Chapitre XLV – Droit d'issue

Notes de l’auteur : en plus de sa langue maternelle (l’ondéen), le protagoniste de ce récit emploie de temps à autres le diamarin. Afin de les différencier, les conversations en diamarin sont retranscrites en italiques. Les lecteurs les plus curieux trouveront dans les notes de bas de page une traduction des termes que le protagoniste ne comprend pas.

Orion. Son père. Tout est de sa faute.

Talma comprendrait. Elle a vu le fond de son âme, cousu sa vie d’une trame en fils blancs. D’ailleurs, ceci ne constitue sans doute qu’une nouvelle étape de son plan. Elle a simulé son propre décès, pour tester sa réaction. Grossière comédie, d’ailleurs ! Ce corps inanimé a tout d’un pantin désarticulé. Agenouillé, Valère l’appelle par son nom complet : Thallo Macarélogue… Non, la Rubacelle ? Sa joue s’est froissée sur la pierre couverte de vinasse. L’œil inférieur dit zut à l’autre.

« Réveille‑toi, malmort…

— Fais moins de bruit ! Il y a des agents du CSP partout », tente de le calmer une femme plus âgée.

Sa mère, à vue de nez. Non, pas celle‑là, l’autre. Une complice, rouage de cette machination bien huilée. Oui, tout s’explique… Talma l’a attiré en Diamisse, en lui faisant croire au suicide d’Estelle huit ans plus tôt ! On lui a menti pour le pousser dans la bonne direction… Il se remémore la langue gonflée de sa mère, son cou brisé… C’est lui qui l’avait découverte au bout d’une corde, alors qu’il revenait de l’école. Non, c’est faux. Il n’a jamais vu le cadavre. Estelle Sceau : la face cachée de la lune. Apparition, disparition… Un tour de magie ! Une illusion ! Valère se débat dans les bras de Céleste :

« Montre‑toi, espèce de couarde, pleure‑t‑il.

— Tu ne la ramèneras pas, le gronde‑t‑elle. Relève‑toi, il faut partir d’ici tout de suite…

— OÙ EST‑ELLE ?

— VAL, lui crie‑t‑elle. Tu n’as plus huit ans… Je ne peux plus te porter ! »

Les cris de sa tante lui agressent les oreilles. Celle‑ci s’est accroupie face à lui, a levé ses yeux globuleux vers les siens. Levé ? Ah… Valère a pris un ou deux centimètres, depuis leur dernière rencontre. Il la dépasse, désormais. Sonné, il se détourne de Talma, ou plutôt de ce qu’il en reste. Ses membres en tremblent. Il voudrait vomir. Céleste lui essuie les joues :

« Ça va aller, mon pauvre chéri… Je suis là.

— Je ne voulais pas la tuer, renifle‑t‑il. Je le jure, il faut que tu le leur dises…

— Chut ! Ce n’est pas ta faute s’ils ont cherché à t’utiliser, l’arrête‑t‑elle. Et ce n’est pas la leur non plus. Les mages sont comme des flambeaux dans la pénombre : ils attirent les moustiques. Les tentent. »

Puis, comme pour protester, une voix de mégaphone beugle :

« Votre chef s’est rendu, citoyens. Rendez‑vous et avancez vers le centre du tombeau, mains sur la tête ! Tous les contrevenants seront abattus. Vous avez deux minutes ! »

Une goutte de sueur glisse sur le nez de Céleste. Elle serre Valère dans ses bras, se refuse à ciller. La voir aussi terrifiée a pour son neveu quelque chose d’indécent.

« Je n’ai pas neutralisé grand monde, chuchote‑t‑elle. Mon énergie magique s’est tarie pour un moment… Mais il reste un peu de mon Ichor en toi. Tu dois le libérer et me laisser l’utiliser pour un sortilège, c’est notre seule chance !

— Quoi ? Comment veux‑tu que je fasse ça ?

