Olivia eu la mauvaise surprise d’apprendre le matin même du départ que l’intégralité du voyage se ferait à pied. Elle possédait sa seule paire de bottines, un vieux modèle de Dr Martens acheté d’occasion et rongé par l’usure. Un trou commençait à se former au niveau d’un orteil et la semelle gauche était déjà pour un quart décollé. Le camp comptait des cordonniers et quelques tailleurs toujours débordés mais Olivia était tellement occupée par son propre travail qu’elle n’avait jamais pris le temps de faire appel à leur service. Elle recevait chaque semaine des petites émeraudes, utilisées comme monnaie au sein de la Résistance mais sans valeur dans le reste de l’Empire dont la devise était le Bec. A son retour, il sera temps d’investir son petit tas de pierre dans de nouvelles chaussures, si tenté qu’elle ne fut pas forcé de marcher pieds nus d’ici là.
Olivia était confiante en ses nouvelles capacités physiques : elle soutiendrait le rythme de marche de ses co-équipiers. Depuis que son régime ne se limitait plus à une pizza quatre fromages et une bière blonde ingurgités rapidement devant la télé, elle avait l’impression de jouir d’une forme olympique. D’ailleurs, elle avait mémorisé de nombreuses spécialités locales - sauce aux œufs durs, tourte à la viande de krut, soupes de pâtes aux herbes sauvages - étant chargée des repas durant la mission.
Tilma lui recommanda de ne prendre qu’un minimum de bagage : c’est donc muni d’un simple baluchon qu’Olivia se présenta au point de rassemblement. Maine Tsuro tenait par le col un poney consentie au transport du matériel. Le bossu aurait difficilement pu se passer de cette aide, étant dans l’incapacité de porter un sac à dos, se dit Mahe. Cela l’arrangeait car avec tous les vivres qu’ils comptaient ramener de leur périple, cela serait autant de poids en moins sur ses propres épaules.
Le petit groupe parti pour une matinée entière de marche à travers bois. Ces quelques heures ne furent pas propices à la conversation : il fallait se frayer un chemin le plus commode possible à travers la végétation, ce qui demandait une attention constante. Le poney ne posa heureusement pas de difficultés. Olivia n’avait pas imaginé devoir progresser au cœur de la forêt, sur le terrain humide et escarpé du flanc de montagne. Elle le sillage de Tilma en faisant très attention à ne pas trébucher sur une quelconque racine. A midi, elle avait l’impression d’avoir déjà couru un trail. Alek gardait en main une petite boussole qui lui servait manifestement de repère : il décréta que la limite de forêt Halda approchait et qu’ils attendraient la nuit pour continuer à découvert. Maine s’affala aussitôt contre un arbre avec un soupir. Il sortit une petite flasque de son sac et leva un sourcil interrogateur :
— Je peux ?
Alek lui jeta un regard froid en guise de réponse. Sans doute sa manière de lui signifier d’être raisonnable.
— Tu me connais, répondit l’autre joyeusement tout en débouchant le flacon.
Il prit une première gorgé et poussa un guttural « Ah ! ». Son frère Tarcle se joignit à lui, puis Maine proposa le spiritueux au reste du groupe.
— Profitez-en, Clovis a dû interdire la consommation d’alcool dans le camp, cela posait trop de problèmes. C’est le bon côté des missions, on peut faire quelques entorses au règlement.
Olivia eu envie d’une cigarette (elle avait dû enterrer les siennes sous l’insistance de Tilma). Lorsqu’elle était au lycée, il lui était arrivé de flâner en ville, des après-midi où ses parents la croyaient étudier. Elle s’installait à la terrasse d’un bar avec un panaché et une Gitane. C’était ses souvenirs les plus précieux, ces moments où, le visage caressé par le soleil, le brouillard autour d’elle se dissipait quelque peu.
Olivia s’offrit une grosse rasade d’alcool pour fêter la fin de cette période de sa vie. Le liquide au gout de menthe lui enflamma le palais. Elle cligna ses yeux embués sous le rire de Maine. Cet homme lui était sympathique. En les attendant rire, Alek leva la tête : il était en train d’étudier une carte des environs avec Tilma. Son calme apparent dissimulait difficilement l’étendue de son mal-être : des tiques nerveux et le tremblements de ses mains le trahissaient.
