Chapitre XII - Où les poulets volent enfin (1/2)

Notes de l’auteur : [Version mise à jour le 10/11/23 après les derniers commentaires. Merci pour vos lectures et nous vous souhaitons, à vous qui arrivez, bon chemin du repentir ~]

Sous le ciel clément de ce premier février, Estienne et Hyriel gagnèrent leur petit havre d’amitié, dans l’obscurité de ce couloir à l’abri des regards. Prudence oblige, ils s’y rendirent à distance respectable l’un de l’autre.

Ce ne fut qu’une fois à destination qu’Estienne appela les embrassades – ç’avait été trop délicieux… Et puis, ils se cachaient bien. Et Dieu, croyait le muet dans ses bons jours, ne pouvait pas se résumer à un épouvantable juge ! Qu’aurait-Il contre l’amour ? Guidé par les mouvements ascendants de son humeur, le vétéran se sentait plus ferme, moins coupable, et parait le Très-Haut des meilleurs attributs. Hyriel, surpris, comblé et soulagé, ne se fit donc pas prier et l’étreignit. Il logea son visage fatigué dans la câline coupe que formaient pour lui les mains d’Estienne.

Tête contre épaule, ils renouaient le fil de leur conversation. Toute la semaine durant, ils n’attendaient que ce moment de douceur dominicale. Jour du Seigneur pour les uns, jour d’amour pour eux, chacun y puisait la consolation propre à continuer de se lever avec l’espérance. Hyriel, les mains dans la crinière d’Estienne, entendit crisser la craie.

AU FAIT, AVEC LE MAIOR ?

Un sourire ourla les lèvres du sorcier au souvenir de leur échange pour le moins… assaisonné de piques, et surtout saupoudré de mensonges, relevé au jus de superstitions.

— Il avait lu mes exploits judiciaires. Il voulait savoir la vérité, j’en ai bricolé une.

Autour d’un tronc honnête expliquant au praticien les réalités derrière les accusations dont il avait écopées, Hyriel s’était employé à sculpter une solide écorce d’arrangements afin de protéger ses trois amis et les autres personnes qui, le long de leur route, les avaient aidés. Le risque était trop grand ; il ignorait si le chirurgien était un saint auquel il pouvait se vouer.

IE DOUTE PAS DE TON TALENT
POUR ÇA. POURVU QU’IL
S’EN CONTENTE

— J’espère. Et sinon, je continuerai sur ma lancée.

SI ÇA POUVOY FINIR PAR PAYER !
I’Y CROY ! IL A UNE IDÉE DANS SA
CABOCHE. T’AUROY PAS RAPPELÉ SINON.

Hyriel fit une moue pensive. Ils se prirent les mains, se les massèrent l’un l’autre. Faute d’y guérir leurs blessures et boursouflures, ces caresses avaient au moins le mérite de soulager les douleurs laissées par le travail, les échardes du bois, l’eau bouillante de la lessive.

— Je ne sais pas. Il est assez… fermé.

Estienne haussa les épaules, s’accompagnant d’un soupir tirant sur le bourdonnement. À son tour, il afficha une mine songeuse. Soudain, ses sourcils se haussèrent et il traça :

À MOY, TU ME LA DIROY
L’HISTOYRE ? SANS BRICOLAGE

Hyriel se fendit d’un rire, auquel il joignit une caresse du doigt sur la pommette de son ami. Une appréhension tint toutefois ses lèvres closes : Estienne le jugerait-il ? Le sorcier se souvint de sa dureté la première fois qu’il avait parlé de sa condamnation. Cependant, tant de choses les avaient rapprochés, depuis. Hyriel se rassura donc : son comparse serait un auditeur moins froid que le corbeau de l’infirmerie. Tout lui conter, sans masque, lui témoignerait sa confiance.

