Chapitre troisième : Octave.
Louise se balançait d’un pied à l’autre, serrant Octave, son cactus, contre elle. Elle se tenait devant l’immense porte en chêne de la villa de ses parents, et cela faisait dix-huit minutes qu’elle se balançait ainsi sans oser la franchir. Non pas qu’elle eut peur de la porte, non. Elle avait plutôt peur de ce qu’elle allait trouver derrière. Elle n’avait pas revu ses parents depuis son petit numéro de bravoure et elle appréhendait de les revoir.
- Bonjour, petite soeur. Nerveuse?
La voix familière qui retentit dans son dos la fit à peine tressaillir. Isidore avait l’art et la manière de se glisser partout, sans bruit, tel un chat aux pattes de velours. Elle se retourna et afficha un sourire crispé.
- Bonjour Isidore. Pas du tout, j’étais juste en train de…
- Eh bien, alors, entrons ! lâcha-t-il en lui passant devant.
Louise sentit sa mâchoire se contracter. S’ils s’étaient bien entendus durant leur enfance, leur complicité n’était désormais qu’un pâle souvenir qui décorait les albums photos de leurs parents. Mais elle n’en montra rien et afficha un sourire de circonstance avant de s’engager à sa suite dans la demeure familiale. Fermement agrippée au pot d’Octave, elle évita du regard les grands tableaux qui ornaient le hall d’entrée. Tous représentaient ses illustres ancêtres - de grands Docteurs, des Aménageurs du territoire et même un Gardien de la Mémoire Historique. A chaque fois qu’elle passait devant eux, Louise sentait le poids de leur regard accusateur. Elle n’était pas à la hauteur de sa famille.
- Isidore, mon chéri, nous sommes ravis de te voir, minauda Pervenche lorsqu’ils pénétrèrent dans le salon.
Hubert Aprin lui tapota le dos et lui indiqua le fauteuil le plus confortable de la maison, réservé aux invités de marque et au patriarche lui-même. Louise n’eut pas droit à un accueil aussi chaleureux. Sa mère se contenta d’un “Louise” glacial et son père évita soigneusement son regard, se concentrant sur Isidore. Elle s’assit du bout des fesses sur le grand canapé, posa soigneusement Octave sur ses genoux et se prépara à attendre. Quand son frère était là, elle pouvait attendre des heures avant qu’on ne s’intéresse à sa présence.
- Alors, mon garçon, nous avons ouï dire que le Grand Conseil t’avait chargé d’un nouveau projet du côté des Quais ? demanda Hubert Aprin, les yeux brillants de fierté.
- C’est exact, père. Je comptais vous l’annoncer moi-même, mais les nouvelles vont si vite qu’elles me précèdent.
Et Isidore se lança dans un long monologue sur la résistance des matériaux à l’eau salée et sur la réhabilitation des pièges à poissons, ponctué par les “oh” admiratifs de sa mère et par les “ah” satisfaits de son père. La jeune fille décrocha bien vite pour se plonger dans le compte des épines de son cactus.
Son père lui avait offert Octave la veille de son premier jour d’école, à l’époque où elle ne lui inspirait pas encore la déception. Louise avait à peine cinq ans, mais Hubert voulait lui inculquer le sens des responsabilités le plus tôt possible. Il était entré dans sa chambre, cachant la plante derrière son dos. La fillette avait trépigné, tenté de le contourner, supplié, charmé son père de ses grands yeux verts, rien n’y avait fait. Il s’était assis lentement sur le lit et avait tapoté le matelas pour qu’elle prenne place à côté de lui.
- Ma chérie, demain tu commences ta première journée parmi les grands, tu le sais?
- Oui, père. Je vais apprendre tout ce qu’il faut pour réussir le Grand Ekezamen et après avoir une grande Fonction comme mère et toi.
- Le Grand Examen, avait corrigé Hubert en lui caressant la tête. Et la tradition familiale veut que je te confie ta première responsabilité. Ton frère y a eu droit aussi, tu te rappelles?
- Oui, il a reçu un poisson rouge. Je vais avoir un poisson moi aussi?
Hubert partit d’un éclat de rire franc et sonore. La jeune fille se souvint qu’elle aimait quand son père riait; il plissait des yeux et sa peau formait de petites rigoles autour de ses yeux.