Les jumeaux Tsuro initièrent une partie de carte pour patienter jusqu’au soir. Le temps qu’Olivia démêle l’ensemble des règles, elle avait déjà perdu deux rubis. Ravis de tomber sur un adversaire si peu coriace, Maine et Tarcle ponctuaient chaque victoire d’éclat de rire, de tapes dans le dos et de rasades d’alcool. Malgré ses protestations, Olivia fut instamment prié de jouer une bonne partie de l’après-midi. Elle y perdit une petite partie de ses économies mais se fit deux nouveaux amis. Adossée à un tronc d’arbre, le bossu observa chaque partie sans émettre un seul commentaire. Olivia finit par en éprouver de la gêne : Alek était manifestement aussi peu soucieux d’être aimable que de se montrer un minimum sociable.
Avant de reprendre la route, Tilma distribua des barres de céréales au miel. Olivia mangea tranquillement, peu inquiète sur la suite à venir. Avec quatre Avel-Lazhers armés jusqu’aux dents, elle était bien entourée.
Le voyage se révéla étonnamment monotone. Le groupe se déplaçait à la tombée du jour et s’arrêtait au milieu de la nuit pour dormir quelques heures, bien dissimulés dans la végétation. Ils marchaient à nouveau tôt le matin puis établissait un camp de jour discret. Deux binômes chassaient à tour de rôle, Olivia dépeçait la bête (il s’agissait généralement d’un krut, un petit sanglier tacheté haut sur pattes) et grillait la viande. Assaisonnées d’herbes aromatiques et servi sur un bol de pâtes de sarrasin, ceci constituait un plat rustique et rassasiant.
Olivia s’activait pour démarrer la cuisson d’un krut qu’elle comptait rôtir patiemment. Tilma lui préparait toujours un tas de combustible mais elle était cette fois ci occupée à installer un abri au cas où il pleuvrait. Mahe la prévint :
— Je vais chercher du bois.
— Je t’accompagne, décréta Alek.
Depuis leur départ cinq jours auparavant, Alek ne lui avait quasiment jamais adressé la parole. Il ne participait d’ailleurs à aucunes conversations si rien ne l’y contraignait. C’était un homme étrange et taciturne. Par deux fois, il avait déclaré devoir s’absenter puis avait disparu plusieurs heures. Tarcle Tsuro répondit aux interrogations de Tilma :
— Clovis nous a prévenus qu’il chercherait parfois à s’isoler. Alek souffre en permanence. C’est dû à sa bosse et c’est comme ça depuis qu’il est gamin. D’après Medon c’est une douleur infernale, vraiment insoutenable. Elle pourrait le rendre fou s’il n’y prend pas garde. Quand la douleur atteint un niveau trop critique, il a besoin de relâcher la pression.
— Il ne vaut mieux pas se trouver à proximité de lui dans ces moment-là, renchérit son frère, il perd complètement la boule.
— Qu’est ce qui lui fait mal exactement ?
— Sa bosse n’est pas une simple déformation. Le seul fait de la toucher peut lui faire perdre connaissance. J’imagine plutôt ça comme une blessure qui ne se referme jamais.
— Un peu comme celle qu’on avait faite à ce Tartar dans le ventre ! ajouta facétieusement Maine.
— Les mecs, vous ne pouvez jamais être sérieux plus de deux minutes ?
— Que veux-tu Oclamel, nous pourrions mourir demain !
— Ça nous ferait des vacances, répliqua celle-ci avec un sourire sarcastique.
— Le pauvre, tout de même…pensa Oliva à haute voix.
— Oh, tu ne devrais pas le plaindre Omahe.
— S’il en a à plaindre, ce sont plutôt ses victimes. Alek est le genre d’homme qui tue par plaisir... le genre dont il ne faut pas se faire un ennemi, ajouta Maine avec un clin d’œil peu approprié.
Olivia et Alek ramassaient du bois dans un silence de plomb. Ce dernier jeta un coup d’œil au petit fagot qu’elle tenait sous son bras.
— Qu’est ce que tu as pris ?
— Eh bien, ce que j’ai trouvé de suffisamment sec.
