Chapitre 8

  • Éloïse ! Éloïse ! Tu dors ? chuchota Lara.
  • Plus maintenant. C’est quelle heure ?

L’aube filtrait à travers les rideaux entrouverts de la chambre.

  • Aucune idée, mais le jour se lève. Tu sais le combien on est ?
  • On est le vingt-huit !
  • Ça veut dire que ce soir à minuit la porte va à nouveau s’ouvrir !
  • J’avais calculé ça aussi quand Mamochka en a parlé hier. 1928, c’est une année bissextile, confirma Éloïse.
  • Et on est là ! On a de la chance tu trouves pas ?
  • Si, mais t’as pas un peu peur, toi ?
  • Peur de quoi ?
  • J’ai une drôle de sensation…

Lara se sentait également un peu bizarre mais la nuit avait été courte et parsemée de rêves étranges et, pour tout dire, un peu effrayants. Elle préféra oublier cette impression qui risquait de gâcher cette journée pleine de promesses. Elle tira les lourds rideaux et essuya d’un revers de manche le givre fleuri sur les carreaux pendant la nuit :

  • Viens voir… Mais viens voir ! s’écria-t-elle.

Le feu éteint, la chambre était glaciale. Éloïse sortit du lit à contre cœur pour rejoindre sa cousine, intriguée. Une lune démesurée, assise sur le sommet de la colline, observait d’un œil curieux les petites filles :

  • Tu as vu sa taille ! et sa couleur… rouge ? poursuivit Lara incrédule.

Fascinée Éloïse contemplait le spectacle :

  • La lune rouge… La lune de sang... De sang, Lara ! tu comprends ? Mais tu comprends ?
  • Je comprends quoi ?
  • C’est un des indices ! Sang ! Ça ne peut-être que ça !
  • Mais oui ! Tu as raison ! Il faut tout de suite aller le dire à Mamochka.

Les fillettes se précipitèrent mais la chambre de leur grand-mère était vide. Elles dévalèrent en trombe l’escalier pour la trouver, en compagnie d’Hyppolite, sur le point de partir. Pressée, elle ne prit pas le temps de les écouter :

  • Mes chéries, nous avons une course importante ce matin. On a retrouvé trace de la magicienne, nous devons y aller immédiatement. Nous nous verrons tout à l’heure.
  • Mais…

Mamochka était déjà partie. Ada leur expliqua qu’un enfant tombé dans le lac gelé hier au soir, avait été sauvé in extrémis par la guérisseuse. Dépitées, elles remontèrent pour s’habiller :

  • Nous ne pouvons pas rester là à attendre, Éloïse ! Je crois que la présence de cette lune n’est pas un hasard. Il va se passer quelque chose.
  • Oui… Je le sens aussi.
  • On va aller l’étudier de plus près, cette lune. Il va faire beau, ça n’étonnera personne…
  • Et puis comme ça, on traînera pas dans les pattes de Moustache, hein Lara !
  • Je crois même que c’est lui qui va nous pousser dehors !

Les fillettes pouffèrent à la pensée de l’auguste majordome.

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Edouard PArle
Posté le 20/11/2024
Coucou Hortense !
Mon hypothèse semble se confirmer. Pas sûr que les petites attendent leur grand-mère / Hippolyte pour se lancer dans l'aventure. L'image de la lune rouge sang est chouette pour faire avancer l'enquête.
Je continue !
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