Elraza retrouva Day et Roch à l’intérieur de l’écurie. Le bâtiment contenait quatre stabulations de chaque côté d’une traverse dallée de pierre, ainsi qu’un recoin près de l’entrée pour ranger le matériel de monte. Au-dessus des stalles, un étage ouvert accessible via une échelle permettait d’entreposer le fourrage nécessaire en hiver. Au fond de l’allée centrale, l’écurie communiquait avec l’atelier du forgeron via une double-porte battante afin de pouvoir ferrer les chevaux. Le sol était jonché de paille fraîche et un système hydraulique semblable à celui qu’elle avait observé aux Trois Couronnes permettait d’abreuver les animaux. La moitié des box demeuraient vides à cette heure matinale. Lorsqu’elle entra, Day finissait de panser sa jument et le mercenaire faisait le tour des stalles en observant les équidés d’un œil expert. Son visage fermé, toutefois, trahissait sa déception.
« Hobb a vendu plusieurs chevaux depuis mon dernier passage, dit-il. Il lui reste une lourde bête de somme, un âne et la jument. Nous aurons bien du mal à distancer les cavaliers sur de pareilles montures.
- Elles feront l’affaire, répondit l’enchanteresse. Je n’ai pas l’intention de défier leurs Oro’luins à la course. Notre objectif est d’esquiver les renégats, pas de les affronter. »
Roch renifla et porta son attention sur un robuste percheron à la robe noire qui mâchonnait tranquillement son foin. Le mercenaire avait raison, il s’agissait d’un animal de bât élevé pour tirer des carrioles et tracter des charrues. Son pas lourd et puissant ne le prédisposait pas à galoper à bride abattue. C’était un cheval d’endurance et non de vitesse.
« Oriendo nous a quittés, n’est-ce pas ? remarqua le spadassin.
- Oui. Il est parti de son côté pour retarder les cavaliers.
Elraza frémit et n’en dit pas plus, espérant que Roch n'avait pas espionné leur conversation. Celui-ci se contenta d'approuver du chef.
- Dans ce cas, mieux vaut ne pas perdre de temps », conclut-il.
Il fit signe à Day de les rejoindre et tous trois sortirent de l’écurie en barrant la porte. Une bourrasque surprit Elraza et s'engouffra sous sa houppelande. Le vent du sud-est charriait avec lui les odeurs d’algue de la marée descendante. En portant son regard le long des falaises, elle remarqua un feu qui brûlait dans l’obscurité.
« Apparemment nous n’étions pas seuls près du phare de Boel, dit-elle. Quelqu’un a allumé un feu au sommet de la tour.
- Non, c’est trop éloigné pour qu’il s’agisse du vieux phare. On dirait plutôt l’un des hameaux de pêcheurs sur la côte. »
Un frisson d’effroi glaça l’enchanteresse et Roch ne fit pas d’autre commentaire. Tous deux savaient ce que signifiait ce brasier : les renégats boutaient le feu aux villages qui refusaient de leur livrer l’enfant. De toute évidence, ils avaient renoncé à la discrétion et brutalisaient les habitants.
« Hâtons-nous », ordonna la magicienne.
Ils contournèrent les bâtiments jusqu’à arriver devant une porte en chêne décorée de ferrures. Roch y tambourina à trois reprises mais seul le silence lui répondit. Il pesta.
« Hobb ! Par les flammes de Xyron, ouvre cette fichue porte ! On sait que tu es là ! »
Il y eut de l’agitation à l’intérieur et Elraza fut tentée d’utiliser son Œil-de-Var pour observer à travers le mur. Hélas, elle réalisa que l’absence de son Oro’luin la privait également de sa double-vue. Son cœur manqua un battement dans sa poitrine. À quel point ses pouvoirs dépendaient-ils de la présence de Cœur-de-Nuit ? Sans son familier, elle se sentait terriblement seule et vulnérable. Elle se reposait tellement sur lui qu’elle ne savait même plus faire la différence entre sa propre magie et celle que sa mère lui avait léguée. Cette pensée l’effraya. Heureusement, le remue-ménage à l’intérieur cessa et une voix rauque et somnolente ne tarda pas à répondre au mercenaire.
« Qui va là ? La forge est fermée à cette heure, allez-vous-en !
- Papa, c’est moi ! » s’exclama Day.
Le bruit d’un lourd verrou que l’on soulève se fit entendre et la porte pivota sur ses gonds. Parut de l’autre côté un homme de la quarantaine au visage joufflu et au crâne chauve dont la silhouette massive occupait tout l’encadrement. Il tenait une arbalète dans ses bras musculeux, mais son faciès se détendit lorsqu’il reconnut le spadassin.
« Nom d’un boursoufleux ! s’écria-t-il alors qu’un large sourire étirait ses traits. Roch An’Keln ! Je ne t’espérais plus, vieux gredin !
- Roch en Salaadem, Hobb !
Le forgeron s’écarta pour les inviter à entrer. Son visage s’éclaira lorsqu’il posa les yeux sur la magicienne.
- Til’Duin en Salaadem, le salua-t-elle en s’inclinant. Je vous remercie de m’accueillir sous votre toit.
- Soyez la bienvenue, Til'Duin. Voilà plusieurs semaines que nous vous attendions. Et désolé pour l’arbalète, ajouta-t-il en la déposant au pied d’un coffre. Vous savez ce que c’est, les brigands et les hommes de l’Esperial sont partout dans la région. »
Elle acquiesça et pénétra dans la pièce à vivre au centre de laquelle trônait une grande table en granit. Une lampe à huile brûlait sur le manteau de la cheminée, éclairant des étagères en bois qui exposaient des figurines sculptées en métal. Dans un coin, un luth reposait sur un fauteuil confortable en cuir de cavalin, au pied duquel des petits soldats en terre cuite étaient éparpillés. Les outils du forgeron s’empilaient à une extrémité de la table tandis qu’un tablier couvert de crasse avait été jeté sur le dossier d’une chaise. L’atmosphère était intime, chaleureuse mais étonnamment masculine. Aucune femme ne vivait dans cette maison. Elraza se demanda où était la mère de Day, mais elle craignait de connaître la réponse. Elle ne souhaitait pas blesser son hôte avec des questions indiscrètes.
