Les hommes s’affairaient dans tous les sens pour finir les derniers préparatifs avant le début des combats. Aydan sentait l’adrénaline commencer à monter en lui. Il regarda avidement en direction de la tente d’Atrius en espérant que la Flamme de la Foi en sorte et ne leur ordonne de commencer l’assaut. Malheureusement, elle était entièrement sombre. Il devait certainement se recueillir et entrer en communication avec Pyra, comme lors de la dernière fois. Finalement, le général sortit de la tente en premier et donna l’ordre aux troupes de se mettre en marche. Atrius le suivit et contempla la forteresse les bras croisés sans dire un mot alors que les légionnaires se mettaient en marche. Les gardes ne faisaient pas partie de la première vague et Aydan devait se contenter de regarder les soldats de Spyr commencer péniblement à gravir la colline. Alors qu’ils s’approchaient, plusieurs projectiles atterrirent dans leurs rangs et une pluie de flèches les cloua au sol. Bien qu’il ne pouvait que vaguement discerner ce qu’il se passait, il lui semblait que la bataille ne tournait clairement pas à leur avantage.
— Qu’est-ce que vous attendez, envoyez vos gardes ! S’écria le général paniqué en voyant la tournure que prenaient les événements.
— Il est encore trop tôt, répondit Atrius.
Le général s’avança et le saisit par le col.
— Imbécile ! Mes hommes sont en train de mourir là-haut. Vous devez…
Il ne termina jamais sa phrase, Atrius sortit une dague qu’il avait dissimulée jusque-là et lui trancha la gorge. Aydan et les autres gardes regardèrent avec indifférence le général s’écrouler et se tortiller péniblement en se vidant peu à peu de son sang. Les autres légionnaires et officiers à proximité étaient choqués par ce qu’il venait de se passer et s’échangeaient des regards inquiets. Atrius se contenta d’essuyer sa dague contre un pan de sa tunique comme si tout était parfaitement normal, puis il s’adressa aux soldats :
— Préparez-vous pour la seconde vague ! Mes hommes vont entrer en action.
N’ayant plus de chef à même de les diriger et la bataille faisant toujours rage, les légionnaires se plièrent à ses directives. Il se tourna ensuite vers les gardes et fit signe aux Adorateurs de débuter la cérémonie habituelle. À peine eut-il aspiré la fumée qu’Aydan sentit ses sens se décupler et sa rage de vaincre bouillonner au fond de lui. Cette fois, l’effet était plus fort que les précédents. Il croisa le regard de Liam dans les rangs et vit que son ami était aussi déterminé que lui à en découdre. On referma le coffre et Atrius trouva un promontoire d’où il commença son discours. Il s’adressait prioritairement aux gardes, mais fit en sorte que tous les hommes à proximité puissent l’entendre.
— Guerriers de Spyr ! Protecteurs de Pyra !
Les chuchotements s’arrêtèrent aussitôt et tous l’écoutaient attentivement.
— Face à nous, se dresse l’ennemi à abattre. Ces sauvages s’en sont pris à la République ainsi qu’à notre foi. Ils constituent une menace non seulement pour Spyr, mais pour le monde tout entier. Et vous, braves soldats, vous êtes le bras armé de Pyra. Le bras armé de notre déesse appelé afin de chasser ces hérétiques de ces terres. Sa volonté guidera votre lame et son esprit sera à vos côtés sur le champ de bataille. Ne craignez pas la mort, voyez-y au contraire la délivrance et la promesse de recevoir sa bénédiction et son pardon. Combattez mes braves ! Combattez jusqu’à la dernière goutte du sang ardent qui brûle dans vos veines. Combattez tel le souffle d’un brasier et jusqu’à ce que la flamme de votre âme ne s’éteigne. Combattez dès aujourd’hui dans cette plaine et jusqu’à ce que les cieux ne s’embrasent et ne se déchaînent.
— Jusqu’à l’embrasement des cieux ! Crièrent tous en cœur les gardes.
Aydan criait avec eux. Il se sentait galvanisé par l’effet de groupe et n’attendait que l’ordre pour se jeter avec rage sur l’ennemi. Il n’avait pas peur et faillit bondir de joie lorsqu’il apprit qu’il ferait partie de la première vague des gardes à aller au combat. Un peu plus loin dans la plaine, les Adorateurs s’étaient réunis en arc de cercle autour d’un symbole qu’ils avaient dessiné à même le sol. L’un d’entre eux se positionna en son centre et dit ses paroles en levant les bras :
— Ô,, grande Pyra, accepte cette offrande et abat ta colère sur les ennemis de ta foi.
