Chapitre Douze : Comme deux vieux amis
Les jours qui suivent leur observation commune de la population du square voient se multiplier les moments qu’ils passent ensemble. La plupart du temps, Hugo conduit Lise dans le jardin public, et quand ils ne sont pas assis sur un banc, ce sont les bateaux qu’ils regardent glisser sur la rivière. Lise compte le nombre moyen de rames par passager pendant qu’Hugo lui raconte comment le cours d’eau, qui était autrefois une autoroute payante, est devenu ce qu’il est.
Elle aussi essaye d’inventer des histoires sur les gens qui passent devant leur banc quand ils s’assoient pour les observer. Inconsciemment, ces histoires la ramènent toujours à ses chères mathématiques. Quand ça arrive, Hugo ricane en ajoutant qu’ils travaillent tous à Paris dans le laboratoire de ses parents. Alors elle transforme les passants en artistes cinglés et incompris, et c’est toujours là qu’Hugo a un message d’encouragement, mesurant tout de même combien il est difficile pour elle de se détacher de ses calculs et de ses preuves interminables.
Car en dépit de leurs pérégrinations sur la vie alternative des gens autour d’eux, Lise passe l’essentiel de ses journées dans son grenier, ne se réservant qu’une heure quand Hugo vient la chercher pour marcher jusqu’au parc à l’heure de rentrer ou simplement s’asseoir dans le jardin, sur l’herbe brûlée par le soleil, parfois presque sans parler. Quand ils échangent quelques mots, Lise ne dit rien de ses ultimes révisions d’algèbre et Hugo n’évoque pas ses gares à bateaux et autres constructions émotionnelles.
En général, ils parlent de leur grands-parents, sautant volontairement une génération. Hugo n’y pense jamais pendant les vacances, préférant fuir les catégories dans lesquelles ses géniteurs classent les gens comme leurs actions boursières. Lise songe que son père n’approuverait pas une telle compagnie et lui dirait qu’elle ferait mieux de travailler. Sa mère aussi. Et elle réserve les conversations à propos de la physique nucléaire à Albert de Chastignac. C’est de lui dont il est question le plus souvent. Et de Marga.
Hugo pense que c’est en vieillissant qu’ils sont devenus de grands amis, bien qu’ils se ressemblent à l’origine. Il suppose que c’est en devenant différents qu’ils ont trouvé l’évolution de l’autre passionnante. Lise soutient de son côté qu’ils se connaissent bien depuis longtemps et que quelque chose de plus les a rejoints au début de leur retraite. Quelqu’il soit, ils divergent sur la nature de cet élément perturbateur. D’un côté, le décès du conjoint et de l’autre la désapprobation de l’épouse. Réconfort ou compréhension mutuelle ?
Ce jour-là au square, en observant les gens comme à leur habitude, Hugo a observé Lise qui a soutenu son regard un long moment. Et la grande main fine et pâle du garçon maigre et pâle s’est posée sur celle Lise et c’est là qu’elle a trouvé la réponse à leur question :
- Compréhension, a-t-elle murmuré en baissant les yeux sur leurs doigts superposés. Tu avais raison.
Sans surprise, Hugo a dit « Bien sûr » et il l’a raccompagnée chez Marga en lui conseillant d’emporter sa blouse chez son grand-père le lendemain. Quand Lise a demandé pourquoi, il a vaguement répondu qu’il avait une expérience en tête. Sur ce il a sonné à la porte et est parti sans un mot de plus, laissant à sa grand-mère le soin de l’accueillir comme lui l’accueille tous les matins au 12 rue de l’Eglise.
Marga a ouvert, complimentant Lise sur sa ponctualité et l’a invitée à passer à table.
Pendant le repas, Lise a questionné Marga sur son amitié avec Albert de Chastignac :
- Est-ce que tu as gardé un lien avec lui parce que tu le comprenais et réciproquement ou parce que vous aviez tous les deux besoin de quelqu’un pour vous consoler ?
