La chambre avait été retournée. Vraiment retournée. Dans le style « film policier, les vilains-gros-pas-beaux-méchants sont venus chercher le butin et la femme du personnage principal a essayé d’y faire obstacle ».
– Je m’avance peut-être, mais je doute que ce soit une partie de jambes en l’air qui ait foutu ce bordel, siffla Hera qui avait maintenant du mal à contenir son inquiétude.
C’était insensé, elle ne pouvait même pas voir le mec en peinture ! Mais savoir qu’il était le frère de Golly et qu’elle se faisait un sang d’encre était suffisant pour lui filer les chocottes à elle aussi.
Le lit était sur le ventre, les draps pendant des deux lampes à pied, comme si quelqu’un avait commencé une cabane mais ne l’avait jamais terminé. La vitre était brisée, des éclats partout, comme une fine neige tranchante. Il y avait encore un nuage de buée qui envahissait la pièce, comme si quelqu’un avait pris une douche des plus torrides… avant de se faire trucider.
Il n’y avait pas de sang, c’était rassurant. En un sens. Du moins, c’était ce dont Golly essayait de se persuader… avant de retrouver des cheveux dans les débris.
– Qu’est-ce qu’il s’est passé là-dedans ? dit-elle, les dents serrées, espérant que quelqu’un puisse la rassurer.
Mais Ciel et Hera gardèrent le silence. Elles ne pouvaient pas desceller leurs lèvres sans cracher un mensonge acide. Elles se mirent à fouiller ce qu’il y avait à fouiller. Difficile de mettre un pied devant l’autre, des fringues jonchaient le sol et s’agrippaient à leurs chevilles.
Golly les rejoignit. Elle sentait sa nuque se remplir de sueur, ses cheveux y restaient collés. Sa respiration était si saccadée qu’elle en oubliait d’aspirer l’oxygène. Elle essayait de trouver une odeur, quelque chose… Elle continuait de fixer la porte, se disant que peut-être, Humphrey allait entrer en grands fracas, mort de rire, car c’était encore une de ses stupides plaisanteries.
– Euh… Les filles ?
Hera et Golly relevèrent la tête, presque à l’unisson. Ciel venait de soulever des livres et d’y trouver un objet métallique bien familier.
– Oh non… souffla Hera en prenant sa tête entre ses mains.
Golly devint livide :
– Je… Ce n’est pas… Non. Non, ils ne peuvent pas nous avoir suivi jusque-là, c’est impossible.
– Je ne sais pas de quoi vous parlez, dit tristement Ciel. Mais ça n’a pas l’air cool…
Hera montra l’objet que sa sœur tenait dans sa main du doigt :
– Ciel, ce que tu tiens dans les mains, c’est le bracelet que l’on avait autour du poignet dans le bunker.
Un silence pesant tomba comme une pierre. Un silence pendant lequel Hera ne pouvait décrocher son regard du bijou qui lui avait pourri la vie.
Golly explosa. Elle hurla si fort que les éclats de vitre s’élevèrent et éclatèrent à nouveau. Ils n’étaient plus qu’une poudre blanche. Les ampoules sifflèrent avant d’éclater et de rayer les joues voisines. Les meubles, à l’endroit ou à l’envers, se soulevèrent de quelques centimètres dans un grincement de bois.
Cette fois, ces yeux devinrent de vraies flammes qui léchèrent ses cheveux cramoisis, à deux doigts de devenir noir charbon. Ses veines se teintèrent d’un orange magma qui s’illuminait sous sa peau aspirine.
Hera et Ciel se planquèrent derrière une commode et bouchèrent leurs oreilles. Ciel fit tomber le bracelet dans la précipitation. Quand un semblant de silence revint, elles relevèrent la tête, presque sourdes. Elles remarquèrent que le bracelet était fissuré. Le hurlement de Golly l’avait endommagé.
– Cette fois, c’en est assez !!