Jusqu’à présent, ils s’étaient surtout partagé ce dont ils avaient le plus besoin pour tenir à flots. Leurs savoir-faire respectifs et leurs souvenirs de liberté estompaient leurs barreaux afin qu’ils pussent mieux s’embrasser. Les stations ayant mené au procès de son ami, Estienne s’était promis qu’il ne demanderait à les connaître que lorsque le moment viendrait. Grâce au chirurgien, cette opportunité avait sonné. Face à l’hésitation d’Hyriel, il appuya sa requête d’un clin d’œil.

— Eh bien, dans ce cas-là…

oOo

Au cours de nos pérégrinations, nous étions arrivés dans un village paisible, non loin de la demeure d’un Grand – un vicomte. Comme à chaque fois, Florentino louait sa force et ses bras pour la journée tandis que je rédigeais les lettres des habitants, tranquillement installé sur un muret de la place du marché. Eugenio et Guillem restaient en dehors du hameau avec la cahute roulante, à chasser et faire cueillette. Mon office n’était pas toujours palpitant, mais je l’aimais bien, et il arrivait que j’écrive pour quelqu’un qui racontait la maladie d’un proche ou de tel villageois. Alors, je ne manquais pas d’en demander plus, voire de proposer, à demi-mot, de l’ausculter. Peu à peu, la rumeur s’était ainsi répandue que l’écrivain public était aussi guérisseur et il me prenait d’aller « écrire des lettres à domicile ».

Un jour, une femme accompagnée de quatre gardes s’est rendue au village – elle s’appelait Louison. Elle vint me trouver lors d’un moment calme et se pencha vers moi pour dire les mots qui actaient à mon insu le début de la cascade de problèmes qui ont suivi :

— Je travaille pour le vicomte de Froisensac. Il est très malade et il vous fait demander.

Que le vicomte en personne réclame mes services au lieu de me faire arrêter, voilà qui était intrigant. Je me méfiais. Un piège ? C’était possible. Mais pourquoi s’embarrasser de tant de précautions plutôt que de m’envoyer la maréchaussée ? Au fond, ce sieur pouvait être un homme intelligent – ou désespéré. Refuser serait suspect, alors après avoir prévenu mes amis, je l’ai suivie.

Je fus mené au chevet du vicomte, un individu d’âge mûr, presque un vieillard, à la face ridée et au crâne dégarni – exception faite d’une couronne blanche lui descendant au bas de la mâchoire. Il souffrait d’une fièvre tierce, rien d’insurmontable donc, d’autant qu’il buvait mes paroles et aurait été prêt à boire toute infusion que moi, son sauveur, je lui aurais conseillée. Ce n’était pas très en accord avec l’image des Grands que je m’étais faite au cours de ma vie, mais je fus loin de m’en plaindre, d’autant qu’il tenait à me payer assez pour que mes camarades et moi puissions couler un mois entier sans louer nos services. Jusque-là, tout se passait au mieux. Mais j’allais découvrir que ce brave Froisensac était autant intéressé par les soins… que par le médecin.

Je passais quelques jours sur son domaine et sympathisais avec Louison. Le seigneur se remettait, lentement mais sûrement. Une après-midi où je préparais une pommade en attendant que des herbes infusent, Froisensac était bien réveillé et m’observait à mon office, captivé. Rien d’inhabituel, tu me diras, mais je finis par remarquer son regard descendre jusqu’à mes jambes, et en particulier mes attelles, sur lesquelles il fixa son attention, comme s’il désirait scruter au travers. La curiosité prenant le pas sur le reste, il tendit soudain la main. Avant que je n’aie le temps de réagir, les doigts du vicomte s’aventuraient déjà entre les plaques de métal, le long de mes os.

