Chapitre 8 – Le squa-chais pas quoi

— Ah ah ah ! se met soudain à rire Solène dans ma tête.

— Pourquoi tu rigoles ? Je ne plaisante pas tu sais ?

Il n’y a rien de drôle là, à penser à toutes ses horreurs que font les humains ?

— Non, mais moi je m’en fiche moi que tu aies envie de les croquer avec ta peau. Je suis déjà partie après avoir bien mangé, et il y a un petit poisson qui me nettoie les dents, c’est trop drôle !

Elle est sérieuse là, j’étais tout seul à m’attrister dans ma tête sur le sort des océans ? Et elle se fiche du fait que j’ai des dents sur la peau ? Pfff… pour une fois que mon grand requin blanc à quelque chose que son requin-baleine n’a pas, elle ne me laisse même pas en parler.

— T’es vraiment pas drôle Solène.

— Quoi ? Pourquoi tu râles encore ?

— Je ne râle pas, je m’exprime !

— Et tu ne voudrais pas t’exprimer autrement qu’en râlant par hasard ?

— C’est juste que moi aussi j’aimerais bien pouvoir m’approcher des humains comme toi.

— Hey ! C’est toi qui voulais absolument être le roi de la savane ou je ne sais pas quoi là !

— Tais-toi, tu comprends rien de toute façon.

— Après, si tu veux vraiment t’approcher d’humains, essaye plutôt de trouver des scientifiques spécialistes des requins ou des touristes en cage.

— Non merci. Me faire retourner sur le dos ou mordre des barres de fer ça ne me fait pas très envie.

— Donc, c’est bien ce que je disais, tu râles pour rien.

Je grogne intérieurement et préfère ne pas répondre. Oui je râle, et alors ? J’ai le droit non ? Pfff… Je nage je nage, mais à part ça, il n’y a rien de bien intéressant à voir ou à faire. Je n’ai même plus faim. Enfin, il y a quelque chose qui est intéressant quand même, c’est que lorsque je suis bien en phase avec mon requin, je ne me sens pas seul, mais lorsque je prends un peu de recul pour observer en tant qu’humain, je me sens très seul. C’est un peu bizarre.

J’imagine que ça doit être normal pour le grand prédateur des océans, d’être seul. Mais moi ça ne me plait pas beaucoup.

— J’ai envie de rentrer Solène.

— Hein ? Déjà ?!

— Je m’ennuie. Je me sens seul. Je n’ai même pas faim. Bref, je ne vois aucune raison pour laquelle je devrais continuer à- aïe !

J’entends Solène rire dans ma tête.

— Mais ça ne va pas de rigoler comme ça ! Il y a quelque chose qui m’a mordu !

— Et bien je ne sais pas ce qui a osé mordre Sa Majesté Hélios, mais au moins ça t’a réveillé !

Elle rigole toujours, mais pas moi. Mon requin s’est empressé d’aller raser le fond de l’océan pour se débarrasser de l’intrus qui apparemment était resté accroché ! Alors qu’il repart, je repère une espèce de tout petit poisson…

— Qu’est-ce qu’il est moche !

— Toi ? Oui t’es moche ça s’est sûr.

— Ah ah, très drôle. Le poisson qui m’a mordu, il est tout petit, mais il a une gueule toute ronde et des dents énormes !

— Un squaletet féroce ?

— Je ne sais pas si c’est un squa-chais pas quoi, mais féroce, ça c’est sûr ! Je crois bien qu’il m’a arraché un bout de peau… pfff… ça valait bien le coup d’être un prédateur... je n’ai mangé que de la graisse de baleine et je me suis fait croquer par un poisson…

— Du coup, c’est vrai, tu rentres auprès de tonton ? Même si je te laisse me voir encore ?

— T’es sérieuse ?

— Ben oui, t’es triste, alors bon, je n’ai pas trop le choix.

Si, elle a le choix, et elle choisit de surmonter sa peur pour me faire plaisir. Elle est trop gentille ma sœur parfois (mais faut pas lui dire).

— Je veux bien si tu peux sans avoir trop peur. Je promets que je ne m’approcherais pas de trop près ! Mais tu sais où je suis ?

— Je crois que tu es sur ma gauche.

Sur sa gauche ?

 

** informations documentaires ***

Les requins-baleines ont parfois de curieux alliés, comme certains poissons-nettoyeurs qui leur nettoient les dents (pour y récupérer parasites et tissus morts s’y trouvant), ou d’autres, comme les thons, qui poussent des bancs de poissons vers eux et s’entraident ainsi à manger.

 

Oui, il existe également des endroits où les touristes sont « en cage » puis descendus dans des eaux infestées de requins qui sont attirés par les poissons proposés par les organisateurs.

Seulement, comme pour les requins-baleines, ce n’est pas terrible ce genre d’expérience, car cela perturbe les habitudes alimentaires des grands requins blancs.

 

Hélios a vraiment bien étudié les grands requins blancs ! Et en effet, les scientifiques, lorsqu’ils ont besoin de les examiner, les retournent sur le dos, car ainsi les requins rentrent dans une sorte de transe et ne peuvent plus réagir.

Cette technique est d’ailleurs également parfois utilisée par les orques pour les attaquer (pour attaquer les requins, pas les scientifiques !).

 

Le squalelet féroce est un également un requin, mais un tout petit ! Il fait environ 40-50 cm et il a une bouche toute ronde et pleine de dents. Il n’hésite pas à s’attaquer à bien plus gros que lui et à prendre une bonne bouchée avant de repartir !

 

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