Les murs tremblèrent. Le nez d’Hera et Ciel se mirent à saigner. La fréquence de voix de Golly avait fait éclater certains vaisseaux sanguins.
– Golly, essaya de la calmer Ciel. Reste tranquille et reprend tes esprits. On va trouver une solution, il doit y avoir une bonne explication derrière tout ça !
Mais Hera ne l’entendait pas de cette oreille :
– Vas-y. Crame-les tous.
***
Golly fit fondre la porte du réfectoire et quand elle y entra, plusieurs boules de feu vinrent s’écraser sur les tables. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas pratiqué, elle eut du mal à viser. Malheureusement, personne ne fut blessé et tous se regroupèrent en troupeau dans le fond de la pièce.
– Alors ? Vous vouliez voir un démon dans votre secte ? Vous l’avez, votre démon !
Golly se sentait si puissante qu’elle se moquait des dommages collatéraux. Ses doigts la brûlaient, elle voulait jouer. Heureusement qu’il y avait Ciel et Hera pour lui faire garder les pieds sur Terre, sinon, le motel serait déjà en cendres.
– On ne veut de mal à personne, rassura Ciel.
– Ouais, siffla Golly. Elle, comme vous pouvez la voir, c’est la good cop. Elle ne veut de mal à personne. Moi, en revanche…
Les tables se mirent à voler. Elles éclatèrent en centaine de morceaux de bois contre les murs. Les résidents hurlèrent, prirent leurs femmes et leurs enfants dans les bras, se protégeant la tête du mieux qu’ils le pouvaient.
Difficile de croire qu’elles ne voulaient vraiment leur faire aucun mal…
– Go, dit Ciel. Si tu les tues, ils ne pourront pas parler.
Une menace, plus qu’un conseil.
Hera regarda la foule terrorisée. La dernière fois qu’elle avait vu ce regard, c’était dans un miroir. Elle comprit pourquoi les démons aimaient le chaos. C’était assez satisfaisant de le répandre…
– Je ne poserai la question qu’une seule fois : où est mon frère ?
Ils eurent trop peur pour répondre. Ce qui voulait dire qu’ils n’avaient pas encore assez peur pour cracher le morceau. Que cela ne tienne, s’il voulait voir la méchante Golly, la sauvage, la sanguinaire, ils allaient la voir. Elle ne faisait que s’échauffer.
Elle tourna le regard vers le buffet où trônait un énorme couteau à pain. Parfait.
Celui-ci s’éleva dans les airs comme si une main invisible l’avait sauvagement empoigné. Puis, elle le fit virevolter devant elle, à la recherche de sa victime. Le couteau était si léger, se déplaçant à allure d’un petit papillon timide. On aurait dit qu’il était vivant.
– Qui devrais-je choisir ? Qui est assez insignifiant à vos yeux ? Si vous ne répondez pas, c’est que vous vous moquez de perdre quelqu’un, non ? Après tout, la fin du monde, Bla bla bla bla… Ou alors, vous ne m’en pensez pas capable… Très bien, vous l’aurez voulu.
Aussitôt, une petite fille de cinq ans environ fut happée hors du groupe. Elle tomba juste devant les pieds de Golly, qui d’un mouvement de tête vers le haut, à peine perceptible, força les jambes de la gamine à se remettre debout. L’enfant pleurait déjà de chaudes larmes, la morve lui dégoulinant dans le cou. « C’est bien, chiale, pensa la démone, peut-être que ça te sauvera la vie ». Elle la força à faire face à sa communauté et le couteau descendit se poser contre sa gorge.
– Ne me faites pas reposer ma question.
Ciel commençait à se dire que cela allait déjà trop loin. Elle se demanda ce qu’il se passerait si elle essayait d’attraper l’arme. Il devait être chargé de magie à présent, et elle savait très bien ce qu’il se passait quand elle touchait un démon, ou quoi que ce soit qui puisse s’y rapporter.
