Chapitre Dix : Quelqu'un d'absent
Elle a beau ne plus se préoccuper d’avoir Hugo dans l’escalier, il y a des jours où se réciter mentalement les cent premières décimales de π ne suffit pas à faire revenir la concentration de Lise. Elle les connaît depuis que des camarades de classe ont lancé le concours de celui qui parviendrait à en apprendre le plus grand nombre en un temps record. Avec Matthieu qui répétait inlassablement les suites de nombres à deux chiffres, elle a fini par les imprimer elle aussi, et même si elle a lu que le cerveau humain mémorisait mieux les nombres à trois chiffres, elle est capable de les réciter comme si elle les avait apprises seule.
Mais quand elle se lève de sa chaise pour faire quelques pas dans le milieu de l’après-midi et regarde par la fenêtre qui coule le disque du parterre de fleurs au milieu du jardin pour calculer une nouvelle fois son aire, et quand elle estime que sa précision à la centième décimale de la constante n’est pas suffisante, elle se décide toujours à descendre en voyant Albert de Chastignac se promener à l’ombre des arbres du fond.
Les marches de l’escalier sont plus grinçantes encore dans la sécheresse du début du mois d’août. Elle surveille le rideau à gauche dans l’espoir de voir surgir Hugo, en supposant que le bruit de sa descente lui fasse se demander qui cela peut bien être. Peut-être ne se souvient-il pas d’elle ou peut-être est-il parti. Lise ne l’a pas vu depuis trois jours, depuis qu’il est venu l’observer une dernière fois le quatrième jour consécutif. Au début, cette surveillance la gênait, comme toujours. Puis, comme elle commençait à revoir l’algèbre des espaces euclidiens, elle s’est vite passionnée pour ce qu’elle faisait et a oublié rapidement la présence d’Hugo, ne remarquant pas le moment où il s’en allait, ne s’apercevant qu’elle était de nouveau seule qu’après avoir arrêté le réveil de Marga dans une ultime itération.
La dernière fois qu’elle l’a vu, il était appuyé contre la rambarde, un début d’après-midi, dans la chaleur écrasante de son grenier ombragé. Il y a trois jours donc. Mais il n’y a personne dans son atelier, il ne vient plus lui ouvrir – il avait pris cette habitude depuis leur première discussion – et même Albert de Chastignac ne semble pas savoir ce qu’il devient. Lise ne se jette plus la pierre en ce qui le concerne, après tout, c’est lui qui s’est mis en colère tout seul, mais elle se rend compte que ce que disait Marga avait du bon : un peu de compagnie, aussi particulière soit-elle, ne lui a pas fait de mal.
Dans un sens, elle est pressée d’avoir des nouvelles de lui. Elle aimerait connaître les conclusions qu’il a tirées de son observation prolongée, car d’habitude, comprendre le commun des mortels ne lui prend plus que quelques secondes avec l’entraînement. Au bout de quatre jours, il a dû finir par la comprendre, ou alors en a-t-il conclu que deux personnes comme elle et lui étaient réellement incompatibles, auquel cas il ne s’intéresserait plus à elle et le lui signifierait d’une bien brutale façon en l’évitant.
Malgré ces interrogations, Lise n’a pas chômé et si elle a eu des hésitations, elle s’est rappelé les objectifs qu’elle s’est fixés, le pourquoi elle est ici ; ce n’était au départ certainement pas pour se faire psychanalyser par un artiste à moitié fou.
En errant au hasard dans le jardin, elle finit par croiser Albert de Chastignac – volontairement ou involontairement, en prenant en considération la surface totale des sentiers du jardin et la vitesse moyenne ajoutées à son inconscient qui a tendance à reproduire ce qu’il a déjà fait. Il observe les oiseaux perchés dans un arbre, à l’ombre du midi solaire. En la voyant, il lui sourit et elle déambule à ses côtés dans les allées du jardin. Elle le laisse examiner les plants du parterre ω, qui ont fini leur floraison depuis bien longtemps.
