Elinora ne savait dire combien de temps s’était écoulé depuis sa capture. Elle se débattait en vain en espérant se libérer des liens qui la retenaient fermement sur sa chaise. Elle aurait bien aimé utiliser ses pouvoirs pour se tirer de là, mais ses ravisseurs avaient pris soin de la bâillonner et de lui attacher les mains dans le dos. Les Kléptars l’avaient emmené dans différentes cellules en la faisant régulièrement changer d’endroit. C’est comme s’ils se savaient surveillés et voulaient à tout prix éviter qu’on retrouve sa trace. Finalement, elle avait atterri ici, dans une chambre spacieuse et vide. Comme elle avait eu les yeux bandés durant tout le trajet, elle ignorait totalement où elle se trouvait. De plus, l’endroit était rudimentaire et ne contenait que le strict minimum, à savoir un lit, une étagère et une commode.
Alors qu’elle parcourait la pièce du regard, un homme élégamment habillé tenant un petit garçon dans les bras entra, suivi par deux hommes en armes. Elinora sut immédiatement de qui il s’agissait. Elle lisait le même éclat de fourberie dans ses yeux que dans ceux du prétendu garde qu'elle avait croisé dans les appartements de Daélia. Il s’assit sur un tabouret et fit signe à l’un de ses hommes d’enlever son bâillon, tandis que l’autre la gardait en joue avec une arme en forme d’arc qu’elle n’avait jamais vue auparavant.
— Bonjour, matriarche, dit Lucio. J’imagine que je peux nous épargner les présentations, étant donné que nous nous sommes déjà rencontrés. Aussi, ne tentez pas de faire appel à votre déesse, sinon mon ami à ma droite n’aura d’autre choix que de faire le nécessaire. Et croyez-moi, les armes des Spyriens font des miracles après quelques retouches.
Elle n’était nullement impressionnée par l’arme qu’il tenait entre les mains, mais Elinora souhaitait en savoir davantage sur ses motivations.
— Où sommes-nous ? Demanda-t-elle.
— Dans une magnifique villa que j’ai récemment acquise. Son propriétaire n’étant malheureusement plus de ce monde.
Le petit garçon commença à se débattre dans ses bras. Lucio appela un troisième homme et lui confia l'enfant qui se mit aussitôt à pleurer pour manifester son désaccord. L'homme l'agrippa fermement à une main et le traîna hors de la pièce.
— Je déteste les gosses, avoua Lucio en se frottant les mains sur ses vêtements dès qu'ils furent partis.
— Pourquoi avoir enlevé le jeune prince, dans ce cas ?
— Voyons, quel père ne voudrait-il pas avoir des nouvelles de son fils ?
Ainsi donc, les propos de Daélia étaient vrais, pensa Elinora. Pourtant, elle ne comprenait toujours pas ce qu'il avait à y gagner.
— Vous avez bien conscience qu’en vous alliant à Ignis, vous signez votre propre perte.
Lucio soupira.
— Oui, je sais, le roi maudit, les cités réduites en cendres, les yeux rouges brillant dans la nuit, bla bla bla… Mais ne vous inquiétez pas, dès que j’en aurais fini avec lui, il ira rejoindre les autres Adorateurs au fond du lac.
— Je ne crois pas que vous ayez saisi la gravité de la situation. Il n’y a que les Brûlés qui puissent l’arrêter à présent, mais ils ont besoin de mon aide pour cela, alors libérez-moi.
Il laissa échapper un rire nerveux.
— C'est impossible. Voyez-vous, Ignis s’intéresse beaucoup à vous. Et depuis son retour à Dérios, ses gardes fouillent chaque recoin de la cité en espérant vous retrouver. Seul votre temple résiste encore et il était persuadé que vous y aviez trouvé refuge. Maintenant qu’il sait que votre sort est entre mes mains, peut-être acceptera-t-il de respecter sa part du marché. Le cas contraire, il me restera une dernière carte à jouer.
Lucio sortit un magnifique médaillon qu'il laissa pendre devant lui. Il représentait deux épées s'entrecroisant sur un brasero. Le rubis en son centre était d'un rouge éclatant.
