Chapitre 8 : L'esprit divisé

Par Keyran
Notes de l’auteur : Bonjour chers lecteurs,
Dans ce nouveaux chapitre Keyran et Caliwen se verront tout deux confronté à l'épreuve que leur imposera leur âme afin de révéler leur animal totem.
Bonne Lecture à vous.
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Petite Note personnelle : Cher lecteurs je remarque que Les aventures de Keyran sont lues par quelques personnes (bien que je remarque que le nombre diminue de chapitre en chapitre) pourriez vous commenter mon récit afin de savoir ce qui ne vas pas.

autre chose je trouve que ce chapitre mérite un meilleur titre si vous avez des idées je suis tout ouille.

 Le noir dans lequel était plongé Keyran fut soudain percé par un mince trait de lumière, puis un deuxième, puis un troisième et enfin une lumière éblouissante transperça les ténèbres. Soudain, Keyran se retrouva alors au beau milieu d’une forêt dense baignée dans la douce lumière d’un coucher de soleil.

-  Il y quelqu’un ?! cria le garçon.

Seul son propre éco lui répondit. Keyran regarda aux alentours, une forêt. La place du village avait disparu, Caliawen et les deux autres garçons également. Il ne restait plus que lui et cette immense forêt. Soudain un bruissement dans les feuillages attira son attention. Soudain son esprit se vida et un violent instinct primaire s’éveilla en lui, l’instinct de la chasse. C’est alors que, muni de son nouvel instinct, Keyran se lança à la poursuite de sa proie. Mut par une force nouvelle, Keyran s’engouffra dans les broussailles, pourchassant sa proie à travers la forêt sur une longue distance qui lui sembla pourtant être bien plus courte. Bien que l’esprit de Keyran fût embrouillé par les pensées d’un animal, quelque chose intriguait le garçon. Sa proie ne semblait pas réellement le fuir, mais plutôt vouloir l’amener quelque part. Quelques kilomètres plus loin tandis que Keyran poursuivait toujours le mystérieux animal, celui-ci commençait peu à peu à s’épuiser tout comme Keyran. Le garçon puisa alors dans se qui lui restait d’énergie pour, d’un bond plonger sur l’animal et la plaquer au sol, mais lorsque ses mains tentèrent de se refermer sur sa proie les mains du garçon se refermèrent sur un loup à l’apparence fantomatique et soudain celui-ci s’évapora sous la forme de filaments blancs en direction des cieux laissant le jeune chasseur s’étaler de tout son long sur le sol. Le foret qui l’entourait se mit soudainement à s’évaporer comme l’avait fait le loup quelques secondes plus tôt, Keyran tenta de fuir, mais se heurta à un mur invisible.

« Je suis perdu ! » pensa alors Keyran effrayé.