- Quand j’ai pris ma retraite, je l’ai revu et nous avons longuement discuté, raconte Marga. Nous avions beaucoup de choses en commun. Nous avons fini de servir la science à quelques années d’intervalle et nos mariages respectifs se sont cassé la figure en même temps.
- Je croyais que Grand-Père était mort un peu plus d’un an avant ma naissance ?
- Oui, c’est vrai. J’ai pris ma retraite cinq ans plus tard, il y a une quinzaine d’années. Je crois qu’Albert a quitté le labo un peu après la mort de Grand-Père. Il a divorcé de Jeanne quelques mois plus tard. Et je crois que c’est ce qui nous a rapprochés. Nous avions la même vision scientifique des choses mais nous soupçonnions qu’il y avait d’autres moyens de voir ce monde, autant de façons qu’il y a d’habitants qui le composent. Je crois que nous nous comprenions parfaitement à ce sujet.
Comprendre. Voilà un mot que Lise n’aurait pas imaginé utiliser autrement qu’en parlant de ses révisions. Elle ne sait pas si elle comprend parfaitement Albert et Marga mais ce sera toujours mieux qu’Hugo et son air égaré lorsqu’ils marchent ensemble dans la rue. En attendant, elle a compris l’intérêt du théorème de la base incomplète et pourquoi le professeur d’algèbre dit toujours que c’est celui qu’il faut utiliser si on est à court d’idées dans un exercice. C’est déjà ça. En maths, elle a un plan, une carte, un mode d’emploi. Elle n’est pas comme Tancrède, leur ami éphémère qui est persuadé qu’il peut trouver une méthode dans un livre pour comprendre les gens. Elle a abandonné cette idée depuis longtemps, et elle fait avec. Elle est de ceux qui pensent qu’on peut côtoyer sans problème relationnel ceux qui gardent leur part de mystère. Hugo n’en fait visiblement pas partie. Il a l’air décidé à mener son enquête jusqu’au bout. Elle se demande quel genre d’expérience il souhaite faire pour lui demander d’emmener sa blouse avec elle…
En faisant un premier bilan, elle se rend compte qu’elle tient ses promesses. Elle maîtrise de plus en plus de choses sans s’en lasser. Elle continue même à chercher, prouver, rédiger, démontrer après le dîner et jusque tard dans la soirée avec un agréable sentiment d’efficacité. Dommage qu’il ne lui reste plus qu’une semaine à passer ici.
Elle repose son crayon et désactive l’alarme du réveil qui n’a pas eu le temps de sonner après l’angélus qui n’a pas encore retenti. Elle a rangé méticuleusement ses affaires les unes après les autres, avant de se souvenir de la présence de la blouse au fond de son sac qui gêne l’empilement de son matériel. Elle l’extirpe de là, créant le fatras dans ce qu’elle avait bien pris soin de classer et la pose sur son bras.
Elle descend les marches qui font toujours la même musique sous ses pas, sort dans la cour. Elle ne garde pas le cap sur la cuisine mais celui de la grille qui donne sur l’atelier de l’artiste. Elle n’est jamais passée par là, à vrai dire, c’est plus rapide par le couloir qui communique avec l’escalier. Elle voit vaguement la silhouette d’Hugo dans sa chemise blanche tachée à travers le maillage de la porte. Elle tire le verrou rouillé et le grillage s’ouvre dans un grincement sinistre qui la fait grimacer. Hugo la regarde entrer avec un grand sourire.
- C’est une manière comme une autre de dissuader les gens de passer par là, remarque-t-il.
Il est debout devant une toile neuve posée sur le chevalet, deux pinceaux dans une main et une planche en bois recouverte de peinture dans l’autre.
- Je suis content que tu n’aies pas oublié ta blouse. On va en avoir besoin, dit-il d’une voix enjouée.
- Comment ça ? demande Lise avec appréhension.
Sans qu’il ait besoin d’ajouter quoi que ce soit, elle comprend en revenant sur les deux pinceaux dans la main droite d’Hugo. Elle recule en serrant instinctivement son vêtement de travail contre elle.
- Je n’ai pas très envie de la salir, dit-elle.
