La nuit était calme. Taïe aurait aimé que le vent siffle, souffle, que le tonnerre se déchaîne, que les éléments expriment sa colère et sa tristesse. Mais pas une brise ne soufflait, aucune goutte ne tombait et la lune était claire. Elyie semblait dans le même état d’esprit. Elle se mit même à chantonner, en marchant d’un pas léger, jusqu’à ce qu’un regard sombre de la part de Taïe la réduise au silence. Marchant rapidement pour ne pas se faire surprendre par l’aube, elle traversèrent la forêt, puis arrivées à la rivière, juste devant la frontière avec la forêt de Brume, Elyie s’arrêta net.
“Comment allons-nous traverser ? demanda-t-elle d’un ton inquiet.
-Il y a des pierres de gué juste là. Les pluies du dernier croissant de lune ont dû légèrement faire monter le niveau,, mais nous ne risquons rien si ce n’est des pieds mouillés.
-Taïe, je ne sais pas nager.
-Dommage pour toi. Que veux-tu que cela me fasse ?
-Je ne peux pas traverser ! Imagine que je tombe, que le courant m’entraîne, et…”
Taïe la coupa, agacée.
“Il n’y a pas de courant. L’eau n’est pas profonde, et les pierres affleurent presque à la surface. Tu ne risques rien.
-D’accord, mais… attends ! fit-elle en voyant Taïe s’engager sur les rochers. La forêt commence juste après, n’est ce pas ?
-La rivière marque la frontière, oui.
-Il faut prendre le karla maintenant. Dès que nous entrerons dans la Brume, elle attaquera. Mais je n’ai qu’une seule dose. On va devoir la partager.
-Ça suffira ?
-L’essence agira moins longtemps. Je pense qu’il faudra courir, une fois dans la forêt, pour la traverser à temps.
-Tu n’aurais pas pu le dire plus tôt ? Il y a une demi lieue. Tu peux tenir si long en courant ?
-Je tiendrai ce qu’il faut.”
Sans rien ajouter de plus, elle sortit la petite fiole, en bu la moitié, et passa le reste à Taïe. Le liquide avait un goût sucré, froid, pas désagréable. Elle dépassa Elyie, qui hésitait toujours, et lui fit signe de se dépêcher. Les pierres étaient facilement visibles sous l’eau, et les vaguelettes glacées trempèrent rapidement l’intérieur de ses bottes. Derrière elle, elle entendait Elyie qui ne cessait de déraper sur les pierres en poussant de petites exclamations paniquées. Taïe finit par se retourner en lui faisant signe de se taire.
“Il n’y a peut être aucun membre des Tribus dans le coins, mais je me passerais bien des animaux sauvages en prime !”
Elle articula un petit pardon, et elles reprirent la traversée. Le cours d’eau n’était pas très large, et quelques minutes suffirent pour atteindre l’autre rive. Les pieds trempés, elles s’enfoncèrent dans la forêt sans attendre.
La Brume envahit aussitôt tout le champ de vision de la guerrière : elle lui piquait les yeux, s’infiltrait dans ses poumons, s’accrochait à sa peau comme un animal affamé qui la griffait, la mordait, et l’entraînait toujours plus loin dans les profondeurs. La Brume l’attaquait avec mille fois plus de violence que ce qu’avait décrit Elyie. Elle entendait ses pas, qui essayaient de suivre son rythme infernal, sa respiration hachée. Le brouillard la bousculait en tous sens, à la fois compacte et intangible. Le calvaire semblait ne jamais prendre fin, le labyrinthe végétal paraissait immense. Alors qu’elle avait l’impression de se noyer, de se faire entraîner toujours plus profond entre les arbres noirs, la Brume sembla devenir moins épaisse. Elle apercevait presque un paysage plus clair, au fond de ces rangées de troncs. Petit à petit, comme à regret, la Brume commença à la lâcher, s’agrippant tout de même à elle avec l’énergie du désespoir.
