Chapitre I : Par-delà la mangrove

Par Miss O

Si Alice affectait la froideur des pierres, c’était pour mieux cacher le bouillonnement intérieur qui révulsait ses entrailles à chaque écart de son imagination trop voluptueuse pour sa vie sans ivresse. Car à la platitude répétitive du quotidien, s’ajoutait la pression constante d’une moralité publique si peu sensuelle qu’elle ne prenait forme et chair qu’à la surface du seul organe vitreux que nous possédions : l’oeil. Dans l’oeil des chaperons austères et des garçons embarrassés, des bourgeois envieux et des paysans fatigués, le jugement commandait de garder le désir enserré dans sa matrice.

Mais le désir peut-il naître et s’avilir d’un même geste ? Peut-il advenir sans croître ? Sa nature est celle des choses qui finissent à leur commencement parce qu’elles jaillissent et s’épanchent avec cette puissance de l’épuisement que je ne pourrais décrire sans évoquer l’image d’un jet de lave toute rouge. Un tel spectacle ne s’est jamais présenté à mes yeux et pourtant, j’en possède l’intuition parce qu’il existe au fond de moi, comme il existe au fond de vous, un volcan endormi prêt à entrer en éruption. Et puisque les lois générales écrasent souvent les lois morales, j’ajouterai que c’est dans les coudes aveugles des âmes les plus sages que le désir jaillit, meurt et renaît à chaque instant, en sa plus tendre et sa plus despotique nouveauté.

 

 

Alice sentait bien qu’il y avait un grouillement quelque part, une fourmilière embrasée qui se déplaçait et se promenait de sa bouche à son estomac et de sa cervelle à ses orteils. Dès que le carcan étroit de son individualité tentait d’en arrêter la course un peu folle, les végétations luxuriantes de son échoppe de fleurs lui offraient un tableau libérateur. Il s’agissait plus précisément d’une de ces peintures à touches épaisses dans lesquelles le spectateur perçoit les reflets imprécis de ses colorations les plus intimes. Puisque les racines et les branches ne semblaient former un tout cohérent qu’un divisant ce qui devait s’unir, Alice y reconnaissait l’harmonie chaotique de sa vie intérieure. Ses plantes étaient des soeurs jolies, des doubles flatteurs qu’elle contemplait avec la certitude narcissique d’une gémellité partagée. Elle aimait laisser courir ses doigts, petits, agiles, à la surface des ronces et trouvait à ses mains des allures d’araignées joyeuses. Lorsqu’elle se fatiguait de cette imitation tumultueuse, elle leur donnait la démarche impavide des chenilles et trainait ses index sur les tiges courbes des tulipes ou les boutons bombés des églantiers.

Grâce à ces métamorphoses, Alice s’oubliait et découvrait, dans les tréfonds de cette perte, une vie un peu moins médiocre, un peu moins insignifiante, un peu moins inauthentique. Elle aurait pu fermer les yeux pour s’extraire davantage de ce monde auquel elle voulait s’arracher mais elle ne s’autorisait cet effondrement de sa personne qu’à cette heure creuse du crépuscule où le temps s’appesantissait, éloignait les importuns et lui laissait le loisir de s’isoler avec ses plantes. Les branches de lierre, les cupules écaillées du houblon et les coupes duvetées des clématites formaient une chevelure moite et luxuriante qui prenait les allures ligneuses d’une mangrove protectrice. Alice n’avait donc plus rien à craindre ; pas une indiscrétion, pas une désapprobation, pas une dégradation ne pouvait percer les parois de son alcôve de verdure.

 

 

D’ailleurs, sans qu’aucun habitant du village ne s’en doutât, il semblait qu’un accord secret des choses et des moeurs s’était établi pour offrir à Alice ces moments de réclusion. Dès que le soleil déclinait, plus personne ne franchissait le seuil de sa boutique. Ce n’était pas pour éviter de rompre le charme enfantin de ces jeux. Non, Alice semblait si fade, si éteinte, si absente à sa propre vie qu’on n’aurait jamais songé à lui attacher une telle infantilité transformatrice. Aux yeux des villageois, elle n’avait presque pas de corps. Elle ne possédait, tout au plus, qu’une paire de mains rougies par les épines mouillées qu’elles pressaient chaque jour pour former des bouquets d’une splendeur suspecte mais encore trop discrète car, pour saisir la créativité de ses inventions, il aurait fallu un peu d’attention, et nous avons déjà démontré la rareté de cet agrément.

