Personne n’avait parlé depuis que les cages se trouvaient en hauteur. Les prisonniers étaient épuisés mais restaient éveillés. Les uns à cause des pensées moroses, les autres à cause de leur estomac vide. Evannah faisait partie des premiers. Elle ressassait plusieurs stratagèmes pour s’adresser aux fénékos. Dans les airs, à l’écart des vupsans et voilés par le feuillage des arbres, ils allaient être vite oubliés. Et si c’était l’idée des Protectrices ? Les affamer jusqu’à la mort ?
Pelotonné dans sa cellule, Saphir leva la tête et regarda le groupe. Son œil vitreux analysa chaque membre avant de se poser sur Evannah. La jeune fille s’enquit sur son état :
– Est-ce que vous allez tenir ?
– Je suis plus solide qu’elles ne le croient, répondit le yotora d’une voix faible.
L’humaine pensait qu’il se surestimait, cette fois-ci. Les soins avaient manqué, ces dernières heures. Accumulée à la fatigue et à la faim, la douleur se prolongeait dans les muscles et les Nebulas du guerrier. Il replongea aussitôt sa tête dans son poil argenté.
Evannah ferma les yeux et soupira, découragée. Si proche du but !
Au loin, Foudre Bleue poussa de longs cris plaintifs. Si Saphir en avait eu l’énergie, il aurait aboyé jusqu’à obtenir le silence. L’humaine aurait aimé qu’il se taise, attristée d’entendre le chagrin du lépokyr. Elle tourna la tête vers les barreaux. Au-dessus des feuillages, le ciel était plus sombre. Les semences d’Ark’solius planaient comme des flocons dorés. Même ces faibles lueurs n’apaisaient pas la jeune fille.
– Tout ça pour un arbre, marmonna Iuka, bouillante de rage.
– Ce n’est pas de ta faute, la rassura Evannah.
– Elles nous auraient arrêtés, peu importe ce qu’il serait arrivé, dit Lyzel.
Son amie acquiesça. Leur présence ici était déjà très suspecte.
– Il n’avait rien mangé ! protesta la moadrin. Rien du tout ! Je l’ai surpris quand il était en train d’arracher l’écorce ! Puis elles sont apparues mais elles n’ont pas voulu m’écouter !
Foudre Bleue se tut enfin. Evannah jeta un œil vers Saphir. Les oreilles du yotora bougeaient, attentives à la conversation.
– Donc c’est vrai, les lépokyrs et les moadrins mangent aussi du bois ? demanda la jeune fille.
– Ouais, confirma Iuka. On dit que depuis l’apparition des examens, les moadrins ont pu digérer le bois. Quand un gosse commence la première épreuve pour devenir lépokien, il est livré à lui-même dans un milieu sauvage. Le but est de survivre, mais surtout de trouver son âme-sœur qui réveillera sa Nebula de l’Empreinte. Les enfants mangent le bois des arbres et des branches pour ne pas mourir de faim.
– Les moadrins laissent leurs enfants seuls dans la forêt ? C’est horrible !
– Les humains surprotègent leurs bébés. C’est juste… pitoyable. Un enfant doit apprendre les dangers de la vie bien vite. Même si les parents ne veulent pas en faire un lépokien, ils lui montrent l’environnement hostile dans lequel il est né. Petite, ma mère m’a enseigné le maniement d’une arme pour me défendre contre les créatures. Vers mes deux ans, on m’a laissée seule sur ces terres sauvages pendant cinq mois. Et cinq mois suffisent pour qu’un moadrin rencontre son lépokyr et se lie avec.
– Ça, oui ! Vous êtes beaucoup plus armés que nous. Mais les citoyens de Mitrisiane sont bien trop protégés pour vouloir se battre. On ne vit pas pour le combat.
Iuka regarda Evannah et esquissa un sourire en coin.
– Nous sommes à quelques mètres et il me manque tellement, confia-t-elle.
– C’est un lien très fort qui est forgé entre vous deux.
La moadrin opina de la tête.
– Et comment tu as rencontré Foudre Bleue ? demanda la jeune fille.
– Foudre Bleue est venu à moi alors qu’il se promenait avec ses frères et sœurs, raconta la guerrière. C’est toujours comme ça que se passe l’Empreinte : le petit lépokyr s’éloigne de sa famille pour trouver son nouveau partenaire. Foudre Bleue a touché la paume de ma main de son museau. À ce moment-là, nos cœurs ont battu à l’unisson et le monde n’existait plus. Son sang a coulé dans mes veines, ses souvenirs se sont connectés à ma mémoire. Nous avons parlé une langue que personne ne pouvait comprendre. Nos Nebulas se sont rencontrées et se sont emmêlées pour ne former qu’un fil de fer indestructible. Ce lépokyr qui est venu à moi est désormais ma vie et partage mon âme.
