Chapitre Neuf : L’anniversaire de Sébastien
Les journées des Rescapés se ressemblaient toutes. Ils se couchaient très tard le soir et se levaient très tôt le matin. Ils arrivaient tous les jours au studio d’enregistrement en retard, et leur agent artistique dût bien se résoudre à vivre avec. Le premier réflexe de Florian à son réveil était de sortir son bloc-note de son sac et d’écrire avec déchaînement. Quand ils pouvaient se le permettre, Clémence et Ludovic passaient la moitié de leur temps libre dans la minuscule salle de bain, à se pomponner et à prendre soin d’eux. Sébastien et Baptiste sortaient tous les matins acheter leurs paquets de cigarettes respectives et traînasser dans les rues parisiennes. Le groupe avait pris l’habitude de la vie parisienne et les habitants de la capitale déteignirent vite sur eux. Ainsi, ils se rendaient au studio d’un pas pressé, avec un parapluie dans leurs sacs. Ils couraient dans le métro. Ils bousculaient les flics qui se trouvaient sur leurs passages. Ils traversaient la rue sans regarder ni à gauche et ni à droite. Ce fut comme ça que cinq mois passèrent sans qu’ils ne s’en rendirent compte.
- Qu’est-ce que vous faîtes là ? Vous n’êtes pas en train de travailler ? s’étonna Matthieu en voyant les cinq adolescents lambiner sur les canapés orangés.
Matthieu, c’était leur agent artistique.
- Panne d’électricité, répondit Ludovic, visiblement embêté.
- On peut pas bosser sans électricité, continua Sébastien.
- Comme quoi, ça tient à peu de choses, remarqua Baptiste.
- Alors, on attend…soupira Florian.
- Que EDF bouge son cul ! s’exclama Clémence, en levant les yeux de son cahier de portées.
Elle était de mauvaise humeur. La panne d’électricité l’avait coupée alors qu’elle enregistrait Plaisirs Solitaires.
- Ça va revenir, assura Matthieu.
- Y’a intérêt, grommela la jeune fille. Heureusement que le chauffage n’a pas été coupé, au moins, il nous reste ça ! Ville de merde !
Elle portait un pull trop grand pour elle et qui appartenait à Florian. Clémence replongea dans son cahier alors que le jeune homme soupirait une nouvelle fois. Ludovic se pencha vers son sac pour l’empoigner et l’ouvrit brutalement.
- Attendez, je vais vous montrer un truc.
Il sortit une mini-caméra son sac.
- T’as une caméra, toi ? s’étonna Sébastien.
- Ouais. Je l’ai eu pour mon anniversaire.
Ludovic porta l’appareil prés de son visage et fit un gros plan sur Sébastien. Celui-ci sourit joyeusement en sortant une cigarette de son paquet. Au moment où il allait l’allumer, Baptiste lui donna un coup de coude.
- Attends, passe-moi en une. J’ai une super idée.
Son frère s’exécuta et lui tendit son briquet. Une fois les deux cigarettes allumées, Baptiste prit Sébastien par l’épaule, tout sourire. Il fixa la caméra en montrant le petit rouleau qu’il tenait entre deux doigts.
- Papa…on fume.
- Exact, confirma son frère, en hochant la tête.
Ludovic éclata de rire.
- Vous imaginez la tête de vos parents s’ils vous voyaient ?!
- Ils vont se faire foutre, je suis majeur.
- Pas moi, grogna Sébastien.
- Ils vont se faire foutre quand même.
Les trois jeunes hommes pouffèrent de rire jusqu’à ce que Clémence se leva.
- Vous venez au piano avec moi ?
Florian, Ludovic, Baptiste et Sébastien n’avaient aucune envie d’aller regarder la jeune fille jouer sur le piano de la maison de disques. Cependant, ils dirent :
- Ouais, vas-y, on arrive dans cinq minutes.
La jeune fille sortit du petit salon sous le regard amusé de Matthieu. Elle s’assit devant le vieux piano qui trônait devant la porte d’entrée et fit craquer ses longs doigts. La standardiste, assise non loin, grimaça. Clémence joua une mélodie des Noces Funèbres en attendant le reste du groupe.
- Mais qu’est-ce qu’ils foutent ? s’énerva-t-elle, en s’interrompant.
Les cinq minutes étaient largement dépassées.
- Florian ! Ramène-toi ! hurla Clémence. J’ai la musique pour ton texte !
Elle cria si fort que les vitres tremblèrent. Florian apparut enfin, suivi des autres membres du groupe.
- J’espère que tu as une bonne raison pour nous déranger.
- J’ai la musique pour ton texte, répéta la jeune fille.
- C’est une excellente raison, nous t’écoutons.
Florian s’assit à côté d’elle, et Ludovic, Baptiste et Sébastien s’appuyèrent sur la queue du piano, avec leurs feuilles et leurs crayons respectifs. Clémence ouvrit son cahier de portées.
- Flo’, tu peux faire mon tourneur de pages ?
- Ouais, si tu veux.
- Et chanter avec moi ?
- Ouais, aussi.
Avril, c'était en septembre la rentrée C'est ce jour-là que je t'ai rencontrée Le matin, je me levais pour te voir Tu m'ignorais, sans même le savoir Mais, est-ce qu'au moins tu savais Que près de toi, j'existais Oh oh en secret ? Et quand tu ne regardais pas Moi, j'étais comme au cinéma Oh les yeux sur toi Je me disais peut-être un jour Tu me rendras mon amour Quand je serai prêt En attendant, je laisserai ici… Une lettre pour toi J'ai passé une année à t'admirer Mais je n'ai jamais osé te parler Au mois d'août, tu partais loin de moi Et je t'ai vue pour la dernière fois Ça servait à rien, On avait rien en commun Et après tout, j'en avais pas besoin Ça servait à rien, de connaître la fin
Mais, est-ce qu'au moins tu savais Que près de toi, j'existais Oh oh en secret ? Et quand tu ne regardais pas Moi, j'étais comme au cinéma Oh les yeux sur toi Je me disais peut-être un jour Tu me rendras mon amour Quand je serai prêt En attendant, je laisserai ici… Une lettre pour toi
…
- Une lettre pour toi…
- Oh…
- Une lettre pour toi…
- Oh…
- Une lettre pour toi…
Clémence s’arrêta de jouer et fixa intensément Baptiste, Sébastien et Ludovic, son public. Elle s’attendait à des félicitations et des applaudissements. Mais ils restaient tous silencieux, excepté Sébastien.
- C’est naze, se contenta de dire le jeune homme.
La musicienne se leva promptement du petit banc et le foudroya du regard, les mains sur les hanches.
- Répète un peu, menaça-t-elle.
- D’accord. C’est naze.
- Comment ça « c’est naze » ?
- C’est naze parce que c’est pas du rock ! C’est une ballade !
- Évidemment, que c’est une ballade ! Tu t’attendais à quoi ? Une copie des Dax Riders ?
- Bah…non. Mais c’est naze.
Clémence sauta sur Sébastien et serra son cou entre ses mains tout en le secouant comme un prunier.
- Putain ! Elle va l’étrangler ! s’affola Ludovic.
- Oh, Clémence ! Arrête ! Tu vas le tuer ! s’écria Baptiste.
Florian se dépêcha de prendre la jeune fille par la taille et de la tirer en arrière, Baptiste fit de même avec son frère et Ludovic tapota gentiment sur les mains de Clémence pour qu’elles relâchent leur prise. Une fois séparés, l’agresseur et l’agressé se lancèrent des regards noirs.
