Chapitre 8 Révélations

Par Feydra

Ressassant ces étranges impressions, elle traversa les ruelles du quartier du marché et déboucha sur la rue principale du port. Elle était très animée à cette heure de la journée. Elle distinguait les voiles de deux bateaux à quai. Elle la suivit et bifurqua dans une ruelle. Le tintement des gréements et le murmure de l’eau l’accueillirent au bout, mais le lac était invisible, caché par un agglutinement d’entrepôts et d’ateliers.

Elle aperçut l’enseigne sur laquelle était peint un héron prenant son envol : ses couleurs étaient un peu passées et il lui manquait une partie de son aile. Le héron cendré était l’une des rares tavernes recommandables dans le quartier des quais. Remontant sa capuche sur la tête, elle traversa la rue et poussa la porte de l’établissement.

La salle était presque vide. Des serveuses préparaient les tables pour le service de mi-journée qui allait bientôt commencer et Isobel aperçut le patron derrière le comptoir. Lorsqu’il la vit, une grimace crispa ses traits grossiers. Elle sourit et s’approcha de lui.

— J’ai perdu une grosse somme hier à cause de toi.

— Il ne fallait pas parier sur le mauvais combattant, Sybil.

L’homme émit un grognement sarcastique.

— Que veux-tu, Isobel ? Cela fait longtemps que je ne t’ai pas vue ici.

— Je cherche quelqu’un. Mais je veux bien une bière.

— Cela m’aurait étonné, fit-il en déposant une chopine devant elle.

Il prit une jarre bien remplie et y déversa le liquide mousseux.

— J’ai besoin de savoir ce que fait ton frère en ce moment.

— Alors, demande-le-lui.

Isobel fit une grimace quand la boisson amère descendit dans sa gorge. Un frisson descendit le long de ses muscles. Elle haussa un sourcil et fixa un long regard sur le tavernier. Celui-ci soupira. Il se rappelait bien que c’était grâce à elle que son idiot de frère n’avait pas fini en prison après sa dernière bêtise.

— Il essaie de se ranger. Il travaille pour ce Grégoire Valronn.

— Au théâtre ?

— Non. Dans son entrepôt. Il fait partie du service de sécurité.

— Merci, Sybil.

Elle déposa une pièce de cuivre sur le comptoir. L’homme la prit d’un geste vif et la mordit.

Isobel faillit éclater de rire. Depuis qu’elle l’avait payé avec une illusion qui avait disparu dans les heures suivantes, il était prudent.

— Il va avoir des ennuis ?

— Tout dépend de lui, fit-elle en quittant l’auberge.

Elle sentit le regard de Sybil la suivre. Il fallait qu’elle se dépêche, car elle ne doutait pas qu’il allait prévenir son frère. Elle avait mémorisé les adresses des différentes possessions de Valronn. Son entrepôt se situait de l’autre côté du port, à la limite de la ville, juste à côté de l’une des rampes qui permettaient aux chariots d’atteindre les niveaux supérieurs. C’était un endroit prisé par les marchands, qui valait son pesant d’or.

 Elle s’arrêta à l’angle d’une rue perpendiculaire et surveilla l’entrée. Les doubles portes permettant d’accéder à l’intérieur étaient grandes ouvertes et on y chargeait un chariot. Elle aperçut Sergueï, debout tout à côté, en train de surveiller le travail des manœuvres. Soudain, Grégoire Valronn s’approcha de lui et lui tendit un document. Elle mémorisa son apparence : il avait une cinquantaine d’années, ses vêtements luxueux et colorés ainsi que les bijoux qui ornaient ses doigts et ses oreilles montraient de manière ostentatoire sa richesse ; il était petit et fin ; ses cheveux bruns, courts, étaient parcourus de striures grisâtres ; un bouc ornait son visage rond et lui donnait un air sévère ; ses yeux sombres avaient un éclat hautain.

