Cinq, six, voire sept ou huit tours de la pièce. Azore, vêtue d'une simple robe de chambre en satin, connaissait désormais parfaitement le bruit du plancher sous ses pieds et les craquements exacts que le bois émettait selon la manière dont elle posait le talon au sol. Dans ses modestes quartiers, isolés du reste de sa famille et des invités, elle se sentait terriblement seule. Au réveil, alors que l'aube colorait le ciel, elle ressentit une boule au ventre. Ce soir, elle serait mariée. Pour se détendre, elle passa quelques heures à observer le ciel changer de couleur à travers les grandes vitres de ses quartiers. Elle en profita pour humer les parfums des plantes suspendues aux balcons et répéter quelques pas de valse qu'elle avait appris maintes fois dans sa jeunesse. La danse avait un effet apaisant sur elle. Elle ne se rappelait pas l'avoir pratiquée dans ses vies antérieures ; cela devait être spécifique à cette existence, spécifique à Azore, et non aux autres.
Il était maintenant peut-être quatorze heures, et elle connaissait chaque recoin de sa chambre sur le bout des doigts. On était venu la coiffer et l'habiller sobrement pour le déjeuner qu'ils avaient partagé avec Yama. Elle n'avait pas eu l'occasion de converser beaucoup avec lui, son père ayant monopolisé toute son attention avec des discussions plus ennuyeuses les unes que les autres. Mais son père était ainsi. Il jugeait une personne par ses réponses à des questions basiques sur la politique, l'économie et le social. Il devait évaluer ses capacités royales. Azore, elle, aurait préféré apprendre à connaître Yama : découvrir sa couleur préférée, le son de son rire à une blague idiote, peut-être même un petit défaut ou une mimique dans ses gestes. Cependant, leurs échanges se limitèrent à quelques regards furtifs et sourires timides, se réduisant au strict minimum : des salutations.
Alors, lasse, Azore attendit patiemment dans ses quartiers que l'on vienne enfin la préparer pour le mariage. Lorsque l'on frappa à sa porte, elle bâilla nonchalamment et se dirigea doucement vers celle-ci, s'attendant à voir des servantes drapées de napperons, de dentelles, de soie et de bijoux pour la préparer. Mais ce ne fut pas pour les préparatifs. Non, c'était Yama.
Elle recula d'un pas, surprise. Yama, quant à lui, sourit chaleureusement à Azore.
— Je sais que selon les conventions, nous ne sommes pas censés nous voir trop avant... le mariage. Cependant, j'espérais pouvoir discuter un peu avec vous.
— Ah bon ?
— Cela vous dérangerait-il ?
Azore sourit à son tour, transformant son recul défensif en accueil chaleureux.
— Absolument pas. J'espérais pouvoir échanger davantage avec vous pendant le déjeuner, mais je crains que mon père n'ait accaparé toute votre attention.
— Je suis désolé pour ça. Les discussions allaient bon train et il était difficile d'en sortir.
Azore étouffa un rire derrière sa main.
— Ne vous excusez pas, c’est la faute de mon père !
Yama leva les mains en signe de désaccord.
— Oh, non, je pense qu'il me jaugait. Après tout, je vais épouser sa fille ce soir, donc je comprends. Je me méfierais aussi de mon futur gendre.
— Il vous jaugera toujours, plaisanta Azore. Entrez, je vous prie. Vous êtes chez vous ici.
Yama rit doucement, un rire empreint de malice, très léger et agréable à l'oreille, puis pénétra la pièce. Azore referma doucement derrière lui puis cala ses bras entre elle et la porte en souriant à son invité.
— Vous vouliez me voir, alors ?
— C’est exact. Vous m’intriguez.
— Oh.
Azore sourit légèrement, le compliment la touchant tout particulièrement. Peut-être était-ce parce que Yama provoquait chez elle cette curiosité maladive qui avait toujours régi ses vies antérieures et les poussait à voyager ?