- Elle a voulu m’étrangler ! s’exclama Sébastien.
- Il a dit que c’était naze ! riposta la jeune fille.
Ils se tournèrent vers leurs défenseurs respectifs.
- Baptiste !
- Florian !
Ceux-ci soupirèrent.
- Je fais l’arbitre, décida Ludovic.
- Il a dit que c’était naze ! C’était pas naze, hein, Florian ? demanda la jeune fille en se fourrant dans ses bras.
- Non, c’était pas naze. Tout ce que tu fais, c’est pas naze Clémence. C’était génial.
- Par contre, t’as failli tuer mon frangin !
- Je n’aime pas quand on critique ce que je fais.
- J’avais remarqué, merci, railla Sébastien en se massant la nuque.
- Mais t’as dit que c’était nul !
- Nul par rapport à notre style !
- Hey, on a bien le droit de changer un peu, intervint Florian. Une ballade, ça nous ferait vraiment du bien.
- Ouais, mais…
- Prenons l’exemple de Simple Plan, continua le jeune homme, eux aussi ils ont fait une ballade.
- Untitled, précisa Ludovic, qui connaît son répertoire par cœur.
- Baptiste, t’es censé me défendre !
- Que veux-tu que je réponde à ça ?
- J’attends des excuses, fit Clémence.
- Excuse-toi d’abord.
- Non, toi.
- Non, toi.
- Ludovic, implora Baptiste, décide lequel des deux doit s’excuser en premier.
- Sébastien en premier.
- Hey ! Pourquoi moi ?
- Parce que c’est toi qui as commencé !
- Des excuses, répéta Clémence, en tapant du pied.
- Pardon Clemenceau.
- M’appelle pas Clemenceau !
- J’attends des excuses !
- Retire d’abord ce que tu viens de dire !
- Nan !
- Clémence, tes excuses, ordonna Ludovic.
- Pardon Petit Sébastien.
- Mais…Baptiste ! Défends-moi ! s’écria le jeune homme, révolté.
- Hors de question.
- Sébastien, tes excuses pour avoir appeler Clémence Clemenceau, décida l’arbitre.
- Pardon Clémence.
- Et toi Clémence ?
- Pardon Sébastien.
- Et bah voilà, on s’en est sorti ! s’extasia Florian.
Au même moment, un homme qu’ils ne connaissaient pas entra dans la maison de disques. Il regarda étrangement le groupe et ignora la standardiste qui lui lançait un regard plein d’interrogations.
- Excusez-moi mais…je peux savoir qui vous êtes ? demanda-t-il.
- Les Rescapés, répondit machinalement Baptiste.
- Ah bon ? Et qu’est-ce que vous êtes ?
- Un groupe de rock, expliqua Ludovic, comme s’il s’agissait d’une évidence.
- Et qu’est-ce que vous faîtes ici ?
- À ton avis, s’exclama Florian (de mauvaise humeur), qu’est-ce qu’on peut foutre dans une maison de disques si on est un groupe de rock ?! T’es con ou quoi ?
Il parla si fort que Matthieu accourut pour voir ce qu’il se passait. Lorsqu’il vit le mystérieux inconnu, il grinça des dents.
- Dehors, ordonna-t-il glacialement.
Comme l’homme ne partait toujours pas et que les cinq adolescents ne comprenaient rien, il se répéta une nouvelle fois.
- J’ai dit « dehors », alors foutez le camp ou j’appelle la sécurité !
Lorsque l’homme fut parti, Matthieu se tourna vers le groupe.
- Il vous a parlé ?
- Ouais, répondirent-t-ils. Il nous a posé des questions stupides.
- Et vous avez répondu, je suppose…
- Bah ouais.
- Pourquoi ? Tu le connais ? demanda Florian.
- Oui, il bosse pour une maison de disques concurrente.
- Oh…
- En terme commercial, on pourrait appeler ça « espionnage industriel ».
- Qu’est-ce que c’est ? s’informa Sébastien.
- Une façon discrète de savoir ce que la concurrence prépare pour pouvoir se préparer à riposter avec quelque chose de mieux.
- Bah, t’inquiète pas, on est les meilleurs dans notre catégorie…Qui pourrait nous dépasser, selon toi ? s’exclama Baptiste.
- Personne, sourit Matthieu. T’as raison, c’est vous les meilleurs.
Les lumières se rallumèrent d’un coup.
- C’est pas trop tôt ! s’écria la jeune fille.
- L’électricité est revenue !
- Tu vas pouvoir continuer ce que tu avais commencé Clémence !
- Allez les jeunes, motiva Matthieu, au studio et au boulot !
- Oui chef ! s’exclama Sébastien.
- Elle est souvent rockeuse comme ça ? demanda Fred, l’ingénieur du son.
- C’est rare. Elle se déchaîne seulement pour les grandes occasions, expliqua Ludovic.
Derrière la grande vitre, Clémence jouait de la même façon que Baptiste, c’est-à-dire, très rock’n’roll. Cela amusait les « spectateurs » dans la salle d’enregistrement.
- N’empêche, elle joue très bien, murmura Fred.
- C’est normal, ils font tous de la musique dans sa famille. Pour apprendre la guitare, elle a jamais mis le pied dans un Conservatoire !
L’ingénieur du son actionna quelques boutons.
- Qu’est-ce que tu fais ? demanda Baptiste.
- J’essaie de donner une tonalité particulière à l’instrument de ta copine.
- C’est quand que je passerai, moi ?
- T’es déjà passé Séb, remarqua Fred.
- Mais je peux pas repasser juste pour le fun ?
- Non. Le prochain qui passe, c’est Florian. Mais je pense que ce sera demain, puisqu’il est déjà assez tard.
- Cool !
Lorsque Clémence était sur le point de finir, Fred lui fit signe de s’arrêter. Elle débarqua quelques instants plus tard dans la petite pièce, essoufflée.
- C’était bien ? demanda-t-elle en prenant la bouteille d’eau que lui tendait Florian.
- C’était super, tu veux écouter ?
Elle acquiesça. Il mit le morceau en lecture et le groupe l’écouta très attentivement, tout sourire. Quant il eut touché à sa fin, les cinq adolescents dirent au revoir à Fred et sortirent du studio d’enregistrement.
- À demain, lança Matthieu en fermant la porte derrière eux. J’espère que vous ne vous tromperez pas de correspondance comme ce matin. Ce serait bien si vous arriviez à l’heure pour une fois…
Même si leurs quotidiens étaient identiques et qu’ils ne s’en lassaient pas, ils leurs arrivaient aussi de craquer de temps à autre. Ce fut surtout le cas de Clémence, un soir de novembre. Ludovic et Baptiste étaient partis faire des provisions de bières, de serviettes hygiéniques, de céréales, de paquets de saucisses et de pâtes. Lorsqu’ils rentrèrent dans l’appartement, Baptiste se rua dans la salle de bain.
- C’est moi le premier ! hurla-t-il.
Lorsqu’il eut refermé la porte derrière lui, un cri strident se fit entendre et Baptiste en ressortit rapidement, rouge de honte.
- Vous auriez pu me dire qu’il y’avait Clémence dans la salle de bain !
La porte s’ouvrit à nouveau et la jeune fille apparut, en colère. Elle s’était enveloppée dans une serviette de bain et elle inondait le sol. Son premier réflexe fut de gifler Baptiste. Sébastien, choqué, se cacha derrière Ludovic.
- Mais putain Clém’, je savais pas…se lamenta le jeune homme.
