Chapitre IV - Où la Sainte Vierge est un bon alibi (1/3)

Notes de l’auteur : [Version mise à jour le 26/08/2023 après les premiers commentaires. Merci pour vos lectures et nous vous souhaitons, à vous qui arrivez, bon chemin du repentir ~]

Une fois à l’abri des regards indiscrets, Hyriel s’autorisa à s’adosser dans l’angle du renfoncement pour reposer ses bras, sans cesser de sourire à Théa. Cette tendresse de façade lui permettait de dissimuler son anxiété croissante.

— Salut, chevalier… euh…

Temps d’arrêt. Elle tapa son pouce contre son menton et l’y fit tourner, d’abord réjouie, puis de plus en plus confuse à chercher quelque chose. Il inclina la tête, interrogatif, prêt à l’aider.

— Euh… euh, souffla-t-elle en se mordillant la lèvre, yeux baissés, cette fois-ci honteuse. C’est comment déjà ton prénom ? J’ai oublié, je suis désolée… J’oublie beaucoup…

Ses pupilles errèrent d’un point à un autre le long du visage de son ami, comme si elle pouvait ainsi retrouver la réponse. Il posa une main sur l’épaule de la camarade.

— Je ne t’en veux pas, rassure-toi. Je m’appelle Hyriel.

Théa sourit. Elle se mit à faire quelques pas à cloche-pied autour de lui tout en se chantonnant en rythme, à la manière d’une comptine :

— Hy-riel ! Hy-riel ! Hy-riel ! Hy-riel !

Son nom, croyait-elle, se fixerait ainsi dans sa tête-nuage. L’intéressé accompagna la scansion mnémotechnique par un souffle de rire. Il répéterait autant que nécessaire sans jamais lui en tenir rigueur. Soudain, Théa se rappela qu’elle ne devait pas traîner, dans leur position clandestine. Elle secoua les mains et enchaîna d’une voix pressée :

— Mais voilà ! Y avait une affaire qu’y fallait que je te demande ! Comme tu es un gentil sorcier soigneur, c’est bien ça, hein, que t’as dit ? Eh bien j’ai pensé à quelque chose !

Elle en sautillait déjà de bonheur, frottant ses paumes en cercles l’une contre l’autre.

— C’est… c’est pour mon ami Estienne. Tu pourrais lui faire repousser la bouche ?

Hyriel se figea, se forçant toutefois à ne pas perdre son sourire. Cela confirmait ses déductions, mais comment lui dire que… non. Les prunelles de Théa pétillaient. Elle se dressa pleine de hardiesse sur la pointe des pieds, et croisa les bras avec grande autorité pour expliquer :

— J’ai tout pré-pa-ré ! T’as dit que ça devait être un secret, tes pouvoirs, hein ? Alors voilà ! Tu peux le faire pendant la nuit, comme ça il verra rien et il saura rien du tout, Estienne ! Rien-de-rien ! Tu te mets dans le lit à côté du sien, y aura juste un rideau à passer en cachette. Et même que le lendemain, en se réveillant, on pourra lui dire que c’est un miracle ! Voilà ! chantonna-t-elle, frappant dans ses mains, satisfaite. Moi, je dirai que c’est un miracle en tout cas ! La Vierge, elle en fait en plus il paraît, alors voilà. Et puis… et puis… euh… en fait c’est toi qui dois m’dire…

Le guérisseur cherchait une échappatoire, dépité à l’idée de décevoir les desseins d’une femme si attachante qui lui parlait avec fierté de son plan. Elle avait pensé à tout, même à le couvrir. Maigre réconfort au milieu de sa réflexion : la vue du numéro à son tablier, auquel il n’avait pas pris garde auparavant. 149. Arrivée après feu 147. 147 était donc resté sept Noëls au moins. Le calcul lui rendit espoir quant au temps qu’il aurait pour orchestrer une fuite, même s’il ne lui donnait pas la solution miracle au problème qui l’occupait plus directement. Théa plissa les sourcils et relança :

— Est-ce que tes pouvoirs, ils marchent sur quelqu’un qui dort ? Si Estienne, il doit être réveillé, ou alors si ça fait du bruit ou qu’il va sentir, et que ça va forcément le réveiller… marmonna-t-elle avant de se vouloir tranquillisante : tu sais, au pire, il est si, si gentil Estienne, alors tu peux lui dire aussi, ton secret. C’est promis juré qu’il le gardera. Sinon j’me fâche.

La question fit déglutir Hyriel : Théa se préoccupait même de le rassurer ! Il se pinça le menton. Avouer de but en blanc son incapacité à réparer leur ami et briser ses espoirs maintenant ? Ou lui mentir pour les briser ensuite ? Elle guettait sa réponse comme elle aurait attendu le Messie.