- C’est toujours triste comme le temps de ces fleurs est court, commente-t-il. J’aime bien contempler mon œuvre d’art. Heureusement qu’elles reviendront l’année prochaine, comme tous les ans.
Lise esquisse un sourire, le regard ailleurs depuis le moment où il a prononcé le mot « art ». Albert l’a bien remarqué et ils se promènent encore quelques minutes en silence, s’arrêtant pour regarder abeilles et bourdons butiner les fleurs de lavande. Enfin, ils atteignent l’allée du fond qui donne sur une berge de la rivière que le bus n°16 a traversée en conduisant Lise chez Marga. Ils s’appuient sur la barrière, écoutant le bruit de l’eau qui heurte la petite gare à bateaux en vaguelettes régulières. Lise essaye de calculer la vitesse de l’onde, mais le physicien qui veille chez l’artiste improvisé à côté d’elle la devance de quelques secondes.
- Un demi mètre par seconde pour moi.
Lise abandonne là ses calculs, persuadée qu’elle ne pourra pas faire une meilleure approximation que le Professeur Albert de Chastignac. Elle suit des yeux les avirons qui fendent la rivière en rythme, impressionnée par la synchronisation des rameurs.
- Avant que tu ne calcules la pression exercée par l’eau sur l’aviron, j’aimerais savoir si tu vas bien.
Lise interrompt son calcul de la vitesse réelle – en tenant compte de la célérité du courant –, quitte sa contemplation des bateaux fins qui s’éloignent et tourne vers Albert son regard étonné.
- Je ne sais pas ce que tu avais ce midi et je ne sais pas ce que tu as maintenant, mais tu sembles vraiment ailleurs.
Lise hausse les épaules en lui assurant que tout va bien, qu’elle est sortie juste pour se changer les idées qui ont tendance à se balader n’importe où. Surtout au rez-de-chaussée, ajoute-t-elle mentalement pour elle-même. Albert se raidit. Malgré son silence, Lise devine qu’il a compris.
- Je… J’ai du mal à comprendre ce qu’il veut, avoue-t-elle finalement. Il semble très bien me connaître maintenant, mais moi j’en suis toujours au même point.
En s’exprimant à l’oral, ces mots ont la teinte d’une simple remarque, une constatation et rien de plus. Dans sa tête, ce petit jeu l’agace et si elle n’était pas curieuse de savoir ce qu’Hugo a à lui dire sur elle-même, elle resterait chez Marga et ne reviendrait plus. Le ton d’Albert se fait dur alors qu’il dit dans un soupir :
- Il ne veut rien, crois-moi.
Lise ferme les yeux, contrariée que la conversation prenne cette tournure. Elle a envie d’entendre le vieil ami de sa grand-mère lui parler de la personnalité d’Hugo, pas qu’il le dénigre et change de sujet.
- Vous ne comprenez pas… Je crois qu’il a des choses utiles à me dire.
Albert n’intervient pas, la laissant continuer d’exposer sa pensée.
- Je repense souvent à ce que vous m’avez dit. Que je ne comprendrai jamais Hugo quoiqu’il arrive et quoi que je fasse. Je ne sais pas si vous aviez raison. Vous avez dû vous rendre compte qu’il me ressemble beaucoup plus qu’au premier abord, et peut-être à vous aussi.
Albert regarde les vaguelettes s’écraser contre le mur en béton en dessous de la barrière sur laquelle il s’appuie, bercé par le bruit des clapotis.
- Le problème des gens qui nous ressemblent, c’est qu’ils nous sont radicalement différents à certains égards, commente-t-il. C’est pourquoi je t’ai prévenue que sa compagnie pouvait ne pas être si bénéfique que ça.
Lise le confirme d’un signe de tête.
- Il ne te dérange plus, au moins ?
