Chapitre XLIII – Sombres desseins

Notes de l’auteur : en plus de sa langue maternelle (l’ondéen), le protagoniste de ce récit emploie de temps à autres le diamarin. Afin de les différencier, les conversations en diamarin sont retranscrites en italiques. Les lecteurs les plus curieux trouveront dans les notes de bas de page une traduction des termes que le protagoniste ne comprend pas.

Céleste tressaille ; sa pipe à opium manque de vaciller. La pollution qui la nimbe ondule, grisaille… comme un spectre maléfique.

« Tu MENS, se récrie‑t‑elle au bord des larmes. Tu fais semblant de ne pas m’aimer pour me manipuler ! Comme toujours ! Comme le Solfatare !

— S’il t’a préféré une autre femme, il devait avoir ses raisons, éclate Valère. Tu as brisé la vie d’Estelle, je ne te laisserai plus contrôler la mienne. Laisse les gens normaux vivre heureux, vieille carne ! Si tu veux vraiment nous rendre service, tu peux toujours te pendre. »

Il ne devrait plus répliquer, mais c’est plus fort que lui. La tête de Céleste, en dénégation, se balance de gauche à droite :

« Alors ils t’ont bel et bien re‑tou‑rné contre moi… Ô, mon pauvre petit, je… Mais oui, bien sûr, se réjouit‑elle soudain. Ils t’ont ouvert la cervelle ! Trépané ! Mais ne t’inquiète pas. J’ai altéré la mémoire de cette policière, je peux aussi ré‑pa‑rer la tienne.

— Pas si une autre magicienne a son mot à dire, Sélénite », l’interpelle Talma qui retrousse ses manches.

Duel d’égos. La Diamisse s’approche en première ligne, juste derrière Valère ; sa haute taille le dissimule. Céleste, imperturbable, inspire une grande bouffée d’opium… pour rejeter dans le caveau une quantité innommable de fumée ténébreuse. Loin de s’évanouir, celle‑ci s’épaissit dans l’atmosphère chargée, s’agglutine autour des pieds de sa créatrice.

« Tu as devant toi la Rubacelle, grande maîtresse du convent de Carat… abreuvé à l’Ichor du Géogène.

— Le Géogène ! Ainsi ce vieux bouc avait une apprentie, crache Céleste son dédain. J’étais pourtant persuadée d’avoir chassé tous les envoûteurs du coin ! Mais j’ai omis de nettoyer le fond du placard, apparemment… il restait un cafard.

— Une éclatante victoire, tique Talma. Mon maître me l’a racontée. Tu l’as contraint à l’exil par ce duel d’honneur… Mais tu n’as jamais précisé que cette sentence s’étendait à son ancienne élève.

— Si tu comptes m’affronter, je me ferai un plaisir de t’éliminer, gravillon… Les pa‑thé‑tiques traditions des oracles diamisses ne valent rien face à ma puissance. Ton clergé vivotait dans la fange et l’obscurité quand je suis arrivée à Carat… Je me suis con‑ten‑tée de finir une dératisation entamée par la République. »

Talma éclate d’un rire condescendant. Valère l’interpelle d’un ton abasourdi :

« C’est donc ça que tu voulais ? Venger ton maître ? Tu ne pouvais pas vaincre ma tante, alors… tu lui as volé son disciple.

— C’est ce que son cerveau malade veut croire, le rassure Talma. Non… je t’ai recruté pour un motif bien plus noble qu’une bête soif de revanche.

— Noble ? Tu m’as manipulé pendant des mois, s’insurge‑t‑il.

— Je n’y ai pris aucun plaisir ! C’était nécessaire, regrette‑t‑elle. J’avais quelque chose d’inestimable à transmettre… ce trésor ne pouvait revenir qu’à quelqu’un de sage et courageux. Il fallait te mettre à l’épreuve… Mais maintenant, je sais que j’ai fait le bon choix. Plus de mensonges entre nous ! Tu vas recevoir mon bien le plus précieux : mon Ichor ! »

Valère frémit.

« Longtemps j’ai cherché un apprenti digne de mon enseignement… Notre rencontre est le fruit du destin. Nous nous sommes choisis. Avec moi, tu fusionneras les magies pluves et diamisses ! Tu deviendras le plus puissant sorcier de cette ère. Songe à ce que je t’offre, plutôt qu’à ce que je t’ai fait ! Cela valait bien quelques cachotteries, non ?

