Chapitre VII : La profanation du Temple

Elinora venait d’arriver dans le palais et l’ambiance était morose. La reine Théa l’avait convoquée suite au vol de la nuit dernière. Les gardes avaient poursuivi les intrus en suivant un tunnel souterrain et étaient arrivés sous le temple de Pyrel à leur grand étonnement. Elle-même ne savait pas vraiment comment l’expliquer, et elle se sentait offusquée que des gredins aient pu ainsi bafouer la quiétude de son sanctuaire pour commettre pareil larcin. En y repensant, il est vrai qu’elle avait cru entendre un bruit étrange dans le temple avant de se rendre à la réunion avec les Brûlés hier soir. Elle n'y avait pas vraiment prêté attention et peut-être aurait-elle dû s’attarder davantage. Mais pour l’heure, elle s’inquiétait surtout du sort qui allait lui être réservé.

Alors qu’elle se rendait dans les quartiers réservés à la famille royale, elle aperçut dans un cloître Daélia en pleine discussion avec Ignace. Elinora se remémora son rendez-vous nocturne et décida qu’elle devait à tout prix lui parler de nouveau si elle voulait en avoir le cœur net. Lorsqu’ils la virent arriver, Daélia lui lança un regard méfiant avant de saluer Ignace et de s’en aller. Elle savait qu’elle ne l’aimait pas beaucoup. Daélia la voyait comme une conseillère entièrement dévouée à Théa et qui la traitait comme une fillette capricieuse prête à tout pour devenir reine. Sur ce dernier point, Elinora ne pouvait pas lui donner tort.

— Bonjour Ignace. Dit-elle.

— Bonjour dame Elinora.

— Je souhaitais m’entretenir avec vous au sujet de Novi-Fyr. Comme vous le savez, la reine Théa m’a chargée de vous aider à l’organiser. Je sais que c’est une fête importante pour les Adorateurs du Brasier et chaque année une cérémonie officielle se tient dans votre temple. Avez-vous besoin de quoi que ce soit concernant les préparatifs ?

— C’est très gentil à vous, tout a déjà été planifié par mon prédécesseur et je ne compte pas y changer quoi que ce soit. Si ce n’est peut-être le lieu, faire la cérémonie en plein air serait plus propice qu’au sein du temple.

— Certaines années, le brasier avait lieu directement au-dessus du lac. Vous pouvez en faire la proposition à Théa, il nous reste encore suffisamment de temps pour planifier un tel événement.

— Non, je ne suis pas favorable à l’idée du lac. Un jardin ou une place fera parfaitement l’affaire.

Jusqu’à présent, il lui paraissait normal, un peu trop formel peut-être, mais rien d’alarmant. Ses yeux étaient bruns et ils semblaient comme empreints d’une douce mélancolie.

— Bien, dans ce cas, je ne vais pas vous retenir plus longtemps. Quand vous aurez fait votre choix et si vous avez besoin de quoi que ce soit, n’hésitez surtout pas à me le faire savoir.

— J’y songerais.

Elle le salua et lui tourna le dos. Finalement, je me suis inquiétée pour rien, pensa-t-elle. Elle s’éloigna de quelques pas lorsqu’elle entendit soudainement sa voix raisonner derrière elle.

— Une dernière chose !

Elinora se retourna aussitôt. Ignace la fixait du regard, il sembla hésiter avant de continuer.

— Je... Je ne sais pas ce que vous avez prévu de faire, mais cela ne servira à rien. Elle ne peut pas être arrêtée.

— Je vous demande pardon ?

— Fuyez tant que vous le pouvez, il n’y a pas d’autres solutions.

À peine eut-il terminé sa phrase qu’il émit un grognement de douleur et se courba en deux en se prenant le crâne entre ses mains.

— Vous allez bien ? Demanda Elinora en s’approchant avec inquiétude.

Elle voulut l’aider à se relever, lorsqu’il l’arrêta d’un geste de la main.

