Chapitre VI Le baise en ville d'Evelyne Cornais

Bianca regarda sur Google Map ou se situait la rue Jules Flandrin, le smarphone ramait bien entendu ! L’adjudant Philibert, une jeune recrue lui demanda poliment si elle avait besoin de son aide et lui indiqua l’adresse en lui conseillant d’y aller à pied, c’était à 100 mètres de là. Il était mignon, le petit Phillibert. Ce n’était pas comme ce vieux crouton d’Herman. Il était temps que les flics à pépére partent à la retraite ! Du moins, c’est ce qu’elle pensait.

Elle remercia vivement le planton.

— Merci Phillibert !

— Appelez-moi Victor, capitaine, si je peux être utile !

Elle lui répondit par un sourire. Quel charmant garçon, ce Victor !

Bianca envoya rapidement un bref texto à la légiste !

Lui indiqua qu’elle arrivait dans le quart d’heure.

Arrivée au bas de l’immeuble, elle continua, traversa l’avenue Gabriel Peri/Jules Flandrin, de l’autre coté coulait l’Isère…

Elle réfléchissait à toute vitesse, Impasse de l’Abbaye, Jules Flandrin, Chemin du Halage, tous ces lieux étaient très proches les uns des autres. Elle s’avança jusqu’aux rubans que la police scientifique avait mis en place dimanche

et téléphona à Michot.

— Ne te casse pas la tête, Bianca, de là où je me trouve je te vois, tu dois me voir également à la fenêtre du dernier étage. Si c’est là que le tueur… il n’avait que le boulevard à traverser.

À grandes enjambées Bianca fut de l’autre côté du boulevard, elle grimpa deux par deux les marches de l’immeuble, un bon exercice pour les muscles fessiers.

La porte était ouverte

— Entre Bianca, je te présente le Baise en ville de Madame Cornais ! Tu dois te demander comment je connais cette adresse, je te le dirais peut-être si tu es sage !

— Tu penses que c’est ici qu’Évelyne a été tuée…

— J’en suis certaine. Son ADN traine partout ici, en même temps, elle recevait souvent ! Je peux même te dire comment elle procédait.

Devant la mine ahurie de Bianca, elle s’exclama

— Je t’expliquerai tout en temps et en heure. Mais d’abord, je vais t’expliquer comment ça, c’est passé, je lis ici comme dans un livre ouvert à la bonne page ! Mais au fait, pourquoi es-tu partie comme une voleuse en criant comme une folle ?

— On n’est pas là pour ça ! Si tu n’as pas compris !

— De toute façon, je m’en moque ! Du coup, j’ai eu double ration et ils étaient en forme…. J’ai eu du mal à marcher le lendemain !

— On s’en fout de ton trou de balle ma chérie. Nous sommes ici pour élucider un meurtre, rien de plus.

— Elle est jalouse, elle est jalouse…

— Clara !

— Bon comme tu veux si tu n’es pas curieuse…

— Au fait, c’est un boulot de légiste de s’immiscer dans une enquête ? Pourquoi es-tu là ? Qui tu as rencardé ? Avant de m’en dire plus, répond à ces questions veux-tu ?

— Eh bien, je ne peux pas donner mes sources !

— Non seulement tu peux, mais en plus tu dois, sinon je te mets en garde à vue pour entrave à enquête

— Tu es vache ! Rendez service…

— Bon tu dis tout ce que tu as à dire, y compris comment tu as eu les clés du studio et on en parle plus OK !

— Bon après tout ! Disons que tout le 36 Leclerc connaît cette adresse, même le tram A est passé sur Évelyne, il n’y a que toi qui n’avais pas cette info ! J’avais participé à une partie à trois avec un gars de chez nous, n’insiste pas je ne dirais pas qui c’est ! Je connaissais cette adresse, c’était ouvert, je suis rentré… Après j’ai fouiné un peu partout, il n’y a aucune trace de sang ni de lutte, ni ici ni sur son corps, je n’ai trouvé aucun vêtement, ni rien… le mec à fait le ménage comme un pro, et il n’a laissé aucune empreinte… ni sur elle ni ici !

