Elle faisait un bien meilleur oreiller à quarante-deux qu’à dix-sept ans. Lindhal lisait ; sa tête calée sur le ventre nu de Freddie, entre l’os de la hanche et la première côte flottante – jadis saillants tous les deux –, accompagnait lentement le roulis de sa respiration. Blanc laiteux sur brun olivâtre, les ombres anguleuses de l’un estompaient les traits de plus en plus flétris de l’autre.
Freddie détestait ces zones de contact – des zones de combat, le muscle contre la cellulite et le lisse contre le ridé ; elle tentait par tous les moyens de ne pas les regarder. Toutes, sauf leurs mains, car leurs mains avaient le même âge désormais.
Un bras couvrant sa poitrine, elle laissait ses yeux dériver de la fenêtre au profil de Lindhal. « Lindhal ». Pourquoi ne pouvait-elle pas l’appeler « Blake » dans l’intimité de ses pensées ? Elle s’y contraignait à l’oral quand elle ne pouvait faire autrement, mais en dedans, c’était à peine si « professeur » ne précédait pas son nom. Depuis le temps, pourtant… Le ciel était voilé d’hiver, dehors, et Freddie avait presque perdu le compte des semaines envolées.
Lindhal abandonna un instant sa lecture pour sonder à son tour les volutes du brouillard, l’air songeur. Probablement de la poésie.
Freddie n’avait jamais été amoureuse. L’était-elle maintenant ? Son terminal restait allumé en permanence, enregistrant les conversations décousues qu’elle parvenait encore à trier et traiter de temps en temps. Elle en avait plus appris par les silences que par les mots, cependant : les longues soirées de mélancolie dont elle ne parvenait jamais à extraire Lindhal, les longs regards pénétrants, aussi. Si Freddie laissait transparaître toute sa subjectivité en rapportant ses découvertes et ses impressions, elle s’interdisait d’évoquer leur relation ; alors, d’une bien étrange manière, la rédaction des mémoires poursuivait son cours.
Freddie ne pouvait pas prétendre connaître Lindhal pour autant ; elle n’avait pas peur de lui, mais elle s’était aperçue que son cœur et son esprit restaient vigilants : parce que Lindhal était imprévisible et parce qu’elle n’en était toujours pas arrivée au point d’adorer sans réserve le portrait de Romie.
Freddie y pensait sans arrêt : c’était la clé. Si elle parvenait à le recevoir comme un simple cadeau, Lindhal dévoilerait une partie de ses secrets. Mais quel était le but de la manœuvre ? Était-ce une façon de lui réclamer une confiance aveugle, ou au moins le bénéfice du doute ? Si Freddie acceptait de croire que Lindhal n’avait pas violé leur intimité ou si elle admettait que cela ne la concernait pas, ferait-elle preuve d’assez de foi ou d’abnégation pour mériter d’entendre le reste ? C’était à devenir fou : son attitude soulevait trop d’interrogations pour que Freddie fasse la paix avec l’idée de ne jamais savoir comment ce portrait était né.
Lindhal ramena des yeux concentrés sur les pages. Était-elle amoureuse de lui ? Encore une question inutile, et fausse : si elle se la posait, la réponse était évidente.
Dès que la voix grave de Lindhal s’éleva au-dessus du murmure, pourtant, elle se prit à douter :
— « Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n’est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus ; qui au juste l’aima ?
« Il cherche son pareil dans le vœu des regards. L’espace qu’il parcourt est ma fidélité. Il dessine l’espoir et léger l’éconduit. Il est prépondérant sans qu’il y prenne part.
« Je vis au fond de lui comme une épave heureuse. À son insu, ma solitude est son trésor. Dans le grand méridien où s’inscrit son essor, ma liberté le creuse.
« Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n’est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus ; qui au juste l’aima et l’éclaire de loin pour qu’il ne tombe pas ? »
Le silence s’éternisa ; Lindhal ne lisait plus, ne réfléchissait plus, ne la regardait pas, et Freddie savait qu’il attendait : un mot, un soupir, n’importe quoi. Quand il partageait ses trouvailles, ils s’appliquaient d’ordinaire à les décortiquer ensemble, allant parfois jusqu’à s’écharper sur le sens d’une métaphore ou la pointe d’un sonnet. Cette fois, Freddie renifla en se contractant pour se redresser dans les draps. Elle était fatiguée de pleurer.
Elle s’empressa d’enfiler son uniforme gris.
— T’es pas obligée de te saper avec cette mocheté, lui dit Lindhal en s’asseyant au bord du matelas. Je dois bien avoir quelques trucs assez grands pour t’aller.
— C’est gentil, c’est bon.
Même si elle réussissait à rentrer dedans, aucun vêtement ne la cacherait suffisamment.
— Ça va ?
Freddie lui tournait le dos, occupée à rassembler les longs cheveux noirs dont la soie s’était muée en crin. Elle entendit Lindhal se lever et le sentit s’arrêter derrière elle, ramenant avec lui les odeurs de leur lit et la chaleur de son corps. S’il lui touchait les fesses, elle lui casserait le nez.
