Novi-Fyr annonçait la fin de l’été et le début de la saison des pluies. Mais c’était également la fête la plus importante pour tous les croyants du culte de Pyra. En cette journée brûlante, Spyr transpirait de monde. Des habitants venus des quatre coins de l’empire, mais également de pays voisins, avaient fait le déplacement pour l’occasion. Il n’y avait pas une ruelle de vide et à chaque coin de rue, l’on pouvait trouver des stands de marchands ambulants, des troupes de danseurs ou encore de simples musiciens errants et aèdes en tous genres, animant la cité de leur prose souvent grivoise et railleuse à l’égard des dirigeants de Spyr. Des processions de prêtres avaient également lieu dans la ville et des grands feux de joie furent allumés sur chacune des collines entourant la cité. Mais l’événement le plus attendu était certainement le discours que devaient tenir les trois Flammes pour ouvrir officiellement la semaine de festivités. Une foule compacte, qui tentait tant bien que mal de contenir des soldats, se pressait déjà aux abords de la place centrale de la cité où trônait le temple imposant des Adorateurs du Brasier.
Sur la grande place, étaient dressés trois promontoires en bois avec, à leur sommet, des sièges portant le symbole de chacune des Flammes. De chaque côté se tenaient de larges gradins pour les invités de marque, citoyens et sénateurs, diplomates et officiers ou simplement notables locaux venus à la capitale pour l’occasion. Au centre, se trouvait un bûcher sur lequel y était accrochée une femme en haillons. Le côté droit de son visage était déjà entièrement calciné et les commentaires allaient bon train dans la foule de spectateurs venus assister à la scène. On ne savait pas grand-chose d’elle, si ce n’est qu’elle avait comploté contre la République et les Adorateurs du Brasier et qu’elle méritait son châtiment. Certains la disaient maudite par Pyra au vu de sa cicatrice. D’autres avançaient sur le ton de la plaisanterie qu’elle avait croisé la route d’Ignis. Quoi qu'il en soit, cela ne manqua pas d'attirer les regards et de divertir cette foule qui attendait depuis trop longtemps sous un soleil de plomb. On lui lança au visage des fruits pourris, voire des pierres pour les plus sadiques. Aucun d’entre eux n’avait connaissance de l’Ordre des Brûlés.
Finalement, après une longue attente, les trois Flammes arrivèrent sur la place dans un mixte d'acclamations de joie, d'applaudissements, mais également de huées. Sirius salua la foule avant de prendre place sur son siège. Le soleil était au plus haut et la chaleur était suffocante. Heureusement que leur siège était ombragé par une fine toile de tente rouge et Sirius se demandait comment l’on pouvait tenir au milieu de la foule qui grossissait à vue d’œil. Celle-ci lui sembla anormalement agitée alors que la cérémonie n’avait pas encore commencé. Il jeta un regard en direction de Laris. Le vieux politicien avait l’air serein, vautré sur son siège. Il contemplait la place d’un air supérieur et détaché avec une légère indifférence, comme s’il se trouvait précisément là où il devait être. Atrius, quant à lui, affichait un grand sourire. Il se leva de son siège et s’avança pour prendre la parole. Il patienta quelques minutes le temps que la foule se taise, puis commença son discours :
— Chers Spyriens et Spyriennes. Chers habitants de cette mythique cité et vous tous qui venez de loin pour assister à cette cérémonie, je vous remercie. Pyra vous remercie. Elle ne peut que s’émerveiller de constater que la foi habite encore le cœur des habitants de ce pays. De voir à quel point vous l’aimez comme elle vous aime et d’entendre votre clameur venir lui rendre hommage. Cette année encore, grâce à sa bénédiction, notre cité a su surmonter tous les obstacles qui lui ont fait face et triompher de ses ennemis.
Heureusement que la plupart d’entre eux ne sont pas au courant de la débandade qu’avaient subie leurs troupes à Dérios, pensa Sirius.
