Êtes-vous certaine que j'ai réellement besoin d'autant de vêtements ?
̶ Il est essentiel, Alden, de repartir de zéro dans ta nouvelle vie, et cela implique de commencer avec un minimum de choses, y compris des vêtements.
Ayame et Midori étaient bien plus enthousiastes que moi. Nous avions passé des heures à essayer toutes sortes de vêtements, dans des boutiques aussi chères les unes que les autres, avec les collections les plus renommées du pays. Était ce pour leur seul plaisir de me voir dans ces tenues ? Quand j'étais avec ces deux-là, j'avais l'impression que toutes les portes étaient ouvertes. Les boutiques que nous avions visitées étaient toutes assez similaires. Il n'y avait plus de cabines d'essayage, mais des miroirs qui reflétaient la tenue que vous souhaitiez essayer. C'était incroyable, comme une sorte de réalité augmentée ajoutée au miroir. Le futur était bel et bien là, et parfois j'avais tendance à l'oublier, comme si je m'habituais de plus en plus à cet environnement. Heureusement, j'étais content de me prendre une claque de temps en temps pour me rappeler que j'étais bien dans un autre monde.
Tout ce que nous avions acheté était en cours de livraison à Kanegawa Industries, nous n'avions rien pris avec nous pour ne pas nous encombrer. Il y avait une seule tenue qui m'avait particulièrement plu et que j'ai finalement choisie de porter. J'avais jeté les vêtements que je portais précédemment. Je ne voulais plus rien qui me rappelle mon ancien monde, cela me faisait trop souffrir d'y penser. Chaque fois que ces souvenirs remontaient, j'avais la gorge serrée. J'ai également acheté des lunettes de soleil et une casquette, ce qui nous permettait de passer un peu plus inaperçus dans les rues commerçantes. Les regards qui se posaient sur nous étaient principalement ceux de femmes curieuses de voir à quoi je ressemblais, étant donné ma taille de mannequin et les vêtements de haute couture que je portais. Quant aux regards des hommes, ils étaient tous dirigés vers Midori et Ayame. Ce sont de très belles femmes et elles ne passent pas inaperçues non plus.
̶ C'est un peu mieux pour toi Alden.
̶ Comment ça Midori ?
̶ Tu attires moins le regard.
̶ Oui, j'apprécie un peu plus la sortie.
̶ Que diriez vous de faire une pause et d'aller manger ou boire quelque chose ? Est-ce que cela vous convient ?
̶ Oui, maman, cela fait un certain temps que nous marchons.
̶ J'ai un endroit génial en tête qui propose des glaces délicieuses ! Est-ce que tu aimes les glaces, Alden ?
̶ Oui, les glaces plaisent à tout le monde.
Après avoir visité toutes ces boutiques de luxe, nous décidons de faire une pause dans un glacier plus abordable, du moins par rapport aux boutiques que j'avais vues jusqu'à présent. C'est une petite échoppe située en pleine rue, avec un comptoir ouvert où de nombreuses personnes passent commande. C'était agréable de voir qu'Ayame et Midori apprécient également la simplicité et ne se limitent pas seulement au luxe. Effectivement, les glaces étaient délicieuses. Ce petit commerce avait de petites tables où l'on pouvait s'installer pour déguster leurs glaces. J'aimais prendre ce moment pour me détendre, fixer un point et vider mon esprit. C'était un moment apaisant où je pouvais me relaxer, et la glace contribuait grandement à ma tranquillité.
̶ ALDEN !
̶ Oui ?
Midori m'avait fait peur, j'étais tellement absorbé dans mes pensées que je ne prêtais plus attention à mon environnement.
̶ Un problème ?
̶ Non pardon, j'étais concentré à me vider la tête.
̶ Finalement, tu as une idée de ce qu'on pourrait faire pour améliorer le pays ?
Ayame était très intéressée par mon opinion sur leur monde. Elle me l'avait déjà demandé par le passé. Cependant, avec tout ce que j'ai pu observer jusqu'à présent, il y a tellement de possibilités de créations. Il reste encore tant de choses à découvrir dans ce monde.
̶ J'ai quelque chose à vous proposer, mais je n'y connais pas grand-chose dans votre domaine.
̶ Toute proposition est bienvenue. Mis à part la technologie anti-espion pour les bracelets, as-tu une autre idée en tête ?
̶ Vous n'avez pas de voiture autonome ?
̶ Autonome ?
̶ Une voiture qui n'a pas besoin de conducteur, équipée d'une intelligence artificielle.
̶ Alden, l'intelligence artificielle. Dans ton monde, quelle est sa progression ?
̶ Elle est omniprésente, bien qu'elle ne soit pas encore parfaite. Nous l'utilisons déjà abondamment, que ce soit dans les voitures, les téléphones portables, voire même dans la création de robots. Tout est encore à un stade préliminaire, mais il est fort probable qu'au cours des prochaines années, nous atteindrons un point culminant prometteur.