« Ainsi, vous m’attendiez depuis longtemps ? releva-t-elle avec un sourire de politesse. C’est étrange, ma venue chez vous me paraissait fortuite.
Ce disant, elle jeta un regard inquisiteur en direction de Roch qui dissimulait mal un rictus d’embarras. Le forgeron referma sa porte et remit son lourd verrou en place. Il ne semblait pas avoir remarqué le duel silencieux qui se jouait entre ses visiteurs.
- Bien sûr que nous vous attendions ! renchérit-il de sa voix grave. Cela fait des mois que nous avons sollicité l'aide de votre Clan !
Cette fois, Elraza ne cachait plus son étonnement. Elle fusilla Roch du regard et celui-ci parut vouloir disparaître dans le sol. Malheureusement pour lui, il ne possédait pas d’Œil-de-Var pouvant le rendre invisible.
- Vous n’avez pas été franc avec moi, Roch An'Keln, asséna-t-elle. Depuis le début vous cherchiez à m'amener ici. Notre rencontre aux Trois Couronnes était tout sauf le fruit du hasard. Vous étiez à ma recherche.
Le spadassin soupira et se laissa tomber sur une chaise en grognant. Day s’installa sur un coffre au coin du feu et le forgeron fit face à son ami d’un air accusateur.
- Qu’est-ce que ça signifie, Roch ? Tu n’as pas prévenu notre invitée des raisons de sa venue ?
Cette fois, le mercenaire était bel et bien acculé. D’un geste las, il retira son galurin et se massa les paupières.
- Asseyez-vous, lança-t-il à Elraza d’une voix fatiguée. Je vais tout vous raconter.
L’enchanteresse n’en fit rien. Au contraire, elle demeura impassible et le défia du regard. L'homme poussa un nouveau soupir et commença ses explications.
- Vous avez raison, dit-il. Je n’ai pas été totalement honnête avec vous depuis notre rencontre. Mais je devais d’abord m’assurer que vous étiez bien une Sildaros et la personne que j’attendais. L’arrivée des renégats dans la région a éveillé ma vigilance. Vous auriez très bien pu être une mage de l’Esperial ou l’un de ces sinistres cavaliers.
Elraza acquiesça en se mordant la lèvre. Elle s’était tellement méfiée du mercenaire qu’elle n’avait pas songé un seul instant que ce sentiment pouvait être réciproque.
- Quand vous avez sauvé les clients de l’auberge, reprit-il, j’ai compris que vous étiez la véritable Elraza Til’Duin. Mais je ne pouvais pas briser ma couverture alors que les cavaliers étaient si proches. Ils ont des espions partout dans la région. De plus, votre ami Oriendo a quitté les Sildaros. J’ignorais s'il était digne de confiance.
Le forgeron se racla la gorge pour l’interrompre.
- Peut-être que Til’Duin comprendra mieux ton histoire si tu commences par lui expliquer les détails de ta mission, suggéra-t-il.
- Tu as raison, Hobb. Mais ce ne sera qu'un bref résumé, car nous manquons de temps. Les renégats peuvent arriver au village d’un moment à l’autre. Pour faire simple, j’ai reçu il y a deux ans une missive de Galar. Il cherchait un enfant avec une forte prédisposition à la magie. Il m’a demandé de parcourir la Sangrénie de Ghern et de l’avertir si je parvenais à l'identifier.
- Vous connaissez Galar Im’Radiel ? s’exclama Elraza, stupéfaite.
Le spadassin sourit.
- Bien sûr, je le connais depuis des années. Comment croyez-vous que le Clan des Sildaros recrute ses enchanteurs ? Nous sommes des dizaines à voyager à travers le monde et à prévenir le vieux Grisécaille quand nous rencontrons un candidat potentiel.
- Vous êtes l’un des Veilleurs du Clan, comprit-elle. Les yeux et les oreilles de notre maître sur les quatre continents. C’est pour cela que vous pouvez voir la Shâat et reconnaître les enchanteurs. Galar vous a appris à le faire.
- Me voilà démasqué, ricana le mercenaire. Nous travaillons effectivement pour le même maître, vous et moi. La différence, c’est que vous pratiquez la magie alors que je me contente d’observer et de transmettre des messages.
Elraza sourit à Roch, avec cette fois bien plus de chaleur qu’elle ne lui en avait témoigné depuis leur rencontre. Celui-ci parut se détendre et poursuivit son récit.
- Je disais donc que Galar m’a demandé de partir à la recherche d'un enfant sensible à la Shâat. Longtemps j’ai écumé les routes en vain, sans la moindre piste. Au printemps de l’année dernière, j’ai découvert que je n’étais plus le seul sur ses traces. Les renégats connaissaient son existence. J’ai écrit à Galar pour le prévenir et il m’a chargé d’une nouvelle mission. Je devais aller à la rencontre des cavaliers, gagner leur confiance et le tenir informé de leurs agissements. J’ai donc fait courir la rumeur que j'étais un chasseur de mages itinérant. J'espérais que ça les conduirait jusqu’à moi, et ça a fonctionné à merveille.
- Vous avez joué un jeu dangereux, intervint Elraza. Ces hommes sont incroyablement puissants. S’ils vous avaient soupçonné de les trahir…
- Dans la vie, il faut savoir prendre des risques. En l’occurrence, celui-ci a payé. Quelques semaines plus tard, ils sont venus me voir et m’ont embauché pour localiser l’enfant.
- Et vous l’avez découvert ici.
- En effet. J’ai rencontré Liam par hasard, en venant rendre visite à mon vieil ami Hobb. C'est Day qui nous a présentés. J’ai très vite soupçonné que le gamin avait des pouvoirs, alors j’ai choisi de m’installer dans la région pour le garder à l’œil, le temps de confirmer mon intuition. Comme vous le savez, il est très difficile de repérer la magie chez un enfant avant que son don n’éclose, mais plusieurs évènements étranges autour de ce garçon m’avaient mis la puce à l’oreille. Ce que j’ignorais en revanche, c’est que le jeune Liam posséderait un pouvoir aussi puissant. Je pensais être en mission pour repérer un futur enchanteur comme les autres.