— Ça fait un moment que je te vois t’emmitoufler dès que tu sors du pieu, chuchota-t-il, et je dirais pas que je fais des croix sur le calendrier depuis la dernière fois qu’on a…
— La baisse de libido est normale à mon âge, non ?
— Mais tu…
— Et peut-être que ça me coupe l’envie de savoir que tu vas fondre en larmes après avoir joui.
C’était mesquin. Et lâche. Elle ne voulait pas le lui reprocher, seulement comprendre, et encore : seulement rejeter la faute. Coucher avec une vieillarde en devenir, il y avait de quoi se lamenter.
Lindhal l’attrapa par l’épaule et la fit pivoter.
— S’il te plaît, crois pas que c’est à cause de ça. Je te trouve plus belle aujourd’hui que quand t’es arrivée. Tu sais, à six cents ans, les miches de lycéenne, ça perd de son attrait.
Elle parvint à sourire en disant :
— Mais tu pleures quand même à cause de moi.
Il la lâcha pour prendre une longue inspiration, son regard se perdant sur le côté, vers la fenêtre où le froid tapait aux carreaux.
— Je pleure parce que ça va être plus dur que je croyais…
— Tes mémoires ?
Il pouffa, comme si la chose était devenue dérisoire et Freddie fut soudain submergée par une colère acide qui lui donna la nausée.
— Je vais voir où en sont les robots, déclara-t-elle en contournant Lindhal avant qu’il assimile ses paroles et qu’il tente de la retenir.
C’était naïf de se penser libre parce qu’elle fuyait sa chambre : Lindhal pouvait verrouiller toutes les portes que Freddie franchissait, condamner des couloirs pour corriger sa trajectoire, la ramener de force jusqu’à lui ou l’emprisonner d’une simple pression de l’index sur son terminal. Moins que cela, même : son contrat la maintenait captive et son influence aurait suffi. Lindhal ne l’obligeait à rien, bien entendu, et Freddie pourrait réclamer d’être reconduite à Nueva Antigua comme Alfred l’avait suggéré ; mais elle sentirait toujours son crochet en elle et le poids de ses attentes comme un boulet à sa cheville.
Le vrombissement des robots assembleurs avait envahi la demeure depuis plus d’une semaine, maintenant. Il arrivait à Freddie de s’immobiliser à mi-chemin d’un escalier ou à l’angle d’un couloir pour apprécier leurs ronronnements et l’illusion de vie qu’ils donnaient à la maison. Après Alfred et les chariots de la bibliothèque, il ne s’agissait encore que de machines, mais elle ne pouvait décemment pas souhaiter le retour des avocats et une nouvelle réaction dramatique de Lindhal.
Comme son père lui manquait.
Freddie s’enroula dans une épaisse cape de laine et emprunta la galerie du cloître où les robots s’affairaient. La pelouse autour du bassin avait blanchi et l’eau dans les canaux avait gelé ; chacun des pas de Freddie sur le givre émettait un craquement délicieux qu’elle ne se lassait pas d’écouter. Il ne neigeait jamais sous les tropiques ; elle n’avait jamais respiré ces parfums de pierre et de fumée. Elle s’en emplit les poumons jusqu’à ce que le froid et l’oxygène l’étourdissent.
L’échafaudage était presque terminé, érigé contre la façade aveugle qui élevait ses briques de grès rouge jusqu’à la grande coupole. Les robots s’appliquaient à fixer les derniers coudes et à tester la plate-forme de levage. Freddie s’en approcha en remarquant l’entrelacs de câbles abandonnés en pelote près des commandes de chargement. Une main tremblante aux doigts engourdis surgit de sa cape pour les toucher, si brusquement que Freddie n’était pas certaine de la contrôler.
Elle dégagea le baudrier du reste des cordages et en ausculta la texture, la résistance, les coutures, se demandant ce qu’elle éprouverait en agrafant de nouveau les attaches de sécurité. Freddie n’avait plus porté d’équipement depuis que Romie s’était libérée du sien pour chuter dans le puits.
Une salle attenante à la galerie avait été aménagée pour Freddie : palettes, rouleaux, sprays et canevas de brouillon y attendaient les esquisses préparatoires, mais elle n’avait pas encore trouvé la force d’ouvrir le premier pot de peinture et d’en respirer les alcools. À quoi bon se presser, de toute façon ? Lindhal soutenait que l’hiver ne serait pas un problème, mais Freddie n’avait aucune intention de peindre en plein blizzard.
Elle n’avait aucune envie de peindre tout court. Les préparatifs n’avaient effectivement pas ralenti la composition des mémoires, mais le ricanement sarcastique de Lindhal résonnait encore aux oreilles de Freddie et sa propre fureur lui serrait encore le cœur. Avait-il révisé ses priorités ? Prévoyait-il d’amender son contrat pour placer la fresque au centre de ses fonctions ? Les efforts qu’elle avait fournis pour apprendre à maîtriser son rôle et ses outils n’auraient-ils donc aucune finalité maintenant que les humeurs de Lindhal avaient éveillé de nouvelles obsessions ?
« Je pleure parce que ça va être plus dur que je croyais… » De quoi parlait-il, bon sang ?