— Reprends ton athamé. »

Il finit par hocher la tête, après un effort de réflexion indicible. Céleste ramasse les ciseaux poisseux, avant de les lui tendre. Les doigts de Valère retrouvent le contact glacial des lames, et les rangent. Une mixture collante en dégouline encore… Le pouls de Valère s’agite de plus belle. Sa tante risque un regard vers l’antichambre et se lamente :

« On ne voit rien, d’ici… Si je vise mal, ils vont tirer dans le tas ! Pas question de risquer ta vie comme ça. Il va falloir se rapprocher…

— Non !!!

— Écoute‑moi bien, Val : je vais te sortir de là, c’est compris ? Fais‑moi confiance. »

Il grimace, mais s’exécute.

Tante et neveu sortent de leur abri à pas mesurés. Les balles pourraient fondre sur eux au moindre imprévu… Ce tribunal, désert quelques minutes plus tôt, s’est rempli. La moitié des Dissidents s’est déjà soumise. Valère distingue une soixantaine d’agents du CSP, revêtus d’uniformes noirs. Tous couchent leur fusil en joue dans l’une ou l’autre direction du tombeau, placés en cercle au centre de l’antichambre. Des masques anti‑gaz esquissent sur leurs visages des museaux monstrueux. Un air de famille avec ces démons anthropomorphes sur les fresques autour d’eux… Certains de leurs frères d’arme, inertes, reposent sur le sol jonché de sièges en miettes. L’œuvre de la Sélénite.

Au milieu de cette corolle mortelle, un espion à l’air important lève une main gantée. D’un geste, il pourrait donner le signal de la mise à mort… Son crâne, croûté et écorché, laisse germer des touffes de cheveux irrégulières tel un champ de mine parcouru d’herbes folles.

À côté de lui jubile Mantodore, sous sa protection. On l’a enfin débarrassé de son bandeau ; il nargue Zébédée contraint à s’agenouiller non loin. Le front contusionné du juge dodeline faiblement. Un autre agent, d’un filin, lui noue les mains derrière le dos. Parfait retournement des rôles…

Céleste s’avance mains en l’air, hiératique : un canon lui indique un point au sol, pas très loin des brutes. Cadré dans le collimateur des armes en présence, Valère fait quelques pas puis s’accroupit à son tour. Plusieurs mètres et Dissidents les séparent.

L’adolescent sent une épaisseur froide lui caresser la nuque. Un embout de fusil. Quelques Diamisses apparaissent des entrailles du sépulcre et se placent en rangs d’oignon, non loin des autres captifs. Valère risque un coup d’œil vers sa tante, qui baisse le visage. Au reniflement de son nez crochu, il sait que la Sélénite élabore un plan.

Peu à peu, tous les Dissidents s’asseyent en silence. Les lames clinquent, déposées devant eux en signe de défaite. Satisfaits de ce tribut, le chef d’escadron retire ses minuscules et inutiles lunettes, ainsi que son masque… et montre Zébédée en exemple :

« Citoyen, tu comparaîtras pour sédition et crimes d’ensorcellement, annonce‑t‑il d’un débit monocorde. Je fais donc face à un dilemme d’ordre politique : faut‑il te traiter d’abord en rebelle… ou bien en sorcier ?

— Commandant, je sais ce qui arrive dans les geôles du CSP, ahane le juge. De toute façon, tu vas devoir collaborer avec l’état‑major pour mon cas.

— Bonne réponse, fait mine de se réjouir le chef d’escadron. Mais si tu veux éviter nos chambres d’interrogatoire, il faudra nous donner des noms d’envoûteurs, et vite. Ah, ne fais l’innocent, citoyen ! Les criminels de ton genre se rencontrent souvent dans l’Astral. »

Zébédée s’est fait passer pour l’oracle de la Dissidence, histoire de couvrir Talma… Son meurtrier baisse la tête, atterré. Cette supercherie ne durera pas longtemps. Le CSP connaît trop bien les sorciers, à force de les traquer. Quant à Mantodore… il pourrait avoir compris l’identité de « Lucas », le mage pluve. S’il le reconnaît parmi les vaincus, Valère finira en prison pour le restant de sa vie.

« Tous les magiciens de ce pays ont fui après la guerre, se défend Zébédée. Je suis resté garder le phare.

— Regrettable : l’isolement tue. Vous autres ? Embarquez‑le.