Hugo soupire bruyamment en lui tendant la main.
- Viens.
- Ce n’est pas une blouse pour peindre.
- Je pensais que tu voulais devenir mathématicienne et pas chimiste. Normalement, tu ne devrais plus t’en servir maintenant que tu as quitté la prépa.
- Ça m’arrive d’aller dans d’autres labos, se défend-elle.
- Dans celui de tes parents ? minaude Hugo.
- Et si je devenais consultante en maths dans un labo de biologie… suggère Lise en rougissant un peu à l’entente de cette provocation.
- Tu auras certainement la blouse la plus originale du lot et tout le monde te l’enviera. Allez, viens. De toute façon, tu ne veux pas devenir consultante et tu étais d’accord pour tenter l’expérience. Et c’est soit ta blouse, soit ton joli chemisier.
- Mais je ne sais pas peindre ! Et je n’ai jamais pris de cours de dessin, objecte Lise en dernier recours.
Hugo hausse un sourcil.
- Moi non plus. Ça ne m’empêche pas de peindre. Et puis d’abord, je ne le fais pas parce que je pense être plus doué que les autres. Je le fais parce que ça me plaît.
Lise songe à s’en aller sans rien ajouter. Mais elle est curieuse de ce qu’Hugo a prévu pour elle. Elle pose son sac à côté de la porte, ôte ses chaussures et enfile la blouse en regrettant déjà de gâcher la blancheur de la veste presque neuve.
Alors qu’elle passe le dernier bouton dans la dernière boutonnière, Hugo lui tend un pinceau, trempe le sien dans un pot de colle transparente puis pose sa palette et referme sa main libre sur la première feuille du tas de papier empilé sur le tabouret à côté de lui.
- Bonjour, Cayley ! Bonsoir, Hamilton ! lance-t-il joyeusement en plaquant le rectangle de cellulose sur la toile.
Il aplatit les coins à coups de pinceau et tend la palette à Lise qui se demande quoi en faire. Voyant son hésitation, Hugo lui propose de mettre un peu de couleurs parmi le gris qui barbouille le brouillon d’une application du théorème de Cayley-Hamilton. Alors pour mieux illustrer cette histoire de polynôme caractéristique, elle trace un grand χA(X) à cheval entre la toile et la feuille encollée. Hugo approuve d’un hochement de tête et donne à l’équation une égalité originale.
- Une constante ? s’étonne Lise en l’observant écrire eiπ + 1.
- Les cinq nombres fondamentaux des mathématiques, confirme Hugo avec le plus grand sérieux.
- Autant mettre zéro directement, tu ne crois pas ?
- Non, je l’aime bien comme ça. Tu as raison, elle est très esthétique. Je comprends au moins quand tu dis que les mathématiques sont belles à regarder.
Ensemble, ils collent d’autres cadavres de brouillons et les barrent de x en rouge. Bientôt à court de feuilles usagées, Lise trace des formules, des symboles, des noms et des nombres, des propositions et autres théorèmes qu’elle aime bien.
Hugo la regarde faire, apportant de temps en temps une touche personnelle à l’ensemble en ajoutant des couleurs au fur et à mesure. Et avec une logique déconcertante, il trempe son pinceau dans le bleu et fusille la vingt-troisième décimale de π en un éclair. Lise lève vers lui ses yeux étonnés par ce geste brusque.
- Je n’aime pas le quatre, décrète-t-il.
- Pourtant, il y en a une infinité dans l’écriture de π. Les quatre sont indispensables à π. Tu ne peux pas tous les supprimer simplement parce que tu ne les aimes pas.
- Je n’aime pas ce quatre-là, précise Hugo. Remplace-le par un six.
Lise fait la grimace.
- π a été déterminé dans l’Antiquité, peut-être pas au niveau de la vingt-troisième décimale mais en tout cas bien avant que tu n’apprennes son existence. Je ne peux pas lui manquer de respect.
Hugo sourit et lui dit doucement :
- π est le nombre le plus illogique qui soit, sans fin, sans période, sans rationalité. Vraiment sans logique. Et pourtant indispensable. C’est ce qui le rend si illogique, je pense.