Freddie observa encore un moment le ballet des robots. Lindhal aurait pu les programmer pour graffer à sa place, comme les gestionnaires des fours et des composteurs auraient pu automatiser l’ensemble des postes de travail qui permettaient d’actionner l’usine à morts. Certains domaines échappaient encore aux machines, cependant, par sensibilité à l’opinion publique, par nécessité d’adaptation ou par conviction sociale.
L’art restait humain, mais rares étaient les artistes à faire carrière : la valeur d’un salaire était calculée sur le service rendu à la société. Si les éboueurs et les urgentistes méritaient indubitablement des primes confortables, on avait plus de mal à fixer le prix de la création et à évaluer son impact, même si personne ne niait l’influence positive et nécessaire de la culture sous toutes ses formes. Pour espérer vivre de peinture, il fallait alors s’attirer les bonnes grâces d’un mécène – souvent éboueur ou urgentiste.
Freddie lâcha le baudrier qu’elle tordait dans ses doigts et tourna les talons, cherchant mentalement le chemin le plus long pour rejoindre Lindhal sans avoir l’air de le redouter. Elle avait hésité à se terrer dans une pièce excentrée avec le prétexte de travailler sur les dernières transcriptions, mais compte tenu de la façon dont ils s’étaient séparés, une absence prolongée ressemblerait trop à une esquive ; et ni Lindhal ni Freddie ne souhaitaient admettre que c’était bien ce qui se produisait.
S’enfonçant dans un quartier de la maison qu’elle connaissait encore assez mal, Freddie se munit de son terminal. Elle se sentait extrêmement fatiguée, subitement, et la tiédeur des couloirs lui donnait un début de vertige. Un détour par l’infirmerie constituerait une excuse tout à fait légitime à son retard ; elle n’était pas certaine de parvenir à remonter à la chambre sans vomir ou s’évanouir, d’ailleurs.
Freddie poussa toutes les portes sur son trajet, espérant dénicher une armoire à pharmacie avant d’avoir à gravir les trois escaliers qui la séparaient encore du centre de soins. Elle mit de longues minutes à s’apercevoir qu’aucun verrou ne lui résistait, ici : Freddie avait perdu l’habitude de tester les poignées en espérant ouvrir un antre secret par hasard et elle n’entrait plus que dans les pièces qu’elle connaissait.
Elle se statufia, subitement ramenée à ses calculs par un point de souffrance logé bas dans son ventre. Quarante-deux ans, était-ce trop tôt ? La ménopause se serait-elle déclarée plus tard si elle avait vieilli normalement ? Serait-elle jamais venue ? Elle avait presque perdu le compte des semaines depuis ses dernières règles.
Freddie obliqua vers la droite en se mordant l’intérieur de la joue ; elle se contenterait d’un lit ou d’un canapé pour le moment, et si les médicaments devenaient absolument nécessaires, elle se résoudrait à appeler Alfred. Le souffle court, elle appliqua la paume sur le boîtier d’une porte ferrée et entra en claudiquant. Pour s’arrêter aussitôt.
Trois rangs de moniteurs filaient d’un bout à l’autre de l’immense espace, la lueur de leurs écrans et de leurs veilleuses s’entrechoquant dans la pénombre. Le long des parois rivetées tapissées de papiel et d’extraits de plans, d’autres machines dialoguaient en bourdonnements et en cliquetis frénétiques pendant qu’un robot d’intendance s’adonnait aux diagnostics des ordinateurs.
Freddie n’osait pas bouger, persuadée que son premier pas déclencherait une salve d’alarmes et d’attaques de la part des automates. Elle ne résista cependant pas longtemps à la curiosité mêlée d’angoisse qui lui nouait le ventre plus violemment que les spasmes : après tout, si elle avait pu franchir le seuil du laboratoire, c’est qu’elle devait pouvoir le visiter.
Les robots l’ignorèrent superbement quand elle s’engagea dans l’allée centrale. Les interfaces allumées n’affichaient rien que Freddie puisse comprendre : séries de chiffres et de symboles qui s’actualisaient, se réarrangeaient en nouvelles combinaisons et s’écoulaient lentement en cascades blanches sur fond noir. Elle renonça à ranimer les écrans éteints, observant plutôt les dessins techniques en écorché qui se chevauchaient sur les murs et les tableaux flottants, chacun détaillant une infime fraction d’un mécanisme que Freddie finit par identifier : la puce Juven.
Quel était cet endroit ? Qu’y faisait Lindhal ? La technologie de la puce était établie depuis des siècles. Avait-elle besoin de perfectionnement ? De mise à jour ? Si le travail de Lindhal à la Fondation se bornait à des apparitions publiques et des signatures, à quoi ces appareils et ces recherches lui servaient-ils ?
Freddie se dirigea vers la sortie aussi rapidement que son ventre douloureux le lui permettait. La maison avait dû subir un court-circuit, ou Alfred tomber en panne momentanée : Freddie n’aurait jamais dû mettre les pieds ici.
Aurait-elle d’autres occasions d’explorer l’envers du décor, cela dit ?