Je mis un instant à remuer ne fut-ce qu’un cil, sidéré. Que faisait cet homme, au regard assoiffé d’un voyeurisme fou ? Une pression plus forte que les autres, vers mon genou, me fit tout de même bouger et je retirai précipitamment la main du vicomte avant de le rallonger dans son lit en bafouillant un prétexte médical, comme quoi tout mouvement de trop pourrait relancer ses fièvres. Heureusement pour moi, ça l’a convaincu. Il a acquiescé et pris l’infusion que je lui tendis. Mais en dépit de son obéissance, je sentais au feu dans ses prunelles que sa curiosité n’était pas rassasiée et que maintenant qu’il avait effleuré la surface à travers le tissu, il voudrait voir le reste.

J’ai compris à partir de ce jour que j’étais une mouche capturée dans la toile d’une terrible araignée. Le piège était là, refermé autour de moi et impossible à quitter, encore moins avec mes jambes si fragiles et mes béquilles si peu discrètes ni rapides. Au moins, en attendant de trouver un moyen de m’évader, j’avais le droit de me promener dans le parc et aux abords de la forêt du vicomte, pendant que celui-ci dormait. Je chérissais ces moments comme une délivrance divine.

Rapidement, un autre habitant du manoir était venu me rejoindre pour me mettre au courant du caractère de mon hôte. Martin était dans la maison depuis de nombreuses années et il connaissait l’oiseau, d’autant qu’il était là pour la même raison que moi : bossu de naissance, il était une de ces curiosités de Mère Nature qui portaient chance, comme on disait – et comme Froisensac le croyait, pour notre plus grand malheur. Alors tu imagines qu’un infirme des jambes et aux yeux tout bleus, qui sait les plantes – savoir qui n’est évidemment rien d’autre qu’un don de Dieu ! – était le porte-bonheur parfait ! C’était donc ça : le vicomte nous collectionnait.

Il avait aussi un nain, Jacques… Lui, il ne détestait pas sa situation, ou du moins il en tirait parti. Et à vrai dire, je comprends que certains de nous autres infirmes préfèrent bouffonner que de risquer l’abandon ou la mendicité. Oui, c’est comme ça qu’une petite grappe de curiosités est bien mieux traitée que tous leurs pairs, même si ça implique d’accepter d’être collectés comme des peintures ou des chiens. Parfois, c’est encore le moins pire. Mais moi, je ne m’y résolvais pas et j’avais des compagnons dehors. Martin, lui, était âgé et avait l’habitude. Je me suis lié d’amitié avec lui, non seulement comme frère d’infortune mais aussi parce qu’il avait l’esprit encore plus acéré que les piques qu’il sortait souvent, ce qui rendait nos conversations plaisantes. Et hormis cela, il était serviable, généreux et doté de toute autre qualité que l’on pourrait énumérer en ce bas monde.

En attendant de trouver une solution pour ne pas faire à tout jamais partie de la collection de grigris du seigneur, j’apprenais pour ma part à Martin à reconnaître les champignons du parc, en particulier les plus toxiques, comme l’hygrophore conique, qu’il avait spontanément comparé à de Froisensac. Ah ça ! J’ai approuvé ! De telles trêves nous permettaient de nous apaiser.

Petit à petit donc, Louison et Martin me sont devenus des amis. Nous arrivions à nous dégager de rares moments de conversation dans leurs journées bien chargées – surtout celles de Louison. Ils savaient à quel point je dépérissais loin de mes trois camarades catalans, loin de notre cahute, et surtout, de demeurer enfermé là alors que j’aurais été bien plus utile à des malades, des femmes en couches et des enfants fiévreux, à l’extérieur.

Alors, ils ont fini par convenir de me faire évader. Eux resteraient, malgré mon invitation à me suivre : ils étaient établis et ne se voyaient pas courir les routes à leurs âges. Et puis ils s’étaient habitués à la folie du maître… C’est ainsi que, celui-ci remis, nous passâmes à l’action. Il avait un soir réuni ses trois porte-bonheurs. Je prétextai avoir une surprise pour lui, nécessitant que Louison m’aide à l’apporter. Nous avons tous deux quitté la pièce pendant que Martin chantait, accompagné du luth, une complainte mélancolique afin d’endormir la vigilance des deux autres.

