Il leur fallut trois jours pour rassembler leurs forces en Astrie et préparer leur assaut avant que Gladius et sa légion ne se mettent en marche vers Spyr. Accompagnés par une vingtaine de légionnaires sélectionnés soigneusement par le vieux général, Sirius, Aydan et Odric étaient partis en tête avec pour but de s’infiltrer dans la ville. Voyageant légers, ils ne mirent pas longtemps avant d’atteindre les faubourgs de Spyr. Mais c’était plus de temps que nécessaire pour que les rumeurs concernant son retour ne se soient déjà répandues dans la cité.
Spyr bouillonnait et alors que les Adorateurs et les gardes faisaient tout leur possible pour calmer la population, plusieurs troubles avaient déjà éclaté pour préparer la venue de l’homme providentiel. Des agitateurs et des partisans qui n’avaient jamais perdu foi au projet de Prosper, puis de Sirius, s’étaient réunis en organisant émeutes ou sabotages. La légion stationnant à Spyr s’était même rebellée en exécutant ses officiers supportant Atrius avant d’être dissoute de force. Plusieurs de leurs membres avaient dès lors rejoint la clandestinité pour continuer leur action. Malgré la répression sanglante des gardes de la Flamme, l’esprit de rébellion qui avait enflammé la ville ne dépérissait pas. Au contraire, elle ne faisait que croître en intensité jour après jour. C’était comme si toute la structure que s’étaient laborieusement efforcés de construire les Adorateurs du Brasier s’effondrait subitement, tel un château de cartes. Tous attendaient la venue de Sirius et les plus convaincus allaient même jusqu’à avancer qu’il était lui-même l’envoyé d’un dieu venu guider les Spyriens et les délivrer de la tyrannie d’Atrius.
Pendant ce temps, Gladius continuait lentement sa progression vers Spyr de la manière la plus visible possible. S’arrêtant dans les campagnes à la vue de tous pour rallier tout homme en âge de manier une épée et désireux de soutenir le retour de Sirius au pouvoir. Ayant appris la nouvelle, plusieurs autres légions convergeaient également vers Spyr sans que tous leurs généraux n’aient revendiqué de position très claire sur le camp qu’ils soutiendraient.
De son côté, Atrius ne comprenait pas ce revirement soudain. Comment était-il possible que son peuple pût à ce point n’avoir aucune foi en Pyra en lui préférant un homme pathétique, arrogant et surtout déjà mort ? Néanmoins, il organisa ses défenses en se montrant particulièrement violent envers les agitateurs. N’hésitant pas à octroyer aux gardes le droit de faire des exécutions sommaires dans les rues mêmes de Spyr. De plus, se tournant vers la partie de la population qui lui était entièrement acquise, il les encouragea à rejoindre la garde citoyenne pour faire régner l’ordre en dénonçant tout comportement contraire aux principes des Adorateurs du Brasier. Pourtant, malgré ses mesures, il sentait que la situation lui échappait peu à peu. C’est pourquoi, en concertation avec Pyra, il décida d’organiser un moment marquant. Un discours sur la place de Spyr à l’issue duquel la déesse se montrerait en personne devant son peuple. En apercevant son vrai pouvoir, ces derniers n’auraient d’autre choix que d’accepter sa toute-puissance et de se soumettre à son règne.