— Ça ira, dit-il. Ça ira. Le voyage depuis Spyr a été éprouvant, vous savez ? J’ai juste besoin de me reposer quelque temps.

Il la salua et s’en alla aussitôt devant son regard perplexe. Quelque chose dans sa voix avait légèrement changé lors de sa dernière phrase, et Elinora ne savait pas exactement dire quoi. Plus aigu peut-être ? Et puis qu’avait-il voulu dire ? Était-il au courant de sa rencontre avec les Brûlés ? Il n’avait pas l’air particulièrement dangereux, mais il y avait définitivement un mystère qui planait sur lui. Elle se mit alors à envisager toutes les possibilités en continuant son chemin. Alors qu’elle arrivait devant le bureau de Théa, elle l’entendit hurler :

— Comment osent-ils ?! D’abord le palais et maintenant ça ! Allez leur dire qu’il y a encore quelqu'un qui gouverne ici !

Un conseiller complètement rouge sortit de la pièce et fila sans demander son reste. En parlant de dangereux. Elinora prit une grande inspiration et entra dans la pièce.

— Vous souhaitiez me voir, Votre Altesse ?

— Ha ! Elinora, tu tombes bien. Peut-être vas-tu pouvoir m’expliquer ce qu’il s’est passé hier soir ? Les coffres de la couronne ont été pillés et de nombreux biens ont disparu.

— Je vous demande pardon, ma reine, je l’ignore. J’ai moi-même découvert ce matin qu’un tunnel reliait le palais au temple, l’endroit avait été muré, il y a des lustres.

— Je le sais bien, personne n’a pris la peine de s’y intéresser si bien qu’on en avait oublié l’existence. Ce que je veux savoir, c’est comment des personnes ont su qu’il existait.

— Peut-être que certains gardes étaient complices ?

— Oui, j’ai déjà demandé de faire une revue des personnes présentes ce soir-là. Tu peux être certain qu’ils seront sanctionnés. De toutes les personnes pouvant être impliquées dans l’affaire, tu es la seule que je n’ai pas encore questionnée.

— Vous pensez que j’en suis à l’origine ? Les portes du temple étaient fermées et les voleurs sont rentrés par la tour à l’aide d’un grappin. Ils ont osé profaner un lieu sacré, croyez bien que je suis aussi concerné que vous à l’idée de les retrouver.

— Je n’avance rien, j’émets simplement des hypothèses. Cela pourrait être un coup de ces hommes bizarres récemment arrivés en ville. D’ailleurs, as-tu des nouvelles à leur sujet ?

Elle hésita à mentionner sa rencontre avec les Brûlés, mais Elinora avait promis de leur venir en aide et elle entendait bien respecter sa parole.

— Rien pour l’instant, je peux simplement vous affirmer qu’ils ne font pas partie des enfants de Pyrel ni des Adorateurs.

— Je vois, donc l’on n’est pas beaucoup plus avancé.

— Avez-vous pensé à Lucio ? Cela pourrait très bien être encore un de leurs coups tordus.

— Non, ce n’est pas son genre. Il est ambitieux, mais pas stupide, et il sait très bien qu’il n’aurait rien à y gagner de me défier à ce point.

Théa soupira :

— Entre ça et l’incursion des gardes de Spyr sur mes terres, je vais devenir folle.

— Des gardes de Spyr ?

— Oui, une douzaine d’hommes aurait été aperçue à Brys. Ils étaient à la recherche de deux des leurs et sont repartis rapidement au bout d’une journée. D’après les habitants, ils ressemblaient à des Spyriens bien qu’ils ne portaient aucun emblème. Quoi qu’il en soit, ils ont visiblement trouvé ce qu’ils étaient venus chercher.

Elinora pensa alors aux gardes présumés disparus qu’avaient mentionné les Brûlés hier soir. Il semblerait qu’ils ne lui avaient pas menti et que le mystère autour d’Ignace grossissait.

