— Altaïs !
Alexander frémit lorsque la voix puissante de leur adversaire claqua dans l’air. Le souffle court, il observa le souverain d’Issheimr, qui s’était exprimé de manière si impérative, bouillant d’une colère explosive. Sa cape pourpre dévalait ses épaules carrées et la croupe de son cheval, sa couronne capturait les rayons froids du soleil. À ses côtés, Elaran, l’adal, chevauchait avec la noblesse de ceux qui mènent à la victoire ; sa posture impérieuse et son visage impénétrable trahissaient des années de commandement. Derrière eux, les soldats qu’ils guidaient attendaient le moindre de leurs ordres. Altaïs se redressa avec une assurance factice, vrillant leurs adversaires d’un regard aussi tranchant que le blizzard.
— Cela faisait longtemps, Votre Majesté, mon oncle.
Alexander tressaillit. Entendre Altaïs cracher ces mots rendait la situation plus réelle, plus terrible : son lien avec la royauté, sa propre famille qui le traquait. Car si Elaran dirigeait l’armée et conseillait le souverain, il avait également élevé son neveu après la mort de ses parents. Quant au roi Harald, même si celui-ci était plus âgé, Altaïs et lui avaient grandi ensemble aux côtés de Soren et Aalis.
La monture d’Elaran avança de quelques pas, comme s’il voulait s’assurer que le roi demeure protégé.
— Tu sais que cette fuite est vouée à l’échec. Ton crime ne peut rester impuni.
Le regard gris d’Elaran glissa un bref instant sur Alexander, qui sentit un frisson remonter le long de son dos. Au palais, il avait rarement été confronté aux membres de la royauté, et même lorsque cela arrivait, on attendait de lui qu’il baisse la tête et se taise. À l’époque où il était devenu le Protecteur d’Altaïs, celui-ci s’efforçait d’éviter sa famille autant qu’il le pouvait, refusant d’aborder ce sujet avec Alexander.
Son cœur sombra dans sa poitrine lorsqu’il réalisa qu’ils n’avaient aucun espoir d’en réchapper. Alexander pouvait tenir tête à une poignée de mercenaires, mais il ne pourrait pas lutter contre une colonne de soldats menée par les hommes les plus puissants du royaume. Il jeta un coup d’œil à Altaïs. Malgré son attitude glaciale, Alexander pouvait apercevoir ses doigts tremblants crispés sur les rênes de sa monture. Son cheval renâclait, sensible à la peur de son cavalier.
— Rends-toi ! ordonna Harald.
La haine obscurcit les prunelles d’Altaïs.
— Jamais ! cracha-t-il.
— Tu ne nous laisses pas le choix dans ce cas. Elaran, mets un terme à ses agissements.
Face à eux, le visage d’Elaran se durcit davantage, sculpté dans la pierre des montagnes d’Issheimr. Il leva une main, et tous les soldats se tendirent, prêts à utiliser une magie offensive. Une pluie d’éclairs fusa à l’instant où sa main s’abaissa. Alexander réagit à une vitesse stupéfiante et matérialisa un bouclier à la surface diamantée sur lequel les sorts s’écrasèrent. Il vacilla sur sa selle lorsque le choc se répercuta jusque dans ses os.
Un tic agacé creusa la joue d’Elaran, comme s’il ne s’était pas attendu à rencontrer une telle résistance. Derrière lui, Harald éperonna son cheval, une main posée sur le pommeau de son épée.
— Tu t’es caché suffisamment longtemps, Altaïs !
Un hoquet de douleur s’étrangla dans la gorge d’Alexander lorsqu’une deuxième salve de sorts s’écrasa contre son bouclier. Des fissures serpentèrent sur la paroi transparente.
— Je… ne résisterai… pas longtemps, haleta-t-il.
La monture d’Altaïs fit un brusque écart.
— Assez !
Alexander se figea. Il y avait une telle fureur dans le regard d’Altaïs, une telle hargne sur son visage qu’elle effaçait sa peur. Le bleu de ses iris engloutissait ses pupilles.
Des mots silencieux se pressaient au bord de ses lèvres.
Tout son corps hurlait : « Je vous hais. »
Au début, ce ne fut qu’un murmure, un ronronnement qui vibra dans la poitrine d’Alexander comme un écho. Puis le murmure devint grondement
fracas
mugissement.
Et la magie d’Altaïs explosa.
Sa fureur se mua en une onde de choc dévastatrice. Le bouclier d’Alexander vola en éclats, les arbres se tordirent sur plusieurs dizaines de mètres, les soldats furent balayés et Harald et Elaran précipités à terre. Lorsque la magie d’Altaïs s’écrasa sur la muraille, celle-ci se fissura, se craquela…
Dans un vacarme assourdissant, la porte Nord chuta.
Les soldats disparurent derrière les décombres de pierre qui s’abattirent sur le sol. Des cris terrifiés résonnèrent à l’intérieur de la ville.
Alexander talonna son cheval sans réfléchir.
— Nous devons partir ! hurla-t-il.
Le visage blême, Altaïs battit des cils, comme s’il peinait à croire qu’il était à l’origine d’un tel carnage.
— Altaïs !
Altaïs sortit enfin de sa transe pour éperonner sa monture. Avant que quiconque n’ait eu le temps de s’extraire des décombres, ils fuyaient en direction de la route du Nord.
◊
Ils galopaient depuis si longtemps qu’Alexander ne sentait plus ses jambes courbaturées par la chevauchée. Des flocons tombaient d’un ciel bleuté à la croisée du jour et de la nuit, et les ombres s’étiraient dans leur sillage. Le regard d’Alexander se posa sur Altaïs, quelques mètres en amont. Contrairement à lui, qui n’avait jamais été un grand cavalier, Altaïs montait avec une facilité déconcertante malgré ses blessures, maintenant sans difficulté l’allure effrénée qu’ils s’étaient imposée. Ils avaient pu s’éloigner de la route principale quelques heures auparavant et évoluaient désormais dans les steppes glacées d’Issheimr, silhouettes solitaires dans cette immensité blanche et ouatée. La neige crissait sous les fers des chevaux.
Peu à peu, ils ralentirent la cadence.
Altaïs bascula la tête vers l’arrière pour offrir son visage à la brise froide. Des cristaux lactescents échouèrent sur ses cheveux noirs et sur ses épaules. Il ferma les yeux, pour mieux apprécier les sensations, pour savourer la liberté qu’il redécouvrait après son long emprisonnement. Alexander esquissa un doux sourire face à ce tableau si touchant. Altaïs paraissait reprendre vie. Lentement, il rouvrit les paupières et tendit une main vers le ciel, comme s’il voulait attraper une poignée de vent et d’étoiles naissantes.