« Les examinateurs nous ont trouvés dans la forêt. J’étais affamée, épuisée, mais comblée par ce lien unique. Ils m’ont annoncé que j’avais réussi la première épreuve. Ma mère, mes sœurs et Ora étaient si fiers de moi et ont accueilli mon frère comme un nouveau membre de la famille. Les professeurs ont vérifié si ma Nebula n’avait aucun problème et si mon lépokyr était en bonne santé. Après notre rétablissement, j’ai commencé un cours avec lui. Mon père était un des entraîneurs et a décidé de s’occuper de mon apprentissage pour rattraper le temps perdu avec moi. Ouais, ça marche comme ça chez nous : tu aimes quelqu’un, mais tu finis par aller voir ailleurs. Surtout quand un enfant est entre toi et ta moitié. J’ignore combien j’ai eu de demi-frères et de demi-sœurs, mais ils faisaient partie de ses élèves. Un futur lépokien s’exerce seul avec son professeur. J’ai perfectionné mes compétences au combat pendant huit ans, c’est-à-dire, jusqu’à la deuxième épreuve.
– Et pourquoi avoir appelé ton lépokyr « Foudre Bleue » ? la questionna Evannah.
– Les lépokyrs ne reçoivent leur nom qu’après la deuxième épreuve. C’est le sceau ultime du lien. Quand on réussit l’examen suivant, nos vies et nos morts sont mariées. C’est durant cette étape qu’une fureur commune enflamme nos âmes et massacre nos ennemis. Les professeurs capturent une centaine de monstres de toute espèce, les affament et les provoquent. Puis, ils les lâchent dans nos arènes naturelles où le moadrin et le lépokyr doivent les combattre, mais surtout éveiller leur colère.
« L’Épreuve de la Rage est une expérience effrayante et excitante. C’est la première fois qu’un moadrin se bat contre un nombre incalculable d’ennemis. Mon frère et moi nous sommes retrouvés dans une partie de la forêt de Counicoula, le lieu natal de tous ces monstres. Une fois livrés à nous-mêmes, ils rampaient, sautaient, volaient, galopaient vers nous. Leurs gueules et leurs griffes nous ont blessés, mais malgré notre douleur, nous avons lutté. Nous avons couru dans la forêt en évitant les assauts et en tranchant membres et têtes. Le sang de mon lépokyr battait en moi. Une pensée régnait en nous deux : nous n’allons pas périr. Elle a grandi et nous a corrompus. On s’est sentis trahis. Toutes ces épreuves n’existaient que pour nous mener à la mort. Ou pour faire de nous des instruments à tuer. Des machines sans sentiments bonnes qu’à détruire nos ennemis, à se perdre dans une guerre sans fin. Mes parents, mes frères et sœurs, le monde entier nous avaient guidés vers un rêve qui s’est révélé être une tromperie.
Evannah observa Saphir du coin de l’œil. Les paroles d’Iuka ressemblaient beaucoup à celles qu’il avait prononcées à la foire. Le regard pensif du yotora croisa furtivement le sien et se détacha pour s’égarer sur les barreaux de sa propre cage.
– Puis ma vision est devenue floue, mes oreilles ont bourdonné, poursuivit Iuka. Les pointes bleues de mes cheveux ont crépité et une lumière de cette couleur nous a entourés. Nous nous sommes rués sur les monstres, comme s’il n’y avait qu’eux et nous dans l’univers, comme si notre vie ne pouvait avancer sans leur mort.
« Nous avons versé des torrents de sang. Notre peau s’est abreuvée de ce liquide verdâtre. Son goût acide qui se déversait entre nos lèvres nous excitait davantage. Leurs hurlements ont nourri notre rage qui désirait les faire taire. Le moindre bruit nous rendait fous. Nos veines gonflaient et menaçaient d’exploser comme les têtes et les ventres de nos ennemis. Leurs coups ne nous atteignaient plus. On était insaisissables, destructeurs.
« Au dernier sang coulé, l’ouragan s’est arrêté. Le temps a poursuivi son cours normal et nos veines se sont refroidies. Tout ceci n’avait duré qu’un court instant. J’ai réalisé la souffrance que causaient mes blessures. Ma peau était creusée de griffures et mes épaules ont été broyées par les mâchoires.