Sergueï écouta attentivement son patron, hocha la tête et quitta son poste. De toute évidence, on lui avait donné une mission. Isobel le suivit discrètement, à bonne distance. Il descendit la rue principale, puis bifurqua vers l’ouest, quittant le port pour revenir vers le marché. Il passa devant le théâtre et s’engagea dans la rue principale qui menait au quartier marchand. De nombreuses personnes et des charrettes arpentaient cette avenue et Isobel accéléra le pas pour ne pas le perdre de vue.

Une centaine de mètres plus loin, il tourna dans une rue et pénétra dans une boutique cossue. Isobel s’arrêta devant la vitrine d’une modiste et fit mine d’observer les tenues. Sergueï ressortit quelques minutes plus tard et passa à côté d’elle sans la reconnaitre. Elle reprit sa filature, et lorsqu’il dépassa une minuscule ruelle qui serpentait entre deux immeubles aux murs aveugles, elle accéléra et le bouscula, le forçant à entrer dans la venelle à l’abri des regards.

 — Eh ! fit-il, en se retournant, la mine furibonde.

 Lorsqu’il la reconnut, il se figea. Isobel, en souriant, le repoussa plus loin dans l’ombre de la ruelle.

— Sergent ? fit-il.

— Je te cherchais, Sergueï. J’ai besoin de te parler.

— Je n’ai rien fait de mal. Je travaille pour un homme d’affaires respectable.

— Je n’en doute pas. Que faisais-tu hier dans la nuit au théâtre ?

L’homme écarquilla les yeux.

— Monsieur Valronn m’avait demandé de venir travailler pour la sécurité au théâtre.

— Vraiment ? Il n’y avait pas de représentation ce soir-là.

— Non. Mais il avait un rendez-vous avec quelqu’un d’important…

— Il en avait peur ?

Le visage de Sergueï se décomposait. Le jeune homme était brutal et un peu stupide, mais il n’était pas un meurtrier. C’était bien pour cela qu’Isobel avait essayé de l’aider.

— Isobel, fit-il d’une voix un peu geignarde. J’essaie vraiment de me ranger… j’essaie… 

Le sergent se rapprocha de lui, rivant son regard glacial dans le visage flageolant du petit criminel.

— Qu’est-ce qui s’est passé, Sergueï ?

 — Je n’ai rien fait de mal.

 — À part transporter un homme inconscient pour l’emprisonner je ne sais où.

Elle savait qu’elle prenait un risque en dévoilant ce qu’elle avait vu. Mais elle n’avait pas de temps à perdre. Elle espérait que Sergueï ne la trahirait pas, que sa peur d’elle était plus forte que sa loyauté envers son nouvel employeur.

 — Que dirait ton frère si je lui apprenais ce que j’ai vu ?

L’autre se mit à trembler.

— Cet homme, qu’a-t-il fait ?

 — Je ne sais pas. Valronn nous a dit que c’était un intrus, qu’il voulait qu’on l’enferme jusqu’à ce qu’il puisse s’en occuper lui-même. Il ne voulait pas que les gardes le trouvent chez lui. Il était en piteux état quand je suis arrivé. Sylf l’avait déjà bien amoché, avec Rug.

— Est-ce que la fille de Valronn se trouvait là aussi ?

Sergueï pâlit et hocha la tête.

— Dis-moi la vérité, continua-t-elle. Entre toi et moi. Ce Valronn est-il un criminel ?

L’homme ravala sa salive, jeta un regard autour de lui et hocha la tête avec véhémence. Isobel soupira.

— Je ne savais pas au départ. Je te le jure. Je pensais vraiment qu’il était net. Ce n’est que récemment qu’il m’a mis au parfum.

— Hier soir, qu’est-ce que tu as vu d’autre ?

— Rien, je te jure. Juste ce pauvre gars.

Il se mordit les lèvres.

— Tu ne le diras pas à Sybil ?

— Non. C’est toi qui vas le lui dire.

Sergueï hocha la tête. Il commença à s’éloigner, puis s’arrêta soudain et revint vers la garde.

