Chapitre II : L'embrasement [réédition]

Notes de l’auteur : Bien le bonjour !
Petite réédition, n'hésitez pas à donner vos avis ;)
(Désolée pour la mis en page, word n'est pas très sympa avec moi en ce moment)

-  Debout camarade. Le devoir nous appelle ! La capitaine et Dan sont déjà partis pour Centrale.

-  Déjà ? Quelle heure est-il ? Thomas se redressa difficilement, saisit le haut de son uniforme et l'enfila. L'eau froide lui fouettait le visage alors qu'il se regardait dans le miroir à moitié brisé. Son reflet lui parut étrangement lointain et éteint, ses yeux d'habitude clairs et vivants étaient ternes et sans vie. Il ne perdit pas plus de temps et rejoignit Hans qui l'attendait près de l'entrée. L'horloge sonnait 9 heures et le comité seigneurial ne devrait plus tarder à atteindre la ville. Ils avaient exigé que les hommes d'Aragon les escortent jusqu'aux entrées principales des mines afin d'éviter toute mésaventure. 

Les pavés se recouvraient d'une fine poussière rouge qui en reflétant les rayons du soleil donnait l'impression que toute la place brûlait. Au loin, l’escorte ornée du blason d'Arame chevauchait et fit bientôt son apparition dans la ville encore endormie là où Hans et Thomas l'attendaient accompagnés d'une poignée d'hommes. La porte du véhicule principale s'ouvrit sur un jeune homme vêtu du blason de la maison Arame. Thomas le reconnut comme le fils cadet du seigneur Arame, Louis Arame.

— Seigneur Arame, quel honneur ! Nous ne nous attendions pas à une telle visite, Hans le salua respectueusement tandis que Thomas s'écarta et ordonna à ses hommes de renforcer la garde. Le seigneur à la longue chevelure brune coiffée par une chaîne en argent en une longue tresse qui atteignait le bas de son dos recouvert d’un épais manteau aux couleurs de la maison d’Arame, descendit les marches de sa voiture et porta son regard sur les toits recouverts de givres de la grande place.

— Mon père tient à prouver que le sort des mines le concerne grandement et personnellement. Les mineurs ont colporté la rumeur que le comptage des dettes aurait été falsifié par les représentants seigneuriaux ce qui a grandement nui au prestige de la maison Arame auprès de l'Ambassade et je suis ici pour y mettre un terme, il posa finalement ses yeux gris sur Hans qui déglutit face aux hommes lourdement armés qui accompagnaient le seigneur Louis. Il ne s'agissait évidemment pas des représentants du comité seigneurial.

— Mon seigneur, où sont les représentants du comité ? demanda Thomas en s’avançant vers les véhicules, le seigneur Louis sourit.

— Ma personne ne vous suffit pas capitaine ?

— Capitaine ? reprit Hans en arquant un sourcil à l'intention de Thomas.

— Capitaine Thomas Saver. La capitaine Baily a été convoquée par Centrale j'assure la sécurité des mines en son absence.

— Peu importe, répondit nonchalamment Louis Arame, qu'on nous conduise aux mines, sur ses ordres ses hommes régénèrent leur voiture mais Hans le retint.

— Mon seigneur, les mineurs attendaient la venue des représentants aux vues d'une éventuelle négociation. Votre venue et celle de vos hommes pourrait grandement leur déplaire, Louis le toisa sans une once de considération.

— Laissez-moi clarifier les choses Aragon, qu'il prononçât avec un mépris à peine dissimulé, je ne suis pas venu ici pour négocier je suis venu ici pour restaurer l'honneur de ma famille. Ne vous y opposez pas. Le seigneur lui tourna le dos mais s'arrêta en voyant une horde d'enfants des rues vêtus de tissus déchirés courant des ruelles vides vers les voitures. Les hommes d'Aragon firent un pas pour les arrêter mais une petite fille portant un bouquet interpella le seigneur d'Arame et lui tendit ses fleurs.

— En guise de pardon, dit-elle. Louis saisit le bouquet et fixa son regard sur la jeune enfant légèrement vêtue, les yeux grands ouverts, fascinée par cet homme qu'elle contemplait pour la première fois. Il lui saisit délicatement le poignet et le retourna mettant en évidence le signe gravé dans sa chair. Le C, tatoué à l'aide des flammes des salamandres, est un rappel adressé à tous ceux qui un jour ont préféré leur égoïsme à l'intérêt de l'humanité.