- Tu as vu ! Tu as vu !
- Oui, c’est vrai, j’ai vu un peu !
- Un peu !
- Bah, pour ce qu’il y’avait à voir !
Clémence resta figée de stupeur, et Ludovic vit le moment où elle allait poignarder Baptiste. Mais elle se tourna vers Florian.
- Florian ! Dis quelque chose !
L’interpellé soupira et se leva de son fauteuil. Il s’approcha d’elle et passa son bras autour de ses épaules puisqu’elle avait froid.
- Baptiste, tu aurais dû réfléchir avant de t’engager dans la salle de bain, fit le jeune homme d’un air las. Tu savais pourtant qu’on laisse toujours la porte ouverte quand il y’a personne à l’intérieur.
- C’est vrai, mais j’y ai pas fait attention ! J’ai pas fait exprès, j’te jure !
- Je te crois, t’inquiètes pas.
- Florian, c’est tout ce que tu dis ?! s’écria Clémence.
- Écoute, Clém’, tu peux pas régler tes comptes toute seule ? Tu vois pas que je suis fatigué là ? On a dormi que cinq heures cette nuit ! Alors débrouille-toi, merde !
Florian alla se rasseoir dans le fauteuil, laissant la jeune fille médusée.
- Moi aussi, je suis crevée ! hurla-t-elle. J’en ai marre !
Elle se calma et décida de retourner dans la salle de bain. Avant de fermer la porte, elle se tourna vers les quatre adolescents.
- C’est pas que je vous aime pas, mais j’en ai marre de vivre avec vous. C’est trop difficile. Ça me fatigue. J’y arrive plus. Comprenez-moi pour une fois…
Sur ce, elle claqua la porte. Florian, Ludovic, Baptiste et Sébastien restèrent muets. Lorsque Clémence sortit de la salle de bain un quart d’heure plus tard, ils furent aux petits soins pour elle.
- Viens-là ma puce, je suis désolé, fit Baptiste en la prenant dans ses bras.
- Tu voudras manger des bonnes pâtes au beurre ? s’informa Sébastien. Allez, Lulu’, va préparer des bonnes pâtes au beurre pour Clémence. Ça rapporte plein d’énergie aux danseuses.
- Pourquoi c’est moi qui doit les préparer ?
- Parce que t’es le seul d’entre nous à savoir cuisiner !
- Clémence, tu veux que je te prête mon portable pour que tu appelles tes parents ? Tu veux un petit massage ? Tu veux que je t’écrive une ode ? proposa Florian.
La jeune fille ne répondit pas : elle s’était endormie sur les genoux de Baptiste.
- Heureusement que l’enregistrement de l’album finit en décembre, murmura Sébastien. Après, il y’a les séances photos, le tournage du clip et après, on sera un peu plus tranquille et surtout moins stressé.
- Les interviews, tu as oublié les interviews ! claironna Ludovic, une casserole à la main et paquet de pâtes dans l’autre.
Clémence se réveilla d’elle-même lorsque les pâtes furent prêtes.
- Clém’, on ouvre un pack de bières pour trinquer à ton honneur, lança Sébastien. Tchin !
Durant le repas, la jeune fille se rabibocha avec les autres membres du groupe. Dès que les verres et les assiettes furent vides, Florian porta Clémence et Baptiste l’aida à la glisser dans son sac de couchage près du chauffage. Après quoi, elle reçut quatre gros bisous baveux de la part de chacun et s’endormit très rapidement.
Dès le lendemain de cette soirée désagréable, leurs vies reprirent le même rythme qu’auparavant. L’hiver pointa son nez, et au petit matin du six décembre, Sébastien fut le premier à ouvrir les yeux. Cette année, le six décembre était son jour de gloire : il était enfin majeur. Le jeune homme se frotta frénétiquement les yeux et s’assit dans son sac de couchage, en attendant le lever de ses amis. Ludovic fut le premier à s’entortiller dans le sien, signe d’un réveil proche. La première chose qu’il vit lorsqu’il ouvrit les yeux, c’est le visage rond de Sébastien à deux centimètres du sien.
- Bonjour Ludovic, dit poliment le jeune homme Comment vas-tu aujourd’hui ?
- Bien, merci.
- Tu as bien dormi ?
- J’ai fait un rêve érotique, c’était génial. On est quel jour ?
- Le six décembre 2006, s’exclama fièrement Sébastien.
- Okay, c’est aujourd’hui que…on bosse sérieusement sur Les garçons portent du rose. Il était temps !
- Oui…
Le jeune homme était déçu. Comment Ludovic avait-il pu oublier de lui souhaiter son anniversaire ? Une tête blonde sortit de sa cachette. Baptiste. Lui, il était obligé d’y penser. Normal, c’était son frère.
- Putain Lulu’, tu m’as collé toute la nuit ! Qu’est-ce qui t’a pris ?!
Ce furent ces premiers mots.
- J’ai fait un rêve érotique, répéta l’intéressé.
- Pouh, quel cauchemar ! Ça va Séb ? Tu tires une de ces tronches !
- Ça va, répondit le jeune homme, excessivement vexé.
- Parlez moins fort les mecs, chuchota une voix endormie.
Sébastien marcha à quatre pattes jusqu’au sac de couchage d’où provenait la voix. Au passage, il trébucha sur quelque chose qui semblait être le ventre de Florian et se cogna la tête au radiateur.
- Clém’, tu es resplendissante le matin, complimenta-t-il en découvrant son visage pâle.
Clémence, toute gentille qu’elle était, se devait de lui souhaiter son anniversaire.
- On attendait tous ce jour avec impatience, s’exclama-t-elle.
Sébastien sourit jusqu’aux oreilles. Comment avez-t-il pu douter de l’amitié de la jeune fille ?
- Aujourd’hui, on travaille sur notre dernière chanson !
Le sourire du jeune homme se figea. On avait transformé sa Clémence ; il ne la reconnaissait plus.
- Clém’, je déteste ton enthousiasme, grogna la voix de Florian.
- Allez gros paresseux, réveille-toi ! s’exclama la jeune fille.
Florian était un ami fidèle, Sébastien le savait. Aussi était-il absolument certain que celui-ci lui souhaiterait son anniversaire. Mais Florian n’en fit rien du tout, et s’engouffra dans la salle de bain dès qu’il posa un pied sur le sol.
- Putain Séb, qu’est-ce que t’as aujourd’hui ?! râla Baptiste. T’es vachement de mauvaise humeur !
- Sans déconner…railla ce dernier.
- Pourtant, tu devrais être content, expliqua Clémence. C’est la dernière chanson qu’on enregistre, et après, l’album sera terminé.
- Mouais…j’y vais.
- Hey, tu vas où ? intervint Matthieu.
Sébastien avait déjà ouvert la porte vitrée du hall et posé un pied hors de la maison de disques.
- J’sais pas. Je vais me promener.
- Reviens ici ! s’écria Baptiste. T’es sous ma responsabilité, au cas où tu l’aurais oublié !
- Non !
Sébastien referma la porte derrière lui et Matthieu s’élança à sa poursuite.
- Je vous l’avais dit qu’il le prendrait mal, fit Ludovic.
Les quatre adolescents se regardèrent, tout sourire.
- Qu’est-ce qu’on fait ? On le laisse mariner encore un peu ou on va directement à notre rendez-vous ? demanda malicieusement Florian.
- On arrête avec Séb, décida Baptiste. Je crois qu’il en a assez vu pour aujourd’hui.