— Vous le reconnaissez, vos amis n'ont eu de cesse de vouloir mettre la main dessus. Je dois avouer qu'au départ, j'ai eu des doutes jusqu'à ce que je puisse moi-même contempler son pouvoir à l'œuvre.
— Imbécile ! Cette babiole ne vous sauvera pas. Vous devez me libérer, c'est votre unique chance.
Lucio fronça les sourcils, l'air vexé.
— Je regrette, mais je ne peux faire cela.
Voyant que cela ne servait à rien, Elinora tenta une autre approche.
— Quel marché avez-vous passé avec lui ?
— Simplement une entraide mutuelle. Il m’a promis de m’aider à me débarrasser de Théa et d’aider Daélia à prendre le trône si en retour, je supportais son culte. Tout aurait dû se dérouler durant Novi-Fyr, cependant, les choses nous ont quelque peu échappé et désormais, la Coupe pleine n’est plus qu’une ruine. Quel dommage, dire que j’avais mis tant d’amour et d’effort dans cet établissement.
— Balwin avait raison, Théa aurait dû se débarrasser de vous deux il y a bien longtemps.
— Elle a essayé plus d’une fois, mais même ses plus proches conseillers se sont rendu compte qu’elle était incapable de diriger convenablement. Dites-moi ce qu’elle a fait pour cette ville à part couver le trône de son fils ? Dès que je suis arrivé ici, elle m’a rabaissé et humilié, car ma famille n’était pas assez noble à ses yeux. J’ai tout de suite compris que cette femme n’était que l’ombre d’elle-même, prisonnière de son passé et de son mari décédé. C’étaient des fantômes qui gouvernaient cette cité et moi, j’ai arraché le quartier des Tisserands à leur étreinte. Et bientôt le reste suivra.
— Et donc ? Vous comptez devenir roi et régner avec Daélia à vos côtés ? Puis votre fils prendra la suite ?
Lucio grimaça en entendant le nom de la princesse.
— Cette pouffiasse est juste bonne à être manipulée. Pour sa peine, je lui accorderai une demeure pour qu’elle puisse élever son fils convenablement. Peut-être lui rendrais-je visite une fois adulte, bien que je n’ai jamais eu la fibre paternelle…
Un autre homme entra alors dans la pièce et murmura quelques mots à l’oreille de Lucio qui acquiesça.
— Je compte faire de cette cité une ville juste, reprit-il. Tous les habitants seront enfin libres. Libres de faire ce qu’ils veulent quand ils veulent sans se soucier d’être injustement condamnés. Personne ne vous jugera parce que votre famille n’est pas noble ou suffisamment riche. Plus besoin de courber le dos devant qui que ce soit. Aucune convention, aucune règle autre que celle de l’argent.
— Ni Dieu, ni roi n’est-ce pas ? Du moins à l’exception de vous.
— Je ne ferais que superviser l’ensemble sans intervenir outre mesure, admit-il. Et vu la position de Dérios, elle ne tardera pas à devenir la cité la plus prospère du continent, avec le plus grand marché qu’aucun homme n’ai jamais vu. Cette ville deviendra un havre de liberté pour tout le continent.
— Vous êtes complètement fou ! Que Pyrel ait pitié de votre âme.
— Gardez vos prières pour vous, matriarche. L’ère des dieux touche à son terme.
Il se leva de son tabouret et fit signe à ses hommes.
— Il arrive, dit-il. Je vais devoir mettre un terme à cet entretien. Mais ne vous en faites pas, tout sera bientôt terminé.
Il quitta la pièce tandis que ses hommes la bâillonnaient de nouveau.
*
— Halte !
Sirius ordonna à sa colonne de s’arrêter au bord du lac. Devant lui, il pouvait apercevoir au loin la silhouette de Dérios qui se dessinait à l’horizon. C’était une soirée froide qui s’annonçait et il portait par-dessus son armure une large cape en fourrure.
— J’espère que tu as un plan, mon garçon ? Lui dit Gladius qui venait de le rejoindre sur sa monture.
En effet, Dérios était réputée imprenable. Sa situation particulière rendait tout siège voué à l’échec. De plus, la ville était cintrée de remparts et de tour de défenses, et même si des hommes arrivaient à y débarquer, il fallait ensuite entamer l’ascension jusqu’au sommet. En bref, lancer une attaque frontale était un pari risqué, et seule une flotte suffisamment importante pouvait entreprendre un tel assaut.
