La porte du 8 rue des Camphriers percute le mur du vestibule. Valère ne s’arrête pas pour la refermer. D’un bras, il repousse le rideau qui mène au séjour. Tandis que ses perles s’entrechoquent avec fracas, il retourne sans ménagement le bocal de cachous sur la table basse. Une avalanche de pastilles noirâtres s’écroule sur le carrelage. Il y retrouve le trousseau de clefs qui y était caché, puis entreprend d’ouvrir les rangements du petit secrétaire. C’est là que sa tante garde toute sa correspondance.
Valère jette un coup d’œil par‑dessus son épaule, sans cesser d’ouvrir chaque serrure du meuble. Il a interrompu sa tante qui préparait une tarte aux coings dans la cuisine : des tâches humides assombrissent ses mains. Ni saoule, ni sobre, elle s’inquiète comme s’il avait le nez saignant ou un œil poché. Mais lorsqu’il escamote le boîtier d’un tiroir pour en examiner le contenu, elle s’époumone :
« Mais… Enfin, Val, range ça tout de suite ! C’est ma vie privée ! Comment oses‑tu, misérable chancre ! Je suis la Sélénite ! La suzeraine de ton convent ! Tu me dois…
— Ferme‑la. Et puisque tu es là, amène‑moi l’album‑photo. Magne‑toi. »
Son insolence la laisse bouche bée. Il ne l’a pas suppliée ; c’était un avertissement.
« J’ai besoin d’une photo d’Estelle… de ma mère avec sa bague de fiançailles, l’ignore‑t‑il. Une seule.
— Quoi ! Imbécile, ça fait presque treize ans ! Elle a dû jeter son alliance à la poubelle ! »
Mais déjà elle glapit et se couvre le visage des mains ; Valère vient de lui jeter l’anneau à la figure. Ce projectile rebondit sur la table du salon, dans un son de verre éraflé. Céleste, effarée, découvre le bijou devant elle.
« Ça te rafraîchit la mémoire ?
— Oh, tu l’as retrouvée, gémit‑elle de mauvaise foi. Quelle bonne nouvelle… »
Céleste mord ses ongles, les yeux plus globuleux que jamais. Valère baisse la tête : une trentaine d’enveloppes aux bords déchirés ont chuté d’un compartiment secret du pupitre. Par‑dessous, il reconnaît le papier à lettres du Solfatare, ainsi que son écriture.
« Écoute… Je me fiche de pourquoi tu as gardé cette bague. Mais j’aimerais au moins une image de ma mère posant juste avec Orion. Sans toi dessus. Mes parents, ensemble.
— J’ai brûlé ça il y a longtemps, panique‑t‑elle. Ça me faisait trop mal.
— Malmort… », la supplie‑t‑il.
Elle n’arrive même pas à le regarder. Une gamine démunie, prise sur le fait. Jamais Valère ne s’est senti aussi déçu. Résigné, l’adolescent parcourt les lettres qu’Orion écrit à sa tante depuis huit ans. Dans son dos. Thermidor 793 : « Mon amour, mon bourreau, que tu le veuilles ou non, il subsistera quelque chose de nous deux. Si ce n’est ton apprenti, ce sera son œuvre, c’est‑à‑dire la nôtre… » Brumaire 790 : « Ma sublime Sélénite, tu m’as dit, il y a longtemps, que le temps panse toutes les blessures. Je t’écris pour t’apprendre qu’il raffermit aussi le désir… » Vendémiaire 787 : « Ma tendre Céleste, je commence à oublier la fermeté de tes cuisses. La lune brille magnifiquement ce soir, mais elle ne saurait égaler celle que tu… »
Les feuillets s’échappent de ses doigts tremblants. Valère, le souffle court, se force à affronter le regard de la femme qui l’élève depuis plus de sept ans.
Céleste a abandonné tout faux‑semblant ; elle le contemple désormais avec mépris et impatience. « Sale gosse » : voilà ce qui lui inspire son incompréhension, sa douleur.