- Je suppose que Galar ne voulait pas alerter trop de gens sur la véritable nature de l’Enfant de Shâat.
- C’est probable. Mais j’ai commis une erreur en m’installant chez Hobb pour surveiller Liam. Les Renégats ont appris que j’avais cessé de vadrouiller et ils sont venus poser des questions. Pour les éloigner de l’enfant, j’ai prétendu être simplement malade et j’ai accepté de les accompagner en Vearn à sa recherche dès que je serais remis sur pied. Nous sommes partis au début de l’été.
- C’est vous qui avez prévenu Galar que les renégats s’y trouvaient ! s’exclama Elraza, comprenant soudain. C’est pour cela qu’il a envoyé Maeve et Silas Cornefer là-bas l’été dernier.
- Oui. Notre maître espérait retenir les renégats sur les terres de l’Esperial le plus longtemps possible. Mais les choses ont mal tourné, j’imagine que vous l’avez su. La jeune Maeve, en dépit de son talent, a mystérieusement disparu. Quant à Silas Cornefer, les renégats lui ont tendu un piège et les soldats de l’Esperial l’ont exécuté.
Le mercenaire se tut quelques instants et Elraza l’observa d’un regard fasciné. Toutes les mauvaises nouvelles reçues par le Clan depuis près d’un an prenaient tout à coup une autre signification, à la fois plus claire et bien plus dramatique. Elle n’imaginait pas que la situation puisse être aussi grave.
- En tout cas, poursuivit Roch, l’affrontement avec Cornefer a forcé les renégats à faire profil bas pendant un temps. Ils craignaient par-dessus tout que Galar ait découvert l’existence de l’enfant, ou qu’il ne lance d’autres Sildaros à leurs trousses. Ils m’ont laissé partir en m’ordonnant de continuer à chercher l’Enfant de Shâat. Craignant qu’ils me suivent à Vitarive, j’ai passé l’hiver dans le nord et une bonne partie du printemps dans la capitale. Hobb m’envoyait régulièrement des nouvelles de Liam et devait me prévenir si jamais les cavaliers refaisaient surface. Au cours de mon voyage, j’ai encouragé Galar à faire venir le garçon au Clan pour le mettre en sécurité. Il a refusé car l’anonymat était la meilleure protection qu’il pouvait lui offrir. Tant que son don ne serait pas éveillé, il ne voulait pas prendre le risque d’envoyer un enchanteur à Tord-la-Falaise et de dévoiler sa position aux cavaliers.
- Mais le Clan aurait pu le protéger ! protesta Elraza.
- Non, Til’Duin. Pas face à ce groupe de renégats. La mort de Cornefer et la disparition de Maeve ont privé le Clan de ses meilleurs enchanteurs. Les pouvoirs de Galar déclinent ces dernières années, il ne peut les affronter seul. Quant à vous, vous étiez en mission de l’autre côté des océans. Il ne restait que des apprentis et des mages du premier cercle pour défendre le Clan. »
Elraza acquiesça, comprenant enfin à quel point son retour sur les terres de Ghern changeait la donne. Grâce à elle, Galar Im’Radiel pouvait prendre le risque d’approcher l’Enfant de Shâat. Parce qu’elle était la fille de Lilyh Eren et que sa mère lui avait transmis une partie de ses pouvoirs. Parce-que le médaillon qui la reliait à Cœur-de-Nuit était leur seul espoir de protéger Liam des Seigneurs Ombres. Un chagrin immense la déchira en pensant à son familier et elle essaya machinalement d’effleurer son esprit. Là où d’ordinaire elle trouvait sa présence chaude et rassurante, elle ne rencontra qu’un vide glacial et effrayant. S’efforçant de ne pas céder à la panique, elle prit la parole à la suite de Roch pour terminer son histoire.
« Quand Galar a appris mon retour, dit-elle, il vous a ordonné de m’attendre à Tord-la-Falaise pour me conduire au garçon. C’est là que vous avez assisté à la chute de Liam et à l’éveil de son pouvoir. Là également que les cavaliers ont refait surface, car ils ont immanquablement entendu l’écho de sa magie. Cette mélopée puissante et grave, que l’on dit être le chant des Grands Dragons et qui retentit à l’oreille de tous les enchanteurs quand s’éveille un Enfant de Shâat. Vous saviez qu’ils allaient venir, alors vous avez convaincu Liam et Day de ne parler à personne de ce qui s’était passé. Vous cherchiez à tout prix à gagner du temps. Vous avez pris l’initiative de contacter les renégats pour les surveiller et vous avez prévenu Galar de la situation. »
Elle marqua une courte pause, cherchant l’assentiment sur le visage du mercenaire. Roch ne lui envoya pour toute réponse qu’un sourire énigmatique. Portée par le fil de ses déductions, elle continua.
« Cela s’est passé à la fin de l’été, à peu près au moment où j’arrivais au Clan. Galar, alerté par votre message, m’a envoyée en toute hâte à la poursuite des cavaliers. Mais ils avaient plusieurs jours d’avance, et vous craigniez que je n’arrive pas à temps. C’est là que vous avez pensé à Oriendo. Un ancien maître Sildaros, un enchanteur à la retraite qui était mon partenaire avant d’être chassé du Clan. J’ignore comment vous avez découvert que Cirin’Del le paria et l’aubergiste des Trois Couronnes ne faisaient qu’un, mais vous aviez désespérément besoin de son aide. »
Une fois de plus, elle leva les yeux vers Roch pour guetter sa réaction. Le mercenaire n’avait pas cessé de sourire, une étrange lueur brillait dans son regard. Il inclina la tête pour encourager Elraza à poursuivre.
