Chapitre 9 : Bateaux terrestres

Notes de l’auteur : 10e jour du mois du dragon d'argent.
Le mois du dragon d'argent est le premier mois d'été, entre le mois du guépard et le mois du dragon de jade.

« Devant vous, l’Empire Féerique !

- Mais c’est immense… »

Les quatre adolescents des Îles, les yeux encore ensommeillés, contemplaient depuis le traîneau du Père Noël l’immense panorama qui s’offrait à leurs yeux. La ville s’étendait depuis le bord du monde jusqu’à l’horizon. Il n’y avait que des maisons, à perte de vue ! Cela dépassait l’entendement. Comment tant de gens avaient-ils réussi à se regrouper sur une aussi large surface ?

 

Cristalline disait ne pas pouvoir les aider à retrouver l’amulette des étoiles, mais elle avait tout de même accepté de faciliter leur retour aux Îles. S’ils suivaient ses conseils, ils allaient non seulement éviter le désert Talocoh – qu’ils n’avaient aucune envie de traverser de nouveau – mais aussi voyager plus tranquillement, grâce à des moyens de transport sécurisés, et peut-être même gagner du temps. Si on ajoutait à cela la perspective de découvrir encore de nouveaux territoires, des civilisations florissantes, des mets exotiques, des technologies raffinées et des créatures méconnues, il y avait presque de quoi compenser leur déception. Presque.

Mais pour l’instant, la vision qui s’offrait à ses yeux avait chassé toute pensée désagréable.

« C’est la ville d’Emula, expliqua le Père Noël. C’est un peu de ma faute si elle est si peuplée : tous les hivers, je viens remettre des présents aux enfants féeriques, de la part de Cristalline. Alors bon nombre de parents se sont installés ici dans l’espoir d’être mieux servis… Nous laisserons le traîneau là, ce n’est pas pratique sur la terre ferme. »

Heureusement, ils n’eurent pas à se livrer à des acrobaties compliquées pour descendre des nuages. Visiblement, les fées étaient nombreuses à s’aventurer au-delà des limites du monde terrestre, probablement par défi ou par recherche de sensations fortes ; ainsi, de nombreux ponts de bois avaient été construits pour relier les nuages célestes à la terre ferme. Les quatre jeunes magiciens purent donc facilement gagner le centre-ville.

 

Un peu plus grandes que des humains, les fées arboraient de longs cheveux noirs, encadrant une peau brune ou dorée. Les femmes étaient vêtues de longues robes de tissu colorées qui flottaient autour d’elles comme des corolles de fleurs ; les hommes, aussi appelés fés (mais le féminin l’emporte sur le masculin dans ce cas précis), portaient des pantalons taillés dans un tissu semblable, mais parfois aussi des jupes. Les quatre enfants les observèrent de leurs yeux ébahis. Il y avait bien des fées aux Îles ; mais elles s’habillaient et se coiffaient comme les autres insulaires, si bien que les seules différences constituaient en quelques centimètres et des pupilles verticales. Les fées du sud, au contraire, incarnaient la majesté et la noblesse de leur Empire. Alain remercia silencieusement Cristalline d’avoir remis leurs vêtements à neuf. Il n’aurait pas apprécié arriver dans ce lieu de luxe et d’opulence avec un pantalon taché ou une chemise déchirée.

En plus des fées vivaient là de longs dragons rouges aux ailes et à la crinière dorées, des papillons géants et velus, ainsi que des chiens et des petits lynx comme ceux des bois-peinture. Mais le plus étonnant était une énorme créature d’environ trois mètres de haut. Sa peau grise n'était recouverte d'aucune fourrure, plume ou écaille. Il avait deux cornes dans la bouche, des oreilles démesurées, et, comble du mystère, une longue queue à l'avant du corps. Ana fit un pas en arrière, Alain mit la main à son épée, Esther tendit ses mains devant elle ; mais l’animal arracha tranquillement une poignée de feuilles à un arbre qui bordait la route sans se préoccuper de dévorer les quatre insulaires.

