Comment devenir maître du monde sans être orphelin

Par Bleiz
Notes de l’auteur : Voici le second chapitre. J'ai décidé de laisser la première version en place, pour ceux qui voudraient la lire/finir. Bonne lecture !

 1er Octobre : J’ai mon objectif, désormais, il ne me manque qu’un plan. Quelle est la meilleure manière de dévoiler mon génie à la France ébahie ? Nous vivons dans des temps de sceptiques, qu’il s’agisse du climat, des miracles ou du talent pur. Pour que mon nom reste gravé dans les mémoires, je dois frapper un grand coup. Car il ne s’agit pas seulement de trouver les bons chiffres du Loto ! Non, ça, c’est la partie simple. Mon problème est une question de marketing. La populace doit savoir ce qui l’attend. Ça ne sert à rien d’avoir raison si personne ne le sait. Certes, je deviendrais riche… Mais la gloire, lecteurs, la gloire ! Ma réputation étant d’autant plus précieuse qu’elle est encore inexistante, il est de mon devoir de la bâtir avec tous les soins qu’elle mérite. Ce sont là des travaux d’envergure car je suis quelqu’un d’exceptionnel et, hélas, tragiquement seule dans cette entreprise… Toutefois, je triompherai. Il n’y a pas d’autre issue. Reste juste à savoir comment… Car il est crucial qu

Cette phrase a été interrompue à cause de mon imbécile de frère à qui on n’a jamais appris à toquer avant d’entrer. C’est l’heure de dîner. La salade de pommes de terre me donnera peut-être l’inspiration qui me manque.

Note pour plus tard : La postérité a-t-elle vraiment besoin de savoir que François existe ? Urgh, maman ne me pardonnerait jamais de l’effacer de ma biographie. Au moins, le futur saura à quel point j’ai souffert.

3 Octobre : Tout est en place pour le début de mon plan. J’ai imprimé les archives informatiques des numéros gagnants du Loto des cinq dernières années et j’en ai épluché la moitié. Je peux vous le dire à vous, lecteurs : j’ai déjà les deux premiers chiffres de la série. Ça m’a pris tout hier mais ça en valait la peine ! Entre deux calculs, j’en ai profité pour surfer sur le net : j’ai été impressionnée par la quantité d’articles conseillant les meilleurs chiffres ou la fréquence à laquelle ils sortaient ! Certaines personnes ont même laissé traîner des formules de statistiques dans le coin. 

Je n’ai pas pu retenir un sourire en les voyant : pour vous donner une idée, c’est comme si vous étiez un parent dans un parc, avec votre enfant. Vous êtes entouré d’autres parents qui vomissent la fierté mal placée qu’ils éprouvent pour leur progéniture. « Mon fils peut marcher sans tomber pendant deux bonnes minutes ! » s’exclame une dame. Un père réplique : « Ma fille m’a dessiné une pomme de terre avec des jambes, c’est une artiste ! » Et vous, vous restez en retrait, attendant l’occasion parfaite de faire remarquer aux autres parents, avec un calme et une grâce factices, que votre nourrisson joue du violon, qu’il cuisine le pot-au-feu comme un professionnel et qu’Harvard lui a offert une bourse d’étude. Si vous parvenez à visualiser la scène, alors vous savez ce que j’ai ressenti. 

Cependant, ce n’est pas la meilleure nouvelle. Je l’ai, ma solution pour que les caméras soient braquées sur moi ! Il me suffit d’envoyer des lettres. Anonymes, pour garder le suspense et le secret de ma formule ! À qui, me demandez-vous ? Mais à tout le monde ! Aux journaux, aux chaînes de télévision, au groupe Loto lui-même ! Les gens supposeront d’abord que c’est un canular et je les comprends. Si un tel bazar était provoqué par quelqu’un d’autre que moi-même, je hausserais les épaules. Pourtant, malgré leurs certitudes, les gens vont se poser cette question fatale qui a mené tant de personnes à leur ruine : « Et si ? » Tout le monde s’attendra à ce que ce soit un échec terrible mais la tension sera à son comble. C’est un coup de génie : digne de moi, donc.