Mais l’étrange phénomène qui affectait l’environnement ne l’affectait pas, Keyran retrouva alors peu à peu son calme et se rappela que tout ceci n’était probablement qu’un rêve. Le vieil homme avait probablement dû mettre une substance hallucinogène dans la peinture qui avait servi à marquer de Keyran. Soudain les ténèbres dans lequel le garçon était arrivé dominèrent à nouveau les alentours. Une petite boule de lumière blanche prit alors forme quelques mètres sous les pieds du garçon et en quelque seconde celle-ci s’étendit pour former un cercle lumineux. Une force magique attira soudainement le garçon vers le cercle lumineux faisant office de sol. Lorsque ses pieds touchaient la lumière, le son que produisit le contact résonna longuement avant de disparaitre. Keyran s’avança sur la surface lumineuse qui semblait infinie faisant résonner ses pas dans l’obscurité. Soudain le son de griffe rappant le sol se firent entendre derrière lui. Keyran se retourna alors d’un geste vif, tout ses sens en alerte. C’est alors que dans la noirceur qui l’entourait une tête d’apparence canine se révéla au garçon. Keyran écarquilla les yeux, un loup fantomatique s’avança vers lui le fixant de ses yeux lumineux laissant derrière lui une trainée de lumière blanche. Par réflexe Keyran recula sans quitter l’animal des yeux, le loup continua d’avancer vers lui, mais sans se montrer agressif. Le garçon resta alors de s’avancer à son tour vers l’être fantomatique qui se contenta de s’assoir en attendant que le garçon arrive en face de lui. Le loup tendit alors son museau vers le garçon. Soudain au moment où la main de Keyran allait entrer en contact avec l’esprit un frisson de terreur parcouru le dos du garçon et une fumée noire se répandit progressivement replaçant inlassablement la douce lumière blanche de la plateforme sur lequel se tenait Keyran. Étonnamment le jeune homme ne paniqua pas, mais resta serein, masquant sa peur aux yeux de l’ennemi à venir. C’est alors qu’à quelques mètres de là un petit monticule de fumée noirâtre se détacha de la nappe noire qui recouvrait à présent toute lumière plongeant une nouvelle fois Keyran dans l’obscurité presque totale, la seule source de lumière étant le corps spectral du loup qui montrait les crocs à l’attention de la masse de fumée qui se rapprochait de plus en plus de Keyran. Provocant chez le garçon et chez le loup une peur indescriptible qu’ils s’efforçaient l’un comme l’autre de dissimuler du mieux qu’ils pouvaient. Au fur et à mesure qu’elle s’approchait, la masse de ténèbres grandit encore s’élevant à plus d’un mètre quatre-vingt dépassant Keyran d’une bonne tête. Une fois à moins d’un mètre du garçon, la forme noire se modela un corps. Deux lignes de fumé se détachèrent pour former deux bras fins au doigt crochus puis un visage ridé à moitié dissimulé sous une capuche se laissant entrevoir que le bas de son visage ravagé par une grande vieillesse. L’atmosphère devint pesante et s’emplit d’une aura de terreur qui transperça Keyran qui tomba à genoux devant l’être de fumée, le corps tremblant et le visage perlant de sueur. Le loup qui se tenait jusqu’alors en retrait tenta d’asséner un coup à l’être de fumée noire qui les menaçaient lui et le jeune garçon, mais son assaut fut stoppé net par son adversaire qui en un éclair se retrouva derrière lui et l’agrippa par la gorge. Le loup tenta de se débattre, mais se fut en vint.

-  Pathétique…murmura l’être noir en resserrant sa prise sur la nuque de l’animal spectral. Enfin il y a peut-être un moyen de tourner cette…chose à mon avantage.

L’entité maléfique prit alors une grande inspiration et aspiration et accumula une partie de la fumée noire qui se trouvait autour d’elle avant de la renvoyer sur l’esprit animal qui vit avec terreur son corps de lumière se teindre d’un gris sombre.

-  Voilà qui est mieux, il est regrettable que je ne puisse pas totalement changer sa lumière en ténèbres. Maintenant mon cher ami, va, et remplis ton office. Ordonna l’entité en relâchant l’esprit le laissant mollement retomber sur le sol.

 Le loup s’éloigna alors en boitillant vers Keyran toujours tétanisé de peur face à la puissante aura de l’entité de fumée. Une fois devant le garçon l’animal spectral se changea en fumé avant d’intégrer le corps du garçon par sa marque faciale. Voyant son œuvre achevée l’entité disparue emportant avec elle la fumée noire laissant à nouveau place à la plateforme de lumière. Keyran reprit alors quelque peu connaissance, bien que son esprit soit encore embrumé. Soudain la lumière devint aveuglante à tel point que le garçon dut se couvrir les yeux. Puis ce fut le noir total, aucun son, ni aucune sensation ne parvinrent jusqu’à Keyran. Lorsque le garçon reprit ses esprits dans le monde réel, il peinait à garder les yeux ouverts, mais quelques bribes de parole parvinrent tout de même à ses oreilles.

-  …Pouvons pas le laisser dans notre village… dit quelqu’un

-  … avait prévenu… s’écria quelqu’un d’autre.

-  Il a…réussit…cérémonie… Dit une voix qui semblait être celle du loup aux yeux d’or… tenez…promesse.

Silence.

-  Très bien. Concéda la deuxième personne.

Les térèbres vinrent une nouvelle fois réclamer la conscience de Keyran.

 

*

Quelques heures plus tôt, alors que Caliawen attendait patiemment le moment où sa forme animale lui serait révélée. Il ne restait alors que quatre de ses camarades a ne pas s’être encore vu révélé leur animal totem, dont faisait partit son étrange compagnon de chambré. Soudain on annonça un nouveau nom fut annoncé.

-  KEYRAN !