« N’ayez pas peur, leur souffla le Père Noël. C’est un éléphant. Il est dressé, et de toute façon, il est végétarien. Allez plutôt vous choisir un petit-déjeuner. »

Dans la rue, en effet, allaient et venaient toutes sortes de marchands. Certains proposaient de la nourriture ; mais il n’y avait là que des aliments inconnus. De toutes les formes, de toutes les couleurs, à l’aspect allant de l’alléchant au « comment des gens peuvent-ils manger des trucs pareils ? ». Cristalline leur avait donné des bracelets magiques qui traduisaient sommairement la langue féerique en langue insulaire et réciproquement. L’effet ne durerait qu’un mois, mais cela leur permettrait d’apprendre les bases de la langue pour pouvoir se débrouiller. Ils purent donc comprendre que les jeunes fées de la rue qui se pressaient autour d’eux avaient reconnu le Père Noël et lui demandaient un autographe. Le Père Noël leur remit à chacun une bourse de monnaie féerique, remplie de pièces en forme de glands dorés ; les quatre adolescents le laissèrent à ses jeunes admirateurs et se mêlèrent à la foule.

« Ça ressemble à des gâteaux au miel, commenta Alain devant un étal couvert de petites galettes dorées. Je vous en prendrai trois, s’il vous plaît, ajouta-t-il en féerique.

- Tu prends des gâteaux au miel ? s’étouffa Esther. Toutes ces friandises exotiques s’offrent à tes papilles, mais toi, tu prends des gâteaux au miel ?

- Qu’est-ce que ça peut bien te faire ? Je me sens mieux quand je mange quelque chose que je connais. C’est tout.

- Moi, ça me perturberait trop, intervint Ana. Manger des gâteaux au miel qui n’ont pas tout-à-fait le même goût que les gâteaux au miel de mon papa… Je préfère encore essayer quelque chose de totalement différent. »

Et elle opta pour un bol de crème à la rose. Esteban, lui, trouva son bonheur avec une grosse part de gâteau aux fruits rouges et à la crème.

« Tiens, regarde ça Esther. La nourriture exotique que tu cherchais. Alors, tu regrettes les gâteaux au miel, n’est-ce pas ? »

Le panier que désignait Alain était rempli de boules de gelée dont chacune contenait un insecte. Il y avait de la gelée au cafard, de la gelée à la sauterelle, de la gelée à la libellule, de la gelée au scarabée, de la gelée au papillon géant… Il en fallait davantage pour impressionner Esther. Entre sa curiosité et son envie de clouer le bec à Alain, elle s’empara d’une boule de gelée farcie d’une grosse araignée noire et l’enfourna dans sa bouche.

« Eh, ce n’est pas mauvais ! Mais je préfère quand même les guimauves. »

 

Dixième jour du mois du dragon d’argent

Nous voilà partis pour cinq heures de train. Il s’agit d’une sorte de très long bateau monté sur des roues de métal et qui se déplace sur des rails. Il est mû non pas par le vent, mais par une énorme machine à vapeur extrêmement efficace, ce qui fait qu’il se déplace très vite : 80 kilomètres par heure ! Pendant cinq heures, vous vous rendez compte ? C’est totalement impossible chez nous, évidemment. Les îles sont trop petites pour parcourir de telles distances. Les fées compensent habilement l’absence de la mer – alors que, soyons honnêtes, c’est quand même beaucoup plus naturel de faire naviguer les bateaux plutôt que de leur construire des rails.

Heureusement, les trains sont très confortables. Déjà, il y a des sièges, des bons sièges rembourrés, avec des accoudoirs et des appuie-têtes. Les sièges sont disposés en carrés de quatre, ce qui nous arrange bien, Ana, Esteban, Alain et moi. En plus, il y a une table au milieu, pour me permettre d’écrire ! Bon, le train est un peu secoué évidemment, pardon pour l’écriture.

Nous avons un changement à la capitale. Ana angoisse beaucoup, mais moi je ne m’inquiète pas tant que cela : le Père Noël nous a dit que c’était dans le même port (on appelle ça une gare, pour les trains), et qu’il suffisait de se fier aux panneaux indicateurs. À la gare de Pondajes, la ville la plus au nord, c’est la petite sœur du Père Noël qui viendra nous chercher.