— J’ai déjà convoqué l’ambassadeur de Spyr pour lui faire part de mon ressenti, continua Théa. J’ai l’impression qu’ils deviennent de plus en plus arrogants dernièrement. Une bonne leçon ne leur ferait pas de mal si tu veux mon avis.

Théa ne cachait jamais son envie d’en découdre lorsqu’il était question de Spyr.

— Je vois, et donc que voulez-vous que je fasse ?

— Balwin se chargera des recherches afin de trouver les coupables. En attendant, je souhaite que tu gardes un œil sur Ignace et les Adorateurs. J'ai le pressentiment qu'ils ont un lien avec ce qui se trame en Brysie.

— C’est d’accord, répondit Elinora. Je vous tiendrai informé de leurs faits et gestes.

— Parfait, je compte sur toi.

Elinora la salua en s’inclinant puis sortit de la pièce. Elle s’en retourna à son temple afin de faire le point sur la situation. Elle était ravie que Théa lui ait donné la même mission que celle de l’Ordre. Elle pouvait surveiller les faits et gestes d’Ignace sans paraître suspect aux yeux de la couronne. Restait à savoir comment l’approcher sans attirer son attention. Un autre problème était ces prétendus voleurs. Fort heureusement, aucun bien du temple n'avait été dérobé.

Pour réfléchir, elle avait besoin d’un endroit calme. Et avec les événements de la veille, une cohue de gardes faisait des va et vient incessants dans le temple en vue d’en examiner les moindres recoins. Théa avait ordonné la destruction du tunnel et des hommes s’affairaient déjà à le reboucher avec du sable et de la roche. Bien que les activités religieuses n’aient pas été suspendues, il était difficile de se recueillir dans ce brouhaha.

N’en tenant plus, Elinora sortit prendre l’air. Elle erra dans les ruelles de Dérios. Certains habitants la reconnaissaient et s’inclinèrent respectueusement en la voyant, d’autres, au contraire, étaient justes, intrigués par sa tenue de prêtresse sans savoir qui elle était vraiment. Malgré tous ces efforts pour le populariser, les Enfants de Pyrel ne comportaient que peu de fidèles. Il était loin le temps où les jeunes filles se bousculaient à l’entrée du temple dès les premiers signes d’une quelconque bénédiction pour tenter leur chance de devenir prêtresse. Les Adorateurs à Dérios qui étaient victimes du même phénomène avaient mieux su conserver leur aura à travers tout le continent.

Elle se balada jusque sur les remparts de la cité et s’y arrêta un instant pour contempler le lac qui brillait d’un bleu éclatant. Elle aimait cet endroit et faisait en sorte de toujours s’y attarder lorsqu’elle en avait l’occasion. Son regard se perdit d’abord sur les embarcations dont les voiles flottant au vent représentaient un cygne blanc sur fond bleu, l’emblème de Dérios. Par la suite, elle contempla la multitude de petites vaguelettes cristallines s’étalant jusqu’à l’horizon. Cette vue la reposait et lui permettait d’échapper à la cohue de la ville. Elle la contempla pendant quelques minutes, lorsque lui vint une idée. Aussitôt, elle descendit des remparts et se dirigea vers la maison d’Anna. En arrivant, elle toqua à la porte et la jeune prêtresse vint lui ouvrir. 

— Sainte-Mère ! C’est un plaisir de vous voir. J’ai appris l’incident au temple, c’est une honte. J’espère qu’il n’est pas arrivé autre chose ?

— Rien de grave, Anna, dis-moi, est-ce que Piers est là ? J’aimerais lui parler.

— Il est parti au temple, vous pouvez l’attendre ici un moment, il ne devrait plus tarder.

