Caserne des gardes, Palais de la mer éternelle - Citée d'Ys
Garen rentra de sa journée d'entraînement à la caserne. Il avait besoin de se vider la tête en usant son corps jusqu'à l'épuisement.
Donnon était venu se joindre à lui et lui avait demandé s'il savait que Léa retournait sur Terre.
Il n'avait que très peu parlé avec elle, mais de ce qu'Alice lui avait dit, elle parlait depuis son arrivée en Brocéliande de retrouver sa vie sur Terre.
Depuis l'incident de la veille, avec le gardien ondin Calys qu'il avait dû maitriser avec Niall et un autre géant, il se sentait sous tension.
Alice était venue le voir brièvement, l'avait enlacé, puis était retournée avec ses amies dans les quartiers d'Aeronwy.
Il savait qu'Alice viendrait lui parler, mais dormir loin d'elle lui paraissait contre nature, il se sentait anxieux.
Est-ce qu'elle allait partir avec ses amies ? Elle n'avait pourtant pas montré de signe de vouloir le quitter. Non, il ne s’inquiétait pour rien.
Après s'être douché il entendit un grattement à la porte et alla voir ce qu'il se passait.
Alice était là, ses cheveux de feu brillants à la lumière des éclairages luminescents présents dans le hall.
— Tu me laisse entrer ?
Son sourire était aussi magnifique que d'habitude, mais elle semblait épuisée et ses yeux bleus avaient perdu de leur éclat, certainement d’inquiétude pour ses amies.
Il se pencha pour l'embrasser et elle se hissa sur la pointe des pieds pour l'y aider.
Puis elle recula, tremblante.
— Tu m'as manqué. Lui dit-il de sa voix grave.
Elle le gratifia de son sourire et il ne put s'empêcher de déballer ce qui le tracassait.
— Tu ne comptes pas repartir, toi aussi ?
Elle lui prit le visage entre les mains.
— Bien sûr que je reste... Tu n'es pas près de te débarrasser de moi. C'est pour ça que tu faisais cette tête d'enterrement ?
Il l'embrassa pour toute réponse et la souleva pour l'installer sur sa paillasse, l'asseyant à califourchon sur ses genoux.
Il avait besoin de voir ses yeux, son visage.
— Tes deux amies s'en vont, tu ne vas pas le regretter ?
— J'ai longuement discutée avec elles. Je sais que ma famille comprendra que je stoppe mes études pour suive ce que mon instinct me dicte. Ça paraît fou, mais je sens que je me plairai ici et je t'aime, comme une dingue. Je compte bien redorer l'image des humains en Brocéliande et je ne manquerai pas de travail. Eilix ton ami druide m'a déjà proposé un poste et Aeronwy aussi, en plus Elara au Palais protège nos arrières.
— Ta vie, tes amis sur Terre ne vont pas trop te manquer ?
— On dirait presque que tu veux me convaincre de repartir. Mais non, maintenant qu'il y a le portail, je peux contacter tout le monde par téléphone ! J'ai testé et le réseau fonctionne si je suis assez proche et il en a justement un près de chez toi. Par contre… il faudra faire des ajustements chez nous !
Il prit une de ses mèches la faisant rouler entre ses doigts, appréciant leur douceur.
— Dis moi.
— Je veux que George ait un espace pour lui, je rêvais de vivre dans un ranch quand j'étais gamine et George est une créature super maline et loyale. Encore mieux qu'un cheval et il voudra bien m'emmener voir mes amis dans le royaume. Puis Gwen et d’autres korrigans avec qui j’ai sympathisé voudraient travailler sur ton domaine… je pourrais les voir souvent comme ça.
Elle continua à déballer ses exigences, comme un plan pour leur futur et Garen sentait ses craintes s’évanouir. Elle pensait à lui, elle pensait à leur vie à tous les deux sérieusement.
Il lui prit les mains et lui embrassa les poignets fébrilement.
— Je t'aime. Veux-tu t'unir à moi ?
Elle rit en entendant sa demande abrupte.
— Si tu y tiens vraiment, on peut. Mais je ne pense pas en avoir besoin pour le moment. On peut vivre tous les deux sans se marier. Je ne suis pas contre, mais si l'envie nous prend, je voudrais faire une cérémonie avec ma famille, donc il faudra t'entrainer à être entouré de plein d'humains.
Il gronda et elle sentit son corps se détendre sauf...
— Est-ce que tu as un sabre laser dans ta poche ou tu es juste content de me voir ? Le taquina-t-elle avec son sourire de pirate.
— Je connais les sabres... mais pas laser.
Elle éclata de rire, plissant ses jolis yeux bleus en demi-lunes.
— J'espère que tu n'es pas fatigué ce soir, j'ai toute la nuit !
Il gronda de nouveau et elle rit de plus belle alors qu'il la retournait sur son lit.
— Les géants sont très endurants.
— Ça reste encore à prouver !
Le rire d'Alice résonna dans le coin de la caserne alors que le soleil se couchait à l'horizon. Pas un korrigan ne serait témoin de ce qu'il s'y passerait cette nuit-là, ils avaient tous désertés en voyant la rouquine traverser le bâtiment d'un pas assuré.
Léa et Alice font plein de choses à la fin et sont utiles, mais elles partagent un défaut et c'est pour ça que je vais parler de mon sentiment sur elles simultanément.
Pendant toute l'histoire ou presque, je n'ai jamais réussi à faire la différence entre ces deux-là! J'ai peut-être lu trop vite ou je ne me suis pas assez attardé sur l'histoire. En tout cas, je les ai trouvées beaucoup trop semblables et je suis incapables de leur attribuer des traits de caractère spécifique à chacune, d'autant plus que leur arrivée sur Aldaria était aussi très similaire à s'unir avec un géant qu'elles soignent avant de partir en voyage avec eux.
Mais elles restent un personnage attachant et très sympathique qu'on a plaisir à suivre dans leur découverte du monde.