« Je crois deviner la réaction de notre maître quand vous lui avez fait part de votre idée. Galar et Oriendo se sont brouillés lors de son départ, Im’Radiel ne lui fait plus confiance. Il vous a certainement interdit de lui demander de l’aide ou de lui parler de l’enfant. Alors, vous avez fait la seule chose qui vous permettait de l’impliquer dans cette histoire sans trahir votre engagement. Vous être retourné voir les cavaliers pour les convaincre qu’Oriendo protégeait l’Enfant de Shâat. Vous avez détourné volontairement l’attention des renégats sur Vitarive.
Elle se tut, planta ses yeux vairons dans ceux du mercenaire et conclut avec force.
- Vous êtes responsable de la destruction de son auberge, Roch An’Keln. Les cavaliers ont envoyé les soldats de l’Esperial à cause de vous. C’est pour cette raison que vous portiez votre armure hier soir, vous saviez que le détachement viendrait. Vous avez utilisé mon ami comme diversion pour attirer les renégats aux Trois Couronnes. Vous espériez qu’Oriendo pourrait leur tenir tête en attendant mon arrivée. »
Sa voix s’éteignit dans un soupir et Roch la dévisagea avec respect. Le forgeron, qui n’était pas au courant de toute l’histoire, s’abîma dans un silence emprunt de gravité.
« Impressionnant, souffla le mercenaire. Et étonnamment juste. Je comprends mieux pourquoi le vieux Galar vous tient en si haute estime, Til’Duin. À présent, j’en suis certain. Si quelqu’un ici peut sauver Liam et tenir tête aux cavaliers, c’est vous. »
L’enchanteresse baissa la tête, flattée par le compliment de Roch mais également secouée. Tout le monde dans cette histoire semblait placer sa confiance en elle pour protéger l’Enfant de Shâat. Mais elle-même ignorait comment vaincre les cavaliers. Les six renégats montés sur leurs Oro’luins et nimbés d’une aura de Sombrefeu la terrifiaient.
« Il y a quelque-chose que j’ai du mal à comprendre, dit soudain Day en la tirant de ses pensées.
- Oui, mon garçon ?
- Pourquoi Oriendo n’était pas au courant que Liam a des pouvoirs magiques ? Vous dîtes que tous les enchanteurs, où qu’ils se trouvent sur le continent, entendent la voix des dragons quand un Enfant de Shâat s’éveille. Et puis, vous ne trouvez pas ça bizarre que comme par hasard, il soit venu vivre à Vitarive ? »
Elraza se figea brusquement et le dévisagea, interdite. Day avait raison. Les pouvoirs de Liam étaient apparus à la fin de l’été, trois semaines auparavant. Oriendo aurait dû être au courant. Pourtant, c’était elle qui lui avait révélé l’existence d’un Enfant de Shâat à son arrivée.
Non.
Un doute insidieux, cruel et épouvantable se glissa dans son esprit. Il aurait dû être au courant. Il ne pouvait pas ignorer l’existence de cet enfant.
Oriendo lui avait menti.
Elraza blêmit, son cœur manqua un battement dans sa poitrine et ses jambes se firent flageolantes.
Galar Im’Radiel ne lui faisait plus confiance.
Un cri déchirant, empli de rage et de désespoir enfla dans sa poitrine. Elle se souvint des mots de Roch dans l’auberge des Trois Couronnes, au moment où la patrouille était arrivée. « M'est avis que ces soldats pourraient bien être là pour vous, finalement. » Elle repensa au calme d’Oriendo quand elle lui annonçait la disparition de Maeve, qui fut son apprentie. La mort de Cornefer, qui était son ami. Cirin’Del avait à peine tressailli, il n’avait pas versé de larmes.
Comme s’il était déjà au courant.
Non. Non, non, non. Ce n’était pas possible ! Pas lui, pas Oriendo ! Elle le connaissait depuis des années, il était son partenaire. Elle avait confiance en lui.
Et pourtant.
Tant de questions se bousculaient dans sa tête, à présent. Comment les renégats pouvaient-ils connaître son Gzendra s’ils ne l’avaient jamais rencontré ? Pourquoi Oriendo venait-il si souvent à la forge s’il avait une auberge à diriger ? Comment pouvait-il ignorer qui était Roch, alors que tous les habitants de la région le connaissaient ? Et pourquoi avait-il autant insisté pour qu'Elraza se méfie du mercenaire ?
Ça n’avait pas de sens. Elle se trompait forcément, il fallait qu’elle se trompe. Oriendo n’avait aucun intérêt à les trahir, s’il voulait l’Enfant de Shâat il aurait pu l’enlever depuis longtemps.
Non.
Il ne voulait pas seulement l’enfant.
Elraza hurla, hurla de toutes ses forces et s’effondra. Hobb et le mercenaire se précipitèrent pour la soutenir mais elle ne s’en aperçut même pas. Un vide affreux s’était ouvert en elle, une faille béante, plus sombre et plus terrible que tous ses pires cauchemars réunis.
« C’est lui, s’écria-t-elle en tremblant. C’était lui depuis le début. Oriendo est un renégat, il nous a tous trahis.
Elle se tut, comme incapable de faire face à l’ignoble vérité. Incapable de réaliser ce qu’il lui avait pris. Puis, d’une voix déchirante et emplie de désespoir, elle ajouta :
- Il m’a volé mon Oro’luin. »
Excellente révélation !! Wow, je l'avais mais absolument pas vu venir. Très bien joué !
Déjà, c'est super intéressant de se rendre compte que Roch sert la même maître qu'Elzara, que leur rencontre n'est pas due au hasard et d'avoir un peu plus de contexte sur Liam et ceux qui le recherchent. C'est extrêmement bien joué d'avoir utilisé Oriendo pour le rendre louche et ça prend tout son sens après ce chapitre !
Quand à la trahison d'Oriendo, je trouve que tu as super bien mené ça. En tout cas personnellement je n'ai jamais eu le moindre doute sur ce personnage alors que je suis un lecteur assez méfiant. Je vois ton pseudo de manière très différente maintenant xD En tout cas Oriendo s'est très très bien débrouillé pour voler l'Oro'luin d'Elzara, ça risque d'être un adversaire redoutable. Franchement, je suis en admiration devant la manière dont il a géré les choses xD Je suis très pressé de le revoir à nouveau face à Elzara, ça va être sympathique ehhe
Ca me donne envie de rencontrer Galar, et d'en savoir un peu plus sur son passif avec Oriendo. Ca serait super intéressant que Oriendo ait eu une "bonne" raison de trahir les enchanteurs, qu'il pense agir pour le mieux. Voir même qu'on se pose la question si ce n'est pas lui qui a raison. Enfin, on n'est pas encore là...