— Alors ? le pressa-t-elle.

— Je… veux bien tenter quand il dormira, mais je ne peux pas te garantir le résultat : le vil sieur en rouge m’a fait des choses bizarres et je crains que ça n’ait diminué mes pouvoirs. Mais j’essayerai !

Il sourit pour appuyer ses mots. Ainsi, il pourrait s’en tirer en mettant Estienne dans la combine. Du moins, si ce dernier se laissait encore approcher par le démon qu’il était. Les lèvres de la petite femme, toute désolée d’entendre les dernières révélations, prirent la forme d’un œuf.

— Oh non… C’est vraiment pas juste, renifla-t-elle avant de marquer un temps d’arrêt pour reprendre, étonnée : des choses bizarres ? Mais comme quoi ?

— Il m’a p… posé une éponge enduite d’un liquide étrange à certains endroits du corps et il a… fait un rituel vraiment curieux avec un marteau qui… donnait de petits coups. Je… ne sais pas ce qu’il a pu manigancer d’autre quand j’avais le dos tourné. Mais si ça se trouve, ce n’est rien.

Si seulement le magistrat n’avait exigé que cela… Boule dans sa gorge. Frisson dans ses jambes. Il croyait les sentir encore brisées par le marteau et entendre toujours celui du juge à la robe écarlate claquer dans ses tympans. Il plissa les paupières. Ce n’est rien, se répéta-t-il.

La petite femme, loin de se figurer toute l’horreur sous ces quelques mots, souriait : Hyriel essayerait ! Elle battit des mains avant de lui offrir une étreinte de reconnaissance et d’espoir. Quant au reste… Théa chercha intensément le lien entre tous ces ingrédients : une éponge, plus un marteau, plus un liquide, plus le corps de quelqu’un. Sûrement de la magie noire ! S’imposa alors à elle l’hypothèse voulant que les marteaux de l’Hôpital, utilisés dans le cadre de certaines corvées, pussent contrer le sort et rendre les pouvoirs. Elle s’apprêta à l’exposer mais Hyriel reprit :

— En tout cas, je trouve que c’est très gentil à toi d’avoir pensé à tout ça pour Estienne ! Il doit être content d’avoir une amie comme toi !

— Il est content oui, je crois. Quand on se voit, il est tout joyeux. Même qu’il ronronne comme un grand chat quand il est heureux. Et moi aussi je suis contente qu’il soit mon ami : il fait des mimes parfois, on dirait presque de la danse, c’est si drôle ! Et puis même que… même que…

Soudain, une ombre à l’angle du mur. Une matraque. Georn. Mordiable ! pesta l’enfermé. L’officier ficha ses yeux de fouine sur le duo. Théa s’écarta aussitôt d’Hyriel et resta là, statufiée. Il se redressa, s’abstint de tout regard vers son amie : que, elle, ne soit pas punie par cette chiure. Loin d’avoir oublié leur première rencontre si sentimentale, l’interné prit soin de ne pas trop s’éloigner de la paroi. Sa posture laisserait penser à l’agent qu’il s’appuyait sur ses seules béquilles.

— On peut savoir ce que vous foutez là ?

Hyriel allait improviser un mensonge quand Georn railla à son attention :

— Ah ! Tu les aimes simplettes ? C’plus facile tu m’diras. Ou tu récoltes des adeptes ?

Heureusement, Théa n’avait pas compris, tout l’indiquait à Hyriel. Elle n’avait pas même écouté, occupée à trouver comment justifier leur présence dans ce coin. Rien ne lui venait. Elle peinait à mentir et à détecter l’hypocrisie. Son chevalier, lui, leva les yeux vers l’officier… et vit alors Estienne derrière Georn ! Pourrait-il lui mimer de le cogner avec l’ardoise ? Non, ça leur attirerait de graves problèmes à tous les trois. Et puis la pauvre ardoise n’avait rien demandé. Hyriel releva donc la tête avec un immense sourire faux.

— Je cherchais simplement quelqu’un pour discuter un peu de ma première journée, fit-il avant d’adopter une petite moue : Quant aux adeptes, est-ce une proposition ?

Lui, le nouveau, acceptait de subir la rage de ce chien galeux plutôt que de le laisser s’attaquer à ses amis. Jouant de ses insolences, Hyriel détournait les feux de Georn loin de Théa. Elle poussa malgré tout un cri à fendre l’âme quand le gaffe gifla l’impudent. La tête du 251 cogna le mur sous la force du coup. Ses dents crissèrent. De son peu de conscience épargné par la douleur, Hyriel s’en voulut que leur amie ait vu ça. Il s’en remit pour le reste à Estienne, que Georn n’avait pas remarqué. Le masqué attrapa la main de Théa. Parfait.

