Chapitre VI - Où Hyriel se découvre une vocation (3/3)

Notes de l’auteur : [Version mise à jour le 26/04/2025.

Attention, gros remaniement du texte qui suit !
Nous avons décidé d'inscrire notre récit dans le genre du réalisme magique en forçant bien davantage le trait du gothique, par exemple en faisant de l'Hôpital un être vivant à part entière et en laissant planer le surnaturel sur la nature d'Hyriel.
D'où le reclassement du texte en fantasy (à défaut de catégorie réalisme magique).

Merci pour vos lectures et nous vous souhaitons, à vous qui arrivez, bon chemin du repentir ~]

 

— Tu dormiras à même le sol les sept prochaines nuits, décréta le recteur.

Hyriel ne leur fit pas le plaisir de s’accabler, d’autant que n’être pas châtié l’eût étonné. Il acquiesça sans contestation. Oui, ce résultat était à prévoir. Mais il ne le découragerait en rien.

Le duo d’officiers s’activa à dégager la caisse en bois et le matelas défraîchi du 251. L’un d’eux se libéra le passage en poussant le béquilleux. Autour, des camarades soupiraient, réjouis que la correction n’eût pas été pour eux au nom de Dieu savait quel motif. Voir la foudre tomber sur le voisin procurait toujours un soulagement, quoique peu chrétien. Or Hyriel l’avait cherché, cet éclair-ci ! Quand Berlinier et ses hommes eurent quitté le dortoir avec le lit, l’on s’allongea enfin.

Estienne adressa à Hyriel, aussi longtemps qu’il put avant de devoir disparaître derrière son rideau, un regard empathique mais plus humide qu’il ne l’eût souhaité. Ç’avait été trop beau…

Hyriel s’efforça de lui rendre un air rassurant. Sept jours, ce n’était pas si long… Il devait toutefois admettre regretter sa couche, pas tant pour son confort – tout relatif – mais en raison du maintien en hauteur qu’elle lui offrait. Le seul fait d’avoir à s’installer à terre, sans mur ni meuble sur lesquels prendre appui afin de manœuvrer ses jambes inertes, représenta une première rude épreuve pour son équilibre précaire et ses faibles mouvements. Se concentrer. Planter ses béquilles de manière à s’y laisser glisser sans chuter… Se rattraper une fois au sol en prenant tout son poids sur l’appui d’un bras tremblant. Enfin allongé, il dut s’accommoder de la pierre glaciale. Puis se faire à l’idée qu’au cours de toute la semaine à venir, il serait perclus de maux davantage encore que ces derniers matins.

Au moins, Hyriel pouvait se consoler en songeant que, si Berlinier n’était pas dupe, son numéro avait malgré tout ému quelques âmes, dont celle du prêtre. En restant dans ce rôle de piété, il trouverait donc des gens à amadouer et des pistes utiles à améliorer sa situation. Premier maillon de ruse, que d’être dans de bonnes grâces ! Cette pensée lui mit du baume au cœur, autant que de se rappeler la joie d’Yvon, Maurice et d’autres pensionnaires à sa lecture. Habité par la satisfaction de l’acteur revenu en coulisses après sa prestation, il s’amusa à tirer, avec une lente cérémonie, le rideau rapiécé autour de sa place à même le sol.

L’humeur farcesque ne dura pas : Hyriel s’installa tant bien que mal de côté. Une première vague de douleur le fit frissonner de bout en bout. Il eut l’impression d’être devenu des pieds à la tête un morceau de plomb lorsque, au-dessous, la pierre joua à l’aspirer aussi facilement que si elle n’avait été qu’un sable mouvant. Et ses plis de bouches prêtes à s’ouvrir répugnaient l’infirme. Il gémit. Il se tourna, se retourna, traîna ses jambes pour les ajuster d’une façon, puis d’une autre – toutes apaisantes… les premiers instants seulement. Ne pas se laisser avaler. Varier sans cesse sa posture. Faisant une croix sur l’idée de trouver le sommeil, il se concentra sur son objectif de feinte piété. Pour conserver la complicité des vicaires, il allait lui falloir être plus subtil que ce soir dans les futurs étalages de sa divinité vantée à Estienne.