— Cet élève me revient de droit, tempête Céleste. Huit ans que je forme cette petite ordure, moi ! Huit ans de sa‑cri‑fices, d’efforts, de dé‑cep‑tions !

— Et après tant de peine, il n’a toujours pas atteint l’Éveil ! J’y vois un signe, la nargue Talma. Tu n’es pas le maître qu’il mérite. »

Les lèvres de sa tante se plissent d’amertume. Ses deux affreux chiens de garde grognent de plus belle.

Nouvelle bouffée : troisième déferlante de tabac noir.

« C’est interdit de fumer, ici », délire Nélée.

Céleste lui file un coup de ballerine rageur, et il retombe, évanoui. Talma l’a irritée, vraiment. Y a‑t‑il du vrai dans ce qu’elle dit ? Lorsqu’ils se sont vus pour la première fois, sur le boulevard Jaccottet… oui, il a senti entre eux un lien inexplicable. Comme un courant électrique. Il a vu d’emblée en elle un mentor, alors qu’ils n’avaient rien en commun. L’effet de leurs magies respectives, d’une connexion spirituelle ?

Certes, Talma lui a menti… mais de quel droit la jugerait‑il ? Tous les mages doivent commettre des crimes pour préserver leur existence. Lui‑même n’a pas hésité à trahir Léonie Brabant pour protéger son convent. Il n’avait pas le choix. Talma non plus. S’il devient son apprenti, s’il atteint l’Éveil… elle n’aura plus à lui cacher quoi que ce soit.

Mais tout de même…

La purée de pois tourbillonne désormais dans le corridor. Plus aucune lumière n’y transparaît : aux frontières de cet horizon sombre, une suie consistante s’abat sur le tombeau. Céleste agite un doigt menaçant et furieux :

« Tu te prends pour une pédagogue, risible diamasse ? Laisse‑moi rire ! Une tra‑fi‑quante d’enfants, oui. Plutôt mourir que de laisser mon… sang dans les pattes d’une sauvage ! Un autre mage a tenté de m’arracher mon petit trésor, il y a peu… et il l’a regretté ! »

Talma, à l’affût, jambes fléchies, calcule en silence le temps qu’il lui faudrait pour éliminer la magicienne. Valère ose chercher son regard et, un instant, le trouve : Talma ne flanche pas. « Vise le cœur », voilà ce que disent ses yeux. Plusieurs Diamisses, à ses côtés, adoptent une position semblable et se préparent au combat. Valère continue à s’inquiéter pour Olibée, qui perd toujours du sang… Quant à Mantodore, coincé sur sa chaise, il se fait oublier.

Le brouillard court désormais le long du sol et des murs de l’antichambre. Talma veut pousser Céleste à l’erreur. Zébédée juge du pied cette brume aux volutes d’encre qui rôde et ne se dissipe pas. Les chiens aboient de toutes leurs forces.

« Tu n’es qu’un fossile d’une magie morte, halète Céleste. Lorsque j’en aurai fini avec toi, Rubacelle, j’enverrai ton squelette au Protectorat… tu passeras l’éternité dans une cage vitrée, au Musée des civilisations primitives. »

Valère sent la main de Zébédée appuyer sur son dos.

Il a tout juste le temps de s’abaisser : un rocher lui passe au‑dessus du crâne. Talma l’a arraché du sol et fait léviter… La pierre, floutée par la vitesse, est partie s’écraser au milieu de la pénombre.

Suit un bruit effroyable d’éclats. Valère, éloigné, n’a vu ni entendu la réaction de Céleste. Le projectile s’est pulvérisé, noyé dans les nuées pestilentielles du tabac qui envahissent la moitié de la pièce. Aucune trace de la magicienne dans cette masse compacte.

En revanche les aboiements redoublent et se rapprochent. Ses chiens immenses surgissent des ténèbres, tous crocs dehors.

C’est le début du chaos.

Les deux bêtes, en trois foulées, viennent de sauter à la gorge de Talma… mais celle‑ci, sans peur, réagit d’un mouvement de couteau.

Son athamé dessine un glyphe que Valère ne reconnaît pas, achevé en piqué vers le sol. Aussitôt des pointes rocheuses croissent à ses pieds : des cônes de granit, acérés. Cette manne de stalactites fuse vers le plafond en quelques secondes à peine, dans un craquement de bambou rocheux.