— NON, se rattrape‑t‑il. J’ai bien un nom, mais… c’est un des vôtres ! »

Plus moyen de respirer. Zébédée va le dénoncer, et sa tante avec ! Qu’attend‑t‑elle pour agir, à la fin ? Le commandant affiche un sourire carnassier :

« Encore mieux… La Dissidence a engagé un traître à la nation ?

— Plutôt un opportuniste », halète le juge Diamisse avec espoir.

Il reprend une grande inspiration et, finalement, cède :

« …Élisée Mantodore. Il a même offert au proviseur de Brice Noy un coffre‑fort magique. »

Valère en reste bouche bée. L’intéressé proteste aussitôt :

« Quoi ? Non, c’est… ridicule ! Je vous l’ai répété, leur oracle, c’était cette métisse… Comment pouvez‑vous accorder le moindre crédit à…

— C’était notre homme de paille, déblatère Zébédée. Il fallait renforcer la sympathie du public à son égard, pour mieux faire passer ses exigences politiques auprès du Protectorat… Alors nous avons simulé son rapt. L’attentat de Bonrecours, c’était son idée. »

Mantodore se crispe ; il n’y a pas que du faux, dans ce laïus. Il s’est enlisé dans sa propre conspiration. Quant au chef d’escadron, ses joues se creusent d’incrédulité… mais aussi d’intérêt. La vérité intéresse moins le CSP que l’occasion de peindre sa propre version des évènements. Celle où ses représentants déjouent un sombre complot, et reportent la responsabilité de leurs échecs sur une odieuse trahison. Mantodore, bien placé pour s’en rendre compte, perd les pédales :

« M‑M‑Mensonges ! Zébédée, espèce de fiente, tu… »

Le soldat à ses côtés le frappe au dos, puis se saisit de lui par les épaules. Toujours aussi dépassionné, le commandant se tourne vers le « félon » tandis qu’on lui passe les menottes :

« Citoyen Mantodore, ce témoignage a hélas valeur d’inculpation… Le Comité de Salut Public devra te mettre au secret, afin de mieux établir ta culpabilité. Officiers ! Arrêtez ce sorcier. »

Les lamentations du magnat, inintelligibles, s’étouffent derrière une main gantée. Deux soldats traînent hors du caveau Mantodore, qui se débat tel un aliéné rapatrié à l’asile. Ainsi s’achève la carrière de l’homme le plus riche de Diamisse. Le son de ses gémissements s’estompe déjà. La sournoiserie de Zébédée vient de sauver Valère et sa tante. Mais pas Talma. Les yeux humides, l’adolescent le remercie en silence… Il ne mérite pas cette compassion.

Le commandant s’adresse de nouveau à Zébédée, d’un ton grinçant :

« Un sorcier qui conspire au sein même de nos institutions… Ô corruption ! Il faudra effectuer des purges dans les assemblées du peuple, m’est avis.

— J’ai fait ce que vous m’avez dit, s’affole le juge. Par pitié, dis‑moi que je n’irai pas dans vos prisons, Δέσποινος !

— Chose promise, chose due, concède son interrogateur. Mais le CSP ne peut se permettre de négocier avec un sorcier… Il en va de son honneur. Et je ne peux pas te remettre à ces imbéciles de l’armée non plus… »

La sueur dans le dos de Valère se glace. Le commandant du CSP, sourire pétillant, sort un pistolet de son ceinturon et le cale sous le menton de Zébédée :

« …aussi dois‑je trouver un compromis, stupide diamard. »

Par respect, Valère détourne la tête. Juste à temps. Une détonation retentit : le corps lourd dégringole dans la poussière. L’adolescent attend la fin de l’écho pour contempler la victime. Logée près de la raie, une excavation noire dégage une odeur de brûlé. La natte du juge, défaite, s’est teinte de roux. Un homicide rapide, propre… Talma n’a pas eu cette chance. Valère s’étonne de ne pas éprouver davantage d’horreur. Mais il a changé. Il appartient désormais à la race des tueurs… À jamais.

Des Dissidents gémissent. Céleste guette toujours le moment propice, et n’accorde à cette mort qu’un accablement lassé. Combien de fois a‑t‑elle assisté à ce genre d’exécutions ?