À peine eut-il terminé qu’il prit feu instantanément. Au lieu de tomber au sol en criant de douleur, son corps s’éleva et se rapetissa jusqu’à prendre la forme d’une boule enflammée. Atrius leva alors le bras et lorsqu’il l’abaissa, la boule de feu partit en direction du fort.
*
Elinora entendait les combats qui faisaient rage au loin, mais elle se devait de rester concentrée. Elle s’était agenouillée devant la statue de Pyrel et avait positionné plusieurs bougies en cercles autour d’elle. Malgré le vacarme ambiant, elle fermait les yeux et récitait sans s’arrêter toute la liste de prières qu’elle connaissait. Plus elle priait et plus elle lui sembla que le temps s’était comme arrêté autour d’elle. Les bruits des affrontements se firent plus tenus et les éclats de voix à peine audibles. Elinora ouvrit les yeux et vit Pyrel qui l’observait là où se tenait la statue. La déesse semblait à la fois heureuse et courroucée de la voir.
— Je peux savoir comment la guerre s’est-elle invitée dans mon temple ? Demanda-t-elle en fronçant les sourcils.
— Ce sont les hommes de Spyr ! Répondit Elinora. Ils veulent exterminer les Brûlés et raser ce sanctuaire par la même occasion.
— Pourquoi les avoir guidés ici dans ce cas ? Tu savais très bien ce qu’il allait se produire.
— Vous m’aviez dit que vous m’aideriez à me débarrasser d’Ignis.
— J’ai dit que je t’aiderai, toi, pas cet Ordre perfide. Je ne souhaite plus me mêler des guerres stupides des Hommes.
Les bruits devenaient de nouveau plus intenses et Elinora sentait qu’elle était en train de perdre le contact.
— Attendez, c’est Pyra qui est derrière tout ça ! C’est elle qui envoie ces hommes de Spyr pour s’en prendre à eux.
— Oui, je ressens la présence nauséabonde de ma sœur jusqu’ici. Cette folle ne reculera devant rien.
— C’est pourquoi vous devez nous aider. Si les Brûlés perdent aujourd’hui, il n’y aura plus aucun moyen d’arrêter Ignis.
— Ils ont déjà eu leur chance par le passé et ils ont échoué. Si leur cupidité et leur soif de pouvoir n’avait pas pris le dessus, ils auraient déjà pu mettre un terme à tout ceci lorsqu’ils ont retrouvé son médaillon.
Elinora marqua une pause. Ainsi, l’objet existait réellement, ce n’était pas qu’une légende.
— Écoutez-moi ! La supplia Elinora. Oui, ils se sont laissé corrompre par son pouvoir et se sont détournés de leur quête. Oui, ils ont propagé votre culte par la force sur les terres de l’Est en reniant vos principes. Les Hommes sont faibles, corruptibles et ils passent leur temps à commettre des erreurs. Mais ils peuvent changer également ! Toute ma famille est morte par ma faute, parce que j’étais une jeune fille insouciante qui appréciait un peu trop la compagnie des hommes. J’en ai payé le prix fort en perdant ce que chaque mère a de plus précieux au monde. Mais dans mon égarement, je vous ai trouvé vous, et maintenant, je sais quel est le chemin qu’il me faut suivre. Si ces hommes et ces femmes se battent aujourd’hui, c’est justement pour en finir une bonne fois pour toutes avec Ignis. Ils ne sont certainement pas irréprochables, mais ils essaient à leur façon de rendre ce monde meilleur. Je vous en supplie, ne les abandonnez pas maintenant, pas après tant d’années.
Elinora était au bord des larmes. Elle avait mis toute son âme et son ardeur en essayant de la convaincre. Elle lui avait dit ce qu’elle avait sur le cœur depuis tant d’années et qu’elle n’avait jamais osé dire à personne. Pyrel sembla hésiter un instant et Elinora crut percevoir un voile de tristesse sur son regard. Finalement, la déesse lui tourna le dos comme pour cacher son visage.
— Tu es quelqu'un de bien, Elinora. Sache-le. Dit-elle avec la voix brisée.
Pyrel disparut. Elinora sortit alors de sa transe et remarqua que les bougies autour d’elle étaient toutes éteintes. Prise de panique, elle se releva sans savoir si cela avait fonctionné. C’est alors qu’elle entendit les cris de joie des Brûlés qui venaient de repousser la première vague d’assaillants. Leur satisfaction ne dura qu’un court instant, car tous aperçurent une boule de feu déchirer le ciel et foncer dans leur direction. Elle se rapprochait à une vitesse fulgurante et Elinora crut que leur heure était arrivée. Mais au dernier instant, une fine barrière lumineuse engloba le fort et le projectile s’écrasa contre celle-ci. Les Brûlés poussèrent de nouveau des cris de joie et Elinora aperçut Lux qui hocha la tête en souriant.
