Chapitre X. Espérance est Souffrance

Notes de l’auteur : Je ne reçois presque aucun commentaire, alors, je vous en supplie, METTEZ EN UN !

Le lendemain, je fus réveillée à neuf heures environ par la lumière du soleil filtrant par les fenêtres hautes du dortoir de cinquante places où j’avais dormi en compagnie d’inconnues. La veille au soir, quand j’étais arrivée dans le lit qui m’était assigné, toutes les autres occupantes de la pièce dormaient déjà, et maintenant, elles étaient presque toutes parties. La porte du dortoir était ouverte, mais  presque personne ne passait dans le couloir.

Après quelques instants passés à faire ces constations, je me redressai lentement dans le lit. Dès la seconde où je fus droite et en train de me frotter les yeux, une voix derrière moi me fit sursauter : 

— Salut. dit celle que je reconnu pour être Sasha. Où étais tu, hier soir ?

Je me retournai vivement. Elle était assise sur un autre lit, et portrait une espèce d’uniforme noir avec un badge portant son nom. Question un peu gênante. J’hésitai une seconde avant de lui avouer qu’Alister m’avait emmenée diner dans un restaurant. A cela, elle fronça les sourcils et dit : 

— Ce type est dérangé. C’est un fou furieux. Je suis sure que s’il t'aide maintenant, ce n’est sûrement pas dans ton intérêt. Je ne pense pas qu’il se soucie vraiment de ta mort.

— C’est vrai, répondis-je, il me l’a même dit en face.

Elle écarquilla les yeux et secoua la tête en murmurant : 

— Il faut le mettre à  l’asile !...

Je ne répondis pas. Au fond de moi, j’approuvais, mais, rationnellement, il m’était utile voir même sympathique, et cette idée me dérangeais un peu. 

Je dégageai rageusement ma couette. J'attrapais mes vêtements pour me rhabiller, mais Sasha m’arrêta : 

— Non. m’ordonna t elle. Ne remets pas tes vêtements.

— Quoi, alors ? Tu veux que je me ballade à poils, ou quoi ?

— Non. s’expliqua t elle. On m’a dit de te donner ton uniforme quand tu serai réveillée.

Elle attrapa un paquet posée à côté d’elle sur la couchette et me le lança. Il était étiqueté à mon nom et contenait un ensemble de vêtements similaires à ceux de Sasha : quelque part entre le battle dress et l'uniforme d’apparat que pourrait porter des gradés ; fait d’une étoffe fine et soyeuse, noir comme du jai, et très resistante. Il y avait pantalon, T-shirt, veste d’uniforme, chaussures et même des sous-vêtements de rechange. 

Je passai d'abord le pantalon et le haut pour ensuite pouvoir aller changer le reste et retrouver Sasha afin que nous puissions aller petit déjeuner ensemble.

Pour cela, nous nous rendîmes au même réfectoire que la veille. Là, après nous être approvisionnées en victuailles diverses, nous nous assîmes à table.

Après quelques instants passés à se goinfrer, Sasha prit la parole : 

— Alors ? Tu sais ce que tu veux faire, maintenant ? me demanda-t-elle.

J'hésitai une seconde avant de répondre : 

— Apparemment, d’après Morlann, il faut plaire au public, alors je pense qu’il faut que j’y arrive.

— Comment penses-tu y arriver ?

—Je ne sais pas vraiment… Il m’a dit plein de trucs, mais… Je ne sais pas.

— Moi je sais. dit elle.

— Comment ? lui demandai-je.

En vérité, j’étais très interressée par ce qu’elle aurait à me dire. Il y avait deux possibilités : soit elle appliquerait les idées d’Alister, Tuer ou Mourir, soit elle serait une véritable alliée dans cette épreuve. Les deux étaient tout à fait possibles.

— Le public veut quatre choses : être ému, être impressionné, qu’on lui donne à réfléchir et de l’action ; purement et simplement. Si on arrive à lui donner tout ça, on plait à tout le monde.