Le commandant racle au sol le bout de sa botte à crampons. La coulure de sang essuyée, il gratte le liseré de chair barbue qui sépare le masque de son cou, indécis. Un soldat s’inquiète :

« Chef, qu’allons‑nous faire des autres ? On n’a pas amené assez de fourgons pour toute cette canaille.

— Faîtes un tri, soupire son supérieur.

— Mais, chef ! On ne peut pas creuser de fosse ici. Il n’y a que de la caillasse à vingt kilomètres à la ronde…

— C’est une dure soirée, reconnaît‑il. Allez, pour une fois… Matériel incendiaire autorisé !

— Oh ! Merci, chef. »

Le mots « tri » a déclenché un brouhaha d’effroi parmi les prisonniers. Alphée, à genoux, s’alarme :

« C’est un lieu saint ! Une tombe, vous ne pouvez pas… »

Le « pas » s’allonge en un « aaah » déchirant ; une nouvelle balle crève l’atmosphère. Le protestataire s’est replié sur lui‑même, tête dans les mains. Le chef d’escadron, qui vient de tirer ce coup en l’air, tance le reste des inculpés :

« D’autres objections, citoyens ? Non ? Tant pis, ça m’aurait simplifié la tâche. Nous allons tous vous fouiller, alors. Un par un. Je conseille à ceux d’entre vous qui cacheraient encore des armes de se dénoncer de suite…

— Camarade commandant, intervient Valère. Pourrais‑je garder la mienne ? C’est un cadeau, j’y tiens beaucoup. »

Les militaires le dévisagent avec méfiance ; un faux mouvement, et il se fait descendre. Son bras, gourd et rigide, s’abaisse avec lenteur et fouille la poche de son pantalon. Le fusil appuie toujours sur l’arrière de son cou.

Il prie pour que sa tante comprenne son plan… C’est leur seule chance.

Par à‑coups, Valère élève à hauteur de tête les deux lames qu’il avait conservées. Leur teinte carmin passe pour des tâches de rouille… Le chef d’escadron montre sa curiosité. Il fait signe à l’agent derrière l’adolescent de baisser son arme ; ensuite il fait quelques pas vers eux.

« Un petit Pluve parmi cette racaille ? Beau pétrin dans lequel tu t’es fourré, jeune camarade… Qu’as‑tu là ?

— Relax, chef, lui signifie le troufion derrière lui. C’est qu’un ciseau.

— Pas seulement, articule Valère.

— Le gamin a raison, chef ! Pardon, on dit “des” ciseaux, confirme le même soldat. Quoiqu’il vaudrait mieux dire “une paire” de ciseaux…

— On s’en fiche, s’exaspère le responsable des troupes. Tu te moques de moi, morveux. Que veux‑tu que ce soit d’autre ?

— Un athamé », révèle le mage en léchant le sang séché sur le rebord des larmes.

Surpris, le camarade commandant hurle un ordre. À ces mots, les balles partent… une demi‑seconde trop tard. Valère sent trois projectiles lui chatouiller les intestins, le traverser. Ses organes éclatent… et se recomposent la seconde d’après. Il n’a ressenti aucune douleur : ce corps appartient à Avelvor, dorénavant…

Valère, dont l’esprit s’est faufilé vers l’Astral, observe sa métamorphose de l’extérieur. Son torse en charpie vient de s’écrouler, mais ses blessures ont déjà guéri. Une seconde salve d’artillerie retentit : le corps s’agite dans un tonnerre de souffre. Précaution inutile. Ce qui le possède, désormais, se rit de la mortalité. Une bouillie charnue, en constante régénération.

Quel soulagement ! Le sacrifice a fonctionné aussi vite qu’espéré. Faute de temps, Valère n’a pu exécuter de rituel… mais son démon sommeillait en lui : en portant le sang de Talma à sa bouche, via son athamé, le mage vient d’honorer leur contrat. Les officiers du CSP peuvent bien le canarder une heure durant, ça ne leur servira à rien.