 

« Esther ! Lâche un peu tes carnets et regarde-moi ça ! »

La jeune fille releva la tête et resta bouche bée devant le panorama qui se présentait à elle. Les trains féeriques étaient dotés de larges fenêtres, qui lui donnaient une vue saisissante sur la campagne environnante. Des prairies de fleurs gigantesques, peuplées par des papillons aux ailes immenses couverts de fourrure colorée. Des ruches d’abeilles qui laissaient derrière elles une traînée de paillettes. Des drôles d’oiseaux géants qui n’avaient qu’une seule aile, mais trois oreilles. Des pousses de haricot qui s’élançaient jusqu’au ciel, des arbres chargés de fruits plus étranges les uns que les autres, des champs cultivés au fond d’un étang. Lorsque le train passa sur un pont, ils purent se rendre compte que les champs en question étaient habités par d’étranges poissons à moustaches. Esteban les regarda à s’en sortir les yeux des orbites, puis se jeta sur son papier à dessin. Alain, de son côté, s’émerveillait de la solidité des infrastructures.

« Ce train doit peser plusieurs tonnes ! C’est un miracle que le pont soit assez solide pour le supporter. »

 

Malgré le paysage, cela devenait difficile de rester assis sur leurs sièges sans bouger. Cela faisait plus d’une heure qu’ils étaient dans ce train, et ils commençaient à trouver le temps long. Ana décida de lancer la conversation pour se changer les idées.

« Au fait, Alain et Esther, vous pouvez me donner plus de détails sur la guerre dont vous parliez, hier, avec Cristalline ?

- La guerre Ramio-Sidalanaise ? Eh bien, elle opposa la Ramie et le Sidalan. Elle fut déclarée en 1006 par le congrès des barons de Sidalan. Nairt avait été décimée par la peste bleue, les Nairtais n’avaient rien à manger, et au lieu de les laisser piller les villes voisines, les barons ont décidé de faire valoir les droits du baron Anicet sur l’île de sa mère, Touseque. Évidemment, la reine de Ramie ne s’est pas laissé faire, avec les conséquences que l’on sait.

- Les conséquences que l’on sait ? C’est-à-dire ?

- Sérieusement, Ana ? Tu n’as pas vu ça au collège ? C’est quand même un événement historique majeur de l’histoire de ton pays, et en plus, ça concerne directement ton île !

- Il est possible que je n’ai pas été toujours très attentive en cours, admit-elle. Attends… C’est peu avant la révolution, je me trompe ? »

Alain leur rappela les faits : la guerre, les mutineries, la révolte des Tousequois, et finalement, la décapitation de la reine et la proclamation de la république. Ana hochait la tête lorsqu’il racontait un épisode qu’elle connaissait et ouvrait les yeux un peu plus grand à chaque point qu’elle ne connaissait pas. Toutefois, après une demi-heure de cours d’histoire, le sujet commençait à s’épuiser. D’autant que l’heure du déjeuner approchait.

« Il reste combien de temps jusqu’au changement à Ripas ?

- Une petite heure. »

Mais alors qu’ils s’apprêtaient à se lamenter sur leurs estomacs vides, la porte du wagon s’ouvrit. Un employé de la SFCF entra, poussant un chariot. Attends quoi ? Ils servaient même à manger dans les trains ? Les mets avaient l’air exquis : des légumes inconnus coupés en bâtons et accompagnés de sauces au yaourt, des salades de fruits aux perles de rosée, des œufs de colibri, des bols d’insectes grillés, des pétales de tournesol confits, des sandwichs garnis de « viande d’hippopotame »… Alain se demanda un instant si les hippopotames existaient réellement ; jusqu’à ce qu’une passagère qui voyageait à côté d’eux ne s’écrie à l’attention de son fils :

« Mais non, gros bêta, ce n’est pas de la vraie viande d’hippopotame ! Tu sais bien que ça n’existe pas. C’est juste le nom que l’on donne à cette préparation. C’est un mélange de hachis de pois chiches, d’œuf de lézard et de moelle d’hippogriffe. »

L’enfant sur ses genoux sembla déçu. Esteban décida d’essayer cette recette féerique, et pour quatre-vingt centimes de glandor, il récupéra un sandwich. Il en prit une bonne bouchée, mâcha, fronça les sourcils, pencha la tête sur la gauche et avala.

« C’est particulier, mais ça se mange. Quelqu’un veut goûter ?

- Les pétales de tournesol sont délicieux, renchérit Ana. Parfumés à souhait.