- Non Louise, pour toi j’ai encore mieux. Ça s’appelle un cactus.
Il sortit de derrière son dos la petite plante verte ornée de centaines d’épines. Louise avait voulu la toucher mais son père avait vivement écarté sa main.
- Ce n’est pas un jouet, Louise, et tu n’auras pas de deuxième chance.
Elle avait alors saisi délicatement le cactus et l’avait examiné pendant que son père lui avait expliqué comment en prendre soin. Ils formaient un beau tableau, le père et la fille assis côte à côte sur le petit lit, Hubert souriant tendrement et Louise cherchant déjà un prénom pour la petite plante. Le poisson de son frère en avait bien un, alors pourquoi pas son cactus?
- Eh bien, Louise, tu n’es pas venue nous annoncer ton intention de rester à la Cité, n’est-ce pas? Lui asséna Pervenche.
Son père, sa mère et son frère avaient les yeux rivés sur elle, attendant une réaction de sa part. Elle avait compté deux cent trente quatre épines avant qu’ils ne daignent s’intéresser à elle. Sa mère lui lançait un regard que la jeune fille ne connaissait que trop bien - ce même regard que le jour où elle avait ramené à la maison les résultats du Grand Examen. Ce regard qui, depuis, ne l’avait plus lâchée d’une semelle.
- Non, en effet, marmonna-t-elle. Je venais vous dire au revoir, je pars demain matin.
Elle attendit sagement les reproches.
- Petite soeur, je suis heureux que le Grand Conseil t’ait confié cette mission, c’est une grande chance pour toi.
Tous trois tournèrent vivement la tête vers le Grand Architecte. Isidore, heureux que sa petite soeur entache la réputation familiale en partant pour l’Extérieur? Même Louise trouvait cela improbable. Il ne se préoccupait que de lui, de son excellence et du nom des Aprin qu’il s’employait à hisser au moins aussi haut que le sommet de la Colline. Tout le contraire d’elle. Depuis qu’elle était entrée au Bureau du Recensement, il lui était aussi agréable qu’un bocal de cornichons.
- Réfléchissez un peu, père, mère. Notre gentille Louise a là une occasion en or de se racheter. Elle nous a tous déçus, c’est vrai, mais elle peut redorer le blason des Aprin ! Votre acharnement dans son éducation n’a jamais été vain. C’est grâce à vous, à vos efforts, à votre constance qu’elle a été choisie.
Hubert et Pervenche eurent un petit sourire. Isidore avait toujours su les flatter, les caresser dans le sens du poil.
- Je sais que le Grand Conseil tient beaucoup à cette mission, poursuivit-il avec emphase. Et que notre Louise rentrera en héroïne.
- Si je rentre un jour, pensa-t-elle sans oser l’exprimer à voix haute.
L’idée lui avait effleuré l’esprit plusieurs fois. Elle se préparait à partir dans un monde sauvage et inconnu, parmi les anciens ennemis des citéens. Ils pourraient s’en prendre à elle… Elle s’efforça de refouler cette pensée macabre de toutes ses forces. A ce moment précis, elle fut bien tentée de se remettre à compter les épines d’Octave. Sa mère se chargea elle-même de détourner son attention.
- Bien, si Isidore le dit… soupira Pervenche, légèrement radoucie. Tu nous écriras, tout de même. Et dépose ton espèce de plante dans la cuisine, je demanderai au Préposé au Jardin de s’en occuper.
Louise obtempéra, se retenant d’incendier sa mère. “C’est un cactus, pas une vulgaire plante”. Elle trottina lentement jusqu’à la cuisine, l’endroit même où elle avait annoncé son départ à ses parents et où elle leur avait tenu tête. Ce temps lui paraissait déjà si lointain…
La dernière édition du Bulletin traînait sur la grande table, elle y jeta un coup d’oeil furtif : toujours rien concernant de près ou de loin sa mission. Elle ne put s’empêcher d’éprouver un vague sentiment de soulagement mêlé à la déception. Les adieux n’avaient pas été très expansifs, ses parents ne se préoccupaient encore une fois que de son grand frère. Tout de même, il l’avait sauvée d’une énième discussion désagréable. Et grâce à lui, son père n’avait plus essayé de la dissuader de partir.