*
Aydan entendit Atrius jurer lorsqu’une fine barrière se dessina sur le fort, stoppant net le projectile enflammé. Il énonça quelques instructions à d’autres prêtres qu’il ne comprit pas, car un cor de guerre résonna au même instant signifiant le début de la charge.
Les gardes coururent vers le fort en criant à pleins poumons et en piétinant les fleurs sur leur passage. D’autres boules de feu fusaient au-dessus d’eux pour aller s’écraser sur la barrière dorée qui scintillait à chaque impact. Sur leur route, ils croisèrent les survivants de la première vaque qui prenaient la fuite ainsi que d’autres légionnaires essayant d’avancer avec précaution vers la position ennemie. Les gardes chargeaient tous comme des bêtes, sans aucune formation organisée et hurlant à plein poumon. Bien sûr, les défenseurs n’allaient pas se laisser faire aussi facilement et une pluie de flèches s’abattit sur ceux en tête. Cela n’arrêta pas la charge et les hommes continuèrent à courir en levant leurs boucliers pour se protéger autant qu’ils le pouvaient. Une fiole enflammée fut alors lancée depuis le fort et atterrit dans l’herbe de la plaine. Aydan vit ses camarades, juste devant lui, êtres brûlés vif dans les flammes. Pourtant, il ne ressentait aucune peur et fonça au travers des flammes, bouclier en avant, suivi par le reste des siens.
Finalement, il réussit à atteindre le haut de la colline et traversa la barrière lumineuse sans difficulté. Il ne savait pas comment elle fonctionnait, mais visiblement, seules les boules de feu des prêtres ne semblaient pas pouvoir la franchir. À partir de là, s’ensuivit un combat violent au corps-à-corps contre les défenseurs du fort. Aydan frappait, tailladait, tranchait dans tous les sens en essayant de se frayer un passage au travers de la ligne ennemie. Il était difficile de se repérer dans le chaos ambiant. Entre la fumée et les flammes, les projectiles fusant dans tous les sens et le cliquetis assourdissant des armes s’entrechoquant. Le tout était noyé sous les cris de douleur et de rage des hommes qui tombaient un par un en cette soirée funeste.
Aydan savait simplement qu’il devait avancer, tout droit, toujours plus profondément. Il continuait à donner des coups, s’en prenant parfois, mais ne faiblissant jamais. Il ne ressentait pas la douleur, sûrement dû à la bénédiction des Adorateurs. Une barricade tomba, puis une deuxième. Il croisa un garde qui continuait à se battre malgré plusieurs flèches plantées dans le corps. Ils arrivèrent dans la cour où Gardes et Brûlés continuaient de lutter avec acharnement. Au centre, il vit une prêtresse âgée agenouillée devant une statue d’une déesse. Elle ressemblait curieusement à Pyra, même si, au fond de lui, il savait que ce n’était pas le cas. C’était une pâle copie, une usurpatrice ! Aydan leva sa lance et calma sa respiration. La ligne de tir était dégagée, la prêtresse ne l’avait pas remarqué et il se sentait particulièrement en forme. Il aperçut le bout de son arme commencer à rougir comme si elle était par elle-même appelée vers sa cible. Aydan s’apprêta à la lancer lorsqu’un Brûlé s’interposa et dévia son tir en le bousculant avec son bouclier. La lance fila dans les airs en s’enflammant et manqua sa cible, allant s’écraser sur la statue. Un craquement sinistre résonna dans l'enceinte du fort et la tête en pierre de la déesse se détacha du corps et s’effondra au sol. Aydan n’eut pas le temps de contempler son œuvre, car le Brûlé qui l’avait pris à partie leva son bouclier et lui asséna un violent coup sur le crâne qui le fit s’effondrer.
