Humanoïde - Nekfeu
Léna
Les mouvements du train me bercent.
Je le prends pour la première fois et j’avoue que je ne m’attendais pas à ça. C’est apaisant. Enfin, outre le stresse de se tromper de train ou de voie, je trouve ça cool. C’est idiot de ressentir une chose pareil pour une invention qui a plusieurs centaines d’années mais j’ai l’impression d’être une enfant.
Julien aimait bien les trains, il trouvait ça marrant mais parfois un peu long.
Les paysages qui défilent me semblent sortir d’un rêve. Je vois ma région de l’intérieur et je trouve ça passionnant. La voix métallique m’indique que nous arrivons à Beaune, soit, ce n’est pas ce qui va gêner mon processus d’écriture. La seule chose qui risque de ruiner mon voyage c’est ma note de statistique que je dois aller voir.
2,5 ? Okay super. Huit heures de révisions pour ça ? Et beh j’adore. En plus j’ai faim, j’ai pas mangé, bravo Lé’.
Mon voisin est en diagonale de moi et révise des maths, des matrices je crois ? Courage mon pote.
Depuis quelques jours j’ai appris qu’il y avait des étapes dans le deuil. Selon certains il y en a cinq ou sept, ça dépends des gens. J’ai étudié la chose et j’ai l’impression que je suis déjà à l’étape du Marchandage. Bordel c’est rapide. Je vais m’enliser dans la prochaine j’en suis certaine. En vérité je suis soulagée d’avoir passé l’étape de la colère. Je préfère souffrir seule qu’infliger ma douleur en me mettant en conflit avec mes proches. Ils n’ont pas à supporter mes états d’âmes.
Je suis épuisée, fatiguée.
J’ai mal aux yeux, à la tête, au cœur.
Mes traits sont tirés et je ressens l’envie de dormir comme un couteau qui s’immisce lentement sous ma peau. Pourtant, je dors mais ça ne me repose pas, pas du tout, et je ne sais pas pourquoi.
Je prends mon avion dans deux heures, deux heures que je vis comme un long et pénible calvaire. L’Ohio ça ne me disait pas au début, je penchais plus pour autre chose. Ce qui me faisait rêver c’était New York, San Francisco ou même Las Vegas et Hollywood bien entendu. Mais pas lui.
Même s’il était aussi passionné d’histoire que moi, on ne s’intéressait pas aux mêmes choses.
Alors que j’aimais le XXe siècle et ses guerres, il aimait étudier la colonisation de “l’État du Pavier”. Il était passionné par les Indiens aussi, là où moi, j'aimais les rois. Autant de différences qui nous unissaient.
Il rêvait de manger une tarte au citron de là-bas et de la Kielbasa pendant que moi, je souhaitais manger les spécialités françaises et les fastfood légendaires des États-Unis.
Je n’ai accepté sa proposition que quand il m’a forcé à regarder la série Glee qui se déroule là-bas.
“À la base, j'ai commencé la musique juste pour voir
J'étais très différent de ceux qui cherchent plus de pouvoir
J'm'amusais à tester les plus grands qu'moi juste pour voir”
— Madame ?
J’enlève un de mes écouteurs et je regarde la femme qui m’a interpelée, me coupant en plein dans la musique de Nekfeu et S.Pri Noir, ce qui ne me rend pas de la meilleure humeur possible.
— Oui ?
— Seriez-vous assez aimable pour nous laisser prendre votre place ?
— Je vous demande pardon ?
Ne me dites pas que même dans le ciel on me cherche des noises.
— Vous avez la meilleure vue de tout l’avion.
— Et ?
— Nous aimerions la voir, nous aussi.
Grâce à un léger geste de la main de sa part, je remarque un homme derrière elle, nan mais pitié sérieux.
— Vous êtes au courant que je n’ai pas vendu un rein pour cette place pour rien ?
En soi, laisser ma place à quelqu’un ne me dérange pas mais pas dans de telles circonstances. Frérot laisse-moi profiter de mon voyage non ?
— Les jeunes devraient laisser leurs places à de vielles personnes.
Je rêve ?
— Et les vielles personnes devraient prendre leurs responsabilités d’acheter quelque chose de plus cher pour s’approprier quelque chose au lieu de venir quémander comme des rapaces après au lieu de nous faire chier.
Mes yeux quittes les siens après cette tirade un peu trop agressive à mon goût mais qui a l’air d’avoir fait son effet. Je remarque qu’une hôtesse nous adresse un coup d’œil mais vu que je retourne sur mon téléphone elle laisse tomber.
La vielle s’est vexée apparemment parce que je l’entends marmonner avant de retourner à sa place, côté allée. Bien fait. Dans ta gueule l’ancêtre.
Je secoue légèrement la tête, complètement désarçonnée.
J'ai un doute sur l'orthographe de "bercent" ou "berce".
Pareil pour le mot "stresse" est que ce n'est pas plutôt "stress".
Au petite incohérence, au début elle est dans le train et après tu parles d'avion du coup je comprends pas trop.
Répétition de "quelques chose" dans cette phrase :
"Et les vielles personnes devraient prendre leurs responsabilités d’acheter quelque chose de plus cher pour s’approprier quelque chose au lieu de venir quémander comme des rapaces après au lieu de nous faire chier."
Je continue la suite.
Merci <3