Mes remarques :
"le fourrage nécessaire en hiver" -> le fourrage pour l'hiver ? Je me demande si ça ne sonne pas un peu mieux, c'est toi qui voit^^
"certainement prévus pour loger les montures des voyageurs" tu peux couper le "prévus" je pense
"L’atmosphère était intime, chaleureuse mais étonnamment masculine." c'est à dire ?
"La jeune Maeve, en dépit de son talent, a mystérieusement disparu. Quant à Silas Cornefer, les Renégats lui ont tendu un piège et les soldats de l’Esperial l’ont exécuté." ça aurait pu faire un bon prologue^^ Je trouve que ça aurait mieux lancé l'histoire que l'actuel.
"l’écho de sa magie. Cette mélopée puissante et grave, que l’on dit être le chant des Grands Dragons et qui retentit à l’oreille de tous les enchanteurs quand s’éveille un Enfant de Shâat." je trouve que cette phrase n'a pas trop sa place à l'oral, surtout dans une réplique déjà longue et avec des persos pressés par le temps
"Vous dîtes que tous les enchanteurs," -> dites
Un plaisir !
A bientôt (=
Ahah, content que l'effet de surprise ait fonctionné !
C'était un exercice délicat de réussir à rendre Oriendo sympathique pour que le lecteur ne se méfie pas de lui sans en faire des tonnes, tout en l'incitant régulièrement à se poser des questions sur Roch à la place. Le côté très ambigu/mystérieux du personnage de Roch m'a beaucoup aidé je dois dire. Dès le début, Oriendo est présenté comme un ami de longue date / ancien amant d'Elraza, qui sauve les clients de son auberge, etc... Alors que le mercenaire est volontairement plus borderline pour attirer l'attention du lecteur vers lui ^^
Effectivement, ça donne aussi une autre dimension à mon pseudo j'imagine. Il faut dire que c'est un personnage que j'aime beaucoup et qui apparait régulièrement dans mes univers, c'était aussi mon perso principal à l'époque où je faisais du JDR avec mes amis.
"Ca serait super intéressant que Oriendo ait eu une "bonne" raison de trahir les enchanteurs, qu'il pense agir pour le mieux."
--> Je vois que tu fais le parallèle avec Ezio Ravinel, et c'est une comparaison assez judicieuse ^^ Tu commences à comprendre comment je fonctionne dans la création de mes personnages ;p
Ne t'inquiète pas, on découvrira ses motivations bien assez tôt.
Le chapitre suivant va encore amener quelques révélations. Ensuite, à partir du chapitre 11, l'histoire va prendre un virage un peu plus sombre et se concentrer sur l'affrontement entre Elraza et les cavaliers à Tord-la-Falaise.
J'espère que la suite te plaira !
Au plaisir,
Ori'
Oriendo est donc un traître, mais pas Roch ! C'est un très bon retournement, même si je t'avoue que le suspectais, surtout pour Oriendo, donc ça ne m'a pas tant retourné le cerveau 🙂
Du coup, je me dis que pour que ce soit encore plus une nouvelle coup de massue (à mon avis, c'est ce qu'il faut travailler), y aurait moyen de noyer le poisson dans les chapitres d'avant. Le fait qu'Oriendo n'ait eu aucun rôle à jouer, en gros il suit d'abord El un peu bêtement, jusqu'au moment où il lui déballe son long plan et revient sur le devant de la scène, m'a vraiment mise sur la piste. Je m'étais dit lors de la scène du plan que tu pouvais nous le retourner, le Oriendo. Pour éviter que le lecteur se dise ça, n'hésite pas à présenter Oriendo comme un perso complet dès le debut, avec ses propres peurs et surtout son ou ses propres objectifs. Je trouve que ça manque, afin de créer du lien entre lui et El, mais aussi avec le lecteur. Ce n'est pas encore un perso assez profond.
Par exemple, tu pourrais détourner l'attention de El sur autre chose, un point du passé avec lui ou quelque chose. Ainsi, tu le présenterais comme un perso de route et tu éviterais qu'on se dise qu'il ne sert à rien. Car je n'ai pas compris par exemple pourquoi El lui faisait tant confiance lors de la scène du plan. Elle apparaît un peu cruche, alors qu'avant pas du tout. Du coup, on se dit que c'est un peu sa faute alors qu'on devrait comprendre pourquoi elle s'est fait berner.
D'ailleurs, El pourrait faire une découverte louche sur Oriendo pour que le lecteur relâche son attention, alors qu'il n'a encore rien vu.
Du coup, avec un objectif ajouté et de faux doutes d'El suivi d'un relâchement de la pression, l'effet de surprise serait total. Enfin, je te conseille ça pour endosser la casquette de Maître du suspense 😄
Sinon, j'ai une autre critique concernant ce chapitre : encore une fois, le dialogue est trop long, ce qui dilue l'urgence et les émotions ressenties non seulement par les persos, mais aussi par le lecteur. Comment peuvent-ils avoir autant de temps pour presque boire un café et manger des gâteaux (j'exagère à peine), alors qu'Oriendo (s'il était gentil) vient de partir en catastrophe et qu'ils craignent l'arrivée des Renégats qui sont surpuissants. Franchement, je serais eux, je me grouillerais !
Le passage dans l'écurie est très bien écrit, mais peut-être pas hyper bien placé. Je le verrai plutôt après l'échange s'ils vont chercher des chevaux. Ou alors qu'ils trouvent Oriendo dans l'écurie ? Sinon ça crée des allers-retours.
Au final, je trouve que tous les éléments sont là pour lancer un très bon début, les persos, la poursuite, le mystère autour de Roch et la trahison d'Oriendo. Vraiment tout est là. En plus, tu as un style fluide et immersif, avec très peu de fautes ni de maladresses. Donc un texte très soigné.