— Regarde, expliqua-t-il comme s’il s’adressait à une biche apeurée, il faut prendre du chêne violet, comme cette branche. C’est un bois qui fume très peu lorsqu’on le brule, ça nous évite d’être repérés.
Olivia se mordit l’intérieur de la joue. Maintenant qu’il le lui disait, elle réalisait que leurs feux avaient effectivement la particularité de dégager peu de fumée. Comment pouvait-elle être aussi peu observatrice ? C’en était rageant. Pour couronner le tout, il avait fallu que ce soit Alek qui le lui fasse remarquer. Comme le bossu ne lui demandait jamais rien (contrairement aux autres), elle avait fini par comprendre le peu de crédit qu’il lui accordait. Certes elle n’avait aucune expérience s’agissant d’abattre un krut à l’arbalète, de poser une toile pour s’abriter des intempéries ou encore pour ficeler le chargement sur le poney. Rien ne justifiait en définitive sa participation à la mission. Alek la toisa curieusement.
— Tu ne dois pas hésiter à demander si tu ne sais pas. A moi ou…à ton amie.
— Oui, merci.
Olivia se dépêcha de rassembler un tas de branchages de chêne violet afin d’écourter l’aparté avec le Lufzan.
Le lendemain, Alek leur demanda de porter des capes sombres. Les zones qu’ils traversaient étaient d’avantages peuplées et il ne fallait pas risquer d’être reconnu. Olivia enfila la sienne sans broncher : le tissu était soyeux et léger. En plus de leur donner une certaine prestance (on se serait cru dans World of Warcraft), le vêtement avait l’avantage de cacher ses vêtements sales et puants. Olivia n’avait emmené que deux changes et elle avait dû se résoudre à cuire dans la même tenue plusieurs jours de suite. La région était assez vallonnée et les rares rivières, toutes bordées d’habitations. Le peu d’eau que l’équipe parvenait à récupérer servait pour la consommation immédiate et la confection des repas. Comme personne ne se plaignait du manque d’hygiène, Olivia avait décidé de faire comme si elle ne s’en formalisait pas non plus. Elle attachait ses cheveux gras en un chignon très serré et veillait à se pas se tenir trop prêt des autres lorsqu’elle retirait ses chaussures.
L’unique obsession de ses coéquipiers était tournée sur l’entretien de leurs armes, dont ils consacraient tous les quatre une attention maniaque. Alek possédait d’ailleurs deux sabres – Olivia se demandait bien pourquoi. Avant de prendre la route, ils affutaient systématiquement leurs lames, vérifiaient la soudure des manches puis s’assuraient du bon équilibre du sabre par quelques échauffements.
Le septième jour, ils atteignirent Touared, le premier village ami. Alek et les frères Tsuro partirent en reconnaissance : il était très tôt, c’était le moment idéal. Touared était dite mixte car différents clans y cohabitaient. Pendant qu’elles attendaient, Tilma fournit quelques explications.
— La plupart des villes sont mixtes. S’agissant des villages, c’est plus rare. C’est souvent des communautés voisines qui se sont rapproché avec le temps… Enfin… depuis la guerre civile beaucoup de choses ont changés et les clans se mélangent davantage qu’auparavant. Dans le schéma traditionnel, chaque clan est dominé par quelques familles dont l’un des membres s’impose naturellement. Pour les communautés mixtes, le processus est plus démocratique.
— Qu’est-ce que cela change ?
— L’Empereur a cherché à affaiblir les clans unis, ce qui est logique car ils sont plus puissants et mieux organisés. Les groupes mixtes sont moins surveillés bien qu’ils représentent numériquement près de la moitié de l’Empire.
— Je vois. C’est plus facile de les approcher.
— Oui, même si rien n’est évident. Notre système clanique est multimillénaire et historiquement très hiérarchisé. Dans les provinces, les clans majeurs détenaient les pouvoirs judiciaire et exécutif, qu’ils se transmettaient de façon héréditaire. C’était une organisation idéale, qui garantissait la paix et le respect de nos traditions. Bien sûr les membres de clans modestes ne pouvaient pas directement accéder aux fonctions prestigieuses, mais le système permettait de faire des alliances entre clans de rangs différents, grâce au mariage.