— Je ne la perçois plus, souffla-t-il. Ma magie…
Son murmure se perdit autour d’eux. Alexander sentit son cœur se tordre dans sa poitrine en décelant la douleur sourde qui fêlait la voix d’Altaïs. Il se remémorait avec une étonnante acuité la sensation qu’il avait éprouvée lorsque la magie brute du jeune homme avait détruit le rempart, cette résonance qui avait vibré jusque dans ses os. Et les ravages causés…
Y avait-il eu des morts ? Des blessés ? Qu’en était-il du roi et de l’adal ?
De quoi Altaïs était-il capable en pleine possession de ses pouvoirs ?
— Comment as-tu fait ce matin ?
— Je ne sais pas… Nous étions en danger, et ils…
Alexander l’observa avec attention, les sourcils froncés. Une étincelle flamboyait dans le regard d’Altaïs, comme si la colère qui l’avait dévoré le matin même face au roi et à son oncle était toujours présente, tapie dans l’ombre en attendant son heure.
— Altaïs… Je pense qu’il est temps que nous parlions de ta famille, ne crois-tu pas ?
— Il n’y a rien à en dire. Ils me haïssent depuis toujours.
Aucun doute dans sa voix, seulement une certitude glaçante. Il poursuivit dans un murmure :
— Ils sont ma famille, mais j’ai appris à les maudire en grandissant. Tous autant qu’ils sont. Elaran, Thorvald, qui n’est plus là aujourd’hui, Harald, Soren, et même Aalis.
— Pourquoi ? Et ne me dis pas qu’il n’y a rien à en dire. La manière dont ils te traitaient n’avait rien de normal.
Alexander n’obtint pour toute réponse qu’un regard sans équivoque ; Altaïs n’en dirait pas davantage. Face à son silence, il affirma pourtant avec douceur :
— Tu n’es plus au palais. Ta famille n’a plus de prise sur toi.
Les lèvres d’Altaïs tremblotèrent, puis il tendit son bras devant lui et remonta sa manche. Les ecchymoses achèveraient bientôt de se résorber, et sous les récentes traces de lacérations, Alexander aperçut des cicatrices bien plus anciennes, plus larges et moins longues. Ce n’était pas un fouet qui avait marqué sa chair, un ceinturon peut-être.
— Tu as vu mes cicatrices, n’est-ce pas ?
Il ferma les yeux un bref instant, réprima un frisson. Le sang d’Alexander gela dans ses veines. Avant le régicide, Altaïs avait toujours pris soin de dissimuler son corps sous des vêtements aux manches longues ou aux cols montants, lui qui ne craignait pourtant jamais le froid. Pourquoi Alexander n’avait-il pas compris plus tôt ? imbécile. Il avait pourtant été témoin de la violence dont avait fait preuve la famille royale à l’égard du jeune homme, le faisant flageller sans remords à la vue de tous pour lui faire regretter sa fugue.
— Ta famille te battait, murmura-t-il.
Le brouillard noirâtre qui entourait la royauté s’épaissit. Qui s’en était pris à Altaïs ? La même personne qui avait commis le régicide ?
— À l’époque où tu es devenu mon Protecteur, ils s’en prenaient moins souvent à moi. Peut-être parce que je n’étais plus un enfant, peut-être parce que ta présence leur suffisait.
— C’est malgré tout arrivé durant cette période, n’est-ce pas ?
Altaïs mit quelques secondes de trop à répondre.
— Parfois.
Alexander eut l’impression que l’air se raréfiait. Il se souvint des regards lointains d’Altaïs lorsqu’il le retrouvait après que le prince ait vu Elaran ou le roi Thorvald. Des marques sur sa peau qu’il s’efforçait de cacher. Il aurait dû comprendre que leur violence était allée aussi loin, qu’Altaïs avait été maltraité si longtemps, qu’être un prince ne l’avait jamais protégé. Alexander s’était inquiété, s’était toujours méfié de la famille royale, mais…
— Lorsque j’étais avec toi, je ne voulais pas y penser, encore moins en parler.
Pourquoi Alexander n’avait-il pas… pourquoi pourquoi pourquoi
n’avait-il pas protégé Altaïs
pourquoi ?
— Personne ne t’a jamais aidé ? demanda-t-il, la gorge nouée.
— Beaucoup savaient et fermaient les yeux.
Ses mots se suspendirent, étouffés.
— Qui m’aurait écouté de toute manière ?
Qui me croira si j’affirme que je suis innocent ? avait-il dit à Alexander lorsqu’il s’était réveillé dans sa chambre. Avant même qu’on ne scelle son esprit, Altaïs avait été réduit au silence.
— On me méprise depuis que je suis enfant : on se moquait bien de ce qui pouvait m’arriver, de ce que je vivais. Ils étaient sans doute nombreux à estimer que je le méritais.
Quelque chose dans sa voix laissait entendre qu’il l’avait pensé lui aussi.
je suis désolé
Altaïs prit une inspiration tremblante.
— J’ai toujours été seul face au reste de ma famille, Alexander. C’était si facile pour eux de m’accuser.
Il recueillit un flocon sur sa paume. L’étoile mit quelques instants à fondre, et Altaïs referma son poing.
— Il sont tous responsables.
TOUS
tous
Les nœuds se tordaient dans l’esprit d’Alexander, et le silence devenait assourdissant, écrasait Altaïs de tout son poids, courbait son corps sous le ciel bleuté. Le jeune homme ferma les yeux pour chasser les larmes qui affleuraient le long de ses cils.
— Je ne sais plus pourquoi je me bats, suffoqua-t-il.
Un sanglot s’étrangla dans sa gorge.
— Je ne comprends pas pourquoi ils me détestent tant…
Sous les yeux impuissants d’Alexander, son masque se craquelait. Une larme creusa un sillon salé sur sa joue.
Brisée sa fureur vorace,
brisés ses espoirs si longtemps piétinés,
brisé le jeune homme qu’il restait en dessous.
Alexander se laissa glisser à terre et avança jusqu’à Altaïs. Avec douceur, il posa sa main sur celle du jeune homme, qui serrait les rênes de sa monture à s’en briser les doigts. Altaïs releva la tête pour le dévisager.
— Est-ce que cette fuite a un sens, Alexander ?
Un sourire paisible étira les lèvres d’Alexander.
— Elle en a un pour moi. Parce que je refuse que tu retombes entre leurs mains.
— Nous avons passé si peu de temps ensemble…
— Je crois que ce que nous vivons tend à faire disparaître la notion de temps.
Ce ne fut qu’un éclat, une braise qui réchauffe les cendres froides, mais l’espoir renaquit dans le regard d’Altaïs.