- Louise ?
Hubert se tenait dans l’encadrement de la porte. Il eut l’air soucieux un bref instant avant de reprendre son expression habituelle; un Aprin ne montrait pas ses faiblesses.
- Tu n’emportes pas Octave avec toi.
Ce n’était pas une question, plutôt un constat, lancé sèchement à la figure de sa fille. Pourtant, elle aurait juré percevoir une pointe de déception dans sa voix.
- Je me voyais mal l’emporter à l’Extérieur, qui sait ce qui pourrait lui arriver. Et le laisser chez moi alors que je ne sais pas combien de temps je serai partie…
Sa voix se brisa légèrement.
- Tu as raison. Je veillerai à ce que le Préposé au Jardin en prenne soin.
Louise était mal à l’aise. Elle n’avait pas eu de véritable conversation seule à seul avec son père depuis qu’elle avait échoué à son examen et amené la honte sur eux. Elle se remit à se dandiner. Lui se tordait les mains.
- Bien, il n’est pas tôt et mes valises ne sont pas faites, alors…
- Bon voyage, Louise.
Elle regarda une dernière fois Octave en lui adressant un adieu muet : “ C’est toi qui me manqueras le plus ici…” Au moment de sortir de la cuisine, sans crier gare, son père lui attrapa le bras et glissa dans sa main une petite enveloppe jaunie.
- Ne l’ouvre pas tout de suite. Attends d’être là-bas, d’accord? lui murmura-t-il.
Il n’attendit pas sa réponse et sortit en trombe de la pièce. Elle considéra l’enveloppe dans sa main : pourquoi son père voulait-il qu’elle attende avant de l’ouvrir? Elle secoua la tête, classa cette nouvelle question dans un recoin de sa tête et regarda sa montre. Il était tard, plus tard qu’elle ne l’avait prévu. Elle alla embrasser sa mère et son frère - son père avait disparu elle ne savait où- puis quitta la demeure familiale. Elle s’arrêta juste avant de passer la porte gardée du Clos des Erudits. Elle avait grandi dans cette enclave sécurisée où vivaient les citéens les plus aisés, insouciante et insensible au monde qui l’entourait. Elle inspira profondément avant de laisser derrière elle la maison des Aprin, le Clos, et tous ces citéens riches et fiers de leur situation.
Le reste de la journée passa en un battement de cil. Louise, qui avait repoussé l’échéance jusqu’à la dernière minute, se résolut à faire ses bagages, les défaisant toutes les heures pour les refaire ensuite. Elle trouvait cela ridiculement compliqué : elle ne savait pas quel pyjama choisir (les nuits étaient peut-être froides à l’Extérieur), ni combien de brosses à dent il fallait avoir avec soi. Elle n’arrivait pas non plus à faire rentrer son parapluie dans la valise et dut se résoudre à le remplacer par un imperméable bleu marine. Et rien dans la brochure pour l’aider, évidemment. Elle finit par se décider pour ses tenues habituelles, une seule brosse à dent, puis cala le précieux livre de recensement et l’enveloppe de son père entre deux chemisiers. Elle était plutôt fière d’elle : elle avait réussi à caser toutes ses affaires dans seulement deux malles. Elle réalisa alors qu’il était déjà minuit et qu’elle était censée se tenir prête à l’aube. Le Conseil enverrait quelqu’un la chercher; elle espéra que ce quelqu’un était costaud car ses malles pesaient au moins une tonne. Chacune.
La nuit fut compliquée. Louise se tourna et se retourna dans son lit, assaillie par les questions. Elle finit par capituler et se prépara une tisane avant de se plonger dans Le Petit Précis du Recensement, un gros livre ennuyeux qu’elle avait reçu lors de sa formation. Elle ne s’en détacha qu’au petit matin, lorsqu’un bruit de sabot se fit entendre dans sa rue. Elle jeta un œil à la fenêtre et vit une diligence. Réservées aux habitants de la Colline, elles ne descendaient que très rarement dans le quartier des Fonctionnaires. C’était la première fois que la jeune fille en voyait une en dehors des manuels scolaires et elle la trouva magnifique : la capote noire était frappée aux armoiries du Conseil et deux chevaux, noirs eux aussi, piaffaient juste devant sa porte. Le Conducteur l’aperçut et lui fit un signe discret : il était temps de partir.