— Là est votre place, dit-il en laissant tomber le bouquet. Avant qu’il ne puisse se retourner, la petite fille lui tira son manteau si fort qu’il s’inclina surpris par la force dont pouvait faire preuve de si petits bras. Ses yeux n’étaient plus qu’à quelques centimètres des siens et il vit une lueur qui enflammait son regard. Sur ses lèvres, se dessina un mot qu’il ne parvint pas à déchiffrer puis la petite fille relâcha sa prise et s’enfuit avec le reste des enfants. Comme hypnotisés par cette scène d’une beauté particulière, ils ne remarquèrent pas l’agitation sur les toits et lorsqu’enfin Thomas leva les yeux, il était déjà trop tard. Une explosion suivie d’un souffle brûlant balaya la ville qui se recouvrit d’un épais brouillard sombre. Louis réouvrit les yeux après ce qui lui semblait être une éternité à errer dans les ténèbres et découvrit avec stupeur la place jonchée de flammes et de cadavres. Le chaos régnait alors que les murs se fissuraient provoquant d’incroyables tremblements. Il se releva haletant, son front saigné abondamment au point de lui brouillait la vue. Il voulut courir mais sa jambe se tordit dans un craquement qui lui donna la nausée et fit apparaître une douleur qu’il n’aurait jamais imaginée un jour éprouver. Il se laissa de nouveau tomber et agrippa le sol de ses doigts, ses ongles s’arrachèrent sur les pavés et il hurla si fort qu’il pouvait sentir ses poumons se contracter. Des toits, descendirent des hommes armés au visage maculé d’une sombre peinture noire. Ils s’approchèrent de lui, une mare de sang et de vomi s’était formée autour de son corps. Il marmonna quelques mots et tendit sa main vers l’un d'eux. 

—  Pitié…. Pitié. 

- Tu n'es plus qu’un piètre reflet de toi-même, seigneur Louis. 

Un sourire froid se dessina sur le visage de l’homme qui lui écrasa la main et lui passa une corde autour du cou qu'il serra avec force. Louis gémit, mais il n’avait plus la force de se débattre. Il se laissa trainer vers ce qu’il pensait être son purgatoire. 

 

 

-  Lieutenant  ! Lieutenantl ! Un jeune soldat penché sur lui, lui secouait brutalement les épaules. Thomas dont les paupières lourdes refusaient de s’ouvrir lutter pour se maintenir éveillé. Il repoussa le soldat et ses yeux s'écarquillèrent. La Grande Place ressemblait à un champ de ruines, les habitations ne tenaient plus et dans les décombres gisaient des restes humains. Thomas dont les oreilles saignaient avait du mal à distinguer les mots qui sortaient de la bouche tremblante du soldat. Il lui fit signe de se taire et voyant que le soldat se calmait, il lui demanda de reprendre son récit. 

 

— Ils ont emmené le seigneur Louis ! Nombreux de nos hommes sont à terre ! 

— Où est Hans ? 

— Je l'ignore caporal. Ils se sont dirigés vers les mines ! 

—  Regroupent les hommes encore debout ! Et retrouvez-moi à l’entrée de la ville ! 

—  A vos ordres ! 

 

   Les escortes du seigneur d'Arame partirent à la trousse des assaillants qui se barricadaient déjà dans leurs mines. Menés par Kosta, les mineurs avaient pour la première fois désobéi aux ordres, avaient enlevé un homme dont la vie valait 100 des leurs et s’étaient retranchés dans des mines dont les seules issues étaient des grottes obscures à des dizaines de mètres de profondeur. Kosta avait agi mené par ce sentiment qu'il ne savait pas expliquer, ce sentiment qui lui serrait l'estomac au point de lui faire parfois vomir ses tripes. Ce sentiment, il le comprenait maintenant qu'il faisait face à ce prince, aux beaux vêtements et à la peau si délicate, au poignet tatoué d'un C qui lui donnait le droit de vivre alors qu'eux devaient apprendre à survivre.

