Chapitre quatre : Arrivée

Notes de l’auteur : J’espère que ce chapitre vous plaira...

La lumière m’éblouit, puis je vis que May nous attendait, elle avait changé ses habituels pantalons sarouel contre une jupe en velours rouge et un élégant chemisier blanc, qui faisait ressortir les tons chocolat de sa peau. Ses cheveux étaient retenus en arrière, on lui donnait trente-cinq – quarante ans ; elle était imposante. Cela me fit penser que moi aussi je devais me changer. J’optais pour un simple pantalon droit beige et une chemise hawaïenne à manche courtes sur un colle-roulé. Je me permis aussi une petite paire de lunettes rondes et des Converses blanches. Mes cheveux restèrent tels quels, plus long sur le dessus que le dessous, faisant ressortir mes boucles brunes. Cette opération ne me prit que quelques secondes, mais je n’eus pas le temps de m’attarder sur la tenue de Virgile, car déjà Maia et Caius habillés de jeans et de chemises de bucheron à carreaux rouges suivi d’Alaric qui lui, quant à nous, ne devait pas s’être renseigné sur le style vestimentaire au XXIeme siècle.

  • Probablement un siècle et demi de retard fut le pronostic de May, moqueuse.
  • Mieux que rien, souffla Maïa.

Les passants, les Vivants, nous dévisageaient enfin dévisageaient un homme à l’apparence d’une quarantaine d’année, Alaric. Le chevalier blond, vêtu d’une queue de pie, ne sachant que faire quel style abhorrer, se sentait pris au dépourvu, et les commentaires des filles n’arrangeaient rien. On voyait le rouge lui monter aux joues, et ses yeux cherchaient quelqu’un sur qui prendre exemple. Virgile me demandant silencieusement, de ses yeux aux douces lueurs noisette, d’aider Alaric pendant qu’il calmait le jeu ici. Il se dirigea vers May et Maia et leur demanda, d’un ton calme, d’arrêter leurs commentaires, leur expliquant que nous étions une équipe, là pour s’entraider dans notre mission et non pour nous rabaisser.

  • Oh si on peut plus rigoler, déclara Maïa
  • Non, il a raison, merci de le signaler, intervint Caius

Je me surpris alors à m’approcher d’Alaric moi qui suis d’un naturel réservé et à lui montrer gentiment, un grand monsieur d’une quarantaine d’année, en costume-pantalon droit bleu marine. Et je vis le soulagement dans ses yeux, usés par les nombreuses batailles, tandis qu’il changeait d’apparence. Maintenant il ressemblait à la plus banale des personnes sortant du bureau. Je trouvais extrêmement égoïste de la part de May de ne pas être allé l’aider et de rigoler de lui, nous sommes une équipe et une erreur peut arriver à n’importe quel moment.

Nous avions tous dissimulé, aux yeux des Vivants, nos armes grâce à un Charme que nous avait appris Thana. La première tâche à effectuer dans notre quête était de nous trouver un endroit où se retrouver, car nous nous séparerions surement afin de gagner du temps. Nous avions décidé durant notre réunion au Royaume du Trépas que nous chercherions un abri près de l’aéroport ou de la zone industrielle. Ce ne sont pas des zones où beaucoup de gens vont et il y a des chances pour qu’il y ait des hangars vides, des habitations abandonnées ou des cabanes de jardin, les parcelles à louer étant nombreuses dans les environs, il devait forcément y en avoir de libres.

Personne ne fut surpris quand May prit en charge le déroulement des opérations, personne ne la contredit, comme si son rôle avait été définit à l’avance. Et il faut dire qu’elle avait un certain leadership naturel, nous l’écoutions avec attention comme si elle était la seule à savoir quoi faire.

  • Bon, merci Virgile de m’avoir rappelé à l’ordre, effectivement nous sommes une équipe. Bref, je pense que le plus pratique serait de se séparer, Félix, Virgile et Alaric, les jumeaux vous viendrez avec moi, ainsi il y a une personne qui connait bien le monde Vivant actuel dans chaque groupe, dit-elle en me regardant. Pour commencer, nous sommes dans le centre de la ville de Genève, tachez de vous comporter comme des Vivants du monde actuel, dit-elle en dévisageant Alaric. Rappelez-vous que nous sommes visibles à leurs yeux, n'adressez la parole à personne ; passez inaperçus. Le but est de se diriger, en deux groupes, vers la zone industrielle pour celui de Félix et l’aéroport pour le mien, afin de trouver un refuge, où se rejoindre une fois la journée finie, dormir et se nourrir, car si avant nous pouvions sauter quelques repas et ne dormir que peu ou pas sans aucuns soucis, sous formes de Vivants, nous y sommes contraints. Bus, trains, vélos tous ce que vous voulez, mais restez en groupe et tâchons de trouver une planque d’ici à ce soir. Pour nous retrouver, nous utiliserons les téléphones portables qui se trouvent dans mon sac, je confie celui de votre groupe, déclara-t-elle, à Félix, lui il sait s’en servir, dit-elle en me le tendant. J’ai le deuxième et j’avoue que j’ai dû m’y reprendre à deux fois avant de savoir l’utiliser. Appelez-nous si vous trouvez avant nous. Bonne chance.

Puis, elle jeta un regard à Maïa, et sans un mot, le groupe partit sans rien ajouter, se fondant dans la foule des passants.

Je me retrouvais à dévisager le téléphone portable qui se trouvait dans mes mains, cela faisait un bout de temps que je n’en avais pas vu, et ils avaient changé. Il faut dire qu’en six ans, certaines choses comme la ville de Genève en elle-même ; ses cafés, ses rues et son jet d’eau n’avaient pas beaucoup bougé, mais la technologie, les gens, évoluent quant à eux. Je levais alors la tête et tombais nez à nez avec Virgile, regardant le téléphone en fronçant les sourcils

  • Alors c’est à ça que ressemble les téléphones du XXIeme siècle ? Pas de fil, plat, fin, et bien ça change de ce à quoi j’étais habitué ! Comment fonctionne-t-il ? me demanda Virgile, une pointe de curiosité dans la voix

Il avait attaché ses cheveux en chignon, et portait un pull sur une chemise blanche ainsi qu’un pantalon beige, cela lui allait bien.

  • Regarde, pour l’allumer on fait glisser l’écran, voilà comme ça dis-je en lui tendant l’appareil et maintenant pour téléphoner il suffit d’appuyer sur l’icône, voilà celle-là, ses mains aux doigts fins ornés de bagues dansaient sur l’écran. Et maintenant de taper le numéro de téléphone. Celui-là n’a pas beaucoup d’applications, mais on peut en rajouter certaines tel que des réseaux sociaux, des choses qui peuvent être utiles ou encore des jeux.
  • Et qu’est-ce qu’un réseau sociaux ?
  • Social. C’est…
  • Dites, je veux pas vous interrompre, mais il faudrait pas que nous recherchions une base ou quelque chose comme cela ?
  • Oui, nous devons aller dans la zone industrielle répondis-je. Je pris alors le temps de consulter les horaires de bus sur le panneau en face de moi. Notre bus ne devrait plus tarder, dis-je en regardant l’heure sur le portable.

Et comme pour me confirmer mes dire, l’autobus arriva, déchargeant ses quelques personnes, et nous embarquant à son bord.

 

 

 

 

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