Pendant ce temps, Louison avait récupéré une bouteille de vin et, tandis que je me cachais derrière un buisson, elle s’approcha des gardes de l’entrée… et trébucha par inadvertance. Le vin se répandit sur les uniformes des agents. Elle se confondit en excuses et, comme en panique qu’on les punisse par sa faute, leur suggéra d’aller se changer rapidement pendant qu’elle garderait la porte. Elle laverait ensuite leurs habits elle-même ! Une fois la voie libérée, Louison m’ouvrit la grille. Avant de m’y faufiler, je la serrai dans mes bras, la remerciai et lui demandai de le faire pour moi à Martin. Et puis elle m’a presque jeté dehors pour que je ne me fasse pas reprendre.

Plus loin sur la route, Florentino, prévenu plus tôt par Louison, sortit d’un fourré. Tu n’imagines pas mon soulagement quand je le revis, lui puis les autres ! Mais pas le temps pour les effusions, il me porta à notre cahute et nous avons fui vers de nouveaux cieux. Tant pis pour le gracieux payement. Toutefois, nos déboires avec Froisensac ne s’arrêtaient pas là, ç’aurait été trop beau. Le vicomte m’a fait rechercher. Autour de son fief et dans les bourgs voisins, des affiches mettaient ma tête à prix et, désormais, le seigneur ne me présentait plus comme un porte-bonheur divin… mais comme un diable envoûteur qui avait abusé de son hospitalité. Quand on est estropié de naissance, on devient soit rareté émoustillante, soit bête à chasser pour le bien des braves gens.

Alors tous les quatre, nous avons fui en forêt pour nous faire oublier. Même si j’aurais pu tenter de reconquérir une bonne situation, je préférais les routes à un statut de jouet. Heureusement que mes trois camarades étaient là ! Sans eux, il n’aurait pas fallu longtemps pour être capturé et ramené chez le fou. Est-ce qu’il m’aurait gardé, ou dénoncé comme démon ? Je ne le saurai jamais et n’y tiens pas. Là, le braconnage et la cueillette nous ont permis de manger. Il fallait au moins ça pour ne pas céder à la peur permanente de voir un soldat surgir d’un sous-bois. Nous finîmes par prendre la route et remonter toujours plus au nord dans le midi de la France.

Nous avions recommencé à fréquenter villes et villages alentour, car nous étions assez loin pour ne pas courir de risques. Disons que nous n’avons pas eu les ennuis que nous pensions.

Sur la place de La Barthe, j’allais tranquillement me mettre à écrire une lettre voulue par le forgeron du coin. Pour une fois, nous avions pu demeurer quelques jours au même endroit sans regard de travers et accusation de sorcellerie à demi-mot, si bien que j’avais baissé ma garde. C’était sans compter sur les quatre acolytes qui vinrent me trouver de manière… assez singulière.

Le plus massif se planta devant moi, bras croisés, son épaisse moustache retroussée par un sourire torve. Ses camarades avisaient ostensiblement mes béquilles et les plaques métalliques autour de mes jambes. L’un d’eux murmura à l’oreille du chef de cette bande de coqs, qui pouffa de telle sorte que ça n’augurait rien de bon. Je me tendis aussitôt mais préférai, par instinct de survie, ne pas réagir. Ils ont ouvert l’échange avec tact et élégance.

— Qu’est-c’qui t’amène en ville, l’éclopé ? Tu r’cherches de la donzelle ?

— Non, ai-je répondu en haussant les épaules.

— Tu penses vraiment nous faire gober ça ? Il se dit que les boiteux, c’est des chauds, et qu’ils sont plus doués qu’nous autres pour… la chose, précisa-t-il, goguenard.

Je compris que ça allait dégénérer d’une manière ou d’une autre.