Rendue au couloir, Freddie franchit la porte en vis-à-vis et trébucha dans un grand fracas métallique. Elle faillit hurler en discernant les formes qui émergeaient de la marée noire et clinquante déroulée à ses pieds : oreilles de chat, museau de cheval, ailes d’oiseau. Son nez attendit une odeur de putréfaction qui ne vint pas et, quand la lumière chiche des néons tomba sur la scène, elle alluma dans les flots plus de reflets d’acier que de nuances de pelage.
Le cœur battant à tout rompre, ses crampes presque oubliées, Freddie se pencha pour s’emparer du cadavre désarticulé d’un chiot robotique. La peau et les poils synthétiques avaient été arrachés par lambeaux, révélant un squelette complexe d’alliages et de plastiques. L’œil vide de l’animal imitait le voile de la mort avec une fidélité si troublante que Freddie crut ne jamais pouvoir s’en détacher. Quand la nausée la reprit, elle lâcha la machine sur la montagne de carcasses.
La pièce n’était qu’un long corridor, jonché de marionnettes cassées et flanqué de casiers hexagonaux qui donnaient aux lieux des allures de ruche empoisonnée. Freddie fit un pas maladroit parmi les cadavres pour se rapprocher des alvéoles de gauche, dans lesquelles étaient entreposés des documents en désordre : rouleaux de papiel, stockfiches, terminaux désactivés. Au-dessus de chaque compartiment : une plaque de cuivre gravée d’un nom. Freddie en décrypta une dizaine avant d’oser piocher dans leurs effets.
Elle tremblait comme une feuille quand elle eut terminé d’éplucher les dossiers judiciaires et d’observer les reproductions d’œuvres jointes aux fiches profil. Elle tenait à peine debout quand elle piétina les robots pour fouiller les étagères de droite, cherchant sans vouloir trouver, essayant en espérant échouer. À quatre rangées de la porte, son nom l’attendait.
Elle tenta de ne pas le voir en forçant ses yeux à se poser sur Electra Giorno à gauche, ou Xander Riggs en haut, mais Frederica Barragan était là, réduite à une case dans la grande bibliothèque des gris-morts de Lindhal, à une liasse de documents, un état civil et la copie papiel du portrait de sa sœur suicidée.
Freddie réussit à s’extraire du tombeau juste avant de vomir, mains sur les genoux au milieu de la galerie, les larmes qui dévalaient son visage emportant les salissures.
— Je voulais juste que tu saches que j’avais plus de secrets pour toi.
Elle sursauta, et son cœur dans sa poitrine, puis recula en titubant même si Lindhal demeurait immobile.
— Je vais t’expliquer, dit-il, c’est…
Freddie était incapable de définir ce qui la saisit à ce moment-là ; un réflexe de survie, sans doute, aussi imparable qu’il était vain et ridicule. Soudain dépouillée de raison et de réflexion, elle fit volte-face et se mit à courir. C’était tout ce qui comptait : la fuite, distancer l’ennemi, tenter de le semer dans son labyrinthe jusqu’à trouver l’issue. Malgré le fracas de son sang et le râle de sa respiration, Freddie entendait les portes claquer et les serrures s’enclencher pour orienter sa course et la piéger, mais rien ne la ralentissait.
Jusqu’à ce qu’Alfred apparaisse à l’angle d’un mur, lui barre la route et l’emprisonne dans sa poigne avant qu’elle puisse faire demi-tour.
— Lâchez-moi ! hurla Freddie. Laissez-moi partir d’ici !
— Calmez-vous. Il n’y a pas lieu de…
— LÂCHEZ-MOI !
L’androïde n’avait plus rien d’un vieillard : Freddie se serait brisé les poignets avant de pouvoir se soustraire à sa prise. Elle se contorsionna pourtant, tenta de faire pression de ses bras, parvint à glisser une épaule contre sa poitrine pour l’écarter. Ses muscles se froissèrent et Freddie gémit, mais elle avait gagné quelques centimètres sur Alfred. Alors, avec un ultime effort, elle vrilla et parvint à déchirer le costume de l’androïde qui demeura impassible, les doigts comme des serres sur sa proie, sa chemise amidonnée bâillant sur un torse défraîchi où se déployait une constellation de cicatrices et de grains de beauté.
Freddie en connaissait le tracé par cœur, peint sur le revers de ses paupières comme une carte de ciel. Elle cessa de lutter. Dans son dos, l’écho des pas de Lindhal grandissait.
— Bon, d’accord, dit-il en la contournant pour retenir Alfred par l’épaule. Ça, c’était un secret que je pensais garder pour moi.
Ici, j’ai l’impression d’être un peu larguée, comme si j’avais loupé un chapitre. Ou alors c’est simplement cette histoire d’animaux robots qui tombe de nulle part et qui, ajoutée à l’ellipse temporelle et à l’histoire de la fresque, me donne cette impression. En effet, je n’ai qu’un vague souvenir de leur première rencontre, où il semblait vouloir la faire peindre, mais je n’arrive pas vraiment à raccrocher les wagons. Si tu as souvent rappelé les mémoires que Freddie doit écrire, il y a tellement de choses qui se sont passées ou qui ont été ressenties entre-temps que cette fresque est tombée dans l’oubli (en tout cas pour moi). D’ailleurs, il me semble que Freddie tente encore de mettre de l’ordre dans les conversations enregistrées en vue de la rédaction des mémoires, mais elle ne donne plus vraiment l’impression de travailler dessus. Alors je me demande si Lindhal a un peu oublié ce point, l’a mis de côté, ou si c’était simplement un prétexte.