— On dirait qu’ils ont fait évacuer les quartiers sur pilotis, dit Sirius en plissant les yeux. Des nouvelles de leur flotte ?
— Les navires qui n’ont pas pu rejoindre Dérios à temps ont préféré se saborder plutôt que de tomber entre nos mains.
Ils virent alors un officier spyrien sur une monture arriver à leur niveau. L'homme en descendit et mit un genou à terre.
— Mon roi. La troisième et la cinquième légion vous réitèrent leur allégeance. Nous sommes à vos ordres.
— Où sont passés les gardes qui vous dirigeaient ?
— Ils ont pris la fuite vers la ville, messire. La reine Daélia leur a octroyé refuge.
— Je vois, avez-vous de quoi traverser ?
— Ils ont dérobé un navire dans leur fuite, il doit nous en rester une dizaine tout au plus.
— Excellent. Établissons notre campement ici et dites à vos hommes de préparer les navires à notre disposition. Qu'ils se mettent également au travail pour construire des radeaux.
L'homme acquiesça et partit aussitôt transmettre ses ordres.
La tâche s’annonçait ardue et Sirius le savait, mais il ne pouvait pas laisser Pyra prendre le contrôle de cette ville. D’après les derniers rapports que lui avait transmis Odric, Daélia s’était retranché dans son palais tandis que ses soldats s’assuraient de maintenir l’ordre. Il ignorait en revanche tout d’Ignis et des Adorateurs du Brasier, et ce dernier point l’inquiétait.
— Que manigances-tu, Pyra ? Pensa-t-il tout haut.
Ils avaient pris soin de détruire tous les temples et toutes les statues de la déesse sur leur route. Mais, Sirius savait que son pouvoir restait important et qu’il fallait que son culte soit totalement éradiqué d’Elanor.
Il descendit de sa monture et se mit à inspecter les rangs de ses légions. Celles-ci avaient déjà commencé à déplier les tentes et à abattre des arbres pour débuter la construction des radeaux. Il poursuivit son chemin jusqu’à l’aile dévouée aux engins de siège. Une vingtaine d’onagres étaient alignés prêts à l’emploi. Son ingénieur en chef en train de se tripoter la moustache tout en donnant des instructions à ses assistants. Dès qu’il l’aperçut, il vint à sa rencontre.
— J’ai cru comprendre que vous souhaitiez me voir votre honneur.
— Est-ce que tout est fin prêt ?
L’ingénieur lui sourit.
— Tout est bon, j’ai rectifié les proportions.
Il l’invita à le suivre et le fit entrer à l’intérieur d’une tente. Plusieurs fioles y étaient empilées dans des caisses en bois. L’ingénieur en prit une avec grande délicatesse et la tendit à Sirius.
— Voilà. Maniez-la avec précaution. Cette substance peut s’enflammer à l’air libre et brûler sur n’importe quelle surface.
Il prit la fiole entre les mains et esquissa un sourire.
— Bon travail. Dit-il. Nous allons vaincre le feu par le feu.
Il complimenta encore une fois l’ingénieur avant de sortir de la tente pour retourner superviser les préparatifs. Sirius s’arrêta ensuite au bord du lac en laissant son regard se perdre sur la ville qui semblait le narguer au loin. Le crépuscule commençait à tomber lorsqu’une voix retentit dans son dos.
— Êtes-vous certain que c’est la meilleure des choses à faire ?
— Il n’y a pas d’autre solution, répondit-il sans se retourner en reconnaissant la voix d’Aydan.
— Donc ces gens vont mourir.
— Si Daélia ne décide pas de se rendre et de m’apporter la tête d’Ignis, alors oui, il y aura des pertes.
— Je vois…
— Que vas-tu faire ? Lui demanda-t-il.
— Il y a toujours quelqu’un que je dois sauver.
— Liam ?
Sirius se retourna enfin. Aydan avait un air calme, mais déterminé.
— Et comment comptes-tu t’y rendre ?
— Un capitaine a accepté de me donner une barque. Je compte traverser à la tombée de la nuit.