◊
Ils poursuivirent leur route jusqu’à atteindre un petit bois. Les feuilles des arbres brillaient d’un éclat solaire, réminiscences de la lumière qu’elles avaient absorbée au cours de la journée. Elles éclaireraient leur environnement pour quelques heures encore. Plus au nord, ils ne trouveraient que des conifères et leurs épines gelées. Tandis que leurs montures avançaient entre les arbres, Alexander remarqua avec étonnement que la neige ne recouvrait plus l’herbe, le givre ne glaçait plus les troncs.
— L’air se réchauffe… Nous pourrions monter le campement pour la nuit.
Altaïs tourna la tête dans sa direction. Il le détailla du regard un instant, puis un sourire en coin fleurit sur ses lèvres.
— Toujours aussi frileux ?
— Nous avons passé la journée à chevaucher sous la neige, rétorqua Alexander.
Le sourire d’Altaïs s’accentua, accompagné d’un haussement de sourcils moqueur.
— Tu devrais avoir aussi froid que moi, marmonna Alexander.
Un rire léger les enveloppa.
— Si tu savais…
L’air continua de se réchauffer jusqu’à ce qu’ils débouchent dans une clairière. Une source fumante creusait le sol au pied des arbres, tandis qu’un petit autel se dressait au centre de l’endroit, taillé dans une pierre couverte de mousse. Malgré tout, ils reconnurent sans mal les grappes de fruits qui s’enroulaient autour du corps de Sumar, la forme estivale de la Magie. L’influence de l’autel protégeait le bois du froid de l’hiver. Alexander remercia Sumar en posant une main sur son cœur, puis il descendit de son cheval et fit quelques pas pour dégourdir ses jambes ankylosées. Altaïs l’imita avec souplesse, mais son regard s’arrêta sur l’épée accrochée sur le flanc de sa monture. Ses doigts effleurèrent l’arme, mais il la délaissa avec une expression peinée.
— Comment vont tes blessures ? l’interrogea Alexander.
Altaïs hésita un instant avant de répondre :
— C’est supportable.
Il boita jusqu’à la source fumante à l’orée de la clairière. Les chevaux n’attendirent pas davantage pour brouter l’herbe tendre. Altaïs se baissa pour plonger sa main dans l’eau.
— Elle est chaude…
Il retira sa cape ourlée de fourrure, la ceinture en cuir qui enserrait sa taille, marqua un léger temps d’arrêt avant d’en faire autant avec sa tunique. Alexander ne put s’empêcher d’observer son dos strié de cicatrices inégales. Sa magie avait limité les dégâts pour les blessures les plus récentes, mais Altaïs resterait marqué par ce qu’il avait vécu jusqu’à la fin de ses jours. Lorsque le jeune homme se baissa pour ôter ses bottes, Alexander aperçut sur sa hanche la brûlure qui traversait son ventre de part en part.
Une colère sourde enfla dans sa poitrine.
Toujours vêtu de son pantalon, Altaïs entra dans l’eau claire qui ondula autour de sa taille. Il s’immergea entièrement. Lorsqu’il refit surface, des gouttes dévalèrent son visage, d’autres dégoulinèrent de ses cheveux noir de jais et roulèrent sur sa nuque et sur ses épaules. Alexander les suivit une à une du regard, jusqu’au moment où Altaïs s’accouda sur la berge avec un sourire tranquille. Il s’empressa de détourner la tête, embarrassé d’avoir été surpris dans son observation.
— Tu devrais venir, s’égaya Altaïs.
Alexander rejoignit la source d’un pas troublé. Une douceur inhabituelle flottait dans les prunelles d’Altaïs, malgré la distance que le jeune homme maintenait entre eux. Une douceur qu’Alexander lui avait connue lorsqu’ils n’étaient que tous les deux au palais, qu’il avait toujours chérie, à l’instar des autres facettes de sa personnalité. Altaïs n’était plus le même qu’il y a deux ans – et lui non plus – mais Alexander retrouvait malgré tout des éclats de ce qu’il avait connu, découvrait peu à peu ce qu’Altaïs acceptait de lui dévoiler.
Pouvons-nous reconstruire ce qu’on nous a arraché ?
Après avoir retiré sa tunique et ses bottes, Alexander s’immergea à son tour, savourant la chaleur qui l’enveloppa. Altaïs lui adressa un regard rieur lorsqu’il refit surface ; ses prunelles bleu pâle dévalèrent sa mâchoire, sa clavicule, ses joues rosirent. Pour la première fois depuis deux ans, ils se retrouvaient tels qu’ils s’étaient connus, avec plus de fêlures, plus de colère. Alexander fendit l’eau d’un mouvement ample. Malgré la menace qui les guettait, il ne pouvait s’empêcher d’aimer cette liberté rebelle qu’ils avaient gagnée face à ceux qui les pourchassaient.
Ils profitèrent de la source chaude un long moment, conscient qu’ils n’en retrouveraient sans doute pas au cours de leur fuite. La lumière des feuilles des arbres s’estompait peu à peu. La quiétude de l’instant se brisa lorsqu’ils regagnèrent la berge ; les yeux d’Altaïs surprirent son reflet sur la surface limpide, et son expression s’assombrit. Il s’empressa d’enfiler sa tunique sur sa peau humide, le corps parcouru d’un frisson.
— Je vais chercher du bois, souffla-t-il.
— Tu as besoin que je t’accompagne ?
Altaïs se contenta de secouer la tête, et Alexander l’observa s’éloigner avec inquiétude. Il sentait le poids qui écrasait Altaïs, encore plus tangible depuis ses maigres révélations, sans pouvoir l’alléger ; le poids d’une vie de maltraitance, d’accusations, de sa captivité entre les mains de personnes qui avaient essayé de le détruire. Et ce dégoût, cette rage qu’il semblait éprouver envers lui-même…
Que cachait-il d’autre encore ? Qu’avait-il subi ?
Hanté par ses réflexions, Alexander entreprit de sortir des sacoches de quoi se nourrir. Peut-être seraient-ils plus tard contraints de chasser ou d’acheter quelques vivres dans un village isolé, mais les lamelles de viande séchée, les pommes et la poignée de noisettes qu’il récupéra suffiraient sans doute pour ce soir.
La pénombre enveloppait la clairière lorsque Altaïs revint avec assez de branchages pour alimenter un feu. Alexander se chargea d’embraser le petit tas à l’aide d’une étincelle de magie, et ils s’installèrent de part et d’autre des flammes orangées en silence. Altaïs ne sortit de son mutisme qu’au bout d’un long moment.
— Ce n’est pas contre toi, chuchota-t-il. Parfois, mes souvenirs prennent le dessus sans que je parvienne à les repousser. Un rien peut les raviver.
Il frotta son bras avec nervosité.
— Voir mon propre corps peut suffire.