- Oh, non, assure-t-elle plus précipitamment qu’elle ne l’aurait voulu. Nous avons parlé un peu et il me demande la permission maintenant. Pour me regarder travailler.
Elle se rend compte trop tard que ce n’était peut-être pas la meilleure chose à dire pour rassurer le grand-père d’Hugo qui hausse un sourcil, doutant de la véracité de ses propos.
- Je retournerai lui parler. Ce gosse est intenable. Je ne sais pas à quoi lui servent ses expériences étranges, mais…
Il ne finit pas sa phrase. Lise poursuit d’une voix douce :
- Vous aussi avez consacré votre vie aux expériences.
- Les miennes n’importunaient pas les gens, grommelle Albert en déviant le regard vers l’autre rive.
Lise suit le mouvement de la barque dans la vieille gare à bateaux à gauche. Le toit d’ardoises est devenu vert de mousse sous les arbres, et il est troué par endroit, ne remplissant plus sa fonction, mais Lise ignore pourquoi elle ne le trouve pourtant pas inutile. Il donne de l’équilibre à l’édifice, comme le guidon arrière d’un tandem.
- Oui, mais lui, c’est de là que vient son inspiration. Des personnes qui le côtoient et des gens qu’il observe. Qui sait, peut-être qu’un jour, les fonctions non linéaires m’en voudront aussi.
Albert ne répond pas à ces suppositions. Il erre parmi les nuages au-dessus de la rive d’en face.
- Il ne veut rien, répète-t-il tout bas.
- Je croyais le comprendre un peu, enchaîne Lise qui pense exactement le contraire des propos du physicien, sans toutefois le lui faire remarquer. Mais il est beaucoup plus compliqué que ça.
- Naturellement, répond tout de même Albert. Il l’est d’autant plus qu’il se protège.
- Qu’aurait-il à craindre de moi ? Je ne sais pas observer les gens comme il le fait, pourquoi se protègerait-il de quelque chose qui ne peut pas l’atteindre de toute façon ?
Albert se redresse contre la barrière et observe la rivière en amont, les moulins qui se dressent là où l’eau forme un coude. Il déglutit en cherchant ses mots.
- Parce qu’il a l’impression que faute d’avoir tout deviné de lui, tu l’as rangé dans l’une de tes catégories, celle des énergumènes incompréhensibles, par exemple. C’est très déstabilisant pour un artiste, surtout pour lui, qui a passé sa vie aligné dans d’autres tiroirs. Ceux de ses parents.
Lise lève les yeux vers une demi-douzaine de volatiles qui passent au-dessus de l’eau en cancanant.
- Ce sont des colverts, dit Albert qui a suivi son regard.
Lise acquiesce avec un soupir.
- Est-ce que vous le classez, vous aussi ?
- Autant que toi. Rien qu’en l’appelant « l’artiste » et si on le considère comme tel, on l’enferme dans un personnage qu’il n’est peut-être pas au fond, mais qu’on ne peut deviner si on ne le connaît pas suffisamment. Un peu comme les mathématiciens, dont on dit qu’ils restent toujours entre eux et parlent leur propre langage impénétrable.
Lise sourit à cette évocation.
- Hugo m’a reproché d’utiliser exclusivement des quantificateurs pour écrire la logique. Il me soupçonnait de ne pas vouloir que « le commun des mortels » me comprenne.
- En cela, on ne peut pas dire qu’il a tort, remarque Albert avec un sourire. La pensée mathématique est tellement abstraite de toute façon qu’il fallait s’attendre à ce que peu de gens s’y intéressent et cherchent à comprendre. Mais c’est peut-être le vieux physicien qui me fait dire ça, ajoute-t-il à mi-voix.