Repenser à lui le poussa à tourner la tête en direction de son lit. Plus les jours allaient, plus ils s’appréciaient – eux que tout aurait dû opposer. Hyriel gardait aussi à l’esprit que la robustesse de l’ancien soldat serait précieuse, au moment de s’enfuir de cet Hôpital !

oOo

Le dimanche arriva. Prétendu « jour de vacance ». Dans les faits, quatre heures de messe occupaient la matinée. Deux cent cinquante âmes ramassées entre les murs du bâtiment, éclairées d’une lumière cireuse telle la face d’un mort, attendaient l’office. Debout. Au plus près du chœur, les administrateurs bénéficiaient des bancs. À peine entré, Hyriel en eut déjà assez. Au moins put-il compter sur le bras de Maurice, qui le dispensait de reposer tout son poids sur ses seules béquilles alors que deux premières nuits par terre cisaillaient ses membres. Le manque de sommeil pesait sur ses paupières et son crâne. Les poches violettes qu’il avait sous les yeux, Hyriel sentait la fatigue les étirer jusqu’au milieu de ses joues.

Pourtant, il ânonna les chants avec les autres. Kýrie, eléison. Seigneur, prenez pitié… et abrégez cette messe, s’il vous plaît. Mieux encore : il décida de sourire. Sourire à la manière d’un défi. Et lever angéliquement la tête en une attitude absorbée. Puisque, ici, son enveloppe charnelle percluse de plaies devenait son ennemie, Hyriel lutterait pour en faire son armure. Que l’adversaire s’y cassât le nez et que nul ne vît ce qu’elle abritait. Seul peut-être son regard s’était habillé d’un bleu dur. Dur mais par-là même sincère dans sa prière portée en étendard : Ce n’est pas encore aujourd’hui, Bon Dieu, que tu recevras mon âme damnée à juger. Litanie secrète qu’Hyriel se jura de réaffirmer chaque jour, à chaque liturgie. Jours que, d’ailleurs, il avait entrepris de compter – se répétant la date précise plusieurs fois au fil des heures. En l’occurrence : dimanche 4 janvier 1665.

Une fois prise la ration de midi, cela commença enfin à ressembler à un jour de repos. La « vacance » consistait à pouvoir sortir. Déambuler dans les couloirs, au-dehors, au sein d’une cour, tant que l’on revenait à heure sonnée pour le repas. Une grille séparait hommes et femmes. Hyriel apprécia d’errer à l’extérieur où les grappes de pensionnaires se formaient au gré des affinités. La meute vigile était toujours de guet, mais se tenait au loin en un cordon plus lâche, comme un peu de mou octroyé à la laisse d’un chien. Hyriel se sentait néanmoins particulièrement surveillé depuis sa performance liturgique. Les officiers voulaient déceler en lui des signes étayant la thèse de la piété ou celle de l’aliénation. Il le savait : il ne se déferait pas si vite de ces lorgnades inquisitrices promptes à voir des cornes sous ses cheveux et des serpents au bout de ses mèches ; à faire du bleu de ses prunelles le plus sournois des poisons et de la pointe de ses béquilles des griffes prêtes à saillir. En ce moment encore, il percevait tout cela flottant autour de lui. Il serra les dents. C’était étouffant. Autant que l’œil des gardes qui revenait sans cesse le surveiller par le trou dans la porte du cachot, à La Barthe. Surtout avant une nouvelle torture… Il trembla. Son pouls accéléra.

— Hyriel ! s’entendit-il héler par une petite voix.

À la grille, Théa sautait à pieds joints. Ses mains trapues serraient fort les barreaux. Il claudiqua jusqu’à elle, sentant ses angoisses s’envoler au rythme de ses béquilles. La jeune femme étendit ses doigts aussi loin qu’elle put vers son chevalier aux belles jambières. Hyriel se libéra une main pour prendre celle de son amie, quand soudain la pauvre Théa refoula un puissant bâillement.

— J’ai pas pu te dire avant mais c’était bien, ta prière ! Oh là là, c’était bien !

— Je suis ravi que ma modeste lecture t’ait plu, sourit-il en s’inclinant maladroitement.

— C’est toi qui as raison, on devrait danser plus souvent ! Toi et Estienne, z’avez raison : lui aussi, tu sais, il aime danser. En se-cret. Rien qu’a-vec ses a-mis !

