Chapitre IV - Où la Sainte Vierge est un bon alibi (2/3)

Notes de l’auteur : [Version mise à jour le 26/08/2023 après les premiers commentaires. Merci pour vos lectures et nous vous souhaitons, à vous qui arrivez, bon chemin du repentir ~]

Un gardien surveillait la porte de sa mine fermée, de son regard de statue. Un autre cumulait les allers-retours entre les matelas. La plupart des enfermés y étaient déjà allongés, seuls les retardataires s’activaient encore. La pièce venteuse se présenta cette fois-ci à Hyriel en un noir quasi complet. Attiré par une série de flammes, il nota au pied de chaque lit un pot à pisser et une chandelle accompagnée de deux bâtons de chènevotte : le nécessaire à s’éclairer pour un besoin puis le lever. Au fond, un crucifix. Des odeurs d’urine, de moisi et de sueur saisirent sa gorge. Au milieu des plaintes des internés les plus atteints, il entendit venir l’officier. Il se tendit, mais l’homme ne fit qu’indiquer sa couche :

— Tu dors là.

Le gaffe reprit sa ronde parmi les claquements de sabots, les crépitements de flammes, les grincements, les cris. Hyriel sourit quand Estienne se dirigea vers son propre lit : seuls deux autres les séparaient. Le muet s’apprêta à disparaître derrière l’épais tissu, mais son camarade se cala une béquille sous le bras et mima des doigts une marche jusqu’à son grabat, avant de les pincer devant sa bouche. Il les rouvrit dans ce qui ressembla à l’éclosion d’une fleur, en pointant Estienne du nez. Pourras-tu venir me rejoindre ? Il faut que je te parle. Estienne observa du coin de l’œil, en prenant son temps à retirer ses souliers. S’il avait saisi sans difficulté le début du message, la suite imprima à son front des rides sceptiques. Fleur ? Quoi ?

Pas le luxe de s’enquérir de précisions : l’officier guettait. Ils durent se coucher. Souffler leur bougie. Tandis qu’Hyriel bataillait à ôter ses chaussures et attelles, Estienne se retourna sur son matelas, attendant que les pas des molosses cessassent. Enfin, les bottes du premier surveillant franchirent la porte. Verrouillée à double tour. Un autre garde demeurait quant à lui dans le brouhaha du dortoir, à l’angle du mur. Dès qu’il jugea assez de temps coulé, Estienne se rassit.

Il empoigna sa bougie et le bâton de chènevotte. À tâtons dans le noir, il passa derrière son lit. Il fallut traverser les rideaux qui séparaient les couches et circuler dans le dos des camarades déjà endormis. Regards vigilants çà et là. Faire vite. Estienne alla accroupi sur le dallage froid avec la silencieuse agilité d’un félin, jusqu’à émerger de dessous le rideau au bord du matelas d’Hyriel.

Celui-ci ruminait : il n’avait pas eu la meilleure idée du monde pour mimer la parole. L’angoisse qu’Estienne ne l’eût pas compris lui serrait le ventre depuis qu’il avait soufflé sa chandelle et feint de s’endormir. Estienne lui signala sa présence d’un ronron, alluma sa bougie et fit volet de sa main. L’épaisseur du rideau cacherait, elle aussi, le halo de la flamme à quiconque au-dehors. Il découvrit alors le sourire qui l’accueillait, s’assit au sol et croisa les bras sur le rebord en bois. Quand Hyriel décala tant bien que mal ses jambes, libérant une place sur le matelas, Estienne eut un recul : vraiment ? Hyriel ne comprit pas tout de suite cette hésitation, habitué à dormir avec trois autres fugitifs entassés dans leur tanière forestière. Il confirma finalement.

Le muet s’installa. Ça restait étroit mais ils feraient avec. Hyriel partagea la couverture, soucieux que son camarade n’attrapât guère la mort pour avoir eu la gentillesse de venir. Estienne s’y blottit avec assez d’adresse pour ne pas heurter ses jambes fragiles. Au galop d’un courant d’air au-dessus des lits, il se frotta les bras. Hyriel souffla dans ses mains. Il prit enfin une inspiration et parla le plus bas possible, la bouche au bord de l’oreille d’Estienne – malgré le bruit ambiant, mieux valait ne pas tenter un voisin de les dénoncer.