— En gros, j’ai besoin de le faire s'apitoyer, se remettre en question, avoir l’air forte et courageuse tout en faisant tout un tas de truc un peu fou si je veux lui plaire, c’est ça ?

— Oui, du moins, c’est ce que je pense.

— Tu pense te donner une backstory tragique et impressionnante qui critique implicitement le Consulat ?

— Exactement. répondit elle. 

Pour moi, ce ne serait pas très difficile. En enjolivant un peu la vérité… 

Après le petit déjeuner, on nous laissa sortir dans le grand jardin qui allait des pieds de la Dame de Fer jusqu’au Palais des jeux, entouré d’un mur en verre blindé surmonté de discrètes plaques métalliques dans lesquelles circulaient plusieurs millers de Volts. Ce dispositif avait initialement pour protéger l’arrivée des défilés militaires, mais maintenant, il servait d’enclos pour les candidats des Jeux du Souvenir.

Sur le pourtour de l’enceinte, dans de petits miradors, des soldats de la Garde Consulaire faisaient office de geôliers, armés de mitrailleuses lourdes qui pouvaient tirer en une seconde autant de balles qu’il y avait de candidats. D’autres, patrouillaient en groupes de deux à cinq le long du périmètre, armés de simples fusils d’assaut.

La grande majorité des candidats étaient déjà dehors et tous portaient le même uniforme noir avec leur nom écrit dessus que Sasha et moi ainsi qu’une bande de couleur indiquant leur provence, jaune pour nous qui venions de la VIIème Province. Leodan Jarnoff, chroniqueur vedette et polémique de TCA — Télévision Consulaire A — se baladait dans l’enclos, suivit par quelques techniciens et escorté par une dizaine de soldats de la Garde, enregistrant un reportage sous l’oeil noir des candidats. Tout autour de l’enclos, se pressaient des familles, des étudiants et des adolescents qui séchaient les cours juste pour voir qui pourraient être les champions de chaque province. Quel divertissement… !

Nous marchâmes quelques temps pour nous détendre et fîmes le tour de notre enclos. A un moment, une petite fille de cinq ans au plus nous montra ostensiblement du doigt en parlant à sa mère. 

Sasha donna un grand coup de pied dans le mur de verre qui vibra à peine, provoquant tout de même un vacarme assourdissant qui effraya la petite fille. Sasha se tourna vers moi, l’air légèrement soucieuse, comme si elle pensait que j’allais lui faire des reproches là dessus. Au lieu de cela, pour lui montrer mon assentiment, j’adressai un bras d’honneur à la foule, qui, déjà scandalisée par l’action de Sasha, se sentit outragée. Un garçon de douze ans voulut me répondre mais son père lui mit un aller-retour qui fit instantanément rougir son visage et couler des larmes. Les convenances sociales dont me parlait Alister, je crois bien…

— Eh, vous, là bas ! nous cria un type sur son mirador. Vous insultez le public, le peuple de la glorieuse Citée Consulaire ! Si vous n’étiez pas parquées comme les sales bêtes que vous êtes, j’aurai le droit de vous faire plus de trou qu’à un fromage d'emmental avec mon p’tit pote ! dit il en tapotant affectueusement le canon de sa mitrailleuse.

— Va niker ta mère, connard ! répliqua Sasha.

L’homme devint vert de rage.

— Je te jure, petite connasse, que tu vas me le payer !

Il se tourna légèrement et s’adressa à quatre soldats qui marchaient le long du mur de verre : 

— Eh, les gars ! Ces deux là ont besoin d’apprendre les principes élémentaires de la vie en société !

Le soldats fondirent sur nous et nous mirent à genoux. L’un d’entre eux me tenait les bras tandis qu’un autre se plaçait devant pour m’infliger une correction et le même schéma avait été reproduit avec Sasha.

