Chapitre X : Premier jour Partie VIII

L’éther, l’élément primordial de l’univers et source de toutes choses.

Certains Ilnoliens croient que le Grand-Créateur est une création directe de cet élément, la toute première de l’univers, et d’autres croient qu’il est une forme consciente et intelligente de celui-ci.

Lors de la création des Ilnoliens, le Grand-Créateur donna à certains d’entre eux le pouvoir d’utiliser cet élément, qui existe sous trois formes distinctes.

La première, utilisée par les magiciens, demande la forme pure et brute de l’éther, rendant leur utilisation très proche de celle du Grand-Créateur. La seconde, employée par les Entités, nécessite une forme raffinée et fluide de l’éther. En fonction de leur Domaine, l’éther de leur circuit magique diffère. La troisième, utilisée par les élémentalistes, adopte une forme libre et sauvage. Ils peuvent utiliser l’éther environnant pour déchaîner leur élément ou s’appuyer sur leur circuit magique pour un meilleur contrôle.

En Ilnolia, à l’exception des humains, des Entités et d’autres êtres mineurs, toutes les espèces humanoïdes sont liées à une ou deux Sources élémentaires. Dans de rares cas, certains individus peuvent utiliser un ou deux éléments et sont alors appelés élémentalistes.

Les nains, les elfes, les gnomes et les halfelins sont tous liés à la Source de la Terre. De plus, ils sont respectivement connectés à la Source du Feu, de l’Eau, de la Lumière et du Vent. Les autres êtres, ayant été liés à une seule Source, sont tous des élémentalistes et sont bien meilleurs dans leur maîtrise de l’élément.

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Dong

La cloche signalant la fin du cours venait à peine de retentir que les étudiants de première année arrêtèrent immédiatement leurs exercices physiques. On pouvait alors entendre des « Enfin, c’est fini ! », « C’est pas trop tôt ! », ou bien encore un « J’en peux plus, je veux rentrer chez moi ! », venant de la princesse Sylaria.

— Vous avez été parfait, continuez comme ça jusqu’à la fin de vos études et vous deviendrez presque aussi fort et séduisant que moi, clama Aldric avec grand enthousiasme.

Après ce cours, les étudiants n'étaient pas vraiment dans de bonnes dispositions pour réagir positivement face à cet excès d'énergie dégagée par le professeur.

— Bien, pour cette dernière heure de cours, vous allez devoir vous séparer en trois groupes. Un groupe ira avec la professeure Caria pour le cours de magie, un autre groupe ira avec le professeur Darius pour les élémentalistes et, enfin, le reste restera avec moi pour la maîtrise du combat, ajouta Aldric.

Suite à cette explication, les professeurs Luth et Sylvia laissèrent leur place aux professeurs Caria et Darius, et les étudiants en profitèrent pour former les groupes demandés. Trente et une personnes composèrent le groupe des magiciens, dix-neuf celui des élémentalistes et cinquante pour la maîtrise du combat.

Ces derniers s'équipèrent alors d'une arme d'entraînement de leur choix, avant d'entrer dans l'arène pour s'affronter en duels ou pratiquer le tir sur cible. Sous le regard vigilant du professeur Aldric, déterminant les capacités générales de ses recrues, il leur attribua ensuite différents exercices en fonction du groupe d'armes utilisé.

Quant aux magiciens et aux élémentalistes, ils quittèrent l’enceinte de l’académie pour se rendre plus loin dans la clairière, avant de se placer à bonne distance les uns des autres. L’exercice des magiciens consistait à s’assoir en tailleur et à ressentir le flux d’éther environnant, à en capter une petite part et à en prendre le contrôle. Ils devaient ensuite augmenter petit à petit cette quantité à garder sous contrôle et recommencer l’exercice une fois arrivés au maximum d’éther, juste avant d’atteindre la perte de contrôle. L’exercice des élémentalistes était similaire, mais ils étaient incapables de maintenir le contrôle de l’éther comme les magiciens. Ils devaient donc capter une certaine quantité d’éther, en prendre le contrôle pendant quelques secondes pour lui donner une direction à prendre, puis le relâcher dans cette direction, comme s’ils décochaient une flèche. Ils devaient ensuite recommencer l’exercice en augmentant la quantité d’éther à contrôler.