En revanche, bien qu'on ait toutes les cartes en main niveau fond, niveau style, tu te perds un peu sur des chemins de traverse en nous donnant rop d'exposition trop vite (ça crée un sentiment de lenteur quand bien même il y a plein d'action). Plus tard, passé l'intro, tu auras tout le temps pour faire ralentir le mouvement et nous raconter tout et plus encore. Là faudrait plus recentrer sur l'émotion à mon sens 🙂
Aussi, fais plus confiance en ton lecteur. Si tu nous montres la scène, on comprend sans avoir besoin d'expliquer. Parfois tu expliques les choses deux ou trois fois. Je te conseille de prendre ces infos et de les garder pour plus tard, afin de te resserrer sur les persos, leurs craintes, leurs motivations, la situation présente quoi. Dans ce chapitre, ils devraient plus se précipiter, avoir les chocottes, craindre pour l'enfant mais aussi pour leur vie. Et rendre bien clairs les enjeux. Que se passerait-il, concrètement, si les Renégats mettaient la main sur l'enfant avant eux ? Qu'est-ce que cet enfant a de special. Ça devrait être dit illico, dès le chapitre 2-3. C'est une info capitale pour comprendre ces chapitres et pour trembler avec les persos. El devrait suspecter que les rénégats soient sur la piste de l'enfant, qu'ils sachent où aller. Elle a peur d'échouer. Ça peut lui rappeler sa mère. Et d'ailleurs quel est le lien entre l'enfant et elle ? El est-elle aussi une enfant de Shâat ?
Mes notes :
"Mais je vais seulement faire un bref résumé, car nous manquons cruellement de temps."
> Il le dit, mais ne me fait pas. Ces longs dialogues d'exposition casés partout dans ton début dilue l'urgence et donc la peur qu'on éprouve pour les persos. S'ils ont le temps de discuter tranquillement, on se dit comme eux qu'il n'y a pas de danger. J'ai encore ce sentiment qu'il faudrait resserrer, être plus focus sur le moment présent et les émotions des persos, quitte à perdre un peu ton lecteur niveau lore. En plus, ton style très immersif s'y prêterait bien. Le background peut se révèler petit à petit, pas la peine de tout expliquer. Les dialogues vont le même effet que des pannels d'explications, mais en pire selon moi, car ils ne sonnent pas naturels. Comme là par exemple : "- Vous êtes l’un des Veilleurs du Clan, comprit-elle. Les yeux et les oreilles de notre maître sur les quatre continents. C’est pour cela que vous pouvez voir la Shâat et reconnaître les enchanteurs. Galar en personne vous a appris à le faire."
> J'ai du mal à croire qu'elle dise vraiment ça à Roch. C'est comme si dans la vraie vie véritable, je rencontrais un gars dans ma branche et il commence à m'expliquer le boulot. Exemple : " Ho John, je vois, vous êtes biologiste moléculaire. Vous êtes en charge d'étudier l'ADN. C'est donc pour ça que vous pouvez fabriquer des plasmides et reconnaître les acides nucléiques. Votre maître de thèse vous a appris à le faire." > Perso, ça sonne pas comme un dialogue de roman ? Jamais je ne discuterais de la sorte, en sortant des banalités à mon collègue. J'aurais l'air d'une sotte. Et El n'a donc pas l'air finaude. Si le lecteur ne sait pas ces infos, mieux vaut s'arrêter à "ho vous êtes biologiste moléculaire" et expliquer le reste au lecteur en off. Inutile qu'El explique à Roch sont boulot et qui est son Maître de magie.
Pareil ici : "La différence, c’est que vous pratiquez la magie alors que je me contente d’observer et de transmettre des messages."
> Il explique à El ce qu'est son boulot et qui est son maître. A la limite, si chacun ont un maître de magie différent, ils pourraient s'étonner d'être tous deux les élèves de Galar, là je comprendrais leur surprise qui pourrait être nettement accentuée. Par contre si tous les mages sont formés par ce type, rien d'étonnant à l'horizon et inutile donc qu'ils le répètent plusieurs fois à mon avis.
"Je vous ai dit dans la pinède que j’aidais certains mages menacés par l’Esperial à disparaître"
> Comment ça ? Il vient d'expliquer qu'il est en charge de recruter de nouveaux mages dans le clan, pas de les faire disparaitre ?
"Me voilà démasqué, ricana le mercenaire."
> Mais pourquoi l'a-t-il caché tout ce temps ?
"Les Renégats"
> C'est vraiment le nom de ces types ? Je pensais au début qu'El les appelait ainsi car elle ne savait pas qui c'était
"Ce que j’ignorais en revanche, c’est que le jeune Liam posséderait un pouvoir tel que vous me l’avez décrit"
> C'est-à-dire ? Nous on n'a pas eu cette discussion et je me demande depuis un moment si cet enfant est un mage lambda ou non
"Toutes les mauvaises nouvelles reçues par le Clan depuis près d’un an prenaient tout à coup une autre signification, à la fois plus claire et bien plus dramatique."
> Ah bon ? Pourquoi ? C'est plutôt dramatique qu'un collègue ait disparu et qu'un autre ait été executé. En plus, elle en connaissait la raison non ? Qu'apprend-elle de plus ici, je ne comprends pas.
"son retour sur les terres de Ghern"
> Tu ne l'as jamais dit avant ? Peut-être le glisser avant ? (ou alors j'ai pas fait gaffe à cette info ?)
"Parce-que le médaillon qui la reliait à Cœur-de-Nuit était leur seul espoir de protéger Liam de l’influence des Seigneurs Ombres."
> J'y crois moyen. Si c'est le cas, elle ne s'en serait pas séparée aussi aisément. Enfin, c'est pas moi qui aurait fait ça, je me serais davantage méfiée 🙂 Je trouve que le lien El-Oriendo pourrait encore être enrichi dans les chapitres précédents.
"Là où d’ordinaire elle trouvait sa présence chaude et rassurante, elle ne rencontra qu’un vide glacial et effrayant"
> Tu l'as déjà dit au moment d'entrer dans la maison.