— Et que voulez-vous savoir ? s’entendit-elle répondre.
— Et bien… une question toute bête mais vous êtes une Samsaran n’est-ce pas ?
— Tout à fait.
— Vous vous souvenez d’absolument toutes vos vies antérieures, alors ?
— Vous êtes renseigné ! Mais oui, normalement, de toutes. Pourquoi ?
— J’ai déjà rencontré une samsaran, mais je n’ai jamais eu l’occasion de lui poser toutes les questions qui me brûlent les lèvres.
Azore sourit.
— Il y a des choses qui ne franchiront pas les miennes.
— Ah oui ? Est-ce un défi ?
Azore écarquilla les yeux puis, d’humeur malicieuse, se permit d’incliner légèrement la tête.
— À vous de voir.
Yama s'approcha doucement, d'un pas feutré, et en quelques enjambées, il se retrouva à quelques souffles d'Azore. Son cœur bondit dans sa poitrine tandis que le tambour de son sang résonnait dans ses tempes.
— Ma première question, c’est combien de vie avez-vous eu ?
— À vu de nez, je dirais neuf.
— Comme un chat.
— Comme un chat, sourit-elle.
— C’est votre neuvième alors. Vous vous rappelez bien de votre première ?
— Oui, très. Mais c’était il y a longtemps.
— Vous vous réincarnez directement lorsque vous mourrez ?
— Non... Azore s'humidifia les lèvres, légèrement mal à l'aise. Il y a un laps de temps où notre âme flotte dans la Gisombre. J'y ai souvent fait face.
Elle marqua une pause avant de reprendre :
— Si je puis me permettre, vos questions ressemblent de plus en plus à un interrogatoire.
— Oh.
Yama s'écarta finalement d'Azore avec grâce et s'inclina légèrement.
— Pardonnez ma curiosité, parfois je m'emporte.
— Il n'y a pas de mal... mais parler de mes propres morts me met toujours très mal à l'aise, les revivre... c'est...
— Oh, n'en dites pas plus, je ne veux pas vous mettre mal à l'aise. Je comprends. Enfin... je crois.
Azore lui sourit finalement.
— À moi de poser des questions.
— Vous m’en aviez déjà posé, il me semble. Je crois que nous sommes quittes.
— Ah bon ? sourit Azore.
Yama s’approcha doucement de la porte, glissa une mèche de cheveux d’Azore entre ses doigts et souffla à son oreille :
— Nous aurons plus de temps ce soir pour apprendre à nous connaître mais malheureusement j’ai encore des préparatifs à terminer pour le mariage.
Il lâcha la mèche, sans réaliser que la couleur du visage d’Azore avait viré plus sombre. Puis la laissa se décaler pour sortir. Il lui offrit une nouvelle révérence.
— Ce fut un réel plaisir d’échanger avec vous, Azore, à ce soir, j’ai hâte de vous voir dans votre robe. Je suis persuadé que vous serez majestueuse.
— M-Merci, à-à ce soir Yama.
Et lorsque la porte se referma, Azore se laissa glisser sur le sol, un large sourire aux lèvres. Peut-être réagissait-elle comme une enfant, mais il y avait quelque chose là, juste là, de surréaliste. Peut-être que ce mariage, au-delà de la politique, lui permettrait de découvrir l'amour véritable encore une fois.