Lise se dit en remontant dans le grenier sans entendre le moindre bruit attestant la présence d’Hugo, que tout excentrique qu’il soit, Albert n’a pas perdu ses habitudes de scientifique en isolant les mathématiciens dans une catégorie particulière. Ils disent tous que les adeptes de Riemann et d’Abel sont à part dans le monde des sciences. Elle finit par se faire à cette idée, résignée à ce qu’on la prenne pour quelqu’un de taciturne et de solitaire.
Elle sourit néanmoins en remarquant l’absence de ses dernières démonstrations d’analyse sur la pile de brouillons usagés et se penche de nouveau sur son bureau, l’esprit plus calme.
Deux jours plus tard à la même heure et au même endroit, elle est toujours penchée sur son même bureau, très absorbée par un espace hermitien qu’elle range volontiers dans la catégorie des « je ne te laisserai pas me résoudre ». Déterminée à lui prouver le contraire, elle a enfin trouvé une faille dans sa défense qui faisait de lui un système irrésoluble et écrit frénétiquement les vérités les unes après les autres. Elle est tellement concentrée que ce n’est pas le grincement des marches de l’escalier qui réussit à l’en sortir. Ni même le bruit des pas qui s’approchent d’elle. Plutôt Hugo qui bondit sur le bureau et s’assoit sur sa feuille, coupant court à la démonstration. Lise sursaute et recule contre son dossier en lâchant son stylo.
- Tiens, je t’ai fait peur, se réjouit-il avec un petit sourire.
- Tiens, tu es vivant, marmonne-t-elle en croisant les bras.
Hugo hausse un sourcil.
- T’aurais-je manqué ? s’enquit-il.
- Non, mais tu es trop lunatique, dit Lise en le regardant fouiller dans la poche de sa chemise de lin blanc avec appréhension.
Il en sort triomphalement une feuille de papier gris qu’il déplie devant elle. Lise y reconnaît ses démonstrations d’analyse qui avaient disparu deux jours plus tôt. Pour faire bonne mesure, elle tend le bras et essaye de récupérer ce qu’il lui a chapardé, mais il reste hors de portée et lit à voix haute.
Lise l’écoute sans broncher refaire le cheminement de sa démonstration qu’il avait de toute façon déjà lue, notant mentalement les problèmes de formulation et les autres imperfections qu’elle voit mieux avec le recul. Après la lecture de la phrase de conclusion, Hugo répète :
- CQFD ? Capharnaüm Qui Facilite la Démence ?
- Un Certain Quidam Furieusement Détraqué, réplique Lise avec mauvaise humeur en lui arrachant la feuille des mains.
Sans esquisser un mouvement pour reprendre la démonstration, Hugo la regarde plier bagage, amusé.
- Ne m’en veux pas, j’ai toujours adoré rebaptiser les sigles, c’est toujours plus drôle. Et d’ailleurs, qu’est-ce que c’est que ce TVI qui a pouvoir sur tout ? Un Truc Vide d’Imagination ?
- Le théorème des valeurs intermédiaires. Il prouve qu’une fonction continue passe par toutes les valeurs entre deux de ses images.
- Ah oui, c’est beaucoup plus clair expliqué comme ça, se moque Hugo en s’attirant un regard noir. Les mathématiciens sont vraiment des fainéants : ils ont besoin de tout raccourcir. Ou alors ils veulent avoir l’air plus intelligent et inventent des noms compliqués qu’ils sont incapables de retenir…
- Mais j’imagine que ce n’est pas pour me parler du TAF que tu es là, répond calmement Lise.
- Oui, du taf, tu m’en as donné, si tu veux tout savoir, reconnaît Hugo.
- Je parlais du théorème des accroissements finis, dit Lise avec un sourire.
- Et à quoi sert-il, celui-là, si ce n’est pas trop indiscret ?
Lise hausse les sourcils sans baisser les yeux, cherchant dans sa tête une explication appropriée aux circonstances.
- Peu importe, lâche-t-elle en voyant le sourire d’Hugo s’élargir.
- D’accord. J’étais juste venu te remercier de m’avoir laissé t’observer pendant que tu travaillais. Je sais que ça n’a pas été facile pour toi.