Comme lors de Novi-Fyr, une estrade en bois fut montée sur la grande place de Spyr, juste devant l’imposante statue de Pyra maintenant terminée. Une plus petite à l’effigie de Sirius et encore inachevée trônait également aux pieds de celle-ci. Tôt, dans la matinée, des gardes de la Flamme s’y positionnèrent pour sécuriser l’endroit et contenir la foule qui commençait déjà à s’y agglutiner. La majeure partie des Adorateurs de la cité étaient également présents et formaient des colonnes drapées de rouges parfaitement ordonnées. Bien qu’Atrius ne fût pas encore arrivé, plusieurs cris de protestations ou de soutiens émanaient de la plèbe. Des heurts entre manifestants avaient éclaté par endroits alors que les gardes faisaient tout leur possible pour tenir leur ligne. La tension atteignit son paroxysme en fin de matinée lorsque les gardes durent charger la foule pour la faire reculer. À midi pile, alors que des corps sans vie jonchaient déjà le sol de la capitale, Atrius apparut sur la place et grimpa sur l’estrade pour prendre la parole :
— Chers Spyriens et Spyriennes ! Frères et sœurs ! Et vous tous, habitants de cette magnifique cité. Je m’adresse à vous aujourd’hui, peuple de Spyr, car l’ampleur des récents événements m’impose de sortir du silence. À l’heure où je vous parle, le général Gladius a quitté l’Astrie avec une légion de trois mille hommes à sa tête et marche contre nous en ralliant toujours plus de soutiens à sa cause. Pour lui faire face, les gardes de la Flamme n’ont cessé de préparer leurs défenses en se débarrassant de tous les traîtres et éléments perturbateurs résidant dans cette cité. Notamment au sein de la légion chargée d’assurer la protection de Spyr qui n’était qu’un nid de vipères prêtes à vous sauter à la gorge. Mais malgré nos efforts, les troubles n’ont fait que s’accentuer. Depuis plusieurs jours, des saboteurs s’attaquent à notre sécurité, mais également aux fondements mêmes de ce que nous et chacun de nos ancêtres avons bâti avec tant d’ardeur au fil des siècles. Notre foi ! À cause de quelques perturbateurs et autres mécréants reniant la bienfaisance de Pyra, notre cité est maintenant au bord de la guerre civile. Très vite, leur poison insidieux s’est répandu dans ces rues, affectant toujours plus de personnes, dont j’en suis sûr, certains parmi vous qui vous tenez aujourd’hui devant moi.
Il marqua une légère pause. La foule s’était un peu calmée, mais des cris continuaient à en émaner tandis que les habitants les plus éloignés se pressaient vers l’avant en espérant entendre des bribes de son discours.
— Mais ne vous laissez pas tromper par leur venin. Car leur poison est à l’image de l’homme qu’ils soutiennent, effrayant, violent, mais en réalité totalement inefficace. C’est là tout ce qu’était Sirius, un homme arrogant et faible, n’ayant aucune droiture ni dévouement, si ce n’est auprès de lui-même. Qu’il soit réellement ou non le fils d’Aurel n’y change rien. Sa gouvernance de Spyr aurait entraîné une grande catastrophe pour vous tous et poussé l’empire vers une ère sombre et douloureuse. Fort heureusement, Pyra lui a octroyé une mort en martyr sur le champ de bataille, là où se trouve sa place.
Atrius haussa davantage la voix :
— Je sais que votre cœur est en proie au doute et à la tentation. Tiraillé par des fantômes du passé. Mais la République tout comme la Monarchie n’étaient que des régimes creux voués à l’échec. Ni le prestige d’un roi ni celui d’une assemblée de notables n’aurait pu réellement préserver cette cité de sa destruction. Car voyez-vous, c’est le sort que réserve Pyra à ceux osant s’opposer à elle. Toute la souillure qui réside dans vos âmes et dans celles de nos opposants sera purifiée par ses flammes lors de son retour parmi nous. L’Homme, n’apprenant pas de ses erreurs, aurait, par son arrogance, de nouveau provoqué sa chute en reproduisant le désastre de Novi-Fyr. C’est pour vous protéger et pour sauver cette cité que je me suis débarrassé de tous ces suppôts décérébrés à la langue perfide et à l’âme aussi sombre que la nuit.
Plus il parlait, plus le ton de sa voix augmentait comme s’il entrait en transe. Absorbés par son discours, une partie des habitants avait totalement cessé de crier et levaient la tête sans bouger, comme obnubilés par le prêtre. Seule une légère colonne encapuchonnée continuait à progresser en se frayant un chemin dans la foule.
— J’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour sauver cette cité. Mais à moi seul, je ne pourrais secourir l’âme de chacun et chacune d’entre vous. C’est pourquoi il vous appartient encore une fois d’honorer Pyra en lui rendant hommage et en restant à ses côtés durant cette nouvelle épreuve. Il n’y a que comme cela qu’elle vous chérira et qu’elle vous protégera. Ceux qui s’y refuseront devront affronter son jugement. Et lorsque les cieux s’embraseront, les pécheurs périront alors dans les flammes de leur vanité et seuls les justes ayant su se repentir seront épargnés. Alors implorez son pardon et reniez les partisans d’un roi déjà mort. Longue vie à Pyra ! Longue vie au feu sacré !