— Seigneur Arame, les échos de sa voix se répercutaient sur les parois rocheuses, je vous présente ceux qui sont à l'origine de vos belles cités. Pierre par pierre, nous avons bâti le paradis dans lequel vous viviez, les mineurs dévisageaient Louis avec mépris et formaient un cercle autour de lui. Certains restaient à l'écart, intimidés par la présence de cet homme pourtant enchaîné et agenouillé.

— Ne prenez pas cette peine. Les morts n'ont nul besoin de se présenter, rétorqua le seigneur d’Arame d’un ton ferme et autoritaire qui fit perdre à Kosta son sourire. La peur lui paralysa les membres mais il se ressaisit et le frappa au visage. Il leva son poing taché de sang à la vue de tous.

— Rouge ! Rouge comme le nôtre. De la chair et du sang il n'y a aucune raison de le craindre.

Les négociations pouvaient enfin débuter, les mineurs pensaient avoir l’avantage et exigèrent que la cité d’Arame, accusée d’avoir falsifié le comptage des dettes, accepte de revoir les termes de l’exploitation des minerais. Louis restait de marbre et écoutait avec une attention déroutante ce qu’ils avaient à lui dire. Son silence que les mineurs interprétaient comme un affront, n’arrangeait en rien la situation et alors que Barris, penché vers lui, lui ordonnait de répondre, Kosta furieux perdit son sang-froid et roua Louis de coups de poing et de pieds. Le visage tuméfié, il se mit à gémir de douleur et perdit connaissance tandis que des mineurs retenaient Kosta qui ne parvenait plus à se calmer. L’eau froide jetée sur son visage eu l’effet d’une décharge électrique qui le réveilla en sursaut. Des mineurs, tous très jeunes lui faisaient face. L’un d’eux avança prudemment une bassine d’eau vers lui avant de disparaitre avec ses compagnons dans la pénombre qui régnait dans la pièce. Louis, entendit le bruit d’une clé tournée dans un verrou suivi de pas qui s’éloignaient. Il attendit encore quelques instants puis plongea sa tête dans l’eau de la bassine qu’il but à s’en étouffer.

Au bout de l’étroit couloir qui reliait la pièce où était enfermée Louis, se trouvait l’entrée des galeries où les mineurs, assis à même le sol, attendaient les ordres de Kosta. Un vieux mineur aux chevaux blancs et à la peau ridée prit la parole,

-     Il faut lui laisser un peu de temps, le tuer ne servirait à rien

 —   Tu as raison, Siegfried, répondit Kosta, j’ai laissé la violence m’aveugler, pardonnez-moi,

— Tu n’as pas t’excusé, chef, si tu ne l’avais pas fait l’un de nous aurait fini par lui éclater son beau visage.

— Son silence ne prouve qu’une seule chose, rétorqua Barris en s’avançant vers le centre de la pièce, il était au courant des agissements de ces rats du comité seigneurial. Les informations que nous a fournies Sourire d’Argent sont vraies il n’y a plus aucun doute à avoir, les mineurs manifestèrent leur accord en frappant du poing sur le sol. Kosta hocha la tête et passa une main pensive sur sa barbe naissante. Il resta silencieux un moment imité par le reste de ses hommes qui attendaient toujours ses ordres. Puis, une lueur traversa ses yeux et il se releva brusquement réveillant le vieux Siegfried qui s’était assoupi,

- Que tous ceux qui sachent manier une arme me suivent, les autres occupez-vous de Louis Arame !

 

 

    Les hommes d'Aragon menés par Thomas arrivèrent aux mines déjà encerclées par la garde d’Arame. Marlo et Safia se trouvaient à l’arrière et observaient discrètement la scène. Des jeunes recrues comme eux, n’avaient jusqu’alors, jamais été confrontées à une situation pareille. Les deux camarades, terrifiés, se regardaient en silence et serraient aussi fort qu’ils le pouvaient le manche de leur sabre. Thomas marcha jusqu’à la ligne de front en direction d’un homme fin, au visage pâle et dénué d’expression qu’il identifia comme étant le chef de la garde d’Arame.

- Laissez-moi leur parler, demanda Thomas

-  Les salamandres ont été prévenues. Le sort qui les attend est pire que la mort, sachez-le. Thomas crispa la mâchoire et saisit le bras de celui qui lui faisait face.