> Par ailleurs, c'est le même effet que dans les Royaume du Nord, entre les gens et leurs daemons. Un livre que j'avais beaucoup aimé étant ado.
"elle prit la parole à la suite de Roch pour terminer son histoire."
> Encore ? Mais ils ne font que parler ! Je pense que ce passage est trop long s'ils ont peur d'être devancés ou débusqués par des cavaliers. Là l'émotion est retombée tout à fait.
> Tout ce qu'elle dit, c'est un résumé de la situation qu'on connait déjà. Cette chute du gamin, c'est la 3e fois que tu en parles à présent. Je pense que c'est de la surexplication et que tu n'en as pas besoin, surtout que le dialogue est déjà très long.
"Impressionnant, souffla le mercenaire. Et étonnamment juste."
> Ben ? C'est normal, il lui a tout expliqué juste avant. Elle ne fait que le paraphraser.
"Elraza se figea brusquement et le dévisagea, interdite"
> Perso, je me dis ça depuis le début. Comment ça se fait que l'idée n'a même pas effleurée El ?
J'ai l'impression qu'elle ne se pose pas les bonnes questions :
"Comment les Renégats pouvaient-ils connaître son Gzendra s’ils ne l’avaient jamais rencontré ?
> Qui lui dit qu'ils ne sont jamais allé dans son auberge et qu'ils ne le connaissaient pas ? Tout montre qu'ils le connaissent. D'autant qu'ils ont engagé Roch pour le tuer.
"Pourquoi Oriendo venait-il si souvent à la forge s’il avait une auberge à diriger ?"
> C'est quand même pas si étonnant. S'il a des trucs en fer comme des marmites à commander ? Et si ça se trouve lui et le forgeron se connaissaient ? C'est l'aubergiste après tout, il connaît tout le monde à priori.
" Comment pouvait-il ignorer qui était Roch, alors que tous les habitants de la région le connaissaient ?"
> Ça je suis d'accord. Elle peut se douter qu'il lui ait menti là-dessus. Ils devraient le connaître si tous les villageois le connaissent, si ce n'est en personne, du moins de réputation.
"Et pourquoi avait-il autant insisté pour qu'Elraza se méfie du mercenaire ?"
> S'il le connait pas, ça se tient non ? C'est un mercenaire donc qqun qui loue son épée au plus offrant, c'est pas la définition d'un mec de confiance non ?
Je t'embête, mais ça reste très sympa à lire et j'ai hâte de voire ce que va faire El pour s'en sortir 🙂
Je suis ravi de te revoir par ici, j'espère que tu as pu finir ton aquarelle dans les temps ! :)
Encore une fois, voilà que tu ponds un énorme pavé en commentaire et que tu parviens à mettre le doigt sur ce qui me dérangeait dans mes premiers chapitres depuis si longtemps. Mais comment tu fais pour réussir à toujours m'aider autant ? x)
Ce qui est chouette, c'est que maintenant que tu es au courant de la trahison d'Oriendo, on va pouvoir discuter concrètement de la refonte du Sildaros 2.0
... ou en tout cas, des quelques corrections à apporter pour améliorer les premiers chapitres ^^
Je te rejoins sur la base de la discussion, il y a sans doute un problème de rythme qui est central dans le début du roman. Ça continue d'ailleurs avec le chapitre 10, qui est lui aussi un long dialogue entrecoupé d'une dose de magie.
Je relève quatre points particulièrement intéressants dans ton commentaire, sur lesquels il faut absolument que je retravaille :
1/ Trop d'exposition en bloc qui casse l'émotion et le rythme du récit.
2/ Des dialogues trop longs qui génèrent le même effet de soufflet qui retombe.
3/ Le personnage d'Oriendo qui n'est pas suffisamment bien introduit, notamment sa relation avec Elraza.
4/ De la surexplication. Et ça, tu vas encore me le reprocher dans le chapitre 10, c'est sûr et certain. Il y a tout un bloc où Elraza rétropédale et comprend en détail comment les cavaliers l'ont manipulée, ça va te faire hurler et arracher tes cheveux je pense x)
Je te remercie infiniment pour ce long commentaire, il est plein de remarques très justes qui vont m'aider à améliorer l'intro du roman.
Si jamais tu as le temps/l'envie d'ailleurs, je serais absolument ravi d'échanger davantage à ce sujet avec toi (peut-être pas ici pour ne pas trop flood les commentaires ou spoiler les autres lecteurs), je suis sûr que tu serais de bon conseil et que tu pourrais avoir de bonnes idées pour resserrer les chapitres et gagner en pertinence :)
La trahison est lourde, sans aucun doute.
Cependant, je reste assez neutre à sa découverte (pardon). Je crois que je n’ai pas assez appris à aimer ces personnages, ni le lien les unissant. Ça rajoute du piquant. J’aime beaucoup. Je me dis qu’elle est mal barrée et Liam aussi, mais c’est tout. Je suis curieuse de savoir comment elle va réussir à le confronter mais sans émotion. Je ne sais pas comment exprimer ça correctement et j’en suis désolée. En plus, je ne propose même pas de solution parce que je n’ai aucune idée de ce qui pourrait changer ça. J’en suis vraiment navrée. Et puis, tu n’es pas obligé de prendre en compte mon ressenti. Je ne suis personne et mon avis n’a pas à compter plus qu’un autre. C’est peut-être juste moi alors ne te mets pas martel en tête.
Je me doutais un peu au vu du commentaire précédent que côté émotions, la trahison d'Oriendo allait faire un flop avec toi.
Ça n'a rien de dramatique, ce genre de twist dans le scénario ne peut pas fonctionner avec tout le monde vu qu'on ne s'attache pas tous de la même façon aux personnages. Je suis juste désolé que tu n'aies pas pu ressentir ce petit pincement au coeur que j'ai fait de mon mieux pour véhiculer ici.
Après, tout n'est pas non plus raté ici : tu as compris l'ampleur de cette trahison et ce qu'elle implique dans le scénario, comme tu le dis si bien, Elraza est sacrément mal barrée maintenant.