— Les coups de crosse, ça fait pas du bien, tu vas voir ! me dit l’homme placé devant moi avant de m’en infliger un.

Frappée au sternum, je fermai les yeux et serait tombée sous le coup, l’air vidé de mes poumons si l’on ne m’avait pas tenue. Immédiatement après, Sasha subit le même traitement.

— Combien de fois qu’on leur fait ? demanda celui qui me tenait les mains à l’homme du Mirador.

—Une dizaine,pour commencer. dit celui-ci, en regardant le spectacle de ses petits yeux porcins.

C’est alors, que l’équipe de tournage de Leodan Jarnoff s’approcha.

— Qu’est-ce qui se passe par ici ? demanda t il. 

Les soldats se firent tout miel, tout fayots : Jarnoff était une star, à vrai dire, particulièrement dans la Citée Consulaire et parmis mes fervents admirateurs du Consulat, dont, à l’évidence, les soldats de la Garde faisaient partie. 

— Ces deux petites idiotes ont insulté la foule. Comme vous pouvez le voir, on s’occupe bien d’elle ! ricanna l’un d’entre eux.

Sasha qui saignait de la lèvre articula entre ses dents : 

— Allez au diable, bande de tarés…

Jarnoff rigola mais le gros type du petit mirador s’énerva si fort que je cru qu’il allait s’étouffer. Un des soldats remit un coup de crosse à Sasha et elle se laissa tomber car il n’y avait plus personne derrière.

Le chef de la petite patrouille (celui avec les galons les plus brillants) ordonna aux autres de l'emmener à l’infirmerie car elle pissait complètement le sang maintenant, et, presque assommée, elle vociférait des insultes inintelligibles.

Comme je le regardai d’un air de dégout, le type du mirador m’apostropha : 

— Quoi ?! Tu veux ma photo ?! Continuez, les gars.

A mon grand étonnement, ce fut Jarnoff qui m’aida sur ce coup là : 

— Non non non non ! dit il. J’ai envie de l’interviewer !

Le mec en haut se tourna lentement vers lui et dit, incrédule : 

— Vous ?! Vous, vous voulez interviewer une petite connasse de Province sans manière ?

— Allons, vous savez bien que cette année c’est moi qui commente les jeux, en remplacement de Martins. Je dois bien interviewer des candidats avant la sélection des Champions, sinon, 96 % d’entre eux seront déjà morts.

L’homme fit la moue et dit pâteusement : 

— Débarassez moi le plancher de cette idiote.

Sur ce, Jarnoff se pencha et me releva. Il devait avoir à peu près trente ans, cheveux bruns, yeux marron foncé. Il portrait un costume et une chemise d’un blanc éclatant qui refletait la lumière aussi bien qu’un miroir ainsi qu’une cravate et des chaussures noires comme la nuit, même si ces dernières brillaient tellement que je me voyais dedans.

— Viens. me dit-il Suis moi.

D’un geste de la main, il écarta l’équipe de tournage qui nous laissa tout seuls. Il m'emmena à l'intérieur du Palais des Jeux. Bientôt, je le suivais qui marchait d’un pas rapide dans les longs couloirs et corridors du bâtiment.

— Où allez vous ? lui demandai-je.

Il se tourna vers moi avec un petit sourire et me dit : 

— Je t’invite boire un verre.

Je me demandais s’il voulait m’amadouer pour que je passe mieux, où s’il voulait réellement prendre un verre juste comme ça, pour causer…

Nous sortîmes bientôt du batiment. La sentinelle nous demanda un laisser passer et Jarnoff lui fit un autographe à la place. Peu après, cent mètres plus loin, il poussa la porte d’un bar et m’invita à m’assoir au comptoir à côté de lui.

— Alors ? me demanda t il quand on nous eut servi.

Je fronçai des sourcils : 

— Alors quoi ?