4 Octobre : Lettres écrites cette nuit, postées tôt ce matin. Demain matin, si ce n’est aujourd’hui même, toutes les grandes chaînes de télévision, tous les grands journaux de Paris seront au courant de mon plan. J’ai envoyé le même message, court, à chacun. En quelques mots, je leur ai dit que je connaissais les résultats du Loto et que je les posterai sur Internet juste avant qu’ils ne soient annoncés. 

C’est étrange, lecteurs. Je m’attendais à une vague d’excitation sans précédent, car voici le premier pas concret que je prends sur la voie du succès ! À la place, un trou s’est formé dans mon estomac. Il est sombre et s’amuse à emmêler mes intestins comme un homme souffrant d’Alzheimer fait des nœuds à son mouchoir. Peut-être n’avais-je pas vraiment réalisé à quel point tout ceci était réel. 

Mais au diable les états d’âme ! Ce qui est fait est fait et pour rien au monde je ne reviendrais en arrière. S’appesantir sur des actes finis et irrévocables ne sert à rien, or ce qui est inutile m’ennuie. Je n’ai donc pas l’intention d’y réfléchir plus longtemps. En revanche, je meurs d’envie de vous faire part de l’avancée de mes travaux ! Je n’ai pas pris le temps d’expliquer un peu plus en détails comment je devine les chiffres gagnants (une fois encore, ne rêvez pas, je ne vous donnerai pas ma formule de calcul, juste certains éléments qui entrent dans sa composition). Entre autres, je consulte les combinaisons gagnantes des années précédentes ainsi que la fréquence d’apparition de tel ou tel chiffre. Il faut également vérifier à quel endroit il apparaît. Par exemple, le vingt-six sort le plus souvent en première ou avant-dernière position. Bien sûr, il faut faire de même avec tous les numéros disponibles. Je vous laisse imaginer la quantité de travail que cela représente ! Pour être tout à fait honnête, si ce n’était pas pour mon pari et pour la gloire, je trouverais ça presque ennuyeux.

5 octobre :  Amis lecteurs, la chance me sourit ! Non seulement mes lettres ne se sont pas perdues en route, elles ont trouvé leur public. ! La France toute entière est prise de passion pour mon défi. Il serait peut-être passé inaperçu si un journaliste particulièrement vindicatif n’avait pas pris la peine d’écrire une page entière, dans un magazine beaucoup lu, sur le sujet. Les réseaux sociaux, fidèles à eux-mêmes, se sont déchaînés et c’est comme ça que la poudrière a explosé ! J’ai réussi à grimper sur le dos d’un cheval sauvage nommé « Viral ». Pas comme une infection pulmonaire, mais comme menant à la célébrité, j’entends. Il semblerait que les Français soient partagés entre me croire ou m’injurier de tous les noms. Tant qu’ils parlent de moi, tout me va ! Cela dit, je suis un peu vexée que Charlotte fasse partie de ceux qui doutent…

Ah, je n’ai pas mentionné Charlotte auparavant. Une fois encore, quel oubli ! Car si jamais ce journal devient bel et bien une trace irremplaçable de mon incroyable personne, ce sera probablement grâce à elle. Un peu. Je reste l’actrice principale. 

Note pour plus tard : Enlever cette partie. Mes lecteurs savent qui est le héros de cette grande aventure.

Charlotte Marchand est franco-égyptienne : de sa mère elle a les boucles noires, le teint hâlé et un goût inexpliqué pour Metallica ; de son père elle a le nez aquilin, une langue comme un fouet et le nom de famille. Son sens des affaires est aussi un héritage car sa mère est banquière et son père directeur commercial d’une compagnie de magasins de jouets. Qu’est-ce que vous voulez, les vocations, ça ne s’invente pas. Elle a également treize ans et surtout, c’est mon associée. Enfin, dans le futur. Nous nous sommes rencontrées il y a de cela trois ans…

—Karlsen ?

C’était à la fin d’un cours de maths, le premier et le dernier que je suivais dans cette partie de l’école. Le prof, hagard, m’avait laissée en paix après que je lui ai démontré que sa méthode d’enseignement et de calcul était obsolète ET que j’ai fini ses damnés exercices bidons. Rien que d’y penser, je frissonne. Mais sur le coup, je n’avais pas toutes ces considérations en tête. Je m’étais retournée pour faire face à cette élève inconnue.