L’aveu semblait lui coûter.
— Je sais, répondit Alexander. Et je ne te reprocherai jamais de prendre le temps dont tu as besoin pour les surmonter.
Un sourire furtif effleura les lèvres d’Altaïs, tandis qu’un silence confortable s’étirait autour d’eux. Alexander songea qu’il donnerait beaucoup pour que ce sourire ne disparaisse pas.
— Cela fait longtemps que je n’avais pas dormi à la belle étoile avec quelqu’un.
Le sourire d’Altaïs persista.
— Cela ne m’était jamais arrivé.
Alexander lui adressa un clin d’œil amusé. À cet instant, il aurait pu croire que l’hiver n’existait plus, que l’armée du royaume ne les pourchassait pas. Lorsqu’il ne put retenir un bâillement, il s’emmitoufla dans sa cape et s’allongea sur le sol. La chaleur des flammes caressa son visage jusqu’à ce qu’il se laisse emporter par le sommeil.
Un craquement le réveilla quelques heures plus tard. Du feu, il ne restait qu’une poignée de braises, mais des filaments de lumière argentée baignaient la clairière. Un sifflement attira son attention ; Altaïs se tenait debout à une dizaine de pas, son épée dans la main. Ses pieds effleuraient l’herbe au rythme de ses mouvements, ses muscles roulaient sous sa peau lorsque l’arme tournoyait. Il maniait sa lame avec autant de facilité qu’il respirait ; fendait l’air et coupait en deux des flots invisibles.
Face à un adversaire, Alexander savait qu’Altaïs pouvait faire montre d’une précision, d’une souplesse et d’une rapidité redoutables. Toute sa gestuelle trahissait l’entraînement qu’il avait reçu depuis son plus jeune âge. Certains mouvements lui arrachaient des grimaces, mais il persévérait avec une obstination qui forçait le respect. Il se fendait vers l’avant, pivotait pour feinter un ennemi invisible, le transperçait sans la moindre hésitation. Alexander n’aurait jamais imaginé qu’il puisse se mouvoir ainsi avec les vestiges de ses blessures ; il savait pourtant qu’Altaïs avait été un épéiste d’exception par le passé, qu’il le demeurait sans doute encore un peu. Il se souvenait de quelques-uns des entraînements du prince auxquels il avait assisté au palais, des œillades assassines que lui jetaient les soldats qu’il vainquait avec facilité, arrogance presque, son indifférence face aux murmures injurieux. Aucun d’eux n’avait compris qu’Altaïs se battait corps et âme parce qu’il s’agissait des seuls moments où il pouvait éloigner ses terreurs.
Alexander n’osait plus respirer de peur de briser l’instant. La lumière des astres se réfléchissait sur la lame et projetait une pluie d’éclats argentés sur l’herbe assombrie par la nuit. Malgré tout, Altaïs faiblissait. Son acharnement ne dissimulait pas les tremblements de ses mains. Son torse se soulevait difficilement, ses jambes chancelaient, sa cheville peinait à supporter son poids. Alexander ne pouvait détacher son regard de la scène, fasciné par la manière dont Altaïs se réappropriait son corps. Manier son épée semblait lui donner la force de repousser ce qui le hantait.
À cet instant, il n’avait plus rien du jeune homme brisé qu’Alexander avait sauvé des mercenaires ;
il s’était relevé, il se battait,
libre et invincible.
C’est frustrant d’avoir été trop occupée ces deux derniers jours pour vraiment me plonger dans la suite, parce que l’histoire est toujours aussi intéressante…
En deux chapitres, j’ai tout de même pu découvrir comment Altaïs s’est échappé de la tour. Je dois dire que je ne m’attendais pas à ça, mais c’est bien trouvé. Ses tortionnaires auraient besoin de recevoir une bonne leçon par contre ! Ça m’insupporte les gens comme ça qui font du mal aux autres pour le plaisir. Enfin bref.
J’ai deviné dès la fin du chapitre 7 que l’homme qui leur barrait la route était Elaran et j’avais bon. Trop fière de mes capacités de déduction ! Ok, c’était pas très dur à deviner juste après avoir lu l’aparté, mais quand même.
Sinon, elle est impressionnante la magie d’Altaïs ! J’espère que plus tard il parviendra de nouveau à la contrôler.
On en sait plus sur la relation entre Altaïs et son oncle et c’est très triste. Le pauvre est maltraité depuis tout petit et il n’y a jamais eu personne pour l’aider. Heureusement qu’Alexander est là maintenant <3 Ça fait du bien un peu de soutien dans ce monde de brutes.
Et puis c’était super leur petit entraînement et de les voir se rapprocher ! Même si j’imagine que tout ça n’est qu’une petite accalmie avant que les ennuis reprennent…
J'ai beaucoup réfléchi à comment est-ce qu'Altaïs pouvait s'échapper de cette tour, et finalement je me suis rendue compte que la solution la plus simple était sans doute la plus cohérente ! En espérant que les représailles envers ses tortionnaires suivent...
Effectivement, il n'y avait pas vraiment d'enjeu à faire durer le suspens sur l'identité d'Elaran à ce stade, de mon point de vue ;) Puisqu'il en a bien fait baver à Altaïs et que l'enjeu va être de se reconstruire après tout ça... Mais heureusement qu'il n'est plus seul désormais !
Merci pour ton retour, il me fait très plaisir <3
J'adore la relation qui se crée entre les deux! Un peu de taquinerie qui commence à s'instaurer... le meilleur d'une relation!
Et le pouvoir d'Altaïs, incroyable! Par contre je n'ai pas trop compris: après avoir utilisé son pouvoir, il ne sentait plus sa magie?
Et je me demande aussi: pourquoi l'armée n'est pas à leurs trousses?
Je suis heureuse que tu aimes la relation qui se dessine entre eux ! Elle apporte beaucoup de douceur par rapport au reste ^^
Pour la magie d'Altaïs, il ne peut actuellement plus la contrôler et ne la sent plus en lui. Lorsqu'elle lui échappe au début du chapitre c'est une sorte de sursaut de magie (comme dans le premier chapitre), mais qui s'évapore ensuite !
Et l'armée va bien se lancer à leurs trousses, mais avec les évènements de la porte Nord, elle a été considérablement ralentie ;)
Merci pour ton commentaire !
Quelle magie possède Altaïs. Vu la puissance, je comprends qu’on ait voulu l’éloigner et le réduire à l’impuissance.
La relation entre les deux compagnons se renforce encore.
Sympa cet autel d’eau chaude au milieu d’une forêt enneigée.
En effet, sacrée magie qui pourrait coûter cher à certaines personnes... si Altaïs parvenait à la maîtriser de nouveau.
