Chapitre 7 : Vol plus haut

Par Malodcr
Notes de l’auteur : En premier lieu, merci de lire cette histoire, elle a subi mes nombreuses pauses, mon syndrome de la page blanche et les doutes incessants.
Ensuite, ce que l'histoire retranscrit n'est pas scientifique ou médicinal, c'est un propre ressenti, des expériences, un vécu et un besoin d'exprimer tout ceci. Si vous vous sentez mal, parlez-en !

Enfin, n'hésitez pas à commenter cette histoire, je prendrai à cœur de vous répondre :)

Leur trajet retour s'était passé dans une ambiance plus légère, le poids de leur passé levé.

Emy avait retrouvé une certaine notion d'équilibre en elle, les jours alternaient toujours entre bons et mauvais cependant elle en était sûre : avoir parlé c'est déjà avoir un peu guéri. Quand bien même elle n'avait pas évoqué sa tentative de suicide de février, pourquoi elle avait craqué là et non pas avant, elle savait que Léon attendrait qu'elle soit prête à se confier à lui sur cette partie récente de sa vie, encore bien trop proche pour être acceptée. Leur confession mutuelle lui avait aussi permis de mieux comprendre l'attitude de Léon envers elle, son vécu expliquait son besoin de l'aider, non pas pour se sentir moins coupable mais pour trouver un sens à son départ, ce qui est sensiblement différent. Elle percevait une autre raison, si il est resté, au-delà de s'aider lui-même, il souhaitait sincèrement qu'elle aille mieux et puisse allait de l'avant, Emy en était certaine. Ce qui l'effrayait restait tout de même le sous-entendu qu'il avait évoqué : il ne voudrait ou ne pourrait pas rester lorsqu'il aura estimé que sa mission près d'elle était finie, parce que depuis qu'elle était là, malgré qu'elle ne le montre pas, Emy dépendait de lui, pas que financièrement mais aussi émotionnellement. Une part d'elle, aussi enfouie soit-elle par d'autres émotions malsaines, avait besoin de lui.

Les premiers jours de juin, Emy s'alimentait très peu et seulement quand Léon insistait, de ce fait elle avait perdu quelques kilos - Léon ne lui faisait aucune remarque sur cela, il constatait seulement et s'en inquiétait. Elle dormait énormément et elle s'occupait de moins en moins de son hygiène, il lui avait imposé de prendre deux douches par semaine. Emy était terrassée d'accomplir de si insignifiantes tâches, quelque part au fond d'elle elle se trouvait ridicule et l'autre avait envie de dire à Léon d'aller voir ailleurs et de façon peu sympathique. Mais elle voulait respecter les demandes de Léon, elles n'étaient pas excessives et même nécessaires, alors elle faisait des efforts et elle était toujours ravie d'entendre les encouragements et félicitations de son colocataire après chaque difficulté.
Pour Léon, c'était un peu différent. À leur retour, il sentait détaché d'une part de lui-même, il avait perdu la part mystérieuse qu'il cachait pour la confier à quelqu'un d'autre. Et cela lui faisait du bien, tellement de bien ! Il n'était plus opprimé par ce fardeau et avait pu se concentrer sur autre chose : l'étude de la situation mentale d'Emy. La semaine de jugement s'était passée et il avait estimé qu'elle ne se ferait pas de mal. Il avait repris le travail sereinement, en sachant que oui, elle n'allait pas bien mais elle ne se détestait plus autant. C'était difficile d'exprimer concrètement ce sentiment de confiance, peut-être trop sûr mais il le sentait. Vivre avec une personne stable dans l'instabilité est particulier pourtant il espérait qu'ils verraient le bout du tunnel ensemble.