Le museau du chien‑loup s’écrase contre cette paroi de pierre. Il gémit d’un cri suraigu, pathétique. Puis il retombe sur l’échine, pattes à l’air. Le corniaud, plus rapide, a claqué sa mâchoire à deux centimètres du nez de Talma, bloqué par les aiguilles folles au‑dessous… Une stalactite a failli l’empaler. Projeté sur le côté par cette excroissance imprévue, le chien a percuté un autre poinçon granitique. Son corps, suspendu et coincé en tenaille entre les deux pics, se débat avec furie.

La foule, sitôt les molosses passés à l’action, a préféré s’éparpiller. Collisions, faux pas, cris d’oisillons en déroute… Chacun court se terrer, dans des directions contraires, vers l’une ou l’autre anfractuosité du tombeau.

Talma recule à temps et évite un coup de griffe du bâtard. Elle hurle, assez fort pour couvrir les aboiements :

« ZÉBÉDÉE !!! Cache Lucas et fusille‑moi cette GRUE ! »

Tout cela s’est passé si vite… Valère est resté impuissant, trop désorienté pour tenter quoi que ce soit. Déjà Zébédée l’agrippe par le col de chemise et le traîne en arrière.

Puis la fumée nauséabonde se dénoue. Vaporeuse, elle fait écran sur les murs alentour et les recouvre de crasse. Gonflée, renforcée, elle empoisonne l’atmosphère de l’hypogée. Tout s’évanouit dans cette obscurité poussiéreuse…

Aucune visibilité : au travers de ce simoun tabagique, Zébédée doit diriger Valère à l’ouïe. La puanteur âcre de l’opium écorche ses prunelles, laisse dans sa bouche un goût de résine et de mort. L’odeur du 8 rue des Camphriers. Le Diamisse, qui n’y est pas habitué, crache ses poumons.

Les gens près d’eux se précipitent le plus loin possible de l’affrontement, à grands cris. Un dissident percute un pilier puis rebrousse chemin. Celui‑ci empoigne Zébédée, persuadé d’avoir découvert un ennemi : le juge s’en débarrasse d’un coup de pied, et l’anonyme titube à tâtons vers un second obstacle.

Valère sait que la Sélénite va gagner. Cette nuit sournoise, c’est son milieu naturel. Et ses chiens ont du flair, des yeux nyctalopes… Sans cible identifiable, les pouvoirs kinésiques de Talma ne serviront pas à grand‑chose.

Une forme fuligineuse grossit soudain dans la purée de pois qu’ils bravent :

« GAFFE », crie Zébédée à Valère.

Ils se sont écartés in extremis : un rocher de gros volume vient de sombrer à leurs pieds en mille morceaux. Chauds et perçants, des graviers pétaradent de tous côtés, raclent les paumes que Valère a portées à son front par réflexe… Les cailloux, par centaines, dégringolent en tournoyant.

Si Talma et Céleste ne cessent pas très vite ces hostilités, le tombeau va s’écrouler sur eux. Leur niveau en magie dépasse largement celui de Valère. Zébédée lui reprend la main de force, mais Valère résiste à sa poigne :

« Il me faut une arme, s’essouffle le Diamisse. J’ai perdu celle de tout à l’heure, et elle n’avait qu’un coup… Talma…

— Ce n’est pas elle qui a besoin d’aide, le fustige Valère. Olibée est coincé entre deux feux !

— Hors de question de rebrousser chemin… Oh, malmort ! Mantodore est toujours là‑bas ! Il faut le déplacer. S’il crève, la vérité aussi… »

Comment ose‑t‑il privilégier ce malfrat à l’homme qu’il vient de blesser à mort ? Valère se retient de le frapper ; secourir Olibée doit rester sa priorité.

Ils se frayent un chemin parmi les nuées. Brouhaha des Dissidents, gueulements de chiens et sifflements de projectiles… Chaque pas vers le duel les rapproche d’une fin probable.

Enfin ils discernent Mantodore, occupé à gigoter sur sa chaise. Celui‑ci se laisse faire quand Zébédée défait ses liens aux bras et aux pieds, et plus tard lorsqu’il se saisit de lui pour le mettre à l’abri. Il réclame l’aide de Valère… mais celui‑ci, de mémoire, retrouve le point de chute d’Olibée et le hisse tant bien que mal sur ses épaules. Le blessé pèse une tonne. Pire : il ne bouge plus.

Non, ça ne signifie rien, rien du tout… S’ils échappent à Céleste et quittent ce caveau maudit, Olibée vivra. Il le faut.