*
Tanwen se battait de tout son cœur tandis que les ennemis revenaient toujours en surnombre. Du haut des remparts, elle décochait des flèches sans interruption sur les ennemis qui venaient s’écraser contre les lignes de défenseurs. Luke était quelques mètres plus loin et décochait des flèches à toute vitesse. Il se prétendait meilleur archer que bretteur et avait demandé à rester à distance. Ce n’était pas le cas de Tanwen qui aurait préféré prendre une épée et rejoindre la mêlée. Minos lui avait donné un arc et formellement ordonné de rester à l’écart. Elle avait vivement protesté en lui faisant savoir que sa place était au sol parmi eux, mais il n’avait rien voulu entendre. Les légionnaires de Spyr étaient réputés sur tout le continent pour leur discipline et ce n’étaient pas des adversaires à prendre à la légère. Pourtant, leur premier assaut fut facilement repoussé par les Brûlés qui campaient derrière leurs lignes de défenses. Et cette barrière qui venait d'apparaître ne faisait pas qu'arrêter les projectiles des Adorateurs du Brasier, elle renforçait également leurs capacités physiques. Tanwen qui n'avait que très rarement tiré à l'arc se surpris ainsi à réussir des tirs qu'elle n'aurait jamais atteints en temps normal.
Alors que la première vague finissait de s’enfuir, une nouvelle arriva encore plus nombreuse que la précédente. Dès le départ, Tanwen sut que quelque chose n’allait pas. Les hommes qui chargeaient en tête fonçaient en hurlant comme des bêtes. Elle banda son arme et décocha une flèche qui alla se figer en plein dans la cuisse de l’un deux. L’homme leva aussitôt la tête dans sa direction et Tanwen fut pétrifiée par son regard. Ses yeux étaient en feu et brûlaient avec frénésie. Il sembla à peine se soucier de la flèche plantée dans sa cuisse et poursuivit sa course vers le fort.
Dès qu’ils atteignirent les fortifications, un combat violent commença avec les Brûlés qui tenaient tant bien que mal les barricades installées dans la brèche des remparts. Fort heureusement, les attaquants étaient trop nombreux. Seule une petite partie d’entre eux parvenait à s’y engouffrer, le reste patientait devant les murs. Ils étaient une cible de choix pour les archers et Tanwen décocha plusieurs projectiles sur ses cibles en prenant soin d’éviter ceux envoyés vers elle en retour. Un rapide coup d’œil vers la brèche lui permit d’apercevoir Minos qui combattait vaillamment en première ligne, repoussant tous les assaillants qui avaient le malheur de croiser le fer contre lui. Mais les combats étaient plus ardus qu’auparavant et ces hommes fanatiques ne semblaient pas ressentir la douleur. Ils avaient beau être criblés de flèches ou roués de coups, ils revenaient sans cesse à la charge. Elle se rendit alors compte que les Brûlés étaient vraiment des guerriers d’exception et que n’importe quelle autre armée aurait déjà succombé à leur assaut depuis longtemps.
Tanwen commençait à manquer de flèche, mais le nombre d’attaquants commençait également à diminuer. À ce rythme, ils seraient capables de résister jusqu’au prochain assaut. C’est alors que la voix de Minos retentit derrière elle. Il avait reçu quelques blessures mineures et était sorti de la mêlée.
— Allez sur la droite ! Cria-t-il à l’intention des archers. On les retiendra ici !
Il pointa du doigt la cour où plusieurs Brûlés peinaient à contenir la vague d’assaillant.
— Aux épées ! Cria une autre Brûlée à côté d’elle avant de sortir son arme et de descendre des remparts à toute vitesse, le restant des archers sur ses talons.
Tanwen allait leur emboîter le pas lorsqu’elle vit la barrière lumineuse disparaître tout d’un coup. Par réflexe, elle tourna la tête en direction de la vallée et vit une énorme boule de feu foncer dans sa direction. Le projectile s’écrasa contre le rempart et provoqua une énorme déflagration emportant dans les flammes beaucoup des propres troupes de Spyr. Tanwen fut propulsée hors des murs par le souffle de l’explosion et alla s’écraser sur le sol plusieurs mètres plus loin.
Elle se releva avec peine en toussotant, la vision troublée et le souffle coupé. Elle avait perdu son arc dans sa chute et son bras droit la faisait atrocement souffrir. Dès qu’elle posa son autre main dessus pour l’inspecter, une vive douleur l’irradia et elle laissa échapper un cri. Fort heureusement, elle avait toujours son glaive à sa ceinture. Elle le dégaina de sa main valide avant de se diriger en titubant vers la cour où les combats faisaient toujours rage.
*
Elinora était bouleversée par ce qu’il venait de se produire. La tête de la statue gisait au sol et elle avait brutalement perdu le lien qui l’unissait à sa déesse. Elle jeta un regard pour trouver le responsable de ce crime odieux, mais la bataille faisait rage et impossible d’y discerner quoi que ce soit. Elle réalisa alors qu’elle n’était plus en sécurité là où elle se trouvait. Elle se releva en vitesse et tenta de prendre la fuite, lorsqu'elle vit un spyrien qui avait réussi à s’extraire des combats. Son armure était maculée de sang et ses yeux en feu ne laissaient transparaître que de la rage. Les mêmes yeux que ceux d’Ignace, pensa-t-elle. La ressemblance était frappante et Elinora eut à peine le temps de l’observer, car l’homme lui fonçait déjà dessus, glaive en avant. C’est alors qu’une faucille fendit l’air et vint atterrir sur son visage, le transperçant de part en part. Elinora reconnut Lux qui courait dans sa direction.