- Je le sais. Sais-tu que ta date de naissance apparaît dans π ?
Il ne l’écoute pas. Il plonge son pinceau dans la peinture jaune et trace un six sur la tache bleue encore fraîche. La nouvelle vingt-troisième décimale apparaît en vert et Lise regarde le parterre de fleurs à travers le grillage en se demandant si la forme du cercle en serait changée. Remettant ses calculs à plus tard, elle revient vers la toile et s’occupe du cas du théorème de Rolle. Elle supprime les bornes ouvertes de l’intervalle ]a,b[ qui concerne la dérivabilité de la fonction et dessine un cœur autour du a et du b.
Soudain, elle sent quelque chose glisser dans son dos. Elle se retourne et le pinceau d’Hugo dérape jusqu'aux boutons de sa blouse sur le devant, zébrant le tissu d’une trace d’une couleur indéfinissable, variant du jaune au vert et du bleu au rouge. Tout en continuant à la barbouiller d’acrylique, Hugo se justifie :
- Trop soigné. Trop logique. Trop mathématique.
Lise reste immobile le temps que le pinceau d’Hugo n’ait plus de quoi gâter sa blouse déjà tachée de microgouttelettes sur la poitrine. Elle plonge son pinceau dans le jaune et éclabousse sporadiquement la toile. Elle admire les taches qui coulent comme des gouttes de jonquille au milieu du monde désorganisé du tableau. Il ne ressemble plus à grand chose. Toute logique s’est enfuie définitivement. Il en a l’air plutôt heureux mais Lise a comme un pincement au cœur en arrivant à cette conclusion.
Hugo surgit à sa gauche en déclarant fièrement :
- J’ai fini !
Lise tourne la tête et entrevoit la catastrophe du coin de l’œil. Elle soupire, pose le pinceau dans l’évier et essaye de retirer sa blouse sans se salir. Elle avise alors le bocal de ciseaux sur le meuble contre le mur de droite.
- Pourquoi tous ces ciseaux ? le questionne Lise en s’arrêtant devant la conserve en reconversion. Tu envisages de tuer quelqu’un ou tu comptes ouvrir une école maternelle ?
- J’en connais une que l’une ou l’autre de ces possibilités pourrait concerner, pour son bien… marmonne Hugo avec un sourire effrayant.
Lise hausse les épaules et passe devant lui sans relever sa moue. Encore une chose qu’elle ne comprendra pas de lui. Cette perspective ne lui donne aucune contrariété. Après tout, quelle histoire grotesque pourra-t-il encore inventer pour expliquer la présence d’une collection de paires de ciseaux dans son atelier ? Elle étend le dos de sa blouse sur le tabouret occupé par son sac il y a un instant.
- Je laisse sécher ton œuvre d’art, explique-t-elle inutilement. C’est sûr, personne n’aura la même au labo…
Hugo laisse échapper un ricanement. Lise, qui ramasse ses chaussures et ouvre la grille, se retourne et lève les yeux au ciel en enfilant ses sandales. Hugo se débarrasse de sa propre blouse et de son pantalon de travail.
- Je te raccompagne ?
Lise ne répond pas. Elle sait que même si elle répond par la négative, il y a de fortes chances qu’il ne tienne pas compte de son avis. L’esprit borné d’Hugo est l’une des rares choses qu’elle comprend vraiment chez lui. Parce qu’elle a le même défaut.