—C’est moi. Et tu es... ?

—Charlotte Marchand.

Si jamais vous la rencontrez, vous la reconnaitre facilement. Elle porte des vêtements… comment dire… « grunge ». Des chaines argentées, des pointes aux oreilles, une veste noire avec des clous sur les épaules. Tout à fait contraire au règlement vestimentaire de l’école. Elle me dévisageait, les mains sur les hanches, le sourire narquois. J’ai tout de suite compris que j’avais affaire à quelqu’un comme moi : quelqu’un de différent. Ce qu’elle m’a dit me l’a confirmé :

—J’ai vu ce que tu as fait en cours. 

—Comme le reste de la classe, répondis-je en haussant les épaules. 

—C’était impressionnant, continua-t-elle en ignorant ma remarque. On ferait de bonnes partenaires, toi et moi. À nous deux, on pourrait conquérir le monde !

 

« Il a changé, Napoléon, » fut mon honnête réaction. C’est qu’elle avançait vers moi à grands pas au fur et à mesure qu’elle parlait et que j’ai de petites jambes, donc elle me flanquait un peu les jetons avec sa tenue de croque-mort-DJ.

Note pour plus tard : La postérité n’a pas besoin de savoir que j’ai eu peur d’elle. À enlever.

Mais alors que je calculais la force nécessaire pour lui jeter mon sac à dos en pleine tronche et me barrer le plus vite possible, elle déclara avec force, le regard brillant : 

—Dès que je vois quelqu’un, je sais ce qu’il vaut. Ses capacités, le caractère et surtout comment tirer le meilleur parti de ses capacités. Avec mon soutien et tes neurones, on pourrait devenir très, très riches. Seules, ce serait compliqué d’atteindre nos objectifs. Mais à deux, rien ne nous arrêterait ! T’as forcément un rêve, n’est-ce pas ? Devenir reine des maths, ou je-ne-sais-quoi ? Avec moi, ce sera dans la poche.

J’avais effectivement un rêve. À l’époque, ce n’était pas exactement les probabilités, mais j’avais tout de même besoin de quelqu’un pour l’accomplir. C’était plutôt la création de nouveaux théorèmes. Ah, folle jeunesse !

J’abandonnai donc mes idées de fuite et acceptai son offre. Depuis, nous nous sommes rapprochées… Et c’est elle qui m’a annoncé la nouvelle des journaux. C’est que nous ne sommes pas encore officiellement associées, voyez-vous. J’ai pensé qu’il valait mieux ne rien dire pour l’instant. Ma formule est secrète, même pour elle ! Elle n’a donc pas réalisé que l’auteur des lettres anonymes n’était autre que moi-même. Voici un compte-rendu de notre conversation par messages :

—Quelqu’un a écrit à tout un tas de médias qu’il connaissait les numéros gagnants du Loto, lol.

Ne relevons pas les expressions internet de Charlotte. Après tout, c’est également une forme de témoignage de l’évolution de la langue à notre époque...

—Et on sait qui c’est ?

—Aucune idée, les messages étaient anonymes. Imagine si c’est vrai ??

Pas besoin, Charlotte, j’ai une corbeille pleine de feuilles de calculs pour le prouver. 

—Ce serait étonnant.

—Arrête de la jouer détaché ! C’est incroyable si c’est pas des bobards. Ça veut aussi dire qu’il y a quelqu’un, quelque part, d’encore plus dingue que toi.

Quelle audace de sa part ! Si j’avais ignoré l’identité du « fou du gros lot », car oui c’est ainsi que les journalistes ont décidé de me surnommer, je me serais vexée. 

—Ce n’est pas impossible, il y a plein de gens doués dans ce bas monde.

—Oula. Toi, tu as des infos que je n’ai pas.

Lecteurs, toujours dans un souci de véracité historique, je l’avoue : un frisson de frousse m’a parcouru.  

Note pour plus tard : IMPORTANT ! Trouver moyen de contrecarrer le flair surnaturel de Marchand. Pourrait s’avérer problématique pour mes plans. Aussi arrêter de frôler la crise cardiaque à chaque fois qu’elle touche dans le mille, ça devient du grand n’importe quoi !