- Pas de quoi. Tu te sens mieux ? grommelle Lise en ramassant son crayon.
- Non, mais j’ai le temps de réfléchir à ce que j’ai vu comme tu pars dans un peu moins d’un mois. Je vais faire mûrir un peu tout ça. En fait, je voulais te demander quelque chose…
Lise, qui s’y attendait, repose son crayon et attend patiemment la suite. Comme elle se fait attendre, elle jette un regard interrogateur à Hugo.
- Eh bien ? Il me sera difficile d’accepter si je ne sais pas de quoi il s’agit.
Hugo pince son sourire.
- Est-ce que ton Théorème Affreusement Fantomatique ne te permet pas de prédire les évènements ?
- Seulement s’ils concernent les fonctions, et encore, ça ne marche pas à tous les coups.
Voyant qu’Hugo ne se décide toujours pas à parler, elle reprend :
- Mais je veux bien venir avec toi inventer la vie des passants. Tu me dois bien ça, c’est vrai. Et puis, je n’ai pas rangé mes affaires pour rien.
Hugo a l’air satisfait qu’elle ait deviné ses intentions toute seule. Lise se dit de son côté que ce n’est vraiment pas ça qui l’aidera à y voir plus clair chez lui.
- Tu peux prendre ton sac, dit Hugo en sautant de la table. Je te raccompagnerai directement chez Marga.
- Ça va prendre tout ce temps ? demande Lise, alarmée.
- Tu t’attendais à ce que ça mette moins de temps qu’une démonstration inutile ?
Lise soupire en passant la bandoulière de son sac. Hugo la regarde faire, lui lance un dernier sourire moqueur et tourne les talons.
Pourtant, dans la deuxième partie, Hugo montre qu'il s'intéresse lui aussi aux mathématiques. Quel esprit didon ! J'aime bien l'idée des sigles détournés, c'est amusant.
C'est quoi ce petit jeu commun d'observer les gens dans la rue ? Ils vont comparer chacun leur manière de voir les gens ? Si c'est ça, ben ça promet !
A bientôt pour la suite !
Biz Vef'
J'espère que leur petit jeu te plaira donc… Merci d'être passée ♥
Par curiosité, c'est lequel, ton passage préféré ? Perso, j'aime beaucoup le moment où Albert et Lise sont sur le pont !
J'ai hâte de savoir ce qu'il va se passer ensuite :D
Mon personnage préféré est Albert bien sûr :) Paradoxalement, c'est aussi celui qui me ressemble le plus je pense (j'espère…), et le seul qui ne soit pas inspiré d'une personne réelle dans cette histoire. J'aime bien l'idée de superposer les deux visions et de passer de l'une à l'autre sans problème, ni de conscience, ni d'intellect^^ Bien contente que ce passage t'ait plu, en tout cas ! Il me semblait important qu'Albert et Lise partagent un moment entre les apparitions tonitruantes d'Hugo dans le récit. On ne sait pas trop comment réagir à ça et Lise non plus, vraisemblablement x) Alors c'était un moyen pour moi de rendre les lecteurs (de mon cœur :D) encore plus curieux d'en apprendre plus sur Hugo !!!
J'espère que la suite te plaira… merci beaucoup de ton passage et de tes commentaires ! Les retours et le partage d'avis sont décidemment l'une des meilleures choses attachées à l'écriture !
Mimi
La discussion de Lise avec Albert est chouette :P La miss aime réfléchir tout haut, on dirait xD C'est mignon tout plein, cette manière qu'elle a de tenter de cerner Hugo.
Allez, je vais aller jeter un coup d'oeil à ces passants :P
Merci petite (pas si petite que ça) Sej !
Le passage avec Hugo m'a aussi interpellé. J'ai trouvé Hugo, un peu plus réelle, moins fou lol.
Merci pour ta lecture et ton commentaire !