Chapitre XVI : Les Peaux de Pierre (modif : 20/12/2022)

L’âne mécanique roulait dans le silence. Orage et Saphir marchaient à ses côtés sans s’adresser la parole. Le jeune yotora était partagé entre l’impatience de rentrer chez lui et l’angoisse de tout raconter à sa meute. Il avait échoué dans sa première mission hors de son monde et le regard des Peaux de Pierre allait être différent. Nuage, son tuteur, l’avait idéalisé et serait déçu s’il apprenait ce qu’il s’était passé. Mais personne n’était au courant pour Maciurim. Orage, qui ne savait pas tenir sa langue, le lui aurait vivement reproché. Saphir détestait l’idée de cacher un problème d’une telle ampleur, mais s’il ne voulait pas terminer chez les Oméga, il devait le faire.

Le yotora jeta un coup d’œil vers les autres. Lyzel était restée de marbre durant la route, mais ses mains qui manipulaient son étoile trahissaient sa nervosité. En revanche, celle du Marionnettiste se manifestait par des tremblements. Quant à Evannah, sa tête était appuyée contre une vitre et n’affichait aucune expression. Saphir savait qu’elle s’attendait à mourir. Même si elle avait agi avec stupidité, il n’allait pas la laisser entre les griffes de sa meute. Il jurait qu’elle ne subirait pas le supplice du lépokyr.

Ils marchèrent pendant des jours dans les montagnes. Les kléamyors couraient sans se soucier du groupe. Quelques-uns s’arrêtaient pour jeter un coup d’œil et rejoignaient leurs compagnons. La nuit, leurs hurlements sonnaient comme de longues plaintes. Le Marionnettiste s’inquiétait d’une éventuelle attaque de leur part, mais Saphir le rassura. Même si les yotoras détruisaient leurs quartz, les kléamyors étaient pacifiques et chassaient uniquement de petits animaux. Orage pestait contre leurs cris, ce qui faisait soupirer Evannah qui devait supporter un autre mauvais caractère. Elle n’avait cessé d’angoisser pour la moadrin et son adelphe. Malgré la sauvagerie de la guerrière, Evannah espérait qu’elle était en vie. Saphir n’était pas un Lieur capable de lire les pensées, mais il savait très bien qu’elle lui en voulait.

Orage faisait des comptes-rendus de la situation à travers son collaphone, ce collier électronique qui servait à communiquer à distance. Il clignotait lorsque son propriétaire prononçait son nom suivi de « au rapport ». Saphir en avait eu un qu’il avait perdu dans Maciurim, le coupant ainsi des autres membres.

Leur voyage s’acheva dans une vallée. Le bleu des montagnes laissait place à un paysage ambré. Des piliers enlacés par des plantes blanches enjambaient une rivière et soutenaient des plateaux circulaires. Ils paraissaient fragiles à cause de leur transparence et de leur finesse, mais Saphir et Orage affirmèrent qu’ils ne se brisaient jamais quand des disputes éclataient. Ils s’élevaient sur plusieurs niveaux où les différents rangs se mélangeaient.

Le groupe s’avança sous les plateformes. Le doux parfum des fleurs se mariait au vent de vanille. Evannah s’exclama d’admiration devant un mont où volaient les kirnels. Les artistes taillaient dans des pierres grises à l’aide de leurs griffes. Ils formaient les corps de petits louveteaux, futurs membres de la meute. Saphir sourit, soulagé que la jeune fille soit restée sensible à la beauté d’Ibyulis malgré ses problèmes.

Le malaise de Lyzel grandit au fur et à mesure qu’ils avançaient dans la ville. Des regards méprisants lui faisaient comprendre qu’elle n’était pas la bienvenue. Malgré la nature nébulienne des damorials, Ibyulis ne les appréciait guère. L’anarchie de Camoren était toujours aussi crainte après sa mort. Pourtant, la fille blanche ne se fatigua pas à cacher ses cornes ondulées sous sa capuche.

Des yotoras descendirent d’un large escalier et allèrent à leur rencontre. Saphir reconnut son Tuteur, Nuage, qui agitait ses cinq queues de joie. Il dépassa ses deux compagnons pour saluer son enfant de coups de museau et de langue. Son accueil chaleureux l’apaisa un peu, mais lui serra davantage le cœur. Il craignait de lire la déception dans son regard, mais il ne vit que la félicité.

– Saphir ! Quel soulagement de te revoir en vie ! J’ai bien cru que tu ne reviendrais jamais !

– Tu es donc au courant ?