Hyriel n’eut pas l’occasion de rebondir : les pupilles soudain plus graves de Théa s’accrochèrent à leur camarade masqué, qui semblait justement approcher de leur côté.

— Alors… c’est pas encore fait ? souffla-t-elle d’un air entendu, plein d’une déception qui n’en pouvait plus d’avoir vu Estienne toujours avec son tissu ces derniers jours. Ou alors… faut le temps que ça pousse ? Comme les cheveux, vrai que ça prend du temps après tout.

Hyriel déchanta. Il regarda alentour, comme pour s’assurer qu’on n’entendrait pas son secret – ou plutôt, en réalité, que des officiers ne fussent pas trop occupés sur lui. Cela avait l’air d’aller. Si l’on pouvait dire… Une bagarre venait d’éclater dans la cour des hommes et les molosses s’affairaient à mater les indisciplinés qui gueulaient pour un motif qu’Hyriel n’avait même pas pu voir. Aux attitudes apathiques des enfermés autour de la rixe, il comprit que ce genre d’événements relevait de l’habituel. Cela offrait au moins une diversion dont il profita pour se recentrer sur Théa, qui, elle, s’intéressait à peine à l’échauffourée, toute à sa préoccupation. Le guérisseur improvisa :

— C’est une jolie comparaison. Mais là c’est différent. Et d’ailleurs, je voulais te dire…

Trop tard. Estienne était arrivé. Théa avait juste eu le temps de placer avec autorité son index devant sa bouche, avant de frotter ses yeux brouillés de fatigue. Le muet salua Hyriel, puis posa deux doigts sur son masque. Il les porta au travers des barreaux, jusqu’à la joue de leur amie qui sourit. Cependant, face au silence de gêne qu’il comprit avoir jeté – silence relatif, avec les cris, coups et insultes un peu plus loin – Estienne écrivit en s’efforçant d’ignorer lui aussi l’empoignade :

Y A QUELQUE CHOSE ?

— Notre chère Théa me demandait des nouvelles de… ce que tu m’as surpris en train d’essayer l’autre soir, appuya le sorcier-soigneur, avant de se retourner vers la petite femme pour expliquer, sincèrement contrit : Comme je le craignais, je… ne peux plus utiliser mes pouvoirs, et… tout ce que j’ai réussi à faire, c’est réveiller Estienne en m’y aventurant. Je suis désolé.

Théa s’était figée, droite comme un piquet, à ronger son ongle. Ses larmes coulèrent, puis vint la colère. Quand elle tapa des pieds, Hyriel en sursauta et se mordit la lèvre de honte.

— Mais non ! C’est vraiment méchant d’enlever des pouvoirs qui font le bien !

Hyriel acquiesça tristement. Et comme si elle était responsable du faux espoir inspiré à Estienne, la petite femme leva vers lui sa figure rougeaude et humide. Aussitôt, il passa les mains à travers la grille et l’étreignit. Son ronron tenta d’apaiser ses pleurs. Le sorcier pour sa part resta en retrait, immobile à ne savoir que faire. Il s’en voulait. Ses prunelles errèrent aux environs, notant le retour des officiers les uns à leurs postes, les autres à l’intérieur avec les indociles matés. Hyriel finit par répondre un sourire gauche à Théa qui, elle, reniflait pour tarir ses larmes. Quand l’enfermée 103 s’avança, inquiète d’avoir entendu sa camarade sangloter, il signa qu’ils avaient la situation en main. Puis un merci. La femme haussa les épaules et tourna les talons, tandis qu’Estienne levait le menton de Théa du bout de son doigt. Il lui adressa un regard sûr. Vite, il écrivit sur l’ardoise pendue à son cou et indiqua à leur ami de lire :

IRIEL A FAIT CE QU’IL A PU !
PAS GRAVE : IE SUY
COMME ÇA DEPUY
10 ANS & ACCOUTUMÉ

Le guérisseur s’exécuta, non sans déglutir à ces mots qui lui remuaient les tripes. Théa essuya ses yeux. Elle fit appel à sa vaillance et refoula sa peine dans un dernier soubresaut de gorge.

— Ben merci quand même Hyriel, lui dit-elle une fois son sourire retrouvé.

— Mais je t’en prie. C’était une si noble intention de ta part, Théa Beau-Sourire, que c’est à toi que devraient aller tous les remerciements ! Tu es quelqu’un d’adorable.