Le cœur lourd d’abandonner le camarade, Estienne lui jeta une grimace peinée. Il se jura de faire vite. Embarquer la malheureuse Théa paniquée, la coucher, revenir en espérant que son comparse ne souffre pas trop entre temps. Telle était la moins pire des solutions. Estienne souleva son amie gémissante et courut, profitant que l’officier fût trop happé par sa proie impertinente. Une chance d’être passé par ce corridor en rejoignant le dortoir, la vaisselle enfin finie.

Ils avaient disparu au loin quand Georn remarqua l’absence de Théa. Son renâclement de mépris laissa comprendre à Hyriel qu’il se moquait du cas de la 149 – pas assez coriace à plier – pour le plus grand soulagement du 251. Lui en revanche, enfermé bien trop fier, allait devenir son jouet favori. Voilà ce que confirma le sourire fielleux de Georn. Il le broierait. Le gaffe lui saisit les cheveux, les tira à l’en faire crier, articula lentement à un pouce de son visage :

— In-ter-diction de s’éclipser. Et in-ter-diction de bavasser. Est-ce que c’est clair ?

— Aussi clair que l’eau d’une source !

Deuxième gifle. Hyriel grimaça. Sa joue le brûlait ; son crâne le brûlait, mais il se força à affirmer son sourire. À ciller pour garder ses yeux à sec. Puisqu’il était de toute façon prévu qu’il souffrît dès l’approche de ce chien, autant en profiter pour donner du temps à Estienne et Théa. Or il ne souhaitait pas céder, lui qui avait déjà courbé l’échine devant le superstitieux Diodore de la Fontenelle, ce jaloux d’Edmond, les gardes, l’inquisiteur, les juges et le tourmenteur. Il n’en serait rien pour cet abruti en mal de pouvoir ! Ne pas lâcher. Soutenir la fixité de ses globes teigneux.

— Parfait. Reste qu’à te l’enfoncer dans le crâne, demi-corps.

Sa main toujours agrippée aux cheveux du 251 cogna sa tête contre la paroi. Hyriel serra davantage les dents, moins à la douleur et à la montée de ses larmes qu’à l’injure. Un petit instinct de survie lui suggéra de ne pas répondre que ça valait mieux qu’une demi-cervelle.

Pendant ce temps, Estienne atteignit le dortoir des femmes au pas de course de ses longues quilles. Il déposa Théa sur le seuil, reprit son souffle rocailleux puis lui mit dans la paume de quoi lui donner une diversion : l’une des pelures de poire, dont elle se délecta à plein nez.

— Oh là là ça sent la Noël ! Merci !

Sans l’écouter, il grogna pour attirer l’attention de la camarade la plus proche. Il pointa Théa, un lit vide ensuite, et plaça ses bras en X devant l’huis. L’enfermée acquiesça. Estienne joignit les mains en remerciement et repartit au branle-bas de combat avant qu’une officière ne le vît. Il dévala le couloir en sens inverse, malgré son souffle court et le tiraillement de ses tendons.

L’épaule d’Hyriel reçut un premier assaut de la matraque du Georn. Il résista autant qu’il le put, repoussant en vain sa chute, pourtant c’était plus fort que lui. Ses jambes flageolèrent. Il s’écroula. À peine au sol, il se recroquevilla et banda ses muscles. Georn enchaîna de puissantes frappes de trique sur son dos. Une. Serrer les dents. Deux. Grimace. Trois. Gémissement étouffé. Quatre, cinq. Gémissements. Toujours ramassé sur lui-même, il attendit la sixième. Elle ne vint pas. Au lieu de cela, un ricanement. Le rythme d’une démarche de couillard satisfait signa le départ de son tourmenteur. Hyriel reprit son souffle, paupières closes.

Il entendit approcher d’autres pas tout en se dépliant. Lentement. Son dos le brûlait. Il se tendit : un nouveau surveillant ? Allait-on encore le battre, cette fois-ci pour n’être pas au dortoir ? Son estomac se souleva à cette angoisse. Mais quand il ouvrit les yeux, ce fut Estienne qui apparut. Il se précipita vers Hyriel, la rage comprimée entre ses poings. Son demi-visage tenta de passer de la colère à une mine de réconfort. Et d’admiration pour la diversion qu’il avait offerte à Théa, à ses dépens. Malgré tout, ses prunelles brouillées disaient : désolé… Hyriel étira un faible sourire.

— Bah c’est pas ta faute. Il fallait apparemment que ça arrive et ç’aurait pu être pire.

Georn aurait pu continuer et lui briser plusieurs os sans peine. Estienne laissa Hyriel se dégourdir et acquiesça sans entrain à sa tentative de le rassurer.

— Théa va bien ?