« Je ne t’en veux pas, va, persifle‑t‑elle après un temps. J’ai toujours voulu préserver ton innocence de leur lai‑deur, de leur mal‑fai‑sance, mais il fallait que tu apprennes les dures réalités de la vie. Mais si tu trouves ça désagréable avec le recul, imagine plutôt combien j’ai souffert, à garder ça pour moi… »
Son ton se fait cajoleur, en signe de moquerie :
« Oh, tu as des questions ? Moi aussi, ricane‑t‑elle. Par exemple : “quel genre d’enflure tromperait sa fiancée ?” Ou encore : “quel genre de greluche volerait le futur mari de sa sœur ?” Seize ans plus tard, je continue à sécher. Ça ne sert à rien de leur chercher des excuses. J’ai le cœur trop pur pour imaginer de telles per‑ver‑sités. Peut‑être avait‑elle toujours envié mes pouvoirs, peut‑être avait‑elle besoin de me mettre en échec, pour une fois… Quant à lui… je l’idéalisais, mais les mâles aiment avec leur queue, pas avec leur cerveau. »
Ses traits se crispent, ses poings se serrent. Elle s’avance vers son neveu :
« Je n’ai jamais rien demandé, moi. Pourtant il fallait rompre les fiançailles, évidemment. Pour que ce salaud d’Orion comprenne sa leçon. Quant à cette roulure d’Estelle… Comment lui faire confiance ? J’ai coupé les ponts avec eux. C’est tout. Ils pouvaient bien se marier, pour ce que j’en avais à faire. Mais bien entendu, ça ne leur su‑ffi‑sait pas. Il a fallu qu’ils empirent la situation, comme toujours. Ces manipulateurs ne se sont jamais souciés que de l’image qu’ils renvoyaient aux autres. J’étais la seule à connaître la noirceur de leurs âmes, et ils ne le supportaient pas. Alors ils voulaient une réconciliation. “Oooh, Céleste, pardonne‑moiii, je ferai tout ce que tu voudraaas…” Quelle comédie ! Ils me tannaient avec ça. J’ai fini par céder. Mais pour rattraper une erreur pareille, il allait falloir des preuves d’amour assez… drastiques. J’ai posé mes exigences… pour ré‑pa‑rer les pots cassés. »
Valère ne sent plus ses jambes… C’est comme si cinq ou six Céleste différentes braillaient devant lui.
« Pour Orion, les règles s’imposaient d’elle‑même. Son orgueil lui imposait de me reconquérir à tous prix, même pour m’abandonner à nouveau, car j’étais la seule femme à l’avoir jamais rejeté. Mais s’il voulait que j’oublie son infidélité, il allait falloir l’effacer en totalité. Je l’ai contraint à la diète, le temps que mon âme guérisse un peu. Pas de re‑la‑tions avec d’autres femmes, pas de vie de famille, rien. Il devra encore pa‑tien‑ter, mais c’est peu de choses comparés à ce qu’il m’a fait subir. Je ne suis pas prête à le reprendre, c’est trop tôt. Mais qui sait ? Un jour, peut‑être. »
Elle pourrait lui coudre la peau qu’il n’aurait pas plus mal. Valère la laisserait faire.