— Désolé de t’avoir dérangé. Avec mes cannes, je n’aurai pas pu être aussi discret.

En guise de réponse, un pli de sourcil et des bras croisés pressèrent Hyriel à s’expliquer. Ça avait intérêt d’être important. Ce dernier chercha ses mots pour la suite, les lèvres étirées à la joie d’être de nouveau sous une couverture après les nuits en prison, assis sur la paille pleine de merde, enchaîné. Estienne prépara son ardoise et récupéra à terre sa bougie qu’il cala entre eux.

— Il fallait que je te parle d’une chose que je dois te faire sans que tu ne le saches.

Des clapotis de gorge, entre l’effarement et le rire, accueillirent cette amorce soufflée à son oreille. Quelle bizarrerie avait-il encore inventée ? Ses prunelles roulèrent vers Hyriel, qui passa de gêne une main dans ses cheveux, désemparé. Le souvenir de la petite femme l’aida à se lancer :

— Il… se pourrait que pour répondre à Théa sur pourquoi je suis ici, j’aie dit être un gentil sorcier soigneur avec des pouvoirs… et il se pourrait que… ça lui ait donné l’idée de me demander après le repas… d’utiliser mes sorts pour… faire repousser ta bouche.

Estienne joignit les mains à son cœur, sans même réagir à l’évocation de sa mutilation. Hyriel souffla, soulagé de constater que parler de ça ne le dérangeait pas – ou plus – là où bien des blessés qu’il avait pansés demeuraient réticents à mentionner leurs accidents.

— Sûr que je suis parfaitement disposé à t’aider mais je crains que toutes les infusions du monde ne puissent faire effet, et comme je n’avais pas le cœur de lui briser ses espoirs, j’ai dû dire à Théa que j’essayerais mais que je ne promettais rien, car le vil sieur en rouge avec son marteau m’avait peut-être enlevé mes pouvoirs. Voilà, tu sais tout.

Il soupira au pétrin dans lequel il les avait mis et retourna à Estienne des yeux incertains attendant son verdict. Après avoir ri de ce sieur rouge, le muet fit du plat de sa main un geste tranquillisant. Il prit craie et bougie. Les cris et les pleurs des codétenus les plus déséquilibrés aideraient à recouvrir les crissements. Il nota alors qu’Hyriel tenait l’ardoise :

THÉA EST ADORABLE.
TU T’ES RATTRAPÉ AU MIEUX
SI ELLE DEMANDE, IE DIROY
MERCY & QUE TU AS ESSAYÉ

— Merci, tu me sauves.

Un énième gémissement de l’autre côté des rideaux le fit sursauter. Les dents d’Hyriel crissèrent d’angoisse – jamais il n’avait dormi en pareille géhenne. Les ombres indiquaient, au moins, que nul ne venait vers eux, rien ne remuait sinon des rongeurs. Il arqua un sourcil quand la craie s’anima de nouveau. Estienne lui fit les gros yeux en même temps qu’il achevait ses lignes.

ON SURVEND LA FORCE DU DIABLE !

Yeux pétillants, Hyriel rit dans sa main, se contrôlant assez pour le faire en silence.

— Et oui ! Mes pouvoirs ne sont point aussi grands que le racontent ses démons bonimenteurs, mais que veux-tu ? Les affaires sont les affaires !

Tout à ces plaisanteries, ils oublièrent la froideur ambiante, l’épuisement, la douleur. Les deux correctionnaires s’enroulèrent telles deux bêtes dans la chaleur de la couverture. Hyriel se délecta comme d’une délivrance de renouer avec son ironie sans craindre de finir brûlé vif !

SORCIER, ÇA REMÉDIE
PAS À FEU & BOULET ?

Hyriel cessa net de rire. Il souffla au lobe de son voisin :

— Alors ce sont… des armes qui t’ont fait ça ? Victime de guerre ?

Voilà qui restait assez vague, pas trop frontal. Évoquer des souvenirs cauchemardesques pouvait être si ardu – il ne le savait que trop. Il ajouta :

— Si tu ne souhaites pas détailler, je comprendrai.