Il a fallu très vite nier tout lien entre le mystérieux mathématicien et moi-même mais je ne suis pas persuadée qu’elle m’ait tout à fait crue... Une chose est sûre : elle ne sait pas que c’est moi. Je crois bien qu’elle ne l’envisage même pas ! Une fois de plus, si ce n’était pas moi, je me sentirais piquée par un tel manque d’estime ; dans ce cas précis, ça m’arrange. 

Toujours est-il qu’on m’attend au tournant et que je ne compte pas les décevoir. 

6 Octobre : Ma mère aura beau tempêter, je ne cèderai pas. 

Bien sûr, lecteurs, vous ne savez pas de quoi je parle. Permettez-moi de vous peindre la situation. Imaginez-moi, Ingrid Karlsen, assise sur le canapé, les yeux allant de la porte à la fenêtre à la recherche d’une issue de secours. Ma mère, debout face à moi ; mon père, assis à ma droite mais suffisamment loin pour ne pas devenir un dommage collatéral par inadvertance. Enfin, François, ce lâche ! assis dans le fauteuil à ma gauche. Pourquoi tant de haine envers quelqu’un de mon propre sang, me demandez-vous ? Parce que c’est une balance ! Je n’ai pas été assez prudente. Il m’a suivi alors que je postais les lettres et a trouvé un brouillon du texte dans ma chambre. Il a ensuite découvert mes fiches de calculs dans mon bureau. Après quoi, il a tout raconté aux parents.

—C’est une plaisanterie ? demanda ma mère.

Ses pupilles vertes, si semblables aux miennes, me foudroyaient avec l’intensité de mille soleils en pleine implosion. Je dus alors invoquer tout mon courage pour répliquer :

—À ton avis ? Mais c’est vrai, la situation est assez drôle quand on y pense.

Peut-être ignorez-vous cet adage : « Courageux, pas téméraire » ? Je pense qu’à ce moment précis j’avais passé de loin la ligne de la bravoure pour sauter à pieds joints dans le vaste domaine de la stupidité. L’expression horrifiée sur les visages de mon père et de mon frère m’en donna la confirmation. Je déglutis avec difficulté ; trop tard. Rose avait lancé son appât et j’y avais mordu à pleines dents. Sa voix s’éleva dans un crescendo magistral :

—Comment oses-tu ? Tu as perdu la tête c’est ça ? Tu vas expliquer immédiatement pourquoi tu as envoyé toutes ces lettres avant d’en envoyer d’autres, afin de t’excuser ! 

—Certainement pas ! me rebiffai-je. Je ne vais pas abandonner mon plan alors que la première étape a si bien fonctionné.

—La première étape de ton plan ? Quel plan ?

Quand je vous dis que j’avais laissé mon cerveau hors de cette conversation dès le début. Vous voyez à présent que je ne vous avais pas menti. Je mâchai mes lèvres comme une forcenée, cherchant en vain une réponse adéquate. C’est alors que la citation voisine du premier adage m’a traversé l’esprit : « Foutu pour foutu ».

—Maman, commençai-je en redressant mes lunettes sur mon nez, j’ai fait des recherches sur les statistiques, depuis un bon moment déjà. Ça m’a pris une énergie folle et un temps monstre et j’ai finalement trouvé ce que je cherchais. Je veux juste montrer au reste du monde le fruit de mon travail, qu’est-ce qu’il y a de si choquant ? 

—N’essaye pas de jouer à la plus fine avec moi, jeune fille...

—Et tu as trouvé quoi ?

La dernière phrase, c’est une interruption de mon père. Je savais que je pouvais compter sur lui ! Je me suis empressée de répondre :

—Une formule qui permet de calculer les évènements qui ne se sont pas encore produits.

—...Prédire l’avenir ? dit-t-il avec lenteur.

—C’est l’idée, sauf que dit comme ça personne n’a envie d’y croire et ça sonne juste ridicule.

Il se redressa contre le dossier de sa chaise, l’air absorbé.

—Mais ça fonctionne vraiment ? Tu en es sûre ?

—Sûre et certaine. J’ai fait plein d’essais.

Je jetai un coup d’œil furieux à mon frère.

—Mais ça, je suppose qu’il n’a pas jugé bon de vous le dire.