 

Alice vivait dans l’ombre de cette incurie générale sans qu’il ne lui vienne l’envie d’y chercher un rai de lumière. Pour ces vies feutrées, l’obscurité cache moins qu’elle n’égalise ; sa brume est aveugle parce que toutes les formes s’y reforment. Il faut donc comprendre l’étonnement qui se saisit d’Alice lorsqu’un gémissement étouffé atteignit le creux de ses oreilles.

Les doigts plongés dans la terre granuleuse d’un rosier, elle releva lentement sa tête. Il y avait quelqu’un, là-bas, entre les pieds de camélias. Quelqu’un qu’elle entendait et qui pouvait bien l’entendre elle aussi. Quelqu’un qu’elle ne voyait pas mais qui l’avait peut-être vue, elle. Elle dans sa solitude et son abandon, sa retraite et son relâchement, mangée par le regard d’un autre ? À la surface de cet oeil purement imaginaire, Alice voyait son reflet et elle avait un peu honte de s’y reconnaître, figée, vulgaire, maladroite. Il suffit d’une présence hypothétique pour que notre être s’humilie et se désagrège un peu, se dédouble et s’observe comme un pantin ridicule…

 

Ce fut donc pour retrouver un peu de prise sur sa personne, et sur cet autre qui prétendait la surprendre, qu’elle plongea son regard dans les ouvertures de sa mangrove de fortune. Les tulipes effrontées refusaient d’abaisser leurs têtes colorées pour dégager un chemin au regard inquiet de leur propriétaire. Les roses, toujours prétentieuses, ouvraient leurs jupons et n’entendaient gâcher un instant de leur séduction. Mais les marguerites, plus complices, inclinaient docilement leurs collerettes et, entre les pétales en pagaille, Alice aperçut la silhouette toute noire d’une redingote. Parmi les étoffes épaisses, se distinguaient les découpures d’une peau dont la blancheur lunaire était parcourue d’ombres poudreuses qui dessinaient les reliefs d’une espèce de visage. Les lèvres, à peine pourprées, avaient la texture rocheuse des craies. Le nez aquilin annonçait une prédation que la tranquillité rêveuse de ces paupières abaissées s’évertuait à contredire. Quant aux larmes qui s’y logeaient, elles donnaient à cette tête sublime la douceur terrible de la Pietà. La silhouette possédait d’ailleurs la fragilité innocente d’une vierge et c’est peut-être cette ressemblance inattendue qui trompa Alice et lui fit croire qu’elle regardait une jeune fille déguisée en garçon.

—P-p-puis-je vo-ous… hum… je peux vous aider Ma-d-d-de…

Alice n’acheva pas cette question dont la tournure était déjà corrompue par un remaniement forcé. De plus, elle s’apercevait de son étourderie et voulait s’épargner une phrase si difficile à sortir. Les salutations sont redoutables pour les bègues ; la difficulté est inexpliquée mais elle tient peut-être au silence. Sa toile épaisse résiste aux assauts des mots boiteux qui s’y cognent comme ces mouches qui se jettent obstinément contre les vitres avant de s’enfuir dans le bourdonnement de leur humiliation.

—Pardon, Monsieur, j-j-j-j’ai cru… vous cherchez q-q-quelque chose ?

Mais le jeune homme ne parut pas l’entendre. Ses paupières, obstinément closes, empêchaient toute communication. Alice se dégagea donc de ses lianes et, d’un pas peu habituel, elle sortit de sa mangrove miniature pour approcher cette étrange apparition.

Elle l’interpella encore sans succès et, comme un enfant curieux qui appréhende les choses et les êtres avec ses yeux, ses oreilles, son nez, ses doigts et sa langue, elle voulut effleurer cet homme-statue, entrer en contact avec ce granit mouvant et vérifier son humanité incertaine.

 

Par où commencer ? Elle songea aux mains car c’est avec les mains que l’on touche et attrape le monde. Il ne peut donc y avoir trop d’intimé dans ses membres ballants et soumis aux incessantes fréquentations terrestres. Ne commence-t-on pas toujours une rencontre par une poignée de mains ? C’est à peine si elles nous appartiennent, n’est-ce pas ? Si elles étaient nôtres, nous ne les soumettrions pas à ces assauts persistants des intrus. Ô que c’est sale un intrus ! Il y a du porc dans l’homme, il y a du porc oui. Du porc qui broie et détruit, qui mange et avale tout ce qui passe sous ses dents et affleure son groin humide. Sous la peau, on sent bien les vers qui grouillent, les vers du porc, les vers de saleté avec leur corps mou, blanc, frétillant, leur corps sans tête puisque la tête se confond avec le derrière… Mon Dieu… Leur corps graisseux qui habiterait le sien et le transformerait en territoire à envahir et posséder. L’homme est dégoûtant, oui. Et ce flot de pensées charriait tant de textures et de mouvements répugnants qu’Alice frottait inconsciemment ses mains contre l’étoffe de sa robe. Elle espérait peut-être les sauver de cette souillure imaginaire.