Deux gardes qui retenaient la foule s’effondrèrent brusquement et un groupe d’hommes portant de larges capes déboucha sur la place sous les cris d’exclamations de la foule. Ils furent aussitôt encerclés par les gardes, tandis que la brèche qu’il avait formée derrière eux s’était déjà rebouchée. Atrius s’interrompit. Une expression d'incompréhension se lisait sur son visage, comme s’il n’arrivait pas à réaliser que l’on ose ainsi l’interrompre au milieu de son prêche. Au centre du groupe, se tenait un homme encapuchonné. Il avait récupéré une lance sur l’un des deux gardes et profita du silence pour s’adresser directement à la foule :
— Ne l’écoutez pas ! Pyra ne vous viendra jamais en aide ! À ses yeux, vous n’êtes que des brebis tout juste bonnes à sacrifier. Quant à lui, dit-il en pointant Atrius du doigt. Il n’est rien d’autre que son berger préféré.
Contre toute attente, la Flamme de la Foi réussit à garder son calme et leva la main droite pour stopper ses gardes avant qu’ils ne passent à l’attaque. Au-dessus de la place, d’inquiétants nuages noirs venaient d’apparaître et commençaient à se regrouper en grossissant et en tourbillonnant.
— Et peut-on savoir qui tu es, toi qui oses insulter notre déesse en proférant de tels mensonges juste sous son nez ?
Sirius fit alors tomber sa capuche, laissant dévoiler son visage à la vue de tous.
— Je suis Sirius Arderius ! Fils de Aurel Arderius ! Flamme de la Guerre de Spyr et prétendant légitime au trône laissé vacant par mon père injustement assassiné. Vous et votre déesse, vous êtes joués de moi ainsi que de tous les Spyriens. Je viens corriger cette erreur.
Un grand éclat de stupeur se répandit dans la foule. L’expression sur le visage d’Atrius changea en passant d’abord par le choc et la surprise pour très vite laisser place à une haine indescriptible. Son visage en était déformé et débordait de rage. Ses yeux étaient révulsés et de grosses veines ressortaient sur son front.
— Gardes ! Tuez-moi cet usurpateur ! Pyra réclame la tête de cette vermine !
Les gardes de la Flamme passèrent aussitôt à l’attaque, mais les hommes entourant Sirius sortirent leurs armes qu’ils avaient dissimulées jusque-là sous leurs larges capes et entamèrent le combat. C'étaient tous des soldats d'élites choisis avec précaution par Gladius. Ils tinrent en respect sans difficulté les gardes qui étaient pour la plupart de nouvelles recrues sans expériences et ne bénéficiant pas du sortilège des Adorateurs. Néanmoins, leur nombre allait finir tôt ou tard par avoir raison d’eux.
Sirius serra fermement le manche de sa lance et se mit en position de tir. Le temps sembla alors comme s’arrêter durant un bref instant. L’estrade était là, juste devant lui. La ligne de tir entièrement dégagée et Atrius au bout de celle-ci. Le prêtre était aveuglé par la colère et récitait avec ferveur des vers en l’honneur de Pyra tout en le traitant de tous les noms. Il s’avait qu’il n’avait qu’un seul tir, mais il était confiant et calme. Tout avait été planifié pour ce moment, pour cet instant. Les nuages noirs tourbillonnaient anormalement au-dessus de lui, et alors que Sirius armait son tir, un orbe de feu incandescent apparut subitement dans le ciel. Celui-ci prit peu à peu la forme d’une femme entièrement faite de flammes qui flottait dans les airs. Les combats s’arrêtèrent aussitôt et tous levèrent la tête vers elle.
— À genoux ! Cria-t-elle.
Sa voix provoqua une sorte d’onde qui se répandit dans la cité. Tous les habitants mirent immédiatement un genou à terre. Atrius, toujours sur son promontoire, levait les deux bras vers le ciel, l’air ébahi, et laissa éclater un rire d’hystérie. Sirius était le seul à se tenir encore debout sur la place. Il avait ressenti le pouvoir de Pyra le traverser, mais cela n’avait pas suffi à le faire flancher. Il pouvait lire la terreur qui se dessinait sur le visage des hommes et des femmes tout autour de lui. Pourtant, il n’était pas effrayé, bien au contraire. Face à lui, se trouvait l’occasion d’accomplir sa vengeance. L'amour qu'il lui avait un jour porté, ni même le fait qu'elle soit une déesse, n'y changeait rien. Il la connaissait désormais suffisamment pour savoir qu’elle était plus humaine qu’elle n’y parait.
— C’est terminé, Pyra ! Je suis venu mettre un terme à ton règne ! Les Spyriens n’ont plus besoin de subir ta tyrannie.