– Les nouvelles vont vite et, malheureusement, ta seule présence ici confirme beaucoup de choses.

La joie de Nuage ne s’était pas évanouie, mais son ton camouflait l’inquiétude.

– Les Peaux de Pierre aimeraient écouter ton histoire. Ne perdons pas de temps, Saphir.

– La meute voudrait aussi savoir pour quelle raison ces personnes de différentes espèces te suivent, ajouta Orage avec dédain. Je me demande ce qui a bien pu te pousser à fréquenter une damorial.

Son regard gela Evannah alors que Lyzel le fusilla de ses yeux d’argent. Ses trois queues s’agitaient sous la colère et la nervosité.

Saphir monta l’escalier, ses compagnons de voyage sur ses talons. Les quatre yotoras fermèrent la marche.

Le jeune guerrier arriva sur un plateau cerné de nombreuses loges. De vieux camarades l’accueillirent par des hurlements. Mais quelques-uns se taisaient et épiaient le reste du groupe, d’autres se parlaient à voix basse. Face aux nouveaux venus, deux grands yotoras à neuf queues imposèrent le silence.

– Adamantin Saphir, commença l’un d’eux avec solennité, nous te souhaitons un bon retour parmi les Peaux de Pierre.

– Draconique Fureur, Planétaire Éclipse, c’est un plaisir de vous revoir, vous et la meute.

– Nous l’espérons bien. Le voyage a dû être très éprouvant pour votre première mission.

Des murmures s’élevèrent dans les loges. Saphir, malgré sa déception, garda sa froideur coutumière. Il avait toujours rêvé de se retrouver ici après avoir réussi son objectif. Son échec avait brisé les merveilleuses illusions de ses proches.

Fureur réclama le silence et reprit la parole :

– Comme tu as échappé au mal qui terrorise Leïvron, la meute voudrait entendre ta version de l’histoire.

Le calme était comme un arc bandé, prêt à tirer sur sa proie. Si Saphir faisait un seul faux pas, les flèches de la colère darderaient sur lui. Il parcourut les loges de ses yeux et, malgré son ventre tiraillé par la peur, il commença son récit avec un flegme inébranlable :

– Bien. Ma première mission en dehors d’Ibyulis était de libérer le Planétaire Charbon. Mes sept compagnons et moi avons pu tracer les moadrins qui le retenaient prisonnier. Charbon détenait des renseignements sur le Parasite Laréaven qui terrorise leur monde. Malheureusement, il a succombé sous la torture. Furieux de l’échec de notre mission, mes collègues et moi avons décidé de le venger.

– Mais Charbon n’a divulgué aucune information, n’est-ce pas ? demanda Nuage. Saphir, vous n’avez pas échoué.

– Ma mission était de ramener Charbon vivant.

– C’est exact, confirma Éclipse, mais les moadrins ne lui en ont pas tiré un mot. Charbon a emporté ses secrets dans la mort. Les moadrins et vous aviez tous deux échoué. Bien, et ensuite… ?

– Ensuite, nous avons traqué le groupe de moadrins. Nous les avons combattus une fois, mais ils nous ont échappé en traversant un portail vagabond. Nous les avons suivis et nous nous sommes retrouvés dans Maciurim.

– Et c’est là que vous l’avez vue. Cette obscurité.

Un frisson parcourut les loges d’où s’élevaient des murmures sinistres. Mais le cœur de Saphir était plus bruyant. Le yotora craignait qu’il ne le trahisse et que la meute découvre son mensonge. Mais personne ne réagit. Les Peaux de Pierre semblaient prendre le problème très au sérieux. Parfait, c’était l’occasion de mettre en œuvre son idée.

– Oui, je l’ai vue, confirma Saphir d’une voix forte et sombre. Elle a dévoré mes amis et mes ennemis sous mes yeux. J’ai entendu des cris et des pleurs en son sein. J’ai entendu mes compagnons appeler à l’aide. Mais j’étais impuissant face à leur détresse. Mosdrem, comme le nomment Ixarian et Maciurim, est un monstre insaisissable qui emprisonne les âmes de Leïvron et bientôt, des autres mondes ! J’ai eu de la chance de lui échapper, mais après l’avoir frôlé, j’entends encore ces cris d’horreur dans mon sommeil.

Vous lui avez échappé, intervint Orage avec un sourire sardonique, toi et la moadrin.