Anna était une prêtresse de Pyrel qui s’était mariée à Piers, un prêtre de Pyra. Autant dire que leur union peu commune avait fait beaucoup d’émoi à l’époque. Certains y avaient vu l’occasion de mettre un terme à une querelle presque millénaire entre les deux courants.

Elinora et Anna passèrent un moment à discuter autour d’un thé chaud. Elles parlèrent de l’incident du temple, bien sûr, mais aussi de savoir religieux ou de simples faits divers et problèmes du quotidien propres à chacun. Anna raconta avec enthousiasme comment elle avait rencontré Piers par hasard lors d’un pèlerinage à Lysandre. Elinora avait déjà entendu cette histoire plusieurs dizaines de fois, et elle n’osait jamais l’interrompre de peur de briser sa bonne humeur. C’était certainement l’une des meilleures prêtresses du temple, tout le monde l’appréciait et elle parvenait toujours à réussir ses incantations. Lorsqu'Elinora devra quitter son poste, c'est certainement vers elle qu'elle se tournerait pour lui succéder. Finalement, Piers entra dans la maison et Elinora se leva pour l’accueillir.

— Non ! Non, je vous en prie, restez assise Sainte-Mère. Dites-moi plutôt ce que me vaut le plaisir de vous voir. Dit-il en se déchaussant avant de prendre place sur un autre fauteuil.

— Cela concerne Ignace, répondit-elle. Je voudrais savoir ce que tu penses à son sujet.

— Ma foi, pas grand-chose. Il est très mystérieux et ne parle que très rarement aux autres prêtres.

— A-t-il un comportement déplacé ou fait-il quelque chose d’offensant ?

— Certains racontent qu’on l’aurait entendu à plusieurs reprises parler avec une femme, pour ma part, je n’ai rien vu de tel. Non, ce qui est horrible en revanche, c’est qu’il a fait remplacer de très bons prêtres par de nouveaux venus de Spyr. Et disons qu’ils ont une approche assez intransigeante de leur foi. Certains vont jusqu’à refuser de m’adresser la parole à cause de mon mariage avec Anna.

— Je vois, effectivement, c’est regrettable.

Elinora marqua une pause en réfléchissant.

— Comment était son regard ? Ses yeux, étaient-ils normaux ?

— Je ne lui ai pas souvent parlé, mais il me semblait comme vous et moi. Pourquoi me posez-vous toutes ces questions, Sainte-Mère ?

Elinora hésita sur ce qu’elle allait dire. Elle ne souhaitait pas mêler Piers à cela et risquer de lui attirer des ennuis, mais son aide pouvait être précieuse.

— J’aurais une faveur à te demander, Piers. C’est assez difficile à croire, mais je pense qu’Ignace est un imposteur.

— Qu’est-ce qui vous fait dire cela ?

— Son comportement au palais est étrange. De plus, les gardes chargés de l’escorter ont mystérieusement disparu. Je ne peux bien sûr rien affirmer, mais il se peut qu’il ait pris la place du véritable légat des Adorateurs du Brasier.

— Je vois et vous voulez que je cherche à me renseigner sur lui, c’est cela ?

— Exactement. Surtout, ne faites rien qui pourrait vous faire radier de votre culte. Si c’est trop risqué, je trouverai un autre moyen.

Piers regarda tour à tour sa femme puis Elinora avant de répondre.

— C’est d’accord, je vous tiendrai informé si je vois quoi que ce soit de suspect.

— Je vous remercie. Croyez-moi, je sais que cela peut sembler bizarre, mais je tiens à mettre au clair toute cette affaire.

— En contrepartie, vous nous feriez le plaisir de rester pour le souper ?

Elinora accepta de bon cœur et dîna en leur compagnie. Piers raconta quelques histoires du temple et les bruits de couloir qu’il avait entendus récemment. Après le repas, elle resta un moment à bavarder avec ses hôtes puis prit congé une fois la nuit tombée.

