Colocation

La semaine vient de s'écouler et je suis épuisé. Depuis que Monsieur POINT D'INTERROGATION s'est installé dans la chambre de mon  frère, je me retrouve à partager mon espace vital. Toutes les nuits, j'entends le vacarme qu'il fait avec son nez, sa bouche et j'en passe. Il laisse trainer tous ses jouets . L'autre soir en me rendant aux toilettes au milieu de la nuit, je me suis retrouvé à faire du patin à roulettes sur deux véhicules en bois jusqu'à la porte de la chambre. Après avoir réussi à m'en défaire, j'ai marché sur une peluche qui s'est mise à brailler une mélodie. Pris par surprise, j'ai lâché un cri et failli me faire pipi dessus.

Etant donné que mes nuits de sommeil sont pitoyables, j'ai fini par collectionner des cernes aussi profondes qu'un cratère. Mes fins de journées sont aussi corsées. Je passe mon temps à lui courir après pour qu'il ne touche pas à mes jouets. Je les ai tous cachés en hauteur, pour éviter qu'il ne me les pique. Du coup, moi non plus je ne peux plus en profiter. Je rêve souvent de ces jours heureux où je pouvais inventer des histoires extraordinaires avec tous mes compagnons de jeu. Il faut que cela cesse, je ne veux pas me transformer en zombie. Rempli de courage, je m'avance vers la cuisine pour affronter papa et maman.

Maman est  occupée à cuisiner. Une merveilleuse odeur de viande grillée parfume la cuisine. Je pense attendre encore un peu avant de lui parler, je ne veux pas la déconcentrer dans ses préparatifs. C'est décidé, je lui parlerai au diner.

Maman finit par nous appeler. Je me lèche les babines d'avance, cette odeur ne m'a pas quitté depuis mon passage dans la cuisine. Je m'installe à table, impatient.

Quel étonnement en voyant au milieu de mon assiette, une omelette avec des petits pois. 

- Mais où est la viande? Dis- je à voix haute sans m'en rendre compte.

Maman se retourne tout aussi surprise: -J'ai fait une soupe au poulet pour notre invité.

- Pour notre invité? Mais...mais.. Comment est-ce possible ? Je viens encore de parler à voix haute. La colère s'empare de moi, je ne peux rien contrôler, ni même retenir.

- Moi je veux aussi du poulet et pas de cette omelette visqueuse, dis-je en repoussant mon assiette, et j'en ai marre de devoir partager ma chambre avec un gorille, je veux retrouver ma chambre et..et ..des larmes commencent à perler sur mes joues. Il va rester jusqu'à quand Monsieur point d'interrogation ? 

Je suis à bout. Maman, parait un court instant l'être aussi. Sauf Samuel le gorille qui rit en disant à tue-tête: « Monsieur Poinsson, Monsieur Poinsson.. » Il m'énerve davantage à ne pas savoir répéter les choses correctement. Je balaye  mes larmes du revers de ma manche.

- J'ai dit Monsieur Point D'interrogation et non Monsieur Poinsson banane.

Il essaye de répéter mais finit quand même par dire Monsieur Poinsson. 

Maman, me réprimande gentiment sur ma façon de parler à mon petit frère, me rappelant qu'il n'a que trois ans et que tous les mots ne sont pas encore évidents à prononcer.

La porte de la cuisine s'ouvre sur le visage fatigué de mon père. La semaine a dû être aussi difficile pour lui. Il lâche sa sacoche et prend longuement maman dans ses bras. J'aimais bien aussi faire ça, j'avais toujours l'impression de me recharger en énergie. Mais depuis une semaine je n'ai pas pu le faire car elle est toujours très occupée. Même le soir elle vient nous faire rapidement un bisou. Je voie bien qu'elle aussi est très fatiguée.Je m'en veux de mettre fâché si fort contre elle. Je court les prendre tous les deux dans mes bras. Papa me bloque entre eux deux et m'embrasse sur la tête. Cet instant de chaleur a raison de moi, je recommence à pleurer.

Papa me prend dans ses bras: - Qu'est ce qu'il  arrive à mon champion, pourquoi tant de larmes ?

Maman répond à ma place: - Il est fatigué par le chamboulement que nous vivons, entre notre invité et son indépendance. Nous pourrions envisager de lui laisser un répit pour ce week-end et prendre Samuel  avec nous dans la chambre.

Papa ne semble pas embêté à cette idée et, au contraire, il me demande mon avis:

- Qu'en penses tu ? Ça te ferait du bien ?

- Oui, et mon sourire réapparait.

On se regarde en souriant quand survient un bruit à l'étage.

- Monsieur Poinsson? Tout le monde se retourne vers Samuel resté sur sa chaise haute.

 


 

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haroldthelord
Posté le 21/04/2022
Salut,
Pour résumer ce qui se passe dans ton histoire pour le moment une famille avec deux enfants accueille un vieux monsieur malade.
Et alors...

Le texte est court, il ne passe pas grand chose et pourtant ça manque de fluidité.
P.Orchis
Posté le 21/04/2022
Merci pour ce message constructif 😅.
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