— Les Fara se classaient à quel niveau ?
Le visage de Tilma s’illumina, comme à chaque fois qu’elle évoquait le clan Fara. Sa voix vibrait sous des accents de fierté.
— Nous faisions partie des clans illustres ! Ma famille a donné à la couronne plusieurs Avel-lazhers parmi les meilleurs que l’Empire n’ait jamais connus. Nous sommes même l’un des clans fondateurs de l’ordre des tartars, avant qu’il ne devienne ce qu’il est aujourd’hui.
Elle était en train de perdre le fil de son récit et se concentra quelques secondes :
— Ce que je voulais dire, c’est que Karza Etcho n’a pas que des ennemis. Certains Lufzans sont prêt à trahir leur clan simplement parce qu’ils rêvent de vivre à Harfang ! Ou parce qu’ils préféreraient devenir Avel-lazher au lieu de boulanger comme tous les membres de leur famille depuis cent générations ! Quel manque d’honneur ! Tous ces égoïstes… tu penses bien qu’ils soutiennent l’Empereur. Et un bon nombre d’entre eux font partie des clans de faible rang et forcément de communautés mixtes.
Sa dernière phrase sous-entendait que les clans les plus importants n’avaient quant à eux pas pour habitude de se mélanger.
— Fatalement, beaucoup de ces opportunistes ont déchanté en vingt ans. Quelque uns ont peut-être acquis un statut auquel ils n’auraient pas pu songer sous l’ère Heida, mais il n’y a très peu d’élus. Sans compter qu’avec un tyran de la tempe de Karza Etcho, un jour tu es au sommet, le lendemain six pieds sous terre. Alors que vaut-il mieux ? Un régime de terreur, où nos valeurs claniques disparaissent peu à peu, où la défiance règne partout ? Ou notre système ancestral, protecteur et solidaire ?
Les hommes vinrent les interrompre. Il n’y avait pas de danger, elles pouvaient les accompagner dans le village.
Olivia fut étonnée par ce qu’elle découvrit. Touared était plein de charme, à mille lieux du village rural et archaïque qu’elle s’était figuré. Les maisons étaient des constructions modernes, en pierre taillées et bois sculptés, avec des fenêtres immenses. Un système ingénieux de luminaires (probablement le même liquide solaire que celui utilisé dans le camp de l’Est) éclairait les rues pavées et bordées de fleurs. L’architecture dénotait un grand souci artistique, de la forme des portes d’entrée aux gouttières stylisées en fontaines. Olivia songea que ce monde était décidément pétri de contrastes.
La Cheffe du village les accueilli à son domicile et leur offrit immédiatement de prendre un bain. Comme chaque cité Lufzanne, Touared possédait son propre onsen alimenté par une source naturelle. Les villageois s’y retrouvaient en fin de journée pour se détendre et échanger les dernières nouvelles : l’onsen, haut lieu de sociabilisation, faisait partie intégrante de la culture Lufzanne. Olivia et Tilma se prélassèrent dans le bassin réservé aux femmes. Il était si agréable de se sentir à nouveau propre !
Le repas du midi se composa de brioches à la viande, suivi d’un dessert savoureux : des meringues à la crème fouettée et aux fruits des bois. Olivia ne prononça pas une parole, toute concentrée à se délecter du festin. C’était la première fois qu’elle posait le pied dans une maison en dur depuis son départ involontaire de Rennes et elle appréciait de se sentir à nouveau en terrain connu. Mis à part le mobilier biscornu et la décoration surchargée en bibelots de toutes sortes, tapis, rideaux et moulures, l’intérieur paraissait ordinaire. Il y avait l’eau courante, des toilettes sèches fermées, des canapés moelleux…il ne manquait plus que la télévision. En début d’après-midi, voyant qu’elle s’étirait la mâchoire, le maître de maison l’invita à se reposer dans la chambre d’ami. Olivia failli hurler de bonheur en glissant ses pieds sous les draps frais. Comme s’ils avaient compris son besoin de confort et de solitude, les autres ne la dérangèrent pas. Elle n’était pas seule dans ce cas : le poney, ce pacha, passa la journée dans un champ à paître et ronfler dans l’herbe.