— Alors tout. Je veux tout savoir, que tu me raconte. Peut-être ton histoire est elle intéressante, auquel cas, je trouverai moyen de bien mettre en scène pour une interview, et se elle est plate et ennuyeuse, je te renverrai au Palais. Ca te va ? 

J'acquiesçai d’un geste de tête.

— Parfait ! s'exclama t il. Pour commencer, nom, age, Province, occupation actuelle, situation familliale, tout le baratin, comme si tu faisais des papiers d’identité, OK ?

— Je m’appelle Arianne Andelven, seize ans, VIIème Province, je sert d’assistante à un directeur d’usine, je n’ai pas de parents, seulement ma petite soeur, et si je meurs maintenant, je ne doute pas qu’elle dépérisse et meurt tôt ou tard. récitai-je d’un ton monocorde.

Le sourire qu’il arborait depuis le tout début se fit plus beau, plus grand, et plus naturel. Ses yeux pétillaient d'excitation.

— Interessant. commenta t il. Comment ça s’est passé depuis que tu as reçu la lettre du comité ? 

Je baissai les yeux avant de dire : 

— Si vous supportez le Consulat, vous me ferez tuer si je vous dis la vérité.  Si vous n’êtes intéressé que par l’argent, vous romancerez cette histoire pour faire je ne sais quel reportage abrutissant et sensationnaliste à en mourir dont vous avez le secret et dont les sujets sont arrêtés quelques jours plus tard et exécutés en direct pour exemple.

Il esquissa un nouveau sourire amusé : 

— Rassure toi, je n’ai rien à foutre du Consulat, ce qui m’interresse, c’est d’être populaire et riche. Je ne vais pas te faire tuer ni trop romancer ton histoire, ça ne serait pas dans mon intéret. Les gens gardent de l’utilité longtemps après une seule interview.

— Très bien. ai-je soupiré.

Il fit un geste de contentement et m’enjoignit : 

— Alors, commençons ! Immediatement après avoir reçu a lettre, qu’as-tu fait ?

— Je suis allée voir un de mes amis. Je ne voulais pas rester en  Asden une minute de plus, car, je ne pouvais pas accepter l’idée d’être encore malmenée par ce gouvernement incompêtent et superbement corrompu, qui, il y a quelques années de cela, s’est contenté de m’envoye le certificat de décès de mes parents sans même prendre la moindre mesure à mon égard. “Tu vas te débrouiller seule, maintenant, même si tu n’as que douze ans ; et l’hiver prochain, vous ne serez, toi et ta soeur, guère plus que des bouches à nourrir en moins” me disaient ils en fond.

Jarnoff inclina sa tête sur le côté pour me faire signe de continuer tandis qu’il plongeait ses lèvres dans la bière.

— Alors, nous nous sommes préparés à partir. Mon ami se proposait de nous accompagner, ma soeur et moi, jusqu’à la Bordure avant que nous ne la traversions. Nous…

— Mais enfin, c’est absurde ! me coupa t il. Il n’y a rien au dela de la Bordure ! Pas la moindre vie, humaine comme animale. Tout est mort, irradié, gelé dans l’hiver nucléaire ! Tout cela subit encore des pluies d’acide chargées en uranium, plutonium, mercure, arsenic ! Toute plante, toute racine informe qui aurait survécu serait gangrenée de cancers, attaquée par l’acide, radioactive et chargée en métaux lourds ! Toute nourriture, toute source d’eau serait empoisonnée de façon irrémédiable ! Heureusement, en Asden, nous avons survécu, grace aux reste de l’ancienne civilisation, mais ailleurs… je crois que rien n’a survécu. 

— C’est ce qu’on m’a dit à l’école, je sais. dis-je en baissant les yeux. Mais est-ce seulement vrai ? Le Consulat a tout intéret à nous faire croire que nous sommes au meilleur endroit du monde, mais je doute sérieusement que ce soit la vérité.

Il fit la moue et me regarda de travers : 

— Mouais… De toute façon c’est pas ça qui nous interesse. Continue.