Estienne suspendit tout mouvement. Victime de guerre ? On pouvait dire cela. Quoi que. Non. Il s’était engagé de lui-même et sa situation relevait des risques du métier. Aussi s’interdit-il de s’octroyer le statut de victime – à plus forte raison qu’en dix ans à l’Hôpital général, il en avait croisé de bien plus innocents et victimes que lui. L’armée, il avait choisi de l’embrasser et restait malgré tout fier de vertus par elle enseignées : flegme, discipline, réactivité, penser-collectif. Et puis… il se souvint des brûlures et du sang à jamais tapissés en lui, bien que le temps lui eût appris à maîtriser ces démons – assez du moins pour garder son calme quand il fallait les évoquer.

TRAVAIL. 5 ANS SOLDAT.
GUERRE D’ESPAGNE. BLESSÉ AU
COMBAT DE BORDILS. 1653

Les yeux d’Hyriel s’assombrirent. Son visage se contracta de sévérité et ses réflexions débouchèrent sur un sec mouvement de recul : il était possiblement au lit avec un de ces routiers qui avaient détruit des villages comme le sien. Tué des familles comme la sienne ! Sa main agrippée à l’ardoise se serra. Estienne était enfermé là depuis au moins huit Noëls à en croire son numéro : il ne pouvait pas compter au nombre de ceux qui avaient rayé Irallez de la carte, ce jour d’enfer de 1658. Mais il aurait pu, s’il avait continué dans l’armée. Et l’avait-il fait ailleurs ? Et combien de gens avait-il occis pendant que, lui, soignait ? Et dire que quelques heures auparavant, cet homme le regardait de travers pour ses diableries ! Sa rancœur soudain décuplée le poussa à tancer :

— Je vais être direct. Tu l’as faite pour quoi, la guerre ?

PASSAGE DE SERGENTS ENRÔLEURS
AU PAYS. PRESTIGE, BONNE SOLDE,
AVENTURE & POUR LE ROYAUME

— Je vois.

Ils furent surpris par un râle que portait l’écho : une des manifestations des camarades de la chambre aux aliénés. La gorge d’Hyriel se nouait à chacune de ces plaintes. Mais si c’était ça toutes les nuits – cris, halètements, sourdine de mots indémêlables – il fallait croire en voyant roupiller ses pairs rompus de fatigue qu’il s’y ferait. Et en l’occurrence, ces bruits couvraient ses murmures à l’oreille d’Estienne et les frictions de la craie. Les ronflements, grommellements, souffles et frottements des autres dormeurs autour les protégeaient.

AMYS & MOY À 20 ANS. ON A BU.
& CRU. ON S’EST ENGAGÉS.

Ils avaient espéré la paix aux frontières. Eu foi en la grandeur du Royaume à laquelle ils pouvaient, eux, contribuer. Surtout avec la Fronde qui s’achevait à peine et laissait partout bien de la misère. Il fallait assurer l’ordre, unifier, renforcer, disaient ceux qui savaient – Estienne, lui, n’y entendait rien en politique. Et puis avec les gars, bouillonnants jouvenceaux, ils avaient le sang chaud. Assez pour vouloir barouder et savourer le grisant alcool de la camaraderie martiale.

Hyriel acquiesça. Honnêteté louable ; c’était déjà cela. De belles promesses, des idéaux, des rasades de vin et le tour était joué. Sans compter que ses nobles à lui devaient commander les mêmes choses de l’autre côté des montagnes. Pour autant, il ne décolérait pas.

L’épais silence oppressa les deux hommes. Chacun triturait ses pensées dans ce lit devenu si gênant. Jusqu’à ce que résonnât le grattement timoré, presque craintif, de la craie.

TU AS PERDU DES GENS
À LA GUERRE C’EST ÇA ?

Hyriel frémit à l’afflux des ombres de sa famille, de ses rares amis au village, de Luz sans qui il ne serait rien. Puis confirma. Donnant-donnant, lui non plus ne cacherait pas son passé :

— Quand je t’ai dit être de la campagne, c’était vrai mais… pas de celle d’ici. Je viens d’Irallez. C’était un bourg de l’autre côté des Pyrénées. Au nord de l’Espagne, qu’un saccage par des mercenaires m’a fait quitter il y a six ans. Mon nom de famille, c’est Ragierés, ajouta-t-il, la voix secouée d’émotion à ne pas avoir prononcé cette identité depuis si longtemps.