Linhart et Sarra, les compagnons du prince Lorian, étaient membres du groupe pour la maîtrise du combat, alors que Lorian et Sylaria allèrent au cours de magie.

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Pendant ce temps-là, Elwyn et Loyd continuaient leur combat, mais cette fois-ci avec leurs bracelets de restriction. Pour la première fois, Elwyn ressentit la douleur de l’entraînement physique sur la durée. Le néphilim de la Vie, trop habitué à l’influence régénératrice et guérisseuse de son Domaine, ignorait ce qu’était la douleur sur le long terme. Il enchaîna alors les éraflures et ecchymoses d’un duel avec un Loyd parfaitement adapté à son environnement, bien que lui aussi soit diminué par son bracelet. Ce dernier n’arrivait plus aussi bien à prévoir les attaques de son adversaire et ses propres coups semblaient moins impactants qu’à l’accoutumée.

— Ce n’est vraiment pas la même chose avec ces trucs, fit remarquer Loyd entre deux parades. Elwyn souffla alors un coup après s’être fait repousser par son adversaire.

— Oui, ce n’est plus aussi facile de bouger. Je ressens même des picotements un peu partout où tu m’as touché. C’est désagréable.

— Ça t’apprendra à ne pas bouger assez vite, répondit le néphilim de la Guerre avant de lancer un nouvel assaut.

Elwyn vit l’attaque arriver droit sur lui. Il se recula alors pour pouvoir se remettre en position de défense, mais il ne remarqua pas l’arbre juste derrière lui et se prit le talon dans ses racines. Il trébucha en arrière et finit par s’écraser au sol. Loyd s’approcha alors de son adversaire étendu.

— Tu as oublié la règle consistant à toujours garder un œil sur son environnement, fit remarquer le néphilim de la Guerre, avec un grand sourire moqueur.

Elwyn tenta alors un balayage avec son pied droit pour le faire tomber à son tour, mais Loyd remarqua le mouvement de sa jambe et fit un grand bond en arrière pour l’éviter.

— Bel effort.

— Merci, au moins, j’aurai essayé, répondit Elwyn tout en se relevant.

Le combat reprit alors de plus belle, mais Elwyn n’arrivait toujours pas à prendre le moindre avantage sur Loyd, qui prenait plaisir à se moquer de lui à chaque défaite.

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Du côté d’Arimélia et du professeur Ezekiel, les choses continuaient à bouger. La demi-dragonne avait alors pris sa forme draconique pour la dernière heure de cours et le professeur resta de marbre face à cette transformation extrêmement rare. Au préalable, la jeune fille avait enlevé ses chaussures, car, sous cette forme hybride, ses bras et jambes se recouvraient entièrement d’écailles noires, et ses pieds et mains se métamorphosaient en puissants membres draconiques, prêts à tout broyer sur leur passage.

— Allez, jeune fille, montre-moi à quel point tu maîtrises cette forme, ironisa Ezekiel, tout en lui lançant une nouvelle épée d’entraînement.

— Bien, professeur, je vais faire de mon mieux, répondit Arimélia avec appréhension, avant de s’élancer contre le professeur ayant pris sa posture défensive.

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Peu de temps avant la sonnerie, le professeur Ezekiel avait congédié Arimélia, car elle n’arrivait pas à maintenir sa transformation pour toute la durée du cours, avant de rejoindre les deux néphilims.

— Elwyn, Loyd, avant de partir, gardez vos bracelets et allez-vous faire soigner à l’infirmerie.

— Pourquoi ? demanda Loyd.

— Pour qu’Elwyn n’utilise pas ses pouvoirs guérisseurs maintenant. Si les autres étudiants remarquent que vous n’avez même pas une seule éraflure, alors ils risqueraient de se poser des questions, expliqua Ezekiel.

— Bien compris, professeur, répondit Elwyn.

— C’est donc pour ça qu’vous vouliez qu’on utilise les bracelets pour la dernière heure, fit remarquer Loyd.

Le professeur Ezekiel se contenta d’un simple signe de tête en guise de réponse, avant de repartir vers l’académie.

— Bon… On fait la course jusqu’à l’académie ? proposa Loyd.

— Et perdre encore une fois ? Non, merci, j’aimerais bien souffler un peu, répondit Elwyn.

Loyd haussa alors les épaules et les deux néphilims partirent tranquillement de leur clairière pour rejoindre l’infirmerie.