Le quinze juin arriva et cela sonnait avec le début du repos de Léon et par conséquent, leur départ en Loir-et-Cher. Quelques jours auparavant, ils avaient fait un point sur : combien de temps ils partiriaient, par quoi commencer et enfin, comment réagir si ils tombaient sur les parents d'Emy.
Pour éviter toutes rencontres parentales, ils avaient prévus d'aller voir Athos, le poney de club, dès leur arrivée et d'y passer un maximum de temps. Emy avait, tant bien que mal, réussi à appeler le centre-équestre, la personne au bout du fil fut surprise mais ravie d'avoir de ses nouvelles et elle avait accepté leur visite et qu'elle passe du temps avec Athos. Léon a suggéré de rester deux jours, pour qu'Emy profite suffisamment mais qu'elle évite aussi de trop se torturer l'esprit, cela paraissait être un juste milieu. La mission de Léon était de trouver un hébergement assez proche de chez elle, et il réussi avec brio : dans une maison d'hôtes à dix minutes de sa maison. La dernière question - que faire si ils voyaient les parents d'Emy- resta en suspend et préférèrent ne pas y répondre.
C'est ainsi que le quinze juin, les deux pré-adultes prirent la route pour un trajet de deux heures. Évidemment, Léon conduisait sous la guidance du GPS.

— Tu ne te demandes pas pourquoi ne je veux pas voir mes parents ?
La question fut si soudaine qu'elle dérouta Léon un instant.

— Vu ce que tu m'as dit sur leur réaction et donc leur rapport vis à vis de toi, je pense savoir pourquoi.

— Oui c'est vrai, elle lâcha un rire âcre, ils n'ont jamais pris la situation au sérieux, peut-être se sentaient-ils tellement impuissants qu'ils redirigé leur colère vers moi ? Dans tous les cas, leur attitude m'a blessée et je n'arrivais plus à les regarder, c'est leur peur de ne pas savoir comment réagir face à ce que je vivais, qui nous a séparé. Ils ne m'ont pas reproché de les ignorer après cet incident, ils l'estimaient, sans nul doute, légitime. Mais ils ne semblaient ne pas vouloir agir. En colère mais passifs. Mon BTS était un moyen de m'émanciper et de prendre un nouveau départ, quel échec.

— Le blâme ne doit pas peser sur toi, ils ont fuis la vérité comme beaucoup l'ont fait. Tu as résisté autant que tu pouvais.

— J'aurai aimé ne pas saturer émotionnellement comme ça j'aurai pu continuer à me sentir vivante, à aimer. Mais je ne ressens plus rien, ni amour, ni haine ni pitié. J'ai l'impression d'être complètement éteinte. Tout est éphémère.

Cette lassitude se lisait sur son visage et s'entendait dans sa voix qu'elle tentait de ne pas briser.
Léon restait concentré sur la route mais il n'était pas insensible à la douleur d'Emy. Il avait fini par établir une liste de conclusion sur elle :
- Emy ne se souvient pas des sensations de bonheur, d'amour, de haine, etc... son cerveau semble les effacer.
- Elle agit sur le coup, sans réfléchir, surtout pour sa tentative de suicide de mai, elle n'a pas pleinement conscience qu'elle le fait mais c'est une échappatoire qu'elle refoule.
- Malgré ce qu'il espérait, son instabilité s'est aggravé.

Cette liste n'abordait pas les problème de nourriture et d'hygiène mais ceux-ci devenaient aussi compliqué à gérer. Tandis qu’Emy s’endormit sur le trajet, Léon réfléchissait à leur vie depuis qu’ils s’étaient rencontrés. Il se savait impuissant mais cependant pas inutile. Emy pouvait se reposer sur lui car elle avait décidé de lui faire confiance et en la laissant un minimum autonome elle se sentait apaisée, il était là pour lui donner un certain cadre de vie.
Mais ce sentiment d’accalmie ne pouvait durer parce que pour le moment elle conservait une part d’ombre en elle mais elle craquerait encore une fois, c’est pour ça qu’il avait apprécié qu’elle lui ait parlé de ses problèmes, il avait pu comprendre cette partie mélancolie destructrice qu’elle baladait en elle. Et pour lui, cela signifait faire preuve de beaucoup de vigilance vis à vis d’elle.
Au final, ils arrivèrent à onze heure trente au centre-équestre d’Emy, pile à l’heure que la jeune fille avait eu. Une certaine appréhension s’insufler en elle en lui prenant une part d’énergie néanmoins, elle avait aussi retrouvé une part d’elle-même en arrivant. La première chose qu’elle fit c’est prendre son sac dans le coffre de la C3 (sac qui contenait un pantalon et dses chaussette d’équitation). Côte à côte ils avancèrent, Emy huma l’air, l’odeur des chevaux mêlé au foin, à la campagne et cette agitation douce, cette fivrolité enfantine, la peur de voir le poney qu’elle allait monter et expirer en voyant le nom de son chouchou du moment. Une odeur qu’elle aimerait inspirer sans jamais la faire sortir et elle l’attendait, son chouchou du moment, son chouchou depuis six ans. Ils retrouvèrent à l’air de pansage, là où un groupe s’affairer pour préparer leur poney respectif, le cours du samedi matin, son cours.
Au début, personne ne les remarqua et Emy découvrait aussi deux nouvelles têtes dans le groupe, qui la regardait curieusement.