— Cette année encore, il nous faut rendre hommage à Pyra et la remercier pour ses bienfaits et sa protection. Et quoi de mieux comme offrande qu’une femme s’étant opposée directement à elle.
Il pointa du doigt la prisonnière et plusieurs sifflements et huées retentirent dans la foule.
— Cette criminelle a voulu défier Pyra, poursuivit-il. Elle complota pour mettre notre belle cité à feu et à sang, mais grâce à notre déesse, ses projets odieux et impurs ont échoué. Maintenant, nous saurons nous montrer juste en offrant son corps aux flammes. Puisse-t-elle y trouver le pardon et la rédemption pour ses crimes !
Atrius termina son discours en arborant les thèmes de l’union et de l’entraide au sein de l’empire, puis il retourna s’asseoir sous quelques cris et applaudissements toujours mêlés à des hués. Tous n’étaient pas convaincus par son discours, loin de là. La foule si divisée semblait sur le point d'exploser et les gardes avaient de plus en plus de peine à la contenir.
Finalement, il n’avait pas tenu compte de leur remarque et avait joué la carte du sacrifice religieux jusqu’au bout. Mais cela ne faisait rien, dès que Sirius prendrait la parole, tout serait terminé. Il avait déjà repéré plusieurs soldats camouflés dans la foule prêts à agir sur ses ordres. Quel dommage que Gladius n’ait pas souhaité se rendre à Spyr pour la cérémonie, son aide lui aurait été fort utile. À cause de ses relations tendues avec le Sénat, il avait préféré rester dans son fief en Astrie. Sirius allait devoir faire sans. Une seule chose l’embêtait cependant, il n’avait toujours pas vu de trace de Rigas dans les gradins. Pourtant, la vie de son cher fils était en jeu, il ne pouvait pas l'avoir oublié.
Laris se leva à son tour de son siège et entama lui aussi son discours :
— Comme l’a mentionnée la Flamme de la Foi, aujourd’hui est un jour très spécial pour notre glorieuse cité. C’est celui de l’unité de l’empire tout entier. De ces peuples et cultures diverses rassemblées sous la bannière de la foi, mais de la République avant tout. Voilà bientôt plus de vingt-cinq ans que nous sommes débarrassées de la tyrannie d’Aurel et que c’en est fini de la dynastie des Arderius. Vingt-cinq années passées à bâtir les institutions de cette République et à œuvrer chaque jour pour faire de cette cité un lieu où il fait bon vivre. Cela peut vous sembler long, mais que sont vingt-cinq années à l’échelle d’un empire comme le nôtre ?
Il marqua une courte pause avant de reprendre.
— Voyez-vous, la beauté de notre République n’a d’égal que sa faiblesse vis-à-vis de ses conspirateurs. Nombreux sont ceux qui, aveuglés par le pouvoir et la haine, ont essayé de la renverser. Mais comme cette femme qui se tient devant vous aujourd’hui, tous ont lamentablement échoué. Et pourtant, certains s’obstinent à regretter le temps de la monarchie et persistent à comploter pour restaurer l’héritage d’Aurel. La famille Arretius s’est toujours portée garante de la République et a tout fait pour la protéger des menaces extérieures et surtout intérieures. Aujourd’hui, alors que son plus grand ennemi, Prosper Domitor a trouvé la mort, je pensais enfin que tout cela était derrière nous…
Laris marqua une nouvelle pause et tourna son regard vers lui. Sirius sentit son sang se glacer dans ses veines alors qu’il attendait avec inquiétude la suite de son discours.
— Mais j’avais tort, reprit-il. Tort de croire qu’une fois le père mort, le fils ne poserait plus de problème. Bien au contraire, j'ai enfin eu la preuve de ce que je craignais depuis toujours. Que la Flamme de la guerre, le héros de cette cité, fut depuis le départ la plus grande menace qui planait sur Spyr. Que le fils de Prosper, ou devrais-je dire d’Aurel voudrait s’emparer du trône.