— Insolent ! Répondit-elle avec rage. Sa voix était si puissante qu’elle donnait l’impression de raisonner directement à l’intérieur de la tête et plusieurs personnes se prirent leur crâne entre leurs mains en se tordant de douleur. Je t’ai ordonné de te mettre à genoux !
Une nouvelle onde retentit, mais encore une fois Sirius resta immobile devant le regard sidéré de Pyra.
— Cela ne marchera plus ! Ton culte prend fin aujourd’hui !
Sirius arma son tir et, dans un silence d’or, il lança son arme. Tout le monde retint son souffle. Même Pyra semblait comme figée en voyant la lance s’envoler vers le ciel et fendre l’air pour finir sa course dans le thorax d’Atrius. La Flamme de la Foi hoqueta de surprise et fit quelques pas en titubant avant de chuter de son promontoire pour venir s’écraser sur les dalles en pierre de la place. Pyra laissa alors échapper un terrible cri de rage et tendit la paume de ses mains vers Sirius.
— Tu aurais mieux fait de rester mort ! Hurla-t-elle.
Un torrent de feu se déversa sur lui tandis que les soldats aux alentours s’écartèrent de justesse pour éviter d’être happés par les flammes. Sirius ne bougea pas, se contenant juste de fermer les yeux. Les flammes grossirent encore et encore à l’endroit précis où il se trouvait et formèrent une sorte de petite tornade qui s’éleva vers le ciel. Pyra regarda son œuvre l’air satisfaite, mais son sourire se figea sur son visage lorsque les flammes commencèrent à diminuer avant de totalement disparaître. Sirius se tenait toujours debout et immobile sans la moindre trace de brûlure sur le corps.
— C’est impossible ! S'étonna la déesse.
Pour toute réponse, Sirius dégaina son glaive et le leva vers elle en criant :
— Debout, peuple de Spyr ! Debout, fils et filles d’Elanor ! Levez-vous ! Cette déesse n’est rien d’autre qu’un fantôme qui se nourrit de vos peurs et de vos tourments. Elle n’a de pouvoir que celui que vous lui donnez !
Son intervention rémotiva les habitants et plusieurs d’entre eux, à commencer par les soldats l’escortant, se relevèrent.
Pyra hurla encore une fois de rage et lança plusieurs boules de feu sur Sirius, mais dès que ces dernières atteignirent la pointe de son glaive, elles semblaient comme aspirées par celui-ci et disparaissaient aussitôt. Elle continua ses attaques, mais plus les habitants reprenaient confiance en voyant Sirius lui tenir tête et plus ses flammes diminuaient en intensité. Pyra elle-même semblait moins radieuse et sa robe de flamme diminuait à vue d’œil.
Voyant leur déesse en difficulté et la foule tourner du côté de Sirius, plusieurs gardes de la Flamme reprirent les armes pour se jeter sur lui. Les combats éclatèrent de nouveau avec ses gardes du corps, mais cette fois la population leur venait en aide en s’en prenant aux gardes.
— Pourquoi ?! Cria Pyra en arrêtant ses attaques. Elle était essoufflée et avait toujours un éclat de rage dans les yeux. Pourquoi me fais-tu cela ? Je t’ai aimé, Sirius. Rejoins-moi et l’on pourra tout recommencer.
Cette fois, ce fut Sirius qui éclata de colère.
— Silence ! Je t’ai accordé ma confiance et tu m’as trahi tout comme tu as trahi Ignis ! Tu ne mérites que de disparaître en tombant dans l’oubli pour toujours.
Pyra écarta les bras et le bord de ses paumes se mit à rougir comme si elle s’apprêtait à lâcher une marée de flammes sur la place. Pourtant, la déesse sembla hésiter. Sirius laissa alors échapper un sourire narquois. Tout autour de lui, des combats faisaient rage entre les habitants de Spyr et les gardes. Plusieurs de ses Adorateurs étaient pris à partie dans une lutte au corps-à-corps. Si elle lançait son attaque, elle risquait de toucher également ceux qui la soutenaient et qui lui conféraient son pouvoir. Il avait vu juste, car Pyra baissa les bras et, dans un dernier cri de rage, elle disparut dans le ciel. Sirius laissa échapper un soupir de soulagement tout en serrant son talisman contre lui. Il était brûlant.