Louise apprécia chaque minute du trajet, faisant ses adieux aux rues encore endormies. Son cœur se serra quand les fenêtres de son appartement disparurent à sa vue. Elle l’aimait finalement, son immeuble tout gris. Elle ravala ses larmes et se concentra sur le paysage qui défilait devant ses yeux.
Bientôt, les bâtisses symétriques de son quartier firent place à des maisons de bric et de broc, toutes plus sales les unes que les autres, rongées par l’humidité. Elle colla son visage à la vitre pour ne pas en perdre une miette; elle n’avait jamais traversé cette partie de la ville auparavant. Les Citéens l’évitaient comme la peste, et pour cause : le Baraquement abritait les Purotins, tous ceux dont la fonction était si honteuse qu’on les cachait dans des taudis. Louise eut une petite pensée pour le Préposé à la Distribution du Courrier qu’elle avait malmené quelques jours auparavant. Comment pouvait-il supporter de vivre dans pareille misère ? Mais avant qu’elle ne puisse trouver le moindre élément de réponse, la diligence prit un large virage et s’arrêta.
Un énorme mur en pierres bleues se dressait devant elle. Il était si imposant qu’elle n’arrivait pas à en voir le sommet, assise dans la diligence. Une dizaine d’hommes en armure se tenaient devant ce qui semblait être une porte en bois, teinte du même bleu que les pierres. Si les Hommes de Garde n’avaient pas été là, elle n’aurait même pas pu la distinguer. En les observant mieux, elle remarqua qu’ils étaient tous très, très grands. Et qu’à leur ceinture pendait un bel arsenal de couteaux à rendre jaloux un Découpeur de Viande. Elle songea que si on avait voulu à dissuader la population de venir par ici, on ne s’y serait pas mieux pris. Elle descendit péniblement de la diligence, faillit trébucher - pourquoi diable ce marchepied était-il si haut?- et se rattrapa de justesse à la manche du Conducteur. Ce dernier s’écarta vivement, il était inconvenant d’avoir un contact physique avec une jeune fille, qui plus est issue d’une classe sociale plus élevée que la sienne.
Germain d’Honoré se tenait à quelques pas de la porte, vêtu d’un costume vert bouteille, aucunement adapté à un long voyage. Une valise en cuir marron était posée au sol, à ses pieds. Son éternel sourire charmeur aux lèvres, il faisait de grands signes à Louise - au cas où elle ne les aurait pas remarqués, lui et son costume tape-à-l’oeil.
- Bien le bonjour, ma chère demoiselle. J’ose espérer que vous êtes fin prête pour notre grand périple !
Louise hocha mollement la tête, trop fatiguée pour discuter avec lui. Nullement décontenancé par le silence de la jeune fille, Germain se lança dans un long monologue sur les voyages qui forment la vieillesse - ou serait-ce la jeunesse? - alors qu’elle observait le Conducteur descendre péniblement ses lourdes malles de la diligence. Elle esquissa un geste pour aller l’aider avant de se souvenir des règles strictes qui l’empêchaient de prêter main forte à un Purotin. Elle se contenta de l’observer, avec un Germain intarissable comme fond sonore, jusqu’à ce qu’un bruit de sabots vienne l’interrompre et fasse taire momentanément l’Ambassadeur. Une autre diligence, en tout point semblable à celle qui avait conduit la jeune fille jusqu’ici, déboula dans le virage et s’arrêta dans un nuage de poussière.
- On dirait bien que notre ami, monsieur Okada, vient de nous rejoindre !
Aux mots de Germain, la porte du véhicule s’ouvrit, laissant apparaître l’homme, le visage tout aussi sombre qu’au jour de l’Audience Extraordinaire. Il s’était débarrassé du costume étriqué du jour de l’Audience au profit d’une étrange tunique en coton, serrée à la taille, et d’un pantalon large. Il devança le Conducteur et saisit un baluchon en coton - il n’avait visiblement pas emporté autant d’affaires qu’eux- avant de rejoindre à pas lents Germain d’Honoré et Louise. Il les salua à peine, les yeux résolument tournés ailleurs. Il sembla pourtant à la jeune fille avoir croisé un bref instant son regard, mais elle ne pouvait en jurer. Germain, lui, n’était pas le moins du monde troublé par ce salut glacial et, après ce bref moment de silence, reprit le récit de son tout premier voyage.