— Emy ! C’est pas vrai !

Une fille blonde de la taille d’Emy, s’élança vers eux, les larmes aux yeux. La fille serra Emy dans ses bras et celle-ci lui retourna son étreinte.

— Emy putain, t’étais où ? Tu m’as tellement manqué ! Tu me, nous répondais plus !

Ses yeux déversaient des larmes légères, Léon un peu en arrière, heureux de cette énergie positive.

— Cécile. Bordel, ça m’avait manqué ! Tu m’as tellement manqué.

Ces filles étaient tout bonnement amies, l’une détruite et l’autre au courant de rien, pour autant elles étaient indissociables, ensemble, des compères, des alliées, mais trop liées pour partager un tel fardeau.

— Ne me dis pas que tu nous as ignoré pour le beau-gosse à côté de toi ? Elle tenta de faire passer cette phrase au ton humoristique mais un sanglot cassa sa voix.

— Ah non, j’ai juste une très mauvaise et longue période et Léon ici présent m’a ai...non, m’aide, beaucoup.

Léon sentit une vague de satisfaction le prendre entier lorsqu’Emy avait souri en soulignant qu’il l’aidait, il était content, tout bêtement.

— Je vais accepter cette excuse. Je crois que Cath’ t’attend dans son bureau car elle nous a confié qu’elle attendait quelqu’un et je comprends pourquoi elle ne nous a rien dit, elle voulait nous faire une surprise.

Cécile reprit Emy dans ses bras.

— Sans toi, ce n’est plus pareil.

Le reste du groupe vint les saluer, Emy était, cette fois, véritablement, heureuse, ici était sa place comme ellle ne la trouverait jamais autre part. Mais cette sensation était-elle durable dans le temps ou son cerveau allait encore lui faire oublier ? Léon connaissait la réponse à cette question, c’est pourquoi il avait décidé qu’ils ne resteraient pas longtemps en Loir-et-Cher.
Ensemble mais menés par Emy, ils allèrent au bureau du club, où la directrice les attendait.

— Emy, ma grande ! Ca fait tellement plaisir de te revoir !

Au plaisir de Léon, elle s’abstint de tout commentaire. La femme se leva et alla vers eux.

— Et vous, jeune homme, vous êtes ?

— Ah oui ! Je m’appelle Léon, un..un ami.

— Ca c’est une bonne surprise ! Emy, elle tourna son regard vers elle, va le voir, je pense qu’il t’attend, ton meilleur ami.

Catherine – de son vrai nom – adressa un sourire bienveillant en direction de la jeune fille dont les yeux s’emplirent de larmes.

Elle saisit alors la main de Léon, électrisant partiellement celui-ci.

— Merci beaucoup Catherine, je...il…, elle essuya ses larmes du revers de sa manche, il m’a manqué.

— Tes affaires sont toujours dans ton casier, les filles et surtout Cécile, s’en sont occupées, elles savaient que tu reviendrais.

Emy hocha la tête, incapable de parler, la main bien ancrer dans celle de Léon, elle l’entraîna sans tarder dans la sellerie. Elle attrapa un licol de son casier d’un geste habituel puis elle coura, toujours accroché à Léon. Elle savait où était Athos, elle le reconnaîtrait peu importe la situation mais lui...non, il allait la reconnaître.
Excitée et en même temps apeurée, ses pieds claquaient dans le chemin boueux, au bout de celui-ci elle se stoppa et un seul équidé releva la tête du tas de foin. Leur regard se croisèrent.

— Athos !

Sans se faire attendre, le poney hennisa en retour, comme dans le pire film cliché. Il l’avait reconnu. Il savait que c’était elle. Elle lâcha la main qu’elle tenait fermement et fonça jusqu’à la barrière qu’elle ouvrit très rapidement et qu’elle ferma juste derrière elle.

