée d’aller en boîte te dérangeait, pourquoi l’avoir fait ? Je ne t’ai pas mis un flingue sur la tempe, non-plus. Et, je me souviens de ça parce que je n’étais pas encore bourré vu que je n’avais rien consommé à ce moment-là.

- J’ai joué le jeu pour toi. Je sentais bien que tu voulais prendre un verre à cause de tes différents problèmes. Tu en avais besoin bien plus que moi, ne le nie pas.

- Pardon ? N’importe quoi ! Moi je l’ai fait parce que je pensais que c’est de ça dont toi, tu avais besoin. Je voulais même partir à ta recherche avant que cette prostituée ne me dupe.

- C’est faux ! Tu n’as pensé qu’à toi, ce soir-là, et tu ne penses qu’à toi, comme d’habitude.

- Tu es un sal ingrat. À cause de cette débile tentative de te venir en aide, j’ai probablement gâché une opportunité en or d’être heureux en amour. C’est ça « penser à soi » ?

- De quelle opportunité, parles-tu ?

- Sortir avec la seule femme que j’ai jamais aimée de toute ma vie.

- Au moins, la tienne vit toujours.

- Tu sais quoi, il vaudrait mieux que l’on se quitte ici. Tu n’es pas d’humeur et je commence également à perdre patience après tout ça. Cette discussion ne nous mènera nulle part. Bye !

- Non ! Et… Ethan. Attends.

 

 

Après avoir quitté Jonathan sur ces horribles propos, je suis tout de suite rentré à la maison pour enfoncer mon point dans un mur, tellement j’avais la rage.

J’avoue que ce n’était pas très malin vu qu’après j’ai dû me faire un bandage chinois pour remettre mes doigts en place, mais ça valait quand même le coup.

 

 

Le soir de ce même jour, j’étais seul à la maison. Ma grande sœur n’était pas là. La maison était donc vide. J’avais décidé d’aller me prendre une glace, car j’avais cru bon que ça allait me changer les idées. D’aussi longtemps que je m’en souvienne, ça avait toujours marché.

Rien n’a jamais réussi à aussi bien me remonter le moral qu’une glace, une Vanilla Coco. Surtout quand elle est tellement jolie juteuse.

 

🔔Cling gling gling !🔔

🍨Bruit de la sonnette de la corniche🍨

 

- Bonsoir.

- Bonsoir monsieur. Que puis-je faire pour vous ?

- Hum ! Je voudrais une…

- Et… Ethan ?

- Euh… Vous êtes ? Ô ! Vidal, c’est bien toi ?

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