On dirait que Freddie et Lindhal vivent comme un vieux couple. – Tu vois, moi non plus, je n’arrive pas à l’appeler Blake. ;-). Je dois avouer que je suis un peu déçue que cette relation de couple s’installe alors qu’à mon sens elle n’aurait pas dû. Probablement qu’elle les rassure tous les deux, même si apparemment, ils n’ont plus de relations sexuelles. D’ailleurs le fait que Lindhal pleure à chaque fois est étrange. Mais ça ne m’apparaît pas pour autant comme de l’amour. Ça va être plus dur qu’il ne l’imaginait ? Plus dur de la voir vieillir et mourir ? Il a pourtant la capacité de la régénérer et de lui rendre sa puce, mais peut-être qu’il n’en a jamais eu l’intention, ou que ses avocats n’ont trouvé aucun moyen légal pour qu’il puisse le faire.
Concernant le vieillissement de Freddie, je suis surprise que les lectrices de ma génération ne réagissent pas à ça ; mais à 42 ans, on n’est pas flétri et avoir sa ménopause à cet âge-là n’est pas normal non plus. J’ai l’impression que tu confonds la quarantaine et la cinquantaine, où le processus semble s’enclencher. Pour moi, c’est vraiment dérangeant. Imagine une personne qui vit jusqu’à 90 ans (sans puc). Tu es en train de dire qu’elle est déjà vieille et flétrie avant le milieu de sa vie !
Avec les nausées, je me demande si Freddie ne serait pas plutôt enceinte. Ce ne serait pas très réjouissant pour le futur bébé d’avoir une mère qui va mourir avant qu’il ait l’âge de se souvenir d’elle et un père qui risque de se suicider parce qu’il ne supporte plus la vie éternelle. En plus, une grossesse à cet âge est considérée comme une grossesse à risque.
Quant à Alfred, serait-il une réplique de Lindhal quand il était vieux ? Et c’est ça le secret qu’il voulait garder pour lui ? Lindhal aurait-il été vieux avant que la puce et la régénération fonctionnent ? Ou se serait-il laissé vieillir juste pour voir comment ça fait avant de se régénérer ? Dans ce cas, il est vraiment ravagé du ciboulot.
Je sais que même si tu passais par ici avant la fin de ma lecture, tu ne pourrais pas répondre à ces questions, mais je réfléchis en direct (j’allais dire « à haute voix »).
Quelques remarques :
— Cette fois, Freddie renifla en se contractant pour se redresser dans les draps. Elle était fatiguée de pleurer. [Elle pleure… émue par le poème ? Depuis le début du chapitre ? J’ai été surprise.]
— les longs cheveux noirs dont la soie s’était muée en crin. [Pourquoi ? Elle ne les entretient pas ? En tout cas, l’âge n’a pas cet effet-là, mais il fait perdre du volume parce qu’on a moins de cheveux en vieillissant, même sans alopécie.]
— La baisse de libido est normale à mon âge, non ? [Non. Ce n’est pas normal à cet âge. C’est plutôt lié à la ménopause, qui se situe en général vers cinquante ans, et au début de la grossesse pour certaines femmes.]
— Comme son père lui manquait. [Il faut un point d’exclamation.]
— depuis que Romie s’était libérée du sien pour chuter dans le puits [« pour tomber » serait préférable ; les températures, les taux d’intérêts, les bourses, les prix chutent, mais on dit plutôt que les personnes tombent, n’en déplaise aux journalistes sportifs. Dans cette acception, « chuter » est familier.]
— Elle sursauta, et son cœur dans sa poitrine, puis recula en titubant [J’ai buté sur cette phrase et j’ai dû la relire ; « comme son cœur », peut-être ?]
Pour en revenir aux choses plus sérieuses, on sent que malgré leur rapprochement, Freddie et Lindhal restent loin l’un de l’autre Leurs pensées respectives ne se rejoignent pas vraiment car on sent (mais peut-être me trompe-je) qu’ils évoluent dans deux mondes trop différents, avec des préoccupations bien différentes aussi. Freddie s’inquiète du temps qui passe, et Lindhal, lui, semble déjà au-delà de tout ça. Son poème est d’ailleurs très beau mais emprunt d’une tristesse profonde. Je ne sais pas à qui il s’adresse (un amour passé, la Terre, Romie, ou est-ce un appel lancé à Freddie ? Il y a une notion de fatalité dans ces vers, le désir de se trouver, la recherche de l’amour absolu et en même temps celle de l’éternité, parfois trouvée dans l’oubli. Comme si celui qui parle avait envie de se fondre dans le Tout.
Évidemment c’est ce que j’ai interprété au fil de ma lecture, et il est toujours très difficile de savoir avec certitude quel est le message du poète. Je suis donc preneuse d’explications.
