Chapitre 9

Par Mila
Notes de l’auteur : Bonne lecture !

Taïe se réveilla lorsque son corps fut brutalement plongé dans une eau glacée. Par réflexe, elle essaya de crier, mais lorsqu’elle ouvrit la bouche, l’eau s’infiltra dans sa gorge. Puis des mains glacées la sortirent de l’eau. Suffocant, crachotant, elle essaya de se libérer. Elle ne voyait pas grand chose : ses yeux étaient plein d’eau, et ses tresses trempées lui tombaient sur le visage. À peine eut-elle reprit sa respiration qu’on la plongea à nouveau dans le bassin. Quelques secondes de panique plus tard, elle put respirer. On la lâcha, et elle entendit des pas s’éloigner, marchant dans l’eau. Le bassin était peu profond : elle pouvait se tenir assise dedans, sa tête et son buste dépassant. Son nez la piquait horriblement. C’était l’une des sensations qu’elle détestait le plus : cela lui était déjà arrivé, dans la Tribu, lorsqu’elle respirait de l’eau par le nez.

Il ne hauu qas la noyes ! Imcecile !”

De nouveau ce langage inconnu ! Le même que celui de leurs ravisseurs. Son cœur se mit à battre plus fort. Elle remit précipitamment ses cheveux en arrière pour dégager ses yeux, et resta terrifiée devant les deux créatures qui semblaient se disputer. Des créatures, oui, car il ne pouvait s’agir d’êtres humains. Leur peau était bleutée, scintillante à certains endroits. Elles se tenaient debout sur deux jambes nues, fines et aux pieds palmés. Le haut de leur corps, avec des bras semblables, palmés et pourvus de nageoires en dessous du coude, était couvert par un poncho bleu foncé qui s’arrêtait au milieu de leurs cuisses. Une bordure sur le bord du vêtement, d’une teinte légèrement plus claire, remontait jusqu’au col qui enveloppait leur cou fin. Et il y avait leur tête. Là où aurai dû se trouver un nez, le visage s’allongeait pour former ce qui ressemblait à un bec, mais droit et fait de peau. Les narines se trouvaient au bout, et de là partait la bouche, qui reculait jusqu’à la base de l’étrange museau. Deux billes noires et luisantes d’intelligence se trouvaient de part et d’autre de la tête, les yeux, et l’arrière du crâne s’évasait en une sorte de corolle. De là s’échappaient d’étranges algues, vertes, bleues, marrons, certaines tressées ensemble ou ornées de parles de nacre.

 

Une des deux créatures se tourna vivement vers Taïe. Un sourire sembla animer son visage, puis elle aboya un mot au deuxième individu et son visage redevint inexpressif. Elle avança vivement vers la jeune fille, la prit fermement par le bras et l’obligea à se relever. Contrairement à ce que la présence d’eau lui avait fait croire, elle ne se trouvait pas en extérieur. Elle était dans une immense caverne, au sommet d’un disque de roche grise. Le bassin s’étendait trop loin pour qu’elle puisse distinguer ce qui se trouvait en dessous de son perchoir, mais elle devinait sans mal que la caverne était immense. Et habitée. Lorsque son garde la fit avancer jusqu’au bord, elle put enfin englober du regard l’immensité de la caverne. Elle n’était pas spécialement large ni longue, mais extrêmement haute. Et Taïe se trouvait sur un plateau rocheux à son sommet. En dessous et devant elle, elle voyait un indescriptible entrelacs de passerelles de pierre grise, de dômes de tailles variées, percés de fenêtres ou non, reliés par des ponts de roc, d’autres plateaux comme celui sur lequel elle se trouvait, et surtout… De l’eau. Partout. Lac, bassins disséminés un peu partout, cours d’eau lévitant dans les airs, cascades chutant de nulle part. Et c’était cela qui semblait illuminer la caverne : ces fluides dégageaient une lumière fluorescente, remplissant l’espace d’une lueur bleutée tout en en laissant d’autres dans l’ombre.