— Adorable ? Oh là là là là ! Vous aussi ! Et vous êtes les meilleurs amis du monde !

Elle se tourna vers les autres femmes. Certaines, accroupies en cercle, avaient l’air d’improviser un jeu en traçant au sol. Lina, redressée parmi ses consœurs, s’intéressait à elle avec anxiété : l’avait-elle vue pleurer ? Attirée par la distraction du petit groupe, Théa choisit de le rejoindre après un « au revoir » de sa main vers les deux camarades, qui lui rendirent son salut. Si Lina accueillit volontiers la 149, deux voisines se levèrent aussitôt et prirent congé d’un pas ferme. Le sabot de l’une se vengea sur un caillou ; l’autre tira sur Théa un regard agacé : elle ne supportait pas qu’on lui imposât l’exubérante égarée qui souriait de tout et ne comprenait rien de leur détestable situation. La petite femme, déjà occupée à jouer, n’avait pas réagi.

Hyriel et Estienne décidèrent sans un mot de déambuler à leur rythme, simplement côte à côte, en silence dans le vent d’hiver. Par à coups, le muet tantôt tapait ses bras emmitouflés dans son vieux gilet de laine, tantôt frottait ceux de son ami qui, lui, s’était muni d’un châle. Ce dernier s’oubliait à fermer les yeux pour apprécier ce geste bienveillant, le visage détendu, reconnaissant.

Très vite néanmoins, la douceur s’envola avec la percée de cris rauques ou gémissants à l’autre bout de la cour. Hyriel pâlit. Son ventre se noua en découvrant une escadrille de gardiens qui ceinturait un groupe de codétenus aux démarches pantelantes, aux regards vitreux ou douloureux de clarté, aux membres contracturés qui allaient où ils voulaient indépendamment de toute volonté. L’excursion des aliénés jugés capables de mettre un pied dehors. Le pire fut pour Hyriel le grincement mordant des fers que certains portaient aux chevilles et à la taille. Il savait, pour avoir été chargé de chaînes des semaines durant, combien elles brûlaient, irritaient, bleuissaient la peau, pesaient au corps et au cœur. Sa gorge lutta contre une montée d’angoisse.

Ses déglutitions firent se retourner Estienne. Au spectacle des contractures qui tordaient le visage de son ami, le vétéran fit volet d’un pan de son gilet et passa la main sur sa pommette. Il l’invita à aller s’asseoir le plus loin possible. Les joues empourprées, Hyriel chercha ses mots. Mots qui finirent par déferler avec l’urgence des besoins qu’ils portaient : se trouver des moments humains ici, en attendant de s’organiser pour s’enfuir.

— On pourrait… j’ai pensé… se donner des occasions de parler. Pas au lit… enfin, à un endroit plus prudent, quoi. Histoire de prendre le temps. Et pour rire à l’abri, le dimanche après-midi comme aujourd’hui, là. Et ces images aussi, que tu as écrites le soir de mon arrivée, tu sais…

Ce pouvoir charmeur, qu’il avait lu à l’œuvre sous la main d’Estienne, capable de créer une réalité neuve avec celle-là même qu’il subissait… accepterait-il de le refaire pour eux deux ?

— Enfin ça m’a plu, tu vois, j’aimerais en relire si tu veux bien, et ce que tu m’offres à lire moi je pourrai comme ça l’apprendre, et te le donner à entendre mais il nous faudrait, quoi, une cachette rien qu’à nous. Tu saurais un endroit où on peut être libre ?

Les yeux fermés, Estienne avait écouté le flot où, loin de toute présence indiscrète, avait cascadé l’accent catalan de son ami. Ce mariage d’envolées colorées et de R enroulés, de chaleur et d’austérité – c’était donc ça, sa voix vraie et entière ? Quand il ne lui fallait pas cacher son pays, à l’heure où France et Espagne ne se goûtaient pas toujours bien en dépit d’une union royale. Ce qu’elle est belle ta voix, Hyriel ! Sûr que je la souhaite pour porter mes mots de craie. Et les avoir par elle si incarnés ! Vivants. Il acquiesça. À ceci et au reste.

