CHAPITRE DEUX : ÉVEIL.

Dans une chambre en désordre, un jeune homme torse nu est allongé sur un lit. Lyam ouvrit lentement les yeux et identifia chaque recoin de son environnement. Une  lampe à huile qui luisait sur un petit bureau, une minuscule pendrie près du mur ainsi que des  chaussures qui traînaient partout. Pas de doute, il était bien dans sa chambre. 

–Mais qu'est ce que je fais là ?  Et pourquoi j'ai ces bandages? Et vu le style c'est un amateur qui me les a faits. 

Son expression se figea quand ses souvenirs réapparurent. Et aux dernières nouvelles il était tombé par terre et non sur un lit. Comme sa douleur avait disparu, il retira ses bandages,et surprise, la plaie avait fait pareil. Il se pressa de s'habiller et de quitter sa chambre, mais un détail attira son attention : un panier posé sur le bureau à côté de la lampe. Il contenait deux sandwichs au thon ainsi qu'une lettre disant :" Il y a deux jours, je t'ai trouvé évanoui dans ma chambre. Je t'ai d'abord pris pour un voleur mais il y avait du sang partout, alors j'ai conclu que tu t'étais blessé mais ce n'était pas très grave. J'ai pansé tes plaies et un soldat m'a aidée à te déposer dans ta chambre. Ce n'est pas très prudent de ne pas fermer sa porte, mais cette fois ça tombait bien. Alors si tu te réveilles, mange et attends moi. Ta blessure n'était pas grave mais ton corps était trop froid, on aurait dit un cadavre. 

Par Valérie ta voisine, prends soin de toi." 

Il était un peu gêné par la situation mais il avait trop faim pour y penser. Comme c'était écrit dans la lettre, il prit un sandwich et croqua un morceau qu'il recracha tout de suite. Ce met qui d'apparence semblait si appétissant avait un goût de moisissure. 

–Quelle piètre cuisinière ! Pensa  t-il à haute voix. Ou peut être que mon sens du goût s'est détérioré? Après tout elle a dit que ma température était très basse. 

Pour confirmer son hypothèse, il se dirigea vers la petite pièce qui lui servait de salon. Le pain et le miel posés sur la table avaient le même goût que les sandwichs de Valérie. Le problème venait bien de lui, dans la panique il mit son appartement sens dessus dessous. Cherchant quelque chose de comestible,mais tout avait ce même goût de moisissure. Tout le bruit qu'il faisait a alerté le voisinage, et Valérie se présenta devant sa porte comme elle s'était promise. Elle avait trois ans de moins que Lyam, mais ses cheveux blonds coupés courts et sa petite taille lui donnaient l'air d'être une adolescente.  Le bruit venant de l'intérieur devenait de plus en plus intrigant, alors elle se permit d'ouvrir la porte. Elle avançait prudemment quand le bruit s'est interrompu soudainement. Elle aperçu  Lyam  accroupi la tête entre ses mains.  Avant qu'elle ne puisse prononcer un seul mot,l'homme releva la tête dévoilant des canines de plus de cinq centimètres et des yeux dorés. Sous le choc, elle courut jusqu'à se cogner la tête contre le mur de la maison d'à côté et de perdre connaissance.En remarquant la coulée de sang sur son front, une envie particulière dominait le fort intérieur de Lyam. Cette personne faible et inconsciente, lui semblait littéralement très appétissante. Il devait l'attaquer. 

Faisant tout pour lutter contre cette envie inhumaine, il n'a pas vu s'approcher deux hommes à la carrure imposante. Chacun tenait un gourdin dans sa main droite. Le premier le frappa au visage tandis que l'autre s'en pris  à son abdomen. Il s'accroupit et de la vapeur s'échappait de sa bouche. 

– Non seulement tu fais un bruit pas possible mais tu veux aussi attirer les gardes. Dit l'un des hommes. 

–Il doit avoir un sacré problème, lui qui d'habitude est si calme... ses yeux écarquillés et l'arrêt brusque de sa phrase témoignaient une grande frayeur. 

–Assomme le Joé  avant qu'il n'attire trop l'attention. Les patrouilles sont plus fréquentes ces derniers jours.

– Non Vik. Lyam n'est pas seulement un malade,  c'est un monstre ! Littéralement un monstre !  Lui répond son compagnon sa voix toujours tremblante. 

Des griffes noires coiffaient ses doigts, sa métamorphose s'était achevée et sa conscience disparu laissant un énorme espace rouge sang dans ses souvenirs. 

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