L’équipe quitta Touared la nuit même. Olivia ne chercha pas à savoir si les frères Tsuro, Alek ou Tilma étaient parvenus à obtenir des informations sur ces fameux mouvements de Tartars. Elle était Eve quittant le paradis et trainait sa peine tel un sac de ciment. Le poney, de plus en plus chargé, semblait également partager son sentiment.
Malgré une nuit tiède, le vent soufflait fort et s’engouffrait dans leurs vêtements. De loin, les cinq compagnons ressemblaient à des formes hurlantes. Olivia serrait son baluchon contre elle : par chance le second village, Benzette, n’était qu’à quelques heures à pied. Lorsqu’ils dépassèrent les premières maisons, Alek décida de faire une pause - il n’était pas question de surprendre les habitants de Benzette en pleine nuit. Olivia s’assis docilement sur une pierre, sorti un sachet de raisins secs et mâcha un premier grain avec application. Tarcle s’approcha alors d’elle avec un sourire amical. Il tenait dans sa main un petit objet brillant :
— Tiens Omahe, c’est une édate que j’ai récupéré à Touared. Je me suis dit que tu avais surement perdu la tienne et que ça te ferait plaisir. C’est vrai que ces temps-ci il est difficile de s’en procurer.
Olivia sentit son cœur s’emballer.
— Ah… c’est gentil de ta part mais garde-la, je n’en ai pas besoin.
Tarcle insista :
— Allons, pas de manières entre nous s’il te plait. Elle ne m’a rien couté, je te la donne.
Dans son champ de vision, Olivia nota qu’au loin, Tilma venait tout juste d’apercevoir la scène. Obliquant sur la pierre, ses yeux s’exorbitèrent sous l’effet de panique. Elles savaient toutes les deux ce qui se passerait lorsqu’Olivia la toucherait : au lieu de virer dans une jolie teinte claire, l’édate se transformerait en un vulgaire galet. Tarcle Tsuro était trop proche du Commandant Medon pour que le secret ne s’ébruitât pas. Olivia sentit le rouge lui monter aux joues. Tarcle, la main toujours tendue, fini par manifester des signes d’impatience.
— Fou lui donc la paix Tarcle ! Tu vois bien qu’elle ne veut pas dire son âge, grommela soudain Alek, qui avait suivi la conversation.
Sans le savoir, le bossu venait de lui sauver la mise. Le soulagement d’Olivia était immense.
— Excusez-moi d’être attaché aux traditions ! Je suis désolé Omahe, mais j’ai du mal à comprendre les gens qui ne portent pas d’édate. Si ça se trouve Brenair Balaya du clan Moade ignore que la fille qu’il courtise a le double de son âge …c’est malsain non ?
— Lili n’est pas beaucoup plus âgée que moi, intervint Tilma. Et dans tous les cas Balaya ferait mieux de laisser tomber, une Fara mérite mieux qu’un coureur dans son genre.
— Détrompe toi Oclamel, c’est bien la première fois qu’on le voit aussi raisonnable avec une femme. Depuis combien de temps met-tu sa patience à l’épreuve Omahe ? Un mois ? Deux mois ?
— Mais de quoi tu parles !? s’exclama Olivia avec plus de virulence que nécessaire.
— Ha ha, sujet sensible on dirait. J’ai compris, je laisse tomber. Le pauvre, lui qui m’avait demandé de plaider sa cause…
De quoi se mêlait-il ? Ainsi depuis le début, tout le monde attendait de savoir quand elle finirait par céder à Brenair ? Ceci confirmait que rien n’était réellement privé dans le camp. Elle qui souhaiter rester discrète, il était maintenant certain qu’elle avait dû être au centre de trop nombreuses conversations. Satané Don Juan ! Il pouvait toujours courir ! Brenair croyait sans doute que ses sourires enjôleurs suffisaient à masquer son manque de sincérité. Tilma se méfiait également de lui, ce qui constituait en soit une raison suffisante pour le repousser. Olivia s’enferma dans un silence boudeur. Comment convaincre Brenair Balaya de la laisser tranquille sans commettre d’impair ? Tilma ne lui avait donné aucunes indications sur la manière dont fonctionnaient les rapports homme-femme dans l’Empire, et elle n’y tenait probablement pas particulièrement. C’était d’ailleurs l’unique domaine dont elle se désintéressait complètement. Olivia supposait qu’elle avait dû subir une déception sentimentale particulièrement douloureuse.