— Cette nuit, à son entrepôt, il doit y avoir une rencontre. Je ne sais pas de quoi il s’agit, mais cela me parait étrange. Si tu veux en apprendre un peu sur lui, va voir.

— Merci, Sergueï. Fais attention à toi, fit-elle, sincèrement.

Il eut un petit sourire et disparut dans la rue principale. Adossée au mur, elle réfléchit quelques minutes. Ce que lui avait raconté Sergueï confirmait ses soupçons. Elle devait en savoir plus, mais elle n’avait plus le temps. Elle devait retourner à la caserne.  

Quand elle entra dans la salle commune, le brouhaha des conversations familières l’enveloppa. Ses collègues échangeaient des blagues et certains jouaient aux cartes ou aux dés. Elle vit Grisèlle, entourée d’autres jeunes recrues. Elle sourit lorsqu’elle croisa son regard. Isobel se força à lui rendre son sourire.

Elle se rendit immédiatement dans sa petite chambre pour se changer et grimaça lorsqu’elle vit un message accroché à la porte : une convocation de Piér. Elle l’arracha et le froissa, puis entra dans son antre. Elle prit le temps de se préparer, ses pensées revenant sans cesse à l’homme qu’elle avait enfermé dans un cachot.

Dix minutes plus tard, elle frappait à la porte. Quand la voix forte du lieutenant lui ordonna d’entrer, elle poussa la porte et se tint au garde-à-vous, le visage impassible. Son supérieur, les mains croisées, la regarda une seconde, le regard sévère. Puis il lui indiqua une chaise.

— Sergent, installez-vous.

— Lieutenant, salua-t-elle en baissant la tête.

Elle s’assit et fixa un regard froid sur l’homme. Il était assez grand et sec ; ses cheveux noirs et brillants, ainsi que son visage aux traits fins étaient d’une grande beauté. Il portait toujours son uniforme rutilant et gardait une posture digne en toutes circonstances. Selon la rumeur, il avait gravi les échelons grâce à sa droiture, son efficacité, son intelligence et une très bonne maitrise du combat. Il n’en restait pas moins un chef autoritaire et imbu de sa personne.

— Avant que vous ne preniez votre service, vous devez être mise au courant de l’enquête en cours. Le cadavre du baron de Vilepierre a été découvert au théâtre. Grégoire Valronn est venu témoigner et nous avons un suspect, un vagabond qui le terrorisait depuis quelques semaines. Nous pensons qu’il s’est échappé dans les tunnels de déversement. J’ai déjà envoyé des hommes les fouiller de fond en comble. Les patrouilles devront être vigilantes cette nuit.

— Bien sûr, lieutenant. J’ai lu la plainte déposée par Grégoire Valronn et son témoignage. Quelqu’un a-t-il été envoyé sur les lieux ?

Piér haussa un sourcil et Isobel se demanda un instant si elle n’en avait pas trop dévoilé. Cependant, cela faisait partie des missions des sergents d’être au courant des enquêtes en cours. Elle garda un visage impassible et serein.

— Je m’en suis occupé personnellement.

Isobel se garda bien de montrer son étonnement à cette information. Ce n’était pas dans les habitudes du commandant de la garnison d’aller sur le terrain. Le sixième sens de la jeune femme s’éveilla soudain. Elle hocha la tête.

— Ce sera tout, sergent, fit-il finalement.

Elle se leva et quitta la pièce, après l’avoir salué. Il s’était replongé dans ses documents.

Lorsqu’elle quitta la caserne pour commencer sa ronde, elle dut se retenir de se précipiter vers son ancienne garnison. Elle devait être prudente et s’assurer que Piér n’avait pas des soupçons sur elle. Elle devait aussi surveiller l’entrepôt.

 Elle s’y rendit donc directement et se glissa dans une ruelle derrière le bâtiment au moment où le soleil se couchait. Les derniers employés venaient de la quitter et seul Grégoire Valronn restait encore dans le petit bureau. Elle chercha un point d’accès qui lui permettrait de voir et d’entendre mieux.