— Honnêtement, on ne me l’avait encore jamais sortie, celle-ci, soupirai-je. Mais il ne faut pas croire tout ce qu’on raconte.

Je me recentrai sur mon pupitre, espérant naïvement qu’ils lâcheraient l’affaire.

— Pourtant, c’est même un proverbe en Italie, que les boiteux font ça le mieux !

— Je ne suis pas Italien.

Entre-temps, un groupe de femmes intriguées avait abandonné le peignage de leur chanvre et le battage de leurs draps, pour nous rejoindre. Ce qui eut le don de fâcher plus encore les coqs. Un vieux petit monsieur sur sa canne venait aussi de se mêler à la troupe.

— Ouais, ben tu commettras rien avec les dames d’ici en tout cas.

Je secouai la tête, las.

— Ce n’était pas mon intention.

Ils se consultèrent. Lorgnades suspicieuses, doigt pointé pour dire qu’ils m’auraient à l’œil… puis ils se dispersèrent. Je me pensais tranquille quand soudain, la main calleuse du petit vieux me cajola l’épaule comme il l’aurait fait à un enfant. Je me retournai, abasourdi, découvrant le regard de pitié du bonhomme à canne. Les femmes s’échangèrent des mines au mieux désolées, au pire outrées. L’une d’elles tira l’aïeul par la manche, mais il l’ignora pour préférer dérouler :

— J’voulais te dire, mon pauvre… Bon courage. Oh oui, y doit t’en falloir ! C’est déjà un miracle que tu saches écrire – oh je suis impressionné ! – mais j’prierai quand même pour toi.

Une des spectatrices a secoué la tête de dépit. Et moi, pour tout t’avouer, du courage il ne m’en faut pas tant dans ma maladie, que pour ne rien rétorquer de trop salé à ce genre de commisérations mal placées. Et sur ce, je crus me liquéfier en sentant les doigts noueux du vieux me caresser les cheveux. Là, j’étais encore descendu au stade de l’animal de compagnie, ou de la créature dont le simple contact ouvrait les portes du Paradis. Je secouai la tête afin de dissiper ma sidération. J’allais enfin prendre la parole, mais ce fut une des femmes – une charpentée, chignon serré, panier de chanvre sous le bras – qui s’est manifestée en attrapant l’importun à l’aisselle :

— Ça va maintenant, le grand-père ! Laisse-le travailler en paix, tu veux ?

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Louison-
Posté le 31/08/2023
Re- !

Et aaah, enfin la Louison apparaît haha, j'avais oublié que vous aviez un personnage qui s'appelait comme ça et plop ! Quand son prénom est arrivé ça m'a fait un petit sursaut de surprise ;-)

Sinon j'ai bien aimé ce chapitre et sa narration à la première personne, c'est une manière astucieuse de faire passer un flashback (sans utiliser l'éternel italique haha) et de particulariser le moment, et puis on entre plus dans l'intériorité d'Hyriel, où ses ressentis sont plus prégnants. Pas qu'ils ne soient pas présents dans les autres parties où on switch de pdv interne à pdv interne, mais là je me sentais quand même plus proche de lui. Le conte de son passé me parvenait de manière assez directe, actualisée.

Et quel passé, bondiou :'( Déjà le fait de "collecter" des personnes infirmes/marginalisées me fait froid dans le dos, et en même temps ça ne m'étonne pas du tout, vu le nombre d'histoires recensées où elles sont considérées comme des bêtes de foire dont on peut profiter. Et puis les propos qu'on tient à Hyriel, ou cette liberté qu'on prend de le toucher comme s'il n'était qu'un objet de curiosité, ça a vraiment de quoi me glacer (ah d'ailleurs vous décrivez super bien l'état de sidération, on sent toute la peur d'Hyriel et son impuissance et oh, bibou <3 :'((( donc bravo pour ça !)