Un bref regard, elle vérifiait. Elles étaient là, amollies par l’eau et brunies par la terre qui s’engouffrait dans le vide inutile séparant l’ongle de la chair et désirant le plein. Si elles étaient siennes, elles resteraient toujours ainsi. Elles ne vivraient qu’au contact velouté et piquant des fleurs, des ronces, des feuillages et de la boue. Elles refuseraient cette compromission, cette contamination, cette maladie humaine. Si elles étaient siennes… Assurément, non. Voilà bien une preuve, s’il en fallait une, que nos mains sont aux mains des autres…

 

Un simple geste cache parfois une montagne de réflexions mais cette dernière n’assure pas toujours la réussite de l’action. Ainsi, lorsqu’Alice chercha les mains de l’inconnu pour en toucher la surface et qu’elle n’en vit que le métacarpe saillant qui perçait sous cette peau de jeune fille en fleur, elle tomba dans une sorte d’extase méditative. Par crainte, peut-être, d’abîmer cette vision fugitive, elle renonça à tout attouchement et préféra observer l’étrange articulation des contraires. À la raideur cadavérique des phalanges, s’opposait l’agilité brutale de ces ongles de gros chat. Et dans les interstices des appendices félins, Alice aperçut un livre. À quoi bon amasser les fossiles et les coquillages, les squelettes et les carapaces, les cornes et les dents ? Chaque bibliothèque est un cabinet de curiosités car chaque livre renferme des milliers de caractères à décrypter.

 

Pour l’heure, en voici dix-huit à la file qui enfonçaient leurs dorures dans la couverture aux reflets tantôt cuivrés, tantôt miellés. Mel… Melmoth the…Wan…the Wanderer ; elle déchiffrait à peine ce titre anglosaxon dont elle traduisait déjà quelques mots.

—« The Wanderer »… l’homme errant n-n-n’est-ce pas ?

Elle aimait les sonorités cadencées de cette langue qu’elle héritait de son père, un Anglais installé en France pour suivre les évènements révolutionnaires, s’apitoyer sur l’ascension napoléonienne et succomber à la restauration de la Monarchie.

—En revanche j-je ne saisis pas le prem-mier mot. Melmoth… Q-qu’est-ce que ça sign-nifie ? C’est un n-n-nom d’animal ?

—Si seulement les damnés n’étaient que des bêtes…

Ce regret sonnait comme une plainte et comme une énigme fascinante. L’idée restait là, suspendue, inachevée dans cette demi-phrase charriant la puissance incantatoire des paroles bibliques qui sont autant de paroles de souffrance et d’imploration. Les damnés. Les.dam.nés. Dieu… pourquoi ? S’il y a des monstres parmi nous, c’est que tu les as créés ! S’il est des anges révoltés, c’est que tu les as abandonnés !

Des images éparses de mains griffues et de têtes suppliciées se formaient dans la cervelle d’Alice qui promenait son regard sur la face douloureuse de l’inconnu. Derrière les lèvres opalines, une voix singulièrement grave et féminine à la fois dormait, là, tranquille comme un grand animal repu. La bouche partageait les mêmes contrastes d’autant plus émouvants qu’une larme y arrêtait sa course. Alors, comme pour la prendre à rebours et remonter à sa source, Alice éleva encore un peu son regard et rencontra un oeil aussi noir et profond qu’un puits dont les profondeurs miroitantes ne reflétaient ni le soleil ni la lune, car sa lumière ténébreuse semblait venir d’un autre monde où l’ennui avait remplacé la mort.

Ce petit univers flottant contenait les vastes appétits d’une volonté infinie. Mais ses vagues de désir se heurtaient immanquablement aux parois étroites de la sphère oculaire car la chair s’effondrait malgré l’envie insatiable pour offrir un spectacle grandiose dans ses idées, dérisoire dans sa réalisation.