Il eut une grande vague d’étonnement dans toute l’assemblée et des murmures parcoururent la foule. Sirius lui-même se sentit défaillir sous le choc. Comment le savait-il ?
L’un des sénateurs assis sur les gradins se leva, furibond.
— Enfin ! Expliquez-vous ? Ce sont de très graves accusations !
— Dès le départ, j'ai douté de la véritable paternité de Sirius. Malgré tous ses efforts pour le cacher, je savais que Prosper fut un proche d'Aurel et un soutien inconditionnel des Arderius et que ce dernier était faussement acquis aux valeurs de la République. Et puis, regardez-le ! Cette chevelure blonde, ses yeux bleus rêveurs et sa stature toujours droite et fière. Ne ressemble-t-il pas comme deux gouttes d'eau à notre ancien souverain ?
— Ce n'est pas l'endroit pour déblatérer de telles sottises ! S'empourpra Sirius en se levant à son tour.
— Des sottises, en effet. Pendant, longtemps, je n'ai voulu y voir qu'une coïncidence, moi aussi. Mais j’ai ici avec moi une preuve de ces allégations, dit-il en sortant de sa toge plusieurs feuilles de papier. Voici la lettre écrite par Prosper lui-même en prévision de sa mort. Toute la vérité sur l’identité de Sirius jusqu’à leur plan pour s’emparer du pouvoir y est inscrite.
C’est impossible, pensa-t-il. Comment cette lettre pouvait se retrouver en sa possession. Est-ce qu'Odric l’aurait trahi, ou bien son père en aurait écrit plusieurs en prévision ?
Les murmures s’intensifiaient et l’agitation commençait à devenir insoutenable dans la foule. Sirius se devait d'agir, mais il était pris de court. Il n'avait pas prévu que la révélation se fasse de la sorte.
— Citoyen Laris, votre comédie a assez duré !
— Au contraire, elle ne fait que commencer. Trente-cinq ans après, le bâtard du roi Aurel est toujours en vie. Et il n’a jamais été aussi proche de récupérer son trône ! Ouvrez les yeux, citoyens et habitants de Spyr ! Le véritable ennemi est juste devant vous !
Plusieurs cris émanèrent de la foule :
— À mort les traîtres ! Mettez-le au bûcher !
— À bas la République ! Longue vie au roi !
— Ne l’écoutez pas ! Cria Sirius. Cet homme se joue de vous ! J’ai moi aussi des lettres dénonçant vos agissements récents avec Dérios. Vous avez tué Prosper, car vous envisagez de prendre le contrôle de cette cité pour vous seul !
— Je l’ai tué, en effet. Il représentait une menace pour cette cité.
— C’est un traître, il œuvre pour Dérios depuis le départ !
Mais son discours avait du mal à se faire entendre sous les cris d’exclamations des spectateurs. La foule était déchaînée et la ligne de soldat menaçait de rompre à tout instant. Ce n’était qu’une question de minute avant qu’elle ne se déverse sur la place. Sirius jeta des regards paniqués, il n’y avait vu toujours aucune trace de Rigas. Devait-il faire signe à ses hommes d’intervenir ? Mais après le discours de Laris, cela ne ferait que renforcer leur conviction qu’il était coupable. Ou bien au contraire, le peuple allait approuver ce changement de régime et le soutenir ? Il jeta un rapide coup d'œil vers ses hommes et vit qu'ils étaient compressés et embarqués dans la foule rugissante. Alors qu’il réfléchissait, il croisa le regard d’Atrius qui semblait se délecter de leur affrontement. Impassible sur son siège, il n'avait pas dit mot. N'y tenant plus, Sirius s'apprêta à lever le bras et à ordonner à ses soldats d'agir lorsque plusieurs fumigènes blancs atterrirent à côté du bûcher. En quelques secondes à peine, la place tout entière disparut sous la fumée.