Il montra à Sirius une minuscule embarcation qui l’attendait quelques mètres plus loin.
— Tu risques de te retrouver au beau milieu de la bataille et je ne pourrais rien faire pour t’aider.
— Je sais ce que cela implique. Comptez-vous m’en empêcher ?
Sirius soupira.
— Non, si c’est ce que tu souhaites, je respecte ton choix.
Aydan allait s’en aller lorsque Sirius l’arrêta.
— Attends ! Approche.
Aydan s’avança et Sirius lui prit la main pour y déposer son médaillon.
— En êtes-vous sûr ? Demanda-t-il perplexe. Je croyais que c’était tout ce qu’il vous restait de votre mère ?
— Je n’ai plus envie de dépendre de qui que ce soit à l’avenir. Que ce soient les dieux ou les Hommes. Prends-le, peut-être, te servira-t-il là-bas.
— Merci, répondit-il.
— J’attendrai autant que possible avant de lancer l’assaut, ajouta Sirius. Mais le temps nous est compté, tu en es bien conscient ?
Aydan acquiesça puis le salua avant de se diriger vers la berge où l’attendait son embarcation.
*
— Nous y sommes, plus un bruit, chuchota Finn.
Il se tenait à la tête du groupe hétéroclite qu'ils avaient rassemblé pour l'occasion.
— Bob, dis-moi si tu vois quelque chose.
Le brave gaillard se hissa sur des caisses en bois et passa timidement sa tête au-dessus du muret. Il scruta les environs quelques brèves secondes avant de redescendre précipitamment.
— J'n'ais compté dix dans le jardin. Rassure-toi, l'chien est bien mort.
— Parfait, l'on s'en tient au plan.
Finn fit signe aux autres membres de leur groupe et Tanwen se précipita contre l’un des murs de la large habitation.
La nuit était tombée depuis un moment et ils avaient eu le temps de préparer leur coup. Finn avait rassemblé une trentaine de personnes qui mourraient d’envie tout comme elle de se débarrasser de Lucio. Ils avaient repéré l’endroit où se cacher et connaissaient parfaitement la typologie des lieux. Pendant qu’un autre groupe ferait diversion, ils pénétreraient à l’intérieur pour l’éliminer. Si tout se passait sans accroc, ce soir marquerait la fin des Kléptars.
Alors qu’ils étaient contre le mur de la villa, Finn leur dit d’attendre. Deux minutes plus tard, une explosion retentit un peu plus bas dans la ville.
— Maintenant, murmura-t-il.
Une personne de leur groupe lança aussitôt un grappin et ils escaladèrent un à un la bâtisse jusqu’à se retrouver sur le toit. De là, ils virent plusieurs Kléptars sortir de l'habitation et se rendre vers le lieu de l'incident. Profitant de l'obscurité, ils progressèrent rapidement jusqu’à l’atrium central en prenant soin de faire le moins de bruit possible. Alors que Finn allait leur faire signe de descendre, Tanwen lui plaqua une main contre la bouche et le força à s’accroupir en vitesse.
Au centre de l’atrium, se trouvaient plusieurs hommes ainsi que Lucio en pleine conversation avec Ignis.
— Le temple de Pyrel est encore debout à ce que je vois, dit-il.
En effet, cela faisait plusieurs jours qu’une barrière lumineuse englobait le temple. Tanwen pouvait d’ailleurs l’apercevoir depuis sa position.
— Où se trouve-t-elle ? Demanda Ignis avec la voix de Pyra.
— Patience. Je voulais d’abord confirmer quelques points avec vous. Voyez-vous, je suis quelque peu surpris par vos récentes décisions. Les spyriens sont à nos portes et vous n'avez toujours pas entamé les moindres négociations. Vos gardes empêchent également tout navire de quitter l’île et je n’ai pas eu de contact avec Daélia depuis son retour. Sans compter ces signes dessinés par vos adorateurs que mes gars ont dû escorter dans toute la cité. Dites-moi Ignis, que manigancez-vous réellement ?
— Je ne me répéterai pas une nouvelle fois. Où est-elle ?
— En lieu sûr, jusqu’à ce que vous ayez respecté votre part du contrat.
Pour toute réponse, Ignis fit un pas en avant et Lucio sortit le médaillon en face de lui.