J'ai bien aimé que tout ne soit pas 100% sombre non plus, il a ses amis pour le soutenir, tout le monde ne se comporte pas comme une ordure avec lui, ça nuance l'histoire et me fait sincèrement entrer en empathie avec Hyriel. J'ai tout de suite plus de mal quand on présente un perso de façon misérabiliste, et là je tenais à vous dire que je ne le ressens pas de la sorte avec Hyriel. Vous trouvez un juste équilibre et il n'est pas forcément facile à trouver, je trouve ! ^^ Et d'ailleurs c'est une remarque qui tient pour l'ensemble de votre roman. Que ce soit Estienne, Hyriel ou Théa, ils ont leur moment de bonheur, or on aurait très facilement pu tomber dans l'écueil "persos misérables" quand on les fait évoluer dans un milieu comme le vôtre !

Bisouu, à bientôt ! <3
JeannieC.
Posté le 02/09/2023
Re !
Héhé oui, voici Louison, super complice d'Hyriel pour sa fuite de chez le timbré x)

Ah lala, les "collectionneurs" de phénomènes humains... J'ai été la première sur le cul quand j'ai commencé (il y a une dizaine d'années de cela maintenant) à me documenter sur le sujet, mais oui il semblerait que les nobles et les rois d'Espagne par exemple étaient friands de nains et autres infirmes dont ils s'entouraient. Au XVIIIe siècle en Russie, il y a aussi eu la tsarine Anna Ivanovna qui avait un étage entier dévolu à sa collection de personnes handicapées. Et tous les seigneurs qui avaient des bouffons.

Clairement, voui, Hyriel subit du validisme bien brutal tout au long de cette partie, et figure-toi que même à moi au XXIe siècle, ça m'est plusieurs fois arrivé que des gens se permettent comme ça de me toucher par curiosité (souvent des petites vieilles x) ).
Mais comme tu dis, tout n'est pas 100% sombre et on voulait vraiment éviter le misérabilisme. Hyriel a des alliés, des amis, et il rencontre des gens un peu plus futés que les autres vis-à-vis de son handicap.

Très contentes que le ton de ces souvenirs t'aient plu, et portés par la voix d'Hyriel on s'est dit que ça rendrait le tout encore plus dynamique. Que c'était aussi le bon moment pour qu'il confie tout ça à Estienne maintenant qu'ils sont aussi intimes. <3
Encore un grand merci pour ta lecture ! Et à bientôt pour la suite et fin du récit d'Hyriel, à propos de ses mésaventures qui m'ont amené devant la justice ~

Bisous !
ClementNobrad
Posté le 03/03/2023
J'ai a-do-ré, je n'ai pas vu les lignes passer. Ce comte collectionneur et ces vilains garnements tournés vers la chose sont donc à l'origine de l'engrenage que l'on devine ?
Je trouve ces passages flashback (comme plus tôt dans le récit) super bien réussis. Quelques mots pour poser le décor, il n'en faut pas plus, des petites révélations au détour d'une phrase et on perçoit le problème arriver. Tres bien mené.