Pourtant, c’était une question à laquelle elle lui fallait obtenir des réponses. Idylle pourrait peut-être la renseigner : malgré son jeune âge, l’adolescente était toujours encline à s’épancher sur le sujet. Olivia n’avait pas donné à Balaya de signes pouvant laisser penser qu’elle était réceptive à ses avances : elle se limitait à des conversations distantes et polies. Puisque cela n’avait pas suffi à le décourager, une autre réaction s’imposait.
Elle savait que les combattants jouissait d’un statut à part dans le camp. Il existait même une hiérarchie en fonction des spécialités. L’escrime se positionnait évidemment au-dessus de toutes les disciplines et les Avel-lazhers les plus doués étaient l’objet d’une véritable adulation. Le Commandant Medon choisissait d’ailleurs ses cadres uniquement parmi cette élite. Tous ses chefs de section cherchaient à s’entourer des meilleurs guerriers possibles, moyen efficace d’étendre leur influence. Brenair Balaya n’était pas chef de section mais il y aspirait surement, et sa popularité était son principal argument. Olivia avait donc pleinement conscience qu’elle ne pouvait se permettre de mettre à mal sa réputation sans en faire son ennemi.
Tes chapitres se lisent tous seuls, j'arrive à la fin sans m'en rendre compte ;)
Youhou, Alek à la rescousse ! xD Je me demande s'il est intervenu parce qu'il pense réellement qu'elle ne veut pas dire son âge, ou s'il sait que la pierre se transformera... 🤔
J'ai hâte d'en découvrir plus sur ce personnage et de voir comment il va se rapprocher d'Olivia ! Pour ça, une seule solution : lire la suite ! 😜
• "si tenté qu’elle ne fut pas forcé de marcher" → tant est / forcée
• "c’est donc muni d’un simple baluchon" → munie
• "un poney consentie au transport du matériel" → le mot 'consenti' n'est pas très bien choisi, il signifie 'accorder (un avantage) à quelqu'un'... 'assigné' serait peut-être plus juste, ou un autre verbe si tu en trouves un ^^
• "Le petit groupe parti pour une matinée entière" → partit
• "Elle le sillage de Tilma"→ il manque un verbe ^^
• "Olivia fut instamment prié de jouer" → priée
• "Adossée à un tronc d’arbre, le bossu observa chaque partie" → adossé
• "Il ne participait d’ailleurs à aucunes conversations" → je crois que c'est 'aucune conversation', au singulier ^^
• "C’est un bois qui fume très peu lorsqu’on le brule" → brûle
• "veillait à se pas se tenir trop prêt des autres" → à ne pas / près
• "dont ils consacraient tous les quatre une attention maniaque" → peut-être plus 'auxquelles' que 'dont'
• "des communautés voisines qui se sont rapproché" → rapprochées
• "mais il n’y a très peu d’élus" → il n'y a que très peu ou il y a très peu
• "en pierre taillées et bois sculptés" → pierres taillées ou pierre taillée
• "La Cheffe du village les accueilli à son domicile" → accueillit
• "Olivia failli hurler de bonheur" → faillit
• "Olivia s’assis docilement sur une pierre, sorti un sachet" → s'assit / sortit
• "Je me suis dit que tu avais surement perdu la tienne" → sûrement
• "Elle ne m’a rien couté, je te la donne." → coûté
• "Tarcle, la main toujours tendue, fini par manifester" → finit
• "Fou lui donc la paix Tarcle !" → fout
• "Depuis combien de temps met-tu sa patience à l’épreuve" → mets-tu
• "Elle qui souhaiter rester discrète" → souhaitait
• "Tilma ne lui avait donné aucunes indications" → je crois que c'est 'aucune indication'
• "Elle savait que les combattants jouissait d’un statut" → jouissaient
J'ai l'impression que cest mon record de coquilles, je me trompe ?
Merci en tout cas pour tes commentaires, ça me touche beaucoup !