À ce moment-là, Matthieu revint avec Sébastien. La mauvaise humeur de celui-ci s’était encore agrandie.
- Séb, tu viens avec nous ? s’informa Clémence. On doit aller quelque part
- De toutes façons, t’as pas le choix, remarqua Ludovic. On est un groupe, alors on y va tous ensemble. Point barre.
- On va où ? demanda Sébastien.
- Chez des amis à Lulu’.
- T’as des copains à Paris ?
- Bah ouais.
- Ah bon…
Sébastien haussa les épaules et suivit le groupe à travers les rues de Paris. Après une demi-heure de marche, Ludovic s’arrêta devant un petit porte. Il sonna.
- C’est nous ! lança-t-il joyeusement dans l’interphone.
Un déclic, et le jeune homme poussa la porte. Ses amis le suivirent dans un couloir sombre et deux personnes les accueillirent dans un studio.
- Salut ! s’exclama Ludovic. Alors, je vous présente Flo’, Baptiste, Clémence et votre plus grand fan, Sébastien.
Le concerné resta pétrifié. Devant lui se tenaient les Dax Riders en personne.
- Parce que tu vois, expliqua Baptiste à son frère, on a pensé un style électro pour la chanson de Lulu’. Donc Matthieu nous a arrangé un p’tit rendez-vous pour travailler avec des spécialistes en la matière…
- Roh, mais c’est pas vrai ! se lamenta Sébastien (sans vraiment se lamenter). J’adore trop vos chansons et tout, j’ai tous vos albums à la maison (j’en ai même des doubles !), et je connais les chansons par cœur ! I was made for lovin’ you baby ! Do, do, do, do, do, do ! Putain, trop de la balle ! Pouh, j’le crois pas ! C’était mon plus grand rêve de vous rencontrer !
Tout le monde éclata de rire devant l’enthousiasme du jeune homme. Clémence s’approcha de lui et l’entraîna à l’intérieur du studio.
- Bon anniversaire Séb ! lui glissa-t-elle à l’oreille.
- Sérieusement, tu croyais qu’on t’avait oublié ? demanda Florian, tout sourire.
- Bah ouais.
- Déjà 18 ans que tu emmerdes le monde Sébastien ! soupira Baptiste.
- Hey ! Boucle-la deux minutes, okay ? Que je savoure tranquillement cet instant !
Une fois le choc de Sébastien passé, les Dax Riders firent écouter au groupe une maquette qu’ils avaient composée. Baptiste et Ludovic remuaient rythmiquement la tête de droite à gauche, Florian et Clémence écoutaient attentivement, et Sébastien fouillait dans son sac.
- Qu’est-ce que tu fais Séb ? chuchota Florian.
- Je cherche un papier et un stylo au fond de mon sac.
- Laisse, tu chercheras après, écoute d’abord.
Le jeune homme fut donc obligé d’obéir, par respect pour les artistes.
- Franchement, c’est super, lança Ludovic, une fois le morceau terminé. Faudra juste qu’on reparle de la reprise à la batterie juste avant le refrain, mais je trouve ça super bien !
- Je veux un autographe ! brailla Sébastien.
Les Dax Riders éclatèrent de rire. Le groupe discuta longtemps avec eux. Quelques heures plus tard, ils durent s’en aller, au grand désespoir de Sébastien (qui avait réussi à arracher des autographes à ses idoles).
- Pourquoi on s’en va ? grogna le jeune homme.
- La nuit tombe et c’est l’heure de bouffer, expliqua Ludovic.
- Viens Babou !
- M’appelle pas Babou !
- Tu m’as bien appelée Clemenceau !
- Oh pitié, commencez pas s’il vous plait ! pria Baptiste.
Ils amenèrent Sébastien dans un restaurant parisien loin d’être chic : le Mac Do.
- Je vais chercher les commandes ! s’exclama Ludovic en s’éloignant vers l’arrière du fast-food.
Dix minutes plus tard, il revint avec un plateau rempli de bonnes choses américaines et sur lequel se trouvait un énorme hamburger avec une grosse bougie plantée dessus. Sébastien poussa un petit cri, émerveillé.
- Ah bah ça alors !
- Hey, tu voulais un anniversaire original en famille, alors tu as eu un anniversaire original en famille ! s’exclama son frère.
- Souffle Séb !
- Et n’oublie pas de faire un vœu ! rappela Florian.
Sébastien fit craquer ses doigts de la même façon que Clémence lorsqu’elle joue du piano et respira à fond avant de souffler brutalement sur la petite bougie.
- Pouah, il a postillonné !
- C’est pas grave Lulu’, consola Baptiste. C’est son hamburger qui a prit !
- Et maintenant, le cadeau ! s’exclama Clémence.
Elle tendit un petit paquet au jeune homme, qui devint comme un enfant le jour de Noël. Son sourire s’étira jusqu’aux oreilles et il secoua le paquet près de son oreille pour deviner ce qu’il y’avait à l’intérieur.
- De la part des Rescapés.
- Ce sera pas une chemise alors…se désola Sébastien, s’apercevant qu’une chemise ne pouvait pas rentrer dans un si petit paquet.
- Non, je crois que t’en as assez, fit Baptiste avant de boire une gorgée de Coca.
- Ouvre, et tu verras, lança Ludovic, excité comme un pou.
Le jeune homme s’exécuta. Il sortit une petite boîte du petit paquet et l’ouvrit doucement. Lorsqu’il prit conscience de son cadeau, il poussa un cri aigu qui se fit entendre dans tout le fast-food.
- La même que Florian ! s’écria-t-il.
- Pas trop la même, remarqua l’intéressé, elle est plus jolie la tienne.
- Et plus fine aussi, ajouta Ludovic.
- C’est Clémence qui l’a choisie, expliqua Baptiste.
- Comme ça, les filles n’auront pas besoin de te demander ton prénom ! plaisanta la jeune fille.
Sébastien se pencha sur la petite boîte où une gourmette en argent était délicatement posé. Son prénom était gravé dessus en lettres fines et rondes.
- Ça te plait ? s’inquiéta Clémence.
- Oui ! hurla le jeune homme. Ça faisait longtemps que j’en voulais une !
Il se leva et fit un gros bisou très baveux à chacun de ses amis. Aveuglé par sa joie, il manqua de faire tomber son jus d’orange sur le T-shirt rose de Ludovic.
- Fais gaffe hein !
- Ouais, ouais…Flo’, tu peux me l’attacher autour du poignet ?
- Bien sûr.
Matthieu ne tarda pas à rejoindre le groupe à leur table.
- Tiens, c’est maintenant que tu arrives, toi ? railla Florian.
- Alors Séb, t’as passé une bonne journée ? demanda l’agent artistique, en ignorant la remarque du jeune homme.
- Ouais ! Trop ! J’ai vu les Dax Riders ! J’ai travaillé avec les Dax Riders ! J’ai eu des autographes des Dax Riders ! J’ai rigolé avec les Dax Riders ! J’ai papoté avec les Dax Riders ! J’ai bouffé au Mac Do ! Et j’ai eu une gourmette en argent !
- Et ben…
- Nous, surtout, on ne compte pas, remarqua Ludovic.
- C’est vrai ça, rajouta Baptiste. Qui a eu l’idée des Dax Riders ? Qui a acheté la gourmette en argent ? Qui a payé le Mac Do ? C’est nous !
- Et j’ai surtout été avec mes meilleurs amis aujourd’hui !
- Et dire que tu dois les supporter tout le temps ! s’exclama Matthieu.