Outrés, les yotoras grognèrent au mot « moadrin ». Saphir s’attendait bien à ce que son supérieur l’évoque. Il ne lui adressa aucun regard et continua :

– Effectivement, je n’étais pas seul. Une moadrin et moi avons été séparés par les événements. Après avoir échappé à Mosdrem, je me suis retrouvé sur les îles Garyon. Là, j’ai rencontré mes compagnons de route qui…

– Ah, oui, le coupa Orage. C’est curieux de voir un groupe composé d’espèces différentes. Une damorial et deux humains. D’ailleurs, ajouta-t-il en transperçant Evannah de ses yeux moqueurs, cette dernière a été affectée par la chute de la moadrin. Saphir, qui sont tes compagnons ?

– Evannah est pacifiste, elle ne pensait pas sympathiser avec les moadrins. Sa douceur et sa sagesse sont en contradiction avec la violence et l’arrogance des Adandrisiens. J’ai dû supporter ses discours de paix. Les humains ne sont pas en guerre comme nous, ils ne comprennent pas notre haine ancestrale. De plus, c’est une jeune fille très sensible qui déteste le combat. Notre affrontement contre la moadrin l’a effrayée.

– Les humains appellent les lépokyrs, « lapins », ajouta Lyzel d’une voix claire. Ce sont des créatures semblables à eux, mais bien plus petites. Evannah aime les animaux de son monde, la chute de cette bête lui a fait mal au cœur. Mitrisiane inculque à ses enfants à prendre soin des animaux même si ces lépokyrs miniatures finissent dans leurs assiettes.

Des exclamations de stupeur explosèrent dans la meute, suivies de murmures. Saphir distingua des remarques telles que « donc elle mange des petits lépokyrs ? » ou « c’est répugnant ! Comment peut-on digérer une chose pareille ? ».

– Nos écoles nous ont appris à aimer notre prochain et à aider les autres, renchérit Evannah qui avait caché ses mains tremblantes dans ses vêtements. Pour nous, c’est une évidence.

Des rires moqueurs secouèrent les loges et la couvrirent de honte. Elle aurait désiré être moins mièvre, mais elle devait exagérer les paroles de ses amis pour se tirer d’affaire. Orage y participa de bon cœur et répliqua, cinglant :

– Un monde bien hypocrite ! Les humains sont les premiers à faire des leçons de morale, mais jugent les autres par leur apparence !

– Silence, Orage ! ordonna Fureur.

Le yotora gronda, mais obtempéra.

– Evannah a fui son monde à cause d’une modification accidentelle de ses Nebulas, poursuivit Saphir, elle souhaite régler le problème. Le Marionnettiste et Lyzel ont décidé de l’aider. Je me suis porté volontaire pour les amener dans Maciurim où j’ai rencontré une cilynas capable de normaliser les Nebulas.

– Mitrisiane est monstrueuse avec ses Nébuliens ! pesta Éclipse. L’humaine devrait se réfugier dans un autre monde ou vagabonder.

– C’est une excellente idée ! s’exclama l'artiste dans une grande joie. Clya est très accueillant et Evannah serait la bienvenue si elle…

– Non, je ne veux pas, le coupa la jeune fille, catégorique. Ma vie est dans Mitrisiane. Même si mon monde ne me fait pas rêver, je sais que je ne m’en sortirai pas en dehors.

– Evannah, je suis un voyageur ! Tu pourras vivre avec Clya et moi !

– Non, je ne me vois pas vivre avec vous. J’ai besoin de stabilité et de sécurité. Mitrisiane m’apportera ce qu’il me faut.

– Oh…

L’enthousiasme du Marionnettiste s’évanouit aussitôt.

– Evannah, as-tu conscience qu’Ibyulis ne t’aidera pas ? lui rappela Éclipse. Nous vénérons les puissantes Nebulas. Elles nous destinent à réaliser de grands actes, que nous soyons yotoras ou étrangers. Les Peaux de Pierre le pensent : si tes Nebulas ont été modifiées, c’est que tu dois accomplir une mission. Saphir, aide cette personne si tu le désires. Va à tes risques et périls dans Maciurim, nous ne te retiendrons pas.

– J’irai, répondit le jeune guerrier avec détermination, mais concernant Mosdrem, qu’allons-nous faire ?

– Comment ça ?

– Leïvron est menacé par un fléau. Nous pouvons les aider à…

– Les aider ? reprit Éclipse avec un petit sourire moqueur. Leïvron a déjà ses solutions pour lutter contre l’obscurité ! Ses quatre peuples s'affairent pour protéger les nombreuses vies. Mosdrem disparaîtra d’ici là. Il n’a touché qu’Ixarian et Maciurim.