Estienne réunit ses mains en oreiller et y renversa sa tête. Cette réponse réconforta Hyriel, qu’il aida à se remettre debout. Le boiteux, visage crispé aux protestations de son dos, fit une pause avant de recommencer à béquiller prudemment, plutôt que de risquer un faux mouvement qui l’eût étalé de tout son long. En dépit de la mine nonchalante qu’il s’efforçait d’afficher à mesure de leur avancée, sa douleur lui serrait les mâchoires. Estienne lui porta une main à l’épaule sans trop savoir quoi faire d’autre. Jusqu’à ce que… Hyriel sentit une curieuse lamelle venir au creux de sa paume et perçut l’odeur. Conservée tant bien que mal entre ses doigts où tenait déjà le manche de sa béquille, la pelure de poire lui offrait son parfum sans même qu’il eût à l’approcher de son nez.

— Grand merci ! Tu n’as pas pris de risques pour en piquer ?

NON, C’ÉTOY AUX
DÉCHETS DU RECTEUR

L’œil joueur sous une chandelle, il écrivit cette fois-ci lentement, à peser chaque mot comme se calcule un pas de danse. Hyriel sourcilla et approcha pour découvrir l’objet de tels soins :

FRUIT DE IOLIESSE VOLÉ
ALORS QU’EN NETTOYANT LEURS RESTES,
UN SERPENTIN ACIDULÉ
ME FAIT DE SON PARFUM LA FESTE

Estienne rit de ce bonheur rencontré à chaque fois qu’il traçait des lettres purement gratuites, utiles à rien d’autre que tenter de rêver. Bonheur redoublé, ce soir, par le plaisir de les partager avec quelqu’un avant de devoir les faire disparaître au prochain coup de chiffon. Hyriel ne put masquer son admiration : son guide était un brin poète ! Il trouvait en ce cloaque les ingrédients pour cette autre forme de magie. Voilà qui changeait du donneur d’ordres au demi-visage sévère !

— C’est tout juste si je ne sens pas le parfum dans tes mots aussi. Tu écris bien.

Malgré ce compliment, le chagrin revint à Estienne à la vue de la douloureuse marche du comparse. Hyriel perçut sa peine. Assez pour s’arrêter, caler la canne sous son aisselle et fourrer la pelure de poire dans sa poche pour se libérer une main. Laquelle effleura l’épaule de son voisin.

— Faut pas être triste pour ce qui vient de se passer. J’ai… l’habitude en tant qu’infirme de déguster depuis tout petit, j’ai le cuir dur avec ce genre de quaouèques. Et faut bien admettre que je n’ai pas un caractère facile… Mais… si tu es peiné d’autre chose et que je peux aider ?

Estienne demeura interdit à ce contact surprenant. Et glacé par la confidence d’Hyriel. Ainsi, il était estropié depuis son plus jeune âge, contrairement à lui qui avait eu vingt légères primes années. Calme vie entre moissons, semailles, amourettes de jeunots, instruction à l’école du village et à l’atelier, jeux avec les gars. Les quaouèques mentionnés par Hyriel, lui ne les avait découverts qu’après avoir perdu sa bouche, aussi eut-il une vague idée de ce qu’avait été l’existence de son voisin. Il ne trouva rien d’amusant à écrire et n’essaya même pas. Il répondit seulement à propos de son caractère :

TU PARES LES COUPS C
TOUT. POUR NOUS C AINSY.

— Si fait, soupira Hyriel. Et c’est pourtant ce qui nous attire le plus d’ennuis.

Ni l’un ni l’autre n’eurent à compléter. Côté infirmité, ils se comprenaient. Le calvaire d’un invalide tenait moins aux caprices de son corps qu’à l’environnement qui l’empêchait de vivre comme les bien-portants. Ces gens qui les faisaient se sentir coupables s’ils avaient l’audace d’être là – trop là – avec leur différence. Combien de fois avaient-ils dû se justifier, se défendre… se taire.

& PAREIL DE MON CÔTÉ, SI IE
PEUX T’AIDER À QUOY QUE CE SOY

— Je… Merci.

Suite à la méfiance d’Estienne cet après-midi, sa prévenance surprit agréablement Hyriel. Le sorcier se souvint que précisément, il avait une chose à lui demander. Ils approchaient toutefois du dortoir et de ses officiers. Il entreprit de réfléchir à un moyen discret d’aborder le sujet.