Elle se sentit subitement mal à l’aise; aucun des deux hommes avec lesquels elle allait devoir voyager ne lui inspirait de sympathie. Germain parlait trop et Monsieur Okada arborait constamment sa mine renfrognée. Elle fut tentée de remonter dans sa diligence et de rentrer chez elle, mais, au moment où elle cherchait son Conducteur des yeux, elle vit qu’il était déjà prêt à repartir. Le temps qu’elle attrape ses malles, il aurait déjà disparu…
- Bien, bien, puisque nous sommes tous réunis, il ne nous reste plus qu’à nous mettre en route pour la gare !
- Une gare? Louise ne put s’empêcher de réagir.
- J’ai cru que vous étiez devenue muette, répondit l’Ambassadeur avec un clin d’œil. Oui, une gare, vous avez bien entendu. Sinon, comment voulez-vous atteindre les Cités Libres?
Elle ne répondit pas, hochant la tête d’un air incrédule. Elle avait vaguement étudié ce qu’étaient les gares, à l’école, mais elles étaient censées appartenir au passé. Au temps d’avant la Grande Guerre.
Le Cartographe fut le premier à se diriger vers la porte bleue, suivi de près par un Germain sautillant et nullement encombré par le poids de sa valise. Louise soupira, empoigna ses lourdes malles et entreprit de les traîner sur le sol poussiéreux. Elle fulminait intérieurement : aucun de ses compagnons de voyage ne semblait remarquer qu’elle arrivait à peine à porter ses valises.
« Pardon, je manque à tous mes devoirs ! »
Germain d’Honoré avait rebroussé chemin, Okada sur ses talons. Ils empoignèrent chacun une malle et les soulevèrent avec une facilité déconcertante. Louise avait déjà remarqué les muscles des bras d’Okada; il devait être très robuste, sans aucun doute. Mais qui aurait pu se douter qu’un homme si mince et délicat comme Germain d’Honoré puisse faire preuve d’autant de force? Ils les portèrent sans peine jusqu’à la porte et l’Ambassadeur sortit de la poche intérieure de sa veste une épaisse liasse de documents qu’il tendit à l’un des Hommes de Garde. Sans doute leur laissez-passer. L’homme, aussi carré qu’un réfrigérateur, examina les papiers avant de hocher la tête à l’intention de ses camarades. Six d’entre eux se mirent à pousser de toute leur force l’immense porte en bois bleu. “Ils ne vont jamais y arriver, songea la jeune fille.”
Pourtant, centimètre par centimètre, la porte s’entrouvrit jusqu’à laisser un passage suffisamment grand pour que trois personnes s’y glissent, bagages inclus. Louise ne vit d’abord rien derrière cette porte, la poussière formant des nuages épais qui lui piquait les yeux. Mais, peu à peu, elle arriva à distinguer une étrange forme argentée.
Le train se dressait là, devant elle, crachant une épaisse fumée blanche.
Je rejoins Xendor et je prépare ma tatane pour te l’assommer sur le coin du museau... Ce chapitre est encore meilleur que le précédent, et je l'ai lu avec beaucoup de plaisir ! Il y a plein de mystères, les relations entre les personnages sont intéressantes et fines (surtout cette histoire du cactus avec le père... j'ai trouvé ça bien joué, et très délicat ans l'execution).
J'ai envie d'étrangler Isidore, très personnellement, et Germain aussi, au passage.
Ma seule remarque (mais je pense que c'est fait exprès), c'est que j'ai un peu de mal avec ce côté extrêmement faible et effacé de ton personnage principal. Le fait qu'elle soit perdue en permanence, qu'elle compte sur la galanterie des hommes, qu'ils soient toujours plus au courant et plus alertes qu'elle... mon esprit féministe s'outre un peu devant tout ça (mais je pense que c'est fait exprès, et que la petite va rapidement se révéler, et découvrir ce qu'elle vaut - et qu'elle vaut beaucoup).