-  Laissez-moi leur parler, l’homme au visage pâle le toisa, arqua un sourcil mais ordonna, d’un geste de la main, à ses hommes de s'écarter et de laisser passer Thomas qui se fraya un chemin au plus près de l’entrée des mines. Il avança les bras bien en évidence quand une première balle vint se loger à quelques centimètres de son pied droit. Thomas dégaina aussitôt son arme qu’il pointa sur son agresseur.  

- N'approchez pas ! Ou la prochaine se logera entre vos yeux. 

- Kosta ! C'est moi, Thomas. Descend de là ! Il faut qu’on parle ! 

- J'ai assez parlé Thomas. Parler je n'ai fait que ça !

— Si les salamandres ne vous brûlent pas vifs c’est nous qui nous chargerons de vous pendre sales traîtres ! 

— Recule Thomas ! Recule ou je te jure que je te descends ! Ne viens surtout pas me parler de traitrise vous qui avez vendu votre âme à l'Ambassade ! 

—  Défendre l’extérieur des murs, là est notre honneur ! 

— Il y a bien longtemps que ce n’est plus des hommes que vous défendez mais du bétail ! Je refuse de mourir en cage ! Cette haine ce n'est pas contre nous qu’il faut la diriger gamin, ceux qui tiennent ta laisse sont justes derrière toi. 

Thomas incapable de se retenir davantage tira dans l’épaule gauche de Kosta qui trébucha son arme toujours à la main. Au même moment, de la poussière s’éleva attirant l’attention des deux hommes et trois voitures s’arrêtèrent à l’entrée des mines. Les portières s’ouvrirent sur des hommes, femmes et des enfants de tout âge aux poignets liés et aux yeux bandés. La garde d’Arame les fit s’agenouiller et un canon fut pointer sur chacune de leurs têtes, l’homme aux traits sévères saisit le visage d’un des leurs, à qui il retira le tissu noir qui recouvrait ses yeux,

-  Je veux que tu voies ce pour quoi ta vie sera sacrifiée, puis il planta son regard dans celui de Kosta restait silencieux alors que la fureur et la peur s’emparaient de ses hommes qui pensaient avoir perdu leur meneur et par la même occasion ce combat qui leur couterait leur vie.

 Le métal froid de l’arme effleura la peau du cou nu du prisonnier. Les doigts posés sur la gâchette, l’homme aux traits sévères hésita un instant sentant une présence dans son dos. Il voulut se retourner mais d’un geste précis comme un éclair qui s’abattait sur le lui, Thomas le décapita.  La lame de son sabre trancha la chair et les os faisaient gicler quelques gouttes de sang sur son visage. Son corps resta un moment debout alors que sa tête, aux yeux encore grands ouverts, roula sur le sol boueux. Thomas remit son sabre dans son fourreau au moment où le corps s’affaissa et vit sur le visage de ses hommes une lueur de satisfaction et de grandeur.

— Traître ! cria l’un des soldats d’Arame et brandit furtivement son arme. La balle déchirant les airs se logea dans le front de Kosta qui s’écroula de tout son long sans un bruit. Depuis qu’il avait eu l’âge de comprendre le monde, Kosta ne rêvait que d’une seule chose : mourir le sourire aux lèvres. Mourir heureux alors que le monde, le destiné au malheureux. Barris accourut aux côtés de son ami dont le corps encore chaud donnait l’impression qu’il dormait paisiblement. Il lui prit la tête qu’il serra contre lui et laissa ses larmes inonder son visage. Ses cris s’élevaient dans le ciel et l’assombrirent faisant disparaitre le soleil comme s’il rendait, lui aussi, un dernier hommage au défunt souriant. 

— Non, non ! Thomas tremblant de rage se retourna vers le meurtrier de Kosta qui pointait désormais son canon vers lui.

— Traître, vous ne valez pas mieux que vos ancêtres. L’Ambassade aurait dû tous vous brûler quand elle en avait eu l’occasion. Votre existence est une disgrâce pour le monde !  

- Nous brûler, tu dis, Thomas ricana, le monde finira en flammes mais tu ne seras plus là pour le voir, il lui trancha la poitrine et le repoussa à terre, Aragon avec moi !  Répondant à l’appel de Thomas, les hommes d’Aragon dégainèrent leur sabre, rejoints par une partie des mineurs menés par Barris dont le corps était encore recouvert du sang de Kosta.