La verrière du toit brillait sous l’éclat sporadique du phare. Peut-être qu’elle y trouverait une ouverture. Elle repéra une échelle qui y montait directement, de l’autre côté de l’entrepôt. Silencieusement, elle se faufila jusque là-bas, grimpa agilement jusqu’en haut, puis remonta le toit sur toute sa longueur, en restant accroupie.

 Elle parvint au-dessus du bureau, s’allongea sur le bord, le visage collé contre la vitre et attendit.   La nuit était bien avancée, quand deux coups furent frappés à la porte. De son poste de guet, Isobel ne pouvait pas voir l’entrée, mais elle entendit une voix masculine. Il parlait avec un accent distingué. Elle ralentit sa respiration et se concentra sur leurs paroles.

 — Entrez, mon cher.  

— Grégoire, salua l’homme.

— Monsieur Valmont, vous avez été rapide.

— Je n’avais pas le choix. Ce qui s’est passé est extrêmement regrettable.

— Je n’ai pas eu le choix moi non plus.

Valronn et son ami s’installèrent au bureau ; Isobel ne pouvait discerner que des ombres, de là où elle se trouvait, et elle ne voulait pas se déplacer, de peur de se faire remarquer. Elle entendit le bruit cristallin de verres qu’on remplissait.

— L’homme que je représente va vouloir des réponses. Le baron de Vilepierre était son intermédiaire.

Le sergent se figea et écouta encore plus attentivement.

— Un intermédiaire de trop, si vous voulez mon avis. Dites à votre patron que cela ne change rien à nos accords.

— N’avez-vous pas peur que ce meurtre attire une attention malvenue sur nous ?  

— Ne vous inquiétez pas. J’ai trouvé le bouc émissaire parfait. C’est un vagabond, un paria, que j’ai eu la générosité d’accueillir chez moi. Il est en sureté à l’heure où nous parlons.  

— J’espère que vous savez ce que vous faites. Pourquoi ne pas l’avoir livré aux gardes ?

— Cela sera fait en temps voulu. J’ai encore besoin de lui pour une petite chose. Je contrôle la situation, répondit Valronn sur un ton froid et sans appel.

— Vous avez les grimoires que vous nous avez promis ?

— Ils sont en sureté. Ils vous seront livrés dès que vous m’aurez payé.

Un froid glacial envahit Isobel. Valronn faisait un trafic de grimoires ! C’était non seulement interdit, mais dangereux. Si le Sigile des Arcanes avait la preuve de ce trafic, Grégoire Valronn serait traduit en justice et exécuté.

 — Très bien. Dans deux jours, vous recevrez la somme demandée. Mon bateau quitte Argentlune dans quatre jours.

 — Vous aurez votre marchandise.

 — Très bien.

 Isobel entendit le raclement des chaises et un bruit de pas. Quelques secondes plus tard, les lanternes furent soufflées, la porte claqua et elle écouta leurs pas légers, jusqu’à ce qu’ils s’évanouissent complètement. 

Une fois qu’elle fut certaine que la rue était vide, Isobel se laissa glisser en arrière et redescendit par la même échelle. Elle se plaqua contre le mur du bâtiment pour reprendre son souffle et remettre de l’ordre dans ses pensées. Elle avait la preuve de l’innocence de Masque, mais elle venait aussi de découvrir que les activités illégales de Valronn allaient bien plus loin que ce qu’elle pensait. Le Sigile des Arcanes enquêtait-il déjà sur lui ? Il fallait qu’elle les alerte si ce n’était pas le cas.

J’ai encore besoin de lui pour une petite chose. Cette phrase étrange ne cessait de se répéter dans son esprit. Que faisait réellement Masque pour Valronn ? Qu’est-ce qu’il ne lui avait pas révélé ?

Isobel regagna le quartier du marché avec prudence, s’assurant qu’elle n’avait pas été suivie. Elle devait absolument parler à Masque de ce qu’elle avait entendu. Mais elle se devait d’être prudente, pour ne pas mener les gardes ou les hommes de Valronn jusqu’à lui. Elle était à peu près certaine qu’il avait menti : il devait déjà avoir compris que ses hommes n’avaient pas mené leur mission à bien. Et ceux-ci devaient être en train de le chercher partout en ville.