- Oui, approuva Sébastien d’un air détaché, c’est difficile, tu sais. Ils sont plus chiants les uns que les autres.
- Parle pour toi, grinça Clémence.
- C’est qui le prochain qui fête son anniversaire ?
- C’est moi ! s’écria Baptiste, fier.
- Janvier, Baptiste ; février moi ; mars, Florian ; avril, Clémence et décembre, Sébastien, récita Ludovic. Ce sera l’année des 19 ans !
- Au fait, je voulais vous demander quelque chose…
Florian s'arrêta pour boire et reprit sa phrase.
- Vous descendez à Lyon pour Noël ?
- Évidemment, certifia Baptiste. Mamie Fernande descend exprès de Bretagne pour foutre le bordel, alors on se doit d’être à Lyon.
- En plus, y’aura les cadeaux, ajouta Sébastien.
- Et toi Clémence ?
- Pareil. Mon oncle, ma tante et mon cousin montent de Cannes exprès pour me voir.
- Et moi, je ne peux pas laisser mon père tout seul pour Noël, expliqua Ludovic.
- Okay, fit simplement Florian.
- Mais on organisera un p’tit truc sympa pour le Jour de l’An. Tu verras, tu vas t’éclater comme un fou Flo’.
- Non.
- Quoi « non » ? On invitera Alex si tu veux, si c’est ça le problème.
- Je ne descends pas à Lyon.
Clémence, Baptiste, Sébastien et Ludovic restèrent muets jusqu’à ce que la jeune fille rompe le silence.
- Pourquoi ?
- Je ne suis pas invité.
- Et ta mère ?
- Ma mère ? Ça fait six mois que je ne suis plus en contact avec elle.
- Mais Flo’, elle veut sûrement passer le Noël avec toi.
- Ça m’étonnerait. Elle m’a même pas appelé pour me dire si je devais venir ou pas.
- Mais tu vas pas rester tout seul, quand même ?!
- Je serai pas tout seul. Y’aura Matthieu, pas vrai ?
- Ouais, confirma l’agent artistique. On se bourrera la gueule. On va passer un super Noël à la maison de disques, t’inquiètes pas pour ça.
- Mais…bégaya Clémence. Flo’…tu peux venir chez moi si tu veux.
- Non, je veux pas. Noël, c’est une fête de famille.
- C’est comme si tu faisais partie de la mienne.
- Non, je veux pas, répéta Florian. Je reste à Paris.
Le reste du groupe afficha une mine triste.
- Bon, on remontera à Paris juste avant le Nouvel An alors, décida Baptiste. On va pas te laisser tout seul une éternité.
- Non, non, restez deux petites semaines à Lyon, insista Florian. Vous avez besoin de voir vos parents.
- Je me fous totalement de mes parents.
- Moi, je leur en veux. Ils m’ont pas appelé pour me dire un joyeux anniversaire.
- Je remonterai aussi, fit Ludovic. J’ai pas envie d’aller chez ma grand-mère pour le réveillon. Si j’y vais, je vais m’ennuyer. Tandis qu’entre nous, on s’amusera comme des fous.
- Je viens aussi, décréta Clémence. Il est hors de question que je laisse mon Floflo’ d’amour tout seul dans cette ville de chacals.
Florian sourit. Il savait que ses amis étaient géniaux (bien qu’un peu encombrants) et qu’ils étaient tous étroitement liés. La soirée se passa assez bien si ce n’est que Ludovic avala de travers son Fanta et qu’il fallut lui taper dans le dos durant cinq minutes, et que Sébastien fut en colère contre ses parents pour ne pas lui avoir souhaiter son anniversaire. Mais qu’il se rassure, il recevra trois jours plus tard une lettre d’eux avec un billet de cent euros à l’intérieur…
Extra Trois : Sport
(Les chansons sont les propriétés de Cauet et du groupe La Plage)
- C’est sympa de m’avoir recueilli chez toi pour la nuit.
- Reste à savoir ce qu’on va faire tous les deux pendant que les trois autres regardent le foot…
- Zidane y va marquer, Zidane y va marquer ! Zidane y va marquer, Zidane y va marquer ! Zidane y va marquer, Zidane y va marquer ! Zidane y va marquer, Zidane y va marquer ! Zidane y va marquer, Zidane y va marquer ! Zidane y va marquer, Zidane y va marquer !
C’était le soir de la finale de la Coupe du Monde. Baptiste et Sébastien s’étaient rendus chez Ludovic pour regarder le match et à présent, ils sautaient comme des fous devant la petite télévision.
- Zidane y va marquer, Zidane y va marquer ! Zidane y va marquer, Zidane y va marquer ! Zidane y va marquer, Zidane y va marquer ! Zidane y va marquer, Zidane y va marquer ! Zidane y va marquer, Zidane y va marquer ! Zidane y va marquer, Zidane y va marquer !
- Ribéry, il va jouer !
- Et Wiltord, il va jouer !
- Anelka, il va jouer…
- Seulement sur sa PSP !
- Zidane y va marquer, Zidane y va marquer ! Zidane y va marquer, Zidane y va marquer ! Zidane y va marquer, Zidane y va marquer ! Zidane y va marquer, Zidane y va marquer ! Zidane y va marquer, Zidane y va marquer ! Zidane y va marquer, Zidane y va marquer !
- Stop ! Arrêtez tout ! Cissé, il est blessé !
- Hein ?
- Mais comment ?
- Mais appelez le Ministre de la Santé !
- Ouais, appelez le Ministre des Urgences !
- Appelez le Ministre de la bombe magique qui fait le froid et qui répare la jambe cassée !
- C’est pas grave si Cissé il est blessé, parce que…
- Il reste Makelele, il reste Makelele ! Il reste Makelele, il reste Makelele ! Il reste Makelele, il reste Makelele ! Il reste Makelele, il reste Makelele ! Il reste Makelele, il reste Makelele ! Il reste Makelele, il reste Makelele ! Il reste Makelele, il reste Makelele ! Il reste Makelele, il reste Makelele !
- Bon, stop, les mecs, prévint Baptiste. Le match commence.
Les trois jeunes hommes plongèrent leurs mains dans un immense récipient rempli de pop-corn et regardèrent silencieusement le petit écran.
- Oh y’a faute là !
- Connards d’Italiens !
- Pouh, c’est que des tricheurs !
- Il a de la merde dans les yeux cet arbitre !
- Selon vous, qu’est-ce qu’ils font Flo’ et Clém’ en ce moment ? demanda soudainement Ludovic.
- Attends, on a qu’à leur téléphoner, fit Sébastien.
Le jeune homme saisit son téléphone portable et composa le numéro de celui de Florian.
- Allô Flo’ ? C’est Séb ! T’es où ? Comment ça « chez Clémence » ? Qu’est-ce que tu fous « chez Clémence » ?! Comment ça « tu dors chez elle » ?! Tu nous as même pas demandé notre avis ! Ah…attends Flo’, y’a penalty. C’est Zizou qui va tirer.
Un « But ! » retentissant résonna dans l’oreille de Florian.
- Putain ! s’écria le jeune homme, faisant sursauter Clémence. Il m’a gueulé dans l’oreille !
La jeune fille colla son oreille au portable et écouta attentivement Sébastien, Baptiste et Ludovic hurler à l’autre bout du fil.
- Ouah ! But ! But ! But !
- Zidane il a marqué, Zidane il a marqué ! Zidane il a marqué, Zidane il a marqué ! Zidane il a marqué, Zidane il a marqué ! Zidane il a marqué, Zidane il a marqué ! Zidane il a marqué, Zidane il a marqué !