Je ne pense pas me tromper en disant qu'on est dans un format de voyage initiatique, et d'un personnage à la recherche de soi et de la maturité. Du coup... on va dire que ça passe pour cette fois :p
Aussi j'ai apprécié me faire surprendre pour Isidore. Je pensais que c'était un genre de méchant mais en fait pas du tout ! C'est juste son frère. ^^ L'histoire du cactus était aussi intéressante. Je trouve qu'elle a bien sa place ici pour montrer à quel point Louise a déçue sa famille très axée responsabilités.
Bien sûr, la lettre de son père m'a fait tiquer. J'ai hâte de lire ce qu'elle contient.
Si j'ai un mot à dire Pra, courage, franchement. Ne te démontes et ne te dénigres pas sous prétexte que c'est une vieille histoire. Je refuse cette excuse. Sinon, tonneau ! ^^
Xen
C'est un endroit de la ville interdit d'accès ? Elle pourrait aussi croire que le train n'est pas en état de marche. En tout cas ce doit être frustrant d'être la seule surprise "xD (du coup, ce chapitre me fait vraiment tiquer sur un effet "deux hommes qui savent tout et portent sans mal ses valises alors qu'elle patauge dans la semoule". Je trouve ça un peu dommage, alors que ton héroïne m'est très sympathique !
Toute la scène avec son père m'a beaucoup plu <3 (bon, le cactus c'est une plante facile à s'occuper, mais elle avait 5 ans alors c'est chouette qu'il lui ait filé un truc simple ahaha). Et puis, qu'elle lui donne un nom, c'est tout con mais ça rend tout ça tès vivant. En tout cas le papa mal à l'aise qui se montre triste de son départ sans le montrer me plaît. Mais quelle est cette étrange lettre ?
Et oui, parfois on ignore des choses énormes sur sa propre ville, si le gouvernement en place fait bien son travail de propagande.
C'est un endroit surtout gardé, par souci d'empêcher les gens de découvrir la gare. Mais l'endroit est aussi stratégique : c'est derrière un quartier que, les pauvres mis à part, personne ne fréquente à cause des moeurs et des normes sociales.
Peu de personnes sont au courant, en fait, et Germain de par sa position le sait. Okada aussi le sait, mais pour d'autres raisons que j'expliquerai plus tard. Ce n'était pas voulu qu'elle soit la seule femme plongée dans l'ignorance, c'était surtout par souci de cohérence par rapport aux deux autres voyageurs; Et pour les valies, c'est qu'elle en a trop pris huhu. Et n'oublions pas qu'elle vit dans une ville très codifiée, où les hommes sont des gentlemen. Je devrais insister là-dessus dès le début, en fait. Pour qu'on soit moins surpris par cette scène, qu'en penses-tu?
Les cactus sont les meilleures plantes du monde ♥ (en fait je fais mourir presque tout ce que je plante alors j'ai des cactus partout chez moi xD d'où le choix d'un cactus xD) et pour la lettre... Ce sera dans les chapitres à venir ! :D
Je l'ai trouvée très touchante, cette scène à la maison, avec ce petit flashback sur la complicité perdue entre le père et la fille, et puis son sursaut de... quoi ? Regret ? Affection ? Je me demande ce que cache cette lettre mais en tout cas ça laisse espérer que Louise remontera un peu dans leur estime (à ce propos je trouve que tu répètes peut-être un peu trop souvent qu'elle a jeté la honte sur leur famille ; rappelé qu'elle a raté l'examen suffirait, leur réaction nous rappelle encore une fois qu'ils sont déçus, c'est d'autant plus mémorable qu'on le VOIT et que tu ne te contentes pas de le dire, donc inutile de faire des répétitions là-dessus ^^)
Bon, par contre, la présence du frère me le rend encore plus louche... Et puis il a peut-être coupé court à une conversation pénible, mais il est tellement imbu de sa personne qu'on dirait que ça lui fait plaisir de voler à la rescousse de sa soeur. NO ME GUSTA.