— Elle n’a perdu aucune habitude, su murmura à lui-même Léon.

Dès qu’elle fut dans le paddock, Athos, le poney croisé Fjord, vint à elle sans hésitation, comme si il l’avait attendu alors que les deux autres ne prêtèrent pas attention à la nouvelle venue. Elle enfouit sa tête dans l’encolure chaude et réconfortante de l’équidé, en pleurant silencieusement et le poney attendait calmement. Après deux minutes, elle rouvrit la barrière et le poney sortit, tandis qu’il refermait, Athos s’en alla deux pas plus loin pour brouter quelques brins d’herbe alléchants. Dès qu’Emy siffla, tel un vieu signal, il releva la tête et alla vers elle au trot.

— T’as pas changé mon grand.

La fille et le poney – sans licol – rejoignirent Léon qui regardait et attendait.

— Cela fait combien de temps que tu le connais ?

— six ans, six de ma vie partagée avec lui. Avant toi, c’est lui qui spportait mes émotions.

— J’ai donc pris le rôle d’un poney ?

— Sois en fier, crois moi.

La drôle d’équipe retourna à l’aire de pansage sous laquelle, elle mit le licol au poney et commença à s’en occuper, en papotant avec ses amies qui étaient en train de s’équiper, elles communiquaient tellement normalement, un paradoxe tellement puissant. Ne devrait-elle pas rester ici pour aller mieux finalement ? Les idées s’embrouillaient dans la tête de Léon.
Elle faisait attention, elle le caressait, le brossait et Athos la regardait parfois, surveillant ces faits et gestes. Les animaux comprennent bien mieux et bien plus vite que les humains. Léon constata qu’il humanisait énormément le poney mais il ne pouvait s’empêcher de croire que le poney voulait l’aider.

Entre-temps, ses amies étaient parties et après trente minutes à s’attarder sur le poney, elle enleva le nœud de la longe et emmena l’équidé dans le manège du club puisque le cours de son groupe avait lieu dans la carrière.

— Emy, tu te changes pas finalement ? Interrogea Léon.

— Non, je ne peux plus attendre de le retrouver.

— Comment ça ?

Avant de lui répondre, elle entra dans la manège, Léon referma la porte et s’y accouda. Il les observait, il n’avait jamais vraiment approché de cheval et n’en avait pas peur mais ce poney là, il ne le touchera que si Emy le lui propose.
La jeune fille enleva le licol du poney et le posa sur une chaise à côté d’elle. Elle se mit à marcher, le poney sur ses traçes. Elle s’arrêta, Athos s’immobilisa à ses épaules. Emy recula, sans un mot, et le poney en fit de même. Elle lui demanda de s’arrêter, se placa devant lui, leva les bras et cette fois elle lui donna une consigne.

— Attends.

Elle s’éloigna de lui, le dos tourné, puis à environ vingt mètres, elle se retourna.

— Athos, come !

Répondant à ce code vocal, le poney prit le trot, puis le galop pour la rejoindre, il se stoppa juste devant elle. Ils pétillaient, tous les deux, leurs yeux étaient vivants.
Emy lui fit mobiliser les hanches, les épaules et sourire. C’est vrai c’était basique mais il y avait un charme dans cette simplicité.
Quand elle s’arrêta de le caresser, Léon remarqua cette fraction de seconde durant laquelle les deux alliés se regardèrent, cette milli-seconde, celle d’un signal.
Emy se mit à courir dans le manège et Athos démarra au galop aussi, juste derrière elle sans la dépasser pour qu’elle reste dans son champs de vision. Ils étaient dans une valse sans pas de danses.
Emy s’arrêta brusquement, le poney en fit autant et tandis que la jeune fille repartit dans l’autre sens, Athos la suivit au trot.
Léon était heureux de la voir comme ça, épanouie, souriante, loin de sa maladie, même pour quelques heures éphémères.

— Léon, c’est ça ?

La voix le fit sursauter et il fit volte-face.

— Réagis pas comme un pur-sang !

La directrice ricana en disant ça.

— Oui c’est bien Léon. Il souria gêné de sa propre surprise.