Sa tante a profité de l’effet de surprise. Durant ces précieuses secondes de panique, elle a exécuté les signes sacrés, psalmodié l’incantation nécessaire sous le vacarme des coups de feu… sans se faire remarquer. La magie de la tante et du neveu se mêlent : Céleste exploite l’énergie dégagée par l’arrivée du démon pour lancer un sortilège. Réfugié aux frontières de l’existence, l’adolescent sait qu’il doit regagner son corps.

Son âme s’engouffre dans son propre abdomen : une vieille chaussette puante et visqueuse. Valère doit forcer un peu pour y rentrer : Avelvor lui quémande des secondes supplémentaires… Mais l’invocation effectuée par Céleste, intraitable, l’en expulse. Le démon déguerpit entre les dents de l’adolescent : mi‑parole, mi‑glaviot.

L’Autre s’élève maintenant sous les stalactites du tombeau, haut de plus de trois mètres, dressé sur ses anneaux… Affreux et splendide, Avelvor se montre tel que Valère l’a vu la première fois : une abominable chenille pleine de membres humains, à l’œil unique et suintant… Ses mouvements sinueux, en accordéon, balayent le reste de l’antichambre dans un concert de succions gélatineuses. En invoquant un démon dans le monde physique, Céleste s’expose à tous les risques… Mais qu’Avelvor festoie, puisqu’il en crève d’envie !

« SURTOUT NE TIREZ PAS », avertit le chef d’escadron.

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Neila
Posté le 08/01/2025
On sent bien l'état de choc de Valère au début du chapitre, dis ! Le pauvre perd les pédales. Je pense que mon cerveau aurait déraillé de la même façon.

Mais donc, si je comprends bien, Mantodore est en fait un espion du CSP ? La raclure de bidet ! Je tire mon chapeau à Zébédée, qui aura réussi à le faire couler avec eux. C'est aussi ce que je trouve bien ficelé avec les perso de cette histoire. Ils ne sont jamais entièrement détestables ou appréciables. Un coup ils font un truc bien, puis ensuite une crasse ou un mot de travers.

Mais comment est-ce que le CSP a fait pour savoir où se trouvait Mantodore ? Ça, ça m'intrigue.

Je crois que c'en est fini de la Dissidence. 😢

Mais voir le CSP à l'œuvre, et aussi Céleste et Valère qui team up, ça envoie du pâté !
Reste à voir si Avelvor va les sortir du pétrin ou les y enfoncer encore plus...
Arnault Sarment
Posté le 08/01/2025
Ha ha ! Mantodore n'est pas du tout un espion du CSP mais c'est un vieil allié de la République de Pluvède et du Protectorat colonial qu'elle a installé en Diamisse. Donc c'est un homme d'affaires que le CSP est censé a priori protéger et secourir pour la sécurité de la Pluvède. Il faut comprendre que jusque-là, ces barbouzes croyaient toujours qu'Élisée Mantodore avait été victime d'un ignoble attentat organisé par la Dissidence Diamisse... alors qu'en réalité, il collaborait avec depuis des lustres.

Autant dire que le Comité de Salut Public est moyennement content du triple-jeu particulièrement pervers qu'a joué le magnat avec eux. Au fond Zébédée a à peine noirci le tableau : Élisée Mantodore a bel et bien manipulé les autorités pluves et le CSP par la même occasion. Je suis heureux que tu trouves ça bien ficelé !

Comment le CSP a retrouvé Mantodore ? Eh bien, disons qu'à la base Talma et ses petites mains de la Dissidence n'ont pas forcément été très discrets au Lycée Brice Noy (qui a été incendié, pour rappel). Le plan était irréaliste dès le départ. Le CSP a beaucoup de moyens, de compétence et collabore avec la police... Les moyens de transport qu'ont utilisé Talma et ses sbires pour enlever Mantodore allaient forcément être repérés au sortir de la ville et traqués, c'était inévitable. Au final je pense que ce qui a véritablement grillé la Dissidence c'est le combat entre Talma et Valère dans les écuries, vu qu'il s'est fait assommer. Elle s'est retrouvée avec un corps en plus dans les mains, des explications à donner... Cela l'a beaucoup ralentie et des gens ont aperçu le convoi sur la route.
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