— Vous allez bien ? Demanda-t-elle.
— Je ne la vois plus ! Répondit Elinora paniquée. Je ne perçois plus l’empreinte de Pyrel en ce lieu.
À peine eut-elle fini sa phrase qu’une boule de feu s’écrasa de l’autre côté du fort et fit trembler tout l’édifice.
— Allez-vous mettre à l’abri ! Cette bataille n’est pas encore perdue !
Elle tendit la chaîne de son arme et courut de nouveau en direction de la mêlée. Elinora regarda tout autour d’elle et ne vit qu’un spectacle de mort et de désolation. Les corps s’empilaient entre les gravas du fort et des cris de douleur et de rage lui parvenaient jusqu’aux oreilles. Cet endroit n’était plus un sanctuaire, mais un cimetière. Pour autant, elle ne comptait pas se cacher et attendre la fin des combats. Il y avait sûrement des blessés sur ce champ de bataille qui avaient besoin de son aide. Elle aperçut alors une jeune femme rousse qui se dirigeait dans sa direction, son bras droit faisait un angle anormal avec le reste de son corps. Elinora la reconnut, elle se souvint qu’elle s’était infiltrée dans son temple et qu’elle l’avait vu lors de leur réunion nocturne avec les Brûlés. Elle s’approcha d’elle et posa une de ses mains au-dessus de son bras.
— Que Pyrel te donne la force de te battre à nouveau.
La jeune fille grimaça de douleur alors que son bras reprenait peu à peu sa forme initiale. Une fois le soin accompli, elle le tâta et fit quelques moulinets sans éprouver aucune douleur. Elle la remercia en vitesse puis fonça de nouveau en direction des combats.
Elinora se mit à arpenter le fort en aidant ceux qui pouvaient encore l’être. Elle sauva plusieurs Brûlés d’une mort certaine et elle faillit aussi y passer plusieurs fois. Les soins qu’elle prodiguait l’affaiblissait constamment, mais elle ne pouvait pas abandonner. Elle savait que le sort de Dérios et de son culte se jouait ce soir, et voir ces hommes et ses femmes se battre jusqu’à la mort l’inspirait autant qu’ils la dégoûtaient. La folie humaine la rebutait pourtant, elle était en admiration devant leur courage et le sens du sacrifice dont ils faisaient preuve. D’autres boules de feu s’écrasèrent sur les remparts et Elinora se mit un couvert un bref instant. La nuit était bien avancée et il leur fallait encore tenir, s’accrocher à l’espoir mince, mais présent que Balwin arriverait dans les temps. Dès que le bâtiment s’arrêta de trembler, elle se releva et partit soigner d’autres blessés en se laissant guider par les cris de douleur qui raisonnaient dans le fort en ruine.
Chapitre intense ^^
La bataille est bien gérée, déjà avec les boules de feu qui sont des Adorateurs. Puis la barrière protectrice créer par Pyrel grâce à Elinora, dont on comprend pourquoi elle est là :)
Ensuite Tanwen qui nous indique que eux aussi ont eu leur force décuplé.
Aydan qui brise la statue...
Les retours :) :
"Alors qu’ils s’approchaient, plusieurs projectiles atterrirent dans leur rang et une pluie de flèches les cloua au sol" -- "leurs rangs" je pense
"les Adorateurs s’étaient réunis en arc de cercle autour d’un symbole qu’il avait dessiné à même le sol" -- "qu'ils avaient" non ?
"O, grande Pyra " -- "Ô, grande Pyra"
"les projectiles fusant dans tous les sens, le cliquetis assourdissant des armes s’entrechoquant et les cris de douleur et de rage des hommes qui tombaient un par un en cette soirée funeste." -- à la place du et avant les cris de douleur peut-être mettre une virgule pour éviter trop de et :)
"La folie humaine la rebutait pourtant, elle était en admiration devant leur courage et le sens du sacrifice dont ils faisaient preuve." -- je pense ajouter une virgule aussi avant pourtant
En tout cas chapitre très sympa, à voir le dénouement :)
Oui, ce sont litéralement les deux déesses qui s'affrontent en faisant appel à leurs adeptes