*
Comme prévu, il avait fallu trois jours de sommeil à Aydan pour qu'il puisse récupérer ses forces. Leur attaque ne s’était pas déroulée comme ils l’avaient espéré. L’Ordre des Brûlés avait résisté, au prix de nombreuses pertes, et ils avaient dû se replier en catastrophe en passant proche de l’anéantissement par les cavaliers de Dérios. Le retour depuis Ortie fut particulièrement éprouvant et de nombreux soldats n'ayant pas réussi à se regrouper dans leur fuite tombèrent entre les mains des Déris. Le moral des hommes fut au plus bas et ils ne trouvèrent qu’un maigre réconfort dans la capture du chef ennemi.
Pourtant, quand Aydan émergea de son sommeil, il se sentit confiant et reposé et ne gardait aucune trace de leur combat. Son ami Liam ne pouvait en dire autant. Bien qu’il ne boitait plus, il avait une énorme cicatrice sur la joue venant lui rappeler cette nuit tragique.
Peu après son réveil, un capitaine vint les chercher pour procéder au rituel traditionnel. Aydan aspira de nouveau la fumée étrange émanant du coffret du prêtre et il sentit tout de suite sa rage de vaincre renaître. Peu importe quelle était la mission, il était prêt à l’accomplir au péril de sa vie. On leur expliqua que Novi-Fyr se déroulerait bientôt et qu’il fallait se préparer à du grabuge venant des deux autres Flammes. Peu importe qui était en tort, il était impensable qu’une d’entre elles ne s’accapare le pouvoir pour elle seule. Il ne pouvait y avoir qu’un seul maître dans cette cité, et c’était Pyra.
Le dernier jour de la cérémonie, on les convoqua très tôt dans la cour de la caserne. Aujourd'hui, se tenait le discours des Flammes et il fallait que tout soit prêt dans les temps. Atrius leur avait lui-même expliqué que les deux autres Flammes allaient profiter de l'événement pour s'accuser mutuellement. C'était précisément l'occasion idéale pour agir et faire du Culte de Pyra la seule instance capable de gouverner Spyr. Pour ce faire, les Adorateurs avaient œuvré pendant des semaines à haranguer les foules et à réunir des sympathisants. La journée promettait d'être chaude et la plèbe prête à s'enflammer à la première occasion sous leur direction. Le reste de l'opération reposait sur leurs épaules, les fiers gardes du Palais de Spyr.
Obéissant aux ordres qui leur avaient été transmis, le groupe d'Aydan prit position au croisement d'une rue à proximité de la prison. Un homme dissimulé dans une longue cape les y attendait.
— Vous êtes en retard ?
— Pardonnez-nous, Votre Excellence, répondit le capitaine de leur groupe. Ne vous en faites pas, nous allons sortir votre fils de là.
— Content de voir que l'on peut toujours compter sur Laris. Il me tarde de faire payer à Sirius son outrecuidance.
Le capitaine échangea encore quelques formalités, puis leur groupe se dirigea vers la prison. Aydan ne connaissait pas cette personne. Surement un autre notable de la région. Bha aucune importance, pensa-t-il. Son air formel et ses manières l’irritaient au plus haut point et il avait hâte d’en finir.
Il était encore tôt et les gardes de la prison ne furent pas très réactifs. Ils passèrent sans difficulté la première porte fortifiée, mais au moment de pénétrer plus en avant dans l’édifice, un groupe de légionnaires vint à leur rencontre.
— Que venez-vous faire ici ? Leur demanda celui qui devait être leur commandant.
— Rendre visite à un prisonnier, répondit le capitaine de la Garde.
— De si bonnes heures ? Et avec autant de gens en armes ?
— Nous sommes des gardes, il est normal que nous soyons armés.
— Je regrette, mais la Flamme de la Guerre en personne a interdit toute visite de prisonnier jusqu’à nouvel ordre.
— Et nous avons reçu l’ordre de la Flamme de la Plume de récupérer un prisonnier.