Devant le regard tourmenté d’Hyriel, l’ancien soldat prit un coup au ventre. Une idée atroce le happa : il aurait pu embrasser la carrière, arriver avec sa pique face aux proches d’Hyriel, voire Hyriel lui-même… Borborygme dans sa gorge. Oh il en avait occis, des civils… Tuer d’autres soldats, ça encore c’était le jeu, mais recevoir l’ordre de s’en prendre aux villages ou le faire pour subsister après les batailles, ça l’avait toujours dégoûté. Alors, il se réfugiait dans l’effet de groupe, les scrupules endormis par le fracas et la fureur au moment des sacs. Parmi leurs victimes, autant de noms qu’en quelque lieu, sur un versant ou l’autre des Pyrénées, un Hyriel pleurait. Estienne se sentit glacé par ses iris si bleus. À la lueur de la bougie, elles le fouillaient. Il avait certes conscience de ses victimes, mais il les prit en pleine chair, là, incarnées par un visage tout près, une peau contre sa peau. Il détourna la tête, le temps de chasser les larmes qui lui piquaient les yeux.

Les voix de la méfiance murmurèrent à l’esprit d’Hyriel au milieu des cris des aliénés. Cet homme à ses côtés, pouvait-il continuer de lui faire confiance ? Il avait tué certains des siens de sang-froid. Il avisa toutefois l’ardoise d’Estienne, lui laissant une chance de s’expliquer encore.

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ClementNobrad
Posté le 01/03/2023
Bonsoir,

Joli moment de complicité où on en apprend un peu plus sur le passé de l'un et de l'autre. Les thèmes abordés sont forts mais introduits avec un me tendresse touchante. Le rapprochement physique entre Hyriel et Estienne marque une union dans leur future lutte, c'est bien trouvé et joliment amené.
Ils en ont vécu des horreurs, même peut-être été- ou auraient pu être - dans deux camps adversaires, mais dans ce cloaque, ils vont devenir de vrais partenaires. J'ai vraiment apprécié ce passage qui a été très émouvant. Dans le secret de la nuit, petite étincelle d'humanité qui fait du bien.

Tout ça est tjs aussi bien écrit. J'ai avalé les deux derniers chapitres d'une traite. J'en profite pour dire que je trouve Théa très juste dans les propos. Elle se comporte si naïvement que ça en devient bouleversant. J'espère qu'il ne va pas arriver malheur à un de ces 3 (plus qu'ils ne le vivent déjà j'entends bien), car l'affection du lecteur est entière pour ces trois êtres touchants et ca serait un moment de lecture dur à passer, alors qu'on les connait à peine. Belle réussite, bravo.
ClementNobrad
Posté le 01/03/2023
PS :

"— Il… se pourrait que pour répondre à Théa sur pourquoi je suis là, j’aie dit que j’étais un gentil sorcier" > j'ai un peu tilté sur "j'aie", mais ça m'a quand même l'air d'être ça. Le PS, qui ne servait à rien ^^
JeannieC.
Posté le 02/03/2023
Re !
Awwww merci beaucoup, pour tes impressions - notamment sur Théa, car ce n'est pas facile de représenter le handicap cognitif sans tomber dans la mièvrerie ou que sais-je :3
Quant à Estienne et Hyriel, c'est tout à fait ça, ils auraient pu être ennemis mais les voilà à se diriger tout doucement vers une relation amoureuse héhé <3
Pluma Atramenta
Posté le 26/10/2022
Bonjour !

Comme promis, me revoilà pour reprendre ma lecture. C'est vrai qu'elle est délicieuse. Vous usez d'un vocabulaire monstrueux et c'est formidable de voir à quel point vos personnages sont construits. Ce chapitre-ci notamment (sûrement mon préféré) les révèle dans toute leur complexité : tous ces détails liés à leur histoire, liés à leur passé.... Vous avez su démêler ce qui les blesse et les réconforte ,etc. ; tout ces beaux entrelacs de sentiments qui consument le cœur. Pour un roman de fiction, c'est génial d'en être parvenu à là. Estienne et Hyriel forment un superbe duo : c'est tout mignon cette complicité qu'ils nouent petit à petit <3
J'ai néanmoins deux-trois points à relever. En fait, je trouve le style un peu lourd. Pour les corrections finales, je pense qu'il serait bon de s'attarder sur la fluidité des phrases (certaines cahotent un chouia) en les raccourcissant ou évitant d'utiliser la double négation ou ces nombreux "que" qui sont partout.
Voici un petit exemple : "Il se délesta de sa crainte qu’Estienne ne l’ait pas compris et ne vienne pas." J'ai relu plusieurs fois cette phrase avant de la comprendre.