- Zizou, t’es le meilleur !
- Allez les Bleus, allez les Bleus, allez !
- Et un, et deux, et trois, zé-ro !
- Qui ne saute pas n’est pas Lyonnais ! Hey ! Hey !
- Non Séb. Maintenant, c’est « Qui ne saute pas n’est pas Français ! Hey ! Hey ! » !
- D’accord, frérot. « Qui ne saute pas n’est pas Français ! Hey ! Hey ! », chantonna le jeune homme en sautant dans tous les sens.
- Oh, oh, arrête de sauter, s’exclama Ludovic. Y’a corner, c’est dangereux pour nous ça !
- Qu’est-ce qu’on fait ? répéta Florian, qui s’ennuyait.
- Je sais pas. Qu’est-ce que tu veux faire ?
- Bah…ce que tu veux.
- Ce que je veux ? D’accord. Masse-moi le dos alors.
Clémence s’assit sur son lit et retira son débardeur qu’elle jeta ensuite par terre. Florian suivit tous ses gestes du regard. La jeune fille s’allongea sur le ventre et lui fit signe de commencer sa tâche. Lorsqu’elle sentit ses deux mains sur sa peau, elle l’arrêta une nouvelle fois.
- Attends, fit-elle en trifouillant dans son dos.
Ses mains cherchaient à détacher son soutien-gorge à l’aveuglette mais elles ne trouvaient pas l’attache. Florian se vit donc obligé de l’aider.
- C’est bon, dit-elle, une fois libérée.
Pendant une demi-heure, Florian s’appliqua à masser Clémence. Son dos musclé se détendit très rapidement.
- J’ai pris mon dernier cours de danse aujourd’hui.
- Ça s’est bien passé ?
- Ouais, ça va. Disons juste que ça m’a fait bizarre, c’était la dernière fois que j’y allais.
- Tu ne seras plus la meilleure de ta section…
- Non, je suis trop dégoûtée.
Les mains de Florian s’arrêtèrent soudainement. Clémence, presque endormie, le remarqua à peine.
- Flo’ ?
La jeune fille sentit alors deux lèvres brûlantes papillonner sur sa peau, et qui montaient jusqu’à son cou.
- Florian…répéta-t-elle, amusée.
- T’es vraiment méchante avec moi pour oser me narguer.
Clémence se retourna et attira le visage du jeune homme vers le sien.
- Dis pas ça…
Ils se fixèrent un instant dans les yeux, tout sourire. Et comme ni Ludovic, ni Baptiste, ni Sébastien n’étaient là, Florian fit quelque chose qu’il ne regretta pas du tout : il embrassa à pleine bouche Clémence et balaya du revers de la main son soutien-gorge qui la gênait tant. La jeune fille n’y vit aucun inconvénient, bien au contraire. Les autres vêtements légers tombèrent vite sur le sol et le couple se cacha sous le drap pour mieux apprécier la chaleur de l’autre.
- Non !
- Pourquoi ils ont fait ça ?!
- C’est pas possible !
- Je vais me suicider !
- Connards d’Italiens !
- Pouh, ils ont égalisé !
- Salauds, va !
- Allez Zizou ! T’es le meilleur !
- Zidane y va marquer, Zidane y va marquer ! Zidane y va marquer, Zidane y va marquer ! Zidane y va marquer, Zidane y va marquer ! Zidane y va marquer, Zidane y va marquer ! Zidane y va marquer, Zidane y va marquer ! Zidane y va marquer, Zidane y va marquer !
- Flo’, et le groupe ?
- Ils le sauront pas.
- Ouais, mais Baptiste devine rapidement les choses.
- T’auras qu’à lui mentir.
- Baptiste est capable de détecter un mensonge à cinquante kilomètres, et ça, dans ses mauvais jours.
- Bah, on les envoie se faire foutre s’ils nous posent un problème et voilà. Mais y’a des choses qui ne peuvent pas attendre douze ans !
- Exact !
- On reprend où on en était ?
Presque deux heures avaient passé, et Ludovic, Baptiste et Sébastien étaient à bout de nerf. Ils avaient de quoi être inquiet : il n’y avait plus de pop-corn et le score était toujours à un-un.
- On n’arrivera pas à marquer, se désola Baptiste.
- Si, motivé ! Allez Zizou !
Au moment où Sébastien avait dit « Allez Zizou », le footballeur français s’était justement retourné et avait donné un mémorable coup de boule à un joueur italien. Ludovic, Baptiste et Sébastien, choqués, ne dirent rien pendant quelques secondes. Jusqu’au moment où l’arbitre s’avança vers le joueur et tira un carton rouge de sa poche.
- Hein !
- Attendez ! J’ai pas tout suivi là !
- Oh le salaud ! Oh le salaud d’arbitre à la con !
- Putain ! Pas lui ! Pas Zizou !
- Mais attends, ce pédé, il l’a cherché aussi ! s’écria Ludovic.
- C’est clair ! Il a tiré sur le maillot à Zizou !
- Salaud !
- Connard !
- Pédé va !
- Va te faire ! hurlèrent les trois adolescents à l’unisson.
Le téléphone portable vint -comme à son habitude- déranger Florian. Celui-ci releva la tête et soupira avant de décrocher.
- Allô ? fit-il d’une voix rauque.
- Les Italiens, c’est tous des enculés ! hurla Sébastien, énervé, à l’autre bout du fil.
- Laisse-moi deviner…on a perdu ?
- Ouais…Ils nous ont marqué un but lors d’un corner, ensuite y’a Zizou qui a défoncé Materazzi, putain, t’aurais vu ça, c’était génial. Bon, évidemment, Zizou, il s’est pris un carton rouge, mais bon, c’était super quand même. Ensuite, y’a eu les tirs au but, Trézéguet, il s’est trop raté ! Et c’est ces pédés qui ont gagné la Coupe du Monde ! Putain, t’aurais vu les têtes de l’Équipe de France ! On est trop dég’ ! On avait sorti la bière en plus ! Euh…Flo’, t’es là ?
Florien était bien à l’autre bout du fil, mais il n’écoutait pas la conversation. Il était occupé à embrasser discrètement l’épaule de Clémence, qui lui faisait signe depuis un certain temps de raccrocher.
- Ouais, je suis là.
- Qu’est-ce que tu fais ?
- On regarde la téloche.
- Quelle chaîne ?
- La cinq.
- Attends.
Le jeune homme entendit Sébastien demander à Ludovic de mettre la chaîne cinq. Puis après quelques secondes de silences, son interlocuteur décida de manifester son dégoût.
- Beurk ! C’est un documentaire sur les Hommes de Cro-Magnon ! Ils sont en train de se reproduire ! Ils font des bruits dégueulasses !
- Ouais. Comme tu vois, c’est très intéressant ce documentaire !
- En plus, c’est deux hommes ! Y’a Lulu’ qui est déjà dans le truc, tu vois !
- Ouais, ouais…je vois très bien…
Clémence se remit à râler et fit une nouvelle fois signe à Florian de raccrocher.
- Bon Séb, je te laisse. Je rate la moitié du documentaire là !
- Ok, nous, on va se regarder un bon film porno !
- Ouais, c’est ça !
Florian raccrocha au nez de Sébastien et le téléphone partit rejoindre le tas de vêtements.
- Mon Floflo’ d’amour, je t’aime tant ! s’exclama Clémence en s’accrochant à son cou.