— Alors comment peux-tu être aussi sûre que c’est ici qu’est morte la victime ! Bien sûr, maintenant que l’on connaît l’adresse, la scientifique viendra voir, mais…

— Je vais t’expliquer quelque chose, j’ai horreur des taches ménagères, régulièrement j’ai recours à des femmes de ménage pour entretenir mon 60 m², et bien je n’en ai jamais rencontré une qui astique aussi bien qu’ici ! Donc c’est forcément quelqu’un qui a fait le ménage pour effacer les traces…

— Bon, soit, s’il y a quelque chose à trouver, la scientifique s’en occupera demain, en attendant je vais mettre les scellés ! Sinon, le compte rendu de la victime…

— Ni coups ni traces de luttes donc elle  le connaissait et ne s’attendait pas à ça, elle a les ongles longs. Il y aurait des particules de peau si elle s'était débattue. Ni alcool ni drogue, dans l’organisme non plus. Date probable de la mort, le 10 janvier dans l’après-midi, elle n’a passé qu’une nuit sous les branches ou on l’a trouvée. Elle était déjà morte quand on l’y a déposé. Je dis bien déposée ou jetée pas trainée. Le plus probable c’est que le mec l’a chargée sur l’épaule et l’a balançée là ou on l’a trouvée. Ce n’est qu’à quelques mètres d’ici… Le seul truc un peu chelou, c’est qu’elle a eu des rapports sexuels !

— Consentis !

— Heu ! Hem, hem ! Comment dire... ni consentis, ni non consentis… post mortem ! Par tous les trous, quel malade ! Détail sordide, mais capital, le tueur doit posséder une force peu commune !

— C’est-à-dire ?

— Il a broyé ses vertèbres cervicales à mains nues. Tout était en bouillie, elle a dû mourir sur le coup ! Le style de mec qui arrête un train avec un pouce et qui abat un baobab avec le tranchant de la main !

— Il y a des choses qui m’étonneront toujours, comment on sait si les pénétrations ont été du vivant de la femme ou après !

— Les chairs ne réagissent pas de la même façon, c’est tout !

— Mais tu as trouvé du sperme ! Un mec qui baise une morte il ne pense pas à la capote !

— Si, il y a pensé, il a même dû en utiliser plusieurs ! On a affaire à un monstre qui maitrise tout. Il semble n’avoir commis aucune erreur ! Incroyable ! Le mec sera dur à choper !

Leur conversation fut interrompue par une sonnerie de portable !

— C’est le tien Bernardi, ma sonnerie est moins ringarde !

Bianca réussit à extraire de la bonne poche l’engin de malheur avant qu’il ait cessé de sonner, une prouesse pour elle !

— Lieutenante Bianca Bernardi, j’écoute !

Elle avait été mauvaise langue, c’était le major Herman qui l’appelait, ce devait être sacrément important !

— Lieutenant ! Désolé de vous déranger, mais nous avons un pépin ! Une sacrée merde vient d’arriver ! Sébastien Chaffut nous a faussé compagnie, il était comme un légume, avachi sur sa chaise, on ne s’est pas méfiés ! Dans l’état qu’il était, il n’a pas dû aller bien loin, des hommes sont à sa recherche…

Herman cherchait ses mots, il ne faisait pas le fier ! Elle en profita pour le couper.

— J’arrive, Herman ! Surtout, ne bougez pas !

Elle aurait aimé l’insulter, mais, déjà qu’il ne l’aimait pas ! Non ça ne servait à rien de tirer sur une ambulance, Herman devait avoir son compte, inutile de le charger.

Elle se retourna vers Clara Michon et lui dit !

— J’espère que tu m’as tout dit, là j’ai une urgence, j’avais d’autres questions, mais… on se voit demain !

Alors qu’elle tournait le dos s’apprêtant à quitter les lieux elle rajouta cependant !

— Au fait tu sais comment on t’appelle au 36 boulevard Leclerc : Clara nichon…. Ah ! Ah ! Ah !

— Ho ! que c’est drôle ces enfantillages, figure-toi que je connaissais mon surnom, il date du collège ! Au fait, fais gaffe Bianca, bientôt on t’appellera Bianca rien dans le lit, ça, c’est drôle ! Certains au 36 pensent que tu as des toiles d’araignées dans la tuyauterie !

— Salope !

— Moi aussi je t’aime, à demain, ma belle !

Et alors qu’elle courait déjà dans l’escalier

— N’oublie pas de passer la tondeuse dans le jardin sinon les lapins ne trouveront pas le terrier !

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