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ZeGoldKat
Posté le 20/10/2022
Théa est un amour ! Quelle tendresse, ce début de chapitre. Sa demande naïve est à la fois adorable et franchement gênante pour le pauvre Hyriel. Ceci dit, il s’en tire bien. Mais j’imagine que ça va avoir des répercussions pour plus tard, ce que vous avez installé dans ce petit moment. Comment Hyriel va se dépatouiller avec Estienne ? Qu'est-ce que ça aura comme conséquence pour la suite de l'intrigue, cette scène de "mensonge" ?
Bon par contre la douceur ne pouvait pas durer : Georn, le retour. Nouveau moment douloureux et injuste. Pauvre Hyriel (je commence à me répéter xD). L'attitude du garde est révoltante et l'impuissance d'Hyriel fait mal à voir. Là aussi vous installez un truc intéressant à mobiliser pour la suite : la rivalité est à présent assumée entre le prisonnier et le gardien, on capte que Georn ne s’arrêtera pas avant d’avoir abattu Hyriel. Ça promet.
Le texte passe un peu vite sur les traumatismes qu'Hyriel a l'air de se traîner avec lui. Y a quelques petites fenêtres sur son passé, mais c'est vraiment rapide. Bon après j'ai conscience que ce chapitre brasse déjà beaucoup de choses : peut-être que vous prenez davantage le temps ensuite de détailler les épreuves traversées par Hyriel, j'espère ^^
L’arrivée d’Estienne enfin, une vraie douceur. C’est une jolie surprise que de le découvrir poète. J’ai trouvé ça super mignon, la comparaison de ses vers avec la magie, Hyriel qui pense qu’Estienne est lui aussi un peu sorcier à sa manière.
Sur le fond rien à relever, toujours impeccablement écrit et rondement mené. Votre plume navigue entre noirceur, tendresse et humour, mais là encore je vais pas le redire à tous les coups xD J’aime beaucoup. Voilà. A tantôt
JeannieC.
Posté le 20/10/2022
Re !
C'est vrai, on ne décrit ici que de manière très rapide les malheurs qu'Hyriel a essuyés tout au cours de sa vie. Il s'agit seulement d'une esquisse pour l'instant, afin de ne pas ralentir le rythme de ce passage. Mais pas d'inquiétude, très vite dans les prochains chapitres, tu auras l'occasion de découvrir les histoires respectives d'Hyriel et Estienne =)
Encore merci pour tes généreux commentaires, pour l'enthousiasme avec lequel tu parcours notre roman <3 Et ne t'inquiète pas de te répéter, le soutien et les câlins sont toujours bons à prendre pour Estienne et Hyriel :)
Au plaisir !
Aramis
Posté le 13/07/2022
Coucouuuu me revoilà ! Comme d'habitude, le chapitre coule très bien, la plume est toujours aussi jolie, et Théa est, of course, adorable !

J'ai peut-être senti une petite longueur dans ce chapitre, sûrement lié au début de la révélation, au paragraphe où Théa oublie le nom d'Hyriel et tout ce qui s'en suit. Je crois que j'aurais aimé que la situation apporte peut-être plus de promesses narratives explicites, par exemple : que le mensonge d'Hyriel puisse avoir des répercussions (ou en tout cas qu'il puisse avoir de la culpabilité à lui mentir et repousser le fait de se confronter aux conséquences ? Comme Théa a un comportement très enfantin, je me dis qu'elle doit avoir une façon de donner sa confiance qui est totale et sans concession et que briser cette confiance pourrait avoir sur elle des conséquences assez violentes, mais peut-être que je me trompe ?)
Idem, je crois que j'aurais aimé que la relation entre Hyriel et Georn construise un peu plus ses racines, dans le sens où ici il apparaît simplement comme un outil qui permet d'initier un contact et de l'empathie entre Hyriel et Estienne, mais il pourrait jurer à Hyriel de le mater, décider d'en faire son souffre douleur tant qu'il fera preuve de sarcasme, bref, l'ériger en réelle menace pour Hyriel et son caractère et ainsi lui donner un but et rendre le danger qu'il dégage plus omniprésent ! C'est peut-être une mauvaise idée, mais je pense que ce personnage à matière a être plus qu'un outil de violence, et développer ses propres buts d'antagonismes ! C'est vrai que là je me suis un peu dis que la diversion d'Hyriel était légère : Georn a forcément remarqué leur petit manège, la disparition d'Estienne et Théa, la dynamique qui se crée entre ses trois là... je crois que j'aurais apprécié une petite note du fait qu'il ait conscience de ce qu'Hyriel essaie de faire, et qu'il n'est pas dupe mais se contentera de lui par soucis d'éducation (hahahaha :'D)
Enfin, la dernière petite remarque, je crois que j'aurais aussi beaucoup aimé avoir accès à la vulnérabilité d'Hyriel qu'on entrevoit au moment où il explique de manière très détournée ce qu'on lui a fais subir : c'est une bonne opportunité pour un flashback, ou en tout cas développer le traumatisme éventuel qu'il doit encore avoir de cette expérience de torture, et une bonne manière d'accentuer un autre aspect de sa personnalité.