 

Alice aurait pu se perdre dans la contemplation de cette bataille du vouloir et du pouvoir si son corps ne l’avait ramenée à sa propre finitude. Au creux de sa main droite, se trouvait une branche de rosier qu’elle avait emportée avec elle. Une branche parcourue d’épines qui enfonça l’un de ses dards dans la chair du pouce pour y imprimer la sensation menaçante d’une déchirure. Les fleurs ont leur caractère ; elles n’aiment pas qu’on leur préfère des beautés moins éphémères. Et quoique cette rose se vantait déjà de sa réussite, elle constaterait rapidement qu’elle avait servi son rival.

En effet, tandis qu’Alice s’apprêtait à dégager sa main blessée de cette étreinte importune, elle sentit qu’une matière froide et dure y apposait son contact. Les phalanges squelettiques s’étaient emparées de son poignet et, malgré leur légèreté presque éthérée, elles le maintenaient avec une fermeté impériale et l’attiraient lentement vers les lèvres vacillantes du jeune inconnu.

Alice n’opposa aucune résistance à cette main étrangère qui lui ravissait son membre encore tout endolori. Et à l’instant où elle réalisa qu’un filet de sang s’écoulait de son entaille, elle sentit la chaleur mouillée d’une langue avide qui remontait le cour de ce ruisseau dont le lit s’étendait de sa paume à la pulpe de son pouce. La réalité prenait une consistance qu’elle n’avait jamais eu ; un désir cannibale se manifestait et il était immensément difficile pour Alice de comprendre que son sang pût susciter une telle envie d’engloutissement. Un signe s’érigeait là, debout, et puisqu’il appelait le déchiffrement, Alice renonça à tout instinct de préservation. Au lieu de fuir l’avidité dévorante de cet ange maladif, elle y abandonna son corps et l’observa comme une projection d’elle-même à scruter curieusement. Elle vit, sans s’émouvoir, qu’une dent un peu plus longue que ses comparses s’enfonçait dans le chemin tracé par l’épine et, malgré la douleur, elle s’offrait encore à cette démonstration bouillonnante de désir.

 

—Alice ? Où c’que qu’t’es Alice ?

Cette voix lourde, gutturale, pâteuse ne formait que des pains de mots à demi grignotés. Alice la connaissait bien ; c’était la voix de son frère, Claude. Une voix rude et chétive qui la ramena brusquement parmi les hommes pour la transporter dans un territoire intermédiaire, entre le songe et la veille… un territoire où la conscience chasse la rêverie, dérobe le récit et ne livre, à la garde attentive du moi, que la vague impression d’une signification perdue. Alice voulut attraper la sensation au vol mais la forêt de symboles se perdait déjà à l’horizon parce que l’apparition avait disparu.

Plus de redingote toute noire, plus de face toute blanche. Rien. Juste les camélias, à ses pieds.

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Ella Palace
Posté le 04/06/2021
Bonjour,


je suis déjà sous le charme des traits et des instincts de cette Alice! La manière dont tu as évolué vers cette rencontre et la retenue dans la description de cette sorte de spectre (bien que j'ai saisi l'idée du vampire) à captivé mon attention et soumis mon intérêt à ma curiosité grandissante!
J'y étais dans ce jardin! J'étais Alice, en rêve. Je m'éveille de ce songe avec l'envie de refermer les yeux pour te lire.
Miss O
Posté le 05/06/2021
Merci pour ce beau compliment Ella, c'est exactement là que je voulais emmener mes lecteurs et mes lectrices, au coeur de la mangrove. Et lorsque tu dis qu'il faut fermer les yeux pour s'y trouver, tu saisis parfaitement l'idée qui m'anime !
Je conçois, effectivement, les espaces d'étuve et de végétations luxuriantes comme des espaces oniriques. Rien ne représente mieux le rêve et l'inconscient, à mes yeux, que ce surgissement menaçant de la forêt en plein milieu du territoire quotidien et rassurant.
Ella Palace
Posté le 05/06/2021
Y a des fautes dans mon commentaire 😯😳... Ceci dit, c'est le smartphone 😅 il a recommencé!
Miss O
Posté le 05/06/2021
Aucune importance, je ne suis vraiment pas une dingue de l'orthographe tu sais... j'aime beaucoup la linguistique et la grammaire mais l'orthographe n'est pas ma passion. Et mon Dieu, sur écran, je fais tout le temps des fautes. Sur smartphone, n'en parlons pas, c'est insupportable.
Hastur
Posté le 22/05/2021
R'hello !