Une fois dans l’enceinte de l’académie, ils remarquèrent Arimélia assise sur un banc en pierre bordant le chemin jusqu’à la Grande Bibliothèque. Elle semblait essayer de reposer ses bras et jambes, et son visage au teint mat foncé affichait un air fatigué.

— Hey, comment ça va ? demanda Loyd, signalant leur présence.

Arimélia soupira.

— Ce n’était pas très probant pour moi… Et pour vous, comment ça s’est passé ? demanda-t-elle, son visage marqué par une certaine déception.

— J’aurais pu continuer à faire ça jusqu’au repas, vu comment il est nul, répondit Loyd, se moquant gentiment d’Elwyn.

Ce dernier souffla légèrement en se frottant le dos des mains, devenues rouges et couvertes de griffures à cause des coups reçus pour se faire désarmer.

— Tu es blessé ? demanda la demi-dragonne, une légère inquiétude dans le regard.

— Oh, rien de bien grave. On comptait justement rejoindre l’infirmerie, rassura Elwyn.

Une pointe de soulagement se dessina alors dans le regard de la demi-dragonne, et les deux néphilims la saluèrent avant de reprendre leur route vers la Grande Bibliothèque. Une fois à l’intérieur, ils se dirigèrent vers la seconde porte, située à droite de l’entrée, où une gravure métallique indiquait "Infirmerie".

Loyd prit l’initiative et frappa à la porte.

Toc Toc

— Entrez, répondit une voix douce et masculine.

Le néphilim de la Guerre ouvrit alors la porte et entra, immédiatement suivi par Elwyn.

L’intérieur de la pièce était spacieux mais intime. Son éclairage, doux et tamisé, provenait principalement de lustres ornés de gravures magiques, diffusant une lumière orangée, plus apaisante et moins intense que la normale. Un subtil parfum de lavande flottait dans l’air, ajoutant une note calmante à l’atmosphère.

Dix lits étaient répartis dans la pièce, cinq alignés le long du mur de droite et cinq le long du mur de gauche. Chacun était équipé d’un paravent orné de motifs délicats, permettant d’isoler les patients en cas de besoin. Une petite table de chevet en bois, assortie au reste du mobilier, se trouvait à côté de chaque lit, offrant un espace pour déposer des objets personnels ou des remèdes.

Au fond de la pièce, une grande baie vitrée laissait entrer la lumière du soleil, éclairant harmonieusement les plantes médicinales soigneusement disposées sur son appui. Ces végétaux, aux feuillages et couleurs variés, ajoutaient une touche de vie et contribuaient à l’atmosphère apaisante du lieu.

— Que puis-je faire pour vous ? demanda la voix douce et masculine.

Les deux néphilims se tournèrent alors vers la droite de l’entrée, là où se trouvait un homme assis derrière un grand bureau rempli de documents empilés, d’un mortier en train d’être utilisé et de plantes médicinales séchées juste à côté.

L’homme en question était un elfe noir, dont la peau était plus sombre que celle d’Arimélia et avait une teinte plus violacée. Ses longs cheveux blancs étaient coiffés vers l’arrière, dégageant ses longues oreilles pointues, et ses yeux, dépourvus de pupilles, étaient entièrement blancs. Il portait une longue tunique blanche, qui contrastait vivement avec sa peau, ainsi qu’un tablier en cuir impeccablement entretenu. Un pantalon en tissu épais, maintenu par une simple ceinture de cuir équipée de plusieurs pochettes, complétait sa tenue. À ses pieds, des bottes montantes en cuir sombre, renforcées par des lanières nouées autour des mollets, ajoutaient une touche de robustesse et de praticité à son apparence. Autour de son index droit se trouvait un anneau en argent serti d’une éthérite taillée en carré. Enfin, autour de son cou pendait un collier en argent finement travaillé, dont le pendentif rond représentait un arbre de vie.

— Le professeur Ezekiel nous a dit de venir ici pour nous faire soigner, répondit Loyd.

L’elfe noir leva alors la tête de son mortier et observa le néphilim de la Guerre des pieds à la tête. Puis, il se tourna vers Elwyn, qu’il reconnut immédiatement, et son regard s’arrêta net sur leurs bracelets de restriction.

— Ah ! Je vois, il m’avait prévenu de votre visite. Il n’y a personne d’autre que moi ici, vous pouvez donc enlever vos bracelets. Je vais m’occuper de vous dans un instant, répondit le guérisseur avec une pointe d’amusement.