Sinon la lecture reste très fluide, j'aime toujours autant l'ardoise d'Estienne et la façon dont il conçoit ses phrases. Le poème est très joli, et ça brise le coeur d'imaginer qu'il ai pu déclamer à une période de sa vie (peut-être qu'il l'a jamais fais mais j'ai imaginé ça hahahaha)
Et cette petite caresse du bras hihi, on adore !

Je poursuis bien entendu ma lecture,
des bisous !!
JeannieC.
Posté le 13/07/2022
Hey coucou ! <3
Merci beaucoup pour ta lecture et tes retours !

Alors pour Théa, en réalité oui, un peu plus tard elle va bien être triste de découvrir le pot-aux-roses, puisque pour l'instant Hyriel n'a fait que repousser l'échéance en se disant qu'il va mettre Estienne dans la confidence pour faire croire qu'Hyriel a essayé mais que ça a pas marché x) La grosse boulette qu'il essaie d'estomper quoi ahah.
Et pour Georn, tu as tout à fait raison, l'idée c'est bien qu'il n'en a rien à faire de Théa (pas assez intéressante à briser) mais qu'il va prendre Hyriel comme souffre-douleur. Mais on se rend compte avec ta lecture qu'apparemment, ce n'est pas du tout évident. On va davantage souligner ce point alors, c'est noté =) Et clairement, Hyriel va en baver avec lui, les fortes têtes Georn les aime pour s'acharner dessus x)
On note aussi, pour un développement des fractures et traumatismes d'Hyriel. On les a vite fait mentionnées quand il invente sa petite histoire de coups de marteaux devant Théa, et ça va surtout arriver plus tard avec ses cauchemars... Cela dit oui, quelques mentions supplémentaires pourraient en effet être cool =D #sadisme :-P

Sinon vouiii, les premiers contacts tendres s'installent, et un peu de poésie dans ce monde de brutes :3 C'est so cute que tu aies imaginé Estienne dire ses textes quand il avait encore son visage <3 C'est Hyriel qui sera sa voix prochainement héhé.
LouiseLysambre
Posté le 01/07/2022
Salutations matinales !

Aww Théa est tellement adorable, si innocente et empathique, c’est beau dans ce contexte affreux. Je me doutais bien que cette parenthèse ne pouvait pas durer, avec le SALO qui revient à l’assaut…

« À ciller pour garder ses yeux à sec. » -> belle manière de dire qu’il retient ses larmes, je plussoie !

« — Oh lala ça sent Noël ! Merci ! » -> alors là je ne sais pas pourquoi mais dans ma tête j’ai automatiquement lu « ça sent la Noël », comme disait ma grand-mère, ça doit sonner plus ancien dans le contexte, mon cerveau a direct fait le rapprochement :’)

« Il repoussait en vain sa chute, pourtant c’était plus fort que lui. » -> j’ai l’impression que du coup la deuxième partie de cette phrase fait un peu redondant avec la première, d’autant que vous précisez « en vain ». Je garderais soit « il repoussait en vain sa chute, mais ses jambes flageolèrent etc. », soit « il s’efforçait de repousser sa chute, pourtant, c’était plus fort que lui ».

Sinon, la scène avec Georn est vraiment bien décrite, et ensuite la complicité qui s’instaure encore plus avec Estienne est top. J’aime beaucoup l’idée des pelures d’orange, j’en sens presque l’odeur réconfortante après ces horreurs.

Une belle journée à vous deux et à très vite !
JeannieC.
Posté le 01/07/2022
Hey hey !
Mooow, Théa et la pelure d'orange ont donc été de petites doses de bonne humeur ce matin pour toi on dirait, c'est trop chou <3 Mais oui, une parenthèse de mignonitude avant la reprise des horreurs et le retour des brimades. u_u

C'est vraiment chouette en tout cas ton relevé des expressions qui te plaisent particulièrement, c'est très utile aussi de pouvoir savoir ce qui d'après les lecteurs fonctionne bien. Merci pour ça aussi du coup =)
Ta formulation pour la phrase sur la chute est plus claire, on prend note !

Thanks again !
JeannieC.
Posté le 01/07/2022
* bonne idée aussi pour "la Noël", ça fait plus traditionnel !
Edouard PArle
Posté le 19/11/2021
Coucou vous deux !
Bon, commençons par ce qui me gêne un peu. La lecture est toujours très agréable mais comme Eryn je trouve que le rythme baisse un peu. Bon, on n'est qu'au chapitre 4 et sur papier le ressenti serait sans doute différent. De plus, le rythme lent n'est pas forcément négatif, ça peut même être très utile. Mais je pense tout de même qu'il faudrait faire miroiter au lecteur quelque chose pour l'aider à être patient. Une perspective d'évasion, un secret, des infos sur le passé d'Hyriel (flashbacks ?), une enquête ou quelque chose comme ça. Selon moi, le récit manque de perspectives un peu plus "long-termes". C'est voulu par le contexte de la prison et dans la vraie vie il n'y en a pas forcément toujours mais ça me gêne tout de même un peu dans ce roman.
La demande de Théa est bien réussie, on comprend l'embarras d'Hyriel avant de lui répondre xD Le personnage en général est toujours très bien, j'étais content de le revoir.
Au niveau des pdv, ce chapitre m'a paru assez clair, j'ai suivi assez facilement. (même si je reste partisan d'astérisques^^).
Rien vu sur la forme.
Pressé de lire votre réponse,
Bien à vous (=
JeannieC.
Posté le 20/11/2021
Coucou =D