De son côté, en contraste totale avec Lindhal, Freddie s’inquiète de ce corps qui se flétrie. Puis elle aimerait savoir si elle est amoureuse. Encore une question à laquelle il est bien difficile de répondre. Ta fiction est décidément très philosophique ! Et d’ailleurs, Lindhal est-il amoureux ? Ses larmes tendraient à nous le faire croire…. Encore un mystère.
Il est vrai que l’ombre de Romie plane sur leur relation et que tant que Freddie ne saura pas ce qu’il en est par rapport au tableau, elle ne pourra pas donner sa confiance. Et elle a bien raison ! J’aime bien Lindhal, mais je crois qu’il peut aussi dépasser les bornes.
« Je pleure parce que ça va être plus dur que je croyais… » cette phrase est TRÉS inquiétante aussi !
En passant j’aime bien aussi les réflexions sur l’art et sur le fait que tu places côte à côte urgentistes et éboueurs. Ça, c’est génial et c’est un message qui en dit long sur notre société actuelle et sur celle qui se dessine !
Le malaise et les symptômes de Freddie sont assez inquiétants, j’ai pensé pendant un instant qu’elle était enceinte, mais j’ai repoussé l’idée, vu son âge, une grossesse serait dangereuse. Quoique, qui sait si dans quelques décennies il ne sera pas possible d’accoucher à 80 ans. Et si elle est quand même enceinte, c’est complètement fou ! Comment va réagir Lindhal ? Un futur enfant éternel né d’un homme éternel ! Ça me donne le vertige ! Mais Freddie est peut-être aussi en train de mourir…
Ce qu’elle croise après s'être éloignée de Lindhal est aussi étrange : entre travail sur la puce et cadavres de robots animaux on se demande si Lindhal ne jouait pas aux apprentis sorciers. Bref, c’est assez berk ce passage.
La fin aussi est très particulière. Lindhal n’a plus de secrets pour Freddie, et je n’arrive pas à savoir si c’est bon signe ou pas… Et Freddie fuit les réponses… pourquoi ? Pourquoi pense-t-elle que Lindhal est un ennemi ?
Tu as aussi utilisé cette phrase « où se déployait une constellation de cicatrices et de grains de beauté. » pour décrire Lindhal il me semble. Est-ce que ça signifie qu’Alfred est une copie de Lindhal ? Narcissisme exacerbé ? (ça ne semble pas être le cas, Lindhal est un vrai solitaire me semble-t-il. Il n’a pas vraiment besoin d’être admiré) Folie ? Pour être encore plus sûr d’être immortel ? Sosie utile parfois ?
Encore un secret, hein ? Sadique ! Je me demande si je ne préfèrerai pas un bon coup de hache !
Bref, j’ai essayé de tout décortiquer, mais ce n’est pas si simple, car des tas d’info, de réactions et d’émotions se mélangent ici et je suis certaine que chaque détail compte, mais je suis certaine aussi que des tas de détails m’échappent.
« son crâne calé entre l’os de la hanche et la première côte flottante de Freddie – jadis saillants tous les deux – et sa tête accompagnait...» pour cette phrase, je n’aurais utilisé que sa tête. « sa tête calé entre l’os de la hanche et la première côte flottante de Freddie – jadis saillants tous les deux – accompagnait lentement… » Le terme de crâne calé sur un os m’évoque des images de squelette. Mais ça c’est moi… À moins que tu n’aies de bonne raisons de parler de crâne et d’os.
Quelques remarques :
« Freddie détestait ces zones de contact – des zones de combat, le muscle contre la cellulite et le lisse contre le ridé ; elle tentait par tous les moyens de ne pas les regarder. Toutes, sauf leurs mains, car leurs mains avaient le même âge désormais. » je n’ai pas bien saisi « zones de contact », il m’a fallu réfléchir pour comprendre qu’il s’agissait de leurs zones de contact respectives.
D’ailleurs j’ai eu du mal à saisir toute cette phrase, il a vraiment fallu que je cherche ce que tu avais voulu dire. Moi, j’ai traduit comme ça : « Freddie détestait ce contact où des zones s’affrontaient, muscle contre cellulite et lisse contre ridé ; elle tentait par tous les moyens de ne pas les regarder. Toutes, sauf leurs mains, car leurs mains avaient le même âge désormais. », mais je ne suis pas certaine d’avoir bon ?
« Sur son ventre nu, blanc laiteux sur brun olivâtre » La encore je n’ai pas bien compris tout de suite et j’ai cru que Freddie était de plusieurs couleurs :-)) (why not ?) Peut-être est-ce du au placement des virgules ?
Je te fais une proposition (et du coup je revient sur la phrase qui m'embête) et tu en feras bien ce que tu voudras :
Lindhal lisait. Sa tête, calée sur le ventre nu de Freddie, entre l’os de la hanche et la première côte flottante – jadis saillants tous les deux – accompagnait lentement le roulis de sa respiration. Blanc laiteux sur brun olivâtre, les ombres anguleuses de l’un estompaient les traits de plus en plus flétris de l’autre.