Cette journée marqua à jamais l’histoire de Spyr. Les affrontements se poursuivirent jusqu’au soir dans les ruelles de la ville. Les gardes ayant perdu leur chef semblaient comme désemparés, sans savoir vers qui se tourner. Les partisans dormants soutenant la cause de Sirius passèrent alors à l’action. Ils s’attaquèrent aux Gardes de la Flamme et aux Adorateurs du Brasier tout en haranguant les foules à faire de même. De nombreuses personnes périrent, souvent à tort, suite aux purges organisées par la population désireuse de se débarrasser des derniers partisans de Pyra. Certains gardes furent faits prisonniers et Aydan plaida pour qu’on leur laisse la vie sauve en avançant que l’emprise de Pyra finirait par s’estomper, mais Sirius ne voulut rien entendre et ordonna leur exécution. Malgré tout, plusieurs Adorateurs et gardes de la Flamme parvinrent à quitter la ville, échappant ainsi au massacre. Aydan eut beau chercher, il ne trouva aucune trace de Liam.
Les corps d’Atrius et de quelques Adorateurs particulièrement détestés furent empalés devant les portes de la ville. Toutes les statues de Pyra furent détruites et ses temples saccagés les uns après les autres. Sirius ne manqua pas de sourire d'ironie en voyant la statue miniature qu'Atrius lui avait édifiée avant de prendre une masse des mains d'un citadin pour la détruire lui-même. Il se rendit ensuite dans le temple trônant sur la place centrale pour y découvrir un spectacle effrayant.
L’endroit semblait vide en apparence. Au centre, se trouvait l’immense brasier maintenant éteint. Les villageois qui l’accompagnaient se précipitaient vers les quelques objets, vases ou tapisseries, qui traînaient à même le sol pour se les accaparer. Tout cela ne l’intéressait pas. Accompagné par Aydan et Odric, il continua son chemin jusque dans les caveaux du temple, là où étaient emprisonnés tous ceux que les Adorateurs embarquaient quotidiennement depuis plusieurs mois. Une fois à l’intérieur, il n’y trouva que des cendres et ainsi que des piles d’objets qui avaient dû appartenir aux malheureux condamnés.
Alors qu’il ressortait d’une cellule, il aperçut Aydan agenouillé et les larmes aux yeux. Il tenait entre ses mains un petit bracelet en cuivre. Sirius s’approcha et posa une main sur son épaule.
— Ma sœur… Dit-il entre deux sanglots.
Comprenant son chagrin, il n’insista pas et se dirigea vers le fond du couloir où Odric se tenait bras croisés face à plusieurs coffres scellés. L’entraîneur l’arrêta dès qu’il arriva à sa portée.
— Il faut nous en débarrasser. C’est avec ça que Pyra contrôlait les gardes.
— Brûlons tout, répondit Sirius.
Odric acquiesça et fit savoir qu’il s’en occuperait. Une équipe de soldats partit aussitôt dans les autres temples pour avertir les habitants de ne surtout pas ouvrir les coffres. Après avoir fait le tour du bâtiment, Sirius en ressortit et regarda la foule mettre le feu à l’édifice.
Lorsque Gladius arriva enfin à Spyr avec son armée, il trouva la ville conquise et entièrement tombée aux mains de Sirius. Les autres légions ne tardèrent pas à le rejoindre et une grande cérémonie eut lieu pour introniser une nouvelle fois Sirius en tant que roi des Spyriens. Bien sûr, il y avait toujours des nostalgiques de la République et des gens pour s’opposer à son règne, mais les légions ainsi que la plupart des notables de la cité acceptèrent son retour. La population lui était acquise et acclama avec ferveur son sacrement qui fut bien plus glorieux que la mascarade organisée par Atrius. D’autant que depuis son affrontement contre Pyra, beaucoup le considéraient à présent comme un véritable dieu. Sirius nomma Gladius et Odric comme ses plus proches conseillers. Il proposa également le poste à Aydan, il lui devait la vie et ce dernier avait eu raison à propos du médaillon. Contre toute attente, il refusa. Lorsque Sirius s’en étonna, il lui avait simplement répondu :
— Lorsque tout sera fini, je quitterais Spyr.
Sirius comprit qu’il lui en voulait sûrement d’avoir fait exécuter les gardes. Pourtant, il ne regrettait pas sa décision, c’était la seule chose à faire.
Malgré son refus, Sirius le convia au conseil organisé pour régler la situation avec Dérios. En effet, beaucoup de gardes de la Flamme y avaient trouvé refuge, car la ville était toujours sous l’influence de Pyra.
— Toutes les légions sont prêtes au combat, mon roi, répondit Gladius autour de la table en pierre.
— Parfait, que reste-t-il de l’armée des Déris ? Demanda Sirius.