- Beurk ! Il y a vingt fois trop d’épices sur leurs œufs de colibri ! »

Ainsi se déroulèrent les dégustations culinaires.

 

Le changement en gare de Ripas se passa sans encombre. Les bracelets magiques de Cristalline ne traduisaient pas les panneaux écrits, mais une employée de la SFCF leur indiqua le train qu’ils devaient prendre. Ils trouvèrent un carré libre, s’y installèrent, et Esther reprit son carnet pour y consigner toutes ses découvertes en terme de nourriture féerique.

Le train démarra, et bien vite ils filaient à travers une forêt d’arbres hauts et dégarnis. Esteban en avait assez de dessiner, et Esther, qui avait écrit tout ce qu’elle avait à écrire, jouait machinalement avec sa plume. Encore deux heures…

Un fé en uniforme passa vérifier que les passagers avaient bien tous payé leur trajet. Le Père Noël avait donné à Esteban quatre petites tablettes de métal blanc ornées de caractères féeriques. Le contrôleur les regarda et acquiesça. Puis il jeta un regard douteux vers le verre à dents d’Alain.

« Les animaux de compagnie doivent être tenus en cage ou en laisse, les informa-t-il sur un ton réprobateur.

- Ce n’est pas un animal, protesta Alain, c’est un objet animé.

- D’ailleurs, cette dame a une plante carnivore, et vous ne lui avez rien dit, fit remarquer Esther. Si vous autorisez les plantes, vous devriez aussi autoriser les objets. »

Le monsieur fronça les sourcils, mais techniquement, Alain et Esther avaient raison, donc il ne verbalisa pas.

 

Au bout d’une heure et quart, le train se mit à ralentir. Bientôt, il était à l’arrêt. Les quatre magiciens regardèrent par la fenêtre : ils se trouvaient au milieu d’une prairie remplie de fleurs arc-en-ciel et d’insectes lumineux dont certains clignotaient et d’autres laissaient des traînées de paillettes derrière eux. Cela ne ressemblait pas à une gare.

« Sieurs et Dames, nous sommes actuellement arrêtés en pleine voie pour des raisons techniques. La SFCF fait tout son possible pour résoudre l’incident. Nous vous prions de ne pas sortir du train. »

Ana, qui en avait assez de rester assise, décida d’aller se promener. Elle ne descendit pas du train, évidemment, mais elle marcha de wagon en wagon pour se dégourdir les jambes. Le train n’était plus secoué dans tous les sens, autant en profiter. Alain ouvrit la fenêtre pour profiter de l’air du dehors sans subir le bruit infernal que faisaient roues contre les rails. Esteban regarda avec envie les herbes fraîches, mourant d’envie de désobéir à la consigne et d’aller se rouler dedans. Marcher au milieu des rangées de sièges, comme Ana, ne lui disait rien. Esther s’était endormie dans son fauteuil.

« À ton avis, pourquoi Cristalline refuse-t-elle de nous aider ?

- Si seulement je savais, soupira Alain. Le seul indice dont nous disposons, ce sont les dates qu’elle nous a demandées. La peste bleue en 1003, l’École vers 540 et la guerre de l’ouest autour de 104… Oh.

- Et on est en 1453, ajouta Esteban. D’accord, je crois qu’on a trouvé un motif.

- Tu penses que l’amulette disparaît et réapparaît là où les dieux le veulent ?

- Ou alors la bonne personne est naturellement guidée vers elle. Je suppose qu’on le découvrira en rentrant aux Îles.

- Espérons que ce soit pour le meilleur, conclut Alain. Guérir une épidémie ou terminer une guerre. Pas déclencher la guerre Ramio-Sidalanaise pour servir les intérêts de l’École. »

 

De son côté, Ana avait traversé deux wagons remplis de passagers, et elle arrivait devant une porte barrée par un écriteau. Cela signifiait probablement « accès interdit aux personnes non-autorisées » ou un autre pléonasme de ce genre. Elle s’apprêtait à faire demi-tour quand elle entendit des grognements en langue féerique.

« La courroie est bien mise, pourtant. Mais le moteur… »

Comprenant qu’il s’agissait de la salle des machines, et dévorée par la curiosité, elle poussa la porte.

« Qu’est-ce que tu fais là ? C’est réservé aux professionnels !