Avant qu’elle ne tente une chance, un valeureux sortit du petit groupe, les mains en l’air. Ce n’était autre que Chad. Il essayait de paraître fort, mais Golly pouvait sentir sa sueur à des kilomètres. Il n’était pas loin de se pisser dessus, d’ailleurs, ça aussi, elle pouvait le sentir.
– Posez cette arme… balbutia-t-il.
– Ce n’est pas comme ça que ça marche, sourit Golly.
– Alors, prenez-moi à la place d’Isobel.
– Ce n’est pas comme ça que ça marche, répéta la démone en appuyant sur chaque mot. Je vous ai demandé de répondre à ma question. Puisque vous ne souhaitez pas vous montrer coopératif, alors, il faudra vous passer de la gamine.
Un filet de sang coula le long du cou de la petite fille. Chad transpira encore plus :
– Par pitié. Ne lui faites pas de mal.
Golly pencha la tête sur le côté, un sourire en coin :
– Aurais-je fait bonne pioche, mon cher Chad ? Dites-moi, serait-ce votre fille que je m’apprête à dépecer devant vos yeux ?
Les sanglots de la petite redoublèrent.
– Non, répondit honnêtement Chad. Ici, tous les enfants sont nos enfants. Nous passons un pacte de fertilité dès que nous rejoignons la Communauté de l’Après.
– Un pacte de fertilité ? se moqua Golly. Qu’est-ce que vous faites ? Une cérémonie où tout le monde est en toge pendant qu’on vous la coupe ?
Elle fit le signe des ciseaux avec les doigts, prenant un plaisir malsain à le tourmenter.
– Non, dit encore une fois Chad et à chaque fois, sa voix tremblait un peu plus. Juste…Nous promettons de ne pas nous reproduire. Ce serait ignoble de notre part de donner la vie alors que nous savons que la mort est proche. Les enfants ne pourront pas la vivre pleinement. Nous ne serions que des égoïstes et nous n’acceptons pas les égoïstes chez nous.
– Elle sort d’où celle-là ? grogna la démone avant de regarder Hera en pouffant de rire. Vous en avez enfanté une autre ? Des vierges dans La Communauté de l’Après.
La communauté fut plus que vexée par sa manière de prononcer leur nom, cela se voyait à leur manière de serrer la mâchoire. Mais ils ne voulaient pas voir une gamine se faire trancher la gorge en direct.
– Isobel et ses parents nous ont rejoint il y a à peine un an. Nous acceptons les familles dans notre communauté.
Il fit un pas en avant. Grossière erreur. La petite grinça de douleur. Le sang coula un peu plus fort. Chad essayait tant bien que mal de soutenir le regard de Golly, mais les flammes qui s’en échappaient lui faisaient peur et l’aveuglaient. C’était comme regarder directement le soleil.
– Nous acceptons les enfants de chacun comme les nôtres. Par pitié. Isobel est autant ma fille qu’elle est celle de ses parents. Nous ne voulons pas qu’il lui arrive quoi que ce soit.
– Je me fous de vos histoires de famille, soupira Golly. Je m’impatiente.
– Les histoires de famille doivent bien vous plaire. Vous êtes à la recherche de votre frère, c’est ça ?
– Essayez-vous de gagner du temps, Chad ? Je vous préviens, encore une phrase qui ne me plaît pas, et sa tête roulera.
Chad avala sa salive :
– Si nous parlons, nous mourrons tous.
– N’est-ce pas ce que vous attendez ? Vous auriez-nous menti ?
– Non, bien sûr que non.
– Permettez-moi d’en douter…
– Nous sommes de nobles gens, Votre Grandeur. Nous vous avons longtemps prié, vous et les anges. Et nous le faisons encore à ce jour, quotidiennement, et sans aucune préférence. Nous ne souhaitons pas que votre ami… frère, ne soit blessé.
– Oui, vous nous vénérez. Et ce matin, vous affirmiez même nous accueillir à bras ouvert dans votre humble taudis.
– Et c’est toujours vrai !
– Mensonges, encore. Cette fois, je vise la veine.