Par miracle, le bombardement alentour n’impacte ni Zébédée ni Valère. Mais, occupés à trainer Olibée et Mantodore, ils ont perdu toute orientation : leur trajet débouche sur un cul‑de‑sac. Une fresque de dieux à têtes bovines les nargue. Valère, épuisé, appose Olibée dos au mur. Zébédée se débarrasse de Mantodore avec moins de ménagement. Le vieil homme d’affaires se rétablit contre la paroi en ahanant ; ses doigts dérapent sur la cendre, s’y enfoncent, comme pour y creuser un terrier… Une corde serpente encore autour de ses chevilles : par chance, il n’a pas trébuché en route. Sa bouche déborde de scories sales.

« Vous êtes morts et enterrés, peste le magnat. Ce n’est qu’une affaire de minutes ! N’avez‑vous pas entendu les bruits au‑dehors, tous les deux ? Il y a du grabuge, à l’entrée… C’est qu’ils arrivent, eux aussi ! Et ils ne vous laisseront pas partir vivants ! »

Zébédée et Valère s’entre‑regardent, et Mantodore, toujours aveugle, exulte :

« Non, pas la police… Ni mon service d’ordre ! Bien pire… Ils ont mis du temps à me retrouver, et ça va barder pour vous, sales… »

Zébédée le fait taire d’un poing dans la gorge.

Valère, transi, se concentre sur le corps d’Olibée. Il semble encore chaud ! Le Catréide ne peut mourir sans descendance à qui transmettre son nom. Il a même fait sa demande en mariage… Tout cela n’a aucun sens. Valère guette le moindre pouls. Lui passe un doigt sur la bouche. Soulève ses paupières. Place une main sur son cœur, et attend un battement.

« Ne fais pas ça à Ino », murmure Valère au désespoir.

En vain.

Un immense son de fêlure entérine cette sentence.

Valère et Zébédée dirigent leur attention vers l’intérieur de la caverne. Les particules toxiques convergent d’un seul mouvement, toujours plus véloces… Une à une, les fumerolles s’agglutinent en cumulus épais, sis au centre du caveau. La masse aux teintes orageuses, en libérant l’espace, révèle peu à peu une silhouette autoritaire : Céleste, dressée de toute sa hauteur. Une reine au milieu d’un essaim.

Les émanations malodorantes exécutent autour d’elle un ballet complexe. Des courants de saleté font valser en tous sens sa tignasse, qui a perdu des perles dans le feu de l’action. À l’intérieur de la salle déserte, la moitié des sièges gît renversée. L’autre moitié pulvérisée.

Des deux chiens enragés, plus de trace. La Sélénite a invoqué dans le monde physique deux démons à la fois, mais ceux‑ci ont fini par se volatiliser. Soit sa concentration s’est brisée, soit leur contrat magique dépendait d’une durée limitée…

Le sifflement du vent couvre tout autre son… Leur vue peu à peu dégagée, Valère aperçoit Talma aux pieds de la magicienne. Céleste s’acharne à lui piétiner la gorge de sa chaussure, lentement :

« Les Pluves sont persistants comme la pluie. Et même le marbre finit par s’éroder. Tu as fait preuve de patience dans ton ignominie, Rubacelle… Alors je prendrai mon temps pour te tuer. »

La Diamisse, incapable de prononcer la moindre formule, dégage un son de pneu lacéré. Valère, tâché du sang d’Olibée, la supplie :

« Sélénite, arrête ! Je te suivrai, laisse…

— Malheureusement, cette envoûteuse de bas‑étage est allée beaucoup trop loin, susurre‑t‑elle d’un air satisfait. Elle a offensé notre ichor ! Elle doit payer ! Ne me rends pas la tâche plus difficile, tu sais bien que je fais ça pour toi.

— Non ! je n’ai rien voulu de tout ça, braille‑t‑il.

— Bien sûr que si ! Tu m’as demandé de t’apprendre mon art, il y a sept ans et demi… Tu voulais le pouvoir et la gloire, mais il faut le mériter. L’Ichor de notre convent…

— C’est une sorcière elle aussi, la coupe Valère. Tu ne peux la tuer ! Nous… avons un devoir sacré de propager l’Ichor ! Sa magie risque de disparaître avec elle ! »

À ces mots, la pression du pied de Céleste se relâche quelque peu. Mais ses yeux gardent leur intransigeance, et elle pointe son calumet vers Valère :