 

“Bon, tu as assez admiré ?”

 

Taïe resta abasourdie et se retourna brusquement. C’était la créature qui avait parlé sa langue ! Avec un fort accent chantant, qui adoucissait les consonnes dures, mais parfaitement compréhensible.

 

“Vous… vous me comprenez ?”

 

Sa voix était faible et bégayante. Elle détesta montrer ainsi sa faiblesse, mais force était d’admettre qu’elle était totalement vulnérable. Elle n’avait pas ses armes, et se retrouvait pour la première fois de sa vie autre part que chez elle. La traversée de la Forêt, puis la longue marche, elle avait tenu. Mais elle était en territoire inconnu à présent, et se sentait comme une enfant réprimandée pour avoir été dans un lieu interdit.

 

“Bien sûr que je te comprend.”

 

La voix impassible la sortit brusquement de ses pensées. Elle se fit guider vers la paroi de la caverne, à laquelle était accroché le bassin. Une partie de l’eau tombait dans le vide en une petite cascade. Avant que Taïe put comprend quoi que ce soit, la créature se pencha et passa sa main dans le courant.

 

L’eau recouvrit à nouveau son visage, quelque chose exerçait une énorme pression sur tout son corps. Elle se sentait tiraillée dans tous les sens, comme si des milliers de petites mains tiraient sur sa peau dans une direction différente. Puis elle fut éjectée par terre, avec l’impression de se réveiller d’un rêve. Recouvrant ses esprit, elle regarda la créature, debout au dessus d’elle.

 

“Oups. J’aurais peut être dû prévenir.”

 

Cela ressemblait presque à du sarcasme. En était-ce ? Dans l’incertitude, Taïe pensa soudain à Elyie, le seul repère familier auquel se raccrocher.

 

“Où est mon a… ma camarade ? La fille qui était avec moi ?

-Oh, ne t’inquiètes pas elle va bien. Le roi tenait simplement à vous amener en haut une par une. On évite de rassembler les ennemis au même endroit.

-Les ennemis ? Nous ne sommes pas des ennemis ! On cherchait simplement..”

 

Que cherchaient-elles au juste ? Taïe n’était pas très sûre.

 

“Les… Esprits ? Ce sont nos divinités, dans ma Tribu et…

-Les Esprits ? la coupa brusquement son garde.

-Oui, les Esprits, il y en a plusieurs et j’en ai vu un qui…

-Stop. Tu raconteras tout ça au roi. Tu as déjà une audience privée qui t’attends. Certains seraient envieux… une audience privée, si vite ! Deka !”

 

Taïe jugea préférable de se taire. La créature semblait irritée, et se parlait plus à elle même. Elle avait lâché le dernier mot avec une grimace de dégoût, si Taïe l’avait bien interprétée sur ce visage étrange. Elle se releva et vit avec stupéfaction qu’ils avaient changé d’endroit. Elle se tenait maintenant sur l’une des nombreuses passerelles, et une cascade tombait dans son dos. En levant les yeux, elle vit que celle ci était la même que celle qui tombait du bassin, bien au dessus d’eux à présent. Était-ce par ce biais qu’ils s’étaient déplacés ? Étrange. Et très désagréable. Elle remarqua également que la deuxième créature ne les avait pas suivis. Prenant son courage à deux mains, elle osa enfin poser la question.

 

“Qui êtes vous ?

-Je m’appelle Gali’eh, garde royal de Sa Majesté.

-Sa Majesté ? La Majesté de quel royaume ?”

 

C’était en Helere que les rois et reines régnaient. La panique l’envahit. Avaient-elles traversé du mauvais côté de la Forêt ? Étaient-elles en Helere, et non pas à l’Est ?