J'ai bien aimé toute la deuxième partie de ce chapitre, bien plus calme, mais qui permet de faire évoluer le relationnel entre les deux personnages.
Ravie que la deuxième partie du chapitre t'ait plu ! Il s'avère que j'ai entièrement réécrit la dernière scène, mais elle reste dans la même ambiance haha x)
Ce qui est bien, c’est qu’il suffit d’un mot pour se souvenir à quel point les personnages étaient dans la mouise… Et trembler avec eux. Tu n’imagines pas mon soulagement quand Altaïs a déployé sa magie ! mais c’est ENORMEEEE ! Il a une puissance phénoménale ! J’avais peur qu’il soit naze, mais apparemment, ça ne fonctionne pas comme ça. ^^
Je m’attendais peut-être à ce qu’Altaïs souffre un peu plus de ses blessures dans ce chapitre par contre. Je sais qu’Alexander l’a soigné plusieurs fois, mais il était fracassé, logique après deux ans de torture. Peut-être insister davantage sur l’effet des soins, ou davantage évoquer que malgré sa force mentale… Enfin, c’est toi qui vois, ce n’est que mon avis. 😉
J’ai notamment pas mal été surprise par l’entrainement, même si je me doute qu’il en a besoin pour se sentir fort, pour reprendre le dessus.
Sinon, je vais revenir au début et essayer de commenter dans le chronologiquement, sinon, ça va être la cata… ^^
Altaïs a été élevé par un homme cruel qui le détestait. Ça explique sa fuite, son caractère dit difficile. Ça explique tout. Pauvre gosse, aucun enfant ne devrait vivre ça ! Et après la mort de ses parents, en plus. Sans personne pour le protéger. Altaïs n’est pas un prince, c’est une plaie à vif. Et imaginer ce qu’il a vécu ne peut que révolter.
Comme Alexander, j’ai moi aussi j’ai soupçonné Elaran, et je le soupçonne encore, forcément ^^ Mais ce n’était pas lui avec Altaïs… Cela dit, ça ne fait pas de lui un innocent. D’ailleurs, il veut le tuer. Il l’a élever et veut le tuer, il y a une part de moi qui ne peut pas comprendre ça. :’(
J’espère au moins qu’il y a une raison pour ce qu’on a fait à cet enfant, je le soupçonne, d’ailleurs. Quelque chose me dit que ses parents, ou au moins l’un des deux, a fait quelque chose qui a déplus à la famille. Ça ne m’étonnerais pas qu’ils soient morts à cause de ça, et qu’on continus à faire payer leur fils innocent… :’(
« Brisée sa fureur vorace
brisés ses espoirs si longtemps piétinés
brisé le jeune homme qu’il restait en dessous. »
Brisée la lionne qui tentait de lire sans chialer…
Purée, mais en vrai, c’est juste beau. Je comprends Alexander, ce sentiment d’être prisonnier, de ne pas pouvoir agir à sa manière, en fonction de… de ses principes. Moi non plus, je n’ai pas tenu longtemps.
C’est chouette parce que, bon, on sent depuis le début qu’il y aura quelque chose entre eux, mais là, on est vraiment face à des personnes qui ont un passif, qui vont pouvoir se reconstruire ensemble.
Je ne suis pas fan de romance, ça a fortement tendance à me faire fuir. Sauf quand c’est bien fait, et ou que l’histoire, derrière, fait que… ^^ ça, c’est pour la pression… ^^ Non, de rien… ^^
J’aime beaucoup les feuilles qui brillent, c’est très joli ! (D’après ce que je visualise ^^)
J’espère forcément qu’ils ne seront pas rattraper trop vite, qu’ils vont s’en sortir. Mieux, qu’à terme, ils pourront rétablir la vérité et la justice. Je n’oubli pas Elaran derrière, eux non plus, j’en suis sure, pas vraiment, en tout cas.
L’histoire est très prenante parce qu’on arrive bien, du moins, moi, à s’identifier aux personnages. On a envie qu’ils soient heureux, que ça se finisse bien. Ah, dernière petite remarque pour la route :
« Depuis qu’ils avaient fui Issarta et qu’il prenait conscience qu’ils avaient une chance d’échapper à sa famille, il semblait s’ouvrir plus facilement. » Je trouve que cette phrase arrive peut-être un peu vite car ils viennent juste de fuir. J’ai tiqué dessus, du coup.
A très vite ! (peut-être ce soir si je suis bonne en négociation ^^)
« Ce qui est bien, c’est qu’il suffit d’un mot pour se souvenir à quel point les personnages étaient dans la mouise… »
=> Haha, ils le sont souvent en même temps xD Mais heureusement Altaïs a eu la bonne idée d’avoir des réminiscences de sa magie (RIP si tu pensais qu’il était naze, le pauvre xD) !
Oui je vais davantage insister sur l’effet des soins, j’ai rajouté une scène où Alex le soigne dans le chapitre 6, mais je n’ai pas eu le temps de mettre à jour encore ! Et je crois que j’avais retravaillé la dernière scène de ce chapitre, mais si c’est pas le cas c’est prévu en tout cas xD
Oui le chapitre explique beaucoup de choses sur le comportement d’Altaïs ^^’ Comment se construire dans ces conditions ?
Pour tes théories, je ne peux malheureusement pas rebondir dessus ^^
Je suis contente qu’on ressente bien les sentiments d’Alexander. Il n’a pas autant souffert qu’Altaïs, mais je voulais qu’on comprenne qu’il n’était pas heureux dans sa vie, ce qui explique aussi en partie qu’il aide Altaïs à fuir. Donc oui ils vont vraiment pouvoir se reconstruire ensemble !
« Je ne suis pas fan de romance, ça a fortement tendance à me faire fuir. Sauf quand c’est bien fait, et ou que l’histoire, derrière, fait que… ^^ ça, c’est pour la pression… ^^ »
=> Tout va bien, je me sens très sereine xD
Je suis ravie que l’histoire te plaise en tout cas ! Merci pour ton commentaire et à très vite :D
La scène de confrontation avec son oncle est géniale : la magie brute d'Altaïs est sacrément puissante.
Les relations entre les membres de la famille royale sont vraiment particulières. Je me demande bien pourquoi son oncle le hait à ce point. Altaïs me fait vraiment de la peine, surtout que ni lui ni nous ne savons pour quelles raisons il est traité ainsi.
J'aurais une remarque d'écriture concernant ce passage :
"Au début, ce ne fut qu’un murmure, un ronronnement qui vibra dans la poitrine d’Alexander comme un écho. Puis le murmure devint grondement
fracas
mugissement.
Et la magie d’Altaïs explosa."