Et enfin, la lumière. Haletante, elle tomba plus qu’elle ne s’allongea sur une herbe d’un vert doux et rassurant, Elyie à ses côtés. La forêt se dressait devant elle, sombre et menaçante. La Brume se tendait vers les deux jeunes filles, qui reculèrent prestement. Taïe repensa avec horreur à toutes ces nuits, après la bataille, qu’elle avait passé si près de cette malédiction vivante. Toute fascination ou envie d’en savoir plus l’avait totalement quittée. Elle ne voulait plus qu’une seule chose : s’éloigner le plus possible et ne plus jamais revoir cet endroit maudit. Elle se tourna vers la soigneuse qui haletait sur l’herbe.
“Tu ne m’avais pas prévenue pour… ça !
-Je t’ai dit que la Brume attaquait, comment aurais-je pu te prévenir autrement ?
-Elle… elle essayait de me tuer ! De me retenir, me capturer pour mieux me torturer.
-Je ne pensais pas qu’elle te heurterait.. à ce point. Pardon.
-Arrête de t’excuser pour tout et rien ! Tu es beaucoup trop gentille, on dirait que tu essayes de porter tout le malheur du monde sur tes épaules. Comment espères-tu survivre dans un monde inconnu si tu ne te montres pas forte ?”
Blessée, Elyie baissa la tête et se releva en silence. Elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais se ravisa et fit quelque pas devant elle, entre les chênes rassurants et dépourvus de toute trace de brouillard. Derrière elles, on ne voyait plus aucune trace de la Forêt Oubliée : la Brume semblait tout recouvrir. Elles avaient traversé, elles se trouvaient à l’Ouest. Devant elles, les quelques arbres clairsemés laissaient vite place à une grande plaine, couverte de collines et de quelques rochers. À l’ouest, les montagnes Laires se dressaient, imposantes, entourées par la Brume. Elle s’étendaient si loin vers le nord que l’on en voyait pas le bout. À l’est, la Forêt de Brume se poursuivait sur au moins une dizaine de lieues en direction d’une grande masse rocheuse peu discernable. En revanche à cette distance, elle paraissait minuscule et presque écrasée par le ciel. Les yeux plongés dans le paysage, Elyie osa enfin poser la question.
“Et maintenant, où allons nous ?”
Un long silence suivit sa question. Taïe prit enfin la parole.
“Qu’est ce que tu sais sur l’Ouest ?
-C’est une région inconnue. Il paraît que même avant que la Brume ne se forme, cette région était plutôt mystérieuse. C’est tout ce que je sais.
-Pareil pour moi. Je te propose d’aller vers ces montagnes, au sud-ouest. C’est le lieu remarquable le plus proche : je pense qu’on y sera en une journée de marche, si on ne traîne pas trop.”
Un peu surprise par le ton moins hostile de Taïe, Elyie acquiesça timidement, puis commença à marcher, un peu ébranlée par le passage à travers la Brume, mais moins que Taïe. La guerrière avait encore l’impression que sa peau était tirée en arrière par une force vorace. Plus vite je m’éloignerai, mieux cela vaudra. Durant leur longue marche, Elyie ne prononça presque aucun mot. Taïe ruminait toujours sa colère, et la guérisseuse avait un air mélancolique et blessé chaque fois que son regard se posait sur la jeune fille rousse. Les montagnes se rapprochaient, et à midi, croiser quelques bosquets d’arbre feuillus était de plus en plus fréquent. Plus elles avançaient, mieux elle discernait leur objectif : il s’agissait plutôt d’un immense plateau de pierre grise, aux parois pourvues de sapins et autre verdure. Juste devant se trouvait une forêt verdoyante, dont s’échappait un torrent agité. Le fleuve serpentait dans la plaine, s’enfuyant ensuite vers le nord. Le soleil se couchait presque lorsqu’elles atteignirent la forêt. La lumière du soleil couchant perçait à peine à travers le feuillage, donnant une atmosphère étrange mais paisible.
Arrivées à l’orée du bosquet, la lumière projetait des ombres menaçante sur le sol terreux.