 

 

    Chevauchant sur les plaines recouvertes des dernières fleurs de l’automne, Hans apercevait enfin les remparts de la ville d’Arame. D’ici, tout lui semblait si paisible, la ville était figée dans son indifférence ordinaire alors que l’un de ses fils était peut-être déjà mort. Le cheval dévalait la dernière pente qui séparait la cité de la forêt d’Opale, sous les coups que lui infligeait son cavalier dont le visage et les mains dégoulinaient de sueur. Prenant conscience qu’il se rapprochait dangereusement de la cité, Hans voulut freiner la course du cheval en serrant les rênes mais il perdit le contrôle et fut projeté à terre. Le visage contre le sol, il tendit son bras et grimaça.

- Il ne me manquait plus qu’une épaule déboitée, soudainement l’uniforme de son bras prit feu, Hans compris alors qu’il venait de traverser la ligne infranchissable et recula en tentant d’éteindre les flammes qui consumaient son uniforme. Une fois à l’abri, il s’étendit sur le dos et ferma les yeux mais le bruit de l’ouverture des lourdes portes le fit sursauter. Il releva la tête, et vit ce qui l’avait fait quitter ses camarades et chevaucher à toute vitesse jusqu’à la cité. Une poignée de cavaliers, habillés de pourpre et d’or, arborant le symbole à deux têtes de l’Ambassade sortirent de la cité et se dirigèrent vers les mines. Hans reconnut les salamandres, il n’avait plus de temps à perdre et oubliant la douleur de son épaule qui pendait le long de son corps, il remonta sur son cheval et s’élança à toute vitesse. 

Il connaissait la forêt et ses sentiers comme personne, il pouvait encore devancer les salamandres et atteindre les mines à temps. Une pensée le fit grimacer, il avait laissé Thomas seul ce qui ne laisser présager rien de bon. Il secoua la tête et assena un coup de talon sur le dos du cheval qui redoubla d’efforts tout en évitant les racines des arbres qui parsemaient l’étroit chemin menant au cœur de la forêt. Quelques minutes s’écoulèrent avant qu’il ne puisse distinguer l’entrée des mines des épais feuillages. Il souffla légèrement, ce calme n’était pas naturel et son instinct ne le trompait que rarement. Le bruit d’une détonation en provenance des mines confirma ses craintes, il abandonna sa monture et courut vers les coups de feu qui s’intensifiaient. L’entrée des mines s’était transformée en champs de bataille sous les yeux incrédules d’Hans. Incapable de tenir tête à leur adversaire car n’ayant pour la plupart jamais connu la guerre ni la violence à l’extérieur des murs, les hommes d’Arame ne firent pas long feu et leur dernier soldat vivant fut abattu d’une balle dans le dos alors qu’il tentait de rejoindre la lisière de la forêt. Hans le regarda s’écrouler et il ne put s’empêcher d’éprouver de la pitié.

—  Thomas ! Thomas ! hurla-t-il de colère ou de désespoir il ne savait plus, où est Thomas ?

—   Ici, ce dernier émergea de la forêt le sabre recouvert de sang et le visage assombri, où étais-tu, demanda-t-il doucement à Hans qui s’avançait déjà vers lui.

— Qu’est-ce que c’est que ce foutoir ? Il resserra ses doigts autour de son col et rapprocha son visage du sein, qu’est- ce que tu as fait ?

— Ils ont descendu Kosta, Hans laissa tomber ses mains, son regard se perdit dans le vide puis il murmura,

— Ils arrivent, les salamandres sont en route, il nous faut fuir.

— Non, si nous fuyions maintenant Aragon sera jugé responsable de ce massacre, Thomas désigna de la tête les corps habillés du blason d’Arame.

— Les mineurs n’ont nullement l’intention de se défiler, Barris se plaça à leur hauteur le regard fier, que les salamandres viennent nous les accueillerons comme il se doit.

— Ils vous feront exécuter sans aucune forme de procès, lui répondit Hans.  

— Nous y sommes déjà préparés, dès l’instant où nous avions choisi de suivre Kosta nous savions que la mort serait notre seule issue.

- Non pas la seule, Thomas lui montra les hommes, femmes et enfants encore agenouillés, toi et les tiens fuyez, si tu ne le fais pas pour toi alors fait le pour eux, les yeux brillants et la mâchoire crispée il leur tourna le dos et se dirigea vers le reste des mineurs.

