CHAPITRE CINQ :MEURTRIÈRE

Un mois plus tôt Valérie venait de quitter l'hôpital, ses parents s'étaient installés en ville et la rendait visite chaque jour durant toute sa période de convalescence. Après sa sortie, ils lui ont trouvé un autre appartement dans un quartier du centre-ville, son père jugeait qu'elle s'était installée dans une zone dangereuse quand il l'a laissée décider. Trois jours après son installation, ils ont quitté la capitale. Même si ils évitaient d'en parler  elle avait remarqué leur déception quand ils ont appris qu'elle avait manqué son examen. 

Sa vie allait changer, son appartement était luxueux, ses voisins polis et personne ne dépassait le couvre feu. Mais elle ne comprenait pas pourquoi ses parents lui payaient tout cela alors qu'elle est obligée de rester sans rien faire jusqu'à l'année prochaine. Ils auraient pu la ramener chez elle. 

Parfois elle repensait à son ancien quartier et à ses voisins bruyants qui se faisaient toujours interpeller par la police en se disant: "mon père a raison c'était beaucoup trop dangereux ". Elle trouvait ce quotidien calme très ennuyeux alors elle a intégré un clubs de littérature. Avant elle avait écrit deux livres à propos d'un médecin perdu en pleine guerre, mais personne dans son entourage ne s'était vraiment intéressé. 

Un jour alors qu'elle rentrait après une longue journée, elle aperçu au loin un homme tout en noir rôder près de sa maison. Même si la neige avait fondu il y a deux mois, un froid hivernale régnait alors elle portait toujours un manteau et dans une des poches de celui-ci elle en sortit un couteau. Elle ne savait pas qui était cet homme ni ce qu'il voulait mais après être sortie de l'hôpital elle était très prudente. 

Elle s'approchait lentement de cet inconnu qui continuait ses rondes,arme à la main. 

Sauf qu'à sa rencontre il ne témoignait d'aucune hostilité,il lui a juste tendu une lettre avant de dire d'une voix grave. 

– Valérie Hoffman, tu as vingt-quatre heures pour nous répondre et ne t'avise pas de quitter la ville on sait exactement qui tu es. Tu peux contacter la police ça ne changera rien, l'adresse est inscrite sur la lettre, alors viens en personne. 

–Mais qui êtes vous ? Dit elle en repoussant la lettre.

Alors son interlocuteur la déposa devant sa porte et disparu en répétant le même discours en boucle. 

Dans celle-ci était écrits les mots suivants. 

" Valérie, c'est ton père. Enfin c'est moi qui écrit mais ce n'est pas pour donner de mes nouvelles. 

Tu te souviens de Lyam Azert ton voisin pas très bavard ?  Figures toi qu'il est vivant. Tu dois te dire en quoi ça te concerne, mais lis jusqu'au bout tu comprendras. Il y a deux mois c'est lui qui a tué Vik et Joé. Encore une fois ne te demande pas comment je suis au courant, je t'expliquerai tout. Ces deux hommes  appartenaient à un gang de la mafia locale. (Pour désigner les mots tuer et mafia il avait utilisé des codes de son village pas très connus à la capitale ni dans les autres villes)

Saches que deux semaines après les faits, ils ont envoyé deux hommes à sa recherche et le lendemain ils ont était retrouvés dans le même état que Vik et Joé. C'est là qu'ils ont conclu que c'était lui et qu'il était très dangereux. 

Garde en tête que tout ce que j'ai fait c'était pour t'assurer un meilleur avenir. 

Alors viens me voir demain à la même heure à Galioka le quartier de la nuit dans le bar "poisson d'eau douce "Je serai là. Rends moi ce service et on sera libre. 

Signé ton père. "

Cette lettre l'intrigait, c'était bien son écriture mais elle ne reconnaissait pas son père dans ces mots. 

En vidant tout le contenu de l'enveloppe, elle vit une attestation d'admission à l'université en son nom alors qu'elle n'avait même pas passé le concours. Après un moment d'hésitation elle décida de se rendre au lieu de rendez-vous, son père lui devait des explications. D'après elle,il n'avait pas à prendre autant de risques pour rattraper ses erreurs. 

Et pendant que les derniers rayons de soleil s'évanouissaient dans l'horizon,elle regardait par la fenêtre en se répétant "courage rien ne te sera compliqué car tu es la meilleure " 

Cette nuit là elle était terrifiée mais pas autant que maintenant. Devant elle se tenait un monstre qu'elle devait abattre, elle n'était pas sensée le tuer elle-même, mais juste attirer son attention pour qu'il baisse sa garde. Sauf que quand il a grillé sa couverture elle a paniqué.

Même si elle avançait dangereusement vers lui,Lyam ne bougeait plus. Elle hurla de toutes ses forces et le poignarda en plein ventre. 

– Voilà tu es satisfaite ? Je dois reconnaître que tu es une excellente actrice. Dit il avant de s'effondrer. 

À cet instant, le voile qu'elle avait placé devant ses yeux tomba. Elle venait de tuer quelqu'un, une vague de remords se mélangeait à la culpabilité qui la rongeait déjà lui donnant la nausée. 

"Et voilà elle devrait me laisser maintenant" se dit il tout bas en bloquant sa respiration.

Mais au lieu de s'en aller, prise de panique elle a retiré le couteau de son abdomen, et s'est mise à le gifler pour le maintenir éveillé quand elle a détecté un signe de vie chez lui. Il respirait mais faiblement. Elle déchira sa chemise et essaya de bloquer l'hémorragie, ce qui lui provoqua un léger sourire,mais elle avait trop peur pour s'en apercevoir. 

Au même moment, les deux hommes qui les suivaient ont tiré. Deux coups de feu suivis de deux giclées de sang. Valérie tomba par terre pensant aux derniers moments qu'elle a vécu, à son père qui avait obtenu une fortune contre un service à des mafieux et à l'homme qu'elle venait de tuer se persuadant que c'était un monstre. Ces derniers temps, sa vie était sens dessus dessous. 

Elle remarqua une ombre humanoïde derrière elle, et quand elle s'est retournée, l'homme qu'elle croyait agonisant était assis devant elle torse nu et tout ensanglanté. Son corps expulsait les balles en plomb de son dos et sa blessure au ventre se refermait.

–Je ne voulais pas que tu assistes à ça mais tu ne m'as pas laissé le choix. 

–Attends, mais tu es... elle se mordit la langue avant de finir sa phrase. 

–Ne dit rien je m'occupe de tout et je te conseille de fermer les yeux, mais avant il y a urgence. Dit il avant de la mordre à l'avant bras. Elle n'a pas montré le moindre signe de résistance et elle ne semblait pas ressentir la douleur. 

–Désolé c'était urgent il me fallait du sang,ça ne te tuera pas mais ne bouge pas c'est plus prudent. Ajouta t-il quelques secondes plus tard. Ses blessures complètement guéries, il s'est mis debout face à ses assaillants. Deux policiers en uniforme noir et bleu,ils avaient chacun une arme à feu à la main et une rapière à la ceinture. 

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Vous lisez