– Je ne suis pas d’accord. Les portails vagabonds pourraient poser problème et mettraient Synoradel en danger !

– Saphir, Leïvron s’en sort très bien sans nous. L’inaction des Gardiens Brumeux le prouve. Si nous intervenons, nous ne ferons que causer davantage de soucis. Nous ne savons pas comment contrer Mosdrem. Leïvron, si. Laissons Ibyulis en dehors de tout cela.

– Éclipse, nous ne pouvons pas…

– Les meutes en ont décidé ainsi ! Je te le répète une dernière fois : laissons Ibyulis en dehors de tout cela.

Saphir se tut, mais son cœur bondissait de rage. Le goût amer de l’échec s’intensifiait. Il était persuadé que les Peaux de Pierre les aideraient à vaincre le fléau. En réalité, une autre partie de lui s’attendait à cette réponse. Sur une ligne historique, les peuples de Synoradel venaient à peine de se rencontrer et de nouer des liens. Comme beaucoup, Ibyulis ne se souciait pas des problèmes des voisins, tant qu’ils n’étaient pas une menace directe pour lui.

Contrairement à sa meute, Saphir ne croyait pas en la force de Leïvron malgré l’union solide des quatre dimensions. Les mondes devaient lutter contre ce mal avant qu’il ne soit trop tard. Mais une autre mission s’offrait à lui : aider Evannah. Cette fois-ci, il ne désirait pas échouer.

Fureur et Éclipse autorisèrent le groupe à disposer. Saphir sentit le poids de ses mensonges s’alléger progressivement et se laisser porter par le vent. La nuit tomba vite et lui et ses compagnons suivirent Nuage jusqu’aux tanières.

Le cœur du jeune guerrier gonfla de douceur à la vue de son nid. De larges escaliers se creusaient dans les flancs de la montagne et formaient de hautes tours d’ambre. Les baies vitrées offraient une vue grandiose sur les plateaux. Quelques kirnels se faufilaient entre les demeures comme des étoiles filantes.

Saphir et Nuage habitaient une tanière au sommet du mont. La montée n’était pas fatigante, mais le manque de rambarde ne rassurait pas les étrangers. Le Marionnettiste décida de laisser Clya en bas. La machine brailla et des fumées de vapeur s’échappèrent, signe qu’elle n’acceptait pas d’être délaissée. Son créateur s’excusa plusieurs fois et lui promit de revenir bientôt.

Le groupe franchit une porte de bois ronde qui s’ouvrait sur un couloir en forme de tube. Illuminé par des blocs rouges suspendus au plafond, il donnait accès à de nombreuses tanières. Sombre mais accueillant, l’endroit était étreint par une chaleur familière. Saphir entendit Evannah murmurer que ça sentait le chien, ce qui l’amusa.

La demeure de Saphir et de Nuage se trouvait au fond du corridor. Une fois la porte ouverte, le jeune yotora sourit en la revoyant. Le cœur léger, il contempla longuement ce petit lieu. Son Tuteur tira les rideaux rouges qui encadraient une grande baie vitrée tandis que Saphir alluma la lampe ronde en actionnant une manivelle. La lumière la transforma en un soleil orange et donnait l’illusion d’être en plein jour.

Saphir convia ses amis à s’asseoir sur un tas de coussins, alors que Nuage sortit des sirops du seul meuble présent. Il versa quelques gouttes dans les écuelles et les passa ensuite sous leur fontaine à eau. Il servit ses invités qui hésitèrent à boire le contenu.

– C’est un sirop originaire des plantes d’Ibyulis, expliqua Saphir en se penchant vers Evannah. Il n’y a rien de bizarre là-dedans. Les humains disent qu’il a un goût de cerise, un fruit de votre monde, si je m’en souviens.

Evannah avala le liquide mauve et hocha la tête pour confirmer. Le Marionnettiste ne toucha pas à son verre, plutôt attiré par ses habituelles huiles. Quant à Lyzel, elle était assoiffée et se servit de nouveau, sous l’autorisation de Nuage.

La soirée se passa dans le plus grand des calmes, même si des yotoras hurlaient comme des loups à la pleine lune.

– Ils fêtent mon retour dans la meute, dit Saphir. Ils sont heureux de me voir en vie.

– Vous ne voulez pas qu’on aille avec eux ? demanda Evannah.

– Non, je suis bien trop épuisé par le voyage, l’entretien avec Éclipse et Fureur et… par Orage.

– Je crois qu’il nous a tous fatigués.

Nuage installa des coussins supplémentaires pour les invités. Evannah et Lyzel s’allongèrent.