« Je suis descendue de mon lépokyr et je me suis mise à hurler. Je n’acceptais pas ce qui s’était passé. Je ne pouvais pas détenir un tel pouvoir. Je me suis tournée vers mon frère, je suis tombée à genoux et j’ai pleuré contre son front. Lui non plus, il ne le réalisait pas.
« Les professeurs sont venus vers nous. Ils nous ont félicités pour avoir réussi la deuxième épreuve et se foutaient de notre état. Plus tard, après m’être reposée, mon père m’a expliqué que c’était une réaction très courante chez les apprentis et que ça pouvait durer des semaines. Et c’était le cas : mes sautes d’humeur ont mis du temps à se calmer.
« Deux jours après, j’ai été convoquée avec mon lépokyr pour la Cérémonie du Nom. Le Dragon Maître de Counicoula était présent, entouré d’entraîneurs. Beaucoup de lépokiens s’étaient assemblés autour de moi. Après mon discours appris par cœur sur ma fidélité envers Adandris, j’ai clamé le nom de Foudre Bleue au peuple. Sous les acclamations des guerriers et les cris des lépokyrs, ma mère m’a apporté un pot rempli de peinture bleue. Durant la soirée, j’ai tracé les symboles sur les flancs de Foudre Bleue. Ils représentent ma famille, mes aspirations et notre adelphité.
« Pendant cinq ans, j’ai dû m’habituer à cette rage destructrice. Les choses allaient de mieux en mieux et je me suis fait une place auprès des jeunes de mon âge, ceux qui allaient passer aussi la troisième et dernière épreuve. Parmi eux se trouvait mon frère, Ora.
– Tu as fait équipe avec ton frère ? demanda Evannah.
– Oui mais, au début, ce n’était pas un cadeau. Ora avait toujours eu une sacrée poisse. Sa Nebula de l’Empreinte était instable et sa lépokyr se rebellait contre tout le monde. Il avait eu beaucoup de chance pendant l’Épreuve de la Rage. Personne ne le voulait dans son équipe, mais comme il était mon frère de sang, je souhaitais le contraire et l’aider dans sa formation. Une fois l’Épreuve de la Force arrivée, j’ai appris que j’allais la passer avec lui.
« Notre dernier examen devait se dérouler dans le désert glacé de Sountiary, seul endroit où le Cœur d’Adandris exerce une activité froide. Notre route a été longue, mais nous n’avons eu aucun souci. À part peut-être quelques gamineries. Ora était peut-être méprisé, mais il restait terriblement fort face aux moqueries. Je ne me suis jamais foutu de lui, sauf une fois où sa lépokyr s’est montrée agressive. Il a vite fermé ma gueule et je ne l’ai plus jamais gonflé sur ce sujet. Non pas parce qu’il avait une bonne répartie, mais parce que j’ai réalisé qu’il valait mieux que mes camarades. Ora a été une personne qui s’est sans cesse battue malgré les difficultés. En fait, je n’ai jamais été particulièrement proche de lui et je ne le connaissais pas vraiment. Depuis sa première épreuve, on lui a dit que ce n’était pas la peine d’espérer passer les deux suivantes et pourtant, il a réussi. Ora croyait en ses rêves et a toujours prouvé qu’il méritait d’être lépokien. Durant notre voyage, il n’a pas cessé de briser les idées reçues.
– Et c’est durant cette épreuve que vous vous êtes rapprochés ? devina Evannah.
– Oui. J’ai commencé à lui parler en ami quand Foudre Bleue jouait avec Lune d’Ambre. D’abord fermé au dialogue, Ora s’est adressé à moi en voyant des signes similaires sur les flancs de nos lépokyrs. Nous avons une grande admiration pour notre mère et, depuis tout petits, nous désirons l’égaler. Ora et moi avons passé la plupart de notre temps ensemble jusqu’à l’arrivée.
« Le but de la troisième épreuve est de combattre un monstre et de ramener l’échantillon demandé. Accompagnés d’autres apprentis, nous avons eu à battre un tumilis, une immense créature au corps de lépokyr, à tête de félin et à queue de reptile. Ses longues oreilles pointues pouvaient nous localiser dans le désert. Le tumilis n’était pas n’importe quelle bête, c’était un des chasseurs de la meute. Et il se défendait bien contre une bande ou un monstre plus gros que lui.