Les deux néphilims échangèrent un regard et détachèrent leurs bracelets en même temps, avant de les mettre dans la poche de leur uniforme. À cet instant, Loyd et Elwyn eurent l’impression de pouvoir enfin reprendre leur souffle après une longue apnée. Le corps d’Elwyn se réchauffa d’un coup et les différentes ecchymoses, coupures et douleurs musculaires se résorbèrent pour disparaître instantanément. Son corps était enfin redevenu léger.

À cette vision, Loyd fut très étonné, surpris par la vitesse de guérison de son camarade.

“Une régénération instantanée ! Incroyable, c’est donc ça le pouvoir du Domaine de la Vie…”

— Toujours aussi impressionnant. Même après tout ce temps passé à côtoyer les vôtres, je reste émerveillé par votre vitesse de guérison, leur confia l’elfe noir après les avoir rejoints.

— Merci à vous… je suppose…, répondit Elwyn, ne sachant pas trop comment réagir à cette situation.

— Il n’y a pas de quoi. Je me nomme Quevdorl et je suis à votre service, ô grand guérisseur, ajouta l’elfe noir en s’inclinant face au néphilim de la Vie.

— Je me nomme Elwyn et je suis également à votre service, guérisseur Quevdorl.

Quevdorl se redressa, puis se tourna vers Loyd, qui attendait d’être ausculté. Le guérisseur pointa alors un tabouret placé à gauche de l’entrée avec son index droit, et celui-ci se mit à léviter jusqu’à Loyd avant de s’immobiliser.

— Installe-toi. Vu l’étendue de tes blessures, si on peut appeler ça des blessures, j’en aurai pour quelques secondes.

Loyd s’exécuta et s’assit sur le tabouret. Le guérisseur tourna alors son anneau vers l’intérieur de sa main et la rapprocha du bras droit du néphilim de la Guerre. L’éthérite se mit à scintiller doucement, et la main de Quevdorl descendit de son épaule jusqu’à sa main. Toutes les blessures se résorbèrent à son passage, avant qu’il ne passe à l’autre bras. Il lui fit ensuite tendre la jambe droite, puis la gauche, et appliqua le même procédé.

— Et voilà, c’est terminé. Vous pouvez vous relever, indiqua le guérisseur.

— C’était rapide, fit remarquer Loyd.

— En même temps, il n’y avait presque rien à faire. Vous êtes doué pour ne pas vous faire facilement toucher à l’entraînement.

— C’est vrai, mais en même temps, mon adversaire n’était pas si dangereux que ça non plus, répondit le néphilim de la Guerre avec amusement.

L’espace d’un instant et hors de la vue d’Elwyn, Quevdorl fit un regard noir à Loyd, avant de lui répondre amicalement.

— Je vois. En même temps, personne n’est parfait ou doué en tout. Nous avons tous nos forces et nos faiblesses.

— Oui… bien sûr…, répondit Loyd mal à l’aise.

Soudainement, le guérisseur se tourna vers Elwyn.

— Au fait, le professeur Ezekiel m’a demandé de préparer un remède pour la demi-dragonne Arimélia, pouvez-vous le lui rapporter ?

— Bien sûr, vous l’avez déjà terminé ? demanda Elwyn.

— Je suis en train de le faire, pouvez-vous patienter le temps que je le finisse ?

Elwyn acquiesça de la tête et le guérisseur retourna alors à son bureau pour continuer son ouvrage.

Dong

La fin de la dernière heure de la journée venait alors de retentir et, quelques secondes plus tard, un messager éthéré rapporta un message à Loyd, qui le parcourut rapidement avant de se mettre en route pour partir.

— J’vais devoir te laisser, la Divinité Ogme vient de me convoquer, expliqua-t-il.

— Je vois, on se revoit tout à l’heure alors.

Loyd salua alors son camarade avant de quitter la pièce.

Elwyn, seul avec Quevdorl, s’installa sur le tabouret et attendit patiemment la fin de la préparation. Il en profita pour se remémorer son entrainement en mettant le doigt sur ce qui n’allait pas et sur comment résoudre cela. Soudainement, un souvenir de la veille revint à son esprit. Il se rappela qu’il devait aller faire des recherches concernant le professeur Ezekiel concernant le fait qu’il était un « dhampire ».