On voit ce que tu veux dire oui, c'est vrai que ce début prend son temps, on commence par le décor et poser les bases de l'histoire d'amour ~ On verra à la réécriture s'il faut remédier à cela ^^ Après oui, comme tu dis il est fort possible aussi que la lecture fragmentée comme ça ne rende pas du tout le même effet qu'un livre dans son entier et lu à la suite - c'est assez difficile de se rendre compte du rythme d'un texte avec ces lectures "perlées", il nous faudra faire bêta-lire le manuscrit en lecture suivie pour compléter les ressentis. En tout cas nous avons bien noté tes impressions -

Alors, concernant les objectifs, oui il y a bien un objectif d'évasion, et en attendant, de trouver des astuces pour ennuyer un peu son monde ahah. Récemment nous avons ajouté un petit paragraphe allant clairement dans ce sens au chapitre III ("Et lui, rayerait-on ainsi son numéro un jour ? L’effroyable question le figea mais il s’obligea à se reprendre pour s’adresser plutôt un serment : celui de ne faire aux administrateurs ni le plaisir de céder aussi vite, ni celui de se laisser partir. Il trouverait comment survivre à ce lieu maudit. Peut-être même, un jour, comment s'en évader – qui sait ? Oui, il sortirait.")
Mais comme c'est assez récent c'est possible que tu soies passé avant cette amélioration xD
Et sinon yes, des plans de bataille et flashback sont bien prévus, ainsi qu'un travail de réécriture sur cette affaire de narration pour fluidifier l'ensemble sans ces changements de regards un peu trop brutaux =D

Contentes que tu apprécies toujours autant le perso de Théa <3 Et oui, c'est tellement le malaise pour Hyriel xD Mais disons que ça va lui donner une perche pour se rapprocher d'Estienne :3

Au plaisir !
Edouard PArle
Posté le 20/11/2021
Coucou !
Je suis en effet passé à côté de ce paragraphe. C'est le genre de petits détails qui servent la lecture donc bon ajout (=
Content qu'il y ait quelque chose de prévu pour les flashbacks, hâte de voir ça.
A bientôt !
Hortense
Posté le 07/11/2021
Bonjour à vous,

Rude journée pour Hyriel éclairée par la demande naïve de Théa. Géorn est à la hauteur de son portrait, une brute épaisse et sans cervelle. Je suis étonnée néanmoins qu'il laisse aussi facilement le champ libre à Estienne. Peut-être raconter un peu plus à cet endroit. Comment parvient-il à le neutraliser. Géorn l'a-t-il vu ? Y aura-t-il des représailles à attendre ?
Le récit avance doucement, l'histoire ce met en place. Les descriptions précises m'ont permis de bien visualiser les lieux, les situations, de bien cerner les personnalités. Je me demande dans quelle direction vous allez, à présent, nous entraîner.


Quelques remarques :
Hyriel poussa leur camarade vers le muet qui aussitôt attrapa sa main : on ne comprend pas bien de qui il s'agit. Est-ce que Hyriel pousse Théa vers le muret et que Estienne s'empare de sa main ?
- Estienne souleva leur amie... : c'est donc Théa qui a reçu la gifle ?
- promesse qu'il finirait par broyer sa fausse suavité et ses regards impertinents : tournure un peu compliquée : il allait lui faire rentrer dans la gorge sa fausse suavité... ?
- Deuxième gifle : donc c'est bien Hyriel qui reçoit la première !
- Hyriel grimaça à sa joue qui brûlait autant que son crâne, mais se força à affirmer son sourire : un peu compliqué - Hyriel grimaça. Sa joue brûlait ... ?
- demi corps / demi cervelle : bien trouvé !