 

  Barris et les siens prirent la route du port, ils quittèrent finalement les mines et emmenèrent les habitants faits prisonniers avec eux. Avant de disparaître il remit à Thomas, qui fronça les sourcils d’incompréhension, une petite lampe et il lui expliqua que ce petit objet au premier abord insignifiant lui avait déjà sauvé la vie alors qu’il s’était un jour perdu dans les dédalles sombres des mines. Quant aucune autre lumière ne brillait, cette lampe lui a montré le chemin de la liberté. Thomas sourit et rongea la petite lampe dans la poche de son uniforme, un cadeau précieux pensa-t-il. Une fois les mineurs partis, les hommes d’Aragon se mirent en rang à la demande d’Hans qui se tenait droit devant eux, il inspira profondément puis dit d’une voix grave,

— Pour la faire courte, on est dans la merde des ricanements émanèrent des troupes, vous trouvez ça drôle ? Hein ?! le pauvre Marlo se trouvait être celui qui lui faisait face et reçu en prime un coup sur la tête, ça te fait rire ? On va probablement se faire exécuter mais toi tu trouves ça drôle ?!

— Non, monsieur.

— Laisse le, Hans, Thomas posa une main sur l’épaule de son ami avant de s’adresser à ses hommes, tous, soyez fière d’appartenir à Aragon et pour que son honneur ne soit pas entaché je vous ordonne de rejoindre la ville. La version officielle sera que je me suis servie des mineurs pour monter une révolte contre la cité d’Arame, il planta son sabre dans le sol,

— Que nous nous sommes servis des mineurs, le coupa Hans qui planta lui aussi son sabre près de celui de Thomas, je ne te laisserai pas avoir le beau rôle. Partez maintenant mais personne ne bougea, c’est un ordre ! Foutez-moi le camps ! Résignés, les soldats les saluèrent une dernière fois en portant la lame de leur sabre sur le cœur. Les deux amis les regardèrent leurs compagnons s’engouffraient dans la forêt un à un leur adressant un dernier salut plein de fierté et de remords. Epaule contre épaule, ils s’assirent à même le sol. Hans fouilla ses poches et tendit sa main vers Thomas qui y découvrit une pièce de bois cylindrique sur laquelle était gravé le symbole de l’Ambassade

— Pile en vie, face on crève,

               - Pile en vie, face en crève, Hans lança la pièce qui tourna plusieurs fois sur elle-même dans les airs mais au moment de retomber elle se consuma en fines poussières et lorsqu’ils levèrent les yeux, les salamandres les encerclaient déjà de leur flammes. 

 

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Jujux-Lyon
Posté le 15/02/2021
J'ai bien aimé ce chapitre, parcontre je ne sais pas si ça vient de mais j'ai l'impression que la scène où il se réveille au milieu de plein de cadavres tombe un peu comme un cheveu dur la soupe.
Peut être qu'un peu p'us de description des nouveaux personnages aideraient à mieux comprendre qui est qui.
Silver Smile
Posté le 16/02/2021
Hey, merci pour ton commentaire j'en prends note ! Le chapitre sera réédité dans les prochaines semaines (mois, années ^^) et j'essayerai donc de rectifier ce passage.

À bientôt ;)
Jujux-Lyon
Posté le 14/03/2021
— Mon père tient à prouver que le sort des mines le concerne grandement et personnellement. Les mineurs ont colporté la rumeur que le comptage des dettes aurait été falsifié par les représentants seigneuriaux ce qui a grandement nui au prestige de la maison Arame auprès de l'Ambassade et je suis ici pour y mettre un terme, il posa finalement ses yeux gris sur Hans qui déglutit face aux hommes lourdement armés qui accompagnaient le seigneur Louis. Il ne s'agissait évidemment pas des représentants du comité seigneurial.

Tu devrais séparer tes description de tes dialogues pour plus de fluidité. Dans l'exemple que je te donne au dessus, on ne sait pas si la deuxième phrase est dit par le personnage ou si il s'agit d'un texte narratif.
Silver Smile
Posté le 18/03/2021
Hello,

Merci pour ta remarque, j'en prends note !

A bientôt ;)
Raza
Posté le 31/10/2020
Bonjour !