— Guérisseur Quevdorl, pouvez-vous répondre à une question ?

L’elfe noir finit de verser une poudre blanchâtre dans un gobelet en bois, avant de commencer à mélanger le tout.

— Cela dépend de la question. Que puis-je faire pour vous ?

— C’est au sujet du professeur Ezekiel. J’ai appris qu’il était un « dhampire », mais j’ignore ce que c’est. Il m’a alors dit d’aller me renseigner à la bibliothèque, mais si je peux éviter de faire de longues recherches...

Le guérisseur fronça alors ses sourcils, signe qu’il réfléchissait, avant d’arrêter sa dissolution.

— C’est assez compliqué comme sujet… et ça m’étonnerait que tu trouves quoi que ce soit à la bibliothèque.

— Pourquoi donc ? s’étonna le néphilim.

— Parce que cela touche à un sujet d’expérimentation interdite et contre nature, donc confidentiel. Et ce n’est pas vraiment un sujet dont le professeur Ezekiel aime parler.

— Je vois…

— Mais vu qu’il s’agit de toi, je veux bien t’en parler, mais il ne faudra pas le répéter, d’accord ?

— Compris, acquiesça Elwyn.

Quevdorl prit alors un ton et un air grave pour raconter son récit au néphilim, devenu très attentif.

— Pour faire court, des individus riches et des magiciens fous ont cherché par tous les moyens à atteindre l'immortalité. Pour ce faire, ils ont mené diverses expérimentations sur des innocents, les liant à d'autres êtres possédant des capacités régénératrices. Ils finirent par mettre la main sur un démon chauve-souris capable de se régénérer grâce au sang qu'il buvait. Par différents moyens, ils tentèrent de s'approprier cette capacité, mais sans succès. Ils en conclurent alors que ce pouvoir était lié à l'élément Ténèbres. Malheureusement, l'un des magiciens réussit à créer un sort permettant de disloquer l'âme du démon en plusieurs morceaux et réussit à les intégrer aux âmes de ses camarades, mais pas à la sienne. Cet acte les tua sur-le-champ, mais ils finirent par revenir d’entre les morts, devenant des aberrations que l’on baptisa "vampires", des êtres capables de se régénérer instantanément et de vivre aussi longtemps qu’ils le souhaitaient, tant qu’ils buvaient régulièrement du sang. De plus, leur passage par la mort leur conféra des capacités liées à l'étreinte glaciale de celle-ci. Ce sont des êtres extrêmement forts et rapides, mais plus faibles face au soleil ou à la lumière. Ils ont terrorisé et tué de nombreuses personnes pour leur simple plaisir et pour leur sang.

Le regard d’Elwyn devenait de plus en plus dur à chaque avancée de l’histoire, et un grand et profond mépris pour ces aberrations naissait au fond de lui.

— Quel rapport ont ces aberrations avec le professeur Ezekiel ? demanda le néphilim de la Vie, ayant déjà une idée concernant la réponse.

— J’y viens justement. Ces abominations de la nature ont réussi à se reproduire avec de simples mortels, donnant naissance aux "dhampires", des êtres plus faibles qu’eux, mais n’ayant pas les problèmes liés à la lumière ou au soleil, finit par expliquer le guérisseur.

— C’est… assez sordide comme histoire. Je comprends pourquoi le professeur Ezekiel n’aime pas en parler…

— En effet. Heureusement, vos parents sont intervenus, car ce sont eux deux qui les ont tous éliminés.

— Vraiment ?

— Oui, cette histoire a mis la Divinité de la Vie dans une telle colère qu’elle a décidé de « purger tous ces blasphémateurs » avec l’aide de son Gardien. Malheureusement, le magicien ayant réussi à disloquer l’âme du démon n’a jamais été retrouvé. Il est peut-être mort aujourd’hui, mais cela n’exclut pas qu’il ait pu transmettre sa découverte.

— Je vois… Merci beaucoup pour vos informations, guérisseur Quevdorl.

— Oh, tout le plaisir est pour moi. Mais n’oubliez pas, je ne vous ai rien dit, répondit Quevdorl en tendant le gobelet en bois à Elwyn, qui se leva aussitôt et s’en saisit avec précaution.

— Je vais devoir vous laisser, dans ce cas. Merci encore pour votre aide, dit le néphilim avant de quitter la pièce.

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