Je vous souhaite le meilleur pour la suite <3
Pluma.
JeannieC.
Posté le 26/10/2022
Hello Pluma !
Hela et moi sommes ravies de te retrouver par ici ! Merci beaucoup pour ton chaleureux commentaire <3

Oh lalala, mais tu as tout à fait raison ! Trop de propositions relatives et de doubles négations, dans les deux trois dernières sections ! Tu as l'œil. Nous allons nous dépêcher de faire un petit ménage des "qui / que" et des phrases trop longues ahah. Et nous serons vigilantes sur la suite.

Un vocabulaire "monstrueux", voilà qui nous très plaisir <3 Et plus encore, tes impressions sur notre petit couple en formation. Très contentes d'avoir réussi à camper des personnages avec cette complexité et de te faire partager leurs fragilités, leur tendresse.
Encore merci <3 A bientôt par ici ou par chez toi dans ton domaine aux lucioles ~

Jeannie et Hela
ZeGoldKat
Posté le 21/10/2022
Salut,
Par rapport aux commentaires précédents : je vois que vous avez retravaillé le texte depuis et c’est bienvenu. Les deux trois phrases où vous insistez sur le bruit autour et sur l’épaisseur des rideaux, ça permet de comprendre qu’ils arrivent à passer un petit moment dans le lit d’Hyriel sans se faire pincer. ^^ La situation est beaucoup plus crédible.
Heureusement que je ne déjeunais pas en vous lisant haha : les détails sur les pots de pipi, les odeurs, les grognements des fous dans le couloir voisin, c’est d’un glauque. L’ambiance reste toujours aussi saisissante. C’est mignon tout plein, après, ce rapprochement d’Hyriel et Estienne, la poignée de main, la chaleur partagée. Je sens poindre une romance. Une histoire d’amour entre hommes et dans une prison, c’est top ! Je trouve l’idée très originale. Par contre du coup je suis curieux de comment vous allez installer tout ça, parce que c’est vraiment pas simple comme situation, entre l’homosexualité interdite à l’époque et le handicap très grave des deux copains. Je pense surtout au visage des grands brûlés, c'est tellement pas rien quand même.
Je comprend maintenant où vous vouliez en venir avec la scène précédente et la demande de Théa haha. La minette a donné malgré elle aux deux copains un motif urgent de se rapprocher. Bien vu.
On commence à découvrir leur passé. C’est très cool ! Bon déjà, ça offre une bouffée d’air dans ce huis-clos, et ça donne encore plus d’épaisseur à ces deux personnages si attachants. Estienne était donc un soldat, ça je l’avais deviné dès son apparition je dois dire. Mais la grosse surprise est du côté d’Hyriel ! Les derniers paragraphes sont magnifiques, j’ai adoré l’idée que dans d’autres circonstances ils auraient été ennemis, mais qu’ils ont l’intelligence de ne pas être dans la rancœur puisqu’ils sont là à partager la même prison. Enfin, je dis ça, peut-être que la suite de l’histoire va me surprendre et qu’un événement va raviver une tension entre l’ancien soldat français et sa cible espagnole ?
JeannieC.
Posté le 22/10/2022
Coucou !
Aaah, nous sommes très contentes alors, si la situation te paraît cohérente :) Et oui, notre roman n'est pas spécialement du genre feel good à lire pendant un déjeuner xD
Merci beaucoup pour tes compliments, ton enthousiasme. Effectivement, Théa a rapproché les futurs amoureux.
Aramis
Posté le 13/07/2022
Et me revoilà aussitôt (pour une fois !)