– Vous devez nous comprendre, Chère Abomination, il existe des gens qui ne sont pas de notre avis. Il y a de cela trois ans, un groupuscule est apparu.
– Drôle de terme, venant de vous.
– Nous ne vous en voulons pas de nous juger, nous ne sommes que pardon…
– Abrège, Chad.
– Oui. Veuillez me pardonner, Chère Horreur. Il est vrai que la menace que vous portez sur notre enfant me déboussole. Où en étais-je ? Ah oui. Un groupuscule est apparu. Ils nous ont promis de la nourriture et des terres viables, pendant des années où nous mourrions lentement. Nous n’achetons rien dans les centres commerciaux des villes voisines, et puis de toute façon, celle-ci sont trop loin. Nous n’avons d’autres choix que de vivre de nos récoltes, et les tempêtes de criquets se faisaient de plus en plus fréquentes.
– Les tempêtes de quoi ? Vous n’avez pas fini de vous foutre de ma gueule ?
Cette fois, Ciel intervint :
– Il dit la vérité. Il y a quelques années, les insectes sont devenus fous. Ils ont détruit les derniers champs encore viables. Il a fallu du temps pour pouvoir remanger des fruits et des légumes. Les céréales, se fut une autre paire de manche.
– Oui, Votre Lumière, ce que vous dites est vrai, reprit Chad. Mais nous avons pu reprendre l’agriculture, même la céréalière grâce à eux.
– Qui sont-ils ?
– Ils n’ont pas de nom. Ils viennent nous prévenir que des anges et des démons sont dans le coin.
– Comment le savent-ils ? Vous nous livrez à eux, donc ?
– Nous ignorons comment ils peuvent connaître vos déplacements. Nous avons longtemps cru qu’ils étaient des vôtres, à charge de revanche. Mais un jour, on a vu l’un d’entre eux saigner, et nous avons compris qu’ils étaient humains. Et nous n’avons d’autre choix que de vous livrer. Nous commerçons avec eux. Selon ce qu’on leur offre, nous recevons de la nourriture, du shampooing, de l’eau potable. Notre nourriture n’est-elle pas délicieuse ? Vous y avez goûté ce matin ! Elle est comme nulle part ailleurs. C’est grâce à eux !
Golly le fixa pour démêler le vrai du faux. Chad avait du mal à soutenir son regard, la peur le faisait trembler de tous ses membres, on pouvait entendre ses dents se frapper les unes contre les autres. Ah, et ça y’est, sa vessie s’était soulagée.
– Où les livrez-vous ?
Sa voix restait grondante. Juste un dièse au-dessus et les vitres auraient explosé comme dans la chambre. Pourtant, elle parvenait à garder un calme draconien.
Ciel comprit pourquoi : elle avait le dessus. Elle avait le pouvoir, et elle aimait ça. Il était bien plus facile de se contrôler quand on n’était pas celle qui avait peur. Et avec Hera pour l’encenser, Golly n’avait aucune raison de perdre les pédales. Du moins, pas en apparence. Car elle voyait parfaitement le monstre qu’elle était autrefois, celle qui avait sûrement nourrit pas mal de légendes humaines, car on avait osé la contrarier. Celle dont Hera craignait les représailles, alors qu’elle l’encourageait, à l’instant même.
– Ils viennent les chercher dans la nuit. Marvin a dû verser une endormante dans son verre. C’est une poudre que l’on crée à partir de fleurs qui ne poussent que dans nos jardins.
– Laissez-moi deviner, un cadeau des illuminés en uniforme ?
– Exactement. Je ne suis pas censé en parler, ils m’ont demandé de garder le secret, même vis-à-vis de ma communauté. Mais puisque vous tenez notre enfant sous votre joug, je n’ai pas le choix que de vous révéler que leur bunker se trouve à pas moins de cinq kilomètres d’ici, dans mon champ de tomates. Vous y trouverez une trappe, c’est ici qu’ils se cachent.