—Arrête ! C’est complètement fou ce que t’as fait, fallait que quelqu’un prévienne Papa et Maman ! protesta-t-il.

—Oh, vraiment ? Il fallait ? Donc je suppose qu’il est de mon devoir en tant que sœur bienveillante et attentionnée d’annoncer ici et maintenant que tu ne fumes pas que des cigarettes ?

Explosion du côté des parents et du frangin, mélange de « François, tu fumes ? », « Comment ça, pas que des cigarettes ?! » et de « Je vais te tuer, espèce de... ». Jusqu’à ce que la nature reprenne ses droits :

—Silence, tous ! hurla ma mère. François, on s’occupera de ton cas plus tard. Quant à toi, Ingrid… Tu tiens vraiment à continuer cette mascarade ?

—Oui. Et ce n’est pas une mascarade. Vulgariser ma découverte en créant un choc médiatique est le meilleur moyen de la faire comprendre.

Ma déclaration resta en suspens. La force de mon affirmation avait surpris tout le monde, moi compris. Ce n’est qu’en le disant à voix haute que je compris à quel point je pensais ce que je venais de déclarer. J’étais sérieuse. Ma formule était plus qu’une découverte mathématique, plus qu’un instrument vers la gloire : c’était le résultat de mon travail acharné. Rien ne comptait plus que montrer au monde ce que je valais. Cela m’apparut soudain comme une évidence : je devais réussir. Ma mère dut voir ce changement en moi car elle se contenta de soupirer. Je sautai immédiatement sur l’occasion :

—Du coup... je peux continuer ?

Mon père bondit sur l’opportunité. Il s’éclaircit la gorge puis déclara :

—Tu as notre aval pour poursuivre ton projet. À présent, que dirais-tu de nous expliquer un peu plus en détail ta formule ?

Ma mère ayant visiblement abandonné le champ de bataille, je ne fus pas étonnée de voir mon père se précipiter pour satisfaire sa curiosité. Et je n’allais pas me faire prier. Depuis le temps que je voulais en parler, de ma formule ! Quelques explications plus tard, mes parents et mon frère se tenaient comme deux ronds de flan, suspendus au fil de mon histoire. 

—Dis comme ça, je comprends mieux, dit mon frère. C’est juste... énorme. Les parents ont eu raison de t’adopter après t’avoir trouvée dans cette poubelle...

Mon chausson partit lui écraser le nez avant qu’il n’ait l’occasion de déblatérer d’autres idioties. Mon père renchérit tandis que François se massait la figure en ronchonnant :

—Il a raison, tu sais. Ce n’est pas n’importe qui qui aurait pas pu inventer ça.

Je fis gonfler mes plumes de paon imaginaires, rose de fierté. Il n’y a pas dire, la reconnaissance a un charme sans pareil. 

—Cependant... es-tu sûre que c’est vraiment ce que tu veux ? 

Je ricane en retransmettant ces mots sur mon ordinateur. Quelle question ! Ce plan génial est ce qui me tient le plus à cœur. La gloire m’appelle à elle et, bientôt, je serai celle qui dansera dans ses bras ! Sur les six numéros de la grille de Loto, j’en ai cinq ; plus que le numéro Chance à capturer dans mes filets et la boucle sera bouclée. C’est mon programme de l’après-midi.

Pour résumer ma journée, donc : malgré la réticence de mes parents et la traîtrise de mon frère, ces derniers me donnent carte blanche pour mon plan. La date fatidique se rapproche !  

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Fractale
Posté le 06/05/2024
Ca se confirme, j'adore l'humour d'Ingrid et sa façon de raconter !

Toujours un peu de scepticisme sur le côté mathématique (la petite voix dans ma tête qui serine que oui, d'accord, elle peut dire que la combinaison machin bidule a plus de chances de sortir mais c'est tout) mais le récit ne repose pas tant que ça dessus, donc ça ne pose pas vraiment de problème !