Quelque temps plus tard, ce furent les servantes qui frappèrent à sa porte, cette fois-ci chargées de ribambelles de couleurs, de bijoux et de maquillage. On coula un bain, l’y plongea elle ainsi que des dizaines de baumes et de parfums. On frotta sa peau, ses cheveux, noua sa tignasse en une élégante tresse. Puis vinrent le séchage et les vêtements. En quelques heures à peine, elles transformèrent Azore en princesse. Lentement, elle tourna sur elle-même pour admirer le mouvement gracieux des soies qui effleuraient le plancher. Au sommet de sa robe, les manches s'élevaient comme des ailes de papillon, partant de son buste jusqu'au sommet de son crâne. Des filaments d’or, délicatement entrelacés sur son corset, mettaient en valeur la couleur rose de la robe, épousant la courbe de ses seins, tandis que depuis ses hanches, de longs voiles violets, roses et indigo descendaient en cascade, noyant ses jambes derrière des rideaux de tissus colorés. En son centre, une plume de paon, assortie à la robe, ornait les soies et redessinait les filaments d’or qui ornaient le buste et les pans. On lui passa ensuite de longues bagues en or, qui scintillaient et s'entrelaçaient les unes aux autres, liées par d'infimes chaînes serties de diamants. Puis vinrent les bracelets massifs qui habillaient ses avant-bras et ses bras de lumière. Enfin, à ses pieds, des souliers violets sombres, assortis étonnamment à la couleur de sa peau, disparaissaient habilement sous les couches de la robe.
Sûr ses paupières, les servantes tracèrent un long eye-liner blanc relevant la couleur de ses iris, dissimulant timidement un fard à paupière noire et de longs cils teint aux couleurs de sa robe. Quelques touches de fond de teint, de poudre et de noire à lèvre et la future reine était prête. Azore cligna doucement des yeux, elle avait l’habitude depuis quelques années à s’apprêter pour de grands évènements mais jamais elle ne s’était sentie aussi belle. On la parfuma encore puis on lui dit qu’elle était fin prête et que la cérémonie aurait bientôt lieu. Alors on l’aida à porter sa traîne et à descendre les marches du palais.
Lorsque Azore rejoint ses parents, sa mère fut émue aux larmes et l’a prise dans ses bras alors que son père souriait.
— Tu es magnifique, comme tu es magnifique !
— Tu feras une superbe Reine, ma fille, se fanfaronna le père.
Et Azore les embrassa chacun avant de les prendre par le bras pour se diriger avec la suite royale vers le lieu de la cérémonie.
Le crépuscule enveloppait doucement le palais de Tavenia, lorsque les jardins se transformèrent en un spectacle féerique. Le Jardin de Lumières, s'étendait majestueusement devant les yeux émerveillés des invités. Des lanternes magiques flottaient dans l'air, diffusant une lueur douce et chaleureuse. Leurs lumières dansaient et se reflétaient sur les fontaines et les bassins, créant des scintillements hypnotiques à la surface de l'eau.
Les allées étaient bordées de guirlandes lumineuses, tressées habilement parmi les branches des arbres et les arbustes fleuris. Les plantes somptueuses grimpaient avec grâce sur des colonnes blanches, leurs feuilles et leurs fleurs exotiques ajoutant des touches de couleurs vives dans cette mer de lumière dorée. Ici et là, des chaises élégamment disposées s’offraient aux invités déjà installés.
Une longue allée centrale, parée de pétales de roses et éclairée par des lanternes suspendues, menait à une arche en pierre blanche à l'autre bout du jardin. L'arche, délicatement sculptée, était ornée de lampions et de guirlandes lumineuses. À ses pieds, des orchidées immenses et colorées poussaient, leurs pétales éclatants créant un tapis de couleurs sous les pieds de Yama.
Vêtu d'un somptueux costume rouge et noir, Yama attendait. Les broderies dorées sur son habit captaient la lumière environnante, le faisant briller comme un roi au cœur de son royaume enchanté. Son regard était fixé sur l'allée, attendant l'arrivée d'Azore avec une expression de douce patience.
Alors qu'Azore fit son entrée, marchant avec grâce le long de l'allée aux bras de ses parents, le ciel s'illumina soudain d'un feu d'artifice éclatant. Mille couleurs explosèrent au-dessus des jardins, leurs reflets colorés se mêlant aux scintillements des lanternes et des guirlandes. Chaque détonation était comme un battement de cœur, rythmant la marche d'Azore vers Yama. Elle ne put s’empêcher de s’arrêter un instant pour laisser son cœur admirer ce spectacle envoûtant, ce qui ne put empêcher d’arracher un sourire à Yama. Puis, Azore reprit sa marche délicate vers l’autel. La symphonie de lumières et de couleurs formait une toile de fond spectaculaire, rendant ce moment encore plus magique et inoubliable.