̶ C'est remarquable. De notre côté, nous sommes confrontés à de nombreux défis de nos jours, qu'il s'agisse de questions éthiques, de problèmes politiques ou surtout d'une pénurie de personnel qualifié pour développer une IA solide.
̶ Je suis surpris que vous n'arriviez pas à y parvenir malgré les ressources dont vous disposez.
̶ Ce n'est pas que nous sommes incapables d'y parvenir, mais il nous manque quelque chose et il est difficile de le trouver.
Je n'arrivais pas à saisir le sens de sa phrase. Ils semblent attendre quelque chose, mais quoi exactement ? Si même la présidente d'une des plus grandes sociétés technologiques n'en a pas la réponse, alors personne ne peut prétendre le savoir.
̶ Présidente, vous êtes quand même en train d'y travailler ?
̶ En réalité, c'est classé confidentiel, mais je pourrais te le montrer plutôt que d'en parler. Cela serait préférable.
̶ Si c'est classé confidentiel, pourquoi voulez-vous me montrer ?
̶ Je place de grands espoirs en toi et j'ai confiance en ton potentiel.
Je trouve étrange qu'elle puisse avoir confiance en moi après seulement un jour de vie sur cette planète. Nous nous connaissons à peine. Personnellement, j'ai du mal à accorder ma confiance à des personnes que je ne connais pas encore bien.
̶ As-tu d'autres idées qui pourr-
Ayame s'est brusquement interrompue, cessant de parler d'un coup sec. Un frisson glacial parcourut mon corps, mes poils se dressèrent, et une sensation de chair de poule que je n'avais jamais connue auparavant m'envahit. Une vision terrifiante se dévoilait devant moi, ou plutôt une vision de ce qui allait bientôt se produire. Ayame et Midori étaient également silencieuses, car elles avaient elles aussi ressenti quelque chose. Au moment où elles se tournèrent, j'ai aussi posé les yeux sur la source de cette terreur qui s'emparait de moi.
Une immense armure mécanique d'une hauteur d'environ trois mètres s'écrasa sur le sol de la rue commerçante, rappelant la façon dont Superman atterrissait habituellement. Je pouvais également apercevoir plusieurs autres armures du même genre dans le ciel. Les regards des habitants, ainsi que ceux de mes deux collègues, témoignaient clairement du fait que la situation n'était pas normale et qu'elle représentait un danger.
̶ MAMAN !
̶ OUI ! J'APPELLE LES CENTS !
Elles étaient prises de panique, ce qui était compréhensible. Face à ces monstres, que pouvions nous faire ? Je ne connaissais pas du tout leur puissance de feu ni leur technologie. S'attaquer à eux sans prendre de précautions risquait de me coûter cher.
Pourquoi voudrais-je me battre ?
Je me trouvais dans un état pessimiste, car j'avais momentanément oublié que je n'étais pas un simple homme. J'étais un surhomme, doté d'une source d'énergie différente de celle de ces habitants. J'étais convaincu que mes pouvoirs étaient supérieurs à ceux de ces machines. Soudain, alors que ma confiance se rétablissait, mon cerveau semblait s'animer d'une réflexion plus intense que d'ordinaire. Une chaleur se propageait dans mon crâne et je réalisais que c'était grâce à la "Source" que ma compréhension était grandement accélérée.
̶ Ayame, pourriez vous me rassurer en confirmant qu'aucune population de ce monde ne maîtrise l'intelligence artificielle, n'est-ce pas ? Pas même au sein de ces machines ?
̶ Huu.. En effet, c'est un humain qui le contrôle.
̶ Tout ce que je voulais savoir.
Étant donné qu'il n'y a pas d'intelligence artificielle pour assister les pilotes de ces engins, il devrait être facile de s'occuper de ces individus. Les êtres humains commettent constamment des erreurs, surtout lorsqu'ils ont peur. Leur jugement se brouille et leur réactivité diminue. L'armure en face de nous commençait à lever son bras en direction de la foule, qui restait figée par la peur. Sa paume se tendait, émettant une lueur croissante, suivie d'une onde de choc et d'un laser qui jaillissaient, constituant une attaque terroriste.
Un chapitre qui change pas mal des autres avec une scène d'action à la fin et davantage de tension. Tout de suite on se demande d'où sortent ces machines et quel est leur but. Et surtout on se rend compte que ce monde n'est si sûr et paisible que cela, dénué de tout danger comme on aurait pu le croire au début.
"Sa paume se tendait, émettant une lueur croissante, suivie d'une onde de choc et d'un laser qui jaillissaient, constituant une attaque terroriste." => la dernière phrase est bizarrement formulé, probablement à cause du participe présent qui donne un côté à la fois lourd et plat à la phrase. Il faudrait peut-être étoffer un peu pour mieux insister sur la dimension terroriste de l'attaque et jouer davantage sur la peur et l'impuissance de la foule, et la menace que représente ces machins, les rendre plus terrifiantes dans la façon dont elles sont décrites et dont elles agissent.