Ho, la promiscuité se fait douce, dites donc hihihihi, c'est bien trouvé, et charmant, je dois dire, ce petit échange de préssage de mains sous les draps (et j'apprécie d'ailleurs que ce soit encore un stade amical de sorte de promesse)

J'ai eu un peu du mal à croire à leur réunion, cependant, je me suis demandée comment ils pouvaient à ce point passer inaperçu entre la chandelle, les chuchotements, les bruits de tissu et le son de la craie sur l'ardoise... Je n'ai pas été tout à fais convaincue par contre ce qui est développé dans le chapitre, et cette première fenêtre sur le passé d'Estienne est très bienvenue ! Je m'étais faite un peu spoiler sur insta (my bad et mon rythme de lecture) du coup je savais déjà un peu, mais c'est très plaisant d'en découvrir plus sur le personnage au sein même du récit, et l'opposition qui se fait entre le vécu d'Hyriel et celui d'Estienne est très intéressant !
Comme toujours, je trouve les conflits assez vite réglés, mais j'ai cru lire le fait que ce n'était pas forcément utile pour vous de les opposer à ce niveau là de valeur. Mais je crois que conserver une petite tension, quitte à ce qu'elle s’efface rapidement, m'aurait semblé plus logique. Mais c'est sûrement très personnel et parce que J'AIME LE CONFLIT MORAL (pardon)

J'aime beaucoup en tout cas le petit écrin de douceur qui se glisse sur la fin de ce passage, et de cette première journée. J'ai cru lire aussi que la temporalité était rapide, je m'en suis fais également la remarque, mais comme j'ai une lecture très hachée je n'ai pas de conclusion certaine.

Des bisous et hâte d'en lire plus sur cette promesse d'intimité que commencent à partager nos deux détenus...
JeannieC.
Posté le 13/07/2022
Re =)
Huhu, juste amis en effet pour le moment, on se contente de petits gestes des mains et de confidences rassurantes. Comme tu dis, c'est un point de douceur au bout de cette première journée - symboliquement on aimait bien l'idée.

Sur le dortoir, en fait on avait dans l'idée que les rideaux sont assez épais pour voiler la lumière, et ils entourent tout le lit. Et que c'étaient des dortoirs bruyants en fait, il y avait les gens qui pleuraient, d'autres qui gémissaient, les gens à moitié fous, ce genre de choses, plus les grincements etc. Mais tu as raison, ça manque d'explicitation, le fait que ça recouvre ce qui se passe dans le plumard d'Hyriel :3
Et sur le fait qu'ils s'accordent leur confiance malgré leur passé, oui on y a pensé à l'idée qu'ils soient en froid un petit moment, mais finalement ce n'est pas vraiment là-dessus qu'on a souhaité orienter la tension de l'histoire. Mais plutôt sur tout ce que les antagonistes vont mettre en œuvre pour les éloigner et les faire se faire souffrir l'un-l'autre quand ils auront calé qu'ils sont proches #SadismeLeRetour xD
Du coup oui pour l'heure, disons que sans se pardonner complètement, ils décident de s'accorder confiance "en attendant de voir". Quitte à mettre davantage en évidence à la réécriture ce "en attendant", en effet, on prend note !

Voui, l'intimité et les jalons du roman d'amour se mettent doucement en place :) Très contentes que tu trouves du charme à leur relation <3
Encore merci pour ta lecture !
A une prochaine !
Edouard PArle
Posté le 24/11/2021
Coucou !
Très très cool ce chapitre ! Il arrive à point nommé. Contexte historique et passé des personnages, c'est vraiment super !
Ca fait bizarre que ce soit que le premier soir, j'ai l'impression qu'Hyriel est là depuis longtemps xD
Le petit passage sur le passé d'Estienne avant qu'il soit infirme est sympa ainsi que l'évocation de la mort des proches d'Hyriel. Qu'il vienne d'Espagne m'a surpris.
"TRAVAIL. 5 ANS SOLDAT. GUERRE D'ESPAGNE. TORCHE EN FEU ET 1 BOULET, AU COMBAT DE BORDILS. 1653" triste ^^ ça permet de mieux comprendre le personnage en tout cas. Je m'attache beaucoup plus en connaissant son passé.
"Les yeux d’Hyriel s’assombrirent. Il était possiblement au lit avec un de ces routiers qui avaient détruit des villages. Tué des familles comme la sienne." Intéressant cette pensée d'Hyriel qui ne voit plus son compagnon pareil.
Bon après, j'ai une petite réserve, pour moi, le souvenir de ces pertes tragiques devrait encore plus affecter Hyriel en apprenant qu'Estienne est un ancien soldat et ennemi. Ils ne se connaissent que depuis un jour, donc qu'il ne lui tienne pas plus rigueur que ça de son passé me gêne un peu. Hyriel me paraît un peu trop mature et prend, je trouve, trop facilement le contrôle sur ses émotions.
Qu'il finisse par accepter le passé d'Estienne et en tomber amoureux pourquoi pas mais je trouve que c'est un peu rapide.
Mais ça ne prend pas le pas sur le côté très très intéressant de ce chapitre qui revient sur le passé des personnages. Mon impression générale est très positive.
Quelques remarques :
"que parler de ça ne dérangeaient pas" -> dérangeait
"le genre direct leur convenait…" -> lui convenait
"Le affaires sont affaires !" -> les affaires sont les affaires
Un plaisir,
A très bientôt !
JeannieC.
Posté le 25/11/2021
Coucou ! :D