 

“Quel royaume ? Tu en connais beaucoup, des royaumes ? Tu dois vraiment venir d’un endroit perdu pour ne pas savoir où tu es. Tu vas avoir une audience avec le Roi Reli’eh, souverain du Peuple des Néréeins.”

 

Le soulagement se mêla à l’incompréhension. De ce qu’elle savait, les habitants d’Helere étaient appelés les Heleriens, non pas les Néréeins.

 

-Les Néréeins ? Vous voulez-dire que… les Néréeins, ce sont les créatures qui vivent ici ?

-Les créatures ? Les créatures ! Tu oses nous traiter de vulgaires créatures ! La créature la plus étrange que je vois ici, c’est toi. On dirait une Soboemns mal formée. C’est de là que tu viens ? Ils t’ont chassée à cause de tes oreilles ?

-Je… non ! Enfin, j’ai été bannie, mais je ne connais pas les “sobom” et….

-Soboemns. On dit Soboemns.

-Oui, si vous voulez, mais non, je viens des Tribus de la Forêt Oubliée, la Tribu de l’Eau Chantant sur les Pierres, et j’ai été bannie, donc je viens…

-Je t’ai dit que tu dirais tout cela au roi ! Je ne sais pas d’où tu viens, mais tu expliqueras tout ça devant quelqu’un qui saura prendre les décisions. "

 

La chose avait pris un air plus arrogant et agacé. Intimidée, Taïe décida de se taire et lui emboîta le pas, son bras toujours maintenu dans sa poigne de fer. Le vide à quelques centimètres seulement de l’endroit où elle posait ses pieds lui donnait le vertige. Aucune des passerelles n’avaient de barrières. Après être descendus du bassin, ils remontaient vers une colonne de pierre assez imposante. Gali’eh, puisque c’était ainsi que la créature, non, le … Néréein ? s’appelait, n’était plus du tout bavard. Il avait un air renfrogné. Taïe se demanda s’il s’était senti insulté quand elle l’avait appelé “créature”. Probablement.

 

Après de nombreuses passerelles remontées, Gali’eh posa sa main bleue sur ce qui semblait être une paroi faite d’eau, et le liquide s’écarta en un tourbillon pour former une arche. Et Taïe entra dans la salle du Trône. Il n’y avait pas de plafond, mais des plates-formes par centaines, qui montaient de plus en plus haut pour atteindre pratiquement la voûte de la caverne, tellement haute qu’on ne voyait qu’un amas d’ombre. Visiblement destinées à accueillir du public, elle étaient toutes vide. Tout l’endroit était vide, à l’exception d’une silhouette assise sur une estrade ouvragée d’un bleu nacré, posée sur le sol sableux. Une audience privée avec le Roi. Taïe déglutit.

 

“Votre Majesté, clama Gali’eh après qu’ils se soient avancés, voici l’une des prisonnières que nous avons capturées sur les bords de l’Aléane hier soir.”

 

Seul le silence accueillit sa déclaration. Puis lentement, terriblement lentement, le roi se leva. C’était un spectacle étrange que de voir ce grand corps fin et fragile, paré de bijoux et d’une longue toge qui laissait apparaître ses jambes nues se déplier progressivement. Il descendit de l’estrade, ses pieds nus foulant le sable, avança lentement, et se pencha pour observer Taïe. Gali’eh la poussa en avant, la lâcha et recula de quelques pas, la tête baissée. La jeune guerrière releva enfin la tête et regarda le monarque dans les yeux. Celui ci lui sourit froidement puis se redressa et retourna vers son trône sans rien dire. Déstabilisée, Taïe attendait sans rien dire.

 

“Qui es-tu ? Présentes toi, je veux tout savoir. Ton nom, ton âge, ta famille, là d’où tu viens et pourquoi tu es là.”

 

Taïe déglutit, et commença son discours d’une voix tremblotante.

 

“Je suis Taïe, guerrière de la Tribu de l’Eau Chantant sur les Pierres, fille de Theaïe et d’Ylaï. J’ai quinze ans et…

-Tu as quinze ans ?”