La balade dans la ville était une bonne occasion de nous en montrer davantage, en complément avec la description de la fin du chapitre précédent ! Le système de castes a l'air vraiment très sévère, mais ça titille la curiosité. Et l'idée qu'ils puissent cacher des secrets aussi énormes que des trains juste derrière le mur, ça laisse présager du lourd pour la suite !
Le stress de Louise était très bien rendu en tout cas (aha, faire et défaire cent fois la valise, typique !), et elle est vraiment touchante avec ses pensées et ses doutes (et son cactus). Les conseillers auraient quand même pu laisser un peu plus d'indices pour faciliter la préparation ! Ca se trouve elle est partie avec la moitié de sa baraque alors qu'elle avait juste besoin d'une culotte de rechange xD
J'ai grand hâte de franchir ce mur et de découvrir ce qui nous attend là dehors. En compagnie des deux loustics, je pense que Louise ne va pas s'ennuyer... !
Je suis très très contente que la scène du père marche autant :D je n'en espérais pas tant ! Héhéh. Et une lettre glissée secrètement comme ça, ça fait toujours mystérieux, surtout si elle est donnée à l'insu de la mère et du frère.... !
Par contre, tu as raison pour la honte. Je devrais alléger le texte de quelques rappels mais j'avais si peur qu'on ne comprenne pas qu'elle avait jeté la disgrâce sur sa famille.
Et les Conseillers, tout comme Isidore, sont de vraies petites crasses :D Ma pauvre Louise, quand j'y pense, je lui colle aux pattes des gens pénibles. Oh la la.
Merci en tout cas de tes commentaires ♥ Je suis très touchée de ta visite et du temps que tu as pris pour pointer les défauts de mon histoire encore bien bancale. Bisous fesses !
Eh beh écoute, moi je le trouve fort bien ce chapitre :D J'ai passé un super bon moment, j'ai bien rigolé (je sais pas, y'a des petits détails que je trouve trop mignons et qui me font sourire, ça me met de bonne humeur C'EST TROP BIEN)
J'élis tout de suite Octave comme mon personnage favori héhéhéhé (non vraiment, t'as réussi à le rendre attachant, quel genre de sorcière es-tu). D'ailleurs, au début tu dis que Louise le serre contre elle, et je me suis fait la réflexion que ça devait quand même un petit peu piquer ^^ Du coup, peut-être que le verber "serrer" est un peu trop fort ?
Je t'avoue que j'ai été super surprise à la fin, je m'attendais pas du tout à ce que la gare soit si proche, mais c'est agréablement inattendu !
Sinon, je n'ai rien à redire, mis à part que je suis impatiente de lire le chapitre 4 ! Bravoooo, tes efforts ont payé <3
D'abord merci de ton commentaire :D il m'a fait sourire et c'est trop bien aussi !
Pour Octave, sérieusement, c'est un personnage bien plus important qu'on ne pourrait le croire... :D ! Je pense que c'est aussi mon préféré, avec Louise bien sûr. Et tu as raison, serrer un cactus contre soi n'est pas vraiment une bonne idée. Je vais y remédier !
Hé oui, on peut ignorer des endroits dans sa propre ville ! Il suffit que ce soit bien caché, et surtout bien gardé !
Merci merci en tout cas <3
Plein d'amour sur toi pour ce commentaire, merci merci merci !
Eh oui, pauvre Louise ! Et je ne vais pas être clémente avec elle par la suite, malheureusement... Vilaine auteure, vilaine. Heureusement, elle va découvrir autre chose que sa Cité hyper hiérarchisée, comme tu le dis si bien.
Ah ah oui, le message d'Akhim. Effectivement, il va aussi nous réserver des surprises celui-là !
Sinon sinon... Son frère est un poison. Je suis contente que tu aies perçu exactement ce que je voulais qu'on pense de lui.
Pour la gare, en fait, cela trouve une explication logique dans les échanges entre la Cité et les Peuples Libres, parce que oui il y en a. Les voyages par contre sont interdits et déconseillés aux Citéens, cela va sans dire. Je devrais effectivement modifier ce passage : ils sont au courant que des échanges transitent entre la Cité et l'Extérieur, mais que c'est vraiment règlementé et dans un but bien précis. Merci de l'avoir mis en lumière !