Rien de plus à dire, je m'empresse de lire la suite !
JeannieC.
Posté le 04/03/2023
Hellow !
Eh bien Hela et moi sommes très contentes que tu aies apprécié ces retours vers le passé. =)
Et vi, c'est tout à fait ça, Hyriel a subi un engrenage harcèlement / mauvaise réputation / fausses informations de l'époque. En plus des seigneurs douteux qui avaient des passions non moins douteuses du genre collectionner les curiosités - y compris humaines x)
ZeGoldKat
Posté le 22/11/2022
Salut,
Ah ça fait grave du bien de sortir un peu du huis-clos avec ce flashback. On s'évade, on voyage avec Hyriel (qui d'ailleurs raconte son histoire de façon très vivante et ludique). C'est marrant, ça change complètement de style : votre point de vue omniscient est très léché et soutenu, et là ce moment la première personne amène un langage plus vivant et populaire. Mais ça rend bien, j’apprécie ce type de navigations.
Quant au contenu, baaaaah que dire xD Je suis décontenancé, et en même temps ça m'étonne pas vraiment ce genre de mésaventures autour du handicap d'Hyriel. Le dialogue lunaire de ouf sur les boiteux qui font bien l'amour, mais WTFFFFF ? xD Et le "Je ne suis pas Italien" d'Hyriel, hahaha, j'adore.
C'est authentique, cette histoire de rumeur sur les performances sexuelles des personnes handicapées ? o/
L'épisode avec le vieux vicomte enfin, c'est malsain, mais c'est malsaiiin ! Yerk ! Je suppose que c'est documenté mais par mes moustaches, ça paraît tellement incroyable de nos jours ce genre de fantasmes. Collectionner des personnes handicapées, woah ! Quoi que, j'dissa, mais le gros retour des dérives sectaires et des théories pseudo-médicales de ces dernières années...
Hyriel a toujours autant de charisme ! On comprend qu'il s'attire tous les regards curieux là où il passe, tant des regards séduits que (fatalement) des regards jaloux...
Aller je continue !
JeannieC.
Posté le 23/11/2022
Coucou ! =)
Héhé oui, le verbe haut et franc d'Hyriel change de notre ton habituel, mais nous sommes très contentes si tu as apprécié ce petit changement; Une escapade, une pause dans le huis-clos comme tu dis ^^
Nous sommes bien d'accord avec toi, c'était effectivement surréaliste ce genre de superstitions. Mais promis, nous n'avons rien inventé. xD Il y avait bel et bien des collectionneurs de phénomènes humains. Et des histoires abracadabrantesques autour du handicap - tantôt signe divin, tantôt marque du diable, tantôt objet de fantasmes.

Le proverbe italien, oui, je confirme, c'est authentique =D On trouve ça chez Montaigne, dans son chapitre "Des Boiteux". En substance, la citation donne peu ou prou : "On dit en Italie en commun proverbe que celui-là qui n'a jamais couché avec une boiteuse ne connaît pas Vénus en sa pleine puissance. En amour, le boiteux le fait le mieux."

Hyriel prend toujours les compliments héhé :-p
Hortense
Posté le 17/09/2022
Bonjour à vous deux,
Un chapitre de réminiscences qui permet de s’évader un peu des murs de cette horrible prison. On respirerait presque si ce n’était pour découvrir la malheureuse histoire d’Hyriel. Ses déboires sont bien tristes et certainement caractéristiques d’un temps de superstitions où la curiosité malsaine trouvait matière à s’exprimer. Dure la vie pour certains !
On se dit qu’Hyriel a de solides amis, prêts à le défendre, mais d’un autre côté on connaît « la fin » de son errance. Cependant, on comprend les raisons qui l’ont poussé à garder le silence jusqu’à présent. Quant au Major, je suis comme Hyriel et je m’interroge sur ses véritables intentions.
Quelques interrogations :
- toute infusion que moi, son sauveur, je lui aurais conseillées : conseillée ?
- Toutefois, nos déboires avec Froisensac ne s’arrêtaient pas : ne s’arrêtèrent pas ?
- ses comparses mécontentes l’appelaient : l’appelèrent ?
À très bientôt, toujours avec plaisir !
JeannieC.
Posté le 20/09/2022
Bonjour Hortense !
Oui, Hyriel se sent enfin prêt à revenir sur le détail de ce qui l'a conduit devant les juges et lui a fait frôler le bûcher. Au moins avait-il des amis fidèles - et comme tu dis, les superstitions de l'époque avait tout loisir de sévir x) Le coup des boiteux qui feraient le mieux l'amour, je l'ai trouvé chez Montaigne et moi même ça m'a soufflée.
Merci pour le relevé - coquilles corrigées - et pour tes impressions de lecture qui font toujours très plaisir !
A bientôt
Vous lisez