“Nous ferions mieux de nous arrêter ici ce soir. On verra plus clair demain, pour escalader le versant.”
La voix de Taïe était rauque, après tant d’heures passées sans boire ni parler. Sans attendre de réponse de la part d’Elyie, elle marcha vers la rivière et but à grandes gorgées. La soigneuse l’imita puis s’assit sur un rocher moussu. En relevant la tête, Taïe notifia un phénomène étrange : le courant était si agité qu’un nuage de minuscules gouttelettes s’en échappait, et masquait presque entièrement l’autre berge. Le nuage ressemblait bien trop aux tentacules de la Brume à son goût. Frissonnante, elle s’éloigna promptement.
“Est ce que on allume un feu ? demanda Elyie, hésitante.”
Taïe inspecta un instant le sol humide, puis se renfrogna.
“Toutes les brindilles sont mouillées : cette brume ne nous laisse pas un bout de bois sec. On va devoir faire sans, malheureusement. "
Elle réussi à trouver un coin plus ou moins sec pour se poser, et regarda le soleil disparaître lentement derrière la masse rocheuse qui les surplombaient. Elle sortit ses poignards, puis commença à les nettoyer avec une poignée de feuilles humides. Ce geste machinal et répétitif lui rappela ses années d’entraînement, quand Naïde lui apprenait à enlever efficacement toutes saletés ou substances susceptibles d’abîmer la lame. Son cœur se serra à ce souvenir, et elle porta son attention sur Elyie. Celle-ci avait remonté sa manche grise, et examinait un bandage imbibé de sang sur son avant-bras droit.
“Que t’es-tu fait ? demanda Taïe, avant de regretter immédiatement sa question. Elle avait parlé trop vite : elle savait exactement d’où venait cette blessure. Elle venait d’enlever les dernière traces de sang de l’arme qui lui avait fait ça. Elyie eut un petit rire devant la tête de Taïe.
“Disons que j’ai été en désaccord avec une certaine personne aux cheveux roux, et que cette personne possédait un poignard.
-La blessure est grave ? demanda Taïe.”
Étrangement, un léger sentiment de honte l’envahissait quand elle posait les yeux sur le bandage sanguinolent. Elle me fait culpabiliser. Sa gentillesse est presque aussi efficace que de la méchanceté pure. Lorsqu’elle avait vu la blessure juste après l’avoir attaquée, elle avait jugée celle-ci peut profonde et sans importance. À présent, elle voyait que la coupure était plus grave qu’elle ne l’avait cru au premier abord.
“Elle n’est pas infectée, mais va mettre du temps à cicatriser. J’aurais une faiblesse dans ce bras pendant quelques temps.”
Le silence s’installa, et Elyie alla laver la bande coton dans la rivière. Revenue dans leur camp de fortune, elle l’essora longuement puis la repositionna méthodiquement en quelques gestes précis. Elle vit que la guerrière la regardait, et lui sourit timidement.
“J’ai pu terminer, ou presque, ma formation auprès de Jelïa. Elle…hmmpf !”
La fin de sa phrase se finit dans un souffle étonné. Taïe avait bondi pour plaquer sa main sur sa bouche, et fixait le bois derrière elle d’un air inquiet. Elle chuchota prudemment à l’oreille d’Elyie.
“J’ai entendu un bruit. Trop gros pour être une petite bestiole. C’est soit un homme, soit une bête sauvage de grande taille. Dans tous les cas, on est pas en sécurité. Tu sais grimper aux arbres ?”
Elle retira sa main et la jeune fille répondit à voix basse.
“Bien sûr. C’est l’une des premières choses que l’on apprend dans la Tribu de l’Arbre s’Élançant vers le Ciel.”
Taïe chercha un arbre facile à escalader. Ce n’était pas chose aisée dans le noir, mais, à tâtons, elle finit par en trouver un. Elle grimpa dedans, et se retourna pour voir la silhouette à peine perceptible d’Elyie la suivre. Elle était presque au sommet lorsque Elyie tomba à travers les branches avec grands fracas. Inquiète, Taïe scruta l’obscurité, et la vit réapparaître.