Alors, cette univers se développe, c'est bien tout ça ! On s'attache un peu à Thomas, on veut qu'il s'en sorte, même si les Salamandres nous font trembler !
Sur l'histoire, je n'ai qu'un détail : tu pourrais donner à Thomas le grade de vice-capitaine, ou capitaine par intérim, ce serait plus clair.

Si sur le fond, je suis emballé, sur la forme par contre, aïe aïe aïe, il faut relire, ça pique ! Des répétitions, des typos, des phrases qui n'ont pas de sens (il se reprocha des voitures)...
Il y a parfois quelques problèmes de point de vue, et des endroits foncus. Plus particulièrement ce passage, qui est pourtant clef :
"L'homme aux traits sévères s'écroula à son tour mêlant son sang à celui de ses victimes.Thomas avait tiré et Kosta avait raison, il n'y avait plus de retour en arrière. La sixième balle destinée à Thomas fut pour l’un des hommes d’Arame. Hans venait de le sauver et bientôt les balles partirent sans que l'on ne puisse plus les compter."

Si tu t'appliques sur tes relectures, ça peut être beaucoup mieux, j'en suis sûr !

Bon courage, je continuerai la lecture :)
Silver Smile
Posté le 01/11/2020
Bien le bonjour,

Merci pour ton commentaire ! Le simple fait que tu veuilles bien continuer à lire cette histoire malgré le fait qu'elle soit si bancale au niveau de la forme me remplit de joie ! Je prends en compte toutes tes remarques pour améliorer ce chapitre et le reste de l'histoire !

À bientôt ;)
robruelle
Posté le 26/09/2020
Bigre !
C'est un chouette chapitre
J'aime beaucoup le monde que tu es en train de créer. Il est intrigant et on a envie d'en savoir plus
Franchement, bravo pour ca !
Bon, après, comme l'a déjà fait remarquer Eldir, il a besoin d'une bonne relecture ce chapitre. Eldir t'en a déjà fait remonté un certain nombre. J'ai noté aussi quelques répétitions (mineur dans un passage au début du texte) qui alourdissent un peu le texte, et un bon nombre de coquilles.
Mais ce n'est pas grave, ca se corrige facilement et ca n'enlève nullement le mérite que tu as eu d'écrire cela !

A bientôt !
Silver Smile
Posté le 26/09/2020
Hello,

Merci pour ton commentaire :) et ce chapitre est en cours de réécriture, j'essaierai de faire de mon mieux ;)

A bientôt
Eldir
Posté le 23/09/2020
Bonjour, super ambiance dans ce chapitre, ça m'évoque les barricades et la révolution. Je me permet quelques remarques de formes :

"quu'on nous conduise" ==> un U en trop

"Les hommes d'Arame régénèrent leur voitures" ==> sauf si la régénération de voiture fait partie de le pouvoir spéciaux ;-)

"Votre venue et celle de vos et bien de vos hommes pourrait grandement leur déplaire." ==> le "et bien" dans cette phrase me parait bizarre, à mon avis il faudrait soit le virer soit le faire précédé par ...

"dans des mines dans les seules issues étaient des grottes" ==> dont à la place du deuxième dans ??

"Kosta avait agi mais il n'avait pas réfléchi, mené par ce sentiment qu'il ne savait pas expliquer. Ce sentiment qui lui serrait l'estomac au point de lui faire parfois vomir ses tripes. Ce" ==> à partir de ce point on change de POV sans transition.

"Pour l'Ambassade l'humanité était ce qu'il y avait de plus précieux," ==> J'ai du mal avec cette phrase, mais je n'arrive pas à mettre le doigt dessus.

"Ils sont là dans l'ombre attendant mais attendant quoi se demanda Thomas." ==> ça n'est pas du dialogue mais c'est en gras dans le texte.

"Leur uniforme flamboyante" ==> masculin

"Courant à son rompre les poumons" ==> à s'en rompre

"Combien ? Thomas le regarda sans comprendre. Combien d'innocents a-t-il massacré ?" ==> on ne comprend pas qui parle

Voilà, j'ai hâte de lire la suite, votre univers est intriguant et le lore est bien amené.

Bien à vous,
Eldir
Silver Smile
Posté le 23/09/2020
Hello,

Merci beaucoup pour votre commentaire ! Il m'a été très utile :)
A bientôt
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