« Pour Estelle… eh bien, le destin lui a donné l’opportunité de faire pé‑ni‑tence d’une manière différente. Lorsque cette hypocrite s’est rendue compte qu’elle était grosse, elle a failli se ruer sur les aiguilles à tri‑co‑ter. Pas question pour elle de finir fille‑mère. Sa précieuse image d’étoile de la chanson, tout ça… Traînée ! Occupe‑toi plutôt du raton qui te pousse au ventre ! »
Elle vient de beugler sur une Estelle invisible… puis de reprendre son discours, tout aussi brutalement :
« Heureusement, je l’ai em‑pê‑chée de te jeter dans le caniveau. Puisqu’elle avait trahi sa famille, elle pouvait réparer son erreur en l’agrandissant. Je ne pouvais pas adopter la déjection d’Orion, bien sûr. Il l’aurait vu comme une légitimation de son crime. Mais j’avais besoin d’un apprenti, et nous sommes une lignée de sorciers. Si je voulais transmettre mes pouvoirs à quelqu’un de mon sang… tu étais le seul candidat possible. Et c’est à cause d’Estelle que je n’ai pas pu fonder un foyer. J’ai donc dit à ta mère de t’élever, le temps que tu sois suffisamment âgé pour étudier la magie. Une compensation pour tout le mal qu’elle m’a fait, comme un caniche qu’on offre à une vieille fille. Tu n’as jamais été à ses yeux que le sou‑ve‑nir de ses erreurs, plutôt qu’un enfant, mais ne le prends pas mal. Cette vipère n’a JAMAIS pu aimer quiconque, et elle a TOUJOURS joué la victime. Elle s’est PENDUE rien que pour nous BLESSER ! »
Céleste tousse ; elle vient de crier à s’en faire vomir.
« Bref, c’est le passé. Ta mère est morte, ton père est loin et ils ne peuvent plus nous faire de mal. Tu as le vice et le péché dans les veines, mais, grâce à moi, tu n’as pas si mal tourné… L’important, c’est que nous sommes tous les deux très heureux aujourd’hui. »
Le cœur de Valère, qui s’était emballé, s’arrête.
Elle s’est calmée ; une part d’elle apprécie de s’épancher enfin. Son neveu plisse les yeux, incrédule. Il a eu tout faux.
Longtemps, il s’est demandé si sa tante était cruelle ou sévère, aigrie ou mélancolique, suffisante ou maladroite. En définitive, elle n’est ni l’un ni l’autre. Elle est folle. Folle. Lausanne et Orion ont pourtant tenté de le prévenir. Pour ne pas les avoir écoutés, Valère doit être dément lui aussi.
Céleste Sceau, Sélénite de son état, suprême sorcière du Grand Convent de Virgade, croise les bras. Qu’attend‑t‑elle de lui ? Le charme de l’escroc n’opère plus sur son pigeon : il ne voit plus en elle l’enchanteresse qui l’a formé. À la place se tient devant lui une vieille mendiante erratique, aux habits mal coordonnées, à la bouche édentée et malsaine… Elle incline la tête d’un mouvement saccadé :
« Tu me dois la vie, tu pourrais au moins me remercier », commande‑t‑elle.
Il ne connaît pas cette personne. C’est une aberration qu’il a encouragée pendant des années. Un fantôme qu’il a embrassé, enlacé et soigné. Une illusion. Mais il est seul. Il a toujours été seul.
Soudain il redevient l’enfant qu’il a cessé d’être à huit ans, et il comprend : sa mère est morte. Il n’a pas pleuré, à l’époque : sans deuil, pas de chagrin. Mais tout lui revient enfin. Son esprit n’a jamais accepté ce suicide car il n’avait pas d’explication, mais maintenant il sait. Il sait parce qu’Estelle Sceau, ironie du sort, ressemblait à son fils. Elle courait après la rédemption, après la lune, sans jamais pouvoir la rattraper. Et, dans un ultime éclair de lucidité, elle avait compris que sa quête resterait à jamais vaine. Valère s’est engagé sur le même périple stupide. Céleste lui fait voir la lumière de son amour, mais le garde dans les ténèbres pour qu’il continue à la pourchasser.
Valère n’a toujours rien répondu. Les sourcils de Céleste se froncent. Soudain la réalité s’impose à lui : un jour, elle l’assassinera. Soit du même désespoir qu’elle a inoculé à sa sœur, soit de sa propre main. Lorsqu’elle a invoqué Avelvor pour l’étrangler, lorsqu’elle l’a rendu aveugle d’un sortilège, et chaque fois qu’elle l’a puni, frappé, humilié… elle y a pris du plaisir. Seule la chance a arrêté son bras à temps.
« J’attends », déclare Céleste d’un œil froid.
Elle peut le tuer. Elle veut le tuer. Elle va le tuer.