IE TROUVEROY
POUR L’ENDROY

Hyriel sourit. Ses yeux étaient brillants comme de fièvre, d’un bleu plus impressionnant encore que d’ordinaire. Temps d’arrêt. Ils prêtèrent oreille à la bise et aux bras d’arbres décharnés qui battaient par à-coups la grille là-bas. Estienne réfléchit, secoué entre ces sons. Il cilla avec malice, donna quelques jets de sa craie dans le vide comme s’il le cadençait, et offrit à son ami puisqu’il aimait les images qu’il écrivait :

LE VENT QUI SIFFLE
ET LES BRANCHES QUI TAPENT
PRENNENT CES BARREAUX
POUR LES CORDES D’UNE LYRE

À peine la craie d’Estienne commençait-elle à s’animer qu’Hyriel la suivit avec attention, laissant chanter les mots en lui. Ses paupières se fermèrent. N’entendre que la musique. Grâce à la magie d’Estienne, il percevait autrement le son du vent, désormais semblable à celui de son pays lorsqu’il faisait balleriner leurs forêts. Un son dont il retrouvait le rythme dans la partition d’Estienne. Quand il rouvrit les yeux, ce fut à son tour de ciller avant de lire de nouveau, cette fois à voix haute, sans cacher son accent. Hyriel s’émerveilla en voyant l’ombre du muet, détachée de lui, et qui dansait au son de ses mots ! Envoûté par la beauté du moment, il sentit son cœur accélérer.

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Cléooo
Posté le 24/01/2025
Encore un très beau chapitre :)

J'aime beaucoup le côté passif-agressif d'Hyriel, sa subtile révolte. Bon il n'a pas berné tout le monde, mais c'est très intéressant de voir qu'il a quand même réussi "à en avoir" quelques uns, et c'est d'autant plus intéressant de voir l'impact qu'il a sur ses codétenus. Il rassemble ses alliés on dirait, comme s'il fomentait quelque chose de plus large.

Le passage avec Théa et Estienne était très touchant. J'aimerais que s'ils parviennent à partir, ils l'emmènent avec eux, elle est trop innocente pour être dans un endroit pareil (pas que qui que ce soit le mérite, mais Théa me semble particulièrement fragile).
J'aime beaucoup aussi le rapprochement entre Estienne et Hyriel, cette dernière scène très humaine... C'est un peu comme s'ils devenaient chacun, dans ce moment, un moyen pour l'autre de s'évader de l'endroit où ils sont.
Le moment est d'autant plus précieux qu'il arrive après le passage des "aliénés". On sent l'impact sur Hyriel devant cette scène.

À bientôt :)
JeannieC.
Posté le 31/01/2025
Re !
Ahah oui, Hyriel expérimente on va dire xD Il voit les poissons qu'il peut ferrer, même si ça lui attire quelques ennuis ! Et au passage c'est touchant de lire ta sensibilité à la dimension "collective" qui se met en place. Clairement, Hyriel est théâtral et aime marquer les esprits. Montrer que leurs tortionnaires ne sont pas tout puissants.

Mowiiiii, bien sûr qu'ils vont avoir à l'esprit de ne pas abandonner Théa <3

Merci encore !
A une prochaine =)
XavBlier
Posté le 14/11/2024
Bon... La punition est tombée mais Hyriel ne se démonte pas. Il a même trouvé une piste intéressante pour exploiter son environnement, pourvu qu'il fasse les choses un peu plus subtilement les prochaines fois et ne se laisse pas déborder par son caractère xD
J'aime toujours autant ce personnage sur la brèche, qui a des bonnes idées mais toujours si près du débordement de colère ou de provocation ! Ça en fait un perso vulnérable et intéressant par cette imprévisibilité.

Et on clôt le chapitre sur un moment de profonde humanité, où la violence de l'asile s'efface un peu, le temps d'un poème et d'un peu d'amitié.

J'arrête là pour cette fois.
À bientôt !
JeannieC.
Posté le 15/11/2024
Encore une fois, un grand merci pour tous tes commentaires <3 Ça fait vraiment chaud au cœur de lire des retours comme le tien, de sentir notre roman ainsi accueilli. :)
Haha, Hyriel imprévisible, c'est le moins qu'on puisse dire. Son caractère n'a pas fini de lui jouer des tours ~

À bientôt
Paul Genêt
Posté le 04/04/2024
Bonjour JeannieC, voici mes quelques modestes remarques sur ce chapitre VI :

Chapitre VI 1

« Le soleil n'était pas encore levé c’était aux chandelles, dont les lueurs se promenaient, que l’on se levait. » Il manque une virgule me semble-t-il.