Le garçon s’avança alors en tentant de masquer sa peur, tandis qu’une légère brise vint faire danser les branches des arbres alentour.  Une fois devant le grand conseiller Arcos qui présidait la cérémonie, le vieil homme marqua alors le visage de l’étranger d’une ligne noire sur son œil gauche à l’aide de l’huile de l’esprit, cette huile légendaire extraite de la sève de l’arbre légendaire qui avait donné naissance a l’esprit bestial du tout premier métamorphe il y a de ça bien des lunes. Arcos récita alors la phrase rituelle et la marque de l’étrange garçon s’illumina. Puis un silence s’installa, quelques secondes passèrent, puis plusieurs minutes. Des murmures commencèrent dès lors à s’élever dans la foule.

« C’était donc bien un simple inconnu… » 

Soudain la marque du garçon s’illumina d’une lumière aveuglante et un loup spectral s’extirpa de la marque du garçon. Tout à coup Arcos s’exclama alors avec stupéfaction.

-  IMPOSSIBLE ! Ce…ce garçon possède l’âme d’un des deux loups sacrés. S’écria Arcos incrédule, bouillant intérieurement d’une colère noire.

C’est alors que quelque chose d’inattendu se produisit le pelage du loup, celle-ci se teinta de gris. Des cris s’élevèrent alors dans la foule venue assistée à la cérémonie.

-  Nous devons le tuer ! s’écria quelque.

-  Il causera notre perte à tous !

-  A MORT !! Clama quelqu’un dans la foule.

Alors que telle une étincelle, ce déposant sur une trainée de poudre, toutes les personnes rassemblées autour du garçon crièrent ces mots destructeurs, tandis que le loup réintégrait le corps de Keyran.

-  Du calme mes amis…du calme. Ce garçon est à présent l’un d’entre nous. Nous nous devons de le traiter avec respect.

« Du moins jusqu’à ce que je puisse m’en débarrasser discrètement… » pensa Arcos

-  Mais ne devrions-nous pas prendre des mesures contre lui ? demanda quelqu’un d’autre.

-  Nous le ferons, mais pour leur la cérémonie doit suivre son cours.

Les esprits se calmèrent quelque peu et l’on annonça alors le nom suivant :

-  CALIAWEN !

La jeune fille s’avança d’une démarche assurée tandis que deux hommes dégageaient le corps de Keyran qui était étrangement toujours resté inerte depuis que l’esprit de l’animal légendaire avait intégré son hôte.

« Étrange… Se dit la jeune fille. En temps normal il aurait déjà dû reprendre ses esprits, que se passe-t-il ? »

Une fois devant Arcos après que celui-ci ait récité la phrase rituelle, Caliawen se vit attribuer sa marque faciale qui prit la forme de trois petites flammèches disposées en éventail sur sa joue. Caliawen sentit alors une chaude lumière emplir son corps. Quelques instants plus tard, elle se retrouva dans le noir complet. Devant cette épaisse noirceur qu’aucune lumière ne semblait pouvoir percer sa respiration se fit alors plus rapide signe qu’elle paniquait

« Calme-toi, il s’agit seulement de ton totem qui te met à l’épreuve » songea-t-elle.

La jeune fille ferma alors les yeux tentant de maitriser sa respiration. Une image s’imposa alors à elle : celle de ses parents… Cette pensée fit renaitre quelques souvenirs des tréfonds de sa mémoire. Elle se remémorant quelques moments heureux de son enfance avant que ses parents ne disparaissent du jour au lendemain. Une fois que Caliawen eut retrouvé son calme, une lumière perça soudain les ténèbres, aveuglant la jeune fille qui se couvrit les yeux de la main. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, elle se tenait debout dans une plaine parsemée de hautes herbes.

-  Où ai-je donc atterri ? se demanda-t-elle.

Caliwen scruta les alentours avec attention, mais ne vit que la plaine à perte de vue. La jeune fille s’avança alors dans cette étendue sauvage. Elle marcha des heures durant, sans but, sans qu’aucune forme de vie ne se révèle aux yeux de Caliawen. Ce ne fut qu’au crépuscule alors que la nuit se formait dans l’esprit de la jeune fille. Les paupières de Caliawen se firent alors extrêmement lourdes et la douleur qui parcourait ses jambes n’arrangeait guère son état. Mais elle devait malgré tout continuer d’avancer. Car tel était l’épreuve que son âme : Aller haut delà de ses propres limites. C’est alors qu’à la nuit tombée tandis que la jeune fille était écroulée de fatigue dans les hautes herbes, une brise piquante lui fouettant le visage, une lumière éclatante l’aveugla.