« Malgré la… délectation que j’éprouverais à écorcher cette répugnante mulâtresse, je suppose que tu as raison. Oui. Nous ne pouvons la tuer sans que son Ichor n’ait été transmis à un apprenti… Ses sortilèges, dans les mains d’un sorcier compétent, pourraient trouver usage. Il ne faudrait pas gaspiller ce pouvoir. Alors je pourrais… consentir à l’épargner, sous certaines conditions. Ces ciseaux que tu trimballes sur toi, ils te servent d’athamé, je me trompe ? Voici le marché : tu vas punir cette traîtresse par où elle a fauté, en coupant sa langue. Cela devrait l’empêcher de jeter la plupart de ses sorts. Ne t’inquiète pas, elle pourra toujours former un élève… voire même lui montrer sa bouche mutilée, pour lui apprendre ce qu’on gagne à attaquer mon convent ! Tu as dix secondes, mon chéri. Passé ce délai, je lui brise la nuque. »

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Neila
Posté le 07/01/2025
Bon allez, y a bien un troisième camp qui va débarquer et sauver Talma in extremis. La brigade de chasseurs de sorciers peut-être ? (pardon, j'ai oublié leur nom) La situation serait encore plus craignos pour Valère, mais avec de la chance, ça ferait une bonne diversion.

Je crois que j'ai repéré une coquille. Dans cette phrase :
"Talma et Valère s’entre‑regardent, et Mantodore, toujours aveugle, exulte" ça devrait pas être Zébédée au lieu de Talma ?

Ces derniers chapitres sont explosifs ! Ça va être dur de pas tout dévorer d'un coup.
Arnault Sarment
Posté le 07/01/2025
Ah oui, tiens, c'est une coquille ! Effectivement c'est un reliquat d'une ancienne version du chapitre (où les rôles de Talma et Zébédée étaient inversés), je vais corriger ça.

Encore merci pour ton suivi ! ^^
Neila
Posté le 08/01/2025
Oh, j'étais tellement à fond dans la confrontation que j'ai oublié de commenter tout l'échange du début entre Talma et Céleste. Finalement, Talma ne méprise pas Valère, au contraire. :O Pour vouloir faire de lui son apprenti, elle doit le tenir en haute estime. A moins qu'elle soit encore en train de mentir en disant vouloir faire de lui son apprenti juste pour s'assurer d'avoir un allié (et pas deux ennemis) dans ce conflit, mais je ne crois pas. Elle a l'air sincère sur ce coup.

Décidément, Valère a la cote ! Tout le monde veut faire de lui son apprenti. Mais je comprends. Contrairement à ce qu'il semble lui-même penser, il est plutôt doué en magie. Quand on voit tout ce qu'il a déjà réussi à faire. Malheureusement, je crois pas que ce soit une bonne chose pour lui. Les gens autours de lui passent leur temps à vouloir lui imposer leur projet, à le modeler à leur image. Plus ça va, plus je me dis qu'il ferait mieux de tous les envoyer paître, et la magie avec. Je me trompe peut-être dans mon interprétation, mais l'histoire a l'air de peindre une image très négative de la magie. Un truc qui cause que des soucis et corrompt, qui détruit les gens, un peu comme l'opium. è.é
Arnault Sarment
Posté le 08/01/2025
La magie est... la magie. Elle n'est ni bonne ni mauvaise, les démons représentent la puissance de la nature. Ils sont amoraux, leur logique échappe totalement aux humains. Et la sorcellerie en elle-même reste quelque chose qu'on ne peut ni contrôler ni connaître parfaitement. Après, tu as raison de faire un parallèle avec la drogue car la magie a tendance à rendre fou : comme elle consiste littéralement à modifier les lois de la physique, les sorciers perdent souvent le sens des réalités. Par ailleurs, le pouvoir est toujours addictif.

Ceci dit, si Valère est accro à quelque chose, c'est davantage au (faux) sentiment de contrôle et de puissance que lui donne le mensonge. Il devient une personne différente en fonction de qui il s'adresse, pour plaire. Ce qui en fait quelqu'un d'assez malsain malgré tous ses idéaux. Il s'est engagé sur une très mauvaise pente en mentant à tout le monde et tous ses méfaits lui explosent à la tronche dans ce dernier acte.

Et oui, Valère fait l'objet de beaucoup d'avidité : les apprentis qui arrivent à réellement développer des pouvoirs sont rares et donc précieux. Par ailleurs chaque clan de sorciers a des pouvoirs différents. Il y a des tas de sorts que Talma ne sait pas lancer et elle espère, en récupérant Valère sous sa cape, voler indirectement le savoir magique de Céleste à son compte.
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