- Oui, je sais, je suis irrésistible, plaisanta le jeune homme avant de l’embrasser à nouveau.
Le lendemain, à huit heures du matin, Clémence était réveillée. Elle se tournait souvent vers Florian pour voir s’il dormait encore. Hélas, le jeune homme n’était pas du genre à ouvrir les yeux si tôt, et avait prévu de ne pas se réveiller avant midi. Ce n’était pas du goût de Clémence, qui décida d’écourter sa nuit. Elle lui caressa doucement le visage, mais il n’y eut aucune réaction.
- Flo’…
Silence.
- Flo’…
Silence.
- Flo’…
Silence.
- Florian…
Silence toujours. Clémence saisit délicatement le nez du jeune homme entre deux de ses doigts et le pressa pour bloquer sa respiration. Dix secondes plus tard, Florian manqua de s’étouffer et la jeune fille diminua la pression. Une main vint balayer celle de la jeune fille pour laisser au nez sa liberté.
- Hmm…
- Flo’…
- Clém’, laisse-moi dormir…
C’était un murmure enfantin qui était sorti de la bouche de Florian. Clémence se hissa sur le jeune homme et l’embrassa doucement.
- Hmm…
- Flo’, je m’ennuie.
- Fais comme moi : dors.
- J’ai plus sommeil.
- Tu fais chier.
- Allez, gros paresseux !
- Mais…
- Allez !
Florian mit dix bonnes minutes pour ouvrir ses paupières. Clémence, assise sous le drap, l’observait avec ses prunelles brillantes.
- Flo’, on n’aurait jamais dû faire ça, cette nuit.
Avant qu’il put dire quoique ce soit, elle plongea sur lui et le couvrit de baisers dans le cou.
- Parce que maintenant, je suis cent fois plus accro à toi !
- Cool.
- Mon Floflo’ d’amour !
- Ma Clémence de sol !
Ils roulèrent sur le lit jusqu’à ce qu’ils en rencontrèrent le bord. Florian lui prit soudainement la main et l’examina attentivement.
- J’aime bien tes mains. T’as des longs doigts fins et agiles.
- C’est des mains de pianiste, précisa la jeune fille, amusée. Et montre les tiennes.
- Les miennes, elles sont un peu fripées. Elles sont tout le temps enroulées autour d’un stylo.
- Ouais, c’est des mains d’auteur.
Après un temps, elle reprit la parole.
- Tu sais quoi Flo’ ? Je suis soulagée.
- De quoi ?
- Bah…de l’avoir fait avec toi.
- Tu l’avais fait avec quelqu’un avant ?
- Bien sûr. Me regarde pas comme ça Flo’, tes « expériences » avec les Anglaises, c’était pas mieux !
- Oui, mais c’est pas pareil. Qui c’était ?
- Tu le connais pas.
- Pas grave, je demanderai à Ludovic, il connaît tous les mecs du coin.
Ils se turent à nouveau.
- C’est bizarre l’adolescence, fit Clémence. Y’a quatre ans, c’était pas pareil.
- Ouais, on n’avait pas les mêmes idées, le même comportement, ni le même esprit.
- Quand on était plus jeune, on se faisait des bisous, mais on pensait même pas à se connaître plus, on avait pas envie de se sauter dessus comme maintenant.
- C’est nos corps qui changent. Et puis, y’a aussi l’influence de Baptiste, Sébastien et Ludovic.
- Oui, ça aussi, ça y fait.
Baptiste et Sébastien avaient dormi chez Ludovic, entassés l’un sur l’autre. Au petit matin, des klaxons italiens qui fêtaient leur victoire les avaient réveillés tous les trois. Ludovic leur avait lancé des bouteilles de bières vides, Sébastien les avait injuriés et Baptiste les avait sifflés.
Ils entreprirent après de faire leur toilette et lorsqu’ils eurent fini leur tâche, ils s’assirent sur le lit de Ludovic et se mirent à réfléchir.
- On a qu’à aller chez Clémence, proposa Baptiste.
- Là-bas, on trouvera quoi faire, ajouta Ludovic.
- Okay, je les appelle !
Sébastien saisit son téléphone et composa à nouveau le numéro de Florian.
Lorsque le téléphone du jeune homme sonna, Florian grogna et hésita à décrocher. Il était bien dans les bras de Clémence et il n’avait pas envie de les quitter. Comme la jeune fille voyait qu’il n’avait pas la moindre envie de répondre, elle le repoussa gentiment et plongea sur le tas de vêtements pour saisir le portable.
- Oui ? fit-elle en reprenant sa place contre Florian.
- C’est pour te dire qu’on arrive chez toi dans dix minutes. On est encore chez Lulu’ mais on arrive.
- Mais comment ça « vous arrivez » ?! Vous avez vu l’heure ?
- Oui, mais comme vous êtes apparemment réveillés, on vient squatter. Ciao !
Clémence reposa le téléphone à côté d’elle et se tourna Florian, effrayée.
- Ils arrivent dans dix minutes.
Aussitôt, le jeune homme sauta du lit et ramassa ses affaires.
- Non, c’est moi la première à la douche ! s’exclama Clémence, en s’enroulant dans le drap.
- Ça m’étonnerait qu’on ait le temps de faire trempette ! Habille-toi seulement !
- Et toi, fais le lit, il est dans un sale état !
Elle partit au galop dans la salle de bain laissant Florian dans la plus grande panique. Il saisit le drap qu’avait laissé tomber Clémence et le jeta jusqu’à l’autre bout du lit. Il fit pareil avec la couette. Il frappa un peu l’oreiller pour le bomber et le catapulta à son tour sur le lit. À peine eut-il terminé que la jeune fille revint habillée dans la chambre, toujours aussi paniquée. Elle constata avec horreur l’état du lit, mais à la place de crier sur son amant, elle l’envoya fermement à la salle de bain. Elle voulut arranger le lit, mais lorsqu’elle passa devant son miroir, elle fut frappée par la vue de quelques tâches rouges dispersées dans son cou.
- Roh mais c’est pas vrai ! Pourquoi il a fait ça ?! Et qu’est-ce qu’ils vont dire, les autres, s’ils voient ça ?! Bon, pas de panique ma grande, je vais essayer de cacher ça avec du fond de teint.
Elle s’appliqua tant bien que mal à dissimuler les suçons de Florian. Elle avait seulement terminé de boutonner correctement son chemisier et son jean, lorsque la sonnette retentit. La jeune fille poussa un petit cri et se rua sur la porte pour ouvrir à ses amis. Ce fut Sébastien qui lui tomba dans les bras, désespéré.
- On a perdu ! pleurnicha-t-il, accroché solidement à Clémence, qui avait peur que le jeune homme efface son fond de teint.
- De toutes façons, les vrais Champions, c’est nous, lança Ludovic, déterminé.
- Il est où Flo’ ? demanda Baptiste, méfiant.
- Dans la salle de bain, il termine de se préparer.
- C’est rare qu’il soit si matinal.
- À vrai dire, commença la jeune fille, il voulait encore dormir lorsque vous avez appelé et…
Un cri aigu la coupa. Non, ce n’était pas Sébastien qui criait, c’était Ludovic. Ludovic avait un horrible défaut : il était maniaque du rangement et de la propreté. Ce dernier s’était faufilé jusque dans la chambre de la jeune fille et avait manqué de s’évanouir en la voyant.
- Mon dieu, Clémence ! T’as vu l’état de ta chambre ! Putain, et le lit !
