Chapitre II Berges de L'Isère

C'était une journée glaciale, triste et brumeuse. L'inspectrice Bianca Bernardi déambulait le long des berges de l'Isére . Elle aurait préféré rester sous sa couette bien au chaud. Elle avait froid, un froid qui la pénétrait jusqu'aux os. Elle aurait aimé se blottir dans les bras d'un homme fort, sentir son souffle sur sa peau alors que ses bras lui enserraient la taille… Mais d'hommes, il n'y en avait plus dans sa vie. Actuellement, elle partageait son lit avec un gros chat castré qui perdait ses poils.

Un joggeur qui courait sur la route qui longe la riviére, s'était arrêté pour satisfaire un besoin naturel dans un bosquet en contrebas. C'était à ce moment-là qu'il avait découvert un corps partiellement recouvert par des débris de végétation. Une main dépassait d’un tas de branchage. Le promeneur n’avait pas essayé d’en découvrir plus. Il avait immédiatement alerté la police depuis son téléphone portable.

La victime, une jeune femme de type caucasienne gisait là intégralement nue.

La victime, Bianca la reconnut tout de suite, c’était une de ses anciennes copines de lycée.

Bianca avait été invitée à son mariage. Lors de l’enterrement de vie de jeune fille, l’alcool aidant, Évelyne s’était laissée aller à quelques confidences. Elle n’aimait pas son futur mari. Elle avait juste reconnu en lui, un homme plein d’avenir et de ressources. Si elle s’était trompée, que le jeune ambitieux s’avérait être un tocard elle le quitterait sans aucuns remord. Ce cynisme s’il n’avait pas surpris Bianca outre mesure, l’avait tout de même choquée. Depuis ce jour elle avait pris de la distance avec ce triste personnage. Elles ne s’étaient plus revues depuis.

Elle aurait tout de même préféré la revoir dans d’autres circonstances.

Sa fouille des berges ne lui apprit rien de plus que ce qu'avait pu glaner l'équipe de police scientifique qu'elle avait accompagnée ce matin. Fatiguée, transie, elle décida qu'il était temps pour elle de retourner se blottir sous sa couette qu'elle n'aurait pas dû quitter. L'enquête de proximité attendra bien demain, de toute façon on ne dérange pas les gens le dimanche.

Putain de région, Putain de climat, putain de métier, putain…

Elle pouvait ainsi pleurer encore sur sa vie, son emploi….

B Bernard (Bianca Bernardi) était pourtant une fille du Pays, fille d’émigrés italiens. Elle avait dû travailler dur pour s’en sortir ! Après des études rondement menées, les diplômes en poche, elle avait été heureuse de    monter à Paris où elle était restée une quinzaine d’années. Elle en revenait fatiguée, de la vie trop rapide de la capitale et blessée, par un homme qu’elle avait aimé et qui l’avait trahie.

Grenoble, ses montagnes, ses hivers enneigés, ses stations de ski surpeuplées et le fantôme des Jeux olympiques du père De Gaulle, elle en avait soupé ! Pour rien au monde si elle en avait eu le choix elle serait revenue dans cette ville étriquée ou elle s’était emmerdée enfant. Bien entendu la ville s’était transformée, elle grossissait s’étendait… mais au fond c’était toujours la capitale des Alpes. Une capitale régionale, fière d’elle, de sa neige, de ses noix et de son Saint Marcellin… Heureusement ; Lyon n’était qu’à une heure de route !

En attendant, elle avait héritée de l’appartement de ses parents. Elle y habitait.

— Papa, maman, vous me manquez !

Ses parents venaient de mourir, elle les avait enterrés, le mois dernier. Elle reprenait juste le travail, pour enquêter sur une amie d’enfance…

— Porca, Madonna, aurait dit sa mère, quelle triste vie !

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