– On peut y entrer comme ça, si facilement ?
– Non, bien sûr que non. Mais malheureusement, je n’ai pas de quoi vous aider à y pénétrer. Je ne sais même pas où cela mène exactement, si ce n’est dans leurs locaux. Votre frère y est forcément. Ils m’ont demandé de vous garder le plus longtemps possible, afin de vous livrer vous aussi, les nuits suivantes. Si nous ne tirons pas le signal d’alarme, ils ne sauront pas que vous nous avez découvert.
Il montra un petit boitier rouge près de la porte :
– Nous ne le tirerons pas, répéta-t-il pour la persuader. Promis.
– Évidemment que non. Mais juste pour être sûre…
Golly fixa le boitier et dans la seconde, celui-ci explosa dans de petites étincelles. Impossible d’utilisation.
– Bien. Dans ce cas… Merci de votre coopération. Nous allons récupérer mon frère et nous en aller aussi vite que nous sommes venus.
Le couteau tomba dans un bruit tintant. Tous reprirent leur souffle, peut-être un peu trop tôt. Quoi qu’il en fût, Isobel n’osa pas bouger d’un pouce. La lame était passée à ça de lui couper le gros orteil, et elle n’oserait plus parler pendant plusieurs jours, de peur d’apprendre que ses cordes vocales étaient sciées.
– Oh, merci Votre Noirceur, reprit Chad. J’espère que vous savez que nous ne voulions pas vous décevoir. Nous ne sommes que de pauvres gens. Nous cherchons à survivre le plus longtemps possible, pour être témoins de l’Apocalypse que vous nous offrez. Nous ne le méritons pas, je sais, mais…
– Ouais, ouais, c’est bien, Chady, on est contents. Tu as fait ton speech, tu as sauvé ton peuple de demeurés, qu’est-ce que tu veux d’autre, une médaille ?
Golly soupira. Elle se pinça l’arête du nez pour faire fuir la migraine grandissante. Elle utilisait bien trop ses pouvoirs pour quelqu’un qui reprenait à peine les choses en main et elle n’en avait pas encore terminé. Elle ne pourrait jamais récupérer Humphrey sans faire couler un peu de sang.
– Puisque vous nous vénérez, approchez, les enfants, je vais vous apprendre une leçon importante aujourd’hui.
Tous les gamins levèrent le nez vers leurs grands frères, grandes sœurs, pères, mères, grands-parents et autres figures faussement familial. Ils étaient assez malins pour savoir que quelque chose allait mal tourner, mais les adultes étaient si soulagés d’avoir été épargnés, qu’ils les invitèrent à obéir.
Les enfants approchèrent alors, leurs familles regardaient comme des miraculés. Quels chanceux étaient-ils, d’entendre de si près la voix des messagers des créateurs !
Golly s’agenouilla à la hauteur du petit groupe terrifié :
– Tout va bien, dit-elle, mais son look de l’Enfer la contredisait horriblement. Sachez une chose. Vous ne craignez pas la mort ? Vous devriez. Elle n’est pas clémente. Et elle n’est pas aussi proche que vos parents veulent vous faire croire. Pas pour vous, en tout cas. Et si jamais elle vient à frapper, il serait lâche de votre part de ne pas sortir les poings.
Dans le dos des enfants, des crac ! secs se firent entendre. Puis un seul boum. Lourd. Ils tremblèrent en se retournant, découvrant le triste spectacle : tous les adultes avaient la nuque brisée et s’étaient effondrés, raides mort. Golly ne les avait même pas regardés.
– Prenez votre propre décision à partir de maintenant. Ne laissez personne vous les dicter.
Elle se releva. Ils n’osèrent pas bouger, de peur d’être les prochains.
– On dégage, siffla la démone.
Et suivie de ses deux amies, elle quitta le motel. Les enfants attendirent une heure, plantés là, avant de se ruer sur leurs parents et de prier le ciel pour que tout ceci ne soit qu’un horrible cauchemar.