Elle se mit à regarder le duo.

— Tu sais, c’est rare que les chevaux de club soit aussi expressif à pied, je dois l’admettre. Mais eux ça a toujours été comme ça. Les chevaux choisissent à qui ils s’ouvrent et même si les chevaux de club sont souvent résignés, certains arrivent à garder l’espoir de sortir de leur condition d’être entravé. Quant à Emy et Athos, ils sont pareils, ils cherchent l’espoir et l’ont trouvé l’un en l’autre, je le sais. Je sais aussi qu’Emy ne va pas bien et que Athos ne peut plus l’aider comme avant car elle n’arrive plus à gérer ses propres émotions et ça, elle désigna le couple en train de courir, c’est le minimum qu’il puisse faire pour elle. Maintenant, c’est toi Léon.

C’était une forme d’encouragement particulière mais qui rassura Léon. Le visage souriant, il retourna son attention sur les deux compères dont le poney décochait des ruades et des semblants de cabrés sous le grand sourire d’Emy.
Leur séance dura quarante-cin minutes, Catherine était repartie et le cours avait finis, les cavalières étaient remontées et s’occupaient de leur montures.

— Que voulait-elle ? Lui demanda Emy en arrivant à la porte du manège tout en remettant le licol à Athos.

— Oh, elle m’a parlé de vous.

— Je vois.

Athos renifla les poches de Léon dès qu’il fut sorti.

— Tu sais que tu peux le caresser hein !

— J’attendais que tu me le dises.

Emy s’esclaffa pendant que Léon entreprit de caresser l’équidé.

— T’es bête !

Elle lui claqua le dos et ce bruit surpris alors Aramis qui releva la tête, surpris.
Et c’est cet instant qui fut capturé furtivement par Cécile, celle-ci envoya la photo immédiatement à Emy. En recevant, la notification et voyant la photo, elle se mit à rire de plus bel et la montra à Léon, sur la photo leurs têtes étaient autant à eux qu’à Athos étaient expressives et drôle. Des instants volés à présents éternels.

Tout le reste de la journée se passa dans la même optique : respirer. Il fallait qu’Emy retrouve certaines émotions et étonnament, elle semblait y arriver en si peu de temps. Ils avaient pique-niquer au centre-équestre, Athos broutait à côté d’eux, sa longe tenue par Emy. L’après-midi , Catherine avait donné son accord pour que le trio parte en balade à pied. Au pas, dans un décors campagnard, ils firent quelques rencontres autant animales qu’humaines. Léon et Emy parlaient, comme si leur journée à la plage avait décoincée quelque chose. Elle évoquait son histoire avec Athos, leur rencontre et l’attachement qui en a découlé et lui il a parlé de son meilleur ami du lycée, des anecdotes futiles mais agréables. Une discussion banale.

Ensemble ils étaient rentrés après trois heures de balade, le sourire aux lèvres, peut-être même épanouis.
Après un douloureux au-revoir à Athos et à la directrice, Léon et Emy s’en allèrent, le coeur un peu lourd. Ils rejoignèrent leur location pour la nuit. Seulement vingt minutes de routes les séparer et ils avaient rendez-vous à dix-huit heures pour la remise de clés.
Dès que la voiture franchit le portail du club, Emy tourna sa tête vers Léon.

— Il ne pourra plus m’aider comme avant et je pense qu’il le sait. Tout ce que je ressens me dépasse et lui aussi car je me suis toujours reposée sur lui. Aujourd’hui c’est un peu comme si il avait accepté de te faire confiance pour prendre son rôle. Ce n’est pas parce que je ne ressens rien maintenant qu’à l’époque j’étais aussi vide, c’était l’inverse, là je ne sais juste plus où j’en suis. Merci Léon, de ne pas être parti.

Des larmes coulèrent sur son visage, elle était tellement sincère et tellement triste, triste de savoir qu’elle dépendrait toujours de quelqu’un et de lui faire subir ça.

— Moi, je remercie le destin de nous avoir fait nous rencontrer malgré tout. Je partirai si tu me le demandes, explicitement ou implicitement mais uniquement si c’est le bon moment, tu ne pourras pas te débarrasser de moi facilement.

Elle sourit, une larme glissante tendrement sur sa joue.

À suivre

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