“Mon bras, murmura-t-elle les dents crispées, il n’a pas de force.”
La guerrière la hissa sur une grosse branche, et elles attendirent. La chute d’Elyie n’avait pas pu passer inaperçue : la menace les avait forcément entendues. Et elle ne se trompait pas : quelques instants plus tard, des pas se firent entendre au pied de l’arbre.
“Sonu eans l ascse. Ce ne sonu qas ees neseeins. Encesclea l ascse. On les pcenes. "
Taïe ne comprenait rien à l’étrange langage utilisé. Leurs chasseurs parlaient d’un ton posé, avec une voix éthérée. Sur les paroles du premier individu, d’autres se déplacèrent pour encercler leur perchoir.
“Si ce ne sonu qas ees neseeins, alocs ca eoit macchec.”
Sur ces étranges paroles prononcées d’un air inquiétant, le silence se fit. Puis tout d’un coup, quelque chose de froid se plaqua sur son nez et sa bouche, et elle ne put plus respirer. Lorsqu’elle porta ses main à son visage, ils traversèrent une matière liquide et froide.C’était comme un ruban fait d’eau, qui était plaqué sur ses voies respiratoires. Ses mains pouvaient le traverser, mais l’épaisseur d’eau ne bougeait pas. Elle sentait Elyie s’agiter à côté d’elle, subissant sûrement le même traitement. Ses doigts cherchaient désespérément à écarter le liquide, mais celui-ci ne bougeait pas. On entendait des petits rires monter depuis le pied de l’arbre : leurs attaquants s’amusaient de leur détresse ! L’oxygène lui manquait, elle allait se noyer ! Puis une masse dure et pointue lui heurta le crâne, et elle s’effondra.
Encore un chapitre à tomber. Ton histoire me happe chaque fois, j'ai dû mal à redescendre, alors merci de partager une telle pépite.
Taïe et Elyie ont un tel courage, j'espère qu'elles finiront par devenir amies.
Houlà ! C'est brutal comme attaque !
aller, rendez-vous au prochain chapitre.
Au plaisir
Mais on ne t'arrêtes plus ! Tu enchaînes les chapitres à la vitesse de l'éclair ! Pas pour me déplaire bien sûr car tu aimes cette histoire, mais... tu lis plus vite que je ne réécris 😅 Au moins ça me pousse à persévérer, mais tu as toujours un ou deux chapitre d'avance sur moi ! Argh !
Est ce que tu trouves qu'il y a une différence entre les chapitres relus et ceux qui ne le sont pas ? ( les "mis à jour" sont ceux qui comportent la mention du compte instagram pour les cartes dans les notes de l'auteur). Je serais ravie d'avoir ton avis, pour voir si la différence est vraiment marquée. De plus, ce qui est dommage, c'est que certains éléments importants sont ajoutés dans les chapitres relus... que tu ne vois donc pas. Je ne sais pas comment remédier à ça.
Bonne journée !
Pour être totalement honnête, je ne me penche pas sur les fautes, les répétitions, ou les erreurs mais si tu veux je reprendre depuis le début et les étudier pour t'apporter des corrections, j'ai antidote, donc je pourrais t'aider pour les fautes et les répétitions et ainsi que des propositions d'améliorations de phrases, mais pour ce faire j'ai besoin de ton accord, car je vais devoir copier/coller ton texte, et dans ce cas, t'envoyer par mail mes corrections. Houlà je m'emballe, mais je l'ai déjà fait, donc si cela peut t'aider aucun problème. Dis-moi ce que tu en penses et on verra.
A bientôt
Gnark gnark...
Mais qui est Elyie ?
Gentille ?
Méchante ?
Ou alors un peu des deux...
Genre parfois toujours sous l'emprise du chef des parias...
Les Parias, le côté sombre... que d'hypothèses.