- Il y a trop de poussière de lymphe dans ce tube, indiqua-t-elle de but en blanc, le liquide bleu n’est pas assez fluide.

- Que… Quoi ? »

Repérer du premier coup d’œil que le problème se trouvait dans un tube fermé et opaque était impossible pour la fée moyenne, mais les sens aiguisés de la jeteuse-de-sorts lui montraient nettement le déséquilibre. Elle décida d’y aller au culot, et passant devant le cheminot, elle ouvrit le tuyau. C’était donc cela : l’évacuation était bouchée.

« Qui es-tu, toi ? grommela le cheminot. Peu importe. Pousse-toi de là, c’est dangereux. »

Elle s’écarta et laissa le professionnel dégager le bouchon. Pendant ce temps, elle observait les machines, essayant de comprendre comment ce système compliqué d’engrenages, de liquides et de récipients fonctionnait. Elle repéra vite le mécanisme principal : on faisait bouillir de l’eau, et la vapeur entraînait un piston qui faisait ensuite tourner les roues. À côté, il y avait un levier de vitesse qui contrôlait la température du feu, et un dispositif d’arrêt d’urgence qui bloquait les roues. Le tube de liquide bleu devait huiler les roues pour minimiser les frottements, mais il avait été encrassé et les engrenages commençaient à chauffer. À cause de cela, pour éviter de dégrader le matériel, le dispositif d’arrêt d’urgence s’était enclenché automatiquement.

« Fichtre, jura le cheminot. Il va falloir jeter tout le lubrifiant. Et on n’en a pas assez pour terminer le trajet.

- Le problème, c’est cette roue ici. Elle est usée et nécessite trop de liquide.

- Et tu penses pouvoir la réparer ?

- Non, mais la remplacer temporairement, oui. J’ai juste besoin de quelques calculs. »

Elle chipa une feuille de papier et une plume – les plumes des fées étaient très jolies, en argent fin, et généraient elles-mêmes leur propre encre, un liquide pourpre qui traçait d’élégantes courbes sur leur papier d’un blanc parfait – et entreprit de calculer la table de caractères du groupe de permutations de la roue crantée. Elle avait vingt-trois dents, ce qui n’était franchement pas pratique pour les calculs. Qui avait eu l’idée de fabriquer une roue avec vingt-trois dents ? Mais elle finit par trouver l’équivalent magique. Heureusement, Cristalline avait généreusement ravitaillé ses réserves de potions magiques, et elle put jeter un sortilège assez compliqué qui tournait à la place de la roue.

« Et voilà ! Il devrait durer une vingtaine d’heures, c’est plus que suffisant pour aller à Pondajes et retourner à Ripas. »

Le cheminot la regarda d’un air pas très convaincu, mais alluma tout de même le moteur. Et effectivement, le train fonctionnait et la consommation de lubrifiant avait été réduite de trois quarts. Il grommela un merci tandis qu’Ana regagnait sa place dans le train à nouveau en mouvement.

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Azurys
Posté le 12/11/2023
Un chapitre amusant !

Les nombreuses références à notre monde réel sont surprenantes et ajoutent un côté comique à l'histoire. La découverte d'un simple éléphant, l'existence de la SFCF, c'est bien trouvé et bien amené. On a l'impression de découvrir ces éléments avec les personnages.
J'aime beaucoup ta manière d'imaginer et présenter des univers hauts en couleurs, et en l'occurrence la scène du train dans un monde féérique se prête parfaitement à cet exercice. Mon seul regret est que l'on a qu'un tableau à admirer, mais le scénario ou les personnages n'interagissent pas nécessairement avec ces environnements. C'est dommage, ça pourrait leur apporter encore plus de profondeur, et donc de possibilités.

Je ne suis pas tout à fait sûr de comprendre le rapport entre les dates historiques et l'aide de Cristalline, mais j'imagine qu'on en apprendra davantage dans les chapitres suivants. Je suis aussi très curieux de découvrir la fameuse sœur du Père Noël !
blairelle
Posté le 13/11/2023
OK merci pour ton commentaire ! Ce chapitre était effectivement assez difficile à écrire, je ne savais pas trop quoi leur faire faire, j'essaierai, soit de rajouter des trucs à faire, soit d'exploiter le côté "ils ne font rien"
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