Baptiste et Sébastien se précipitèrent dans la pièce pour constater l’ampleur des dégâts. Les trois adolescents lancèrent un regard interrogateur à la jeune fille qui y répondit avec un sourire gêné.
- Vous savez ce que c’est une nuit avec Flo’…
- T’as couché avec Florian ? s’exclama Baptiste, stupéfait.
- Qu’est-ce que tu entends par « coucher avec Florian » ?
- Bah, dans ma question, ça prenait le sens « dormir avec Florian », mais si…
- C’est juste, coupa-t-elle. J’ai dormi avec Florian ou plutôt, Florian a dormi avec moi.
- Je croyais que t’avais une chambre d’ami, s’étonna Sébastien.
- Une chambre d’ami ? répéta Clémence.
- Bah ouais.
- Ah, tu parles de la pièce au bout du couloir ? C’était une chambre d’ami, mais ça n’y ressemble plus du tout maintenant. J’aurais eu honte de faire dormir Florian au milieu des percussions de mon père.
- D’ailleurs, qu’est-ce qu’il fout notre Floflo’ national ?
- Je vais l’appeler, décida la jeune fille. Florian, grouille-toi !
Florian finit par sortir de la salle de bain.
- Salut les gars, fit-il d’une voix rauque en serrant les mains des trois jeunes hommes.
- Dis donc toi, t’es encore pas encore réveillé hein ? plaisanta Sébastien.
- Nan. J’ai pas beaucoup dormi cette nuit.
- Vous vous êtes couché à quelle heure ? demanda Ludovic.
- Je sais pas, mais j’ai eu du mal à m’endormir à cause de Clémence. Elle n’arrêtait pas de bouger, c’est hallucinant !
- Arrête de dire n’importe quoi ! C’est toi qui as failli me faire tomber par terre, riposta la jeune fille.
Ils étaient sur le point de se disputer lorsque Baptiste les arrêta.
- Vous n’allez quand même pas vous chamailler pour si peu.
- Ouais, il a raison, ajouta Ludovic. Viens Clémence, je vais te coiffer, parce que je te raconte pas l’état de tes cheveux. Pire que ta chambre.
Florian s’esclaffa en constatant l’état effectivement monstrueux de la chevelure de la jeune fille.
- Oh ça va hein ! Vous marrez pas, les mecs ! s’exclama-t-elle en tendant une brosse à Ludovic.
Pendant qu’elle se laissait coiffer par le jeune homme, Florian s’était rallongé sur le lit, dans l’espoir de se rendormir.
- Flo’, t’enlèves tes shoes avant de monter sur mon lit, ça fait plusieurs fois que je te le dis !
- Hmm…
- Et tes chaussettes aussi.
- Tu veux que je me mette à poil ou quoi ?
Baptiste arqua un sourcil, amusé.
- Pour ma part, ça me dérangerait pas…commenta Ludovic. Qu’est-ce que tu fais Séb ?
- Je constate l’ampleur des dégâts d’une nuit avec Florian, expliqua le jeune homme en soulevant les draps.
Il observa les draps quelques minutes puis les remit correctement en place.
- C’est pas joli, remarqua-t-il en faisant la moue.
- Ça doit passer à la machine à laver, fit la jeune fille, gênée.
Florian n’entrait pas dans le jeu de Clémence ; il se contentait d’éclater de rire, à la plus grande stupéfaction de leurs amis.
- Alors ce film porno, c’était comment ? demanda le jeune homme à Sébastien.
- Bof.
- Ça n’a pas trop touché notre âme sensible, continua Baptiste.
- Je trouve ça écœurant qu’ils engagent des femmes qui font du 65A pour tourner un film porno ! s’exclama Ludovic.
- C’est vrai que ça manque de tact pour les jeunes adolescents en manque comme nous, admit Florian.
- Oh, et le match de foot hier ! reprit Sébastien. Purer, ça, c’était un match, mais vraiment, je suis trop dégoûté ! Zizou aurait pu attendre avant de fracasser l’Italien !
- Zidane il l’a frappé, Zidane il l’a tapé ! chantonna Baptiste.
- Coup de boule avant, coup de boule arrière ! Coup de boule à droite, coup de boule à gauche !
- Trézéguet n’a pas joué !
- Quand il a joué, il a raté !
- Il a tout fait capoter !
- La Coupe on l’a ratée !
- Barthez n’a rien arrêté !
- C’est pourtant pas bien compliqué !
- Attention, penalty ! Il va tirer !
- Un…
- Deux…
- Trois…
- C’est raté !
- Zidane il l’a frappé, Zidane il l’a tapé ! Zidane il l’a frappé, Zidane il l’a tapé ! Zidane il l’a frappé, Zidane il l’a tapé ! Zidane il l’a frappé, Zidane il l’a tapé ! Zidane il l’a frappé, Zidane il l’a tapé ! Zidane il l’a frappé, Zidane il l’a tapé ! Zidane il l’a frappé, Zidane il l’a tapé !
- Oh les gars, arrêtez un peu ! reprocha Clémence, en s’allongeant à côté de Florian.
Sébastien, Baptiste et Ludovic s’arrêtèrent de chanter, étonnés.
- Pourquoi ? s’inquiéta Baptiste.
- Flo’ roupille.
- Oh pauvre petit chou !
- Ne prends pas ton cas pour une généralité, Sébastien.
- Bah réveille-le, j’ai pas envie de rester ici. Si on allait prendre l’air du matin ? proposa Ludovic, en s’admirant dans le miroir de la jeune fille.
Les adolescents opinèrent du chef. Clémence, comme à son habitude, caressa le visage de Florian avec ses doigts légers pour le réveiller.
- Je peux pas prendre une douche avant ? demanda celui-ci, une fois les yeux ouverts.
- Non, répondirent trois voix masculines.
- Mais…riposta le jeune homme.
- T’inquiètes pas Flo’, tu prendras ta douche au retour de la promenade, rassura Clémence avec compassion.
Le groupe se dirigèrent vers le hall d’entrée, prêt à partir.
- Bon, les gars, s’exclama soudainement Ludovic, en ouvrant la porte d’entrée. Faudra se refaire une soirée sport ! Même vous, Clémence et Flo’ ! On regardera un match super où on est sûr de gagner, genre Marseille contre Lyon ! Comme ça, y’aura pas de déception !
- C’est vrai ça, vous ne pouvez vraiment pas rester dans une chambre à regarder des hommes préhistoriques se reproduirent à la télé, continua Sébastien.
- C’est vrai, admit Florian en jetant un coup d’œil à Clémence, on s’en refera une de soirée sport, je vous le promets !
"Ils traversaient la rue sans regarder ni à gauche et ni à droite" -} ça par contre c'est vrai ^^. Dès qu'il y a plus de voiture, il veut traverser.
Sebastien croyait vraiment qu'on l'avait oublié ? Il devrait faire plus confiance à ses amis et sa famille (ils ont quand même pensé à lui).
Pour l'extra, j'ai bien aimé le parallèle entre la coupe du monde et la soirée tête à tête entre Florian et Clémence. Est-ce qu'ils vont se remettre ensemble ?
Enfin bon, à part ça, le groupe a vraiment fait de son mieux pour faire croire à Séb qu'il l'avait oublié, mais effectivement, ce n'était pas le cas. ^^ Et est-ce que Flo et Clémence vont se remettre ensemble... ? Et bien, je ne dirai rien. :)
Bisoudoux et merci pour tes commentaires !
(coup de boule à gauche, coup de boule à droite XD)
bisouuuus et merci !