En-dehors de ça, j'ai adoré voir se dessiner le plan d'Ingrid, sa détermination à le mener à bien même quand sa famille s'en mêle, et la peur qu'elle ressent à quelques reprises. Je me demande comment tout ça va tourner, j'espère qu'elle ne s'en mordra pas les doigts mais j'en doute…

J'ai apprécié le passage avec Charlotte, j'ai hâte d'en savoir plus sur elle car elle a l'air d'être un sacré numéro elle aussi ! Et leur discussion par message m'a bien fait rire, "Ça veut aussi dire qu’il y a quelqu’un, quelque part, d’encore plus dingue que toi" et Ingrid qui se vexe ! Par contre je ne comprends pas trop en quoi Charlotte fait partie de ceux qui doutent, elle n'a pas l'air d'y croire à 100% mais elle ne rejette pas non plus l'idée et elle semble très enthousiaste…

La scène où François dévoile tout aux parents était amusante aussi, je ne m'attendais pas à ce qu'ils finissent par la croire et soient convaincus !

Bref, je file découvrir la suite !
Bleiz
Posté le 06/05/2024
Hello again,
Que la voix dans ta tête accepte son sort : elle ne sera pas satisfaite x) Les puristes des maths sont très frustrés de mon histoire ! Les thèmes principaux de cette histoire sont vraiment l'amitié, le développement de soi, sur fond d'humour et d'action. Et comme souvent dans les livres/films pour enfants, il faut que la famille laisse faire les personnages principaux ! d'où la difficulté d'être maitre du monde sans être orphelin x)
Fractale
Posté le 06/05/2024
Elle l'a accepté… je crois ? j'essaie de la faire taire en tout cas !
C'est vrai que, quand on n'est pas orphelin, c'est compliqué d'aller vivre des aventures sans facilités scénaristiques… Quelle drôle d'idée qu'ont les parents de vouloir préserver leurs enfants ! J'avoue qu'à la place de ceux d'Ingrid je ne l'aurais sans doute pas laissée lever l'anonymat, mais ça ne serait pas drôle sinon !
Miss Olivier
Posté le 14/04/2024
WOAAAAHHHH ! C'est incroyable, tu as beaucoup de talent ! Je te souhaite beaucoup de succès ! Moi, je suis nouvelle sur ce site, et c'est la première histoire que je lis ! Et je suis impressionnée !
Bleiz
Posté le 15/04/2024
Salut Miss Olivier, un plaisir de te rencontrer ! Merci pour ton commentaire, ça me fait chaud au coeur :) J'espère que la suite te plaira (n'hésite pas à me dire ce que tu en penses). A bientôt !
Miss Olivier
Posté le 24/04/2024
Merci ! Pour l'instant la suite me plaît, c'est vraiment cool !
Elly
Posté le 28/08/2023
Bonjour !

J'attaque de suite le chapitre 2 ! Comme le précédent, c'est un plaisir à lire. On continue d'accompagner Ingrid dans la mise en place de son plan. J'aime suivre le cheminement de sa pensée, comprendre comment et pourquoi elle a décidé d'agir de telle façon, en l'occurrence de prévenir les médias. On peut dire qu'elle est arrogante, mais aussi courageuse de se lancer là dedans. On peut franchement comprendre son appréhension, surtout en faisant les gros titres après xD D'ailleurs, j'ai bien aimé voir autre chose que de l'arrogance chez elle. Le passage où elle parle de son trou dans l'estomac la rend un peu plus... agréable, un peu moins condescendante. Juste une fille de 13 ans qui se lance dans un projet terriblement ambitieux. Mais elle se reprend vite, j'admire sa confiance et la force avec laquelle elle s'accroche à son projet. Il y a aussi la peur qu'elle a ressenti en rencontrant Charlotte xD Je trouve aussi que Ingrid a accepté un peu vite, du moins c'est ce que l'écriture me laisse penser, mais avec ton explication au commentaire précédent je comprends un peu mieux.
Enfin, je trouve ça bien qu'elle soit repris par ses parents. Après tout, elle reste jeune. Je trouve d'ailleurs que malgré sa prétention, ses réactions sont plutôt en accord avec son âge.
Je suis très curieuse de savoir comment ça va se passer pour la suite !
Bleiz
Posté le 10/09/2023
Salut Elly,

Tu n'es pas la première à trouver que ça va un peu vite, je vais devoir modifier ça pour que ce soit plus clair à la lecture. Merci de ton commentaire !
blairelle
Posté le 24/08/2023
Ah j'aime bien le tournant que ça prend. Le fait qu'elle ait tout de même besoin de temps et de calculs pour inférer les numéros, le fait qu'elle mentionne les précédents résultats statistiques et probabilistes sur le loto, et puis toujours son petit côté prétentieuse.

