Chapitre 9 – sauve qui peut !

Bon, si je suis sur la gauche de Solène, alors elle doit être sur ma droite. Je tourne à droite tout en continuant de nager, mais Solène m’interpelle aussitôt.

— Pourquoi tu t’éloignes Hélios ?

— Ben, tu m’as dit que j’étais à gauche, alors je vais à droite ?

— Patate, tu es dans le sens opposé ! Fais demi-tour avant d’aller sur ta droite !

Et la voilà repartie à rire. Non, mais si elle n’est pas claire non plus, hein, ce n’est pas de ma faute à moi !

— J’arrive j’arrive ! je grommelle tout en faisant demi-tour.

— Je suis en train de me réchauffer près de la surface, tu me vois ?

— Je ne te vois pas encore, mais je t’ai repérée. Enfin je suppose que c’est toi.

— Ça va, ton requin n’est pas trop énervé que tu prennes le contrôle ?

— Pour l’instant ça va, je n’ai pas eu besoin de trop insister.

Mais plus je me rapproche de Solène, et plus je sens que mon requin a envie de faire demi-tour. Il n’aime visiblement pas plus que ça être en sa compagnie. C’est sûr que ce n’est pas sa sœur à lui !

— Écoute, je reprends après une hésitation, je ne vais pas venir plus près, mon requin n’est pas à l’aise et toi non plus.

— Ok Hélios.

Zut, je regrette déjà de lui avoir proposé ça. En réalité, j’aurais bien aimé la voir de nouveau, elle est magnifique en requin-baleine ma sœur ! Mais bon, nous avons déjà assez perturbé nos requins comme ça, alors c’est tout de même mieux de s’arrêter ici pour les laisser tranquilles.

Et tant pis si je m’ennuie tout seul, après tout, si c’est ça, être un grand requin blanc, et bien c’et ça et puis c’est tout ! Je ne vais pas essayer de le changer juste pour me faire plaisir à moi, ça ne serait vraiment pas juste pour lui.

— Hélios ?

— Oui ?

— Pourquoi tu ne parles plus ?

— Ben pour rien, je réfléchissais juste.

— Tu vas retourner auprès de tonton alors ? Ça ne te dérange pas si je reste un peu plus longtemps ? Je m’amuse bien moi, et puis je voudrais remonter à la surface pour essayer de sauter hors de l’eau voir si j’y arrive facilement.

Moi, je l’ai fait quand j’essayais de choper le phoque et c’est vrai que c’est chouette comme sensation – même si j’étais un peu frustré sur le moment – et je comprends que Solène ait envie d’essayer elle aussi.

Alors que je suis plongé dans mes souvenirs de chasse malheureuse, une information arrive subitement à mon cerveau et mon requin fait aussitôt demi-tour pour s’éloigner à toute vitesse !

Que se passe-t-il ?

— Solène ! Je ne sais pas ce qu’il se passe, mais sauve-toi de là !

— Oui, c’est déjà ce que je suis en train de faire, mais je ne comprends pas pourquoi ? Tu sais toi ?

Je ne sais pas, mais je sens bien qu’il faut que je me sauve.

— Je ne sais pas Solène, mais essaye d’aller le plus vite possible, tu es moins rapide que moi, ça me fait peur pour toi ! Je sens qu’il y a un danger là ! Mon requin est clairement en mode « sauve qui peut » !

Le truc, c’est que je ne sais absolument pas de quel danger il s’agit. Une chose est certaine, ce n’est pas un animal, parce que ça ne me fait pas la même chose que lorsque j’ai détecté le phoque ou le requin-baleine de Solène.

— Ne t’inquiète pas trop. Je suis peut-être lente, mais je suis grande, grosse, et j’ai une peau bien épaisse !

— Peut-être bien, mais je ne sais pas Solène, peut-être que tu devrais tout de même rentrer dans ton corps, au cas où, on ne sait jam-

BAOUM !

La puissance déflagration me pris par surprise. L’ouïe chez les grands requins blancs n’est pas leur point fort, mais alors là, ce bruit d’explosion, il n’était pas possible de le manquer ! Après le premier choc, je n’ai plus qu’une idée dans la tête :

— Solène !

 

*** informations documentaires ***

Le requin-baleine est le plus grand poisson existant. Et oui, car même si les baleines bleues sont les plus grands animaux des océans, ce sont des mammifères et pas des poissons ! La taille du requin-baleine est de quinze à vingt mètres, soit environ la taille d’un très gros car.

C’est bien plus grand que le grand requin blanc, qui lui ne fait « que » entre 4 et 6 mètres à l’âge adulte. On peut comprendre qu’il n’ait pas forcément envie de se frotter de trop près à un requin-baleine !

Le requin-baleine n’est par ailleurs pas très rapide, puisqu’il se déplace à 5km/heure. Mais d’un autre côté, vu leur taille, ils n’ont pas vraiment de prédateurs, hormis les humains.

Il est vrai également que leur peau peut aller jusqu’à dix centimètres d’épaisseur, ce qui est vraiment pas mal et peut leur éviter bien des blessures.

 

Le requin-baleine est un requin à sang froid et ne contrôle pas sa température corporelle. Il alterne donc la nage en eaux profondes et plus vers la surface de l’eau pour se réchauffer.

Le grand requin blanc, à l’inverse, est un animal à sang chaud et est donc capable de contrôler sa température corporelle, qui est d’environ 25-27°. Cela leur permet de chasser dans des eaux bien plus froides.

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