Ou encore :
Sa tête, calée sur le ventre nu de Freddie, accompagnait lentement le roulis de sa respiration. Blanc laiteux sur brun olivâtre, les ombres anguleuses de l’un estompaient les traits de plus en plus flétris de l’autre. [à moins que tu ne tiennes vraiment aux os saillants, mais comme tu dis au début qu’elle est plus confortable, je ne sais pas si c’est nécessaire de répéter]
« elle n’avait pas peur de lui, mais elle s’était aperçue que son cœur et son esprit restaient vigilants » J’ai compris que le « lui » concernait Freddie, mais on pourrait aussi croire que c’est du coeur de Lindhal qu’il s’agit. Il m’a fallu un temps de réflexion, là encore (mais je suis épuisée ce matin, alors peut-être que ça joue…)
Voili ! Et à bientôt !
Je sais pas si je peux te demander d’excuser mes siècles de retard dans ces réponses, à ce stade, donc je vais juste y aller !
Il y a beaucoup de choses que tu auras comprises ou confirmées avec la fin, mais aujourd’hui encore j’adore plonger dans tes analyses, surtout concernant les personnages, parce qu’elles me donnent la sensation d’avoir au moins un peu réussi à transmettre ce que je voulais !
Effectivement, jusqu’au bout, Freddie et Lindhal restent très solitaires ; je pense que même s’ils avaient eu plus de temps pour se connaître et s’apprivoiser, cette solitude aurait continué à compliquer leur relation. Je crois qu’ils y « cherchent » chacun quelque chose (dans la relation) et qu’attendre quoi que ce soit de l’autre, ça peut être dangereux.
Pour le poème, je rappelle quand même que c’est pas moi qui l’ai écrit, hein ! Mais oui quand je l’ai lu ça a tout de suite résonné. Là aussi j’aime beaucoup ton interprétation, je crois que plusieurs sens peuvent se recouper dedans, dont certains que je ne vais pas confirmer ou infirmer pour ne pas spoiler les autres novellas du recueil :D
Lindhal peut carrément dépasser les bornes, mais pour sa défense (parce que je l’aime aussi :p) il sait plus trop en quoi elles consistent…
Pour ce qui est de l’art et des éboueurs, j’avais eu cette discussion avec mon frère, basée sur les travaux de je ne sais plus quel économiste, et je me suis toujours dit qu’un jour j’aimerais écrire une fiction construite sur ce principe. Mais ça demande beaucoup de boulot !
Merci pour le relevé des passages un peu foireux et toutes tes remarques ! J’ai pu corriger ça entretemps ! Et surtout merci pour ton commentaire ♥
Alors comme ça, Alfred est une réplique plus âgée de Lindhal ?
Ah, tu prends plaisir à brouiller les repères et les frontières du temps. Ce huis clos est de plus en plus étouffant, avec Lindhal qui a visiblement des projets qui vont être difficiles, mais qui sont totalement incompréhensibles pour Freddie (et nous) pour le moment. (mais je veux bien parier qu’ils ont un rapport avec le temps/la vie/la mort)
Détails
Si Freddie acceptait de croire que Lindhal n’ait pas violé leur intimité : n’avait ?
Du coup, avec les chapitres d'explication de fin, est-ce que tu as toujours un doute concernant les carcasses ? Est-ce que ça te semble être "suffisant" comme justification ? C'est finalement assez annexe du coup je me demandais s'il fallait que je les enlève ou que je creuse davantage :/
C'est tant mieux si on perçoit un peu l'effet "étau qui se resserre" en approchant de la fin... ! Merci beaucoup pour ta lecture et tes commentaires !
Non pas de doutes sur les carcasses, mais du coup, c'est un peu court tel que c'est. Il faudrait à mon sens soit enlever, soit développer un peu plus, mais là c'est un peu "bâtard"...
Je n’ai pas commenté depuis longtemps (honte sur moi) mais je n’en apprécie pas moins ton histoire. Le style me plaît beaucoup et Freddie m’est encore très attachante, surtout dans son rapport à sa vieillesse qu’elle est forcée d’appréhender plus vite qu’elle ne l’aurait voulu. Un truc que je comprends moins bien, par contre, c’est ce qui fait qu’elle vieillisse si vite. Quarante-deux ans, déjà ? Elle n’avait pas 27 ans au début ? Je pensais qu’elle allait seulement rattraper ses dix ans manquants, puis qu’elle vieillirait normalement. Ou alors j’ai raté quelque chose ? Ou des années ont passé ? J’avais l’impression que seulement quelques mois s’étaient écoulés.
Je n’ai pas tellement non plus compris d’ailleurs à quel moment la relation entre Freddie et Lindhal était devenue de l’amour. J’ai vu les signes d’une attirance physique, puis voilà, mais ensuite je sais pas, je pensais pas que ça irait tout de suite jusqu’à des sentiments. Encore là, c’est peut-être quelque chose que j’ai raté.
Et puis Freddie, elle n’écrit plus les mémoires de Lindhal ? Il me semble qu’à sa place je trouverais ça très bizarre. Je ne comprends pas bien ce qu’elle fait là en fait.
J’espère de tout cœur ne pas te bousculer avec mes petites questions, qui sont peut-être bien dues seulement à ma triste stupidité. J’aime beaucoup Les mémoires grises : j’aime l’atmosphère, l’univers et les personnages, mais dans ce chapitre-ci et peut-être le précédent, c’est comme si je ne savais plus où on s’en allait, je suis un peu perdue.