Je trouve que le passage dans la brume est un peu court, mais les effets de l'attaque sont vraiment bien décrits. On se représente bien la violence de ce que Taïe subit à l'intérieur. Peut-être pourrais-tu rajouter à son sentiment de confusion, la peur de se perdre et de ne pas réussir à sortir avant que le breuvage cesse de faire effet, voire quelques actions pour nous décrire sa course : "elle courut à en perdre haleine, sauta un fossé, trébucha sur des racines, contourna un bosquet d'arbre..." Elle pourrait même reconnaître un gros rocher devant lequel elle est déjà passée, paniquer car elle a peur de se perdre, avoir l'impression que la brume devient de plus en plus opaque/dense autour d'elle, ressentir des vertiges, etc...
Ce n'est qu'une suggestion mais je pense que ça rendrait cette traversée moins brève (on a l'impression qu'elle est quasi instantanée, un paragraphe et c'est fini) tout en rajoutant un sentiment de danger et d'urgence supplémentaire.
Je n'ai pas grand chose à dire sur la description du paysage à leur sortie de la brume, le choix d'aller vers les montagnes, l'arrivée auprès du cours d'eau, tout cela est bien raconté.
L'attaque des Parias (on suppose que c'est d'eux qu'il s'agit ?) est bien amenée elle aussi. C'est malin car tu leur donnes une autre langue qui semble incompréhensible au premier abord, mais le lecteur averti peut tout de même réussir à lire en substituant des lettres :
"Sont dans l'arbre. Ce ne sont que des [gamins ? enfants ?]. Encerclez l'arbre. On les prend"
puis
"Si ce ne sont que des [gamins ? enfants ?], alors ça doit marcher".
La chute de chapitre est très bien, le suspense reste entier.
Au plaisir,
Ori'
Oui, le passage de la Forêt de Brume sera lourdement modifié, il va être rallongé et détaillé. Belles suppositions sur le langage inconnu ! Mais je ne dis rien, tu as déjà vu ça dans le chapitre d'après... de même que sur l'identité des ravisseurs.
Au plaisir !
Belle description des effets et attaques de la brume!
Même si ce fut court (je m'étais imaginer une longue période dans la forêt, à fuir des créatures. Un peu comme le film The Mist ), la description à rendue ce passage assez intense !
L'attaque est perturbante autant que le langage utilisé. Thaïe et Elye parle le même langage, pourtant elles ne viennent pas de la même tribu ! ?
La suite me le dira
A bientôt !
Tu n'es pas la première à t'étonner du passage "si court" dans la foret de Brume.
En revanche, je n'ai pas compris de quoi tu voulais parler au niveau du langage 😅 est ce que tu pourrais me préciser ton questionnement ?
À bientôt,
Au sujet du gué : comment a fait Elyie à l'aller si elle ne sait pas traverser les rivières ?
"Arrête de t'excuser pour tout et pour rien !" => j'adore, on voit vraiment que Taïe n'en perd pas une pour râler contre Elyie
Mais sinon la "ballade" dans les collines fait vraiment bizarre, je m'attendais à ce qu'elles rejoignent l'endroit où vivaient les Parias pour attendre Monsieur Mystérieux
Et à propos de Parias... du coup ils sont vraiment TOUS allés attaquer les quatre Tribus ?? Genre ils sont restés cachés de leur côté pendant des décennies et là brusquement boum c'est le moment de se changer en kamikazes ? Soit l'histoire n'a aucun sens, soit il y a eu un sacré évènement déclencheur (genre Monsieur Mystérieux tire les ficelles de tout le monde et a jugé que son armée était fin prête... sauf qu'elle ne l'était pas), soit Elyie ment.
Elyie est simplement passée par un autre chemin plus sûr, alors que Taïe voulait partir le plus vite possible. Lorsqu'elle était seule, il était logique pour Elyie de ne pas traverser à cet endroit, même si c'était plus rapide pisqu'elle ne sait pas nager.
En effet, tous les parias sont partis en bataille, (il en fallait, pour les quatre Tribu !), et je te laisse découvrir la suite au fi de l'histoire !