— Je ne peux pas, vous laissez passer, alors repartez d'où vous venez.
L'homme qu'ils escortaient bouscula leur capitaine pour prendre la parole :
— Je suis l'ambassadeur Rigas, le plus haut représentant de Dérios dans cette cité. Je demande à voir mon fils qui se trouve injustement enfermé dans votre prison.
— Oui, son excellence. Sirius nous a avertis que vous tenteriez quelque chose de la sorte pour le libérer. Allez-vous-en si vous tenez à lui.
Leur capitaine soupira. Il tourna le dos aux légionnaires en faisant mine de s’en aller, tandis que l’ambassadeur continuait à plaider sa cause. Discrètement, il glissa sa main dans sa tunique pour récupérer un couteau de jet. Il le lança en un éclair et la lame partit se figer droit dans la gorge du commandant qui s’effondra sur le sol. Rigas laissa échapper un cri de surprise qui signala le début des combats et Aydan chargea en brandissant son glaive en avant. Leur affrontement ne dura que quelques minutes. Submergeant leur adversaire en nombre et en qualité, ils prirent rapidement le contrôle de l’entrée de la prison.
— Je… Ma foi, je ne suis pas partisan de la violence, mais je dois dire que Laris n'a pas démérité sur votre efficacité. Déclara Rigas.
— Continuons, répondit sobrement le capitaine.
D’autres combats continuèrent dans les couloirs, mais Aydan les ignora. Il suivit son capitaine accompagné par Rigas qui s’enfonça toujours plus profondément à l’intérieur de la bâtisse jusqu’à déboucher devant une cellule où se trouvait enfermé un jeune homme. Ce dernier affichait un air hébété sur le visage, tandis qu'ils neutralisaient le soldat devant sa cellule. Lorsqu'il reconnut son père, ses yeux s'illuminèrent.
— Père ! Je suis là ! Père !
— Oui, je te vois, Claude, ne t'en fais pas, l'on va te sortir de là.
Aydan sortit une pince d'un sac en toile que transportait un autre garde et il fit sauter le cadenas. À peine la porte de la cellule fut-elle ouverte que Claude se précipita à l'extérieur pour enlacer son paternel, les yeux larmoyants.
— Je suis désolé, père, je vous ai encore causé du souci, pardonnez-moi.
— C'est terminé, mon fils. Sirius paiera pour ce qu'il a fait.
— Bien, ne traînons pas, nous sommes pressés, déclara leur capitaine en les poussant doucement vers l'escalier menant à la sortie.
Rigas et son fils les suivirent bien volontiers jusqu’à la cour, tandis que la prison passait progressivement aux mains des gardes. Une fois dehors, l'ambassadeur laissa échapper un soupir de soulagement.
— Je dois une fière chandelle à Laris, quelle bonne idée d'avoir fait appel à ses gardes. Dites-moi quel est votre nom, je m'assurerai que vous soyez récompensés comme il se doit.
Le capitaine jeta des regards hagards aux alentours avant de déclarer.
— Nous ne sommes pas les gardes de Laris. Nous ne servons que Pyra et son héraut Atrius.
— Pourtant, c'est bien lui qui vous envoie ? Demanda Rigas en fronçant les sourcils.
— Non, mais ne vous en faites pas, vous le retrouverez très bientôt.
Il dégaina son glaive et lui transperça la poitrine sous le regard horrifié de son fils. Le corps de l'ambassadeur s'effondra tandis qu'il essuyait calmement sa lame sur la toge blanche de Rigas. Il s’approcha alors de Claude qui était sous le choc. Ce dernier fondit en larmes et se mit à genoux en l'implorant.
— P… Pitié ! Je ferai tout ce que…
Sans aucune émotion, l'homme lui trancha la gorge d'un coup sec avant qu'il ne termine sa phrase.