— Auriez-vous oublié que vous êtes à ma merci ?
Ignis esquissa un sourire puis, en un éclair, il attrapa le bras de Lucio. Sa manche s'embrassa et le médaillon explosa. Tous les hommes levèrent aussitôt leurs armes dans sa direction, pourtant Ignis ne le lâcha pas, continuant à laisser les flammes s'étendre sur son avant-bras alors qu'il se tordait de douleur.
— Je me suis débarrassé de ta fichue reine comme convenu, pourtant, les Brûlés courent toujours. Alors dis-moi, pourquoi ne te tuerais-je pas immédiatement ?
Lucio n'était pas en état de répondre et ne faisait que hurler et gémir de douleur. Finalement, Ignis le lâcha et il s'effondra. Son avant-bras gauche était entièrement noir et une odeur de brûlé s'en dégageait.
— Cela n'a plus d'importance, de toute façon, plus rien ne peut m'arrêter désormais. Vous tous ! Cria-t-il aux autres Kléptars qui n’avaient pas bougé d’un pouce. Vous vous croyez au-dessus des dieux ?! Vous allez contempler vous-même votre insignifiance et voir tous vos espoirs réduits en fumée. Du moins, si vous survivez à cette soirée.
Ignis leva la tête dans leur direction et Tanwen s'accroupit immédiatement. Les avaient-ils repérés ? Comment ?
Quand elle se décida à se relever, tout le monde avait disparu et l'atrium était maintenant désert.
Tanwen en fut soulagée. Elle était heureuse de l'avoir vu perdre la face devant Ignis, mais une partie d'elle avait eu très peur. Peur que quelqu'un d'autre ne lui prenne la vie. Lucio était à elle.
Elle fit signe aux autres de se laisser glisser discrètement à l’intérieur.
Les lieux étaient exactement les mêmes que la dernière fois, à l’exception notable qu’ils étaient remplis de Kléptars. Visiblement, Lucio avait fait de l’endroit son nouveau quartier général. Elle dégaina une dague et progressa à l’intérieur en se cachant derrière le mobilier. Leur groupe était trop nombreux pour passer inaperçu et ils risquaient de se faire repérer à tout moment. C’est pourquoi il fallait trouver Lucio au plus vite.
C’est alors que des cris éclatèrent au loin. Tanwen aperçut plusieurs hommes portant l’épaulette des Brûlés débouler dans la villa en se jetant sur les hommes de Lucio. Elle ne savait pas ce qu’ils faisaient là, mais elle en profita pour fondre sur le Kléptar le plus proche qui ne l’avait pas remarqué et lui trancha la gorge. L’homme s’écroula net sans avoir pu comprendre ce qu’il venait de lui arriver.
Le chaos s’en suivit très rapidement à l’intérieur de la villa et elle ne savait pas où Lucio avait filé. Instinctivement, elle monta à l’étage et entra dans la chambre où elle avait trouvé la fameuse broche plusieurs mois auparavant. C’est alors qu’elle aperçut Elinora attachée sur un siège au milieu de la pièce. Elle ne s’attendait pas à trouver la matriarche ici et l’effet de surprise faillit lui être fatal, car elle esquiva in extremis le coup de hache qu’allait lui assener Boris.
— J’aurais préféré tomber sur le Brûlé, mais je me contenterai de toi pour commencer. Grogna-t-il.
Il se positionna entre elle et la matriarche. Tanwen sortit son glaive qu’elle avait gardé à sa ceinture jusqu’ici. Boris était un guerrier accompli, elle le savait. Mais elle aussi avait reçu un entraînement par peut-être l’un des meilleurs bretteurs du continent. Elle respira profondément et se mit en garde en attendant que Boris vienne à elle.
Il ne perdit pas une seconde et se précipita en avant pour donner un coup de hache dans sa direction. Tanwen fit un léger pas de côté pour éviter l’attaque et contre-attaqua aussitôt en lui lacérant les côtes. Boris laissa échapper un grognement et frappa Tanwen au visage avec son poing. Le choc la fit lâcher son arme et mettre un genou au sol. Boris l’attaqua de nouveau, heureusement, elle se ressaisit juste à temps et fit une roulade en avant pour esquiver. Elle sortit alors ses dagues et se jeta sur son dos et commença à le poignarder avec rage. Boris se débattit en essayant de la faire descendre, mais Tanwen conservait sa prise en appuyant fermement sur ses dagues, ce qui le faisait grogner de douleur à chaque fois. Finalement, elle retira l’une de ses lames et la planta directement dans son cou, Boris s’effondra.