« Nous avons marché des jours dans le froid sans repères. On avait l’impression que le vent glacial nous arrachait la peau. Les lépokyrs avançaient avec peine et l’on vérifiait plusieurs fois leur état. La nature nous offrait rarement de nourriture. Pas un arbre, pas un animal à l’horizon pendant plusieurs jours. Que de la glace et de la neige qui tombait comme un rideau. Les nuits, on se réfugiait dans des grottes ou dans n’importe quel creux et l’on se collait les uns aux autres pour nous réchauffer. Avec nos quatre amis, on faisait des tours de garde et l’on n’avait pas aperçu le tumilis. Certains d’entre nous avaient perdu espoir. Le froid nous affaiblissait et nos lépokyrs se plaignaient.
« Ora était le seul qui se taisait. Lui, il y avait toujours cru. Malgré la nature cruelle qui nous entourait, il nous motivait. Puis un jour, nous avons vu des rochers et des plantes qui brillaient dans la neige. Le tumilis n’était pas loin. Grâce à son museau, il éclairait n’importe quoi pour attirer ses proies. Et c’était cette partie du corps que nous avions à apporter. Nous avons avancé prudemment pendant de longues heures. Un chemin de lumière était tout tracé et nous l’avons suivi en épiant les environs. Puis, le monstre est apparu dans le brouillard et a bondi sur un de nos amis qui n’a pas eu le temps de riposter. Nous avons eu du mal à le dégager à cause de ses griffes qui se sont plantées dans la peau de notre camarade. Son lépokyr l’a sauvagement attaqué, mais le tumilis lui a porté un coup fatal dans la nuque.
« Le combat s’est passé trop vite. Le fauve était aussi rapide que nous et nos colères se sont trouvées face à un ennemi à leur taille. Nos lépokyrs l’assaillaient sur tous les flancs tandis qu’on tailladait son cuir de nos lames. Plusieurs fois, le monstre nous projetait au sol et chargeait sur l’un de nous. Mais nous n’avons jamais agi séparément. Nos kasyars ont lacéré à l’unisson ses pattes robustes.
« Puis, Ora s’est montré plus téméraire que nous. Il est descendu de son lépokyr, abandonnant la rage, et a sauté dans la gueule du tumilis. Ses lames ont transpercé le crâne de la bête qui a émis un cri à briser la glace aux alentours. Nos coups et la torture que lui infligeait Ora ont fini par l’achever. Nos Nebulas se sont calmées et je me suis avancée vers le museau encore lumineux du monstre pour le trancher.
« Nous avons pleuré et enterré notre ami et sa sœur auprès des autres morts, le désert de Sountiary étant le cimetière des moadrins. Nous avons repris la route avec le goût amer d’une victoire. Oui, on avait réussi, mais quelqu’un avait péri. Ses proches ne le réaliseraient pas et ils étaient sûrs qu’il reviendrait en tant que lépokien accompli. Ces pensées n’ont pas arrêté de tourner dans ma tête. Au fond, je savais que j’allais voir des amis succomber durant mes examens et ma vie de lépokienne, mais je n’acceptais pas cette défaite.
« J’ai tout confié à Ora. Il m’a écoutée et m’a livré ce qu’il ressentait. Il m’a dit que son acte avait été irréfléchi, car il avait eu peur de nous perdre, que quelqu’un avait dû agir pour les autres. Je lui ai avoué que je ne me serais jamais remise de sa mort s’il avait échoué. Après notre conversation, on s’est regardé et l’on a compris qu’un lien solide s’était forgé entre nous. Ora était mon frère de sang, mon ami le plus précieux.
« Nous sommes rentrés chez nous et nous avons été acclamés. Nos examinateurs ont pris le trophée et ont vérifié son authenticité. Nous avons annoncé le décès de notre camarade. Ses parents ont retenu leurs larmes et nous ont remerciés de l’avoir enterré dans le désert. Mais ils savaient que leur fils renaîtrait un jour. Quand une personne périt, son âme revient vers le Cœur du monde et retrouve un nouveau corps. Il y a toujours une vie après la mort, tous connaissaient ça.
« Le jour de la remise des titres était arrivé. Nous étions des centaines à être nommées lépokiens. Nous avons choisi notre chemin. Ora, mon équipe et moi avons décidé de nous consacrer à la protection de nos frontières. Nous avons fêté l’obtention de notre grade toute la nuit.
« Nos premières missions en tant que lépokiens se sont déroulées dans Adandris. Repérer des espions yotoras, traquer une bande… ce genre de tâches avant le grand pas vers l’extérieur. Puis, nous avons été envoyés avec une escouade dans Ibyulis pour capturer un yotora qui détenait des informations importantes. Les risques étaient plus gros et notre ennemi plus expérimenté. Nous avons réussi à en faire notre prisonnier, mais tout ne s’est pas déroulé comme prévu. Pas la peine d’expliquer pourquoi.