Merci beaucoup pour ta lecture, et nous sommes ravies que ce chapitre t'ait à ce point intéressé <3 Ahah, oui c'était le premier soir, on a vraiment pris le temps de détailler ce premier jour, pour bien poser les routines de l'hôpital, mais à partir de maintenant il y aura davantage d'ellipses.

Tiens, c'est la première fois qu'on nous fait ce retour, sur la rapidité de l'affection d'Hyriel pour Estienne. Si c'est quelque chose qui revient et se confirme, peut-être devrons-nous développer un peu mieux ce qui se joue : Hyriel préfère ne pas jeter la pierre aux petits soldats et en veut davantage aux politiciens, et il a surtout vu quelqu'un de très bienveillant en Estienne, ce qui l'encourage. Et peut-être n'avons-nous pas été claires sur le fait ce n'est pas tant de l'amour et un plein pardon pour le moment, mais plutôt une démarche de "ok je t'accorde ma confiance" avec l'espoir que l'avenir ne le trahisse pas. En tout cas on prend note =D

Nous avons corrigé les petites coquilles héhé
A une prochaine ! =D
Edouard PArle
Posté le 25/11/2021
Coucou !
"Hyriel préfère ne pas jeter la pierre aux petits soldats et en veut davantage aux politiciens" tu vois cette explication me convainc pas trop, ça me paraît trop mature pour quelqu'un directement touché par la violence des soldats.
"quelqu'un de très bienveillant en Estienne," ça par contre, c'est vrai que ça peut aider à comprendre, vous avez réussi à instaurer une belle complicité sur ce début d'histoire.
A la prochaine ^^
Hortense
Posté le 10/11/2021
Bonjour à vous,
J'ai le sentiment que vous prenez un rythme de croisière. Vous êtes dans l'histoire à fond et vous nous y entraînez aussi. Ce chapitre nous en apprend davantage sur l'histoire des deux hommes, sur le contexte historique de la guerre contre l'Espagne. Il est dense, peut-être un peu long, du coup pourquoi ne pas le couper en deux ? Les deux hommes se rapprochent, est-ce un amour naissant ou un besoin irrépressible de se raccrocher l'un à l'autre pour affronter ensemble la misère et le côté sordide et déshumanisé du lieu ? Probablement un peu des deux...

Juste quelques petites remarques :
- Hyriel soupira à l’afflux ombres de sa famille : à l'afflux des ombres ?
- Parmi leurs victimes, autant de noms que quelque part : ce n'est pas très clair
- les larmes piquantes qui lui montaient : qui lui montaient aux yeux ?
- en soutien, en serment enfin de laisser derrière soi le passé qui les opposait : afin ?
A très bientôt avec une grande curiosité
JeannieC.
Posté le 10/11/2021
Bonjour Hortense !
Ton sentiment de rythme de croisière nous fait vraiment plaisir, c'est que quelque chose s'installe et qu'on doit prendre de l'assurance au fil de l'écriture, ça nous rassure et nous touche 🙂
Très heureuses aussi de ta curiosité pour le passé des deux lascars et pour ce contexte historique assez peu connu.