Le fait de rompre la phrase de cette façon n'est pas très grammatical, même si cela met très bien en valeur ce que tu veux dire. A mon avis, tu peux le faire tout aussi bien avec des virgules ou des points de suspension : " Puis le murmure devint grondement ... fracas ... mugissement .. Et la magie d’Altaïs explosa." par exemple.
Ravie que ce chapitre t'ait plu ! Effectivement, les relations entre les membres de la famille royale sont particulières (pas très saines conviendrait aussi)... Il y a encore beaucoup de questions en suspens à ce stade, mais les réponses viendront évidemment en temps et en heure :)
Pour ta remarque, j'avoue que la rupture grammaticale était voulue :) Je vois ce que tu veux dire, mais je pense garder ce passage ainsi !
Merci pour ton retour :)
Je ne m'imaginais pas autant de pouvoir contenu dans un corps si fragile. Je n'ose imaginer ce que ça donnera lorsqu'Altais sera en pleine possession de ses moyens. J'y vois ici, peut-être, l'origine du complot qui l'entoure. Certains haut personnage se seraient rendus compte du potentiel du jeune turbulent et ayant peur qu'il prenne de plus en plus de place grâce à son potentiel immense, ils ont préféré s'en débarrasser en lui faisant porter le chapeau du régicide.... Bon ce n'est qu'une théorie très bancale à ce stade là de la lecture, mais je la garde dans un coin de la tête :)
A très bientôt !
Cela peut en effet surprendre, mais paradoxalement, cela colle bien à toutes ces émotions qu'il contient en lui ^^ En tout cas, ta théorie est loin d'éteindre absurde ;)
Merci pour ton retour et à bientôt !
J'ai bien aimé les descriptions du paysage hivernal ainsi que les scènes d'action. Mais ce que j'ai préféré c'est la discussion entre Alexander et Altais sur le passé de ce dernier. Notamment sur les sévices qu'il a subi d'Elaran, ça permet de mieux comprendre le personnage et ses comportements. Elaran fait le coupable parfait pour le regicide à ce stade de l'histoire mais j'ai l'intuition que c'est un peu plus compliqué que ça.
J'ai été un peu étonné de voir Altais se battre aussi bien à l'épée. Il semble avoir une magie très puissante. Une fois completement rétabli, il risque d'être vraiment redoutable...
Un plaisir,
A bientôt !
Je suis contente que tu aies apprécié la scène de la discussion, j’ai beaucoup aimé l’écrire parce qu’elle permet de faire enfin le point sur certaines choses dans une relative sérénité.
Pour le fait qu’Altaïs se batte aussi bien à l’épée, il y a une explication qui viendra en temps voulu ^^
Merci pour ton retour ! :D
PS : Ta nouvelle couverture est de toute beauté :p
Je passe à nouveau en mode bêta-lectrice pour quelques remarques très personnelles, à prendre ou à laisser !
- "Aussitôt, tous les soldats se tendirent, prêts à utiliser une magie qu’Alexander devinait offensive" : je pense que tu peux alléger la formulation en disant simplement "une magie offensive. Puisqu'on est dans une partie POV Alexander, on comprend que c'est lui qui devine la nature de la magie.
- "Des cristaux lactescents s’échouèrent sur ses cheveux noirs et sur ses épaules" : je me trompe peut-être, mais je pense que tu peux dire simplement "échouèrent" ici. Ça permettrait d'alléger un peu la phrase. Je ne sais pas si c'est l'emploi de "lactescents", mais elle fait partie des rares phrases où j'ai "senti" le style, dans le sens où j'ai été sortie de ma lecture pour constater un effort d'écriture. Certains adorent ça, ce n'est pas mon cas. Donc c'est très subjectif !
- "Mais quel aurait été l’intérêt d’Elaran pour tuer son propre frère, alors qu’il avait été écarté de la succession dès sa naissance ?" : je pense que tu peux simplifier ici avec quelque chose dans le goût de "Mais quel intérêt Elaran aurait-il eu à tuer son propre frère". Je trouve la formulation, en l'était, un peu bancale (sans doute à cause du "pour", qui m'a fait bugger parce que je n'arrive pas à déterminer si c'est grammaticalement correct de l'utiliser ici ou non, l'angoisse de toutes les profs de pas savoir ce genre de truc !)
- "Je crois que ce que nous vivons tend à faire disparaître la notion de temps." Ok, alors là, c'est vraiment moi je crois. Parce que je lis plus ou moins à voix haute dans ma tête. Je ne sais pas comment expliquer. Bref, c'est une des phrases où je me suis interrompue dans ma lecture. Juste à cause de deux pauvres homophones. Donc tu peux totalement ignorer ma remarque, je pense que c'est moi qui suis un peu bizarre !
- "Une douce quiétude imprégnait le regard qu’ils échangèrent." : c'est plus une interrogation qu'une remarque, mais est-ce que "douce quiétude" n'est pas un pléonasme ? Je n'en sais rien, mais je me suis posée la question ! (les angoisses de prof qui ne savent pas, blablabla, tu connais la chanson)
- "Les feuilles des arbres brillaient d’un éclat solaire, résultat de la lumière qu’elles avaient absorbée au cours de la journée." : j'ai trouvé la deuxième partie de cette phrase un peu lourde. Voir si tu ne devrais pas peut-être la scinder en deux pour dire la même chose en t'épargnant le "résultat de" qui n'est pas forcément très heureux ici.
- "Alexander observa la cheville d’Altaïs, mais il semblait stable, aussi finit-il par acquiescer" : il me semble, ici, que ton pronom personnel devrait rependre le complément d'objet. En gros, ce qui manque de stabilité, c'est la cheville, pas Altaïs, donc "elle" et non pas "il". Mais je peux me tromper !
Voilà ! Franchement, je pinaille, le chapitre est top ! :D
Et à nouveau, j'ai hâte de lire la suite ce qui est, me semble-t-il, le signe d'une histoire de grande qualité.
Je suis ravie que ce chapitre t’ait plu ^^ Ce roman est très propice pour l’alternance de moments doux et des scènes d’action (souvent violentes) !
« Bref, c'est une des phrases où je me suis interrompue dans ma lecture. Juste à cause de deux pauvres homophones. »
=> Je n’avais vu qu’il y avait deux homophones dans cette phrase xD Cela dit je vais la garder tel quel parce que c’est l’une des rares phrases originaires de la première version que j’ai gardées ^^
« c'est plus une interrogation qu'une remarque, mais est-ce que "douce quiétude" n'est pas un pléonasme ? »
=> Je vois ce que tu veux dire, mais je trouvais qu’il manquait un mot si j’enlevais « doux » (même en changeant le déterminant) :/
Pour toutes tes autres remarques, j’en ai bien pris note (je crois que j’ai appliquées la plupart déjà comme je retravaillais le chapitre quand tu as posté ton commentaire haha) !