N'oublions pas aussi qu'il s'agit seulement du début de leurs aventures, c'est un rebondissement intermédiaire qui apporte un peu de piment mais on est encore très loin du climax final du roman.
On n'a pas encore rencontré Liam à ce stade, ni revu Galar Im'Radiel ; le Clan est seulement évoqué pour le moment, l'histoire des deux enfants Eren est loin d'être complète et les Renégats ne sont pas vraiment rentrés en action.
Ce que j'essaie de dire, c'est que c'est dommage si tu n'as pas ressenti l'émotion de cette chute mais que ce n'est pas dramatique non plus car il reste encore de nombreux chapitres.
J'ai même tendance à considérer que c'est à partir d'ici que l'histoire commence véritablement et que les choses se mettent en route. Je te laisserai en juger si tu décides de continuer à me lire.
En tout cas, tu n'as pas à être désolée de ton côté ^^
Je considère toujours que toute critique est bonne à prendre, qu'elle soit positive ou négative, tant qu'elle est constructive. Ici, tu as su pointer du doigt ce qui est peut-être une faiblesse du début de mon roman, et ça me permettra d'y réfléchir au moment des corrections 🙂
En tout cas merci pour ta fidélité et pour tes commentaires, et j'espère que tu garderas l'envie de suivre cette histoire pour découvrir les péripéties à venir ;)
Donc sans son Oro'luin, elle ne peut pas avoir le don de double-vue? Elle sait faire quoi, seule? (d'accord, je suis mauvaise.)
Bon j'espère maintenant qu'Oriendo n'est pas si renégat que ça - c'est incroyable comme on n'aime pas se faire avoir en tant que lectrice-teur ;)
Côté description, je trouve toujours ton écriture très visuelle. j'aime les tournures (du genre poétique parfois, avec la nuit qui se fait vieille face au jour naissant...)
Merci pour ces tranches de bon temps! Je vais devoir être patiente...
Belle année!
Ahahah, content que le suspense de ce chapitre te cueille de la sorte ! J'étais très inquiet en le publiant, je craignais vraiment que mon retournement de situation fasse un énorme flop. À voir ton commentaire et celui de Neila juste en-dessus, je suis un peu rassuré ^^
Même sans Coeur-de-Nuit, Elraza reste une enchanteresse puissante. Mais clairement, l'essentiel de ses pouvoirs lui venaient de l'Oro'luin de sa mère, sans parler de l'affection immense qu'elle a pour ce familier.
Je crois que c'est dans le chapitre suivant que je le redis, mais là, Oriendo lui a vraiment dérobé une partie de son âme. Ca, plus la traîtrise d'un ami de longue date, ça fait beaucoup à encaisser. C'est vrai qu'on ne l'imagine pas forcément pleurer, mais je suis allé dans le réalisme en me disant que dans une telle situation, il faudrait vraiment ne pas avoir de cœur ou être un bloc de glace pour ne pas verser de larmes.
Heureux que ma plume te séduise toujours également, je mets énormément d'efforts dans mon écriture pour essayer de raconter des scènes visuelles, pour que le lecteur puisse s'immerger dans l'histoire et se laisser porter tranquillement.
Le côté poétique m'est venu principalement en lisant du Bottero, et parce que l'histoire l'imposait aussi (entre Galar qui s'exprime en poèmes, et les shâatiens qui chantent pour incanter leurs sortilèges les plus puissants...).
Patience patience, si tout va bien, la suite arrivera la semaine du 16 ;)
Lundi prochain, j'ai programmé un chapitre de Jaken. Ca te fera déjà un peu de lecture !
Belle année à toi aussi, et plein de bonnes choses et de belles découvertes PAiennes ;)
Ca fait sens, pour Eraza... Mais on sent bien qu'Oriendo lui a arraché une partie de son coeur en lui prenant Coeur-de-Nuit.
Et Bottero... J'ai beaucoup aimé les Ewilan et les Marchombres. Je comprends mieux!
Ok, alors j'attends du côté de Jacken ;) En tout cas, tu as la plume prolixe!
Bonne écriture :)
Qu'est-ce qui a bien pu le faire se tourner vers le côté obscure ? La mort de sa femme, peut-être... ? Aussi, je peux pas m'empêcher de me demander si les Renégats se sont vraiment fait berner par le stratagème de Roch ou si en fin de compte, c'est pas eux qui l'ont baladé depuis le début. xD Y a des tromperies et des contre-tromperies, pas facile à suivre ! Maiss je crois que j'ai compris. Je crois. ^o^
Petite remarque sans trop d'importance : en lisant le premier paragraphe, je me suis demandée si c'était bien utile de décrire l'écurie avec autant de détails (le nombre de stabulations, le système hydraulique, toussa) ? Le vocabulaire est précis, ce qui est toujours appréciable, mais au bout du compte l'écurie ressemble à une écurie standard, donc à moins que tu aies prévu une scène de combat à cet endroit, je pense pas que ce soit utile de nous décrire l'agencement des lieux. Enfin, c'est que mon avis.
En tout cas, j'aime beaucoup la tournure que ça prend ! Tu m'as hypée pour la suite ! Je serais au rendez-vous, compte là-dessus.
Merci pour ce chapitre, et passe de bonnes vacances de Noël !
Et non, désolé mais c'est bien Oriendo et pas un imposteur ou je ne sais quelle duperie dans le scenario. De toute façon comme tu le dis si bien, si ce n'était pas le vrai Cirin'Del, Elraza s'en serait rendue compte à l'instant même où elle est entrée dans les Trois Couronnes dans le premier chapitre. Elle connait le Gzendra de son ami, personne n'aurait pu la duper là-dessus.
Concernant le passé d'Oriendo et les raisons de sa trahison, ça viendra dans la deuxième partie que je commencerai à poster en janvier. Patience, patience ;)
Je prends note de ta remarque sur l'écurie, c'est vrai que la description est peut-être inutilement longue. Les chevaux vont avoir leur importance, mais le bâtiment en lui-même... ça se discute.
Bonnes vacances de Noël à toi aussi, et merci pour ta fidélité et tes retours !
... pour l'instant. :p