Plantée devant lui, la magicienne bloque l’unique issue du salon sur toute sa largeur. Et Valère a laissé ses ciseaux sur sa table de nuit, à l’étage… Respirer devient difficile. Les tendons du cou de Valère tirent de toute leur force sur ses épaules. Il se masse la nuque et inspire :
« Merci. Je… Puis‑je avoir un verre d’eau ? S’il‑te‑plaît ?
— Mais bien entendu. »
Réponse aiguë, presque chantante. Une lueur maniaque brille dans ses pupilles… Rassurée, Céleste lui tourne le dos et repartit vers la cuisine.
C’est le moment. Il doit partir… Pas le choix.
L’adolescent reste sur le qui‑vive ; elle écarte d’un bras le rideau de perles. Celui‑ci masque sa silhouette en reprenant place, mais l’adolescent peut se fier à ses oreilles : il connaît chaque poussière, chaque moisissure de cette maison. Les ballerines de Céleste glissent sur le plancher, puis le carrelage, pour atteindre le fond de la pièce…
Il fonce. Chaque centième de seconde peut signifier la vie ou la mort.
Un pas : il vient d’enjamber le fatras du salon.
Deux pas : voilà qu’il pousse du bras ces fichus fils perlés.
Trois pas : il aperçoit sa tante près de l’évier, qui sursaute… Trop tard : la porte du vestibule se dévoile déjà. Valère se félicite de l’avoir laissée grande ouverte. Il se précipite vers le dehors, pour y rejoindre les gens sains d’esprit.
Puis, tout s’arrête. Il manque de s’effondrer, tête la première. Une force inconnue, en arrière, lui broie le poignet. Tout juste le temps de se retourner : un fil du rideau de perles, tendu dans l’entrebâillement, vient de s’enrouler autour de son avant‑bras.
« Traîîître », hurle Céleste.
Valère tente de dénouer la cordelette qui lui serre désormais le coude, mais ne parvient qu’à s’égratigner… D’autres câbles s’élèvent alors autour de lui. Animés de pulsations surnaturelles, ceux‑ci ondulent pour contourner ses mouvements. Une hydre chasseresse.
La magie, il doit utiliser sa magie, malmort ! N’importe quel sortilège… Rien n’y fait : une douzaine de tiges perlées se saisissent de lui : aux genoux, à la taille, et enfin à la gorge. Les jointures de ses doigts se violacent sous la pression.
« Tu n’as pas le droiiit », s’égosille la folle qui court maintenant vers lui.
Il se débat tant qu’il peut ; cependant il perd en force et en vitesse.
« Avelvor, grommelle‑t‑il. Avelvor ! AVELVOR !!! »
Point de démon. La verroterie continue à lui cisailler la chair. Le sang enfle dans ses extrémités. Son corps se remue pour chasser l’atroce douleur… Mais ces mouvements ne font que l’accroître, en comprimant Valère un peu plus.
« Je me suis sacrifiiiée, vocifère Céleste. Moi qui t’ai enseigné ! Entretenu ! Élevé ! Ingrat… Immonde MORVEUX ! »
Elle vient de s’arracher des cheveux. Les câbles redoublent d’effort, se contorsionnent en anneaux d’émail. Le garçon cède sous cette force ; les cordelettes le tractent vers leur maîtresse… Il porte ses mains à son cou, ultime tentative pour se défaire de ces rets qui commencent à l’étouffer.
Pourquoi n’arrive‑t‑il pas à invoquer Avelvor ? Soudain, il comprend : on ne peut retourner la magie d’un sorcier contre lui. Et Valère tient ses pouvoirs de l’Ichor de cette femme.