D'autres gardes accoururent pour emporter les corps. Aydan savait qu'ils devaient les déposer dans un petit temple à l'autre bout de la ville où des Adorateurs du Brasier allaient les récupérer. Il ne savait pas pourquoi Atrius souhaitait leur mort, ils devaient certainement être des ennemis de Pyra ayant mérité leurs sorts. De toute façon, Aydan n’eut pas le temps de se questionner davantage, car il n'avait que peu de temps pour se changer avant le début de la cérémonie et les rues commençaient déjà à se remplir de monde. Il fila à la caserne et enfila tout son attirail avant de rejoindre la grande place de l’église où se déroulerait l’événement.
Il rejoignit Liam et son groupe qui avait terminé d’installer le bûcher. La cheffe des Brûlés y était déjà accrochée. Aydan pensa qu’ils n’auraient même pas besoin de l’allumer pour qu’elle cuise, vu la chaleur étouffante qu’il faisait sur la place. Ils terminèrent encore quelques préparatifs alors que les habitants se pressaient aux abords du bûcher. Des légionnaires étaient également présents pour encadrer la foule. Dès que tout fut enfin prêt, ils se positionnèrent en rang serré en attendant la venue des flammes. Pour l’occasion, ils revêtaient tous leurs capes pourpres et leur casque à plume ainsi que leur imposante flamberge.
L’attente lui sembla interminable et lorsque les Flammes arrivèrent enfin, ils commencèrent un discours qu’Aydan ne suivit qu’à moitié. Son regard se perdit sur la foule puis sur les légionnaires qui essayaient de les contenir au fur et à mesure que l’agitation augmentait. Il remarqua que quelques gardes du palais étaient positionnés au pied des gradins ainsi que des promontoires en bois où se trouvaient les Flammes. C’est étrange, il ne lui semblait pas avoir entendu parler que certains d’entre eux devaient monter la garde. Au contraire, il était convenu de laisser les gradins libres. Il dévisagea un garde qui se tenait sous l’estrade d’Atrius. Il avait de longs cheveux roux que son casque trop petit n’arrivait pas entièrement à recouvrir. Il avait du mal à bien voir, mais son visage lui paraissait bien trop féminin. Des cris d’exclamation le firent alors sortir de sa concentration.
— .... Ouvrez les yeux, citoyens et habitants de Spyr ! Le véritable ennemi est juste devant vous !
Le ton avait monté entre les Flammes de la Guerre et de la Plume. Il lança un rapide coup d’œil à Atrius, tout se passait exactement comme il l’avait prédit. La foule commençait à s'énerver, les légionnaires peinaient à la retenir. Son regard se porta alors de nouveau sur le garde étrange. Il était sûr que c’était une femme, elle ressemblait à celle qu’il avait combattue au Tertre blanc. Avant qu’il ne puisse en savoir plus, plusieurs projectiles atterrirent au centre de la place et un épais nuage de fumée commença à se répandre.
Début de chapitre avec différents point de vue. Sirius et Laris qui se font avoir par Atirus , qui sait déjà tout. Il me tarde de savoir à quoi joue Pyra.
Ensuite Aydan qui a perdu toute humanité (pas entièrement par sa faute mais un peu). Triste sort pour lui. On dirait des zombies téléguidés.
Rigas et Claude (pas de grandes pertes ahaa)
Sirius aurait pu s'attendre à ce que Laris tente de prendre la prison et aurait pu mieux la sécuriser mais il a eu trop confiance apparemment.
deux retours :
"Certains la disaient maudits par Pyra au vu de sa cicatrice." -- "maudite"
"Pendant, longtemps, je n'ai pas voulu y voir autre qu'une coïncidence, moi aussi." -- un peu lourd, peut-être "je n'ai voulu y voir qu'une coïncidence, moi aussi"
oui le point sur la prison peche un peu. Mais le sort de Rigas et Claude est important pour la suite. Concernant les gardes du palais, oui ce sont des fanatiques mais Liam l'est encore plus qu'Aydan étant donné qu'il fut l'un des premiers converti.