Ils avaient leur propre danse. Une chorégraphie qu’ils travaillaient ensemble. Presque toutes les nuits. Ils connaissaient par cœur les pas de l’autre. Au millimètre près. Le moindre mouvement de poignet. De hanches. De tête. Chaque geste appelait à un autre. Et le tout s’enchaînait naturellement. Leurs corps étaient liés. Une connexion presque surnaturelle. Parfois, ils intégraient des variations. Un regard, un mouvement de lèvres, une caresse. Ils changeaient de tempos, de caractère, ou de musique. Mais n’étaient jamais perdus. Pas tant que l’autre pouvait continuer. Un lien profond. Rien ne leur procurait un effet similaire à leur chorégraphie. Essoufflés, dégoulinants de sueur, ils étaient anesthésiés et heureux. Leur danse était encore la moins dangereuse de toutes leurs toxines.