Il n’a plus aucune option. Jamais il ne reverra la lumière du soleil…
De rage, Céleste se saisit de lui par les cheveux et lui cogne la figure contre le chambranle. Valère perd connaissance quelques secondes. Une mèche est restée dans la main de la sorcière. Puis les fils repliés s’élèvent vers le plafond. Ses chaussures raclent le plancher et dérapent tandis qu’il se fait hisser. Bientôt son corps pend, jambes flageolantes, à quelques centimètres du sol. Tel un mobile dans une chambre d’enfant. La démente plante ses ongles dans le visage de son apprenti, sur lequel elle postillonne :
« Je mourraiii si tu t’en vas ! Tu ne m’as jamais aimée, et maintenant tu OSES me quitter ? Tu m’as empoisonnée, petite crevure ! Comme ma catin de sœur ! Tu m’as empoisonnééée ! »
Cette bouche n’est plus qu’un trou béant ; les relents nécrotiques de son haleine, mêlés de tabac, d’opium et d’alcool, agressent les paupières de sa victime. Elle le gifle avec une haine incroyable, trois fois de suite. Valère, dont le sang remonte au cerveau, sent à peine les coups. Sa langue s’épaissit hors de sa bouche.
Est-ce qu'elle aurait pas des troubles de la personnalité la Céleste ? Ça et d'autres trucs. C'est bouleversant de voir Valère prendre conscience de sa folie et se dire qu'il est seul... Encore une fois, l'histoire brille par sa justesse quand il s'agit de représenter des relations parentales abusives, l'addiction, les troubles psychologiques et ce que ça peut faire quand on grandit avec quelqu'un comme ça.
Je me doutais bien qu'il y avait plus à l'histoire d'Estelle, Orion et Céleste. Si j'ai bien compris, Orion était d'abord fiancé à Céleste, puis il l'a trompée avec sa sœur et s'est fiancé à sa sœur ? C'est difficile d'y voir clair, parce que clairement, Céleste n'est pas fiable. A un moment je me suis demandée s'il fallait pas comprendre que Céleste était en fait Estelle.
Avec tout ça, on espérerait presque voir Orion débarquer et récupérer son fils. Mais bon. Je sais pas si Orion serait bien mieux que Céleste... Après tout, ils avaient l'air d'entretenir une relation bien toxique ces deux là. Valère ferait qu'échanger un parent toxique contre un autre. :/ Le mieux ce serait qu'il puisse partir très loin d'eux. C'est terrible, mais quand on a une famille comme ça, vaut mieux couper les ponts.
J'ai pas commenté les chapitres précédents, mais ils sont tous très bons !
On sent que l'histoire prend un tournant. Les enjeux grimpent sur tous les fronts. J'ai hâte de lire la suite !
Oui, Céleste a des problèmes psychologiques sévères mais malheureusement l'univers dans lequel elle évolue n'est pas suffisamment avancé médicalement pour l'aider. Je ne vais pas nommer les maladies en question car je n'ai pas la formation psychiatrique nécessaire ; par ailleurs, un personnage de fiction n'aura jamais la même complexité qu'un vrai patient. Il faut ajouter à cela des problèmes d'addiction (liés à l'opium) ainsi que, peut-être, certaines complications liées à l'usage de la magie. Les sorciers peuvent littéralement modifier la réalité et à force de l'utiliser, ils n'ont plus le sens... des réalités, justement.
Tu as bien compris : Céleste et Orion étaient fiancés à l'origine, Orion l'a trompée avec sa soeur Estelle. Cela a provoqué leur rupture mais Estelle s'est retrouvée enceinte... Mais Estelle et Orion n'ont jamais été fiancés, d'ailleurs personne n'a jamais prétendu cela face à Valère. Celui-ci croyait qu'il y avait eu des fiançailles mais c'était une pure assomption de sa part : on lui a simplement dit qu'Estelle avait été "abandonnée" par son père alors qu'elle était enceinte de lui, ce qui... techniquement vrai.
Ceci dit on a quelques raisons de douter de certains détails du récit de Céleste étant donné son état mental. J'ai prévu d'explorer un peu plus en détail la situation de ce trio toxique mais ce sera entièrement résolu dans une possible suite de "Miragicien", un jour. De toute manière Orion ne ressort guère grandi de ces révélations. Il s'est délibérément éloigné d'Estelle et de leur fils dans l'espoir, un jour, de reconquérir Céleste (sans garantie). Sacrées priorités.