C'est une sacrée rencontre que nous a proposé là ! J'aime beaucoup la collection de détails de pensée, de sensations qui sont illustrées par tout plein de comparaisons/métaphores. Cela rend le tout très onirique, presque irréel.

L'atmosphère très cryptique qui se dégage du texte est vraiment très envoutante, et attise fortement la curiosité !

Après seulement aussi peu de lignes, on a déjà un sacré portrait d'Alice, une image forte qui marque l'esprit.

Je suis définitivement convaincu :). J'ai hâte d'en apprendre plus et de me perdre dans les pensées, très humaines, d'Alice.

J'ai noté une petite coquille (il me semble):
"pour saisir la créative de ses inventions"
créativité ?

Bon courage pour la suite !

A bientôt !
Miss O
Posté le 22/05/2021
Hastur, mille mercis pour ces reprises.

(La coquille est corrigée!)

Tes remarques me touchent et me rassurent puisque je me demandais justement si mes allers-retours entre la description, la narration, le commentaire et le monologue intérieur fonctionnaient. Je crois que certaines transitions sont encore un peu brutales, les questions sont peut-êtres trop nombreuses... mais j'ai du mal à trouver d'autres couloirs de circulation entre la voix narratrice et les pensées d'Alice.

J'ai un rythme d'écriture assez lent puisque j'ai beaucoup de travail et que j'ai cette fâcheuse tendance à considérer que mon roman est secondaire mais je posterai bientôt le chapitre 2 !

Heureuse en tout cas que cette rencontre te paraisse intéressante. C'est elle qui a motivé tout le récit. Je suis partie de cette idée, de cette atmosphère d'étuve et d'érotisme menaçant. Le reste de l'histoire est encore en chantier... mais ça avance dans ma tête ^^

À très vite !
Infernotaku
Posté le 18/05/2021
A l'image du prologue, c'est aussi étrange que génial. On sent la mode vampire gothique qui me plaît bien, mais sans pour autant tomber dans le ridicule. C'est un peu complexe, ce qui ajoute de la profondeur au récit (l'histoire est complétée par les réflexions diverses). Elle peut parfois faire perdre le fil ; ce n'est cependant pas vraiment un problème, puisqu'on y revient vite.
Je n'ai pas compris si le vampire (si c'en est un, je m'avance peut-être un peu vite) est asexué, masculin ou féminin ?
Miss O
Posté le 19/05/2021
Merci bcp pour ce retour !
Il m'est d'autant plus utile que je me demandais justement si l'entremêlement de la fiction et, disons, de l'essai gênait la lecture.
Je craignais cet effet de décrochage que tu décris. Par ailleurs, j'essaie d'insérer dans la voix narratrice les monologues intérieurs d'Alice et je n'arrive pas à me rendre compte si on saisit ces fluctuations de la focalisation... Qu'est-ce que tu en penses ?

Ton récit, "Horreur à Éluard", est d'une très grande fluidité, je pense que c'est dû à la prévalence des dialogues et ici il y en a très peu donc j'ai l'impression que c'est un peu lourd et ardu. Je vais essayer d'alterner avec des chapitres plus "parlé". Ça devrait alléger un peu l'esprit du lecteur.
J'en profite pour te demander si tu posteras sur ce site une suite à ton récit puisqu'il ne semble pas tout à fait fini, ton héros est clairement appelé vers d'autres aventures !

Enfin pour répondre à ta question, oui je conçois mon vampire (tu as bien deviné !) comme une sorte d'androgyne. C'est un homme mais je ne voulais pas qu'il puisse être pris pour l'archétype du prédateur virile. Cela repousserait Alice dans une féminité fragile. J'ai donc trouvé cette ruse d'une fluidité de genre qui permet d'associer la prédation au désir plutôt qu'à la masculinité.


Infernotaku
Posté le 19/05/2021
C'est bien joué, l'androgynie ! Je n'y aurais pas pensé !
Je n'ai pas saisi les fluctuations de la pensée du personnage, à cause du narrateur quelque fois à la première personne, un peu comme un chœur, comme dans les tragédies antiques. Mais surtout, ne change pas ça, c'est excellent ! J'adore cette narration appuyée par des débats intérieurs (et tant pis si on ne voit pas la différence entre Alice et le narrateur) !
Enfin, je ne suis pas contre un peu plus de dialogues, il permettraient effectivement d'alléger le texte.
(P.S. : Je pense que tu idéalises mon roman ! Ne t'en fais pas, je ferai une suite, mais j'ai un projet bien plus gros, ancien et important en cours, alors il faudra patienter !)
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