Elle évita les grands axes, où elle risquait de croiser des patrouilles et se faufila dans les ruelles étroites qu’elle connaissait par cœur. Elle mit deux fois plus de temps à atteindre sa destination, mais elle était certaine de ne pas avoir été suivie quand elle entra dans la garnison abandonnée.

Invoquant sa boule de lumière, elle dévala les escaliers et ne s’arrêta qu’à la dernière porte. Elle la déverrouilla et y pénétra sans attendre, s’attendant presque à ce que l’homme furieux se jette sur elle. Mais tout ce qu’elle entendit, ce fut le silence. La lanterne brûlait toujours et illuminait le petit coin où le blessé était pelotonné, le visage tourné contre le mur. Son masque était posé sur le sol. Il ne bougea pas quand elle s’approcha, mais elle sentait à sa respiration hachée qu’il était éveillé. Avait-il réussi seulement à dormir ?

La culpabilité la heurta comme une tonne de briques. Elle s’assit à même le sol juste à côté de lui, le dos contre le mur et laissa sa lumière flotter au-dessus de lui.

— Je suis désolée. Il fallait que je sois certaine de votre innocence. Je comprendrai si vous m’en vouliez, mais j’ai fait ce que je pensais être juste.

Elle fit une pause. Sa respiration semblait se calmer, mais il ne bougea pas d’un millimètre.

— J’ai mené ma petite enquête. J’ai entendu de la bouche de Grégoire Valronn lui-même que vous étiez un bouc émissaire.

Un profond soupir retentit alors à ses côtés. Masque tendit la main gauche, attrapa son masque et le déposa sur son visage. Puis il se retourna vers elle, avec un léger grognement soulignant son inconfort, et la fixa de ses yeux vibrants. Elle y plongea pendant quelques secondes, fascinée. Sa main se posa sur son bras, sans qu’elle s’en rende compte. Pour une fois, il n’eut aucun mouvement de recul.

— Je suis désolée de vous avoir enfermé.             

— Merci. J’aurais compris, vous savez, si vous m’aviez expliqué, répondit-il, de sa voix musicale. Mais je présume que vous ne pouviez pas savoir cela.

Il se remit sur le dos. Il était épuisé ; la cellule ne lui paraissait plus aussi terrifiante avec la mélopée assurée qu’elle avait ramenée avec elle. S’il pouvait, il la transcrirait sur une partition. À cette pensée, le souvenir de Sélyna revint en force. Un sanglot étranglé jaillit de sa gorge. Il le refréna.

— Vous allez bien ? fit la voix inquiète de sa compagne.

— Oui. Oui… Juste un souvenir intempestif.

— Vous devriez vous reposer.

Un rire sarcastique le secoua.

— C’est difficile quand on a mal partout.

Isobel ne commenta pas, mais posa une main sur son épaule. Étrangement, cela eut l’air de le calmer.

— J’aime bien votre musique, murmura-t-il, d’une voix rêveuse

Elle haussa un sourcil : encore ces paroles singulières. De quoi parlait-il ? Elle pensa lui demander de s’expliquer, mais il commençait à s’endormir. Elle préféra le laisser tranquille. Si sa présence l’apaisait, elle resterait jusqu’à ce qu’il plonge dans le sommeil. La déesse savait qu’il en avait besoin.

— Je vais rester ici jusqu’à ce que vous vous endormiez, puis je devrai rentrer pour finir mon service, fit-elle. La porte restera ouverte, mais je vous déconseille fortement de sortir. Je reviendrai demain avec une guérisseuse de confiance.

 Il hocha la tête et se pelotonna sur le côté, le visage tourné dans sa direction, sa main frôlant sa cuisse. Elle frémit. Il semblait lui faire une totale confiance et cela la terrifiait profondément. Elle remonta la couverture sur ses épaules.

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