– Orage n’apprécie aucun de nous, soupira la jeune humaine.

– Peu importe à quelle espèce vous appartenez, il sera toujours comme ça. Il aime rappeler aux autres qu’il est chez lui et quelle est sa position. Il n’a d’estime que pour les Alpha.

– Fureur est un Draconique ? Qu’est-ce que ça veut dire ?

– Il possède les particularités des Dragons. Lui, il a leurs ailes et leur souffle.

– Est-ce qu’il les approche, au moins ? le questionna Lyzel.

– Bien sûr que non ! Des mondes nous séparent des Dragons.

– Handor pensait qu’on pouvait les égaler.

La mention du maître de Camoren provoqua un froid silence. Nuage s’était allongé sur les coussins.

– Ridicule ! railla Saphir. Handor était fou et a mené les Furies de Camoren à leur mort !

– Saphir ! le sermonna Evannah.

– Handor n’a pas tué les Dragons de Camoren, rectifia Lyzel, sèche. Il les a libérés du joug des Gardiens Brumeux.

– Et pourquoi ? s’écria le guerrier. Les Gardiens Brumeux protègent Synoradel !

– Ça, Handor ne l’a jamais expliqué.

– Il n’y a rien à expliquer. Il était fou, tout simplement.

– Handor voulait offrir un univers de paix.

– Non, Lyzel. Tu ne fais que répéter les dires de ton peuple. Crois-tu vraiment à toutes ces bêtises ? Réfléchis : est-ce qu’il y avait une logique dans ce qu’il faisait ?

– Nous avons survécu et Camoren vit encore en chacun de nous. Je crois en son retour, car nous sommes vivants. Nous croyons à un nouveau monde qui changera Synoradel.

– Arrête ça ! Cam…

– Saphir, le coupa Evannah, les damorials ont leurs croyances. Ils n’ont plus de monde et ont besoin de s’accrocher à quelque chose.

– Je le sais bien, Evannah. Mais ce qu’a fait Handor est impardonnable.

Lyzel ouvrit la bouche pour répliquer, mais son amie l’en dissuada. Les projets de Handor et la résurrection de Camoren étaient un débat stérile.

La soirée se passa plus tranquillement. D’abord tendue, elle se réchauffa grâce à Saphir qui raconta ses aventures à Nuage. Evannah et le Marionnettiste participèrent à la conversation en sachant ce qu’ils ne devaient pas dévoiler. Quant à Lyzel, elle resta muette. Le sommeil les appela bientôt et ils se couchèrent sur les coussins.

Saphir dormit peu cette nuit. Il était heureux de revenir auprès des siens, mais son cœur était rempli de culpabilité. Sa meute et Nuage lui faisaient confiance et il l’avait brisée. Il fallait qu’il y remédie.

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maanu
Posté le 09/06/2022
Très intéressant de découvrir la société des yotoras et de voir comment ils sont organisés et comment ils vivent ;) J’ai beaucoup aimé le personnage de Nuage, il a l’air d’avoir une belle relation avec Saphir, et c’est rassurant de le voir prendre sa défense :) Un peu plus inquiète pour les voyageurs des autres espèces, qui ne reçoivent pas l’accueil le plus chaleureux qui soit… ^^
J’ai vu passer quelques coquilles :
- « Orage, qui ne savait pas tenir sa langue, lui aurait vivement reproché » -> "le lui aurait vivement reproché"
- « le guerrier en avait eu un qu’il avait perdu dans Maciurim, le coupant ainsi des autres membres » → j’imagine que tu parles de Saphir, mais tu devrais le préciser, parce qu’on peut avoir l’impression que tu parles d’Orage.
- « il commença son récit dans un flegme inébranlable » → je mettrais plutôt « avec un flegme inébranlable »
- « même si ces lépokyrs miniatures finissent de leurs assiettes » → « dans »
- « J’irais, répondit le jeune guerrier avec détermination » → « J’irai »

J’ai une question au sujet des noms que tu donnes aux yotoras : est-ce que tu les choisis au hasard, ou est-ce qu’ils sont liés à la personnalité du personnage, à une caractéristique physique, etc ? (j’ai un vague souvenir d’une description de Saphir qui laissait sous-entendre que son nom venait de ses yeux bleus, si je ne me trompe pas…)
DraikoPinpix
Posté le 17/06/2022
Coucou !
Oui, les noms des yotoras sont en relation avec leur personnalité, une caractéristique (Saphir a les yeux bleus) ou leurs pouvoirs ;)
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