Merci pour ton retour, il me fait très plaisir !
J'ai lu tous tes premiers chapitres d'un coup ! C'est un plaisir de retrouver ton écriture !
Si je dois te faire quelques remarques à ce stade, j'ai noté quelques mots et expressions qui reviennent très souvent (Céladon, "son vis à vis"), je trouve que, ça gagnerait à être un poil allégé.
Concernant l'histoire, je trouve ça très prenant. Le fait qu'on ne sache pas pour quelle raison Altaïs s'est retrouvé dans cette situation met l'histoire en tension, et donne envie d'aller voir la suite pour en savoir plus. Ton univers se dévoile par petites touches, les lieux, le fonctionnement de la magie... C'est top.
Je trouve par contre que dans ce chapitre, dans la relation qui se tisse entre Alexander et Altais, leur complicité arrive un peu vite.
Autre remarque, voir Altaïs se battre maintenant, alors que quelques chapitres plus tôt, il pouvait à peine marcher, je trouve ça un peu rapide aussi, même si on comprend bien qu'être soigné par la magie accélère le processus, il pourrait fatiguer vite, ou avoir du mal à tenir l'épée, que retrouver ses capacités lui demande du temps (même si on se doute que c'est retrouver sa magie qui lui sera plus complexe). Sur ce point, je trouve que tout ce qui entoure le fait que sa magie à lui soit bloquée, ce qu'on lui a fait subir, et pour quelle raison, tout ça est bien mystérieux, et très intéressant !
En tout cas, j'apprécie beaucoup cette lecture, et j'ai hâte de connaître la suite de l'histoire, et les noeuds politiques derrière tout ça;
A très vite !
Ça me fait plaisir de te voir par ici ! Haha, toujours des tics d’écriture, je ferai attention pour les estomper quand je ferai des corrections ^^
Je suis ravie que l’histoire te plaise et que tu apprécies de découvrir l’intrigue, les personnages et l’univers au fil des chapitres !
Pour Alexander et Altaïs, je dirais que vu ce qu’ils vivent et le fait qu’ils sont tous les deux coincés dans la situation jusqu’au cou désormais, ça me semblait logique que ça développe forcément leur complicité à ce stade de l’histoire :)
Oui il faut que je retravaille toute la scène où ils s’entraînent ! Je pensais éventuellement rajouter un passage où Alexander le soigne avant par exemple ! Mais je voulais tout de même lui donner au moins le fait qu’il peut se battre avec son épée vu comment il prend cher depuis le début pour qu’il ne soit pas toujours dépendant d’Alexander ! Mais je dois tout de même reprendre la scène haha.
Merci beaucoup pour ton retour ! Ça me fait très plaisir que tu apprécies l’histoire :D
En tout cas, faut pas l'énerver Altaïr ^^' Vu sa puissance, c'est à se demander comment il a pu se laisser capturer au début. Une fois qu'on l'avait bien massacrer et supprimer sa magie, ok, mais avant ça s'est passé comment ? Il a été drogué avant même d'être enlevé ?
Sinon, la relation qui se tisse de plus en plus entre Altaïr et Alexander est vraiment extrêmement touchante, je trouve que tu arrive vraiment à tout bien gérer pour que ça soit juste, sans non plus faire artificiel ou virer dans le mièvre ou autre. C'est juste touchant et délicat. Et la scène dans la source chaude m'a fait sourire ^^
Bon, sinon pour l'entraînement, j'avoue que je ne pensais pas Altaïr capable de se battre vu l'état dans lequel il était pas longtemps avant ^^' C'est la magie d'Alexander qui est très efficace ? Il avait pourtant pas l'air convaincu d'être doué en soin. Et il est aussi très doué avec une épée. J'avais bien compris qu'il avait été formé, mais je pensais pas au point d'être à armes égales avec un soldat alors qu'il porte encore des séquelles de son emprisonnement =o Il rigole pas le petit.
Si Alexander est très doué en magie défensive (c’est vraiment l’essence de sa magie et ce qui lui a valu sa place dans l’armée) ! Comme tu dis, c’est un détail qu’il n’aurait pas tenu face à la troisième salve x) Alors il y a effectivement un contrecoup, un peu comme s’il prenait encaissait un coup avec un vrai bouclier, il y a un choc ! Mais donc qu’Altaïs fasse exploser son bouclier ne va pas le mettre KO.
Ah c’est une grande question sur comment ça se passait avant malgré sa puissance ^^ (pas très bien rip)
Je suis vraiment contente que tu apprécies la relation qui se tisse entre Altaïs et Alexander, c’est un peu l’un des points centraux de l’histoire, parce que c’est ce qui va permettre (enfin on l’espère) à Altaïs de commencer à se reconstruire.
Alors pour la scène où ils s’entraînent, la magie d’Alexander est plus efficace qu’il ne le dit, et Altaïs a été entraîné depuis son enfance. J’ai cependant un léger problème parce que la scène arrivait plus tard dans la première version, mais je pense qu’il faudrait que je rajoute un passage où Alexander le soigne avant l’entraînement ou qu’on voit mieux le fait qu’il tire tout de même trop sur ses limites. Il faut que je la retravaille ^^
Merci pour ton retour :D
J'aime ton histoire (je le dis pour la millième fois :p).
L'affrontement, l'effet de la magie d'Altaïs, les révélations sur son oncle, la scène d'entrainement, leur complicité grandissante...
Je les kiffe ♥
J'adore ton style, et tes personnages.
Je suis par contre totalement furax contre Elaran, et il a de la chance que je n'ai pas de magie !
Merci beaucoup pour tous tes commentaires, c'était vraiment un plaisir de suivre ton avancée !
A peine rentrée chez moi que j'avais déjà envie d'y replonger :D
Enfin, voici l'entrée en scène d'Elaran et sa première confrontation avec Alexander et Altaïs. La scène est bien amenée, servie par la coupure du chapitre précédent qui laissait du suspense sur l'identité de leur adversaire. J'ai aimé la description visuelle de certains sorts qui aide à se projeter : l'onde de choc créée par le pouvoir d'Altaïs, la destruction de la muraille, le bouclier d'Alexander qui se lézarde, ce sont autant de bonnes idées qui permettent de s'imaginer à quoi ressemble la magie dans ton univers.
La fuite dans la neige est l'occasion de revenir sur la relation de haine entre Altaïs et Elaran, d'expliquer cette colère froide qui a libéré la magie du jeune prince. C'est bienvenu, d'autant qu'après une scène d'action intense il faut laisser le lecteur souffler un peu. Tu apportes la confirmation de ce qu'on avait déjà pu deviner avant : c'est Elaran qu'Altaïs craint par-dessus tout et c'est lui le responsable des sévices de son neveu. L'histoire avance et tu dévoiles progressivement ton intrigue.