Deux points cependant :

"J’ai imprimé les archives informatiques des numéros gagnants du Loto des cinq dernières années"
Pourquoi les imprimer ? C'est beaucoup plus facile de traiter des données avec un ordinateur. Et puis cinq ans, ça paraît extrêmement peu pour obtenir une probabilité quasi-certaine.

Deuxième point : son association avec Charlotte. À aucun moment il n'est mentionné un atout particulier de Charlotte. Pourquoi Ingrid accepterait-elle de s'associer avec la première parvenue du cours de maths ?
Bleiz
Posté le 25/08/2023
Merci pour les recommandations, je vais fournir à Ingrid une base de données plus fournies. Quant à Charlotte, ça va s'éclaircir au fur et à mesure de l'histoire, mais petit spolie : outre le fait qu'elle veuille s'associer avec elle pour gagner de l'argent et qu'Ingrid souhaite juste se concentrer sur ses calculs, c'est qu'Ingrid veut être l'amie de Charlotte, même si elle s'obstine à dire le contraire. Et la rapidité de leur relation est dû à des restrictions temporelles de rédaction x) Ça fait des années qu'elle se connaisse, je ne sais pas si c'était clair
blairelle
Posté le 26/08/2023
Ah d'accord ! Je pensais que "ouah super ce que t'as fait au prof de maths, salut je m'appelle Charlotte" et "eh tu veux qu'on s'associe" avaient juste quelques minutes de décalage, ça faisait vraiment bizarre
Carreaux
Posté le 14/08/2023
Coucou ! Me revoilà pour la suite de la lecture pour suivre les aventures de notre génie incontestée !!

"Reste juste à savoir comment… Car il est crucial qu"
- J'ai vraiment cru que tu avais fais une faute de frappe mais en faite c'était un coup de génie sur le journal haha

Elle est hyper déjantée, sa personnalité et son ego me font rire, ça nous entraîne dans la lecture que ça en devient fluide !

"Ça veut aussi dire qu’il y a quelqu’un, quelque part, d’encore plus dingue que toi x) "
>> Attention au smiley, précise bien qu'il s'agit d'un message sur téléphone, voir, change la police ? J'avoue qu'au milieu du texte, le x) fait tâche

"—Ce n’est pas impossible, il y a plein de gens doués dans ce bas monde.

—Oula. Toi, tu as des infos que je n’ai pas. "

>> A première lecture j'ai eu du mal à savoir qui parlait, surtout après un passage écrit sans dialogue. N'oublie pas de préciser qui prend la parole !

"—Il a raison, tu sais. Ce ne pas n’importe qui qui aurait pas pu inventer ça."
>> Attention "qui qui", on l'emploie beaucoup à l'oral parce qu'on ne sait pas parler français haha mais dans un roman c'est plutôt à éviter. Remplace peut-être par "Ce n'est pas tout le monde qui aurait pu inventer ça" ?

La conversation avec les parents, si elle a eu lieu, c'est qu'ils auront un rôle important dans l'histoire ? Je suppose que le père va en profiter haha

C'était un chapitre délirant, hâte d'en savoir plus !
Bleiz
Posté le 15/08/2023
Salut Carreaux,

Merci pur les remarques, je vais corriger. Contente que tu te laisses embarquée dans l'histoire ! Quant aux parents, ils ont effectivement un rôle à jouer, je voulais éviter autant que possible le coup des parents morts ou carrément absents sans bonne raison. Du coup, ils reviennent régulièrement... Tu verras !
À bientôt :)
Bleiz
Posté le 15/08/2023
embarquer*
Ava
Posté le 06/08/2023
Ces deux premiers chapitres m'ont réellement embarquée. J'adore le caractère du personnage principal et la plume d'écriture qui es très intéressante! J'ai hâte de lire la suite!
Bleiz
Posté le 06/08/2023
Salut Ava,
Merci pour ton commentaire ! N'hésite pas à me dire s'il y a des éléments que tu préfères ou que tu aimes moins, des théories...
À bientôt :)
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