« Ai-je réussi ? » Se demanda Caliawen anxieuse.      

C’est alors que l’intensité de la lumière se tarit et forma le corps d’un loup, un loup de lumière.

« Seigneur… Je suis donc l’élue… » Pensa la jeune fille trop exténuée pour permettre à sa bouche d’émettre le moindre son.

Le loup de lumière s’approcha alors pas à pas de la jeune fille et vint poser sa truffe sur le front de la jeune fille, propageant une douce chaleur dans le corps de Caliawen avant de renvoyant son futur réceptacle dans son monde.

                                                                                                                             *

Pendant ce temps, tout le village c’était regroupé dans la clairière où se déroulait la cérémonie suite à l’annonce de la réincarnation de l’esprit d’un des deux loups légendaires. De plus le loup qui avait pris possession du corps de l’étranger ne semblait être issu ni être la lumière ni des ténèbres. Différentes opinions se firent face pour savoir s’il fallait héberger le garçon ou bien le tuer pour empêcher son loup de nuire à quelqu’un. Soudain une lumière aveuglante irradia le corps de Caliawen, attirant tous les regards sur elle. La lumière prit alors peu à peu la forme d’un loup de lumière, une lumière vive et pleine d’espoir. L’animal décrivit trois cercles en direction du ciel nocturne sous les yeux ébahis de l’entièreté des villageois subjugués par le spectacle qui se déroulait sous leurs yeux avant de plonger vers le visage de la jeune fille toujours inconsciente et intégra ses marques faciales.

Un long silence plana durant un moment laissant le vent exprimé son chant. Tous les regards se portèrent alors sur Arcos, tous en attente d’une décision sur la suite des évènements, celui-ci se racla la gorge et passa la main dans sa barbe avant de s’adresser à l’assemblée sur un ton théâtral :

-   Mes très chers amis, les dieux ont eu la gratitude de nous faire l’inestimable cadeau de réincarner les deux loups légendaires dans notre humble village. Nous nous devons dès lors de les remercier comme il se doit. Nous bénirons les dieux lors d’une grande cérémonie de prière après le banquet de ce soir en l’honneur de nos enfants à présent devenus de fiers hommes. Mais avant toute chose nous devons de terminer la cérémonie.

Des regards interrogés se tournèrent vers le vieil homme.

-  De quoi s’agit -il ? demanda quelqu’un dans la foule.

-  Nous devons marquer le corps de ces jeunes gens afin que tous, savent ce que ces deux enfants représentent.

Arcos se tourna vers l’homme à sa gauche.

-  Va donc préparer la salle, nous t’y rejoindrons dans quelques minutes.

L’homme exécuta une courte révérence puis, se changeant en un magnifique hibou au pelage brun, il s’éclipsa virevoltant en direction du village. Deux villageois transportèrent Keyran et Caliawen sur leur dos et partir à la suite du chef du conseil suivit par le reste du village. Une fois rentré dans l’enceinte du village, Arcos en conduit les habitants jusqu’à l’arbre bâtiment du conseil et dans un geste théâtral, ouvrit les grandes portes de bois révélant une salle totalement réaménagée. D’un côté un tapis blanc couvert de fleurs immaculées, une femme en habit de cérémonie blanche sur lequel des filaments d’or parcouraient ses manches. Cette femme se tenait au milieu de la surface de tissu, les mains croisées et la tête basse. Dans sa main droite se balançait au bout d’une chaine d’or un petit récipient d’où s’échappait une fumée blanche à l’odeur d’herbe aromatique. Dans son autre main, elle tenait une pierre blanche dont l’éclat était tel que l’on aurait dit un diamant. Mais de l’autre côté de la salle c’est une toute vision qui s’offrit aux villageois. Sur un tissu noir, au milieu de pétale de rose noires et rouge deux hommes en robes de cérémonie noires, se tenaient autour d’un grand braséro. Les deux hommes tenaient dans leurs mains les mêmes ustensiles que la femme à la robe blanche, mais leurs cristaux, eux, d’une lueur noir orangé. Keyran fut conduit vers les hommes autour du braséro et ses poignets se trouvèrent entravés par de lourdes chaines reliées au mur. Tandis que Caliawen fut pour sa part conduite à la femme en robe blanche. Arcos se racla la gorge avant de s’adresser à l’assemblé qui avait pris place sur les bancs creusés dans l’arbre de la salle du conseil.