En revanche dans ce passage, quand Alexander déduit qu'Elaran est responsable de l'emprisonnement d'Altaïs, je pense que tu n'as pas besoin d'ajouter "c'est lui qui a commis le régicide ?". À ce stade, le lecteur peut faire cette déduction par lui-même et se poser la question. C'est gratifiant de se dire qu'on comprend les rouages du scénario et qu'on a deviné une partie de la vérité sans que l'auteur nous prenne trop fermement par la main. Qui plus est, je trouve que ce soupçon gagnerait en intensité s'il était seulement dans un premier temps.
Tu pourrais par exemple dire simplement "C'est lui qui t'a emprisonné pour te faire accuser du régicide ?"
Mais ce n'est que mon avis, fais-en ce que tu veux ;)
La scène d'entraînement est dynamique, fluide et apporte un bon exutoire à toute cette tension accumulée dans le reste du chapitre. C'est agréable de voir Altaïs s'ouvrir un peu et se détendre maintenant qu'il s'éloigne de la capitale, ça permet de découvrir d'autres facettes du personnage et de sa personnalité. Par contre, je trouve l'écart de niveau qui existe entre les deux escrimeurs un peu exagéré. Je comprends ton objectif ici ; c'est de montrer qu'Altaïs est un excellent bretteur et ça se justifie. Mais c'est plutôt le fait qu'il surclasse autant Alexander qui me dérange. Même si tu expliques bien qu'il a été admis dans la Haute-Garde pour son talent avec la magie défensive, on a du mal à s'imaginer qu'il n'ait reçu aucune formation aux armes en intégrant un régiment si prestigieux, ou en tout cas que cet entraînement ait à ce point été inutile. Dans ce passage, Alexander apparait presque maladroit et incapable de se défendre. Je pense que tu peux gagner en crédibilité sans perdre ton objectif initial si tu nous montres un Alexander qui se défend plutôt bien dans un premier temps, qui analyse les mouvements d'Altaïs et apprécie leur justesse, puis qui se fait dépasser quand le prince décide de hausser son niveau. En plus, on aurait une cohérence avec l'état de santé d'Altaïs également : il est fatigué, meurtri psychologiquement, blessé, fourbu de la chevauchée, il ne s'est pas entraîné depuis longtemps. Ce serait plus logique que dans un premier temps, il fasse quelques passes tranquilles pour se dégourdir et voir si son corps tient le coup, avant d'accélérer pour vaincre Alexander.
Quelques remarques en vrac :
- "Alexander frémit en voyant Altaïs se tendre lorsque la voix puissante de leur adversaire claqua dans l’air."
--> Je trouve cette phrase difficile à lire. En soi elle est claire, mais on parle de la réaction d'Alexander qui regarde Altaïs qui réagit lui aussi parce qu'il entend la voix d'Elaran. C'est un peu alambiqué et sur un passage où tu cherches à communiquer au lecteur la tension des personnages, ce serait peut-être mieux d'offrir un ressenti plus direct. Quelque-chose du genre : "Alexander frémit lorsque la voix puissante de leur adversaire claqua dans l'air. À ses côtés, Altaïs se tendit sur sa selle et serra les mâchoires. Son regard de givre vrillait l'homme qui leur faisait face".
- "Sa fureur muette se mua en une onde de choc dévastatrice" --> à la lecture ça sonne bizarrement je trouve, j'enlèverais muette personnellement.
- "Les sorts fusèrent à l’instant où la main s’abaissa, et Alexander hoqueta lorsqu’ils s’écrasèrent sur le bouclier qu’il avait dressé" --> J'en reviens à ce que je disais au-dessus, tu pourrais adopter un style plus direct pour amplifier la tension sur cette scène. On aimerait avoir un aperçu de l'effet du sortilège des soldats. Qu'est-ce qui frappe le bouclier d'Alexander ? Une colonne de flamme, des projectiles, de la foudre, que sais-je... ?
Même chose, "sur le bouclier qu'il avait dressé" : pourquoi ne pas simplement utiliser la forme active, par exemple "Alexander réagit à une vitesse stupéfiante. Il fit apparaître un bouclier de lumière qui contra les sortilèges..."
A mon avis, ça rajouterait un côté vivant et dramatique à l'affrontement. Avec la forme passive, on a l'impression d'assister à la scène à contretemps, tu racontes les choses qui viennent de se produire. Plonge le lecteur dans l'action instantanée, ce sera plus immersif ;)
Tu le fais très bien lorsqu'Altaïs déclenche son onde de choc juste après.
- "Les cheveux n’attendirent pas davantage pour commencer à brouter" --> les chevaux.
A bientôt pour la suite !
Ori'
Désolé, il manquait une partie de ma phrase ^^
Je suis ravie que la scène avec cette première confrontation te plaise ! Ça me rassure que tu apprécies les descriptions visuelles de la magie, j’essaie de faire très attention à bien travailler l’univers dans cette réécriture et ce n’est pas toujours simple (c’est mon point faible haha).
Je suis tout à fait d’accord sur l’importance de faire des scènes plus posées, et de revenir sur le vécu d’Altaïs. Cela me semblait nécessaire que l’intrigue avance relativement vite sur l’identité du responsable également parce que le principal enjeu du roman n’est pas « qui ? » mais « comment le dire/le prouver ? ».
C’est noté pour ta remarque sur Alexander ! À mes yeux, il s’agissait plutôt de la suite logique de son raisonnement plus qu’un moyen d’enfoncer le clou, mais je vais voir si je peux reformuler l’ensemble autrement pour que ça ait l’air moins évident !
Je vois ce que tu veux dire par rapport à leur affrontement, c’est vrai que la scène se déroule un peu vite et fait ressortir une différence de niveau trop flagrante, même si l’écart existe réellement. Dans le cas d’Alexander, même s’il a été entraîné, il est lui aussi fatigué par les derniers jours et veut ménager Altaïs, qui est certes encore blessé mais a appris le maniement des armes depuis son plus jeune âge. Je vais reprendre la scène !
C’est bien noté pour tes remarques en vrac, je corrigerai !
Merci beaucoup pour ton retour en tout cas :D
À bientôt !
C'est révoltant de voir qu'Altaïs a été maltraité bien avant d'avoir été accusé de régicide... J'aimerai en savoir un peu plus sur sa famille et les relations qu'il entretient avec elle...
En totu cas, nous avons notre premier suspect potentiel pour la captivité d'Altaïs...
Ils ont bien le droit à quelques instants de répit entre deux embrouilles avec le reste du monde haha. On en apprendra progressivement davantage sur les relations d'Altaïs avec sa famille, c'est l'un des enjeux principaux !
Merci pour ton retour :)