En incise : il a du talent ce Estienne, son texte est joliment tourné.

Chapitre VI 2

La réaction enthousiaste de Théa à la lecture d’Hyriel me paraît un peu rapide, il n’a pas encore dit grand-chose qu’on la sent déjà extatique. Peut-être faudrait-il la retarder un peu.

Quoi qu’il en soit, idée géniale que cette lecture dont personne ne sait si elle est sincère ou ironique : c’est vraiment la force de ce personnage que de savoir trouver le minuscule interstice où se cache un espace de liberté, du moins spirituelle.

« au coin duquel il se sentit tiré par la mache » Il manque le « n » de « manche ».

De manière plus générale, je note que vous aimez souligner le décalage entre les mots et ce qui se passe dans l’esprit des personnages. C’est la troisième fois, sauf erreur de ma part, que je relève cette façon de procéder. Ce n’est nullement un reproche, simplement le constat d'une tendance, plutôt plaisante d'ailleurs.

Chapitre V 3

« Seigneur, prenez pitié …et abrégez cette messe » Ça sent le vécu ! J’ai ri de bon coeur quand j’ai lu cette phrase !

Je poursuis ma lecture !
JeannieC.
Posté le 06/04/2024
Re !

Merci encore pour ta lecture et tes impressions.
Oups, nous avions bien corrigé les fautes que tu pointes mais oublié de mettre à jour le texte sur PA ! Voilà qui nous fait office de rappel :) Idem pour Théa.

Ravies que la comédie d'Hyriel prenne à la lecture ! Il a bien compris que la théâtralité peut être une de ses issues de secours ou au moins une forme de jeu pour ne pas sombrer trop vite. Au même titre que pour Estienne, ce sont le mime et la poésie ses voies de secours.

(Oh oui, il y a beaucoup de souvenirs de messes dans l'écriture de ces lignes xD )

D'ailleurs nous avons une nouvelle à partager - je me fais la voix de notre tandem de plume pour cela, mais le manuscrit s'est envolé la semaine dernière vers des maisons d'édition pour tenter sa chance. :D
Après, si le coeur te dit de repasser par ici tu demeures le bienvenu !

À bientôt du côté de tes poèmes en tous les cas
Paul Genêt
Posté le 07/04/2024
Ah ! Merveilleux ! Bon vol à lui alors ! Tu nous tiendras au courant, on croise les doigts !
JeannieC.
Posté le 07/04/2024
Merci beaucoup <3

On donnera des nouvelles par ici, oui !
Louison-
Posté le 08/02/2023
Argh, bon... ça aurait été trop beau qu'Hyriel s'en sorte sans rien ahah. Et si cette punition avait été pour Estienne, j'aurais trouvé ça pas trop terrible, mais affliger ça à Hyriel, c'est une autre paire de manche avec son handicap (et sa maladie des os c'est ça ? Me souviens plus si on avait discuté de ça). C'est intéressant cela dit, qu'il décide de jouer la carte du dévot jusqu'au bout et de tirer avantage de ceux qu'il a convaincu avec sa prière ^^ Je me réjouis de voir comment ça va se décliner dans la suite !

Et puis la partie finale, avec Théa, puis avec Estienne : roh mais allô je fonds d'amour ? Mais qui êtes-vous mes chères et qu'avez-vous fait ? <3 Plus sérieusement : vraiment bravo de disséminer ces moments de douceur et de poésie dans cette atmosphère très lourde et oppressante. Ca nous permet à nous et aux personnages de garder la tête un peu hors de l'eau, parce que sinon ce serait trop rude. J'aime profondément ce doux mélange, et décidément Estiriel (ou Hyrienne ? :') Il est un peu moche celui-là nah ?) je surshippe. J'espère qu'ils sauront trouver un endroit pour se retrouver avec d'autres, ça sera une belle manière de résister à leur échelle et trouver de la tendresse là où il en faut tellement <3