Cette rencontre me laisse perplexe ; je ne sais pas trop qu'en penser. Après avoir lu les chapitres 9 et 10, j'ai envie de dire : tout ça pour ça... <br />Je comprends que tu ne te mettes pas dans la tête d'Hugo : c'est un moyen d'entretenir un certain mystère autour de sa personne. Tu le regardes et tu nous le montres à travers les yeux de Lise. Mais après tout ce que les premiers chapitres promettaient, je suis un peu déçue. Hugo s'ingénie à être imprévisible et à éviter de répondre aux questions ; j'ai l'impression que si on enlève la poudre aux yeux, il ne reste pas grand-chose : un type relativement normal qui joue les artistes torturés ? Quelqu'un qui a besoin de garder le contrôle sur son entourage et qui manipule les autres ? Je m'attendais à ce qu'il y ait quelque chose en lui ou dans sa vie qui justifie sa manière d'être et en ce sens, je suis déçue.<br />D'ailleurs, que fait Hugo dans la vie ? Il travaille, il étudie ou il se contente de barbouiller des toiles en vivant aux crochets de ses parents et de son grand-père ?<br />En voyant comment évolue la relation entre Lise et Hugo, je ne comprends pas les réticences d'Albert à les laisser faire connaissance. Je comprends encore moins son obstination à dire qu'Hugo ne veut rien. Son rôle serait plutôt d'aider ces deux jeunes à se comprendre et à s'accepter. Lui qui paraissait sage et ouvert au début, il se montre plutôt décevant sur ce coup-là.<br />Avant, je me demandais en quoi cette histoire raconte un apprentissage ; maintenant, je dirais que c'est Lise qui apprend, grâce à Hugo et Albert, à sortir des math et de la logique pour appréhender l'aspect plus poétique et désordonné du monde et des gens.<br />La toile élaborée en commun doit être un sacré bazar ; je l'imagine très moche et très peu artistique : du grand n'importe quoi. Hugo a de la chance que Lise se soit prêtée à cette expérience. C'est le genre de chose que personnellement, je détesterais qu'on me pousse à faire. Mais d'un autre côté, je pense que ça fait du bien à Lise de lâcher prise et de se laisser aller.<br />Les décimales de π me font penser à mon père. Les cent premières décimales lui sont venues un jour où il avait de la fièvre ; elles défilaient mentalement devant ses yeux. Des années après, il se souvenait encore des cinquante premières, qu'il sortait de temps en temps devant ses élèves pour s'amuser.<br />Oh, le théorème des accroissements finis ! J'ai dû le démontrer à mon oral de matu de math. Je m'en suis assez bien sortie, mais aujourd'hui, je ne me rappelle plus que son nom. D'ailleurs, j'ignorais qu'on le surnommait TAF.
Je ne sais pas si c'est à cause de la fatigue (qui n'a rien à voir avec ton texte, rassure-toi), mais il m'est arrivé plusieurs fois de devoir relire une phrase pour la comprendre. Tu fais souvent de longues phrases complexes qui, à mon humble avis, entravent la fluidité de la lecture. (Ou alors c'est moi qui n'ai pas assez de suite dans les idées...)