 

Cette interruption cassa le peu de confiance qu’elle avait finit par rassembler.

 

“Non, tu ne peux pas avoir quinze ans. Tu n’as pas le corps d’un individu de quinze ans. Nous verrons cela plus tard, continue.

-Je… j’ai quinze ans et je suis venue ici avec ma camarde Elyie après avoir reçu un message des Esprits. Elle est soigneuse, et m’a convaincue d’aller à l’Est pour trouver les Peuples Oubliés.

-Les Esprits ? Les Tsadiens ?

-Les Tsadiens ?

-Les Tsadiens. Les grands Esprits qui forment l’essence de ce monde. Tes cheveux ont une couleur étrange.

-Pardon ?

-Tes cheveux. Ils ont une couleur étrange.

-C’est de famille. Toute ma famille a les cheveux de cette couleur.”

 

Le roi s’apprêtait à parler de nouveau, lorsque la paroi liquide derrière lui s’ouvrit comme celle de l’entrée. Une Néréein grande et élégante rejoignit le trône à grande enjambées. Elle avait un air irrité.

 

“Peux-tu m’expliquer en quoi la couleur de ses cheveux concerne la sécurité du peuple ?

-En aucune façon sûrement, ma fille, mais cela m’intriguait au plus haut point. Je n’en ai jamais vu de tels.”

 

Elle leva les yeux au ciel et se tourna vers Taïe. Elle traitait presque le roi avec dédain, exaspérée. En tant que fille du Roi, elle était la princesse, mais étrangement, malgré le comportement étrange et énigmatique du souverain, elle était beaucoup plus intimidante.

 

“Pourquoi es-tu là et d’où viens-tu ? Tu n’as pas la physionomie d’un Soboemns.”

 

Encore une qui la comparait à cette étrange individu ! Elle répéta son discours d’une voix un peu plus sûre, et sans interruptions cette fois ci. La princesse l’écoutait attentivement, avec un air concentré et perplexe.

 

“La Forêt Oubliée ? La Néréein prit un air pensif. Je ne suis pas sûre de savoir qui tu es, mais j’ai une bonne nouvelle pour toi. Tu as trouvé un des Peuples Oubliés.”

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
MrOriendo
Posté le 14/10/2024
Hello Mila,

Eh bien, quel changement radical d'ambiance et de décor ! J'aime beaucoup la découverte de cette peuplade étrange, qui contraste avec les tribus que l'on connaissait jusqu'ici. La description des Néréeins est très précise, elle permet facilement de se les représenter. Je me troupe ou il y a comme une légère vibe de zora dans l'air ? ;)
Gros point bonus pour la description de cette caverne aussi. Les bassins aériens, les chutes d'eau luminescentes, on s'y croirait ! Gali'eh qui se vexe quand Taïe le qualifie de créature, mais lui-même qui ne comprend pas ce qu'elle est ni d'où elle vient, ça contribue à accentuer davantage cet effet "choc de deux mondes" qui est très bien rendu. On partage la perplexité de Taïe comme du Néréein, c'est ça qui est malin je trouve.
Je n'ai pas grand chose à dire sur l'entrevue avec le roi, si ce n'est qu'on devine déjà que la princesse aura plus d'importance que son illustre paternel, ne serait-ce que par son caractère beaucoup plus affirmé.