Un superbe chapitre, en somme ! Merci beaucoup, un réel plaisir d'avancer toujours plus loin dans ma lecture ^^
Bisou, à bientôt !
JeannieC.
Posté le 11/02/2023
Moooooow, nous ne savons que dire *_* Merci merci ! <3 Quel plaisir quand on découvre que nos mots rencontrent ce genre de réception et de sensibilité :3
Ahahah, adjugé vendu pour Estiriel, c'est trop mignon comme nom de ship ! Et vuep, la suite de leur mission va consister à se trouver une planque pour leurs instants de douceur, et du côté d'Hyriel à profiter des avantages de sa "grande piété" *wink wink*

Thanks again !
À bientôt ! =D
ZeGoldKat
Posté le 24/10/2022
Et voilà. Je l’avais senti, Hyriel est puni… Total soutien à lui. Par contre il reste toujours le prêtre et j’espère qu’avec lui, y aura un effet positif.
En attendant, avec ce chapitre-là vous mobilisez une autre palette encore. C’est d’une douceur, d’une poésie ! Je suis content de retrouver Théa et de voir se dénouer l’histoire du tour de magie. La pauvre… Elle a du chagrin, c’était inévitable, mais les deux mecs arrivent à recoller les morceaux et Théa elle-même fait preuve de force de caractère. C’est pas juste une petite chose fragile, c’est cool.
Big up à Hyriel et Estienne pour le moment final. Entre le nouveau poème d’Estienne (très beau) et Hyriel qui s’abandonne à lui et lui prête sa voix, ça y est, la romance commence sérieusement à s’installer. Pourvu qu’Estienne arrive à trouver un endroit safe pour leurs futurs moments. Surtout qu’Hyriel est surveillé de près on dirait. Son exploit théâtral lui vaut de la méfiance.
J’ai juste aperçu une répétition dans le paragraphe où Hyriel s’allonge par terre. "Appui" dans deux phrases à la suite.
Toujours aussi emballé. C’était vraiment cool.
A tantôt
JeannieC.
Posté le 24/10/2022
Oui... Hyriel a trinqué x) C'était un risque à prendre. Quant au vicaire, nous te laissons la surprise de ce qui se passera ;)
Estienne et Hyriel reçoivent volontiers le big up, et Hela et moi tes compliments. <3
Ah et merci beaucoup, pour la répétition. C'est corrigé !
A bientôt !
M. de Mont-Tombe
Posté le 27/04/2022
Je me suis vraiment régalée avec ce chapitre, j'ai hâte d'avoir plus temps pour lire la suite !
Petite question à propos de ce qu'Hyriel appelle "image" pour désigner la métaphore écrite: est-ce que ça renvoie à un genre littéraire particulier, ou est-ce que c'est une autre façon de dire "métaphore" ? Est-ce que ces "images" font d'Estienne un poète ou plus largement un écrivain, un amateur de littérature ? Parce que faire d'Estienne un amateur de poésie rend peut-être problématique l'image qu'il écrit, qui, même jolie, ne correspond pas à l'univers poétique du XVIIe siècle (personnellement je ne connais pas de poète du XVIIe qui écrivent sans rimes).
JeannieC.
Posté le 28/04/2022
Merciiii =D Très heureuses que tu te régales ainsi dans cet univers avec nos trois loulous !
Alors pour "image", non c'est simplement que les mots d'Estienne évoquent littéralement des images à Hyriel, que ça lui stimule l'imagination. Comme tu le soulignes, à cette époque-là ça ne leur viendrait absolument pas à l'idée d'appeler poésie ce que fait Estienne - et Estienne le premier ne se sent pas poète, il essaie juste de forger quelques tournures jolies ^^
(Monsieur est d'avant-garde, mais il ne le sais pas xD )
Encore merci pour ta lecture et tes retours !
Au plaisir !
M. de Mont-Tombe
Posté le 28/04/2022
D'accord, je comprends mieux ce que vous essayez de faire avec les "images" du coup. ^^
Hortense
Posté le 10/02/2022
Bonjour JeannieC,
Je viens retrouver mes attachants prisonniers avec curiosité. Le rythme lent du récit accentue tout le poids de la dureté du lieu, de la souffrance physique. On est immergé dans un monde hors du temps, sans début et sans fin ou le corps n’est qu’un outil, la souffrance un sinistre quotidien, l’espoir une pensée inexistante pour la plupart. Mais dans cet univers clos et hostile, il y a la poésie, l’amitié et l’amour, les choses essentielles qui donnent un sens à la vie, l’ultime liberté, celle que personne ne peut emprisonner.
A bientôt
JeannieC.
Posté le 12/02/2022
Bonjour Hortense !
Contentes de te recroiser =)
Nous redoutions que la lenteur du récit rebute un peu justement, mais ton retour nous rassure. Une gageure que de mettre des rebondissements dans le cadre d'un univers carcéral héhé.
Merci pour tes retours, sur cette dissolution du temps et du corps dans la routine de l'enfermement. Heureusement que la poésie est là en effet - je me souviens de ce passage de "Si c'est un homme" où les deux déportés s'évadent le temps d'une récitation de la "Divine comédie" ~
Edouard PArle
Posté le 28/01/2022
Coucou !
On continue de suivre le quotidien d'Hyriel qui continue à monter sa "rébellion". La partie avec Théa fait un peu mal au cœur, on se doutait bien que le mensonge d'Hyriel allait avoir des conséquences. Aurait-il dû lui dire la vérité ? Dur à dire...
Heureusement, elle est vite consolée, ça fait plaisir, c'est un peu le charme du personnage. Le dialogue entre eux est toujours sympa.
Comme Yannick, j'ai hâte de voir revenir d'autres personnages pour un peu challenger le trio magique (=
Une petite remarque :
"LE VENT QUI SIFFLE ET LES BRANCHES QUI TAPENT PRENNENT CES BARREAUX POUR LES CORDES D’UNE LYRE" très joli !
Un plaisir,
A bientôt !
JeannieC.
Posté le 31/01/2022
Hey hey !
Merci beaucoup =) Et oui bien d'accord avec toi, je ne sais pas ce que j'aurais fait non plus dans la situation d'Hyriel - et de même pour Helasabeth x)
Yes, maintenant que l'attirance est bien posée, le second acte du récit démarre au chapitre suivant et Hyriel va rentrer plus directement dans le cercle de ses adversaires héhé. On verra à la réécriture s'il y a nécessité et moyen de rendre les personnages secondaires plus saillants tout de même dans le premier acte -
Encore merci, à une prochaine ! :D
(Et Estienne est fort touché, pour le poème :3 )
Yannick
Posté le 15/01/2022
Salut toutes les deux
J’ai trouvé que ce chapitre allait crescendo. La première partie plutôt descriptive et un peu lente, la seconde vraiment excellente avec le « show » d’Hyriel et la dernière poignante, avec les sentiments vrais, bruts, natures qui s’expriment entre les 3 amis. Théa m’a presque arraché une petite larme.