Merci encore pour ton œil avisé et tes annotations très pertinentes (ouh les vilaines coquilles et les oublis qu'on a laissés dans cette section xD voilà qui sera corrigé)
Au plaisir !
Eryn
Posté le 04/11/2021
Coucou, me revoilà !
"Son demi visage", : ça y est, on en sait un peu plus sur ce qu’il y a sous ce masque, même si on n’en sait pas encore la cause.
Que personne ne voie sa flamme (pas voit)
«  Estienne eut d'instinct un recul timide : vraiment ? Je peux ? Hésitation que ne comprit pas tout de suite Hyriel  » Je trouve ça presque trop détaillé ici.

Sinon, c'est cool d'en apprendre plus sur les personnages, et leur passé, ainsi que la probable connexion involontaire entre eux. J'ai hate d'en apprendre plus, d'autant plus que ça nous plonge dans une ambiance et un contexte historique qui est plaisant a découvrir.
En ce qui concerne le début de romance entre eux, je suis presque déçue que l'illustration spoile le tout, je pense que j'aurai préféré découvrir ça au fil de l'histoire.
A bientôt
JeannieC.
Posté le 05/11/2021
Coucou =D
Yep, pour une première idée plus précise de à quoi ça ressemble sous le masque, ça tombe dans la section juste après, mais Hyriel le verra sûrement bien plus tard. Et merci pour tes suggestions, on prend ça en note et on corrigera :)
Nous sommes très contentes que ce contexte historique assez méconnu arrive à t'intéresser <3
Et oui en effet, concernant la romance, c'est vrai qu'avec cette couverture - et aussi avec le genre du roman (qu'on indique d'emblée dans notre doc comme "Fiction historique" et "Romance H/H") ça indique cette orientation d'intrigue direct. On verra à la longue, je pense, si c'est plus intéressant d'indiquer d'entrée de jeu au niveau du classement de l'histoire, ou si c'est plus intéressant de garder la surprise ^^
Alice_Lath
Posté le 25/10/2021
Y'a un point que je suis pas certaine d'avoir compris haha, mais peut-être que c'est moi qui saisit mal : y'a un garde dans le dortoir et qui reste éveillé, non ? Alors comment ça se fait qu'il ne voit pas la lumière de la bougie ? Parce que c'est visible quand même. Et les autres pensionnaires ne naviguent pas non plus entre les lits ?
Sinon, en dehors de ça, c'est chouette d'en apprendre plus sur le passé de nos deux personnages. J'avoue que j'apprécie toujours autant Etienne haha par contre, j'suis moins dans la romance naissante entre Hyriel et lui, je sais pas trop pourquoi :') après, j'suis pas une grande fleur bleue, peut-être que ça viendra plus tard. Mais Etienne est un très chouette personnage ! Et c'est toujours aussi instructif et bien écrit ! Bien joué à toutes les deux
JeannieC.
Posté le 25/10/2021
Encore merci =D
Décidément, Estienne et nous deux sommes très touchés !

Quant au dortoir, le gardien surveille surtout la porte et il fait si sombre qu'il ne veille pas en détail tous les lits jusqu'au bout du couloir. Quant à la bougie, en fait il y a les rideaux autour des lits. Et on pense que les détenus sont juste tellement fracassés par la journée qu'ils s'endorment comme des masses, n'ont pas vraiment la niaque à aller dans les autres lits. Hyr' et Estienne l'ont fait là pour un "motif" exceptionnel. P'têt il faudra qu'on souligne un peu davantage ces éléments, on note ! ^^

Ahahah en vrai, pour la romance, moi non plus à la base je ne suis pas spécialement branchée histoire d'amour xD Ce qu'il s'est passé, c'est qu'à l'origine nous jouions ces personnages un peu en mode RP et en improvisant (Helasabeth fait Hyriel, je fais Estienne) ...et du coup l'histoire d'amour s'est imposée d'elle-même, les persos sont tombés in love. Plus ça allait, côté péripéties, plus Helasabeth et moi nous sommes dit "faut qu'on en fasse un roman !!"
On espère que cette romance saura tout de même t'intéresser par la suite au milieu des autres aspects plus sociaux / historiques de ce récit :3

Thanks again, et à une prochaine =D
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