-  Mes amis en ce jour si particulier nous allons avoir l’honneur de marquer le corps des hôtes qui porte en eux l’esprit loups sacrés. Quel destin ces deux totems leur réserveront-ils ?  Seuls les dieux le savent pour l’heure… Que la cérémonie de marquage…COMMENCE. S’écria Arcos en reculant, acclamé par les villageois.

*

Une odeur parvint aux narines de Keyran. Une odeur de fumée de bois et de fer chauffé à blanc. Le garçon tenta d’ouvrir les yeux, mais ses paupières refusèrent de s’ouvrir. C’est alors que Keyran sentit une poigne de fer se refermé sur ses épaules nues, soudain son sang ne fit qu’un tour Keyran saisit le poignet auquel était rattaché la main qui avait saisit son épaule et renversa un homme en robe de prêtre noire et brandissait une étrange pierre à la lueur noir orangé ainsi qu’un petit récipient pendu à une fine chaine d’or duquel s’échappait une fumée blanche à l’odeur extrêmement forte. Keyran tenta de frapper l’homme, mais son poing fut stoppé par une lourde chaine. Un grognement bestial s’échappa soudain de la gorge de Keyran. C’est alors qu’un second homme surgit dans son dos et enfonça son cristal dans le dos de Keyran en marmonnant d’étrange mot dans une langue inconnue, arrachant un cri de douleur au jeune garçon qui lâcha prise sur le poignet du moine. Celui-ci profita que sa main soit  libérée pour enfoncer à son tour son cristal dans la poitrine du garçon. La douleur était telle que l’on aurait dit que l’on marquait le corps de Keyran au fer rouge. Les deux prêtres marmonnèrent de curieuses paroles dans une langue inconnue. Quelques filaments de couleurs d’ambre partirent de l’endroit où les cristaux avaient perforé le corps de Keyran. Les traits de lumière ambrés parcoururent le corps du garçon jusqu’à son dos et formèrent le tracé d’une patte de loup au centre de ses omoplates lorsque la lumière des filaments se tarit, celle-ci révéla une brulure s’étendant sur la peau de Keyran comme un sombre enchevêtrement de cicatrices sculptées par la chaleur infernale des filaments ambrés. La couleur de la brulure ociait entre le rouge ardent et le noir de jet, quelques bouts de peau se détachaient du dos de Keyran qui haletait avec peine sous l’effet de la douleur avent de s’écrouler le visage perlant de sueur. La salle résonna alors sous les cris des villageois, certains étaient indignés que l’on puisse infligé une telle douleur à un garçon aussi jeune, tandis que d’autre avaient avis totalement différent de leurs congénères et manifestaient leur approbation quant à la douleur qu’avait subi cet étrange qui c’était vu affublé de ce totem maudit.     

-  Du calme cher ami se garçon n’a nullement choisi de devenir l’hôte de ce loup inconnu, soyez donc indulgent avec lui. Prononcer ces mots fut comme une brulure dans la gorge du grand conseiller, au fond de lui il voyait ce garçon comme nombre de personnes dans cette salle : un étranger venu de nulle part et qui subitement se retrouve en possession d’un totem d’une puissance encore inconnue même pour les plus anciens de ce monde. 

« Sa présence seule ne suffit-elle pas pour le condamné à mort ? » songea Arcos. «  si seulement je n’avais  pas les mains liées par la promesse que j’ai eu l’imbécilité de faire à ce maudit loup. » Maugréa Arcos.

Caliwen qui, ayant repris ses esprits en entendant les cris de douleur de Keyran avait pu assister à toute la scène, regardait d’un air perdu les villageois réclamer la mort de ce garçon.

« Qu’a-t-il bien fait pour mériter cela si ce n’est le simple fait d’être parvenu dans ce monde par un total hasard » songea la jeune fille.

-  Mademoiselle. Chuchota la femme qui se trouvait aux côtés de Caliawen. C’est votre tour à présent.

-  Bien. Répondit simplement Caliawen tenta de conservé son calme en apparent, mais au fond d’elle elle était terrifiée à l’idée de subir les mêmes douleurs que Keyran.