Les invités, assis sous cette voûte lumineuse, regardaient en silence, captivés par la beauté et la majesté de la scène. La magie du Jardin de Lumières opérait, transformant ce mariage princier en un conte de fées vivant, où chaque détail semblait avoir été soigneusement tissé pour créer une tapisserie de rêve et de merveille.
Les bardes jouaient un son délicat qui finissait de structurer ce tableau avec une mélodie qui enchantait tout le monde. Les parents d’Azore finirent par la lâcher auprès de Yama et prirent place aux premiers rangs alors que Yama tendait sa main à sa future femme. Elle l’accepta dans un sourire et lui offrit un regard rempli d’espoir. Le prêtre commença à réciter un long texte religieux et, comme la tradition et le roi de Tavenia s’offrait pleinement à Jargal, dieu de la mort, alors, leur union se fit sous son regard bienveillant, pour unir les mariés jusqu’à leurs fins.
Yama se tourna alors vers Azore, glissa un anneau à sa main gauche et l’embrassa tendrement sur le dos de la main puis releva le regard, d’une manière presque espiègle, avant de caresser son visage du bout des phalanges et d’incliner la tête en rapprochant leur souffle. Azore sentait son cœur battre jusque dans ses tempes, et supplia à son ventre de ne faire aucun bruit alors qu’il se serrait si fort, si fort qu’il aurait pu exploser à l’image des feux d’artifices dans le ciel. Yama embrassa Azore et elle répondit au baiser avec force, posant ses mains sur les joues de son mari. Il la serra contre lui dans une pluie d'applaudissements et de sifflements. Et les bardes rejouèrent encore et encore.
On proposa enfin aux invités de se diriger vers les buffets, la salle de bals avaient été pensée en extérieurs. Elle prenait vie avec une splendeur digne des contes de fées. La pelouse parfaitement entretenue s’étendait à perte de vue, bordée par des buissons de fleurs aux couleurs éclatantes et par des arbres majestueux dont les branches formaient un écrin naturel autour des festivités. Des guirlandes lumineuses serpentant entre les arbres projetaient une lumière douce et magique sur les convives, tandis que des lanternes en papier colorées flottaient dans l'air, ajoutant une touche d'exotisme à l'atmosphère enchantée.
Au centre de cette scène féerique, une vaste piste de danse en marbre blanc étincelait sous les lumières, prête à accueillir les invités pour des heures de danse et de réjouissances. D’ailleurs, elle invita en premier lieu les jeunes mariés à ouvrir le bal, alors dans un rire Azore suivit Yama sur la piste de danse et valsa avec lui. Il la serra fort, ses doigts s’enfonçant parfois un peu trop dans ses hanches ou s'agrippant à sa robe. Les invités finirent par les suivre, pour la plupart, les autres s’attablèrent aux tables de banquet, drapées de nappes de soie, somptueusement décorées de centres de table composés de fleurs fraîches et de chandeliers en argent.
Yama fit tourner Azore plusieurs fois puis la rattrapait contre son corps à chaque fois, le sourire aux lèvres, à moulte reprises, il profita des moments de rapprochement pour lui voler un baiser ou caresser ses cheveux de son menton. Et Azore se laissait faire profitant de l’air frais du soir et des étoiles naissantes pour danser dans les bras de son époux. La brise caressait ses cheveux, faisait valser sa robe et tandis qu’ils dansaient, Azore oublia les autres. Il n’y avait qu’elle et Yama. Il s’approcha de son oreille et lui murmura :
— Je savais que tu serais somptueuse.
Amusée, Azore se mordit la lèvre avant de lui rétorquer d’un air faussement indigné :
— Je ne l’étais pas déjà ? Et depuis quand on se tutoie ?
