Le monde autour de Nina semblait vouloir reprendre son cours normal. Semblait.
Mais elle savait que ce n’était qu’une illusion.
Chaque détail du quotidien devenait une anomalie en soi. Tout était à sa place, et pourtant… tout était légèrement différent.
Sur sa table de chevet, son carnet de notes avait changé d’épaisseur. Elle en était certaine. Hier encore, il était rempli de ses observations et de ses recherches sur l’étage 5. Aujourd’hui, plusieurs pages étaient vierges.
Non. Pas vierges.
Réécrites.
Elle feuilleta fébrilement. Les dates correspondaient à ses notes originales, mais les mots… les mots n’étaient plus les siens.
23 novembre : Je dois trouver Julien. Mais quelque chose nous observe. La fracture n’est pas refermée. Elle attend.
24 novembre : Langlois ment. Il savait que nous ne reviendrions pas seuls.
25 novembre : L’étage s’étend. Je dois…
Elle s’arrêta net.
Le dernier mot avait été effacé.
Ou plutôt… griffonné avec une telle force que le papier était lacéré.
Elle passa un doigt tremblant sur la déchirure.
Quelqu’un, ou quelque chose, avait voulu empêcher la fin de cette phrase d’exister.
Quelque chose n’allait pas.
Les traces du chapitre 5
Les anomalies se multiplièrent.
La radio grésilla à 5h05 du matin, diffusant une émission qu’elle ne connaissait pas. Une voix mécanique murmurait des chiffres. Elle tendit l’oreille, le souffle court :
…cinq… effacé… impossible… souviens-toi…
Puis le silence.
Son livre préféré ne racontait plus la même histoire. Un passage qui l’avait marquée avait disparu, remplacé par une phrase qui lui était étrangement familière :
Vous avez peut-être l’impression de l’avoir lu… mais vos souvenirs sont incertains.
Elle referma le livre brutalement.
Non. Ce n’est pas possible.
Dans le miroir, son reflet cligna des yeux une fraction de seconde trop tard.
Un détail infime. Presque imperceptible.
Mais pas une erreur.
Un avertissement.
Quelqu’un essaie de la prévenir
Nina ne pouvait plus ignorer l’évidence.
Elle n’était pas seulement revenue avec Julien.
Quelque chose d’autre était avec eux.
Quelque chose tentait de réécrire la réalité.
Et si elle continuait à l’ignorer…
Elle pourrait être la prochaine à disparaître.
Elle referma précipitamment son carnet, le souffle court.
Elle voulait fuir cette sensation.
Mais alors qu’elle se levait, son regard se posa sur la couverture du carnet.
Un frisson d’horreur la traversa.
Son prénom n’y était plus.
Juste une empreinte effacée. Un espace vide où aurait dû être inscrit : Nina.
Et lorsqu’elle rouvrit les pages, son écriture avait changé.
Comme si ce n’était plus elle qui écrivait ces mots.
Un chapitre dans la lignée des précédents, qui insiste sur la tension de cette présence étrange autour de la narratrice, qui vient changer de nombreux petits détails de son quotidien. Il y a une forme de gradation, avec des indices de plus en plus importants et le pressentiment que quelque chose ne va pas tarder à se manifester...
Je continue ma lecture !
Merci pour le retour !
PS: je n'ai pas encore Lu la suite.
A bientôt