Je continuai donc, lui racontant toutes mes mésaventures. Il eut le temps de boire trois pinte de plus avant que je ne termine. 

— Ah, bah, dit donc ! dit il quand j’eu terminé. Sacré histoire. Ca dépasse mes espérances. Au fait, l’autre qui était avec toi, ce matin, dis lui que ça m’interresse de l’interviewer elle aussi.

 

Le midi, j’eu le grande surprise de trouver Sasha à la cantine, bandée de partout. Je m’assis à côté d’elle.

— Pourquoi est-ce qu’il t’ont fait sortir de l’infirmerie, vu ton état ? lui ai-je demandé.

Elle soupira longuement et me dit : 

— A ce qui parrait, les premières épreuves auront lieu cet après midi. Je ne les réussirai pas dans cet état.

Sa lèvre inférieure se gonfla légèrement, comme si elle allait pleurer. La mort, maintenant, était pour elle autant qu’elle ne l’avait été pour moi, une évidence, une certitude immuable, la seule des direction. Cette abîme l’attirait inexorablement, tout comme pour quatre-vingt seize pour cent des gens que je contemplai, tournant son regard, qui mangeaient assis dans cette salle.

— Elles auront raison de moi… 

— Espère. lui dis-je.

Elle ria d’un rire sombre : 

— L’espoir ! Cette saloperie !

Elle se leva.

— Sais tu, me dit elle, que pendant deux ans, j’étais suicidaire ? Pourtant, je ne l’ai pas fait. L’espoir m‘a maintenue en vie, jour après jour, alors que je m'attendais littéralement à ce que la lune tombe du ciel et me serve de décoration ! L’espoir ne m’a guère servit qu’à souffrir plus, cent fois plus longtemps ! Et je suis retournée à la vie normale. Mais quelle vie normale ?! Quelle est la notre ?! Une vie de merde, rien de plus ! Le suicide n’aurait été qu’une euthenasie pour moi, pour ne plus voire le monde dans toute sa noirceur ! J’ai survécu, mais pour rien ! J’aurais du mourir ! Chaque année dure 365 jours. Deux ans en font donc 730. Si je m’étais suicidée le premier jour, l’espoir ne m’aurait pas fait souffrir sept-cent trente fois plus.

— L'espoir, tout de même… Sans espoir, que deviendrons nous ? Sans espérance, rien ne renversera jamais le Consulat.

— Sans espérance, rien ne maintient le Consulat en vie ! L’espérance fait se tourner le peuple vers de lointains temps futurs, bien loin de notre réalité ; il attend, mais ne fait rien, car il espère;  son Oeil  est tourné loin de notre présent misérable, il ne voit que les futurs heureux, avec plus ou moins de certitude ; et il espère, il espère qu’il viendra à lui ; mais lui même ne saurait l’amener ; il l’attend, le temps passe, long et éternel ; rien ne change. 

Elle se rassit et plongea ses yeux dans son assiette avant de les reporter sur moi : 

— Toi, tu espére survivre à tout cela. Peut-être cela te donnera t il la force de ne pas franchir la Porte de l’Enfer, mais après ? Après, tu ne souffrira que plus, car, tu n’as qu’une chance sur 1700 de vivre !

Elle prit une inspiration avant de repartir : 

— Même si tu survivais, tu ne serait plus qu’une coupe de plus à poser sur une étagère, un autre vainqueur, mais pour autant, à regarder ces animaux qui, soit sont déjà comblés, ici, à la Cité ; soit sont malades d'espérance, tu ne te sentira pas ta place en ce monde ; et la mort, tu l'accueillera comme une délivrance.

Que dire ? Elle s’était laissée revenir à ses occupations plus triviales que la philosophie et mastiquait rageusement sa fourchette avec sa nourriture.

— Espérance n’est que souffrance. Voilà à quelle conclusion cela nous mène. Espérance n’est que souffrance.

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Vous lisez