Le lendemain matin, elle commença sa journée par diriger un temps de prière à l’aurore, puis donna un cours d’histoire religieuse aux apprenties. Enfin, elle termina par une rapide inspection des malades. L’un d’entre eux attira son attention. Allongé sur une couchette à l’écart, c’était un jeune garçon qui souffrait d’une sorte de grippe, bien qu’aucune prêtresse ne savait vraiment de quoi il en retournait. Il dormait d’un sommeil agité, poussant parfois des cris de panique dans son sommeil. Elinora posa une main sur son front et sentit qu’il était brûlant. C’était l’heure du déjeuner et personne n’était là pour s’occuper de lui. Elle posa ses deux mains au-dessus de l’enfant, ferma les yeux et murmura quelques mots à l’intention de Pyrel :

— Je vous en prie, déesse, donnez-moi la force de sauver cet enfant.

Elle attendit pendant plusieurs secondes, et lorsqu’elle rouvrit les yeux, rien n’avait changé. L’enfant continuait de gémir et à se tortiller sur son lit. Elinora partit donc prévenir d’autres prêtresses qui accoururent aussitôt à son chevet. Elles levèrent leurs mains de la même façon et prononcèrent les mêmes paroles qu’Elinora. Aussitôt, une douce lumière apaisante s’échappa de leur main et le garçon sembla s’apaiser. Sa respiration se calma et il cessa de se tortiller dans tous les sens.

— Merci de nous avoir prévenu, Sainte-Mère. Dit l’une d’entre elles. Il devrait aller mieux à partir de maintenant.

— Je compte sur vous pour vous en occuper et le surveiller jusqu’à ce qu’il soit entièrement remis.

— Bien sûr, Sainte-Mère.

Elles s’inclinèrent avec respect et Elinora s’en alla en faisant tout pour cacher sa frustration. Elle ne voulait pas ressentir de la jalousie, mais au fond d’elle-même, elle les enviait terriblement. Pourquoi est-ce qu’à elles Pyrel leur répondait ? Que devait-elle donc faire de plus pour qu’enfin la déesse daigne la remarquer ? Elinora retourna dans son bureau avec une pointe de culpabilité et de honte face aux pensées qui lui assaillaient l'esprit...

 

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Talharr
Posté le 16/07/2025
Hello,
Dans la continuité du précédent chapitre et en effet Ignace nous rappelle l'homme du prologue. A voir si c'est bien lui :)
Théa qui disait n'avoir confiance en Elinora et qui finalement dès qu'il se passe quelque chose la soupçonne... pas d'amitié dans ces sommets. Si c'est voulu en tout cas :)

Quelques remarques :

"Elle n'y avait pas prêté vraiment attention, mais peut-être aurait-elle dû s’attarder davantage pour l’heure, elle s’inquiétait surtout du sort qui allait lui être réservé." -- peut-être plus comme cela : "Elle n'y avait pas vraiment prêté attention, peut-être aurait-elle dû s'y attarder davantage, mais pour l'heure elle s'inquiétait surtout du sort qui allait lui être réservé."

"Finalement, je me suis inquiétée pour rien, pensa-t-elle" -- en italique pour sa pensée.

"mais je pense qu’Ignace est imposteur" -- manque "un"

"Piers regarda tout à tour sa femme puis Elinora avant de répondre" -- "tour à tour"

"d’autres prêtresses qui accourent aussitôt à son chevet" -- "accoururent"

"jusqu’à ce qu’ils soient entièrement remis" -- "ce qu'il soit"

"aux pensées qui lui asseillaient l'esprit..." -- "assaillaient"

Je continue, qui est Ignace ahaa
Scribilix
Posté le 16/07/2025
Salut, je corrige tout ça.
Et oui l'amitité s'arrete là où la politique commence. Disons que Théa est de nature méfiant et meme si elle éprouve de la sympathie pour Elinora, elle reste sur ses gardes. Depuis la mort de son mari elle sait que son poste est contesté.
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