La moine à la robe blanche approcha alors le cristal blanc du dos nu de Caliawen et en fit entrer la pointe dans la chair de la jeune fille. À cet instant Caliawen crispa la mâchoire se préparant à souffrir le martyre, mais contre toute attente une douce chaleur emplit son dos. Caliawen sentit alors quelques filaments de chaleur parcourir son dos. Caliawen ne pouvait pas voir ce qui se passait, mais elle crut vaguement pouvoir sentir la forme que les filaments de lumière formaient dans son dos.

« Une empreinte de loup… » Pensa la jeune fille.

-  C’est terminé. Signala calmement la femme.

Caliawen se releva et remercia la prêtresse avec une courte révérence avant de se diriger vers Keyran toujours inconscient.

-  Comment va-t-il ? demanda Caliawen à un des moines.

Le prêtre tourna la tête vers la jeune fille lui adressant un regard gorgé de colère. Accroupi aux côtés de son congénère dont le poignet avait été brisé par Keyran quelques instants plus tôt, le moine se redressa de toute sa hauteur et dépassait Caliawen d’une bonne tête et demie. Mais cela ne suffit pas pour intimider la jeune fille qui conserva son calme et ne courba pas l’échine face à cet homme qui faisait à parement tout son possible pour intimider Caliwen.

-  Qu’est-ce que ça peut te faire fillette ?

-  Je veux seulement savoir s’il va bien.

« Mais est-ce réellement la seule chose qui m’inquiète ? Ou ressentirais-je autre chose pour ce garçon ? » Se demanda Caliawen, intriguée par ses propres pensées. « Non, ça n’a pas de sens, nous nous connaissons à peine »

Le prêtre siffla entre ses dents, furieux.

-  Oui il va bien. Le moine marqua une pause et posa les yeux sur la poitrine de Caliawen toujours nue après que la prêtresse lui ait appliqué sa marque. Et par tous les dieux veux-tu bien avoir l’obligeance de te couvrir tu n’es plus une simple villageoise à présent, une personne de ton importance ne peut pas se permettre de se promener vêtue de la sorte. Lui reprocha l’homme

Caliawen tourna les talons et retourna auprès de la prêtresse qui avait repris sa position initiale, la tête baissée et les mains croisées. La jeune fille savait qu’en cas de confrontation avec une personne aussi influente qu’un prêtre et devant les yeux de toutes les personnes réunies dans la salle pourraient lui couter très cher. Caliawen reprit ses vêtements et se couvrit le corps. Un silence s’installa alors dans la salle accompagnée d’une atmosphère pesante, Caliawen pouvait sentir la tension palpable qui s’était insinuée dans la salle. Les villageois se fusillaient mutuellement du regard. On pouvait à présent voir se former deux groupes bien distincts. D’un côté les personnes voulant tout faire pour que Keyran quitte le village par peur des problèmes qu’il pourrait leur apporter et de l’autre les personnes voulant au contraire protéger le garçon des dangers extérieurs à l’enceinte du village, malheureusement ce groupe était bien plus réduit que celui de leurs rivaux. Arcos brisa alors le silence.

-  Bien, la cérémonie de cette année est à présent terminée et nous à apportée de nombreux nouveaux frères métamorphes ainsi qu’un cadeau inestimable de la part de nos dieux : celui de nous faire dont des deux loups sacrés. Cela ne peut être qu’un bon présage pour l’année à venir. Bien je vous souhaite à tous une bonne nuit et que les dieux veillent sur vous.

Les villageois applaudirent le discours du maitre du conseil qui leur répondit de plusieurs révérences tournées vers la foule qui commençait à débarrasser les sièges de la salle sylvestre. Après que le brouhaha provoqué par la sortie des spectateurs, Caliawen prit Keyran, toujours inconscient sur son dos et sorti. La raison de cette attention restait un mystère même pour elle. Soudain alors qu’elle retournait vers son habitat troglodyte dans les broussailles, un bruit attira son attention. La jeune fille se retourna d’un geste vif. Caliawen plissa les yeux pour mieux distinguer deux paires d’yeux brillants l’un arborait une couleur dorée et l’autre une teinte vert émeraude.

-  Je vous suis j’imagine.

Les yeux disparurent alors dans les ténèbres de la forêt, Caliawen suivit les deux loups dans les profondeurs de la forêt.

 

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