Iuka se tut et regarda la poudre dorée tomber. Doucement, elle s’extirpait de son passé.
– Ora est la personne la plus forte que je connaisse. Il a montré qu’il valait mieux que ce que l’on pensait de lui. Il a accompli les missions données avec brio. Même s’il est prisonnier d’un mal qui le torture, il sait que je viendrai.
– On finira par le sortir de là, promit Evannah sans vraiment y croire.
– Ouais, on y arrivera.
L’humaine lança un regard plein de détermination à Saphir, qui avait levé la tête. Le yotora restait toujours de marbre. Pourtant, elle aperçut un sourire.
Lyzel se redressa sur son séant et se traîna jusqu’aux barreaux. Elle passa son nez et fixa le ciel étoilé.
– Lune d’Ambre doit beaucoup manquer à Foudre Bleue, constata Evannah.
– Beaucoup, oui, confirma Iuka. Il ne l’exprime pas, mais je le sens. Elle est comme une sœur pour lui. Parfois, Ora et moi nous demandons s’ils sont nés de la même mère. Mais ça n’a pas d’importance.
Saphir redressa vivement la tête. Il serra les crocs pour retenir un grognement de douleur.
– Lyzel, qu’est-ce que tu vois ? s’enquit-il.
– Un portail vient de s’ouvrir près du grand mât, les informa-t-elle, perdue dans son observation.
– Ah, les fénékos arrivent ?
Lyzel ne dit rien, mais la réponse ne tarda pas.
L’air chaud d’Ermyr se refroidissait et le vent se déchaînait sur les arbres. Des vupsans se faufilèrent entre les cages en épiant les environs avec nervosité. Foudre Bleue émit des hurlements de détresse.
– Qu’est-ce qu’il y a ? s’inquiéta Evannah.
Les prisonniers se redressèrent. Chacun tentait de passer sa tête à travers les barreaux pour guetter le phénomène. La jeune fille ne vit rien. Seul le froid qui s’intensifiait lui indiquait la situation.
– Alors, nous y voilà ? demanda Evannah, tremblante de peur.
– Oui, confirma Lyzel, et il a déjà commencé à dévorer des vupsans.
Après en avoir appris plus sur la formation des yotoras, on en apprend plus sur celle des moadrins et lépokyrs : très chouette et très intéressant, ces récits à l’intérieur du récit, qui nous permettent de mieux connaître chacun des personnages ;)
« Si Saphir en avait l’énergie, il aurait aboyé jusqu’à obtenir le silence. » → « Si Saphir en avait eu l’énergie »
« Vers mes deux ans, on m’a laissée seule sur ces terres sauvages pendant cinq mois. » → Ah oui quand même… Dur dur, la vie de moadrin ! ^^
« comme leur nouveau membre de la famille » → « comme un nouveau membre de la/leur famille »
« mais tu finis pour aller voir ailleurs » → « par aller voir ailleurs » (tu as raconté, plus tôt, que son père l’avait abandonnée ? Parce qu’on a l’impression d’être censé le savoir, ici. On finit bien par comprendre, mais c’est un peu bizarre à la lecture ;) )
« c’est-à-dire, jusqu’à la deuxième épreuve » → « je pense que la virgule est en trop »
« de toute espèce » → « de toutes espèces »
« Je suis descendue de mon lépokyr et je me suis mise à hurler. Je n’acceptais pas ce qui s’était passé. Je ne pouvais pas détenir un tel pouvoir. Je me suis tournée vers mon frère, je suis tombée à genoux et j’ai pleuré contre son front. Lui non plus, il ne le réalisait pas. » → ce passage est très émouvant, et très bien écrit :)
« Et ils se défendaient bien contre une bande ou un monstre plus gros que lui. » → j’ai un peu de mal à comprendre qui sont « ils » dans cette phrase…
« Avec nos quatre amis, on faisait des tours de garde et l’on n’avait pas aperçu le tumilis. » → il me semble que tu n’as pas parlé d’eux jusqu’à présent. En tout cas, je pensais qu’Iuka et Ora voyageaient seuls.
« Après avoir notre conversation » → le « avoir » est en trop
« Il a montré qu’il valait mieux ce que l’on pensait de lui. » → « que ce que l’on pensait de lui »
« qui avait leva la tête » → « levé »
« Lyzel se redressa sur séant » → « sur son séant »
J’aime beaucoup le personnage d’Ora, plus faible que les autres mais courageux et tenace, et qui étonne tout le monde
Décidément, j'oublie tout le temps le "son" avant "séant". Le pire, c'est que je connais bien l'expression, mais lors de la rédaction, le "son" disparaît ! Haha XD