<br />Chapitre 9 :<br />Lise n’hésite pas cette fois [j'aurais mis une virgule avant "cette fois"...]<br />Lise ne se démonte pas cependant ["Cependant, Lise ne se démonte pas" sonnerait mieux, à mon humble avis]<br />Ce dernier trait de caractère lui confère l’air décalé [il me semble que tu parles d'une caractéristique physique, pas d'un trait de caractère]<br />Si tu ne comprends pas un traître mot de mes brouillons et de ma personne toute entière / L’œuvre toute entière exprime [tout entière ; c'est encore un piège de la langue française]<br />Alors je pensais que je savais faire avec les scientifiques [que je savais y faire ?]<br />Etonnée par son immobilisme [Étonnée / plutôt par son immobilité]<br />je le peux comprendre parce que je n’aurais pas aimé me trouver dans mon atelier, à travailler le jour où tu l’as visité [je peux le comprendre / soit la virgule après "atelier" est de trop, soit il faut mettre "à travailler" entre deux virgules]<br />Hugo pouffe, visiblement hilare. [Normalement, quand on est hilare, ça se voit : ça sonne comme un pléonasme.]<br />mais j’imagine que je ne me poserai moins de questions [le "ne" est de trop]<br />Formidable, dit Hugo en déboutonnant et ôtant sa blouse [Je dirais : "et en ôtant"]
Chapitre 10 :<br />Un demi mètre par seconde pour moi [demi-mètre]<br />en prenant en considération la surface totale des sentiers du jardin et la vitesse moyenne ajoutées à son inconscient qui a tendance à reproduire ce qu’il a déjà fait. [Cette phrase me paraît absconse]<br />Je repense souvent à ce que vous m’avez dit. Que je ne comprendrai jamais Hugo [Je mettrais plutôt deux points à la place du point.]<br />Nous avons parlé un peu et il me demande la permission maintenant. Pour me regarder travailler. [L'emploi du point me paraît contestable. Si elle marque un temps, je mettrais plutôt un point de suspension]<br />et attend patiemment la suite. Comme elle se fait attendre [attend / attendre ; pour éviter la répétition, je propose "Comme elle tarde (à venir)]<br />que ce n’est vraiment pas ça qui l’aidera à y voir plus clair chez lui [en lui ?]<br />et il est troué par endroit, ne remplissant plus sa fonction [par endroits]<br />en le regardant fouiller dans la poche de sa chemise de lin blanc avec appréhension [c'est elle qui le regarde avec appréhension ou lui qui fouille avec appréhension ?]<br />Non, mais j’ai le temps de réfléchir à ce que j’ai vu comme tu pars dans un peu moins d’un mois. [J'ajouterais une virgule avant "comme"]
Chapitre 11 :<br />Je crois que je comprendrais mieux si tu me te racontes. [Concordance des temps : "comprendrais / racontais" ou "comprendrai / racontes" . Concernant "me te", je comprends la démarche, mais ça a l'air d'une coquille: tu devrais au moins le mettre en italique.]<br />Alors elle trie tout ce qu’elle sait d’elle et se lui raconte. [Là, c'est trop : "se lui" ne passe vraiment pas ; "et se raconte" suffit.] <br />De toute façon, elle n’avait plus grand chose à dire [grand-chose]<br />Et les passants qui s’approchent du banc s’en éloignent déshabillés par l’œil scrutateur d’Hugo. [J'ajouterais une virgule après "éloignent"]<br />Elle a les yeux rougis et elle boîte [elle boite ; c'est le verbe boiter, ce n'est pas une boîte]<br />Oui ? l’encourage le sourire d’Hugo qui s’étire. [Ce n'est pas le sourire qui parle. Je propose : "l'encourage Hugo dont le sourire s'étire"]<br />Ils ont vraiment des bureaux d’étude dans les usines de conception des machines à laver ? / (plus haut) il s’ennuie à mourir dans le bureau d’étude [bureaux d'études]
- Le verre coule, explique Lise.
- Ah, tout s’explique. Tu veux dire comme les vitraux dans les églises ?
- Oui, c’est le même phénomène, dit-il en s’étonnant de sa culture sur le sujet.<br />[Dans cet extrait de dialogue, il y a quelque chose qui ne joue pas. Lise parle, Hugo répond. Et la réplique qui vient entre les deux, à qui faut-il l'attribuer ?]