Au plaisir,
Ori'
MrOriendo
Posté le 14/10/2024
* Je me trompe

Décidément, je n'arrive plus à écrire aujourd'hui x)
Mila
Posté le 14/10/2024
Hello !
Eh oui, tout nouvel univers ! Ce n'est pas la première fois qu'on me parle des zoras, et en effet, j'ai pu être influencée ;) En revanche, je me suis librement inspirée des Piafs (puisqu'on est dans du zelda...) pour la forme arrière de la tête (avec leurs plumes qui partent en une espèce de corolle derrière. Enfin ça reste tout de même assez subjectif...)
Belle analyse de la "hiérarchie" entre le roi Néréein et sa fille.
À bientôt !
Luvi
Posté le 20/08/2024
Hello,

Quel changement bien brutal et étrange. De la guerre des clans à l'arrivée de créatures humanoïdes ressemblant à des zora (dsl pour la comparaison) voici cette pauvre héroïne en proie à un étrange peuple. Le chapitre nous donne au moins un indice sur ce que sont les peuples oubliés.
J'espère qu'ils ont noyés Elye 😝

A bientôt !
Mila
Posté le 20/08/2024
Hello,
J'aime beaucoup tes comparaisons 😂 c'est vrai que les zoras ont pu affecter mon imagination a ce moment là 😅
Pauvre Elyie, je ne savais pas que tu la détestais tant 🤣
blairelle
Posté le 27/02/2024
Houlà c'est hyper bizarre d'un coup ! (On vient de s'éloigner de La Guerre des Clans, là maintenant ça me fait plutôt penser à La Rivière à l'envers, même si c'est beaucoup plus éloigné.)
Par contre c'est marrant, quand ils parlent en "langue inconnue", on dirait qu'ils parlent français mais que juste les auditrices ont les oreilles dans l'eau.

Ils ont le pouvoir de maîtriser l'eau ? Du coup je suppose qu'il y a d'autres peuples oubliés qui ont le pouvoir de maîtriser le feu, l'air et la terre, et qui sont plus ou moins apparentés aux quatre tribus de la forêt oubliée ?

“Bien sûr que je te comprend.” => comprends

"étrangement, malgré le comportement étrange et énigmatique du souverain, elle était beaucoup plus intimidante [...] Elle répéta son discours d’une voix un peu plus sûre, et sans interruptions cette fois ci."
=> c'est bizarre, si la princesse est plus intimidante que le roi, alors Taïe devrait être moins assurée ?
Mila
Posté le 29/02/2024
Taïe est en quelque sorte rassurée par la présence d'une personne qui semble avoir toute sa tête, après ce roi.... comment dire.... un peu bizarre. La princesse semble bien avoir les pieds sur terre, et ça la rassure.
blairelle
Posté le 29/02/2024
OK donc l'aspect intimidant de l'interlocuteur.ice et l'assurance de Taïe sont décorrélés
Camice
Posté le 11/02/2024
Coucou !
Petite faute au 3e paragraphe " Contrairement à ce que la présence d’au* lui avait fait croire,"
Ca fait beaucoup d'information d'un coup mais on arrive plutôt bien à suivre, j'aime bien la description très détaillée des créatures et leur réaction à être appelé comme tel.
C'est étrange de voir Taïe se comporter comme une petite fille perdue avec le tempérament qui lui avait été décrit dans les chapitres précédents, je l'aurais plutôt vu se précipiter aux conclusions sur ce qui est en train de lui arriver.
Je trouve aussi qu'elle pardonne très vite à Elyie de l'avoir fait bannir de sa tribue, elle la traite plutôt bien pour quelqu'un qui a ruiné sa vie, et la suit jusqu'au travers de la brume alors qu'elle aurait simplement pu lui demander de revenir. C'est aussi étrange qu'elle s'en remette aussi vite alors qu'elle a passé toute sa vie à l'intérieur, toute sa famille et ses amis y sont, mais elle n'éprouve aucune tristesse en les mentionnant, comme s'ils étaient déjà du passé.

Voilà !
Hâte de lire la suite !
Mila
Posté le 14/02/2024
Coucou, merci pour la petite faute, je vais la rectifier tout de suite ;-)
Ce que tu dis est intéressant, le fait qu'on ne voie pas assez le ressenti de Taïe et la différence entre son tempérament avant/maintenant. Je vais essayer d'y apporter plus de profondeur. Merci pour ces remarques !
Vous lisez