Par contre on est vraiment centré sur ces trois-là. Les autres me manquent en peu, le directeur, mon gardien favori... J’espère qu’ils reviendront bientôt pour mettre du piment dans tout ça.

Le côté descriptif/historique me plait beaucoup, je découvre ce monde d’internement du 17e. Par moment j’ai qq flashbacks de Papillon, qui se déroule un peu plus tard...

Au plaisir de lire la suite.
JeannieC.
Posté le 16/01/2022
Salut Yannick !
Ça nous fait très plaisir à toutes les deux de te recroiser par ici :D Et merci beaucoup pour ta lecture et tes impressions, toujours très intéressantes.
C'est ça, le chapitre "monte". Nous avions un peu peur que la première section, volontairement lente pour plonger dans la peine et la routine, en soit barbante mais ton retour nous rassure. Hyriel se coule dans cette routine mais y cherche déjà des leviers. Quant à son "show" nous sommes ravies qu'il t'ait plu ! Hyriel dans ses grandes œuvres ahah

Oui, on comprend, pour l'absence des antagonistes. Vrai que pendant ce premier acte ils sont restés assez lointains, du fait qu'Hyriel n'est encore que un détenu parmi les autres détenus, avec au final quasiment aucun contact avec les grands Messieurs. Cela dit on verra à la réécriture comment les rendre malgré tout plus saillants peut-être. Et là à partir du deuxième acte s'ouvrant avec le chapitre VII, Hyriel s'étant bien fait remarquer va commencer à entrer davantage dans le cercle de ses adversaires ~

"Papillon" est un super film ! Il y en a une petite réminiscence pour le personnage d'Estienne, qui a aussi eu par le passé le surnom de Papillon quoique pour d'autres raisons. Mais il y a clin d'œil oui

Encore merci et à une prochaine ! :D
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