le jeune adolescent qui fait des ricochets un peu plus loin en visant les canards de Cassandra [l'expression "jeune adolescent" est souvent contestée, considérée comme un pléonasme. Mais s'il s'agit d'un garçon qui est au début de l'adolescence, je trouve que ça passe quand même...]<br />en reprenant la route du 12 rue de l’Eglise [l'Église]
Chapitre 12 :<br />ne se réservant qu’une heure quand Hugo vient la chercher pour marcher jusqu’au parc à l’heure de rentrer [Il y a deux fois "heure". Pour éviter la répétition, je suggère : "au moment de rentrer"]<br />En général, ils parlent de leur grands-parents [leurs grands-parents]<br />C’est de lui dont il est question le plus souvent. Et de Marga. [On ne peut pas juxtaposer "de lui" et "dont". "C'est lui dont il est question le plus souvent. Et Marga." ou "C’est de lui qu'il est question le plus souvent. Et de Marga."]<br />Il suppose que c’est en devenant différents qu’ils ont trouvé l’évolution de l’autre passionnante. [J'écrirais plutôt : "qu’ils ont trouvé passionnante l’évolution de l’autre] <br />Quelqu’il soit, ils divergent sur la nature de cet élément perturbateur. [Quel qu'il soit]<br />Ce jour-là au square, en observant les gens comme à leur habitude, Hugo a observé Lise [observant / observé ; Hugo a considéré, dévisagé, examiné ou scruté Lise / Si on a : "en observant" et ensuite "Hugo", ça veut dire que c'est Hugo qui observe, pas les deux. Je propose donc : "alors qu'ils observaient les gens comme à leur habitude"]<br />Et la grande main fine et pâle du garçon maigre et pâle [Je ne sais pas si c'est un effet de style, mais la répétition passe mal.]<br />Sur ce il a sonné à la porte et est parti sans un mot de plus [il faudrait ajouter une virgule après "Sur ce" / pour éviter le hiatus "et est", je suggère "avant de partir"]<br />Elle ne garde pas le cap sur la cuisine mais celui de la grille qui donne sur l’atelier de l’artiste [mais sur la grille]<br />Elle n’est jamais passée par là, à vrai dire, c’est plus rapide par le couloir qui communique avec l’escalier. [Je mettrais plutôt un point-virgule après "à vrai dire"]<br />enfile la blouse en regrettant déjà de gâcher la blancheur de la veste presque neuve. [La "veste", c'est la blouse, j'imagine. Je suggère : "la blancheur du vêtement presque neuf"]<br />Il ne ressemble plus à grand chose [grand-chose]<br />Lise hausse les épaules et passe devant lui sans relever sa moue [Il sourit ou il fait la moue ? Tu veux peut-être dire "son rictus" en référence à son sourire effrayant ?]<br />Parce qu’elle a le même défaut [il manque le point final]
Je t'avoue que ça fait des années que je n'ai pas lu cette histoire, et probablement que je ne me rappelle pas des détails. Je crois que mon but premier était de "montrer" que l'art et les sciences ne sont pas incompatibles, pour répondre à tous les gens qui me disaient le contraire me concernant. L'apprentissage est, d'après Cricri dans la rubrique Plumes à lire : "nous avons une héroïne qui fait la démarche de se préparer à des examens d'entrée (si je me souviens bien) et qui va apprendre au-delà de ce qu'elle avait prévu à travers la figure d'un mentor (le professeur) et d'un contradicteur (l'artiste). "
J'ai oublié tout ça ! La physique me correspond beaucoup mieux. La seule chose que j'ai retenue : π. Je connais encore 80 décimales environ. Cette manie me vient de mon père qui a eu un prof qui se vantait de connaître les 15 premières décimales, alors il a appris les 15 suivantes, me les a apprises et j'ai continué toute seule. J'aime bien ce nombre, il est tellement étonnant !
Merci pour tes remarques. Promis, je les garde pour revenir sur cette histoire un jour, quand j'aurai le cran de me relire !!!
C'est marrant, quand même, la création de cette relation entre Lise et Hugo. Chacun voit dans l'autre une bête curieuse et c'est justement ce qui les pousse à vouloir en découvrir plus. C'est joli.
Et puis, la complicité qui en découle donne envie d'en lire plus, toujours plus. Sauf que quoi, il reste que trois chapitres ? Mais c'est horrible :'( Genre vraiment que trois ? Plus de suite ni rien ? :'(
Enfin, tu fais bien de prévenir, ça permet de commencer à se préparer psychologiquement. Mais... :'(
Sur ce, la grenouille est arrivée au bout et la grenouille a faim x)
Bon, tout ce que je peux te dire, c'est un grand merci pour tous ces mots qui me touchent énormément, j'ai l'impression de flotter quand je lis des commentaires si élogieux, alors que la plupart du temps, je prends sur moi pour ne pas jeter cette histoire à la poubelle quand j'essaye d'en faire la correction xD Donc merci merci merci mille fois et je te promets de poster la suite très prochainement…
j'ai repéré une phrase bacale lol.
" J’en connais une que l’une ou l’autre de ces possibilités pourrait concerner, pour son bien…" = "J’en connais une, que l’une ou l’autre de ces possibilités pourrait concerner, pour son bien…"