A bientôt
JeannieC.
Posté le 07/11/2021
Re !
Merci beaucoup pour ta lecture et tes quelques remarques, toujours très justes.
Sacrée première journée pour Hyriel c'est sûr, heureusement que Théa et là - et un autre agréable moment l'attend avant qu'il ne s'endorme héhé ~ Pour Estienne et Georn, tout va très vite en réalité, il est arrivé dans le dos du gardien qui ne l'a même pas vu, a tiré Théa à lui et décampé avant qu'elle ne risque de ramasser aussi. Et c'est bien Hyriel qui prend les deux gifles, nous avons clarifié ce point.
Pour la suite, on va vers la romance clandestine et dès la journée du lendemain, Hyriel entre en action - à sa façon xD - et commence à chercher les leviers qu'il va pouvoir actionner pour sa survie mentale, voire une future fuite, dans pareil univers -

Au plaisir !
Alice_Lath
Posté le 25/10/2021
Eh bien.. Cela peut paraître bizarre, mais je trouve Georn étonnamment.. bête haha, enfin pour avoir la réputation de plus vicieux des gardes, pour moi il faut avoir en plus une intelligence vicieuse et là, ça fait deux fois qu'il laisse Hyriel filer et qu'il réagit pas à ses mots évidemment ironiques, comme s'il avait en plus besoin d'une justification pour le frapper. Pour le moment, je ne l'aime pas, mais je le trouve pas si effrayant que ça haha
En tout cas, Théa est vraiment gentille ! C'est touchant de la voir se préoccuper d'Etienne un jour, j'espère que Hyriel saura trouver les mots pour lui expliquer et qu'elle saura lui pardonner son mensong
JeannieC.
Posté le 25/10/2021
Aaaah, je vois ce que tu veux dire ! Alors en fait dans notre idée, quand Georn donne les coups de matraque à la fin, c'est aussi pour punir les deux insolences, pas seulement le papotage en cachette.
Mais en effet, c'est peut-être trop temporisé, et du coup ça donne l'impression qu'il laisse passer - ce dont il est hors de question vu le type teigneux que c'est xD
On va voir avec Hela si ça ne vaudrait pas le coup de rajouter une gifle immédiatement après une des insolences au moins héhé.
Cela dit, oui, Georn n'est pas le plus fufut de la bande non plus, ça c'est voulu. Berlinier est beaucoup plus sournois par exemple. Georn, il est juste agressif, superstitieux, teigneux, et à aimer éreinter les plus récalcitrants autant que possible x)

Ooooh voui, l'affaire de la guérison va revenir sur le tapis en effet entre Théa et Hyriel ^^ Et puis d'ici là elle génère la rencontre au lit héhé
Thanks ! <3
Eryn
Posté le 20/10/2021
Coucou !

Hyriel s’en tire bien avec sa réponse à Théa !

« c'est trop rigolo » ça fait vraiment très enfant « rigolo » alors j’ai compris qui est Théa, mais des fois…
«  Une chance d'être passé par là en rejoignait le dortoir,  » en rejoignant
« que ça valait mieux qu’une demi-cervelle. » MDR

J’ai parfois un peu de mal à suivre, on a le dialogue, puis les pensées du personnage, puis réponse quelques lignes plus bas : en fait je me perds entre le dialogue et les pensées, du coup ça m’oblige à remonter lire plus haut quelle était la première phrase…
C’est cool de voir cette solidarité entre les internés et cette amitié qui se tisse entre Hyriel, Estienne et Théa. Je commence à me demander un peu où on va, on a eu les scènes d’entrée dans la « prison », puis la découverte de cet endroit et ce qu’on peut y subir, mais maintenant quoi ? Je trouve que le rythme se ralentit un peu. J’aimerai voir des complots, ou bien un peu plus d’action, là j’ai l’impression d’être dans une routine, après c’est peut être le fait que les chapitres soient divisés en plusieurs parties qui les font sembler plus long ?

A toute !
JeannieC.
Posté le 20/10/2021
Hey hey !

Tu as raison, "rigolo" c'est excessif, on a changé pour "drôle" tout simplement. Et coquille dûment corrigée ;)

Pour là où va l'histoire, c'est vrai qu'on a récemment réécrit un moment du chapitre III où ça manquait un peu, l'explicitation des motivations d'Hyriel, mais en substance il s'agit de survivre et de commencer à chercher des leviers pour partir d'ici, ou à défaut pour ne pas péter un câble, voire enquiquiner un peu les administrateurs héhé. Et sinon c'est une romance là qui va se mettre en place, on est davantage dans du psycho que dans un roman d'action pure.
Cela dit oui, s'il s'avère au fil des commentaires qu'il y a vraiment un problème de rythme dans l'enclanchement des plans d'Hyriel et Estienne, il faudra effectivement qu'on se penche sur la question =) Et je suis d'accord avec toi, la lecture fragmentée en petites parties est pratique par rapport aux exigences de la lecture en ligne, mais n'aide pas toujours à se rendre vraiment compte du rythme d'un texte, je le ressens aussi sur les plateformes d'écriture.

Ahah, contentes que les facéties, pensées et réponses d'Hyriel te plaisent =)

Merci pour tes retours, à une prochaine !
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