Yama éclata de rire et elle se délecta de ce fond de voix cristalline brisé qui redescendit dans les graves bien vite. Il enfonça alors sa tête dans le coup d’Azore et sans s’arrêter de pouffer déclara :
— Je te tutoie car nous sommes mariés à présent et, si, si tu es somptueuse en tout temps mais cette robe, ce maquillage et cette soirée te vont à merveille.
Azore cacha une mèche de cheveux derrière son oreille avant de laisser trainer ses doigts vers le veston de son mari et de lui relever le menton. Elle savait que plusieurs personnes, dont ses parents, les observait mais, c’était son époux après tout ?
— Tu es pas mal non plus, Yama.
— Pas mal ?
— Pas mal.
Yama sourit, et attrapa le doigt qui relevait son menton pour l’embrasser puis remonter doucement jusqu’à son avant bras. Ils dansèrent encore plusieurs musiques avant de s’arrêter, assoiffés, et de se diriger près du banquet.
— Il y a des activités prévues… réfléchie par certains membres de ma cour… comme un jeu de piste, un trésor caché, un quiz, des ateliers pour faire des bijoux et des … jet de javelot. Quelque chose te tente ?
— Je t’avoue que… non.
Yama sourit. Puis en prenant une gorgée d’alcool il acquiesça.
— Ça me va. Leur idée ne m’avait pas convaincu mais manque d’idée j’ai cédé. Mon garde attitré s’est bien moqué de moi d’ailleurs.
— Vous êtes proche ?
— Oui. Très. C’était un ami bien avant que je devienne roi, je lui donnerai ma vie s’il le fallait et il me donnerait la sienne.
— J’adorerais avoir une relation pareil, je vous envie, avoua Azore. Vous vous êtes rencontrés lorsque tu étais aventurier ?
— C’est exact. C’était mon ami et mon camarade, c’était impensable de ne pas le choisir comme garde royal.
— Comment s’appelle-t-il ?
— Fenrir.
— Et où est-il ?
— Plus loin. Mais profitons de la soirée pour apprendre à se connaître, ne crois-tu pas Azore ?
Azore croisa les bras puis en fronçant légèrement le nez, elle acquiesça.
— Je suis d’accord mais je pense que connaître les amis de son époux font partie des moyens d’apprendre à le connaître.
— Et bien tu lui parleras quand tu veux, il vit au château.
— Très bien.
Azore lui sourit puis lui vola un baiser avant de s'enfuir vers la piste de danse, un verre à la main et de l’y inviter d’un geste gracieux du bras. Yama se laissa entraîner et profita d’un instant d'inattention d’Azore pour attraper son poignet, l’embrasser et voler son verre. Azore se moqua du parfum d’alcool qui flâna dans son haleine, piquant légèrement ses lèvres et tenta de rattraper son verre, puis de pas en pas, ils dansèrent encore et encore, et finalement la piste se vida douloureusement, ne laissant plus qu’eux sur la piste.
Azore s’étira doucement avant d’offrir un sourire à Yama.
— Il est temps de rentrer, je crois.
— Je vais te faire découvrir tes nouveaux quartiers.
— Avec plaisir. Mais avant ça.
— Mmh ?
Azore attrapa le verre encore plein de Yama et le vida cul-sec.
— Excuse-moi ? pouffa Yama.
— Il fallait bien le boire et tu étais trop lent !
— Eh bah ! - Yama baissa le ton de sa voix et s’approcha d’elle pour murmurer : je t’avoue que ça me donne envie de savoir encore plus de choses sur toi et de t’embrasser, et peut-être de te faire l’amour. Mais je crois que c’est l’alcool qui me monte à la tête.
— Je veux aussi que tu me fasses l’amour, Yama, chuchota Azore.
Les yeux brillants, Yama lui tendit la main et Azore l’attrapa avec hargne alors que les étoiles les guidèrent doucement sous la nuit calme.