En tout cas, depuis quelques jours, l'inspiration est reviendue et le chapitre 4 arrive incessamment sous peu. Merci encore de ta venue et de ta lecture <3
C'est un très bon chapitre que j'ai découvert. Notre Louis, après des adieux à ses parents (apparemment déchirés de chagrin et inquiets ;)), va enfin partir pour son grand périple.
Mais juste avant, tu as bien pris soin de nous montrer les différents quartiers de la cité au travers de la demaure des parents, de celle de Louis et de celle des Purotins, j'ai vraiment apprécié.
Le train à l'extérieur donne tout de suite le ton à notre Louise. Ce périple sera rempli de découvertes... qu'on a hâte de faire avec elle.
Ohlala ça me rassure parce que je le trouvais très mauvais, ce chapitre...
Héhé oui tellement effondrés, ses parents ! Au final, seules les apparences comptent pour eux n'est-ce pas?
En tout cas, je te remercie de ton passage et de ton commentaire. Le chapitre 4 arrive tout bientôt d'ailleurs :")
Je vois que toi, tout comme moi, tu met des mois à écrire un chapitre x)
mais ça en vallait la peine ! Il est vraiment bon, agréable à lire. Et tu sais quoi ? je viens de rerelire la passe-miroir, et je trouve que ton récit est ... en fait très semblable !
C'est à la fois une très bonne chose (la passe miroir est un excellent livre) et un petit bémol : j'espère voir ton histoire évoluer différement de la passe-miroir !
Ceci étant, pas d'inquiétude, je fais cette remarque alors que c'est seulement ton troisième chapitre, donc je m'avance un peu trop u_u
bref, j'attends la suite avec impatience, voir cet au-delà des murs :)
Ne t'inquiète pas, mon histoire n'a rien à voir avec la PM pour la suite ;) C'est vrai que quand on écrit, on est forcément influencés par ses auteurs préférés, je m'en rends compte en lisant des textes de plumes. Heureusement, Louise a une aventure toute tracée pour elle !
Encore merci ! Et cette fois, le chapitre 4 ne va pas tarder x) il est fini mais il doit juste passer en BL... avant publication !
A tout bientôt :)
Enfin o/ L’attente en aura valu la peine. J’ai beaucoup aimé ce chapitre ! Octave, oh, quelle belle idée ! Juste le fait que Louise ait un cactus qu’elle chérit, c’est charmant et original comme tout. Ensuite le fait que son père le lui ait offert à un moment crucial de la vie, ça ajoute de la profondeur à l’histoire, et finalement, le fait que ce soit un cactus, facile à faire vivre et tout, et pas un poisson rouge comme son frère, ça ajoute mais tellement ! (Mais tu sais, un jour mon frère a tué un cactus. Eh oui. Il l’a trop arrosé et le pauvre s’est tout écrasé) Et puis les épines qu’elle compte, c’est parfait.
Son papa est tout émouvant ! C’est bien de savoir qu’elle n’est pas vraiment détestée de sa famille.
Je n’aime toujours pas trop Germain, avec son assurance à tout casser. D’ailleurs je n’avais pas tout à fait compris (ou j’avais oublié ? Ça fait longtemps) qu’il allait accompagner Louise. Je vais apprendre à mieux le connaître, je suppose !
J’ai hâte de découvrir l’extérieur ! Déjà le train, ça promet. La fin du chapitre, ça m’a rappelé Harry Potter ♥
J’ai trouvé ce détail : « pourquoi son père voulait-elle qu’elle attende avant de l’ouvrir? » voulait-il
Vivement la suite et à bientôt !
J'ai corrigé la petite erreur huhuhu.
Alors oui, il l'accompagne, le Conseiller le dit dans le premier chapitre. Mais c'est ma faute : je dilue trop mes publications et on oublie des détails... Je vais essayer d'y remédier, promis !
J'adore les cactus : c'est une plante mystérieuse. Mais on peut les faire mourir oui x) Disons que je ne voulais pas laisser partir Louise sans dire au revoir à sa famille, elle est quand même bien élevée la petiote. Et je voulais plonger le lecteur dans l'univers des Aprin, pour montrer à quel point elle était différente... Puis le cactus a son importance, tu verras :D
Encore un grand merci pour ton gentil petit mot, c'est très encourageant !
Bravo!