— Plus grand-chose, dit Odric en lisant ses notes. Après votre campagne à Éphis, le plus gros de leur force a été anéanti. D’après les rapports de nos éclaireurs, Daélia vient de regagner la cité avec le roi Éléon après avoir dû faire face à une rébellion. Ils disposent encore d’assez d’hommes pour défendre leur capitale, mais pas suffisamment pour nous affronter de face. Sans oublier que deux légions sous les ordres des gardes de la Flamme sont positionnées devant la cité. Il est probable qu'elles se joignent également à vous lorsqu'elles apprendront la nouvelle.
— Hum, je ne sais pas quel genre d’accord Atrius a passé avec eux, mais maintenant qu’il n’est plus là, ils vont sûrement remettre sur pied de nouveaux contingents. C’est pourquoi il nous faut frapper sans attendre. Marchons sur Dérios avec nos légions.
— Au contraire, négocions ! S’écria Aydan en se levant. Demandons à la reine Daélia qu’elle nous remette les gardes et les Adorateurs. Maintenant qu'elle a sa couronne, elle sait que cela ne lui apportera rien de mettre la vie de ses habitants en jeu.
— Daélia était de mèche avec Atrius et tu le sais très bien, soupira Sirius.
— Alors que comptez-vous faire ? Envoyez vos légions les massacrer jusqu’au dernier ?
— Écoute, je comprends que tu m’en veuilles pour les gardes et je ne souhaite pas ton pardon. J’ai fait ce qu’il fallait faire, le peuple demandait justice et leur âme ne pouvait être sauvée.
— Vous avez des femmes et des enfants là-bas qui n’ont rien à voir avec tout ça. Vous allez les condamner à mort eux aussi ?
— De plus, Dérios est bâtie sur une île, la prendre est quasiment impossible, fit remarquer Gladius.
— Dans tous les cas, si nous n’intervenons pas, Pyra réduira la cité en cendres et ils mourront, répondit Odric.
Sirius acquiesça.
— Ce continent ne connaîtra pas la paix tant que Pyra continuera à dicter sa loi aux Hommes. Et concernant Dérios, j’ai déjà réfléchi à la façon de prendre la cité. Je préférais simplement obtenir votre accord avant de lancer la campagne.
Sirius les regarda tour à tour. Odric acquiesça sur-le-champ, suivi par Gladius. Il s’arrêta alors vers Aydan.
— Je regrette, je ne puis vous le donner, dit le jeune homme.
Sirius le fixa du regard en soupesant ses propos, puis répondit d’un air grave :
— Je comprends, mais c’est moi qui suis désolé, car nous marcherons sur Dérios une nouvelle fois.
Chapitre haut en couleur !
Enfin Atrius n'est plus ahaa quel bonheur :'-)
Le médaillon est encore plus puissant que je n'aurai pensé. Le combat contre Pyra était vraiment chouette mais si elle l'affronte en 1v1, elle pourra rien faire aha
Maintenant que Sirius est roi, que Spyr est à lui, reste Dérios. Les adorateurs de Pyra doivent prier en nombre aha
Je comprends Aydan pour les gardes, un petit peu moins pour Dérios même si ces arguments s'entendent forcément. Il ne veut pas faire de victimes chez les habitants et c'est louable. Mais Pyra va s'enfermer là-bas à garder ses adorateurs. Pas vraiment le choix. Et vraiment triste pour sa soeur... même si tu as pas énormément appuyer sur ce sujet, que j'aime particulièrement aha, elle était plus jeune que lui et ça donne un petit pincement.
Sinon rien à dire sur la lecture c'était agréable :)
Juste cette phrase "Adorateurs du Brassier" -- Les adorateurs ont changé de métier ahaa
A plus ^^
Je corrige pour les adorateurs qui ont un peu trop abusé du houblon ;)
A plus.
Non sur le point de vue de Sirius je suis d'accord. A moins que quand ils se rencontrent et qu'ils parlent entre eux, Aydan lui en parle (ce qui pourrait être sympa) ça ajouterait genre Sirius qui comprend Aydan et comme celui-ci lui en a parlé il sera un peu plus touché.
Mais je parlais surtout des chapitres d'Aydan et surtout celui où il sort de l'emprisonnement de la potion magique des Adorateurs du Brasier. Là ça pourrait appuyer plus là-dessus (la soeur + le reste de la famille).
Ahaa si seulement ça aurait été plus simple de les vaincre :')
A plus ^^