Longue vie à cette histoire !
Détail :
« La tête de Lindhal suivait lentement le mouvement de sa respiration, posée sur son ventre nu, blanc laiteux sur brun olivâtre, et ses ombres anguleuses estompaient les traits de plus en plus flétris de Freddie. » : je pense que j’aurais vu quelque chose comme « la respiration de Freddie » parce qu’elle n’a pas été mentionnée avant ça dans le chapitre et au début, j’ai cru que Lindhal était couché sur lui-même, enfin ça a fait une drôle d’image dans ma tête. Mais bien sûr on comprend quand on réfléchit un peu… et puis après il faudrait faire quelque chose avec les traits flétris pour ne pas répéter le prénom de Freddie, donc bon.
Pour le vieillissement de Freddie, c'était dit dans le résumé puis dans le premier chapitre et insinué quand elle rencontre Lindhal : à partir du moment où elle a plus de puce, elle vieillit beaucoup plus vite jusqu'à mourir, à raison d'une semaine équivalent à un an. Elle a toujours vingt-sept ans mais son corps est passé de dix-sept à quarante-deux depuis l'intervention, ce qui veut dire qu'il s'est passé un peu plus de six mois depuis sa condamnation à ce stade de l'histoire.
Quant à leur relation, ce n'est pas devenu de l'amour. En tout cas ce n'est dit clairement ni dans un sens ni dans l'autre mais, mais du côté de Freddie, c'est plutôt non, vu qu'elle songe que si elle se pose la question, c'est sans doute que ce n'est pas le cas (généralement, quand on aime quelqu'un, on a pas besoin de se torturer les méninges pour le savoir).
Et si, Freddie les écrit encore, les mémoires "Son terminal restait allumé en permanence, enregistrant leurs conversations décousues qu’elle parvenait encore à trier et traiter de temps en temps. Elle en avait plus appris par les silences que par les mots, cependant"
Mais décidément, je dois trop fonctionner en sous-entendus parce que j'ai l'impression de parler une autre langue dans toutes mes histoires x') *vérifie son traducteur humain* Je suis contente quoi qu'un peu surprise que tu puisses apprécier malgré tout ça, j'espère que la suite et la fin t'apporteront quelques réponses et pas trop de déceptions D':
ESt-ce que Freddie a pensé à une possible grossesse ? C'est vrai qu'avec le vieillissement accéléré qu'elle subit, la ménopause doit être sévèrement déréglée, mais 42 ans c'est un peu un âge limite, justement... Dans tous les cas, je SAVAIS que Lindhal avait un côté pas sympa-mystérieux-pas net. La découverte des casiers m'a fait penser à une sorte de collection qu'il se construirait, avec des gris-morts qui lui plaisent particulièrement, dont il a étudié la vie et qu'il a envie de connaître/séduire/posséder. A moins que ses explications puissent éclairer la situation d'une lumière plus favorable...
Et donc Alfred est une réplique de lui-même ? Mais pour quoi faire ? S'il est immortel, on voit difficilement ce qu'il voudrait faire d'une entité lui-robot. A moins qu'il ait prévu de mourir et de "survivre" sous forme de robot, mais je suppose que la suite nous éclairera !
A bientôt :D
Freddie n'y a effectivement pas pensé (mais à quoi pense-t-elle cette enfant ?). Ehehe oui Lindhal est pas net. Je ne vais rien dire concernant les théories que t'exposes ici (je peux juste dire que l'une d'entre elles est vraie :p) parce qu'effectivement les deux derniers chapitres devraient répondre à toutes tes interrogations si je me suis pas trop viandée x'D
Merci comme toujours pour ta lecture et ton commentaire Jamou ♥ On se voit bientôôôôt !!
Du coup j'ai très envie de savoir ce que c'est ce secret (je t'épargnerai mes hypothèses, mais quel fourbe ce Alfred ! Combien de secret derrière sa moustache de Mario ?)
J'adore cette impression, au début du chapitre, d'une vie de couple établie depuis des années alors qu'il ne s'agit que de semaines.Comme si leur vie de couple était entrée en accéléré. C'est beau, horrible et fascinant. Je ne me lasse pas de la perfection de ta narration, de sa concision mêlée de justesse. Les bons mots, au bon moment. Le bon morceau choisi de vie pour entamer les chapitres.
J'ai l'impression aussi d'avoir suivi leur vie depuis des chapitres et des chapitres, pourtant ce n'est "que" le huitième.
C'est vraiment un très bon texte Danouh, que je compte bien terminer aujourd'hui ♥
Ca m'a bien rassurée ce que t'as dit sur le rythme et aussi sur le fait que leur relation semble établie depuis un bout de temps ; ça a été un gros caca dans cette histoire de gérer à la fois le vieillissement accéléré de Freddie et les petits sauts de puce dans le temps. Merci beaucoup pour tous tes compliments, et aussi pour tes retours en aparté, j'ai essayé de préciser quelques petites choses sur la fin !
Merci encore ♥