Elle ne resta pas longtemps à savourer sa victoire, car les cris étouffés d’Elinora la ramenèrent rapidement à la réalité. Tanwen se précipita auprès d’elle pour lui trancher ses liens.
— Et Ignis ? Demanda-t-elle.
— Parti ! Je suis ici pour Lucio.
— Ce n’est pas lui qu’il faut arrêter.
Tanwen ne répondit pas et finit de la libérer avant de sortir de la pièce. Elle redescendit l’escalier en vitesse et faillit percuter Minos qui l’empruntait dans l’autre sens. Ils s'écartèrent aussitôt et se dévisagèrent l'un l'autre avec surprise.
— Tanwen ? Dit-il.
Il avait des traces du sang sur le visage et sur son armure, signe qu’il ressortait tout juste de plusieurs combats.
— Quand êtes-vous rentrés ? Demanda-t-elle stupéfaite.
— Peu avant le retour de Daélia, répondit Lux en repliant son arme. Est-ce qu'Elinora est ici ?
— Tout juste. Répondit la matriarche en descendant les marches à son tour.
— Bien, nous n’avons pas plus de temps à perdre, allons vers le temple.
— Je ne partirais pas sans Lucio, dit-elle. C’est pour lui que nous sommes venus ici.
— Eh bien, va le chercher dans ce cas, si la vengeance est la seule chose qui t’intéresse. Nous, nous allons sauver cette cité.
— Tanwen… Commença Minos en posant une main sur son épaule. Ce n’est pas lui la menace. On s’en occupera après Ignis, je te le promets.
Tanwen regarda autour d’elle. La villa était jonchée des corps sans vie des Kléptars. Elle baissa alors son arme et hocha la tête. Minos allait la complimenter lorsque la voix de Finn résonna dans la pièce.
— Tanwen ! J’en ai eu un. Tu ne vas pas me croire, c’était un combat légen…
Il s’arrêta net. Un carreau ressortit de sa poitrine et un filet de sang s’écoula de sa bouche. Sous le regard choqué de Tanwen, il s’effondra sur le sol. Derrière lui se trouvait Lucio. Il avait le visage en sang et plusieurs blessures, mais il était en vie. Il croisa brièvement son regard avant de lâcher son arme et de sauter par l'encadrure d’une fenêtre.
Elle hurla de rage et se précipita dans sa direction avant que quiconque n’ait le temps de l’en empêcher.
— Tanwen ! Non ! Cria Minos.
Elle ne l’entendit pas. Aveuglée par la rage et les yeux larmoyants, elle continua sa course et sauta par la fenêtre qu’avait empruntée Lucio.
De nouveau plusieurs personnages dans le même chapitre.
Début du dernier chapitre de cette histoire, et ça commence bien aha
Bon comme on le savait Lucio n'avait pas le bon talisman. Malheureusement ça ne l'empêche pas de tuer Finn...
Pyra qui a utilisé les Kleptars pour prendre la cité.
Aydan qui a le collier, choix intéressant, à voir ce que ça va donner :)
Je comprends que les brûlés veulent arrêter Ignis mais Tanwen avait tout de suite dit pourquoi elle était là, alors pourquoi vouloir l'arrêter. Autant en terminer avec les deux aha
Des petits retours :
"Ainsi donc, les propos de Daélia étaient vrais, pensa Elinora" -- peut-être mettre en italique
"Elle était heureuse de la douleur que lui avait infligée Ignis, mais une partie d'elle avait eu très peur" -- Tanwen est devenue fétichiste aha non plus sérieusement comme tu parles pas de Lucio dans la phrase et même plusieurs phrases avant ça porte à confusion
"Et Ignis ! Demanda-t-elle" -- j'aurais plutôt mis "Ignis ? Demanda-t-elle"
A plus ^^
Je te laisse découvrir la suite,
A plus ^^